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Encadré par :
Youssef TOUAL
Réalisé par :
Achraf TIARISSINE
Mohamed EL YOUBI
Promotion :
2020-2023
Sommaire :
Introduction : ........................................................................................................................ 1
1. La cornée : .............................................................................................................. 3
2. La pupille : .............................................................................................................. 5
3. Le cristallin : ........................................................................................................... 6
4. La capsule : ............................................................................................................. 7
1. LE PresbyLASIK : ....................................................................................................44
3. La PKR : .................................................................................................................50
4. Le PreLEx : .............................................................................................................51
Conclusion : ........................................................................................................................ 56
Bibliographie : .........................................................................................................................
REMERCIEMENTS :
L’œil est l'organe qui assure la vision chez l'être humain ; il permet de capter la lumière,
pour qu’elle soit analysée par la suite et ceci afin de permettre l’interaction avec le monde
environnant. L'œil humain permet de distinguer les formes et les couleurs. La science qui
étudie l'œil s'appelle l'ophtalmologie.
L'œil humain est capable de voir net des objets situés à différentes distances, et cela en
quelques fractions de secondes, grâce à un processus appelé accommodation. Cependant,
cette faculté peut être altérée, donnant lieu à un trouble connu sous le nom de presbytie, qui
est l'un des premiers signes du vieillissement oculaire. La presbytie affecte pratiquement
l'ensemble de la population à des âges variables. Elle se manifeste par une détérioration
progressive de la vision de près et parfois une aggravation de la vision de loin chez les patients
hypermétropes. Cette altération des capacités d'accommodation provoque une déficience
visuelle ce qui réduit la qualité de vie.
De nos jours, diverses approches sont disponibles pour traiter la presbytie. On peut
recourir à la correction optique par le biais de différents équipements tels que les lunettes et
les lentilles. Plus récemment, la chirurgie sclérale, tout comme la chirurgie cristallinienne et
cornéenne qui se sont avérées être deux options particulièrement efficaces. Ces techniques
visent à compenser la perte de l'accommodation en créant une certaine multifocalité, ou en
augmentant la profondeur de champ. Cependant, il convient de souligner qu'aucun traitement
n'est actuellement capable de rétablir la faculté de l'accommodation.
1
Chapitre I. Anatomie fonctionnelle :
2
1. La cornée :
La cornée a trois fonctions principales sont, elle protège les tissus intraoculaires en
formant une barrière, elle transmet la lumière grâce à sa transparence et assure un pouvoir
réfractif permettant de diriger les rayons lumineux vers le cristallin.
3
La cornée est composée, de l'avant vers l'arrière, de six couches distinctes : le film
lacrymal, l'épithélium, la couche de Bowman, le stroma, la membrane de Descemet et
l'endothélium.
Une couche profonde, composée de mucine, qui favorise la formation d'une surface
hydrophile sur l'épithélium cornéen.
Une couche intermédiaire, de nature aqueuse, qui joue un rôle essentiel dans la
lubrification et la protection de la cornée. Elle aide à maintenir une surface lisse et régulière.
Enfin, une couche externe lipidique, située à la surface de la couche aqueuse, assure
une fonction de barrière protectrice. Elle empêche l'évaporation excessive des larmes,
permettant ainsi de maintenir une hydratation constante de la cornée.
La couche de mucus est produite par les cellules caliciformes de l'épithélium et les
glandes de Henlé. La couche aqueuse provient des glandes lacrymales principales, ainsi que
des glandes accessoires de Krause et Wolfring. La couche lipidique superficielle est sécrétée
par les glandes sébacées palpébrales de Moebomius, de Zeiss et de Moll.
Le film lacrymal est composé principalement d'eau. L'épaisseur du film lacrymal est
constante, et se répartit comme suit :
En plus de son rôle lubrifiant et réfractif, le film lacrymal a pour fonction d'apporter de
l'oxygène à la cornée, ainsi que des protéines antimicrobiennes nécessaires au maintien de
l'intégrité de la cornée face aux agressions extérieures.
Le film lacrymal est détruit à chaque clignement puis reconstitué sur la couche
mucinique qui reste accrochée aux microvillosités des cellules épithéliales cornéennes et
conjonctivales.
Le temps de rupture du film lacrymal, break-up time, est un moyen clinique simple pour
évaluer sa qualité. Le test de Schirmer est la méthode la plus couramment utilisée pour une
analyse quantitative.
4
1.3. Innervation et métabolisme :
La cornée est un des tissus richement innervés, en raison du grand nombre de
terminaisons nerveuses présentes. Son innervation sensitive provient des nerfs ciliaires, qui
proviennent de la branche ophtalmique du nerf trijumeau. Les fibres nerveuses pénètrent la
cornée de manière radiale à partir de sa périphérie.
La disposition des fibres nerveuses sensitives explique la forte douleur ressentie en cas
de lésion de l'épithélium.
Les cellules épithéliales et endothéliales ont besoin d'ATP pour maintenir leur activité
métabolique. Le glucose est fourni à la cornée par diffusion à partir de l'humeur aqueuse,
tandis que l'oxygène est principalement fourni par le film lacrymal en contact avec l'air. En cas
d'hypoxie prolongée, une néovascularisation peut se former à partir du limbe pour assurer un
apport supplémentaire en oxygène.
2. La pupille :
La pupille agit comme un diaphragme, délimitée par le sphincter irien, elle a diamètre
variable entre 2 et 7 mm. Les modifications de son diamètre ont un impact sur :
5
En résumé, le diamètre pupillaire joue un rôle crucial dans la quantité de lumière
admise, les aberrations optiques, la diffraction et l'accommodation. Ces variations sont
essentielles pour l'adaptation de l'œil aux différentes conditions de luminosité et de mise au
point.
3. Le cristallin :
Le cristallin est une lentille de forme biconvexe, maintenue en suspension grâce aux
fibres zonulaires du corps ciliaire. Cette lentille, à la fois souple, transparente et dépourvue de
vaisseaux sanguins, possède une capacité d'ajustement de sa focalisation. À l'âge adulte et en
état de repos (non accommodé), le cristallin contribue à un tiers du pouvoir réfractif total
(environ une vingtaine de dioptries) de notre système optique, les deux tiers restants étant
assurés par la cornée.
Malgré son rôle crucial dans la vision, le cristallin ne possède ni nerfs ni vaisseaux
sanguins. Il joue également un rôle protecteur en absorbant une partie des rayons ultraviolets,
préservant ainsi la rétine.
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La capsule : Il s'agit d'une fine membrane transparente qui entoure le cristallin. Elle est
élastique et maintient la forme du cristallin.
La substance corticale : Cette zone se trouve sous l'épithélium antérieur et est composée
de fibres cristalliniennes. Les fibres sont plus jeunes vers la périphérie et plus anciennes vers
le centre.
Le noyau : Le noyau cristallinien est la zone centrale du cristallin. Il est composé de fibres
cristalliniennes les plus anciennes et plus denses.
