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PAUL JEAN
Annales BTS
2000-2008
Sujets et corrigés
2000 texte 2
corrigé 6
2001 texte 14
corrigé 17
2002 texte 25
corrigé 30
2003 texte 40
corrigé 46
2004 texte 55
corrigé 59
2005 texte 70
corrigé 73
2006 texte 82
corrigé 86
2007 texte 97
corrigé 102
2008 texte 112
corrigé 119
2
BTS 2000
Problème I
Un étudiant de 23 ans, portant des lunettes depuis l’enfance, vient vous trouver car il désirerait essayer
des lentilles de contact.
La compensation portée date de deux ans et le satisfait. Vous la mesurez et trouvez ODG :
- 4,00 ( - 1,50) axe à 0°. Ces verres sont placés à 12 mm devant le sommet cornéen et considérés comme minces.
Ils sont de plus parfaitement centrés pour la vision de loin.
Vous contrôlez les acuités avec les compensations portées :
- au loin : OD 10/10 OG 14/10 Bino 14/10
- au près : OD, OG et bino lecture facile du Parinaud 1,5 à 40 cm.
Le sujet portant toujours ses lunettes, vous masquez l'œil gauche et placez un verre de + 0,25 δ devant son
œil droit. Vous constatez que son acuité au loin chute. Par contre avec un verre de – 0,25 δ, l’acuité est égale à
12/10, avec un verre de – 0,50 δ elle atteint 14/10 et avec un verre de – 0,75 δ elle garde cette valeur. Si vous
masquez l'œil droit, un verre de + 0,25 δ devant l'œil gauche fait chuter son acuité et un verre de – 0,25 δ la laisse
égale à 14/10.
Vous effectuez une kératométrie de l'œil droit. La cornée est astigmate et les rayons dans les méridiens
sont K = 8,10 mm et K’ = 7,85 mm. Les méridiens principaux sont identiques à ceux de la compensation portée.
7- Quels arguments allez-vous utiliser pour tenter de le convaincre de pratiquer un essai avec des LRPO ?
Après l’avoir convaincu, vous choisissez de l’équiper d’une LRPO sphérique de rayon interne R0 = 7,95
mm (rayon conseillé par le fabricant Km + 5/100) et de diamètre ∅ = 9,60 mm. Pour faire l’essai, vous décidez de
commander la lentille ayant la puissance théorique compensatrice après normalisation.
Un contrôle des acuités au loin donne pour les deux yeux 14/10.
9- Quelle conclusion tirez-vous de ce contrôle ? Qu’allez vous commander comme nouvelle lentille ?
Problème II
Un nouveau client vient vous voir. Il se plaint de sa vision de près. Il est âgé de 61 ans, retraité de
l’enseignement et a beaucoup d’activités de lecture. Il porte régulièrement des lunettes depuis l’âge de 25 ans et
des verres progressifs depuis environ 15 ans. Sa compensation portée date de deux ans. Les gênes ressenties en
vision de près sont apparues progressivement et apparaissent au bout d’un temps de travail au près de plus en plus
court.
Vous mesurez sa compensation portée et les acuités de loin obtenues:
4
OD + 2,75 ( - 0,75 ) axe à 90° AV : 10/10
OG plan ( - 1,75 ) axe à 90° AV : 10/10
Addition 2,25.
Les verres sont parfaitement centrés en vision de loin.
Vous effectuez une vérification de sa compensation VL et vous aboutissez au résultat :
OD + 2,75 ( - 0,75 ) axe à 90° AV : 10/10
OG + 0,25 ( - 1,75 ) axe à 90° AV : 10/10
Pour la VP, vous prescririez une addition de 2,25.
1- Pensez vous que les différences entre la compensation portée et vos résultats puissent expliquer les
gênes ressenties par le client ? Peuvent-elles avoir d’autres causes ?
Vous installez votre client derrière le réfracteur sur lequel vous avez placé la compensation ajustée
parfaitement centrée pour la VL. Vous placez devant l'œil droit les cylindres de Maddox (axe des cylindres
horizontal). Vous lui faites observer un point lumineux blanc placé à 5 m. Votre client vous déclare voir une
droite verticale rouge et un point lumineux blanc.
2- a) Quelle sera l’orientation de la droite rouge extériorisée par le client ? Justifier votre réponse.
b) Pourquoi doit-on s’assurer que la compensation est parfaitement centrée ?
Vous placez alors devant son œil gauche le diasporamètre réglé sur 15 ∆ base interne et vous diminuez
régulièrement la valeur du prisme. Quand le client vous indique que la droite rouge passe sur le point blanc, le
diasporamètre indique une valeur de prisme de 3 ∆ base externe.
3- a) Sur un schéma, en vous aidant de l'œil cyclope, représentez le couple oculaire lorsque le recentrage
est effectué. Quel est le problème de ce client ?
b) Représentez le couple oculaire avant que l’on ait effectué le recentrage. En déduire ce qu’il voyait.
c) Expliquez comment l’introduction du prisme de 3 ∆ base externe devant l'œil gauche a permis
d’obtenir le recentrage.
Le Maddox, toujours devant l'œil droit, a maintenant l’axe de ses cylindres vertical. Le sujet observe
toujours le point lumineux. Il voit la ligne rouge au dessous du point lumineux blanc.
4- a) Quel est le problème que vous avez détecté chez votre client ? Justifier par un schéma.
b) Pour obtenir un recentrage, il faut placer un prisme de 3,5 ∆ devant l'œil gauche. Quelle est la base
de ce prisme ? Justifier votre réponse à l’aide d’un schéma.
Toujours sur le réfracteur placé en position VP et avec les compensations VP bien centrées, vous trouvez
que votre client en vision de près à 40 cm est exophore de 7 ∆ et que sa phorie dans le plan vertical a même valeur
que celle mesurée en vision de loin.
5- a) Pensez-vous que vous auriez obtenu le même résultat dans le plan vertical si vous aviez fait les
mesures avec le sujet portant ses lunettes ? Justifier par un schéma.
b) A votre avis, quelle est la cause des gênes ressenties par le sujet ?
Vous décidez de rechercher, dans le plan vertical, la position des points de Bris et de recouvrement. Vous
ôtez le Maddox et laissez le diasporamètre devant l'œil gauche. Vous observez un bris pour un prisme de 6 ∆ base
en haut, le recouvrement se fait alors quand la valeur du prisme revient à 4 ∆. L’autre bris est observé pour un
prisme de 2 ∆ base en bas et le recouvrement se fait avec le prisme d’environ 0,5 ∆ base en haut. Vous montrez
que l'œil directeur et l'œil dominant de cette personne sont son œil droit.
6- Vous décidez de tenter de résoudre le problème de votre client en le munissant d’une compensation
prismatique. A partir des mesures effectuées, quelle choix allez-vous tester ? (valeur du prisme, base,
position)
Vous décidez de contrôler votre hypothèse avec le test de Mallet en vision de près orienté pour la
détection des problèmes dans le plan vertical.
En l’absence de compensation prismatique, le sujet déclare voir :
O
X
O
5
Corrigé problème I
1) Acuité de loin de l’OD inférieure à l’acuité VL de l'œil gauche. Possibilité d’une myopie de l'œil
droit sous compensée ou d’un astigmatisme mal compensé. Confirmation par le test suivant de la
première hypothèse. Les sphères les plus convexes donnant la meilleure acuité sont donc pour l’OG
– 4,00 ( + 0,25 faisant chuter l’acuité et – 0.25 la laissant inchangée) et pour l'œil droit – 4,50δ.
2) a) Vérification de la compensation astigmate par la méthode des cylindres croisés par retournement.
D’abord vérification de l’axe (manche des CC dans l’axe de la compensation portée). Le sujet
voyant aussi bien dans les deux positions, l’axe de la compensation est correct. Puis vérification de
la puissance (manche des CC à 45° de l’axe de la compensation). La puissance du cylindre est
correcte.
Conclusion : la compensation théorique de l'œil droit est : - 4,50 ( - 1,50 ) axe à 0°
b) Vérification de l’axe :
Position 1 + 0,25 ( - 0,50 ) axe 45° Position 2 + 0,25 ( - 0,50 ) axe 135°
+ - - +
- + + -
Le sujet porte sa compensation (CP) et les cylindres croisés (CC). La réfraction complémentaire (RC)est
la compensation que l’on doit ajouter pour∩que la∩ compensation totale soit la compensation théorique
∪ ∪
(CT).
CP CC RC ≡ CT
Puisque la compensation portée est la compensation théorique, la réfraction complémentaire sera
l’opposé des cylindres croisés placés devant l'œil.
Pour la position 1
RC1 = - 0,25 ( + 0,50 ) axe à 45°
Et pour la position 2
RC2 = - 0,25 ( + 0,50 ) axe à 135°
Pour les deux positions, le sujet se retrouve en situation d’astigmatisme mixte de 0,50δ. L’acuité sera
donc identique.
Vérification de la puissance : Le manche est alors placé à 45°. Par un raisonnement analogue, on trouve
les réfractions complémentaires dans les deux positions : - 0,25 ( + 0,50 ) axe à 0° et : - 0,25 ( + 0,50 )
axe à 90°. Là encore, le sujet se retrouve dans les deux positions dans une situation d’astigmatisme
mixte de 0,50 δ. Son acuité sera donc identique.
c) On vient de montrer que pour les deux yeux, la compensation de l’astigmatisme portée est
exacte. Sur le réfracteur on a : OD - 4,50 ( - 1,50 ) axe à 0°
OG - 4,00 ( - 1,50 ) axe à 0°
3) a) Ce test est celui de l’équilibre bioculaire. Il a pour but d’égaliser la qualité des perceptions des
deux yeux par ajustement des sphères afin de faciliter le processus de fusion en vision binoculaire.
Pour que le sujet puisse comparer les perceptions droite et gauche, il est nécessaire de dissocier la
vision.
b) Le prisme placé devant l'œil va dévier le faisceau issu d’un point T de la ligne de lettres et
pénétrant dans l'œil d’un angle de 3 ∆ vers le bas.
Schéma de l'œil droit – plan de figure = plan vertical contenant T et Q’D
7
T éloigné
T’D
Pour l'œil gauche, le prisme étant base en haut , la déviation du faisceau lumineux va se faire vers le
haut. Pour conserver une perception unique, il faudrait que les fovéas droite et gauche coïncident
respectivement avec les images de T. Les axes visuels devraient faire entre eux un angle de 6 ∆. Dans le
plan vertical, le jeu est beaucoup plus faible et ce n’est pas possible. Le couple oculaire va prendre la
position dissociée. Nous le supposons orthophore dans le plan vertical.
Q'D
fd
L.R.D (OD) T'D
Ext.D T’G
Tà5m
fD fG
point de fixation T'D
Ext.G
T'G
L.R.D (OG) Oeil cyclope dans le plan vertical
f’G
Q'G
4) Lors de ce test d’ajustement binoculaire, on recherche les sphères les plus convexes donnant la
meilleure acuité. Les sphères portées doivent être modifiées simultanément.
L’acuité augmente lors des deux premiers débrouillages puis reste identique avec un troisième. Le
palier d’acuité est obtenu en débrouillant les deux yeux de 0,50, les compensations portées sont
alors :
OD - 4,25 ( - 1,50 ) axe à 0° OG – 4,00 ( - 1,50 ) axe à 0°
6) La quantité de larmes produite par le sujet est un peu faible (test de Schirmer). Pour le convaincre de
choisir d’essayer des lentilles LRPO, on peut insister sur leurs qualités optiques et leur meilleur respect
physiologique de la cornée.
Respect physiologique de la cornée : La lentille LRPO est plus petite que la lentille souple. La
circulation des larmes se fait mieux avec la LRPO qui de plus est perméable à l’oxygène. L’oxygénation
de la cornée sera donc mieux assurée avec cette dernière.
La quantité de larmes du sujet étant moyenne, des LSH risquent de se déshydrater partiellement surtout
s’il est souvent dans des pièces à atmosphère sèche.
Qualité optique de la compensation en LRPO : La lentille souple astigmate est stabilisée par un
prisme ballast et des allégements. A chaque mouvement de la paupière, elle bouge et l’axe de la
compensation varie légèrement ce qui diminue la qualité de la compensation. Ce problème n’existe pas
avec une LRPO.
On peut aussi ajouter comme argument favorable aux lentilles rigides sphériques un coût plus faible.
Il ne faudra pas cacher au sujet que l’adaptation au port des LRPO demande un effort plus important.
7) Puissance de la lentille de larmes créée : 0,8 ( - 1,3 )axe à 0° . On constate bien que
l’astigmatisme total ( -1,4 ) en S est pratiquement totalement compensé.
La compensation sphérique est due à la lentille et à la lentille de larmes et doit être égale à la
compensation sphérique théorique en S. Puissance de la lentille - 4,8δ normalisée à - 4,75.
8) La mobilité de la lentille choisie est faible ce qui laisse à penser à un problème général de géométrie
de cette lentille. fluo Le serrage aux extrémités du méridien horizontal le plus plat est confirmé par
l’image. On va donc choisir une seconde lentille de rayon R0 = 8,00 mm. Cette modification du
rayon interne entraîne une diminution d’environ 0,25 de la puissance sphérique de la lentille de
larmes. Il faut donc en conséquence augmenter la puissance de la LRPO de cette valeur. Sur le
schéma de l’image fluo, il ne semble pas y avoir de problème au niveau du diamètre ni des
dégagements. On commandera donc une LRPO de puissance – 4,50 δ et de rayon interne 8,00 mm et
de diamètre 9,60 mm.
