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Les trois degrés de la vision

binoculaire

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Œil cyclope

L'œil cyclope est un œil virtuel formé de la superposition des deux


rétines. Lorsque la correspondance rétinienne est normale, il y a
superposition des fovéas droite et gauche.
L'œil cyclope ne peut pas être représenté sans représenter également
le couple oculaire, où doivent figurer les cornées. Les lignes de regard
et les lignes principales de visée, de chacun des deux yeux sont
supposées confondues avec leurs axes visuels, et sont représentées en
traits discontinus ; les rayons lumineux sont représentés en traits
pleins, et fléchés. Les points correspondants ont une direction visuelle
commune sur l'œil cyclope, chaque élément rétinien définissant un axe
d'extériorisation.

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Œil cyclope
Le couple oculaire fixe le point F.
« LRD » est la ligne de regard de l'œil droit et « LRG » est la ligne de regard de l'œil gauche.

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La fixation
La fixation est l'action qui permet à l'image d'un point objet fixé de se

former sur la fovéa. Chez la majorité des sujets, les images rétiniennes

droite et gauche du point de fixation sont fovéolaires : la fixation est

centrée. Sinon, la fixation est extrafovéale, et on parlera de fixation

excentrique (cela peut survenir chez certains strabiques, Nystagmus, ou

suite à une pathologie rétinienne), l'acuité d'un tel œil est donc plus

faible. En effet, l'acuité décroît avec l'excentricité rétinienne.


4
La fixation

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Horoptère

L’horoptère est le lieu des points objets de l'espace dont les images se
forment sur des points correspondants de la rétine. L'horoptère est une
courbe passant par le point de fixation. L'aspect de cette courbe
dépend de la distance d'observation, et de la méthode utilisée pour la
déterminer.

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Horoptère théorique ou horoptère de Vieth-Müller

L'aspect d'un tel horoptère est un


cercle passant par les points de
fixation et les centres de rotation
des deux yeux (puisque l'on
considère les lignes de regard et les
axes visuels confondus).
L'horoptère théorique varie aussi
avec le point de fixation.

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Horoptères empiriques ou horoptères expérimentaux
L'horoptère varie car :
 Il est possible de définir un horoptère pour chaque point de fixation ;
 Physiquement, la rétine n'est pas une portion de sphère centrée sur Q' ;
 Les points rétiniens correspondants sont répartis de façon asymétrique entre les rétines nasales et
temporales.
Si la fixation fovéale est bonne :
o Tous les points de l'horoptère théorique sont des points rétiniens correspondants, et sont vus simple ;
o l'ensemble des points contenus entre les limites interne et externe (incluses) est vu simple, mais il existe
une disparité des images rétiniennes et, si elle est suffisante, ces points sont perçus en avant ou en arrière
de F : c'est « le relief binoculaire » ou stéréoscopie ;
o l'ensemble des points en dehors de ces zones est vu double« Diplopie physiologique ».
La fusion sensorielle est un processus neurophysiologique qui permet la fusion des projections rétino-
corticales de deux images rétiniennes tombant dans des zones de correspondances. Si la disparité entre ces
deux images est trop grande, l'une d'elles est théoriquement neutralisée ; mais s'il y a extériorisation des
deux images, la vision sera double.
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Horoptères empiriques ou horoptères expérimentaux

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Les trois degrés de la vision binoculaire

Les trois degrés de la vision binoculaire sont :

1er degré : la vision simultanée ou biocularité ;

2e degré : la fusion (vision simple) ou binocularité ;

3e degré : la vision stéréoscopique ou stéréocularité.

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1/ Vision simultanée

La vision simultanée ou biocularité définit la capacité des deux yeux à


extérioriser simultanément une image, ou la capacité de chaque œil de
percevoir une image qui lui propre simultanément.
Si le premier degré n'est pas présent, c'est qu'il y a suppression ou
neutralisation de l'image rétinienne d'un œil, la vision binoculaire n'existe
pas.
La neutralisation centrale ou la suppression, totale ou partielle, d'une des
images rétiniennes est le résultat d'une inhibition corticale lorsque ces
images diffèrent trop. La neutralisation intervient pour éviter la diplopie.
On la met en évidence lors de tests dissociant la vision des deux yeux
(synoptophore, test de worth…).

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Exemple

le couple oculaire fixe un objet F


situé sur l'horizontal et dans le plan
médian à l'infini, l'image rétinienne
de l'œil gauche est totalement
neutralisée : seule l'image
rétinienne de l'œil droit sera donc
extériorisée.

Remarque : généralement, la neutralisation n'est que partielle et ne


concerne que la partie du champ visuel commun aux deux yeux.

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Tests dissociant la vision
synoptophore

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2/ La fusion

La fusion est le résultat d'un processus sensoriel qui permet

l'unification des images rétiniennes de l'œil droit et de l'œil

gauche. La vision binoculaire est alors simple. On la met en

évidence en induisant une légère différence d’aspect entre les

deux images perçues par chaque œil.