4. La capsule :
La capsule cristallinienne est une membrane basale hypertrophiée, élastique et
transparente, principalement composée de collagène. Elle joue le rôle de support pour les
fibres zonulaires et contient la substance cristallinienne. La face antérieure et la portion
équatoriale de la capsule sont plus épaisses que la face postérieure. La capsule postérieure,
produite par les fibres cristalliniennes superficielles, est plus mince que la portion équatoriale
et la capsule antérieure, produite par l'épithélium du cristallin. Au fur et à mesure du
vieillissement, la capsule s'épaissit et son module d'élasticité diminue.
Les cellules corticales du cristallin contiennent de l'actine, similaire aux muscles striés,
ce qui confère au cortex une élasticité distincte de celle de la capsule. Lorsqu'isolée du cortex,
la capsule tend à prendre une forme sphérique, tandis que le cortex a tendance à s'allonger
en raison de sa structure de fibres parallèles. L'équilibre des contraintes mécaniques entre la
capsule élastique et le cortex plastique permet les modifications du cristallin lors de
l'accommodation.
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5. La zonule de Zinn :
La zonule est composée de microfibrilles d'un diamètre de 10 nm, regroupées en
microfibres jusqu'à 1 µm de diamètre, elles-mêmes regroupées en fibres de 60 μm. Elle prend
son origine dans la membrane limitante interne de l'épithélium non pigmenté du corps ciliaire
et s'insère au niveau de l'équateur du cristallin sur 360°.
Trois catégories de fibres zonulaires sont distinguées en allant du cristallin à la pars plana
Les fibrilles de la zonule ne sont pas directement reliées aux cellules de l'épithélium. La
zonule conserve son élasticité, et les mouvements du corps ciliaire agissent directement sur
des points d'ancrage situés au fond des vallées ciliaires. Tout relâchement de la partie
antérieure des fibres entraîne une mise en tension de la partie postérieure, et vice versa.
Cette double fonction explique le rôle de la zonule dans l'accommodation, qui dépend
de l'élasticité de la partie postérieure des fibres. L'insertion des fibres antérieures, dans le
prolongement des vallées ciliaires, explique pourquoi cette partie est davantage sollicitée lors
du processus d'accommodation que la partie postérieure de la capsule.
6. Le muscle ciliaire :
Le muscle ciliaire est un muscle lisse doté de deux tendons, un tendon antérieur
s'attache principalement à l'éperon scléral, le seul point fixe, ainsi qu'au trabéculum et à la
cornée.et un autre postérieur, qui s'insère au niveau de la pars plana, sur la membrane de
Bruch et la choroïde.
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Chapitre II. Presbytie et accommodation :
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Dans l’espèce humain, et les primates supérieurs, personne n’y échappe, a l’exception
de quelques patients qui ne présentent pas l’évolution habituelle de la presbytie pour des
raisons qui restent à élucider.
1. Symptomatologies et mécanismes :
1.1. Mécanisme de l'accommodation :
Passage de la vision lointaine à la vision de près :
Le repos :
C’est en fait une position d’équilibre entre les deux muscles du corps ciliaire, une
position d’attente, correspondant à leur tonus naturel. Ce tonus accommodatif a été chiffre à
une valeur moyenne de 0,75 dioptrie
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La presbytie se traduit aussi par des signes physiques, comme :
Rougeur oculaire.
La presbytie se caractérise par ces symptômes communs : ils affectent les deux yeux, débutent
vers la quarantaine et évoluent sans régression, sauf au début. Il est important de rappeler
aux patients qu'il s'agit d'une affection liée à l'âge et non d'une maladie.
11
La capacite accommodative du cristallin à 60 ans serait nulle. Néanmoins, la plasticité
du globe oculaire lui permet de conserver une profondeur de champ de l'ordre de 1,00
dioptrie. Phénomène que l'on observe aussi chez des patients aphakes.
Rien n'est certain à ce sujet. Alors que la génétique moléculaire est très médiatisée et
que les généticiens et les biologistes résolvent chaque jour davantage les mystères du génome
humain, aucun ensemble de gènes régissant l'accommodation et la presbytie n'a encore été
identifié. Pourtant, les chercheurs ont identifié des gènes accélérant le vieillissement oculaire
dans des affections telles que le glaucome, la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la
rétinopathie pigmentaire et d'autres formes de dégénérescence héréditaire.
12
1.4. Syncinésie :
C'est le phénomène mis en œuvre en vision rapprochée. Le couple oculaire se place en
convergence, c'est-à-dire en adduction oculo-musculaire sous l'influence des muscles droits
médiaux stimulés par les nerfs oculomoteurs. Le phénomène de convergence se fait en même
temps que la mise au point accommodative, et que le myosis pupillaire. Les pupilles sont
stimulées en myosis par stimulation du contingent nerveux para- sympathique à destination
du sphincter constricteur annulaire de l'iris.
Le corollaire de cette observation physiologique est que l'accommodation peut être
indirectement sollicitée, positivement ou négativement, par action sur la musculature
extrinsèque de l'œil ou la motilité pupillaire.
Il y a des situations pharmacologiques ou optiques dans lesquelles de telles
interférences sont possibles entre l'accommodation, l'oculomotricité et le jeu pupillaire.
Pour que la vision de près soit nette il faut que ces phénomènes entrent en jeu
simultanément :
La convergence :
La convergence des axes des 2 yeux permet la fusion des 2 images rétiniennes.
L’accommodation :
Permet la mise au point optique par le système oculaire de l’image sur la rétine. Il
existe un rapport convergence accommodation qui serait de 3,6 (d’après OGIE) chez un sujet
normal. En clinique cette liaison ACC/Conv a une grande importance dans la genèse de
certains troubles de la vision binoculaire.
Le myosis :
Il réduit les aberrations chromatiques et surtout géométrique du système optique
oculaire par dimension de l’ouverture de la pupille. Cette fermeture partielle masque la
périphérie du cristallin qui n’a pas la même courbure qu’au centre.
Ces phénomènes sont liés par ce qu’ils dépendent d’une même innervation
parasympathique.
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L’œil emmétrope est un œil sans troubles de la réfraction, contrairement à un œil
amétrope.
Pour un œil emmétrope au repos, le point focal de l'œil est situé sur la rétine : le
punctum remotum est à l'infini.
En vision de près, le pouvoir d'accommodation du cristallin, permet d'avancer le point
focal image et de conserver une image nette sur la rétine. L'œil emmétrope assure donc la
mise au point entre le punctum proximum (25 cm) et le punctum remotum à l'infini.
L'œil myope est trop long ou le cristallin trop convergent. L'image d'un objet à l'infini se
forme en avant de la rétine. Le punctum remotum est situé à une distance finie, variant avec
la gravité de la myopie.
FIGURE 5 : L’ŒIL MYOPE EST UN ŒIL EST TROP PUISSANT PAR RAPPORT A SA LONGUEUR
L’œil hypermétrope est trop court ou le cristallin n'est pas assez convergent. L'image d'un
objet à l'infini se forme en arrière de la rétine. L'œil doit constamment accommoder pour
ramener l'image au niveau de la rétine, ce qui provoque une fatigue.