Corrigé problème II
1) La seule différence entre la compensation portée et la compensation ajustée est une variation de la
puissance sphérique de 0,25δ sur l'œil gauche ce qui crée un léger déséquilibre bioculaire. Cette
différence ne peut expliquer la gêne importante ressentie par le sujet. Celle-ci doit provenir d’un
problème de vision binoculaire. Le sujet peut avoir un déséquilibre oculomoteur qu’il parvenait à
compenser jusqu’à ces derniers temps. Le fait que les gênes ne soient présentes qu’en VP peut avoir
pour cause l’hyperphorie induite par son anisométropie lorsqu’il lit et qu’il ne peut plus compenser.
L’hypothèse d’une aniséïconie est peu probable compte tenu de l’apparition récente de cette gêne et de
son existence uniquement en VP. Mais l’aniséïconie objective induite par la compensation a pu rendre la
vision binoculaire plus fragile et faciliter la décompensation de la phorie.
9
2) a) Les cylindres de Maddox sont constitués d’une succession de plancyls de puissance positive
importante (au moins 200 δ) et d’axes parallèles.
Compensation
A A’ T’90
T’0
A A’ Cylindres
Vue de profil de Maddox
Axe à 0°
Le système œil compensé et Maddox est alors un système très fortement astigmate mais le
conjugué de T dans le méridien de l’axe reste sur la rétine puisque la puissance des cylindres est nulle
dans ce méridien. L’image rétinienne de T sera donc la focale verticale, très longue puisque
l’astigmatisme est très important. L’extériorisation étant similaire à l’image rétinienne, le point est
extériorisé sous forme d’une droite verticale. La couleur de la droite est due à la coloration des
cylindres.
b) Un décentrement des verres va induire un effet prismatique qui dans le test des cylindres de
Maddox conduira à une extériorisation analogue à celle d’une phorie. On pourrait donc conclure à
l’existence d’une phorie alors qu’il ne s’agit que d’un problème de centrage de la compensation.
3)
Schéma de l’œil cyclope pour le couple avec le prisme de réalignement dans le
plan horizontal. T est le point lumineux.
Ext.D
fD fG T' G T’D
Ext.G
L.R.D (OD)
Q'D fd
T' D
fG
Q'G T’G
Justification du schéma : Le sujet extériorisant la droite rouge sur le point blanc, les deux images
rétiniennes doivent se former sur les fovéas correspondantes. Les lignes de regard dissocié (L.R.D) font
donc entre elles un angle de 3∆ (puissance du prisme).
On constate qu’elles se croisent en avant du plan de fixation, le sujet est donc ésophore.
Maddox
Q'D fd
T’ D
L.R.D (OD) Ext.D
Tà5m
fD fG T' G
Ext.G T'D
L.R.D (OG)
fG T’G
Q'G
Ext.D
fD fG T' G
Ext.G T'D
L'œil gauche qui ne porte que la compensation va être fixateur. La fovéa gauche va donc se placer sur
l’image T’G du point T. Le sujet étant ésophore de 3∆, la ligne de regard dissocié de l'œil doit converge
en avant du plan de fixation et fait un angle de 3∆ avec la direction de T. En utilisant l'œil cyclope, on
constate que l’extériorisation droite va se trouver à droite de l’extériorisation gauche.
c) Le prisme de 3∆ placé devant l'œil gauche a déplacé l’image rétinienne gauche. L'œil gauche fixateur
effectue une adduction de 3∆ qui entraîne une abduction simultanée de l'œil droit. La fovéa droite vient
alors coïncider avec l’image T’D.
4) a) Avec le Maddox, axe vertical, on recherche les hétérophories dans le plan vertical.
Pour déterminer l’hétérophorie du sujet nous allons réaliser le schéma de l'œil cyclope dans le plan
vertical contenant le point lumineux en sachant que l’extériorisation droite (droite rouge horizontale) est
au dessous de l’extériorisation gauche et que l'œil gauche est fixateur.
T'D
fD fG T'G
Ext.G
Ext.D
En reportant le résultat obtenu pour les positions respectives des fovéas et des images sur un schéma du
couple oculaire:
11
Schéma de l'œil droit dans le plan vertical contenant Q’D et T et schéma de l'œil gauche dans le plan
vertical contenant Q’G et T.
LRD(OD)
T éloigné
T’D
Q’D FD
T éloigné
LRD(OG)
T’G fG
Q’G
Plan vertical contenant T et Q’G
Conclusion : La ligne de regard dissocié droite étant au dessus de la ligne de regard dissocié gauche, le
sujet présente une hyperphorie D/G.
b) Le prisme est placé devant l'œil gauche. Son introduction déplace l’image rétinienne gauche. L'œil
gauche étant fixateur, par une rotation (abaissement/élévation), il va ramener sa fovéa sur T’G . L'œil
droit effectue la même rotation et l’extériorisation droite sera sur l’extériorisation gauche si la fovéa
droite coïncide avec l’image T’D. En se reportant au schéma précédent, on constate que l'œil droit doit
subir un abaissement, l'œil gauche doit donc lui aussi s’abaisser quand il maintiendra la fixation. Il faut
donc que T’G ait été déplacée vers le haut donc que le prisme placé devant l'œil gauche soit base
supérieure.
fD fG T'G T'D
Ext.G Ext.D
T éloigné LRD(OD)
T’D fD
Q’ D
T éloigné T’G fG
Q’G
5) a) Les mesures ont été effectuées en VP sur le réfracteur avec les compensations bien centrées pour
la vision de près. Sur ses lunettes, les verres sont centrées pour la vision de loin. Les lignes de regard
passeront environ 14 mm en dessous des centres optiques des verres. Il y aura donc création pour
chaque verre d’un effet prismatique dont on peut évaluer la valeur. Les additions étant identiques, la
différence d’effet prismatique sera donc uniquement due à la compensation VL. Dans le méridien à
90°, elle est de 2,75 pour l’OD et 0,25 pour l'œil gauche.
L.R.D (OD)
T éloigné T’D
T'D
Q’ D fD fG T'G
FD
Ext.D
T éloigné T’G fG
Q’G
L.R.D (OG)
Plan vertical contenant T et Q’G
Pour l'œil droit 2,75 × 1,4 = 3,8∆ base sup et pour l'œil gauche 0,25 × 1,4 = 0,3 ∆ base sup. L'œil
gauche fixateur tourne pour maintenir sa fovéa sur T’G entraînant une rotation identique de l'œil droit.
L’angle des extériorisations sera donc maintenant égal à 3,5 + ( 3,8 – 0,3) ≈ 7 ∆ ( phorie plus effet
prismatique induit).
b) Les phories du sujet dans le plan horizontal, si elles s’écartent légèrement des moyennes
statistiques ne doivent pas être pénalisantes car dans ce plan les amplitudes fusionnelles sont
importantes. Au contraire, dans le plan vertical, les amplitudes sont beaucoup plus faibles et la gêne doit
provenir de son hyperphorie.
7) a) Lors de ce test, le sujet porte des verres polarisés. Les seuls éléments de disparité sont les deux
traits polarisés horizontaux. Le sujet fusionne la partie centrale mais on constate que les deux traits
ne sont plus alignés. On a donc mis en évidence une disparité de fixation dans le plan vertical.
b) Le sujet présente une hyperphorie D/G qu’il a du mal à compenser. Celle disparité sera une
hyperdisparité D/G. L’extériorisation de l'œil droit sera donc plus basse que l’extériorisation de l'œil
gauche. Le trait de droite est donc vu par l'œil droit.
8) Une autre technique pour déterminer la valeur du prisme nécessaire est justement de déterminer la
valeur du prisme qui supprime la disparité de fixation. On trouve ici une valeur de 2 ∆ base inf sur
l'œil droit. Ce résultat est identique à notre première proposition 2 ∆ base sup sur l'œil gauche.
Nous commencerons les essais avec un prisme de 2 ∆ sur l'œil gauche. Si le sujet arrive à
compenser sans difficulté son hyperphorie avec ce prisme (test de vision dissociée avec éléments de
13
fusion périphérique) et que cette compensation ne soit pas obtenue avec un prisme de puissance
inférieure, nous le prescrirons.
14
BTS 2001
PROBLEME I
Au mois de mars 2001, vous recevez un client, professeur de 53 ans, qui ne se sent plus bien avec la
dernière paire de lunettes que vous lui avez réalisée. Il est gêné lorsqu’il lit assez longtemps et aussi lorsqu’il
conduit. Il a l’impression de ne plus voir parfaitement net tant au près qu’au loin.
Vous reprenez son historique sur votre ordinateur :
En février 2000 : OD + 1,00 ( - 0,50 ) 105°
OG + 1,00 ( - 0,50 ) 70°
Add : + 2,25
Vous prenez ses acuités VL avec ses lunettes : - OD 10/10, - OG 10/10 et - bino 10/10.
La vérification de la compensation portée par l'œil droit donne comme résultat + 1,75 ( -
1,00 ) 110°. La vérification de l'axe du cylindre a été faite à l'aide des cylindres croisés ±0,25 δ alors que le
sujet portait + 1,50 ( - 1,00 ) 105°.
2 – A l’aide du calcul des compensations portées dans les 2 positions des cylindres croisés lors du
premier essai de la vérification de l’axe, indiquez dans quelle position le sujet a déclaré le mieux voir.
Après avoir placé des filtres polarisés croisés devant les deux yeux, vous lui présentez le test rouge- vert
polarisé. Vous lui demandez de fixer son attention sur les deux carrés du haut vus par l'œil droit. Il voit mieux
les symboles sur le fond rouge. Après une modification de la sphère de 0,25 δ, il voit aussi bien sur fond vert
que sur fond rouge. Vous recommencez en lui demandant de maintenant fixer les carrés du bas. Les réponses
qu’il fait sont identiques aux précédentes.
3.1 – Quel est le principe de ce test ?
3.2 – Quelle compensation trouvez-vous après ce test ?
3.3 - Qu’avez-vous réalisé en fin de test ?
Avec cette compensation VL, l’acuité binoculaire est de 14/10 et, après essai, le client est satisfait.
Votre sujet porte cette compensation. Les verres sont supposés minces. Il regarde un segment vertical AB
de 10 cm, placé à 5 m. Il fixe le milieu O du segment.
4.1 – Expliquez comment le sujet verra ce segment en vision monoculaire droite. Une estimation des
valeurs est suffisante, le calcul rigoureux n’est pas exigé.
4.2 – Comment extériorisera-t-il théoriquement le segment en vision binoculaire ?
4.3 – Comment le sujet extériorisera-t-il ce segment en fonction de son acuité stéréoscopique ?
On rappelle la règle d'estimation de la déclinaison : 20' par dioptrie d'astigmatisme.
15
Pour vérifier sa compensation VP, vous placez sur les lunettes d’essai portant la compensation VL trouvée,
un verre de + 1,50 sur chaque œil. Vous lui présentez le test du Parinaud 2. Il peut le lire à 50 cm mais si vous
lui demandez de le rapprocher davantage, il ne le peut pas car il le voit flou.
5.1 – Que déterminez- vous à l’aide de ce test ?
5.2 – Faites une prévision de l’addition nécessaire à ce sujet sachant que sa distance habituelle de
travail est de 40 cm.
PROBLEME II
Lors de vos études, vous avez du rechercher la compensation d’une jeune étudiante de 18 ans qui porte des
lunettes depuis l'âge de 4 ans. A la fin de l’emmétropisation, vous trouvez :
OD : + 2,50 ( -0,75 ) 90° OG : + 2,75 ( -1,00 ) 90° (sphères les plus convexes donnant la meilleure
acuité)
Les acuités monoculaires OD, OG et binoculaire sont de 14/10.
Compte tenu du cas, vous décidez de mesurer ses hétérophories au loin à l’aide de la méthode des prismes
de Von Graefe. Sur le réfracteur est placée la compensation :
OD : + 2,50 ( -0,75 ) 90° OG : + 2,75 ( -1,00 ) 90°
Vous effectuez d’abord l’étude dans le plan vertical et vous montrez qu’elle est orthophore.
Vous placez ensuite devant son œil droit un prisme de 6∆ base inférieure et vous projetez sur l’écran une
ligne de lettres verticale. Elle vous déclare qu’elle voit deux lignes de lettres verticales, celle du haut étant à
droite de celle du bas.
1.1 – Expliquez à partir d’un schéma le rôle du prisme de 6∆ ∆ devant son œil droit ?
1.2 – A l’aide d’un schéma, déterminez la nature de son hétérophorie.
Vous placez devant l'œil gauche le diasporamètre. Le réalignement des deux lignes de lettres est obtenu
quand celui-ci affiche la valeur 5∆.
1.3 – A l’aide d’un schéma, justifier la position de la base de ce prisme.
Vous reprenez le test en vision de près à 40 cm. Elle voit toujours la ligne du haut à droite de celle du bas.
La valeur affichée sur le diasporamètre lors du réalignement est maintenant 10 ∆.
2.1 – Sans refaire les schémas, indiquez quelle est l’hétérophorie de près de cette jeune fille.
2.2 – Comparez les résultats trouvés pour ses hétérophories au loin et au près
- avec les moyennes statistiques,
- entre elles.
Vous êtes alors informé que l’ophtalmologiste qui la suit lui avait prescrit un prisme de 3,5 ∆ base externe
il y a 4 ans car elle avait tendance à voir double quand elle était fatiguée. Le nouvel équipement réalisé lui
avait donné satisfaction. La mesure des verres de cet équipement donne:
OD : + 2,50 ( -0,75 ) 90° OG : + 2,75 ( -1,00 ) 90°
3.1 – Si vous aviez mesuré l’hétérophorie au loin du sujet dans le plan horizontal avec cet
équipement, quelle valeur auriez-vous trouvée. Justifiez par un schéma.
3.2 – Quelle aurait été la valeur de l’hétérophorie trouvée en vision de près (ne pas refaire le schéma)
?
3.3 – Pouvez-vous expliquer pourquoi cette jeune fille n’a plus vu double même lorsqu’elle était
fatiguée avec cette nouvelle prescription ?