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Exemple

le couple oculaire fixe un objet


F situé sur l'horizontal et dans
le plan médian à l'infini, F est
perçu simple par le sujet : les
extériorisations droite et
gauche de F sont donc
confondues.

Remarque : si le deuxième degré de la vision binoculaire n'est pas


présent, et que le premier persiste, il y a vision double ou diplopie, la
vision binoculaire est anormale. 15
Tests dissociant la vision

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Mise en évidence de la diplopie physiologique

La diplopie physiologique
est un phénomène normal
qui survient en vision
binoculaire pour des objets
dont les images se forment
en dehors des aires de
Panum correspondantes à
l'objet fixé.

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Explications

Un test simple suffit à la mettre en évidence, chez des


sujets dont la vision binoculaire est normale. Si le sujet
fixe un point objet T1 éloigné (par exemple la tête d'un
clou), le point objet T2 rapproché (qui est la tête d'un
autre clou) sera perçu en diplopie croisée :
l'extériorisation droite de T2 se fait à gauche de
l'extériorisation de T1, et l'extériorisation gauche de T2 se
fait à droite de l'extériorisation de T1.
Le point objet T2 en avant de T1 est perçu en diplopie
croisée. T'2D et T'2G ne sont pas des points rétiniens
correspondants lorsque le sujet fixe T1.

Position 01
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Explications

Si le sujet fixe le point objet T2, le


point objet T1 sera perçu en diplopie
homonyme : l'extériorisation droite
de T1 se fait à droite de
l'extériorisation de T2, et
l'extériorisation gauche de T1 se fait à
gauche de l'extériorisation de T2.
Le point objet T1 en arrière de T2 est
perçu en diplopie homonyme. T'ID et
T'IG ne sont pas des points rétiniens
correspondants lorsque le sujet fixe
T2.

Position 02
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3/ La vision stéréoscopique

La vision stéréoscopique ou stéréocularité est le résultat de la perception de


la profondeur induite par la disparité des images rétiniennes. Le cerveau
unifie les deux images et donne la sensation du relief. l’écart pupillaire
permet à chaque œil de voir l’objet regardé sous un angle différent. Cette
différence de perception entraîne la stéréopsie. On la met en évidence grâce
à des tests stéréoscopique basée sur la création d’une disparité linéaire.

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Perception de l'espace : acuité stéréoscopique
Soit « ε », l'angle qui caractérise la disparité binoculaire.
Soit « εd », le seuil de diplopie, qui correspond au seuil à partir duquel il
y a diplopie.
Soit «εS », le seuil stéréoscopique ou acuité stéréoscopique, qui
correspond au seuil à partir duquel un sujet est capable d'apprécier la
profondeur relative entre deux points.
• Si ε < εs : il n'y a pas de perception de profondeur en binoculaire.
• Si εS ≤ ε < εd : il y a perception de la profondeur en binoculaire.
• Si ε ≥ εd : il y a diplopie.

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Exemple 01
Soit un couple oculaire fixant un point objet éloigné F
situé sur l'horizontal et dans le plan médian. Soit un
objet T situé en avant de F. T 'D et T 'G ne sont pas des
points correspondants.
• Si ε < εS : les points objets T et F sont perçus
simples et dans le même plan. La disparité
binoculaire est trop faible pour qu'il puisse y avoir
la sensation de relief binoculaire.
• Si εS ≤ ε < εd : il y a disparité croisé, et le point
objet T est perçu en avant du point objet fixé F. La
disparité binoculaire est suffisante pour qu'il y ait
la sensation de relief binoculaire.
• Si ε ≥ εd : il y a diplopie croisée, et le point objet T
est perçu double, lorsque le sujet fixe le point objet
F. La disparité binoculaire est trop élevée pour que
la vision soit simple : il y a diplopie.
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Exemple 02

Soit un couple oculaire fixant un point


objet éloigné F situé sur l'horizontal et
dans le plan médian. Soit un objet T
situé en arrière de F. Les
extériorisations des images
rétiniennes droite et gauche de l'objet
T sont légèrement disparates tel que
εS ≤ ε < εd : l'objet T est vu simple mais
avec la sensation de relief. Le sujet
perçoit l'objet T simple et en arrière
de F.

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Acuité visuelle stéréoscopique
L'acuité stéréoscopique (ou seuil stéréoscopique ou stéréoacuité)
définit la capacité de discerner entre deux objets la plus petite
différence de profondeur. Le relief binoculaire est extrêmement fin, εS
varie entre 5" et 15" d'arc. Comme l'acuité visuelle, le seuil de vision
stéréoscopique augmente avec l'excentricité du point.
𝜀𝑑
Il est admis l'estimation suivante :𝜀𝑆 ≈ ; avec εS : seuil de vision
60

stéréoscopique et εd : seuil de diplopie.


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Mise en évidence et mesure de l'acuité visuelle
stéréoscopique

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Résumé

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