FIGURE 6 : L’ŒIL HYPERMETROPE EST UN ŒIL QUI N’EST PAS ASSEZ PUISSANT PAR RAPPORT A SA LONGUEUR
La presbytie se rapproche de l'hypermétropie, mais a une cause toute autre. Elle est liée
au vieillissement de l'œil qui ne parvient plus à accommoder correctement. La vergence du
cristallin n'augmente plus et il devient impossible de voir de près. Par contre, la vision de loin
reste inchangée. Le PR reste à l'infini alors que le PP s'éloigne progressivement.
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2.2. Parcours d’accommodation :
La puissance de l ’œil peut varier grâce au phénomène d ’accommodation. Toute une
partie de l ’espace objet pourra donc être vue nette, l ’œil mettant en jeu l ’accommodation
nécessaire pour que l ’image se forme sur la rétine.
Si l ’on se place sur l ’axe optique de l ’œil, cette portion d ’espace vue nette s ’appelle
le parcours d ’accommodation.
Le point le plus éloigné qui peut être vu net s ’appelle le punctum remotum. L ’œil à son
accommodation minimum (=0).
Le point le plus rapproché qui peut être vu net s ’appelle le punctum proximum et
correspond accommodation maximum (=Amax) que l’œil peut déployer.
Prenons l’exemple d’un patient emmétrope avec un pp a 11cm, calculons son amplitude
d’accommodation :
𝐴𝑚𝑎𝑥 = 𝑅 – 𝑃
1 1
𝐴 = −
𝐻𝑅 𝐻𝑃
1
𝐴 =0−
−11 × 10
= 9.09 𝛿
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valeur, la vision nette sera maintenue au prix d'un effort accommodatif trop important qui
engendrera des gênes et symptômes.
1
𝐴𝑐𝑜𝑛𝑓 = 𝐴𝑚𝑎𝑥
2
Ou
2
𝐴𝑐𝑜𝑛𝑓 = 𝐴𝑚𝑎𝑥
3
2.5. Calcul de l’addition nécessaire :
On choisira comme valeur de l’addition de près 𝑨𝒅𝒅 la plus petite valeur normalisée
satisfaisant la relation. Cette valeur est une valeur théorique de l’addition. Il est bien évident
que le choix définitif ne peut être décidé qu’après essais sur le patient.
D'autres méthodes de recherche de l'addition abordées par la suite.
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2.6. Parcours d’accommodation du presbyte corrigé :
et
Dans la pratique, il n’y a pas qu’une distance de travail. Il est souhaitable que les yeux soient
bien compensés pour toutes les distances depuis l’infini jusqu’à la plus courte distance de
travail.
La notion de profondeur de champ (ou PDC) désigne l'étendue de la zone de netteté qui
figure sur une photo, c'est-à-dire la distance entre le premier plan net et le dernier plan net
de l'image. Lorsque la profondeur de champ est petite, la zone de netteté est faiblement
étendue.
Les dioptries prescrites ont une influence directe sur la profondeur du champ de vision
dont jouira le presbyte corrigé. En effet, les limites du parcours de vision de près restitué sont
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déterminées par la puissance de l’addition prescrite et par l’amplitude de l’accommodation
restante. Le parcours d’accommodation de vision de près sera d’autant plus rapproché et
d’étendue plus limitée que l’addition sera plus forte et il sera également d’étendue d’autant
plus limitée que l’amplitude d’accommodation restante sera plus faible. On constate ainsi que
la prescription d’une addition plus forte réduit la profondeur du parcours d’accommodation
apparent utilisable et que, lors de l’évolution de la presbytie, les deux effets d’augmentation
de l’addition et de la réduction de l’amplitude d’accommodation restante se cumulent
malheureusement pour réduire la profondeur du parcours de vision de près utilisable.
Notons enfin que, lors de la détermination de l’addition, tout presbyte est naturellement
demandeur de puissance convexe plus forte et de l’effet grossissant associé. Ainsi, une
augmentation de 0,50 D de la prescription de vision de près apparemment confortable et
anodine lors de l’examen peut se révéler particulièrement pénalisante dans l’usage quotidien
des verres. L’art du prescripteur est alors de savoir user de l’addition avec modération et de
doser la correction de la presbytie avec précision.
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3.1. Estimation en fonction de l’âge :
L'addition est la puissance dioptrique à prescrire dans la partie des verres dévolue à la
vision de près. La valeur de cette addition ajoutée à la prescription en vision de loin, établit la
valeur de la puissance compensatrice en vision de près qui donne une vision nette et
confortable. Cette addition est identique pour les deux yeux.
Age (ans) 40 42 44 46 48 50 52 56 60
Addition (δ) +0.50 +0.75 +1.00 +1.25 +1.50 +1.75 +2.00 +2.25 +2.50
Fondé sur des valeurs statistiques moyennes, cette méthode n’est que très approximative. Les
valeurs d’addition peuvent varier considérablement. Par ailleurs, l’âge de manifestation de la
presbytie étant variable d’un patient à l’autre, en particulier en fonction de la latitude à
laquelle il vit, cette méthode manque totalement d’universalité et donc de précision.
Cependant, le tableau donne une idée de la valeur de l’addition en fonction de l’âge du
porteur. Il reste très théorique, mais il peut donner une idée sur l’addition de première
intention.
Le test duochrome polarisé est un test de l’équilibre bioculaire. Il peut être utilisé en
vision binoculaire pour rechercher l’addition nécessaire.
Rappel : Dans tous les tests duochromes utilisés en vision de près, la réponse " plus net
sur fond rouge " est toujours l’indication d’une formule trop convexe ; celle " plus net sur fond
vert " n’est pas obligatoirement l’indication d’une addition trop faible surtout chez les jeunes
presbytes. La distance où l’on commence à voir plus net sur fond rouge est le point le plus
éloigné du parcours d’accommodation pour l’addition donnée à ce sujet. L’égalité rouge-vert
indique donc le maximum convexe (ou minimum concave) pour la distance considérée
puisqu’en ajoutant + 0,25 ou en éloignant légèrement le test, on passe à la netteté sur fond
rouge.
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Le sujet muni de ses compensations VL sur la lunette d’essai regarde le test rouge-vert
placé à sa distance de travail. On place sur chaque œil l’addition positive déterminée à partir
de l’histoire de cas et de l’âge du sujet et on demande au sujet s’il voit mieux sur fond rouge
ou sur fond vert. S’il voit mieux sur fond rouge, l’addition que l’on a placée est trop convexe,
il faut la diminuer. S’il voit mieux sur fond vert, on augmente l’addition jusqu’au moment où
le sujet verra aussi bien sur rouge que sur fond vert. Pour toutes ces manipulations,
l’utilisation des faces ± 0,25 et ± 0, 50 permet de limiter le nombre de changements de verres.
L’égalité rouge vert donne souvent une addition trop forte risquant d’être mal acceptée
par le sujet. Humphriss déduit 0,50 pour une addition inférieure ou égale à 2,00 et 0,25 au-
delà. Wilmut préfère retenir la dernière valeur donnant la préférence au vert lorsqu’on
augmente le convexe. C’est surtout chez les presbytes débutants que l’on risque d’obtenir une
valeur de l’addition trop forte.