Vous avez revu cette étudiante 3 mois plus tard. Après une visite à son ophtalmologiste, suite à des gênes
ressenties uniquement lors d’un travail de près prolongé, elle porte des progressifs [OD : 2,50 ( - 0,75) 90°
OG : 2,75 ( - 1,00) 90° Addition + 1,50 Prisme 3,5 ∆ ].
4 – Justifiez l’intérêt du port de progressifs dans ce cas particulier.
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PROBLEME III
En septembre 1994 un agriculteur de 38 ans est venu vous consulter. Il portait depuis juin 1993 des LSH
sphériques. Il restait très satisfait du port des lentilles qui, dans son travail lui procure un confort
supérieur au port des lunettes. Il se rendait pourtant compte qu’il ne voyait plus très bien ni au loin ni au
près.
Vous testez sa vision de loin avec ses lentilles. Ses acuités sont : OD 4/10 OG 5/10
bino 5/10.
Au près, à 40 cm, en binoculaire, il lit le P3 mais ne peut lire le P2.
1 – Comment pouvez-vous expliquer la faible acuité du sujet avec ses lentilles ?
Vous mesurez :
• sa réfraction OD : - 3,00 ( - 1,25 ) 110° acuité 9/10
OG : - 7,25 ( - 1,25 ) 60° acuité 9/10
Acuité en binoculaire : 9/10
Les verres sont placés à environ 12 mm du sommet cornéen.
• Sa kératométrie OD R110 = 7,85 mm R20 = 7,75 mm
OG R150 = 7,85 mm R60 = 7,83 mm.
Indice de la cornée: 1,377
2 – Quel(s) type(s) de lentilles permettraient d'obtenir une bonne compensation ?
Vous décidez de lui essayer de lentilles LSH toriques avec des puissances égales aux puissances
théoriques.
3.1 – Quelles sont les formules des lentilles à commander ?
3.2 – Quelles vérifications devrez-vous effectuer après quelques minutes de port des lentilles ?
Vous le revoyez trois semaines plus tard et constatez que tout va bien et que le client est très satisfait.
Malgré vos recommandations, ce client ne revient vous voir qu’en mars 1997. Il trouve de nouveau qu’il
ne voit plus très bien. Vous constatez que son acuité a chuté (environ 6/10 pour chaque œil). Une
observation de l’œil montre la présence d’une petite néovascularisation et de ses lentilles un
encrassement important. Vous lui conseillez de s’orienter vers le port de lentilles LRPO.
4 – Quels arguments pouvez-vous donner à ce client pour l’inciter à passer aux LRPO ?
Vous pratiquez un essai avec des lentilles LRPO sphériques dont vous disposez :
OD ro = 7,85 mm ∅ = 9,80 mm puissance : - 3,25
OG ro = 7,85 mm ∅ = 9,80 mm puissance : - 8,25
Les réfractions complémentaires trouvées sont :
OD : + 0,25 ( - 0,75 ) 110° OG : + 1,25 ( - 1,00 ) 60°
Vous décidez de commander des lentilles LRPO toriques tore externe, de rayon interne r0 = 7,85 mm et
de diamètre 9,80 mm pour les deux yeux.
5.1 – Quelles seront les formules des lentilles commandées ?
5.2 – Pourquoi avez-vous choisi de placer le tore sur la face antérieure de la lentille ?
Avec cette paire de lentilles, l’acuité lors de la pose est bonne : 9/10 pour l’œil droit et l'œil gauche,
10/10 en binoculaire. Les lentilles semblent bien adaptées. Vous revoyez le client un mois plus tard. Il
est très satisfait de son équipement. Vous constatez que l’acuité de l’œil droit est passée à 10/10, celle de
l’œil gauche est toujours de 9/10, et en binoculaire elle est de 10/10. La mobilité des lentilles est bonne
mais la lentille droite a tourné de 10° SIAM et la lentille gauche de 5° SIAM. Après retrait des lentilles,
vous constatez une régression de la néovascularisation et un bon état de la cornée.
6 – Que décidez-vous de faire pour ce client ?
17
Problème I
2.1 – Vérification de l’axe de la compensation astigmate : Le manche des cylindres croisés est placé
+ -
-
150° - +
+ +
-
La compensation totale portée (CT) est due à la compensation réfracteur (CP) et aux cylindres croisés
(CC) .
Pour la position 1 : CT1 = + 1,50 ( - 1,00 ) 105° + 0,25 ( - 0, 50 ) 150 °
CT1 = + 1,75 ( - 1,00 ) 105° ( - 0, 50 ) 150 °
CT1 = S ( - CR ) α
Par construction graphique, associons les deux cylindres négatifs.
18
CR
Référence : 105°
CR = 1,1 δ
SR = 1,75 + (- 1,50 + 1,1)/2 = 1,6 δ
α = 105 + 26/2 = 118°
CT1 = 1,6 ( - 1,1 ) 118°
Dans les deux positions la compensation portée a même puissance pour la sphère et pour le cylindre;
seul l'axe du cylindre de cette compensation peut expliquer une variation de l'acuité. Les deux axes sont
symétriques par rapport à l'axe initial. L'axe vrai étant de 110° se trouve plus proche de l'axe de la
compensation portée dans la position 1 des cylindres croisés. Il verra donc mieux dans cette position
3.1 – Il s’agit du test rouge vert polarisé. Les milieux oculaires sont dispersifs. La puissance de l’œil
varie donc en fonction de la longueur d’onde de la lumière incidente. Il est plus convergent pour les
courtes longueurs d’onde. Si l’œil est parfaitement compensé, l’image du fond vert et l’image du fond
rouge se formeront symétriquement de part et d’autre de la rétine. Le sujet verra alors les symboles aussi
nets dans les deux fonds. Lors de ce test, le sujet met en jeu son accommodation de confort.
Compensation
On place devant le sujet des polariseurs croisés. Avec l’œil droit, il voit le carré rouge et le vert du haut
et avec l’œil gauche ceux du bas. Il est donc placé en situation de vision dissociée.
3.2 – Comme il voyait mieux avec son œil droit les symboles sur fond rouge, la sphère portée + 1,75 est
trop convexe. Je diminue cette sphère de 0,25. Il porte alors sur l’œil droit + 1,50 ( - 1,00 )105°. Pour
l’œil gauche, les réponses étant identiques, la compensation trouvée sera + 1,50 ( - 1,00 )75°.
3.3 - Ce test permet d’effectuer l’équilibre bioculaire et l’ajustement accommodatif à l’aide du rouge-
vert.
4.1 –
extériorisation L’objet OLAL n’est pas dans les méridiens principaux de l’œil. Nous
allons rechercher les images des composantes de OLAL dans les deux
AE110 méridiens principaux.
AL
AL110
Objet
19
Le grandissement du au verre est plus important dans le méridien à 110° que dans le méridien à 10°,
l’extériorisation de OLAL fera donc avec le méridien à 110° un angle plus petit que 10°. Il y a eu
déclinaison de l’image. Il y a eu aussi un léger agrandissement, celui-ci est faible car les puissances sont
faibles. La déclinaison est de l’ordre de 20’ par dioptrie d’astigmatisme.
Le segment est vu en faisant un angle d'environ 20’ avec la verticale, il a tourné vers l’axe de la
compensation en cylindre négatif. ∆l
AEG AED
aEG aED
OL
Extériorisations
Les puissances du verre dans les deux méridiens étant faibles, l'extériorisation du segment aura une
taille voisine de celui-ci (écart inférieur à 1,4% car la puissance dans le méridien à 110° de 0,75).
Avec l’œil gauche, la déclinaison se fera dans 20’ dans l’autre sens. Entre les deux extériorisations, il y
aura un angle de 40’ environ et les deux extériorisations auront une longueur d'environ 10 cm.
4 - 2 Extériorisation théorique:
Le couple oculaire fixe le point O milieu du segment. Sur le schéma, nous avons la projection dans le
plan vertical de ce que voit le couple oculaire. L'œil droit extériorise le point A en AED et l'œil gauche en
AEG dont les projections dans ce plan vertical sont aED et aEG. Si la disparité entre les deux
extériorisations de A est inférieure au seuil de diplopie, ce qui est le cas vu la faible déclinaison, le point
A sera vu simple et en arrière du plan de l'objet.
aEG aED
Compensations
20
En vision binoculaire, l'extériorisation théorique serait un segment situé dans le plan médian vertical
mais qui paraîtrait incliné, le point A étant vu en arrière de O.
4 - 3 Extériorisation du sujet:
5.1 – On mesure à l’aide de ce test la position du proximum de vision binoculaire du sujet portant sa
compensation théorique et une addition de 1,50δ. Ceci va nous permettre de calculer son
accommodation maximale en vision binoculaire. On a placé une addition de 1,50 sur les deux yeux car
le sujet est presbyte avancé.
Comp. théo.
PL PP
1,50 δ R'
5.2 –
Le proximum du sujet avec les additions de 1,50 (PP) a une proximité de - 2,00 δ. Le proximum avec sa
compensation théorique (PL) est le conjugué de PP à travers l'addition. La proximité de PL est donc de -
0,50δ. Le remotum apparent étant à l'infini puisqu'il porte sa compensation théorique, son
accommodation apparente maximale est donc A L max = 0,5δ.
Sa distance de travail 40 cm doit correspondre à sa position de confort accommodatif quand il porte son
addition et sa compensation théorique. Pour avoir une vision confortable pour un travail prolongé, on
considère que l'accommodation à mettre en jeu plus ne doit pas dépasser la moitié de son
accommodation maximale. Le point de confort avec la compensation théorique (CL) a donc une
proximité de - 0,25δ.
CP≡ T (distance de travail au près) → CL
addition
1
− 0,25 − = Add
− 0.40
Il faut donc prévoir une addition de 2,25 δ.
Problème II
1.1 – Le prisme de 6 ∆ placé devant l’œil droit va jouer le rôle de dissociateur. Ce prisme en effet
déplace l’image T’D d’un point T du test donnée par l’œil droit. Pour que le couple continue à voir le
point T simple, il faudrait une élévation de l’œil droit de 6 ∆ qui amènerait la fovéa droite sur T’D,
l’œil gauche restant fixe. Dans le plan vertical, le jeu entre les deux yeux est inférieur à cette valeur,
le couple oculaire prendra donc la position dissociée. Sur le schéma nous avons supposé le couple
oculaire orthophore dans le plan vertical. Il y aura donc deux extériorisations du point T, celle de
l’œil droit étant vue au dessus de celle de l’œil gauche.
21
Q'D
fd
L.R.D (OD) T'D
Tà5m Ext.D
fD fG T’G
point de fixation Ext.G T'D
1.2 – La ligne vue par l’œil droit se situe à droite de celle vue par l’œil gauche.
Ext.G
f D f G T 'G Plan de l’œil cyclope dans le
T 'D méridien horizontal
Ext.D
Prisme
dissociateur
Q'D fd
T 'D
Schéma du couple oculaire
Tà5m L.R.D (OD) dans le méridien horizontal
L.R.D (OG)
fG
Q'G T’G
Compensations
Les lignes de regard dissocié (L.R.D.) du couple oculaire se coupent en avant du plan de fixation, le
sujet est donc ésophore.
1.3 - Quand on place le prisme de 5 ∆ devant l’œil gauche, il va y avoir déplacement de l’image T’G sur
la rétine. L’œil gauche étant fixateur va tourner pour maintenir la fovéa sur l’image entraînant la rotation
de l’œil droit. Les deux extériorisations seront vues dans la même direction lorsque la fovéa droite
viendra se placer sur l’image T’D. Il faut donc que l’œil droit effectue une abduction et donc l’œil
gauche une adduction. Le prisme doit donc être placé base temporale.
L’ésophorie du sujet en vision de loin est donc de 5 ∆.
22
Prisme
dissociateur
Q'G fG T’G
Compensations
2.1 – La ligne du haut vue par l’œil droit étant située toujours à droite, le sujet est aussi ésophore en
vision de près. Il faut un prisme de 10 ∆ base externe pour obtenir le réalignement. Son ésophorie au
près est donc de 10 ∆.
Q'G fG T’G
Avec son équipement, nous aurions mesuré en vision de loin une ésophorie de 1,5 ∆.
3.2 – De même, l’ésophorie mesurée en vision de près aura diminué de 3,5 ∆, on mesurera donc une
ésophorie de 6,5 ∆.
3.3 – Ce prisme a modifié la demande en convergence pour le couple oculaire. On peut penser que grâce
à ce prisme, les critères de Percival et de Sheard étaient vérifiés. Les convergences relatives négatives
devaient être suffisantes pour que le sujet puisse compenser cette ésophorie restante.
4 – Avec son équipement en vision de loin, cette jeune fille devait mettre en jeu une accommodation
d’environ 2,50 δ pour travailler au près (40 cm). Avec son addition de 1,50, l’accommodation nécessaire
n’est plus que de 1 ∆. Nous avons remarqué que cette jeune fille avait une convergence accommodative
très tonique (prise d’ésophorie dans le passage VL VP). Dans la mesure où elle mettra en jeu au près
une accommodation plus faible, la convergence accommodative induite va diminuer et son ésophorie au
près sera plus faible. Elle aura donc moins de mal à la compenser.
Problème III
1 – A 40 cm, il lit le P3, son acuité en VP est donc au moins de 5/10. Il ne lit pas le P2, elle est donc
inférieure à 8/10. Ses acuités VL et VP sont donc du même ordre de grandeur. Son acuité doit donc être
limitée par un astigmatisme résiduel assez important. Les LSH sphériques ne compensent pas un
astigmatisme. Le sujet porte aussi ses lentilles depuis une durée beaucoup trop importante et il se peut
qu'elles soient très encrassées ce qui modifiera leurs propriétés optiques.
3.2 – Après quelques minutes de port, il faudra vérifier si la lentille est bien centrée, si son diamètre est
correct (recouvrement de la cornée + 2 mm environ), si sa mobilité est correcte et demander au patient
s’il n’éprouve pas de gênes. Il faudra vérifier que la lentille est bien positionnée. En effet, cette lentille
étant torique est stabilisée et l’on doit s’assurer que l’axe de stabilisation est bien correct.
On mesurera l’acuité du patient, elle devra être au moins égale à l’acuité obtenue avec sa compensation
théorique en lunettes.
4 – Du fait de la présence d’une néovascularisation, le port des LSH est à déconseiller . Les LRPO du
fait de leur transmission de l’oxygène et de leur plus petit diamètre favorisant une meilleure circulation
des larmes respectent mieux la physiologie cornéenne. Elles seront moins sensibles à l’encrassement.
5.1 – Les puissances des réfractions complémentaires, mesurées 12 mm devant le sommet cornéen, étant
faibles, leur valeur en S sera très voisine de celles trouvées en L. La lentille à commander devra avoir
une puissance égale à celle de la lentille d’essai plus la réfraction complémentaire.
OD - 3,00 ( - 0,50 ) 110° OG - 7,00 ( - 1,00 ) 60°
5.2 – L’astigmatisme cornéen est direct et faible alors que l’astigmatisme total est inverse et plus
important. On choisira donc une lentille avec le tore sur la face externe (un tore interne ne présente un
intérêt que lors d'un astigmatisme cornéen important car il favorise alors la stabilité de l'axe de la
lentille).
6 – Pour l’œil droit, la rotation est de 5° SIAM, l’axe de la compensation en cylindre négatif est donc
maintenant à 100°. Calcul de la réfraction complémentaire :
RC = - 3,00 ( - 0,75 ) 110 + 3,00 ( + 0,75 ) 100
Par construction graphique, on trouve un astigmatisme mixte résiduel de 0,25 δ
Pour l’œil gauche :
RC = - 7,00 ( - 1,00 ) 60 + 7,00 ( + 1,00 ) 55
Par construction graphique, on trouve un astigmatisme mixte résiduel de 0,15δ.
Dans les deux cas, l'astigmatisme mixte induit par la rotation des lentilles est très faible. Le client étant
satisfait, les acuités obtenues sont bonnes, je conserve donc ces lentilles.
25
BTS 2002
PROBLEME I
Partie A
Un client âgé de 38 ans, mécanicien auto, vient dans votre magasin pour la première fois. Il n'a jamais
porté de lunettes. Il se sent maintenant gêné en vision de près mais n'a pas de problèmes en vision de
loin. Lorsqu'il lit longtemps, sa vision devient floue. Il vous précise aussi qu'il a toujours eu l'impression
de mieux voir avec son œil droit.
Vous réalisez l'examen préalable et vous obtenez les résultats suivants:
En vision de loin:
acuité - de l'œil droit : 12/10 - de l'œil gauche: 8/10
- bino: 12/10
Test de Parent - vision uniforme aussi bien avec l'œil droit qu'avec l'œil gauche.
En vision de près:
Test de Parinaud - œil droit: Le P1,5 est lu jusqu'à 45 cm;
- œil gauche: Le P2 est lu jusqu'à 40 cm;
- bino: Le P1,5 est lu jusqu'à 45 cm.
Test de Parent - Le test est vu uniforme avec l'œil droit et aussi avec l'œil gauche.
A1) A partir de ces renseignements, formulez des hypothèses quant aux problèmes visuels de ce
sujet.
Vous décidez de faire une skiascopie de l'œil droit. Votre client regarde au loin, vous êtes placé à 50 cm
de lui et vous utilisez un skiascope à source ponctuelle à faisceau divergent.
En balayant à 0° et à 45°, vous constatez que le déplacement de la limite ombre/lumière reste parallèle à
la direction de déplacement de la trace du faisceau d'éclairage. L'effet observé est direct.
A2) Quelle première conclusion pouvez-vous formuler quand à l'amétropie de cet œil? Expliquez
ce que signifie effet direct, illustrez par un schéma clairement légendé.
Pour obtenir l'effet de point neutre, vous devez placer devant l'œil du client un verre de + 4 δ.
A3) a) Qu'observez-vous lorsque vous faites une skiascopie avec le verre de + 4 δ?
Justifiez par un schéma.
b) Déterminez la valeur du verre compensateur. Cette réponse doit être justifiée par la
démonstration de la relation utilisée.
A l'issue de l'examen de vue, les compensations les plus convexes sont: OD + 2,50 δ et OG + 3,75 δ.
L'acuité binoculaire avec ces compensations est de 12/10.
Ces compensations sont considérées comme les compensations théoriques pour les questions suivantes.
A5) Le résultat trouvé permet-il d’expliquer les problèmes de ce client en VP ?
26
Partie B:
Les deux yeux ont même proximité rétinienne.
Le sujet porte la compensation trouvée. Les verres sont placés à 15 mm du point principal objet de l'œil.
Le sujet fixe un objet éloigné.
B1) A l'aide d'un schéma commenté des deux yeux montrez que les images rétiniennes droite et
gauche de l'objet n'auront pas la même taille.
B2) Calculer l'écart relatif entre la taille des deux images rétiniennes.
B3) Pensez-vous que cela puisse gêner votre client?
Partie C
Le sujet porte toujours sa compensation théorique, les verres étant parfaitement centrés pour la vision de
loin. Vous décidez de mesurer ses hétérophories avec les cylindres de Maddox rouges placés devant son
œil droit.
Vous constatez que dans le plan vertical, le couple est orthophorique aussi bien en VL qu'en VP. Dans le
plan horizontal, vous le trouvez ESO de 3 ∆ en vision de loin. Après avoir placé le réfracteur en position
VP, vous mesurez sa phorie VP( 40 cm), vous le trouvez ESO de 6 ∆.
C1) a) En vision de loin, avec les cylindres de Maddox axe horizontal, que voyait votre client avec
son œil droit ? Justifiez.
b) Que voyait-il avec ses deux yeux avant que vous n'ayez placé le prisme de réalignement.
Justifiez votre réponse à l'aide de schémas expliqués.
C2) Que pouvez-vous conclure à partir de ces résultats en les comparant aux moyennes
statistiques?
Vous décidez de mesurer en VP son hétérophorie dans le plan horizontal lorsqu'il ne porte pas de
compensation. La baguette de Maddox est toujours placée devant l'œil droit du client et le point
lumineux est à 40 cm. Le client vous déclare voir la droite rouge verticale à 4 cm environ à droite du
point lumineux.
C3) Quelle hétérophorie avez-vous détectée?
C4) Ce résultat permet-il d'expliquer certaines plaintes du sujet?
A l'issue de cet examen de vue et devant la refus de votre client de porter constamment des lunettes,
vous lui proposez des lunettes uniquement pour la vision de près. Les verres sont centrés en VP et leurs
vergences sont: OD + 2,50 δ OG + 3,75 δ.
Ecart pupillaire: VP 52 mm et VL 60 mm.
En vision de près, la ligne de regard coupe le verre 14 mm plus bas qu’en vision de loin.
Trois ans plus tard, votre client revient dans votre magasin car il se plaint de nouveau de sa vision. Il se
rend compte qu'il a tendance à porter ses lunettes de façon continue mais il a peur que ce comportement
dégrade sa vision car lorsqu'il conduit assez longtemps avec ses lunettes, il a tendance à voir double.
C5) Comment allez-vous expliquer simplement à votre client le besoin qu'il éprouve de porter tout
le temps ses lunettes?
C6) a) Quelle hétérophorie mettriez-vous en évidence dans le plan vertical en vision de loin quand
il porte ses lunettes centrées pour la VP ?
b) Ces résultats vous permettent-ils d’expliquer les gênes ressenties par le sujet lorsqu’il
conduit ?
C8) Quelle décision prenez-vous pour ce client à la suite de cet examen?
PROBLEME II
Une cliente de 48 ans porte des lunettes pour la vision de loin depuis cinq ans seulement. Elle trouve
cela peut pratique et désire maintenant porter des lentilles.
27
Cette personne est passionnée de couture. Elle a l'habitude de travailler de près à 33 cm. Elle vous
indique que maintenant elle est rapidement fatiguée quand elle coud si elle porte ses lunettes de vision
de loin.
Vous vérifiez la compensation portée qui s'avère être la compensation théorique: OD - 0,50 δ et OG -
0,25 δ.
Pour vérifier sa vision de près, la cliente porte ses lunettes et elle voit net le texte que vous avez placé à
33 cm. Vous placez alors devant ses yeux des additions négatives. Il faut une addition de - 1,25 δ devant
chaque œil pour qu'elle commence à voir le texte flou.
1) Quelle addition allez-vous essayer à cette patiente?
Vous choisissez d'essayer un équipement de monovision en LRPO. Vous voulez déterminer quel est
l'œil dominant en vision de loin et en vision de près. Votre magasin dispose de peu de tests mais un
fabricant vient de vous envoyer un prototype dont voici le schéma:
Vous avez reçu ces deux tests avec face de filtres rouge-vert mais sans autres explications.
2) Le client porte en plus de ses lunettes, le face rouge-vert (filtre rouge devant l’œil droit).
a) Que voit le client en vision monoculaire droite? En vision monoculaire gauche ?
b) Quel(s) degré(s) de la vision binoculaire peut-on tester?
c) Quel(s) défaut(s) de la vision binoculaire peut-on mettre en évidence?
3) a) Qu'est-ce qu'un œil dominant?
b) Peut-on déterminer s'il y a dominance d'un œil avec un tel test?
c) Que voit le sujet en vision de loin si son œil gauche est dominant?
Le laboratoire vous prête deux lentilles d'essai avec les rayons choisis, un diamètre de 9,40 mm qui
s'avère le mieux adapté et une puissance de - 1,00 δ.
5) Déduisez la sur-réfraction de chaque œil avec ces lentilles d'essai si vous vouliez équiper les
deux yeux en vision de loin.
Les lentilles s'avèrent bien centrées par contre leur mobilité est faible. Vous observez une concentration
de fluorescéine plus forte au centre de chaque lentille. Vous décidez de modifier les deux rayons r0 de
5/100 mm sans modifier leur diamètre.
6) a) Calculez la puissance nécessaire des lentilles si on compensait les deux yeux en vision de
loin.
b) Si vous aviez, au lieu de modifier le rayon, choisi de modifier le diamètre, l'auriez-vous
augmenté ou diminué? Justifiez votre réponse à l'aide d'un schéma.
Vous décidez de débuter les essais en monovision en équipant l'œil droit pour la vision de près et l'œil
gauche pour la vision de loin. Les acuités visuelles obtenues sont de 12/10 en vision de loin et en vision
de près.
Vous faites observer à votre cliente ainsi équipée le test suivant placé à 5 m:
Grâce à un séparateur mécanique, l'œil droit voit le tableau de droite et l'œil gauche le tableau de
gauche. On considère que le sujet fusionne facilement les deux parties du test.
Les décalages présents sur chaque ligne correspondent aux disparités angulaires suivantes:
- premier trèfle: 15'
- quatrième carreau: 10'
- deuxième cœur: 5'
- troisième pique: 1'
29
7) Que voulez-vous contrôler avec ce test? Justifiez votre réponse à l'aide d'un schéma.
8) Pourquoi le fabricant a-t-il dessiné des petites lunettes sur chaque test?
9) Précisez comment le client voit le test sachant qu'il répond correctement jusqu'à la troisième
ligne (cœur). Que pensez-vous du résultat obtenu?
30
Corrigé BTS 2002
Problème I
Partie A :
A1) A partir de l’analyse des gênes du client, on peut penser que ce sujet est hypérope puisqu’il éprouve
des gênes en vision de près alors qu’il n’est âgé que de 38 ans. Ce sujet doit aussi être anisométrope
puisqu’il nous indique mieux voir d’un œil que de l’autre.
Les mesures faites lors de l’examen préalable nous permettent de confirmer l’hypéropie.
Avec son œil droit, son acuité de près 12/10 est équivalente à son acuité de loin et avec son œil gauche
les acuités loin et près sont identiques mais seulement de 8/10. En vision monoculaire, le cadran de
Parent est vu uniforme au loin comme au près, ce sujet est donc non astigmate ou faiblement astigmate.
On constate une amblyopie légère de l’œil gauche.
La gêne en vision de près n’apparaît donc qu’après un temps de travail et c’est l’œil droit qui est
sollicité. A 38 ans, l’amplitude d’accommodation doit être de l’ordre de 6 δ et pour qu’une gêne
apparaisse dans la lecture, il faut que l’accommodation nécessaire soit supérieure à la moitié de cette
amplitude d’accommodation. Il n'est pas gêné en vision de loin donc l'hypéropie doit être inférieure à 3
δ pour l'œil droit. Comme il est gêné en vision de près lorsqu'il lit longtemps, c'est qu'à 40 cm il doit
mettre en jeu une accommodation supérieure à 3 δ. L’œil droit doit donc être hypérope d’au moins 1δ et
de moins de 3 δ. L’amblyopie serait due à une plus forte hypéropie de l’œil gauche.
A2) La limite ombre/lumière se déplace parallèlement à la trace du faisceau d’éclairage quand l’on
balaye à 0° et à 45°. L’œil droit est donc sphérique ou s'il est astigmate, cet astigmatisme est faible.
L'effet est direct, cet œil peut être faible myope (inférieur à 2 δ), emmétrope ou hypérope. Compte tenu
de l'examen préliminaire, la skiascopie confirme l'hypéropie de l'œil droit.
Effet direct : La limite ombre/lumière se déplace parallèlement à la trace du faisceau d’éclairage sur le
visage du patient.
Sens du déplacement
de la limite O/L
Trace du faisceau
On sait que lors d'une skiascopie à faisceau divergent, la source rétinienne se déplace dans le même sens
que la trace du faisceau d'éclairage sur le visage du patient. A l'aide du schéma suivant, nous allons
montrer que le déplacement de la limite ombre lumière dans l'œil du patient se déplace dans le même
sens que la source rétinienne pour un œil hypérope. On observe donc bien un effet direct.