Cette croix figure au dos de l’Optoprox. Le sujet porte la lunette d’essai avec les verres
de vision de loin. On lui fait regarder la croix et s’il n’a pas d’astigmatisme résiduel en
binoculaire, il doit voir les traits verticaux et horizontaux d’égale netteté.
On ajoute alors un verre d’essai cylindrique sur chaque œil : plan (+ 1,00) 0°.
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On ajoute du convexe en binoculaire jusqu’à ce que les traits verticaux soient
plus nettes.
On enlève le cylindre : plan (+1.00) 0°, les verticaux et les horizontaux seront de
même netteté.
Remarques :
o L’addition minimale qui ramène la focale verticale sur la rétine, est à retenir.
o Il possible de travailler sur la focale horizontale en plaçant les cylindres à 90°.
L’addition trouvée par cette méthode pourra être considérée comme addition maximale
pour la vision de près. Chez le presbyte débutant, elle risque d’être un peu surévaluée. Les
résultats sont très voisins de ce que l’on trouve avec le test duochrome.
Des additions très fortes peuvent être proposée aux patients dont l’acuité visuelle est
faible, ce qui lui permet de disposer d’un grandissement associé a la forte puissance et au
rapprochement du plan de lecture. Dans le cas des additions supérieures à 4 δ, une
compensation prismatique peut souvent proposées afin de soulager les efforts de
convergence associés.
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Chapitre III. Correction par verres de lunettes :
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1. Les verres unifocaux :
Un verre unifocal est un verre qui possède la même puissance de correction sur
l’ensemble de sa surface. Il permet de corriger tous les défauts visuels dits « simples », tels
que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme.
Le verre unifocal standard est un verre sphérique. Les rayons de courbure de la face
avant du verre ont la même valeur du centre au bord du verre.
Pour corriger la presbytie par des verres unifocaux il faut prescrire deux paires de
lunettes, une pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près. Si le patient évoque le
besoin d’une vision intermédiaire, une correction peut être réalisée en ajoutant la réfraction
de loin à l’addition correspondant à la vision intermédiaire.
1
𝑉𝐿 + − 𝐴𝑐𝑜𝑛𝑓
70.10
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2. Les verres bifocaux :
Le verre bifocal est l’association de deux verres bifocaux en un seul. De nombreuses
géométries de verres bifocaux sont disponibles, tant du point de vue des formes que des
dimensions ou positionnement du segment de vision de près. Le segment courbe est le plus
utilisé en France car sa ligne de séparation est plus fine et moins visible que celle du segment
droit très utilisé dans les pays anglo-saxons. Le segment rond, exclusivement disponible
aujourd’hui en version organique, est moins visible et particulièrement intéressant pour son
usage chez les enfants. Le segment grand champ est souvent retenu pour des usages
spécifiques nécessitant une plage de vision de près maximale ou pour les prescriptions
d’addition pour correction de la vision binoculaire.
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2.2. Indications spécifiques :
De nombreuses géométries de verres multifocaux sont réalisables sur mesure par les
fabricants : par exemple, bi- ou trifocaux lenticulaires ou asphériques de fortes puissances
pour fortes amétropies, bifocaux à doubles plages de vision de près en haut et en bas, bifocaux
à vision intermédiaire large et segments de vision de loin et de vision de près pour activités
particulières, etc. Ces verres étant réalisés à la pièce, de nombreuses possibilités existent
Ces verres sont une très bonne solution pour les activités In door, bricolage, cuisine,
travaux sur écrans. Cependant, ne corrigeant pas la vision de loin, ces verres ne sont pas
utilisables pour la conduite.
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4. Les verres progressifs :
Un verre progressif est un verre dont la puissance augmente de manière continue entre
le haut et le bas, entre une zone supérieure destinée à la vision de loin et une zone inférieure
destinée à la vision de près. Cette progression est obtenue par une variation continue de la
courbure du verre.
Le porteur bénéficie ainsi d’une vision continue depuis le loin jusqu’au prés.
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3.2. Les limites du progressif :
Si les verres progressifs possèdent de nombreux avantages ils comportent aussi
quelques limites. En effet, les lois de la physique ont pour conséquence que toute variation
de la courbure d’une surface continue donne inévitablement naissance à des aberrations
optiques. C’est ainsi que tous les verres progressifs possèdent des variations indésirables de
sphère et de cylindre dans leurs parties latérales. L’art du concepteur est de gérer et contrôler
au mieux ces aberrations en fonction de sa connaissance de la physiologie de la vision et de
ses moyens de conception et de calcul des surfaces.
Les mouvements du corps, de la tête et des yeux ainsi que la posture, définissent la
longueur optimale de la progression de puissance, et déterminent, par conséquent la
puissance nécessaire en chaque point de la zone de progression et donc le profil de la
progression du verre.
La coordination naturelle des mouvements des yeux et de la tête dans le sens horizontal
nécessite un couloir de progression de largeur suffisante.
Pour garantir une bonne acuité visuelle, les aberrations doivent être tolérables et
repoussées à la périphérie du verre.
Choix de la monture :
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En passant d’une grande monture de lunettes à une plus petite, il faut tenir compte des
différentes hauteurs minimales de montage. Du fait du couloir de progression plus court, il se
peut que les temps d’adaptation soient plus longs. L’augmentation simultanée de l’addition
risque encore d’intensifier cet effet. Veuillez en aviser le porteur.
Centrage :
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Données classiques de centrage :
Pour garantir une grande zone de vision de loin, la distance du centre de la pupille au
bord supérieur de la monture doit être comprise entre 8 et 10 mm.
Cotes de la monture :
Mesurez la largeur (l) et la hauteur (h) du calibre dans le plan de ce dernier Prenez alors
en considération la profondeur du drageoir (rainure).
En guise d’alternative, il est possible de déterminer les dimensions à l’aide des calibres
originaux, si la monture en est équipée.
Évaluez la distance entre les verres (N) comme d’habitude, en prenant en compte la
profondeur du drageoir.
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Angle pantoscopique (AP) :
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Distance de travail en vision de près :
La distance de travail en vision de près peut être rajoutée, dans le cas de verres
progressifs individualisés et de verres de bureau haut de gamme.
Un angle galbe de 5° assure des champs visuels optimaux s’appliquant à toutes les zones
de vision sur des verres progressifs standards et verres de bureau traditionnels.
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Positionnez le drageoir de la monture du côté nasal à l’intersection des axes 45° et 0° de
la plaquette (1) Orientez le plan de l’autre calibre parallèlement à l’axe horizontal (Axe 0°) du
gabarit selon (2) et (3) Le galbe peut être relevé maintenant sur l’échelle angulaire graduée
(4)
Choix du diamètre :
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Gravure de la marque :
Le sigle se trouve sur tous les verres ZEISS et symbolise le degré de haute qualité de la
marque Il est positionné à 17 mm du côté temporal et à 5 mm au-dessus de la croix de
centrage en vision de loin Il est visible à droite quand on regarde le porteur de lunettes Grand
de 2 x 2 mm, le sigle est apposé sur la face interne du verre.