La source rétinienne est notée S' (1 et 2 pour les deux positions de la source d'éclairage), son conjugué à
travers l'œil désacommodé S'' se trouve dans le plan rémotal de l'œil. L'observateur ne voit éclairée que
la partie de la pupille du patient d'où les rayons sortants (qui semblent provenir de S") pénètrent dans sa
pupille.
31
Coupe dans le plan vertical
Vue de face
[R]
[O] Sens de déplacement de la
[P]
[R'] Sens de déplacement de limite ombre lumière
la source rétinienne
S" II
S' II
b) Lors du point neutre le faisceau diffusé par la source rétinienne converge dans le plan de la pupille de
l'observateur. on peut écrire la chaîne d’images suivante où SR désigne la source rétinienne.
S R Oeil
→ S dans le plan rémotal →
désacom mod é D
S
S1 dans le plan de la pupille de l' observateur
[RA] [R]
S1
S
O L P SR
[O] DS [P]
32
D’après le principe du retour inverse de la lumière, si donc nous choisissons le sens positif comme celui
entrant dans l’œil, nous pouvons écrire :
S1 →
D
S
S
1 1 1 1 1 1
− + = DS ⇔ − + = DS ⇒ DL = = DS − avec d = PO On admet
LS1 LS PO LR LR d
que le centre L de la lentille et P le centre de la pupille de l’observateur sont confondus.
On en déduit donc que le verre compensateur de cet œil DL est de 2 δ.
A5) Comme nous l’avions noté dans nos hypothèses, ce sujet est hypérope. L’accommodation qu’il doit
fournir en vision de près (40 cm) est voisine de 5 δ (accommodation nécessaire pour l’œil droit).
Compte tenu de l’âge du client, elle est supérieure à la moitié de son amplitude d’accommodation et ne
peut être soutenue pendant une durée assez longue.
Partie B
B1) Le sujet fixe un objet éloigné OLTL qui est vu sous un angle apparent uL.
33
TL OD
OL uL uD H’D u’D OD
O’
LD HD T’D
TD
OG
O’ OG
LG T’G
TG
Oeil A = 0
O L TL
→ O D TD → O' T' D = y' D
D
OD : LD
A =0
OG : O L TL → O G TG Oeil
D LD
→ O' T ' G = y' G
OGTG dans le plan focal image de DLG est plus proche de HG que ODTD ne l’est de HD. L’angle uG sera
plus grand que uD. Les angles u’ étant proportionnels à u, l’image y’G sera plus grande que y’D puisque
les deux yeux ont même proximité rétinienne (H’DR’D = H’GR’G).
B3) L’aniséïconie objective est de 2% mais au niveau cortical, il existe un mécanisme de compensation
de l’aniséïconie. Cette compensation corticale permettra dans l’énorme majorité des cas de compenser
l’aniséïconie objective de 2%. On ne devrait donc pas constater chez le client la présence d’une
aniséïconie subjective et donc pas de gênes dues à la différence de taille d’images rétiniennes induite par
la compensation.
Partie C
C1) a) Les cylindres de Maddox ont une très forte puissance (>200δ). L’œil est parfaitement compensé
donc en l’absence des cylindres de Maddox, l’image du point lumineux se forme sur la rétine. Quand on
introduit les cylindres de Maddox, le système œil+ Maddox devient astigmate. Le conjugué du point
lumineux dans le méridien horizontal reste sur la rétine puisque les cylindres ont une puissance nulle
dans le méridien de leur axe. Le conjugué dans le méridien vertical se trouve très en avant. L’image
34
rétinienne du point lumineux sera donc la focale arrière verticale qui est très grande puisque
l’astigmatisme induit est très important. Cette image est en plus rouge puisque les cylindres de Maddox
sont rouges. Il extériorisera donc le point lumineux avec l’œil droit comme une droite verticale rouge.
b) En vision de loin, le sujet est ésophore donc en vision dissociée, les lignes de regard dissocié (LRD)
convergent en avant du plan de fixation.
Plan horizontal
LRD(OG)
fG T’G
Q’G
T’D 3∆
fD Q’D
Maddox axe H
T’D
fD fG T’G Ext. gauche (point lumineux)
3∆
Ext droite (droite rouge)
Notre client a donc répondu qu’il voyait la droite rouge à droite du point lumineux. L’ésophorie étant de
3 ∆, la distance entre le point et la droite est de 15 cm.
C2) Les moyennes statistiques sont de 0,5 ∆ d’exophorie en vision de loin et de 6 ∆ d’exophorie en
vision de près (40 cm). Notre client a donc des phories hors moyennes et surtout un jeu physiologique
anormal. Au lieu d’une prise d’exophorie de l’ordre de 6 ∆ dans le passage VL / VP, on constate chez
lui une prise d’ésophorie de 3 ∆.
C3) Comme nous l’avons montré dans le schéma précédent, un ésophore voit la droite rouge à droite du
point blanc. En VP, notre client est donc ésophore et comme la déviation est de 4 cm pour le point
lumineux placé à 40 cm, elle a une valeur de 10 ∆.
C4) L’ésophorie en vision de près sans lunettes est importante. Pour avoir une vision simple, le sujet
doit mettre en jeu une convergence fusionnelle (effort) de 10∆ en divergence. Cet effort va provoquer
des gênes si sa convergence relative négative est inférieure à 20∆ (critère de Sheard). La moyenne
statistique de la convergence négative est de 15∆. Cette ésophorie ne doit faire qu’accentuer les gênes
du patient dues à la baisse de son amplitude d’accommodation.
C5) En VL, votre client a besoin d’une vision précise. Il doit donc mettre en jeu une vision proche de
l’accommodation nécessaire pour son œil droit soit 2,50 δ. Comme il a vieilli, son amplitude
d’accommodation a diminué et maintenant cette accommodation si elle est prolongée provoque une
gêne car son amplitude d’accommodation doit avoir une valeur inférieure à 5 δ. Avec les lunettes qu’il
avait pour la VP, pour voir au loin, il n’a pas besoin d’accommoder, le port de ses lunettes lui apporte un
soulagement au point de vue de l’accommodation.
35
C6) a) Les lunettes sont centrées pour la VP donc avec un écart de 52 mm entre les centres optiques et
une hauteur inférieure d’environ 14 mm sous la position du centre de la pupille en vision de loin. Quand
il porte ses lunettes pour la vision de loin, il y a donc création d’effets prismatiques.
PD
+ +
14mm
+ OD +
4 mm
Sur l’œil droit, on va avoir dans le plan vertical : EPVD = 2,5 × 1,4 = 3,5 ∆ base inférieure (règle de
Prentice).
Sur l’œil gauche du fait de la symétrie, l’effet prismatique vertical : EPVG = 3,75 × 1,4 = 5,25 ∆ base
inférieure.
Dans le plan vertical, l’effet prismatique total est de 1,75 ∆ base inférieure devant l’œil gauche. Le sujet
est orthophore dans ce plan. Nous allons montrer à l'aide du schéma suivant qu'il va répondre comme un
hyperphore droite sur gauche de 1,75 ∆ au test de Maddox.
LRD(OD)
M éloigné
M’D
Q’ D fd
LRD(OG)
M’G fG
Q’G
On constate en effet qu'il extériorisera le point blanc au dessus de la barre horizontale rouge.
b) Avec ses lunettes, le client a une hyperphorie induite ce qui augmente ses difficultés de compensation
de l’ésophorie. Au bout d’un certain temps le client décompense et voit double.
C8) Pour ce client anisométrope, il faut éviter les problèmes d'hyperphorie induite par la compensation
lors du passage VL - VP.
36
La solution la meilleure serait le port de lentilles puisqu'elles tournent avec l'œil.
Si le client ne souhaite pas en porter, on peut lui proposer deux paires de lunettes une pour la vision de
loin et une pour la vision de près bien centrées. Pour la vision de loin, on mettrait les puissances
trouvées, pour la vision de près, il faudrait un examen complémentaire de sa VP. Si le client ne souhaite
pas avoir deux paires de lunettes, on pourrait lui proposer une dernière solution s'il n'a pas besoin d'une
addition au près
On pourrait proposer à ce client des lunettes avec verres asphériques centrés pour la vision de loin dans
le plan horizontal pour la vision de loin et décentrés vers le bas . En VL, il resterait alors ésophore de 3
∆ et avec un décentrement de 7mm dans le plan vertical hyperphore D/G de 0,9 ∆ . En VP, le nouveau
centrage induirait un effet prismatique total de 2,5 ∆ base externe qui soulagerait son ésophorie de près.
Il resterait alors ésophore de 3,5 ∆ mais il y aurait une hyperphorie induite G/D de 0,9 ∆. Il faudrait donc
s’assurer par un test que le client compense sans difficulté ces hétérophories avant de faire ce montage .
PROBLEME II
1)
Add DL
T T1 TL T’
TL → T1 oeil
Add
→ T'
compense
1 1
− = Add
LT1 LT
L’œil étant parfaitement compensé par DL, l’accommodation apparente nécessaire pour voir le point T1
est :
1 1
A Lnec = − = −Add − = 3 − Add
LT1 LTL
On place des additions négatives devant l’œil ce qui a donc pour effet de diminuer la demande en
accommodation. - 1,25 étant l’addition la moins concave permettant la lecture correspond donc à la mise
en jeu de l’accommodation apparente maximum par le sujet.
ALmax = 4,25 δ.
L’accommodation apparente nécessaire pour voir le test avec l’addition ∆ positive que nous allons
proposer pour la vision de près doit être inférieure ou égale à l’amplitude d’accommodation pour que le
sujet ne fatigue pas .
ALnec∆ = 3 - ∆ ≤ ALmax/2 avec ∆ ayant la plus petite valeur possible.
∆ ≥ 3 - 4,25/2 = 0,87 δ
On choisira donc d’essayer une addition de 1 δ.
2) a) Devant l’œil droit, il y a un filtre rouge. Le fond du test et OXO seront vus rouge ce qui fait que les
barres verticales du bas ne se distingueront pas du fond. Par contre les barres vertes du haut seront vues
noires puisque la lumière verte est absorbée par le filtre rouge.
C’est bien sur l’inverse avec l’œil gauche, les barres vertes du haut ne se distinguent plus du fond vu
vert ainsi que OXO mais les barres rouges du bas sont vues noires.
37
Extériorisation OD Extériorisation OG
c) On peut d'abord mettre en évidence la neutralisation d'un œil si le sujet ne voit que deux barres noires
au dessus (neutralisation OG) ou deux barres noires au dessous (neutralisation OD).
Si la fusion existe, on peut mettre en évidence une disparité de fixation. Si les traits du haut et du bas ne
sont par rigoureusement sur la même verticale que les extrémités du X, il y a disparité de fixation dans
le plan horizontal. Les lignes de regard ne convergent pas rigoureusement vers le point de fixation mais
font un petit écart qui permet malgré tout la fusion des éléments semblables puisque leurs images
rétiniennes se trouvent sur des aires de Panum correspondantes.
3) a) Dans le processus de fusion, à partir des informations provenant des rétines droite et gauche, le
cortex visuel élabore une extériorisation binoculaire unique par le processus de fusion. Lors de ce
processus, un poids plus important peut être donné aux informations sensorielles provenant de l’un des
yeux. On dit que cet œil est l’œil dominant.
b) L’œil droit voit OXO et le fond rouge et l’œil gauche vert. Si l’un des yeux est dominant, la couleur
des lettres ne sera pas blanche mais aura une teinte plus proche de celle de l’œil dominant.
c) Si l’œil gauche portant le filtre vert est dominant, le fond et les lettres devraient être vues jaunâtres ou
verdâtres.
4) Pour choisir les rayons des premières lentilles d’essai, nous appliquons la règle préconisée par le
fabricant: rayon plus 10/100 mm. Pour l’œil droit, on prendra un r0 de 7,90 mm et pour l’œil gauche de
8,15 mm.
6) a) Les lentilles essayées sont trop serrées car leur mobilité est faible et l’image fluo présente une
concentration de fluorescéïne au centre. Il faut donc augmenter leur rayon de 0,5 mm. Il faudra donc
choisir pour l’œil droit un r0 de 7,95 mm et pour l’œil gauche de 8,20 mm.
La modification de r0 entraîne une modification de la puissance de la lentille de larmes: pour l’œil droit,
la puissance devient - 0,81 δ et pour l’œil gauche - 0,76 δ.
Puissance de la lentille à commander: On veut être le plus proche de la compensation théorique donc
DLRPO = CT - Dll
Œil droit: DLRPO = - 0,50 + 0,81 = + 0,31 δ
On choisira donc une puissance normalisée de 0,25 δ.
Œil gauche: DLRPO = - 0,25 + 0,76 = + 0,51 δ
On choisira une lentille de 0,50 δ.
b) Sur ces lentilles, le diamètre de la zone optique varie comme le diamètre de la lentille. Les lentilles
sont trop serrées donc la flèche de la lentille est trop importante. Pour diminuer la flèche en gardant le
rayon de la lentille constant, il faut diminuer le diamètre de celle-ci.
∅1
fl1
fl2
∅2
7) Les images rétiniennes droite et gauche ne différeront que pour les éléments disparates ( un élément
par ligne). Ce test permet de tester le troisième degré de la vision binoculaire du sujet : la vision
stéréoscopique. Lors du processus de fusion, l’analyse de la disparité entre les images rétiniennes droite
et gauche permet d’élaborer une extériorisation en relief.
Sur le schéma suivant, on désigne par T le point de fixation qui est un point central du test. Le point C1
désigne le carreau n°4 vu par l’œil droit et C2 le carreau 4 vu par l’œil gauche. Ces deux carreaux sont à
des distances différentes de l’axe central dans le plan horizontal, le carré vu par l’œil gauche étant plus
proche de l’axe central que le carreau vu par l’œil droit.