Pour les verres progressifs individualisés et les verres de bureau haut de gamme, les
gravures d’addition comportent trois chiffres apposés côté temporal sous le symbole.
En cas de renouvellement de verres, il vous suffit de mentionner le code gravé indiquant
la géométrie, la puissance VL (mesurée sur la face concave) ainsi que la valeur d’addition
souhaitée.
Prisme d’allègement :
Les verres progressifs traditionnels possèdent un prisme d’allègement « base en bas »
(à 270°) qui est échelonné en fonction de la valeur de l’addition.
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L’exception à cette règle est constituée par les verres Progressifs à fabrication
numérique Dans ce cas le prisme d’allègement est calculé et optimisé individuellement en se
basant sur les paramètres de commande pour gagner en épaisseur et en poids
Le montage précis des verres dans la monture sélectionnée est très important et doit
donc être exécuté très minutieusement. En effet, ce n'est que si les verres de lunettes sont
parfaitement adaptés à la monture qu'il est possible de garantir une vision optimale aux
clients. Si le montage d'un verre progressif génère trop de tensions, le verre risque de se
déformer, entraînant une détérioration de la surface optique et de ce fait également un
moindre bien-être visuel. Les verres de lunettes montés ne doivent donc pas être trop grands.
Cette règle s'applique aussi aux montures à fil Nylon
Le centrage s'avère primordial sur des verres Progressifs et verres d'intérieur, il faut par
conséquent respecter les tolérances de centrage. Dans le cas de verres très hydrophobes
utilisez les adhésifs spéciaux fournis, qui empêchent que les verres ne glissent ou ne tournent
durant l'opération de meulage.
34
L'importance du rôle de l'opticien pour l'adaptation en verres progressifs dépend :
35
Chapitre IV. Correction aux lentilles de contact :
36
1. Spécificités de l’œil presbyte :
Pour réussir l’adaptation d’un presbyte, il faut être attentif aux attentes du porteur et à
ses exigences et assurer un bon suivi post adaptation. L’œil presbyte :
37
2. Géométries des lentilles multifocales :
2.1. Les segmentées :
Ce design est le plus souvent bifocal, plus rarement trifocal. Deux plages symétriques se
succèdent verticalement à la manière d’un verre à double foyer et fonctionnent en mode
alterné : en haut la vision de loin, en bas celle de près et, parfois, intercalée entre les deux,
une vision intermédiaire. Les différentes zones optiques sont bien différenciées et vont
alterner face à la pupille grâce à un mouvement de translation. Leur bon fonctionnement
dépend de plusieurs paramètres. Ce qui les distingue les unes des autres est la forme du
segment inférieur de vision de près.
Le segment inférieur de vision de près peut être totalement segmenté, surmonté par
une ou deux lignes de jonction horizontale et linéaire, selon que la lentille est bi- ou trifocale.
Il peut être en forme de croissant. Lentille monobloc, elle translate doucement sans le
moindre saut d’image. Si la lentille tourne, la forme en croissant du segment suit le bord
inférieur de la pupille, et même pour une rotation jusqu’à 30° aucune fluctuation ou baisse de
vision de près ne surviennent, contrairement à ce qui se passe pour d’autres designs. Une
troncature est rarement utile.
Le segment inférieur de vision de près peut présenter un design original avec une zone
optique pour la vision de loin, un segment en forme de croissant encoché au centre, et une
petite zone asphérique triangulaire procure une vision intermédiaire.
Les lentilles segmentées bifocales sont recommandées pour les porteurs ayant une
exigence visuelle élevée, de fortes amétropies, des additions fortes ou ceux ayant besoin
d’une bonne vision nocturne.
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2.2. Les concentriques bifocales :
Leur système optique forme sur la rétine concomitamment une image de loin et une de
près bien distinctes, et le cerveau choisit. La vision de loin peut se trouver au centre ou en
périphérie. Placée au centre, elle entraîne halos, images fantômes, diplopie et saut d’images,
sans possibilité de vision intermédiaire. La plupart sont à vision de près au centre.
L’asphéricité induit une variation de focalisation point par point de la puissance et une
complexité des trajets lumineux. Elle peut être sur la face externe ou interne, et la vision de
près le plus souvent au centre. Pour une même lentille, les variations d’addition sont obtenues
en faisant varier son profil. L’efficacité lumineuse sur la rétine se répartit de manière
harmonieuse en fonction du diamètre pupillaire et de la vergence. Le profil peut être unique,
quelle que soit l’addition, ou multiple. C’est ainsi que ces lentilles peuvent être classées selon
différents critères : la localisation de l’addition, leurs géométries sphériques et asphériques,
les profils d’addition uniques ou multiples.
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2.4. Les pupillo-indépendantes :
Une seule répond à ce critère : la lentille bifocale diffractive. Son fonctionnement repose
sur la nature ondulatoire de la lumière et utilise le principe de la diffraction.
Elle comporte un réseau diffractif placé sur la face interne, composé d’une succession
de prismes, ou échelettes concentriques, et l’énergie lumineuse est répartie en trois parties
inégales : 40 % pour la vision de loin en mode réfractif, 40 % pour la vision de près en mode
diffractif, 20 % dispersée entre toutes les focales destructives. Ce concept optique original qui
a eu, dans les années quatre-vingt-dix, un énorme succès, n’est plus disponible actuellement,
mais pourrait bien resurgir un jour sous un mode nouveau.
3. Méthodes de correction :
3.1. La Monovision (Compensation différenciée) :
On choisit de compenser un œil pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près.
On crée donc une anisométropie entre les deux yeux. Cette anisométropie n’entraîne pas en
général une perte de la vision binoculaire globale mais seulement une baisse des
performances au niveau stéréoscopique qui peut se traduire par une appréciation plus difficile
des distances en VP.
Ce type d’adaptation ne peut convenir qu’aux sujets ayant des acuités compensées
voisines pour les deux yeux et dont la dominance d’un œil n’est pas trop marquée. Il faut en
plus que le sujet possède un bon équilibre oculomoteur.
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3.2. Vision alternée :
On utilise une lentille bifocale, le plus souvent une LRPO, stabilisée et orientée par un
prisme ballast. Lors du passage de la position de regard VL à la position de regard VP, la lentille
se translate aisément en prenant appui sur la paupière inférieure permettant d’utiliser soit la
zone de VL soit celle de VP. Les zones VL et VP peuvent être l'une au-dessus de l'autre ou au
contraire concentriques.
Ce type d’adaptation nécessite une grande rigueur. En général, il est plus facile avec
des patients ayant une faible ouverture palpébrale et de petites pupilles ce qui évite une vision
simultanée à travers les deux plages. Quand cette adaptation est réussie, cet équipement
permet d’obtenir une excellente qualité de vision tant en VL qu’en VP.
Ce type d’équipement peut être proposé aux presbytes ayant des besoins visuels
importants surtout au près et ne supportant pas la monovision.
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Précautions :
o Réfraction VL maximum convexe, contrôlée à la lunette d’essai.
o Astigmatisme résiduel maximal de 0,50 dioptrie.
o Veiller à ce que l’équipement soit bien centré.