C’2
T
T’G fG
C2
Plan horizontal
Séparateur
C’1
T’D fD
T
C1
Œil cyclope dans le plan horizontal: (en supposant une correspondance rétinienne rigoureuse point à
point)
39
Extériorisation de T
Extériorisation théorique de C1
ε
Extériorisation théorique de C2
L’angle ε représentant la disparité entre les deux images rétiniennes est inférieur au seuil de diplopie, le
carreau est vu simple. Si ε est supérieur à l’acuité stéréoscopique, le carreau sera vu en avant du plan du
test puisque l’extériorisation théorique correspond à une diplopie croisée.
8) Si notre sujet ne voit aucun des symboles en avant du plan du test cela peut avoir deux causes:
- son acuité stéréoscopique peut être supérieure à la plus grande disparité du test (15’)
- il n’y a pas de vision simultanée avec ce dispositif.
La présence des petites lunettes permet de contrôler l’existence de la vision simultanée. Si celle-ci
existe, il voit une lunette en haut et une en bas.
9) Le sujet répond correctement jusqu’à la troisième ligne. Il voit donc le premier trèfle en avant du plan
du test, le 4ème carreau en avant mais un peu moins et le deuxième cœur en avant mais encore moins.
Tous les piques lui semblent dans le même plan.
Son acuité stéréoscopique est donc comprise entre 1’ et 5’. Cette acuité n’est pas très bonne mais cela ne
semble pas surprenant puisque l’un des yeux est parfaitement compensé pour la vision de loin alors que
l’autre portant la lentille VP est brouillé de 1δ et n’a donc qu’une acuité d’environ 3/10.
40
BTS 2003
PROBLEME I
Reçu à votre BTS Opticien Lunetier, vous êtres embauché par un opticien qui compte mettre à profit vos
connaissances nouvelles en optométrie. Il vous demande votre avis sur son matériel de réfraction.
Dans la salle d’analyse de la vision il y a un projecteur de tests placé à 6 mètres de l’écran.
Le projecteur comporte plusieurs échelles d’acuité visuelle, les optotypes sont des groupes de lettres
différentes, des anneaux de Landolt, des E de Snellen.
1 - Quels sont les avantages des anneaux de Landolt et de E de Snellen par rapport aux lettres ?
Pour chacune de ces échelles, le deuxième groupe d’optotypes est la moitié en hauteur du premier, le
troisième groupe est le tiers en hauteur du premier..
2 - Quel type d’échelle est à votre disposition ? Quel est son inconvénient ?
Vous pensez fabriquer une autre échelle pour pallier à cet inconvénient.
3 - Quelle serait cette autre échelle ? Quels échelons d’acuité visuelle prévoyez-vous ?
Le test bichrome vous semble curieux. Il est constitué d'optotypes noirs pour moitié sur un fond rouge
orangé et pour l'autre moitié sur fond bleu vert. Sur ce test, vous voyez à peine les optotypes sur fond
bleu, ce qui vous surprend car sur le test de l'école, ils vous apparaissaient bien nets.
Vous décidez d’étudier ce test.
Le fond rouge orangé donne une perception colorée identique à celle d’une lumière monochromatique
de longueur d’onde de 656 nm (nanomètre).
Le fond bleu vert donne une perception colorée identique à celle d’une lumière monochromatique de
longueur d’onde de 486 nm.
L’œil est emmétrope pour une perception colorée identique au jaune de 589 nm.
La taille des optotypes est de 12,6 mm.
Vous décidez de calculer la taille y de l’optotype, tout juste reconnu théoriquement pour la longueur
d’onde 486 nm, placé à 6 mètres de la pupille d’entrée.
λ(nm) SH(mm) SH’(mm) n' Do (δδ) Hpe(mm) ∅ Pe(mm) Z(mm) u (rad) y (mm)
486 1,595 1,913 1,340 60,771 1,436 3,50
589 1,594 1,907 1,336 59,940 1,443 3,50 0
656 1,595 1,907 1,334 59,585 1,445 3,50 0,0161 0,0021 12,6
S: sommet cornéen Pe: centre de la pupille d'entrée
H, H': points principaux de l'œil ∅ Pe: diamètre de la pupille d'entrée
n': indice du vitré Z: diamètre de la tache de diffusion d'un point
D0: puissance de l'œil y: taille de l'optotype
41
u: angle sous lequel est vu l'optotype.
6 - Pour une radiation de longueur d'onde 486 nm:
6.1 - Calculez la position et la taille de la pupille de sortie
6.2 - Calculez les distances PSR’ PSF’
6.3 - Calculez le diamètre Z de la tache de diffusion d’un point situé à 6 mètres (assimilé à
l’infini). En déduire la taille y’ de l’image rétinienne de l'optotype tout juste reconnu (le
rapport de lisibilité étant 2)
6.4 - Calculez l’angle u’ (en radians) sous lequel est vue cette image rétinienne à partir
de H’. En déduire la taille y de l’optotype.
6.5 - En comparant les résultats obtenus avec ceux donnés dans le tableau précédent,
déterminez la fiabilité de ce test dans le cadre d'un examen de vue ?
6.6 - Quel fond coloré doit on utiliser pour des optotypes de tailles identiques ?
Vous regardez un des tests de sens stéréoscopie à utiliser avec des filtres polarisés. L'œil droit porte le
filtre avec axe de polarisation à 45° et l'œil gauche celui avec un axe de polarisation à 135°. Le test se
présente ainsi:
7 - Les traits doivent être vus en avant du plan de projection du test. A l'aide d'un schéma en vue
de dessus, vous justifierez les axes de polarisation de chacun des traits de ce test.
PROBLEME II
Un informaticien âgé de 39 ans vient dans votre magasin pour une première adaptation en lentilles de
contact.
Il porte des lunettes depuis l’âge de 6 ans. Sa compensation a été fréquemment modifiée jusqu’à l’âge de
25 ans puis s’est stabilisée. Ses dernières lunettes ont été réalisées il y a un an et il en est pleinement
satisfait.
Il y a quelques mois, il a fait une dizaine des séances de rééducation orthoptique car il se plaignait de
vision double en fin de journée. Ces exercices ont fait totalement disparaître les symptômes.
Il est aujourd’hui motivé par le port de lentilles pour la pratique du squash, activité qu’il vient de
débuter. Il souhaiterait également porter des lentilles le week-end pour des motifs esthétiques. Son
ophtalmologiste lui a indiqué qu'il n'y avait aucune contre indication au port de lentilles
Ses réponses aux tests préliminaires sans compensation sont les suivantes :
VL OD, OG VL < 1/10
VL Bino < 1/10
VP OD, OG - Le Parinaud 2 est lu jusqu'à 14 cm.
42
- A 33 cm, le test de Parent est très flou. Vous rapprochez le test, la direction 1-
7 devient nette à partir de 16 cm.
Le punctum proximum de convergence du sujet se situe à 16 cm.
1 - En analysant ces résultats, faites une hypothèse sur l'amétropie de chaque œil de ce client et
sur les problèmes visuels qu'il a rencontrés il y a quelques mois.
Ses réponses aux tests préliminaires avec ses lunettes sont les suivantes :
VL OD, OG VL = 10/10
VL bino = 12/10
Vous utilisez la méthode du cylindre tournant pour rechercher l’astigmatisme de chaque œil.
A la fin de l’emmétropisation, les compensations théoriques trouvées sont :
Vous effectuez les mesures suivantes et constatez que les résultats sont identiques pour l'œil droit et
pour l'œil gauche.
Kératométrie R20 = 7,80 mm
R110 = 7,50 mm
Diamètre cornéen = 11,5 mm
B.U.T > 15 secondes
Temps entre deux clignements : 10 secondes
Sécrétion lacrymale normale.
On donne ncornée = 1,377 et nlarmes = 1,336
5.1 - Quelles différences théoriques pouvez-vous prévoir pour la vision de votre client entre la
compensation lunettes et la compensation lentilles?
5.2 - Au vu des mesures et informations obtenues, quel type de lentille conviendraient pour votre
client ? Justifiez votre réponse.
Après discussion avec lui, vous essayez d'abord des LSH toriques.
43
6.1 - Quelles devront être les formules sphérocylindriques des lentilles le compensant
parfaitement?
6.2 - En vous aidant des données extraites du "Contaguide" (annexe 1), donnez la formule des
lentilles à commander.
Vous lui essayez des lentilles de formule sphérocylindrique -5,75 ( -1,75 )20 .
A l’observation biomicroscopique, ces lentilles vous apparaissent bien centrées. Le mouvement des
lentilles au clignement est satisfaisant et la position des traits repères est stable.
La réfraction complémentaire pour l’OD, sur le réfracteur, est la suivante : + 0,25 ( - 1,00 )165.
7.1 - En déduire la rotation de la lentille sur l’œil droit. La solution graphique est imposée avec
comme échelle 4 cm pour 1 δ.
7.2 - Quelles seront les nouveaux paramètres de commande sachant que la rotation de la lentille
sur l’œil gauche est symétrique et opposée.
Quelques mois plus tard ce client revient vous voir. Désireux de porter de plus en plus souvent des
lentilles, il est inquiet car il ne supporte plus ses lentilles souples au bout de deux à trois heures de port.
Il en a parlé à son médecin généraliste qui lui répondu que cette intolérance était probablement due au
traitement que celui-ci lui a prescrit depuis quelques temps et qui doit se prolonger pendant une durée
assez longue. Ce traitement diminue la sécrétion lacrymale.
8 - Quelle solution pouvez-vous lui proposer sachant qu’il souhaite conserver un équipement en
lentilles ?
Suite à différents essais, vous commandez deux LRPO dont les paramètres sont les suivants :
ODG φT = 9 mm / rO = 7,70 mm / D’f = - 6,50 δ
9 - Après avoir calculé la puissance du ménisque de larmes pour chaque œil, en déduire la
réfraction complémentaire de chacun des deux yeux ainsi compensés.
Cinq ans plus tard, votre client se plaint de voir flou au près avec ses lentilles LRPO (
compensations inchangées ). Ses plaintes sont plus prononcées le soir et sont atténuées lorsqu’il
augmente l’éclairage.
Muni de ses LRPO ( la compensation étant supposée parfaite ), le sujet fixe binoculairement une croix
de Jackson placée à 40 cm du plan du réfractor. Devant chaque œil sont placés des cylindres croisés
fixes de puissance + 0,50 ( - 1,00 )90.
Au départ, il nous répond que les directions horizontales sont vues plus contrastées que les directions
verticales. Lorsqu’il porte des additions de 1,00 δ devant chaque œil, il nous répond que les verticales et
les horizontales sont d’égal contraste.
Problème I
1) Les anneaux de Landolt ou les tridents de Snellen sont des tests ne faisant appel qu'à des
reconnaissances de formes. Ils ont certains avantages sur les tests avec des lettres:
- ils sont utilisables avec des illétrés;
- ils sont équivalents pour tous les sujets alors que des lecteurs fréquents reconnaîtront les
lettres même lorsqu'elles sont brouillées;
- elles permettent de mettre en évidence les méridiens principaux dans le cas d'un astigmatisme
conséquent (les réponses sont systématiquement plus mauvaises pour une direction).
4) L'angle u sous lequel est vue la lettre correspondant à une acuité de 5/10 est donc de 10'. On peut
donc calculer la hauteur de la lettre pour une distance d'observation de 6m:
u (' ) × D(m) × π
h ( m) = = 17,64.10 −3 h = 17,64 mm
180 × 60
Les traits de la lettre doivent avoir une épaisseur égale au 1/5 de la hauteur de la lettre et celle-ci doit
être inscrite dans un carré. En choisissant la lettre E facile à représenter:
3,53
17,64
Echelle 2
Cotes en mm
17,64
47
5) Les milieux transparents de l'œil sont dispersifs (leur indice varie avec la longueur d'onde de la
lumière qui les traverse). L'œil a donc une puissance variable pour les différentes longueurs d'ondes,
ce qui se traduit par une aberration chromatique. Le test rouge vert utilise l'aberration chromatique
longitudinale. L'œil est plus convergent pour les radiations bleu-vert que pour les radiations rouges.
La mise au point correcte se fait pour la longueur d'onde du jaune. Dans ce cas, les images rouges et
vertes sont symétriques par rapport à la rétine (si les longueurs d'ondes associées aux plages rouge et
verte sont correctement choisies). Les symboles apparaissent donc avec le même flou sur les deux
plages.
6) 6.1
PE oeil
→ PS
n' 1 n' 1
− =D ⇒ = −3
+ 60,771
H' PS HPE H' PS 1,436.10
Φ PS n H' PS
H' PS = 1,770 mm γ= = × = 0,920 ⇒ Φ PS = 3,219 mm
Φ PE n ' HPE
6 .2
PS R ' = PS H' + H' S + SR ' = 20,513 mm
n' 1,340
PS F' = PS H' + H' F' = PS H' + = −1,770.10 −3 + = 20,280.10 −3 m = 20,280 mm
D 60,771
6.3
T éloigné
z
H H' PE PS T' R'
F'
48
Diamètre z de la tache de diffusion du point T éloigné:
Φ × T' R ' 3,219 × (20,513 − 20,280)
z = PS = = 3,70.10 − 2 mm
PS T' 20,280
Le rapport de lisibilité étant de 2, la taille y' de l'image rétinienne de l'optotype tout juste reconnu sera: y'
= 2.z = 7,40.10-2 mm.