Avantages :
o Vision indépendante de la position de regard.
o Puissances progressives permettant théoriquement la netteté à toutes distances.
Inconvénients :
o L’image floue est parfois mal neutralisée.
o Un mauvais centrage peut induire la perception d’une double image.
o Perte de contraste.
o Une grande variation de luminosité, qui entraine une fluctuation du diamètre pupillaire,
peut être perturbatrice.
o L’addition nécessaire supérieure à l’addition nécessaire en lunettes.
o La période d’adaptations peut être longue 2 à 4 semaines.
o Les aberrations chromatiques sont parfois visibles.
42
Chapitre V. Traitements chirurgicaux de la presbytie :
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La résolution chirurgicale du problème posé par la disparition progressive de
l’accommodation demeure le dernier challenge de la chirurgie réfractive.
La solution idéale est d’autant plus difficile à trouver qu’il s’agit de compenser un défaut
dynamique alors que les autres amétropies ne requièrent qu’une réponse à une anomalie
statique.
L’éventail de solutions proposées rend compte de l’absence d’une panacée, et chaque
méthode (PresbyLASIK, implants multifocaux, monovision) a ses avantages, et souvent, ses
lourds inconvénients.
Dans le passé, d’autres techniques ont été proposées, comme :
o La thermokératoplastie (La procédure utilise un laser à l'holmium pour créer
un anneau de brûlures laser concentriques sur la cornée, d'un diamètre compris entre 6 et
7 mm. Ces brûlures provoquent une constriction périphérique de la cornée, ce qui rend la
cornée plus incurvée et améliore la mise au point de l'œil de près. Cette procédure peut
régresser légèrement avec le temps.),
o L'expansion sclérale, technique qui implique la création d'une ouverture dans
la sclère et l'insertion d'implants scléraux pour étendre sa taille et agir sur la région du
muscle ciliaire.
Ces techniques plus invasives qu’efficaces ont été abandonnées.
1. LE PresbyLASIK :
Plus connue pour opérer la presbytie, c’est une technique de laser excimer dérivée de
la technique LASIK : Le PresbyLASIK est une chirurgie des yeux pour corriger la presbytie. Cette
opération au laser a pour objectif de créer une multifocalité de la cornée, en resculptant la
cornée du patient.
Dans le PresbyLASIK, on bombe la cornée afin de redonner au patient une certaine
profondeur de champs, permettant de lire sans lunettes.
C’est une chirurgie en ambulatoire, qui dure en quelques minutes. Le patient est
anesthésié localement. Le laser va alors émettre des pulsations en profondeur de la cornée
pendant une dizaine de secondes, permettant de donner une certaine courbure à la cornée.
C’est une chirurgie indolore qui ne dure que quelques minutes en tout.
Il existe actuellement deux méthodes principales pour compenser la presbytie avec le
LASIK. Aucune de ces méthodes ne permet actuellement de restaurer l’accommodation
cristallinienne proprement dite.
Le but de la chirurgie au LASIK est donc de compenser optiquement la presbytie pour
réduire ou supprimer la dépendance vis à vis d’une correction en lunettes ou en lentilles de
près et de loin chez le sujet presbyte.
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1.1. La monovision :
Cette méthode dite MONOVISION ou "bascule” est appliquée depuis de très
nombreuses années notamment pour les lentilles de contact (même principe) ou la chirurgie
de la cataracte.
Avantages :
Inconvénients :
o En cas de presbytie avancée, la différence nécessaire entre les deux yeux peut induire
une fatigue oculaire, souvent modérée, notamment en fin de journée et en cas de
travail intensif.
o En cas de différence importante entre les deux yeux, la vision du relief fin peut être
perturbée légèrement.
o Certains sujets ont une réticence psychologique à la pénalisation d’un œil en vision de
loin. Un essai préalable en lentilles de contact est recommandé pour s’en assurer.
1.2. La multifocalité :
La deuxième méthode de correction de la presbytie consiste à créer une correction à la
fois de la vision de loin, de la vision intermédiaire et de la vision de près sur chaque œil. Ce
principe est basé sur le fait que la taille et la position de la pupille varie en fonction de la
distance de vision. De loin, la pupille est légèrement dilatée et centrée.
De près la pupille est plus étroite et légèrement décentrée vers le bas et le nez, pour
correspondre à la convergence des yeux lors de la vision de près.
Dans une correction multifocale symétrique, la lumière est partagée de la façon suivante
sur chaque œil :
Avantages :
o Meilleure coopération entre les deux yeux.
o Vision plus symétrique.
o Meilleure vision intermédiaire pour les presbyties avancées.
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Inconvénients :
o Partage de la lumière entre la vision de près et de loin.
o Fluctuation de la qualité de vision en fonction de la lumière ambiante.
o Correction de près parfois insuffisante pour les presbyties avancées.
L’absence de correction optique résiduelle ne doit pas faire oublier les principes de
médecine préventive habituelle. Une consultation est impérative tous les ans pour la
surveillance de la vision, de la pression intraoculaire et du fond d’œil.
1.5. Complications :
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o La sous-correction.
o La sur-correction.
o L’Anisométropie.
o L’Astigmatisme régulier ou irrégulier.
o Les problèmes subjectifs de qualité de vision : éblouissement, vision grisée, halos
autour des sources de lumière vive, lecture difficile sous faible éclairage etc.
o Le ptosis.
o La sécheresse oculaire.
o La sensibilité à la lumière.
o La décompensation d’un strabisme latent : La correction chirurgicale de la myopie
s’accompagne parfois d’une.
o Augmentation des difficultés en vision binoculaire chez les sujets présentant des
o Antécédents de strabisme, ou un strabisme résiduel. Ce problème est exceptionnel et
peut être facilement détecté en cas de doute par un essai en lentilles de contact.
o L'hémorragie sous conjonctivale.
D’autres complications plus sévères peuvent survenir pendant la procédure et après comme :
o L’abrasion épithéliale.
o L’Infection de la cornée.
o L’Invasion épithéliale de l’interface.
o L’inflammation de l’interface.
o Problèmes de cicatrisation.
2. Les Inlays :
2.1. Implants intrastromaux :
L’introduction d’une lentille en hydrogel dans la cornée dans le but de corriger une
hypermétropie ou une aphakie est une idée ancienne qui avait démontré son efficacité
réfractive mais s’était heurtée à une réponse tissulaire cornéenne défavorable. Grâce au
développement de nouveaux biomatériaux se rapprochant du mimétisme de la cornée et
n’entravant que peu son métabolisme, les inlays intracornéens ont pu connaître un regain
d’intérêt.
Ils se rangent dans le registre des procédures additives, donc réversibles, pouvant
compenser la presbytie pure ou plus volontiers combinée à une petite hypermétropie. Si la
profondeur de l’implantation le permet, il est même possible de les combiner à la correction
d’une amétropie associée à la presbytie.
Cette technique n’est envisageable que si le cristallin est encore transparent. Elle est
donc indiquée en cas de presbytie débutante de 45 à 55 ans ; elle se caractérise par :
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Sa réversibilité comparée au PresbyLASIK et aux implants multifocaux.