6.4
M éloigné
T éloigné u
T'1
H H' PE PS u' R'
M'1
Soient M et T les points extrêmes de l'optotype et T'1 et M'1 leurs pseudo images rétiniennes. y'= T'1
M'1.
y'
u' = = 3,606.10 −3 rad
PS R '
En écrivant la relation de Lagrange Helmholtz aux pupilles, on obtient:
u = n ' × u ' × γ = 1,340 × 3,606.10 −3 × 0,920 = 4,445.10 −3 rad
y = u × d = 4,445.10 −3 × 6000 = 26,67 mm
6.5 Les optotypes situés dans le rouge seront distingués par l'observateur puisque la taille minimale des
optotypes qu'il peut distinguer sur ce fond est de 12,6 mm alors qu'il ne verra pas les optotypes sur fond
bleu-vert puisque leur taille (12,6 mm) est nettement inférieure à la taille de l'optotype le plus petit qu'il
peut reconnaître sur ce fond (26,7 mm). Ce test ne sera donc pas fiable puisque lorsqu'on aura une
égalité de vision sur les deux fonds, il n'y aura plus mise au point dans le jaune mais dans le jaune-vert.
6.6 Les couleurs choisies pour les deux fonds colorés ne donnent pas des taches de diffusion identique.
Si l'on conserve le fond rouge, il faudrait que le fond bleu - vert soit plus proche du jaune pour que la
tache de diffusion correspondante ait la même valeur que dans le fond rouge.
7) Comme le montre le schéma suivant, pour que l'extériorisation des traits se fasse en avant, s'il y a
fusion, il faut que l'œil droit voie les traits de gauche et l'œil gauche ceux de droite.
49
a c O d b
O
c d Horizontale
a b
filtres
polariseurs 135° 45°
Il faut donc que la lumière issue des traits de gauche traverse le polariseur dont l'axe est à 45°, ils
doivent donc être polarisés à 45°. Ceux de droite seront polarisés à 135°.
8) La disparité entre les traits du haut est environ deux fois plus faible que celle entre les traits du bas.
Elle doit être inférieure au seuil de diplopie pour les traits du haut, il y a fusion et il voit un seul trait
en avant du plan du test. Au contraire, pour les traits du bas, la disparité dépasse le seuil de diplopie,
il n'y a pas fusion, il voit deux traits dans le plan du test.
50
Problème II
1 - Renouvellement fréquent de lunettes jusqu’à l’âge de 25 ans : amétropie évolutive.
Hypothèse sur l’amétropie de chaque œil d’après les réponses au tests préliminaires sans
compensation :
VL < VP et réponse positive au test de Parent en VP astigmatisme myopique composé
Remotum de lecture à 14 cm donc D0 ≈ 7 δ.
La direction vue est celle de la focale rémotale la moins myope (focale arrière). Elle est orientée
à 120° donc l'axe de la compensation en cylindre négatif est à 30°. Le remotum correspondant est
situé vers 16 cm d’où DL30 ≈ - 6,25 δ.
L'acuité VP≥3/10 n'est limitée que par l'astigmatisme au remotum de lecture. On peut donc
affirmer que C≤ 3 δ.
Pour chaque œil, on suppose donc un astigmatisme myopique composé direct.
Hypothèse chiffrée : – 6,25 ( - C )30 .
On remarque que la position de son ppc est anormale, les gênes qu'il a ressenties et réussi à faire
disparaître par un traitement orthoptique doivent provenir d'un problème de convergence.
2 - Hypothèses sur la compensation lunettes du sujet d’après les réponses aux tests préliminaires avec
compensation :
OD VL = VP = 10/10
OG VL = VP = 10/10
Chaque œil est soit emmétropisé ou en situation de faible astigmatisme mixte ou faible astigmatisme
hypéropique ( Cylindre < 1 δ ) avec ses lunettes.
L’acuité binoculaire VP inférieure à l’acuité binoculaire VL pourrait laisser supposer un problème de
vision binoculaire en vision de près. Ce problème de VB en vision de près serait peut-être dû
l’amplitude de convergence du sujet qui est assez faible. Cette hypothèse est confortée par le fait que le
sujet ait fait des séances de rééducation orthoptique par le passé pour des problèmes de vision double.
3 - Les valeurs trouvées pour la sphère la plus convexe de meilleure acuité sont en accord avec
l'hypothèse faite. Avec ces sphères devant les yeux, la tache optimale d'un point de l'optotype se trouve
sur la rétine et l'acuité n'est limitée que par l'astigmatisme.
On peut estimer le cylindre compensateur à environ 2 à 2,50 δ pour l’œil droit et l'œil gauche puisque
lorsque l'œil porte la sphère D0 son acuité n'est limitée que par l'astigmatisme. Le cylindre sera un peu
plus fort pour l'œil gauche car l'acuité obtenue est plus faible.
4 - a) Il s'agit de la méthode du cylindre tournant. On place, devant l'œil portant la sphère D0, un
cylindre négatif de puissance voisine de celle estimée. La réfraction complémentaire correspond à un
astigmatisme légèrement hypéropique , la valeur de l'astigmatisme est fonction de la position de l'axe du
cylindre. Il passe par un minimum quand l'axe du cylindre tournant est dans l'axe vrai et par un
maximum quand il est dans le contraxe. L'acuité de ce sujet ne sera limitée que par l'astigmatisme
résiduel, en mesurant celle-ci lorsque l'on fait tourner le cylindre, on constatera qu'elle passe par un
maximum lorsque le cylindre tournant est dans l'axe de la compensation.
b) L’œil doit être muni de sa sphère au palier DO plus concave que DL pour éviter que le sujet ne risque
de se retrouver en situation d'astigmatisme myopique. Remarque: Dans le cas de cet exercice, on a
estimé DL à partir de l'examen préliminaire. La valeur trouvée pour D0 étant en bon accord avec la
valeur de DL estimée, on aurait pu placer devant l'œil - 6,25.
Paul JEAN
51
c) On choisit la puissance du cylindre à partir de l'hypothèse faite. On avait estimé cette puissance entre
2 et 2,50 δ. On choisira un cylindre de 2,25 δ.
d) Quand l'axe du cylindre tournant est dans l'axe de la compensation:
pour l'œil droit: RC = - 6,25 ( - 2,25 ) 20° +7 (+ 2,25)20° = + 0,75 δ
le sujet peut accommoder de 0,75, son acuité sera maximale soit 10/10.
pour l'œil gauche, la réfraction complémentaire sera de 1 δ et il aura aussi 10/10.
Quand l'axe du cylindre tournant est à 110° (contre axe de la compensation astigmate)
pour l'œil droit: RC = - 6,25 ( - 2,25 ) 20° +7 (+ 2,25)110° = + 3,00 ( - 4,50)20°
Situation d'astigmatisme légèrement hypéropique. L'acuité ne va être limitée que par
l'astigmatisme de 4,50 δ, elle sera voisine ou inférieure à 1/10.
Même chose pour l'œil gauche.
5.2 -
- Bilan lacrymal satisfaisant tant au niveau de la qualité que de la quantité : possibilité
d’équiper en LRPO ainsi qu’en LSH.
- Port occasionnel souhaité par le client : il sera donc préférable d’adapter des LSH à
nouvellement fréquent de préférence. Étant donné la valeur de l’astigmatisme, il faudra
l'équiper en LSH toriques.
6.2 - On peut estimer l'astigmatisme cornéen à 1,8 δ puisque la toricité de la cornée est de 30/100 mm.
On constate donc que l'astigmatisme total est essentiellement cornéen. Il faudra donc choisir une lentille
torique face interne. Seule la lentille D est une torique face interne.
Le diamètre cornéen est de 11,5 mm, il faut pour la lentille un diamètre d'environ 2 mm plus grand, on
choisira donc ∅T = 14,30 mm.
Le rayon moyen Km est de 7,65 mm. En respectant la règle d'adaptation préconisée, on choisira un rayon
de 7,65 + 0,80 = 8,45 mm. Les rayons n'étant disponibles que par 0,30 mm, on commandera r0 = 8,60
mm.
Lentille D ODG φT = 14,3 mm / ro =8,60 mm / - 5,75 ( -1,75 )20°
Paul JEAN
52
compensation portée en S ≡ compensation parfaite en S - réfraction complémentaire en S
Les puissances de la réfraction complémentaire étant faibles, elles seront identiques en S.
- 5,75 (- 1,75 ) ϕ ≡ - 5,78 ( - 1,85 )20 - 0,25 ( + 1,00 )165
- 5,75 (- 1,75 ) ϕ ≡ - 5,78 ( - 1,85 )20 + 0,75 ( - 1,00 )75
θ = 55° 2θ = 110°
CR = -1,75 δ C2 = -1,00 δ
2θ
β
Ref . 20°
C1 = - 1,85 δ
β = 32°
ϕ = 20 + 32/2 = 36°
D’où compensation portée - 5,75 ( -1,75 )36 au lieu de – 5,75 (- 1,75)20
La lentille a donc subi une rotation d’environ 15° SIAM sur l’œil droit.
7.2 - La rotation de la lentille sur l’œil gauche est symétrique et opposée : elle a donc tourné de 15°
SAM.
Nouveaux paramètres de commande :
OD φT = 14,3 mm / ro =8,60 mm / - 5,75 ( -1,75 )5
OG φT = 14,3 mm / ro =8,60 mm / - 5,75 ( -1,75 )35
8 - On peut proposer au client de porter des LRPO car le matériau est moins exigeant concernant la
quantité lacrymale que pour une LSH.
La toricité cornéenne est de 30/100 mm. L'astigmatisme cornéen est estimé à 1,8 δ. La compensation par
une LRPO est due à la puissance de la lentille et à celle de la lentille de larmes torique. La lentille de
larmes apporte une compensation de l'astigmatisme égale à 90% de l'astigmatisme cornéen soit 1,6 δ.
L'astigmatisme total étant de 1,85 δ, il restera un astigmatisme résiduel de 0,25 δ si on choisit une LRPO
sphérique. Cet astigmatisme résiduel ne devrait pas pénaliser la vision du client.
1,336 − 1 1 − 1,336
9 - Dlarmes 20 = + = +0,56δ
7,70.10 − 3 7,8.10− 3
1,336 − 1 1 − 1,336
Dlarmes110 = + = −1,16δ
7,70.10 − 3 7,5.10 − 3
Paul JEAN
53
D’où RC en S ≡ - 5,78 ( -1,85 )20 +5,94 ( +1,72 )20
≡ + 0,16 ( - 0,13 )20
La réfraction complémentaire trouvée en L sera donc + 0,25 ( - 0,25 )20 ou plan. La compensation
obtenue à l'aide de la LRPO sphérique est donc excellente.
10 - Cinq ans plus tard, votre client est âgé de 44 ans. Il se plaint de sa vision de près en particulier le
soir lorsque l’éclairage est insuffisant. Ces plaintes révèlent un début de presbytie.
En effet, le soir il y a fatigue accommodative. Lorsqu’il lit avec ses lentilles, l’accommodation qu’il met
en jeu est alors insuffisante par rapport à la proximité du test. L’image optique se forme en arrière de la
rétine. A un point objet correspond une tache de diffusion sur la rétine d’où la vision floue le soir.
Le flou diminue lorsque l’éclairage augmente car le diamètre de la pupille diminue ce qui entraîne une
diminution du diamètre de la tache de diffusion rétinienne d’où une amélioration de l’acuité visuelle.
11.1
On crée donc sur l’œil que l’on a supposé parfaitement compensé un astigmatisme direct. Si la mise au
point est correcte, cet astigmatisme est mixte et il voit de façon identique les horizontales et les
verticales. Ce test étant peu sollicitant pour l'accommodation, la mise au point est donc faite sans effort
accommodatif.
R’
L H H’ T’syst90 T’syst0
Croix de
CCF
Jackson placée +0,50(-1,00)90
à 40 cm
Amise en jeu < 2,50 δ
Muni de ses compensations théoriques VL, le sujet répond que le contraste des lignes horizontales est
meilleur. Cela signifie que l’accommodation mise en jeu par le sujet est inférieure à l’accommodation
nécessaire. Dans cette situation, T'sys90 est plus proche de la rétine; la tache de diffusion est une ellipse
de grand axe à 0° donc les horizontales seront vues plus contrastées.
On ajoute alors binoculairement des additions convexes jusqu’à l’obtention d’égalité de contraste des
horizontales et des verticales. La valeur ajoutée pour obtenir l’égalité correspondra à la valeur de
l’addition estimée pour le sujet. Muni de cette addition, le sujet mettra en jeu une accommodation dite
« confortable ».
Ici, la valeur de l’addition estimée est de 1 δ.
Schéma en monoculaire :
Paul JEAN
54
∆P = +1δ
R’
H H’
L T’syst90 T’syst0
Croix de
CCF
Jackson placée +0,50(-1,00)90
à 40 cm
Amise en jeu = 1,5 δ
Dans le cas présent, il n’est peut-être pas judicieux d’avoir utilisé ce test car le sujet est équipé en
LRPO. La réfraction complémentaire nous donnait un astigmatisme compris entre 0 et 0,25 δ ce lors de
l'adaptation qui est tout à fait acceptable. Mais les lentilles ont pu se déformer et entraîner une variation
de l’astigmatisme résiduel qui pourrait fausser le résultat lors de l’utilisation de ce test. On peut
néanmoins remarquer que l'astigmatisme résiduel est faible devant l'astigmatisme de 1 δ créé par le
cylindre croisé fixe et ne devrait pas modifier notablement les réponses du sujet.
11.3 - Le sujet souhaiterait une compensation en lentilles de contact. Comme il est informaticien, il a
besoin d'une bonne vision de près.
Il y a trois possibilités de compensation de la presbytie par lentilles:
- la compensation différenciée: l' œil dominant est équipé VL, l'autre VP;
- la compensation alternée: Chaque œil porte des lentilles bifocales. Suivant la position de la
ligne de regard, celle-ci traverse la lentille dans la zone VL ou la zone VP;
- la compensation simultanée: Chaque œil porte une lentille progressive. Le cortex visuel
extrait l'image correspondant à la distance de vision de l'ensemble des images superposées
sur la rétine.
Le client ayant besoin d'une bonne vision de près, c'est la compensation alternée qui est préférable.