Son respect de la lentille naturelle pour se prémunir du risque rétinien auquel expose
l’approche intraoculaire.
Ces lenticules intracornéens sont implantés en monoculaire sur l’œil non directeur,
dominé, chargé de la vision de près
Trois modèles d’inlays sont disponibles reposant chacun sur un principe différent. Tous
partagent la nécessité d’un bon centrage, le contrôle de la biotolérance et le maintien d’une
surface oculaire intègre ; sachant que la population vieillissante concernée est volontiers
sujette à un syndrome sec par dysfonctionnement meibomien et/ou par défaillance de la
sécrétion lacrymale (découpe cornéenne, prise de médicaments, modifications
hormonales…).
Il est basé sur le concept du diaphragme d’un appareil photo dont la focale augmente
d’autant plus que son diamètre est étroit. Dans ces conditions, l’apposition devant la pupille
d’un inlay coloré devenant un iris artificiel de 3,8 mm avec un disque central clair d’un
diamètre de 1,6 mm permet de travailler tel un trou sténopéique en assurant la possibilité
pour cet œil implanté la mise au point pour la vision de près avec une augmentation de la
profondeur de focus.
Il est fait d’un fluoride de polyvinyle teinté au carbone et surtout perforé de 8 400
perforations de 5 à 11 microns destinées à faciliter le métabolisme de la cornée dans laquelle
il est inséré à une profondeur de 200 microns.
Cet inlay reprend le principe de la bifocalité appliquée aux implants diffractifs qui
proposent un foyer de loin et de près concernant la répartition des zones focales, à la
différence près qu’il ne propose pas à cette heure de correction réfractive sphéro-cylindrique
combinée. Le dessin se répartit sur une lentille de 3,2 mm dotée d’une pastille centrale de 1,6
mm dénuée de puissance réfractive (préservant la vision de loin en situation photopique),
circonscrite d’une collerette périphérique d’une puissance de 1,25 D à 3,50 D permettant ainsi
de passer progressivement de la vision de loin à celle de près.
Initialement baptisé Vue+ avant son marquage CE, cet implant intrastromal s’inspire du
modèle actuel du PresbyLASIK qui repose désormais sur la modulation de l’asphéricité dans le
48
sens d’une « hyperprolaticité » pour augmenter la profondeur de champ par le biais d’une
induction d’aberrations sphériques.
Fait d’un hydrogel très hydrophile, il offre une transparence et une perméabilité du
matériau proche de celle de la cornée qu’il mime dans son comportement, ciblant ainsi une
biotolérance optimisée. Avec un diamètre de 2 mm et une épaisseur de 30 microns, il
s’implante sous un volet d’environ 150 microns et entraîne une modification de la courbure
cornéenne, prenant un aspect « profocal » avec une diminution progressive du centre vers la
périphérie pour une restauration des différentes distances de lecture. De par son concept, cet
inlay est moins sensible au centrage comparé aux concepts prétérits, avec une tolérance
relative au décentrement inférieur d’environ 1,5 mm.
Résultats visuels :
L’œil directeur sera en charge de la vision de loin sans capacité de vision de près ; l’œil
controlatéral implanté sera capable d’une vision de près au prix régulièrement de la perte
d’une à deux lignes d’acuité visuelle de loin et ce quel que soit le concept. Il est à noter que la
stéréoscopie est maintenue dans tous les cas.
Vision qualitative :
Transparence cornéenne :
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3. La PKR :
La PKR (PhotoKératectomie à visée Réfractive) repose sur la correction réfractive à la
surface du stroma cornéen, après retrait de l’épithélium cornéen superficiel. Elle ne requiert
pas de découpe de capot, contrairement au LASIK. Elle est effectuée sous anesthésie locale.
Les deux yeux peuvent être opérés le même jour. Il existe deux variantes en fonction de la
manière dont l’épithélium est retiré :
3.1. Avantages :
o Simplicité : la PKR évite l’apprentissage difficile de la découpe du LASIK et les
complications potentielles de cette découpe du volet cornéen.
o Coût : le coût de la PKR est inférieur d’environ 200 euros à celui du LASIK
3.2. Inconvénients :
o Le confort de la PKR est nettement moins bon que celui du LASIK. Dans les études
comparatives, plus de 90% des patients préfèrent le LASIK à la PKR.
o La douleur induite par la PKR est très sévère et durent en moyenne 3 jours. Elle
nécessite des traitements antidouleur puissants, dont l’effet n’est cependant le
plus souvent que partiel.
o Le délai de récupération de la vision est plus long. Il faut en moyenne 4 jours pour
revoir clair, et une semaine à un mois pour récupérer une acuité visuelle normale.
De ce fait il est difficile de proposer une chirurgie bilatérale simultanée, et le délai
entre l’opération des deux yeux est de 1 semaine à 1 mois en général, ce qui pose
le problème du déséquilibre visuel entre les deux yeux.
o La réaction de cicatrisation de la surface de la cornée, variable selon les individus,
peut gêner la vision nocturne et altérer la précision de correction optique. La
cicatrisation peut en particulier faire régresser partiellement le résultat visuel
obtenu initialement au cours de la première année. Il faut notamment éviter
l’exposition solaire, ou la grossesse pendant les 6 mois suivant l’intervention, car
ces facteurs peuvent influencer la cicatrisation.
o La cicatrisation complète n’étant achevée qu’en 12 à 18 mois, les retouches
éventuellement nécessaires ne peuvent être pratiquées qu’au terme de ce délai.
50
4. Le PreLEx :
4.1. Introduction :
b. Dilatation pupillaire :
La chirurgie est toujours réalisée sous dilatation pupillaire maximale par instillation de
collyre mydriatique, mise en place d'un implant dans le cul-de-sac conjonctival libérant du
tropicamide en préopératoire, ou injection intracamérulaire de tropicamide.
c. Chirurgie :
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Phacoémulsification du cristallin (ultrasons) qui consiste à retirer le contenu du sac
cristallinien
Mise en place de l’implant dans le sac cristallinien plié à travers l’incision : l’implant se
déplie une fois en place.
Instillation d’un antibiotique en intracamérulaire.
Suture de l’incision cornéenne par un fil.
Ainsi, Le cristallin naturel est remplacé par une lentille intraoculaire, selon les besoins
visuels et la santé des yeux.
Il existe différents types d’implants :
Implants monofocaux :
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Les lentilles monofocales offrent une vision claire à des distances éloignées,
intermédiaires et rapprochées, mais pas les trois distances à la fois. Les lentilles
intraoculaires toriques pour corriger l’astigmatisme font aussi partie de la catégorie des
lentilles intraoculaires monofocales.
Les multifocaux :
Ce sont des lentilles multifocales donnant une vision claire à de multiples distances.
Les implants toriques nécessitent un positionnement selon un axe bien précis, évalué lors
de l’examen préopératoire. Toutefois un tel implant pourrait ne pas être posé en cas de
survenue de certains incidents opératoires.
La correction de l’astigmatisme par l’implant peut être incomplète, d’éventuels
gestes complémentaires peuvent être proposés pour l’améliorer : le repositionnement
chirurgical de l’implant ou une chirurgie réfractive cornéenne.
Les implants accommodatifs :
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e. Complications :
Opacification de la capsule postérieure (cataracte secondaire) : elle survient chez près
de 50 % des patients dans les 2 ans post-chirurgie. Elle correspond à une prolifération
de cellules cristalliniennes résiduelles et aboutit à des opacités gênantes quand elles
sont centrales. Elle se traduit par une baisse d'acuité visuelle progressive. Le
traitement est réalisé par du laser YAG qui permet d'ouvrir cette capsule opacifiée.
Œdème maculaire (œdème d'Irvine Gass) d'origine inflammatoire : il survient dans les
semaines ou les mois qui suivent la chirurgie avec baisse d'acuité visuelle de loin et de
près et présence de métamorphopsies ; le traitement anti-inflammatoire local ou
locorégional (corticoïde) est souvent efficace.
4.4. Inconvénients :
o Chirurgie plus invasive (« agressive pour l’œil ») que le LASIK.
o Risque d’endophtalmie plus important mais très rare (1 à 3 cas/1000)
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o Risque de décollement de rétine légèrement majoré chez les forts myopes
(Nécessité d’une surveillance rétinienne annuelle rigoureuse par la suite)
o Nécessité d’opérer les deux yeux à 8 jours d’intervalle au minimum
o Perte de l’accommodation résiduelle si pratiquée avant 50 ans.
o Coût plus important.
Toutefois, les complications pouvant nuire à la vision sont rares, et la plupart des
complications peuvent être corrigées adéquatement avec des médicaments ou une autre
chirurgie.
Les risques et les complications de cette chirurgie comprennent :
Décollement de la rétine, surtout chez les personnes souffrant d’une myopie
importante
Luxation du cristallin intraoculaire
Augmentation de la pression intraoculaire (hypertension oculaire)
Infection ou saignement à l’intérieur de l’œil
Paupières tombantes (ptosis)
Reflets, halos et vision floue causés par les lentilles intraoculaires multifocales
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Conclusion :
En conclusion, ce mémoire de fin d'étude a exploré la prise en charge de la presbytie, un
trouble de la vision qui affecte un grand nombre de personnes à mesure qu'elles vieillissent.
Grâce à une analyse de la littérature scientifique et des avancées technologiques, nous avons
pu examiner les différentes options de traitement disponibles, ainsi que les considérations
cliniques et les résultats attendus.
Il est clair que la presbytie a un impact significatif sur la qualité de vie des individus
concernés, affectant leur capacité à effectuer des tâches de vision de près, notamment la
lecture, l'utilisation d'appareils électroniques et la réalisation de travaux minutieux.
Heureusement, il existe aujourd'hui plusieurs approches de prise en charge qui peuvent aider
à atténuer les symptômes de la presbytie et à restaurer une vision claire et confortable.
Parmi les solutions les plus couramment utilisées, nous avons examiné les verres
correcteurs (la part des verres progressifs dans l'ensemble des solutions de correction
proposées est l'une des plus importantes sur le marché et continue de croître en raison de
leurs performances et de la diversité des options disponibles.), les lentilles de contact, la
chirurgie au laser et les implants intraoculaires multifocaux. Chaque option présente ses
avantages et ses inconvénients, et le choix du traitement optimal doit être basé sur une
évaluation minutieuse des besoins et des attentes individuelles du patient, ainsi que sur une
discussion approfondie avec un professionnel de la santé.
En fin de compte, la collaboration entre les patients, les professionnels de la santé et les
chercheurs est essentielle pour continuer à faire progresser les connaissances et les
traitements dans ce domaine, afin d'offrir des solutions encore meilleures et plus accessibles
aux personnes atteintes de presbytie.
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Bibliographie :
Livres :
1. Cochener B., Albou-Ganem C., Renard G. SFO. Presbytie. Elsevier Masson. 2012
2. Collège des Ophtalmologistes Universitaires de France (COUF). Ophtalmologie
(4e édition). Référentiels des Collèges. ELSEVIER MASSON- 2017
3. Alain-Nicolas Gilg. Traiter la presbytie. Lavoisier.2009
4. Rapport mondial sur la vision. Organisation mondiale de la Santé. 2020
5. SFOALC, BSOF, SOP, SFO. Les avancées en contactologie. Éditions Med-Line. 2020
6. American Academy of Ophthalmology (AAO), Société Française d'Ophtalmologie
(SFO), Catherine Albou-Ganem. Optique Clinique. Elsevier Masson. 02/2015.
7. Béatrice Cochener-Lamard. Les Cahiers d'Ophtalmologie 2016. N°198:29-32
Sites web :
1. https://www.gatinel.com/recherche-formation/
2. https://www.snof.org/encyclopedie/loeil-et-la-vision
3. https://dicoptic.fr/astigmatisme/
4. http://www.fnro.net/
Figures :
1. Figure 1 :https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1271037/stimulation-nerf-optique-vue
2. Figure 2 :Chapitre IV Formes Galéniques à usage ophtalmique - ppt video online
télécharger (slideplayer.fr)
3. Figure 3 : https://www.qualidoc.fr/specialites/ophtalmologie/cataracte/cristallin/
4. Figure 4 et 34 : FLORENCE MALET. SFO, Les lentilles de contact, MASSON, 2009
5. Figure 5 et 6 : https://media4.obspm.fr/public/ressources_lu/pages_instruments-
oeil/instru-oeil-defaut.html
6. Figure 7 et 8 : Présentation_du_site (pagesperso-orange.fr)
7. Figure 9 et 10 : Profondeur de champ — Wikipédia (wikipedia.org)
8. Figure de 11 jusqu’à 14 : réalisés à l’aide de PowerPoint
9. Figure 15, 16, 17 et 18 : Verres lunettes - Progressifs -unifocaux - Bureautiques - Double-
foyer (lunettes-experoptic.fr)
10. Figure 19 jusqu’à 29 : Manuel d’utilisation des verres progressifs ZEISS.
11. Figure 30 jusqu’à 33 : La correction de la Presbytie en lentilles de contact perméables à
l’oxygène, School of Optometry, University of Waterloo, Canada.
12. Figure 35 : Les lentilles de contact progressives pour la presbytie (allaboutvision.com)
13. Figure 36 : guide_lentilles_multifocales_mfbro021500114.pdf (coopervision.fr)
14. Figure 37 : Optical Anomalies and Lens Corrections Explained | B&H eXplora
(bhphotovideo.com)
15. Figure 38 : Les lentilles souples Multifocales — CHRISTOPHE LACHOT - Contactologue
16. Figure 39 : PRESBYTIE (pagesperso-orange.fr)
17. Figure 40 : ZEISS Monofocal IOLs: Improved cataract workflow & outcomes
18. Figure 41 : Chirurgie du cristallin transparent avec implant intraoculaire : monofocal
(monovision), multifocal (double ou triple foyer) ou accommodatif | Institut de la
Màcula (institutmacula.com)
19. Figure 42 : Les implants intra-oculaires (ophtalmo-ajaccio.com)