Paul JEAN
55
BTS 2004
PROBLEME I
Durant le mois de mai 2004, un de vos clients étudiant âgé de 23 ans, est victime d’une cataracte traumatique sur l’œil droit
lors d’une partie de squash. Il est opéré, on lui pose un implant bi-convexe intra capsulaire de convergence 21 δ.
Dès le lendemain de l’opération, le jeune homme retrouve une acuité visuelle convenable. Il doit revoir le chirurgien une
semaine plus tard mais veut dès à présent savoir s’il peut porter ses anciennes lunettes. Vous consultez son dossier client :
Vous décidez de calculer théoriquement sa nouvelle réfraction axiale principale en partant des valeurs d’un œil moyen soit :
Convergence de l’œil : 62δ ;
Convergence de la cornée : 42δ (considérée comme un dioptre sphérique) ;
Indice de l’humeur aqueuse et du corps vitré : n’= 1,336 ;
L’implant supposé mince est placé à 5mm du sommet de la cornée S.
On donne SH’ = 1,9mm (H’ est le plan principal image de cet œil non implanté).
Distance verre-œil : LH = 14mm
Vous réalisez un examen visuel monoculaire. La sphère de meilleure acuité la plus convexe est : D0 = + 0,50 δ .
L’acuité visuelle obtenue est V0 = 8/10.
1.3 - Quelle sphère positionnez-vous devant l’œil de votre sujet pour faire ce test mires chevrons ? Pourquoi ?
Le sujet fixe le test en vision de loin placé initialement comme l'indique le schéma suivant.
Paul JEAN
56
1.4 - a) L’axe du cylindre négatif compensateur de cet œil est orienté à 10°. Justifiez, à
partir de la vision d'un point par l'œil, quelles sont les parties du test, dans la position
initiale vues les moins floues ?
b) Toujours à partir de la vision d'un point par l'œil, vous justifierez le sens de la rotation du test que
vous devez effectuer pour trouver l’axe du cylindre compensateur ?
Pour un cylindre de -1,25δ, les traits des deux mires paraissent vus de façon identique.
1.5 - a) Qu’en déduisez-vous ? Vous justifierez votre réponse toujours à partir de la vision d’un point du test
par l’œil ainsi équipé.
b) Que décidez-vous de faire ensuite, sachant que la compensation finale de cet œil
est + 1,00 ( - 1,25 ) 10° ?
1.6 – Prévoyez les acuités visuelles monoculaires puis binoculaire de ce client en vision de loin et de près :
a) sans lunettes ;
b) avec ses anciennes lunettes.
Une semaine plus tard le médecin ophtalmologiste vérifie la bonne récupération oculaire de son patient et prescrit la
compensation visuelle suivante pour la vision de loin:
OD : +1,00 (-1,25) 10°
OG : -1,00
Vous réalisez l'équipement prescrit. Rapidement votre client se plaint de difficultés à apprécier les distances avec ses
lunettes.
1.8 – a) Comment verra-t-il en vision monoculaire droite, une droite verticale éloignée ? Votre réponse devra
s’appuyer sur un schéma, un calcul des valeurs exactes n’est pas demandé.
b) Quelle peut-être la conséquence sur sa vision binoculaire ?
c) Celle-ci peut-elle expliquer les gênes du client ?
Vous lui présentez le test des points de Worth (constitué d’un point rouge en haut, de deux points verts à droite et à gauche et
d’un point blanc en bas ; le fond du test est noir.).
Votre sujet porte des analyseurs rouge-vert, filtre rouge sur œil droit, vert sur œil gauche.
En vision de loin le sujet voit 2 points verts, un point rouge et un point blanc plutôt rosé. Sur le même test en vision de près le
sujet voit 3 points verts.
Paul JEAN
57
1.11 - Sachant qu’il utilise beaucoup sa vision de près (distance de travail de 40cm) :
a) Quelle est la valeur de la compensation vision de près à prescrire pour l’œil droit ?
b) Pourquoi préconisez-vous pour ce client une compensation lentilles pour la vision de loin plus une
paire de lunettes pour la vision de près ?
PROBLEME II
Un nouveau client âgé de 30 ans, se présente dans votre magasin pour un contrôle de ses premières
lentilles LRPO sphériques, qu’il porte depuis quelques jours. Auparavant, il portait constamment des
verres de lunettes de vergence ODG + 5,00 (- 0,25)0° correspondant à la compensation parfaite, placés à
14 mm de S.
Ce client compare la vision qu'il avait avec ses lunettes et celle qu'il a aujourd'hui avec ses lentilles. Il
vous fait deux remarques : il voit moins bien les petits détails avec ses lentilles par contre son champ de
regard est bien meilleur.
Le client portant ses lentilles, vous effectuez une réfraction complémentaire qui donne ODG : + 0.50 (-
0.25)90°.
Vous mesurez les phories à l'aide de la méthode de von Graefe et trouvez une ésophorie de 3∆ en vision
de loin.
Afin de contrôler rapidement sa vision binoculaire, vous utilisez votre nouveau projecteur de tests pour
présenter le test polarisé suivant à votre client :
Les couples de signes sont distants de 1,5 cm. L’écran se trouve à 5 mètres.
Le fabricant vous indique sur la notice que ce test permet de mettre en évidence :
- une phorie gênante,
- le sens stéréoscopique.
b) Que doit répondre ce client, si sa vision binoculaire ne lui cause aucun problème ?
Paul JEAN
58
c) Quelle acuité stéréoscopique ce test vous permet-il d’évaluer? Votre calcul devra
s’appuyer sur un schéma.
Après le retrait des lentilles, vous effectuez la kératométrie de l’œil droit à l’aide du kératomètre de
Javal. Vous lisez les valeurs suivantes :
- dans le méridien horizontal : 41,6 δ et 8,10 mm,
- dans le méridien vertical : 42,1 δ et 8,00 mm.
Vous contrôlez ensuite le rayon de courbure postérieur de la lentille droite et trouvez une valeur de 7,90
mm.
2.8 - En vue d’une adaptation optimale, quels devront être les nouveaux paramètres de la
lentille de l’œil droit ?
Paul JEAN
59
Corrigé BTS 2004
PROBLÈME I
Partie I :
1.1 - a)
A =0
R Oeil
→ R ' ⇒ − R + R' = D0
1 1 1 1
R= = = = = −0,99 δ
HR HL + LR HL + 1 − 0,014 +
1
DL −1
1
R ' = 62 − 0,99 = 61,01 δ ⇒ H' R ' = = 21,90 mm
R'
SR ' = SH ' + H' R ' = 1,9 + 21,90 = 23,80 mm
La longueur de l’œil est de 23,80 mm avant l’opération.
b)
On note: Dco : vergence de la cornée, Di : vergence de l’implant, Doi : vergence de l’œil implanté, n'
indice de l'humeur aqueuse et I le centre optique de l'implant .
D’après la formule de Gullstrand:
SI 5.10 −3
Doi = Dco + Di − Dco.Di = 42 + 21 − × 42 × 21 = 59,70 δ
n' 1,336
La vergence de l’œil implanté est de 59,70δ
Position du plan principal image : H’oi :plan principal image de l’œil implanté
IH' oi SI Dco 42
=− × = −0,005 × = −3,52.10 −3 m.
n' 1 Doi 59,70
SH ' oi = SI + IH' oi = 5 − 3,52 = 1,48 mm
H' oiR ' = H' oiS + SR ' = −1,48 + 23,80 = 22,32 mm
1.2 -Le résultat trouvé pour la sphère la plus convexe donnant la meilleure acuité est en accord avec le
calcul théorique effectué précédemment. L'acuité obtenue avec cette sphère est peu élevée et laisse
supposer un astigmatisme post opératoire. Ici on peut estimer l’astigmatisme entre 1 et 2 dioptries car
l’acuité est comprise entre 4/10 et 10/10.
1.3 – Pour faire la recherche de l’astigmatisme avec la méthode des mires et chevrons, le sujet doit être
en position « astigmate myopique simple ». En effet avec ce test, on recherche la direction de la focale
Paul JEAN
60
la plus proche de la rétine, pour pouvoir en déduire l'axe de la compensation astigmate, il faut être sur
que cette direction est bien celle de la focale arrière.
On va brouiller à partir de la sphère de D0 de 0,50 δ environ.
Le sujet portera une sphère de 1,00 δ.
1.4 – a) L'axe du cylindre négatif compensateur est orienté à 10°. Les méridiens principaux de cet œil
sont donc à 10° et 100° et le conjugué d'un point T du test dans le méridien à 10° est plus proche de la
rétine que le conjugué de ce même point dans le méridien à 100° puisque le sujet est en situation
myopique.
1,00
T éloigné
Méridien à 10°
T'10
T éloigné
Méridien à 100° Image rétinienne de T
T'135
1,00
Chaque point T du test mires chevrons sera donc extériorisé comme une ellipse à grand axe à 100°.
Extériorisation d'un
point T du test
b) Pour trouver l'axe du cylindre compensateur, il faut déterminer la direction de la focale arrière à l'aide
du test. Quand la bissectrice des chevrons est parallèle à cette direction les traits des deux côtés des
chevrons sont vus de la même façon puisque l'extériorisation d'un point de ces traits fait avec leur
direction le même angle.
Paul JEAN
61
100°
T'100
Amise en jeu = 0
Comme on l'a vu lorsque le sujet porte le verre de 1,00 δ, il est en situation d'astigmatisme myopique
presque simple. On va placer un cylindre négatif d'axe 10°. Ce cylindre diminue la puissance du système
œil compensateur dans le méridien à 100°. Le conjugué T'100 se rapproche de T'10. L'image rétinienne de
T reste une ellipse mais sa taille diminue. Quand la puissance du cylindre est telle que les deux
conjugués sont confondus, la sphéricisation de l'œil est réalisée. L'image rétinienne et donc
l'extériorisation de T est donc un petit cercle, les traits des deux mires sont donc vues de la même façon.
On a donc déterminé la puissance du cylindre compensateur. La compensation de l'astigmatisme de cet
œil est donc de ( -1,25 )10°.
b) Le sujet porte à ce moment + 1,00 ( - 1,25 )10°. Il faut rechercher la sphère la plus convexe lui
donnant la meilleure acuité à l'aide du test ± 0,25. On constate donc une baisse d'acuité lorsque l'on
place le face + 0,25 et aussi une baisse d'acuité lorsqu'on place le face - 0,25 car cet œil est aphaque
et ne peut donc pas accommoder. Cette variation d'acuité sera sans doute faible et peu significative
compte tenu de la profondeur de champ.
1.6 - a) Sans ses lunettes, en vision de loin, l'acuité de son œil droit est d'environ 6 ou 7/10 (œil
astigmate de 1,25 en situation hypéropique de 0,50 δ). L'acuité de son œil gauche est de 2,5/10 (règle de
Swaine). Son acuité binoculaire doit être égale à celle de l'œil droit.
En vision de près, il voit bien avec son œil gauche. L'acuité monoculaire gauche est égale à l'acuité
morphoscopique de cet œil. L'acuité de son œil droit qui se trouve en situation hypéropique puisqu'il ne
peut accommoder est très faible de l'ordre de 1/10.Son acuité binoculaire est égale l'acuité de l'œil
gauche.
b) Avec ses lunettes, l'œil gauche du sujet aura une bonne acuité au loin comme au près puisqu'il est
parfaitement compensé. En vision de loin, l'œil droit devrait accommoder de 1,50δ pour avoir une acuité
de 8/10, ce qu'il ne peut faire. Il se trouve donc en situation hypéropique et son acuité devrait être de
l'ordre de 2 à 3/10. Son acuité binoculaire sera celle de l'œil gauche.
Paul JEAN
62
En vision de près l'acuité de cet œil sera inférieure à 1/10 car il ne dispose plus d'accommodation, il se
trouve donc en situation hypéropique de l'ordre de 4 δ si le test est à 30 cm. En vision binoculaire, son
acuité sera celle de l'œil gauche.
1.7 - Sans ou avec ses lunettes, le sujet n'a plus une bonne vision binoculaire. Avec ses lunettes, l'œil
gauche étant bien compensé il aura une vision nette au loin comme au près alors que sans lunettes son
acuité au loin sera médiocre. Il peut donc porter ses lunettes quand il a besoin d'une bonne acuité au
loin.
TL10
OL
Soient TL10 et TL100 les projections de TL sur les deux méridiens principaux. Depuis L, dans le méridien à
10°, TL10 est vu sous l'angle uL10 et dans le méridien à 100, TL100 sous l'angle uL100.
10°
Méridien à 10° : TL10 D → T10 oeil
L10
méridien
→ T'10
Méridien à 100° : TL100 D→ T100 oeil
L100
méridien
100°→ T'100
Sur le schéma suivant nous représentons les deux méridiens principaux avec les images intermédiaires:
+1,00
TE100
Méridien à 10°
TE10
u10
uL10
T'10
TL100 T10
TE100
T100
uL100 u100
T'100
Méridien à 100°
-0,25
On constate du fait de l'effet grossissant des verres que l'extériorisation TE10 de TL10 sera plus grande
alors que l'extériorisation TE100 sera plus petite que TL100.
Paul JEAN
63
En reportant cette constatation sur le schéma objet:
TL
TE TL100
TE100
TE100
TL10
OL
On peut construire l'extériorisation TE du point TL. Comme ce résultat est valable pour tous les points de
la droite, celle-ci ne sera plus vue verticale mais ayant légèrement tourné vers l'axe 10° (axe du cylindre
négatif de la compensation de l'astigmatisme).
b) L'œil gauche est sphérique, il extériorisera donc une droite verticale. Les deux images
rétiniennes seront donc disparates et l'analyse de cette disparité risque de perturber la stéréoscopie du
sujet si son acuité stéréoscopique est inférieure à la disparité des deux extériorisations.
tED O≡tEG
Plan théorique
d'extériorisation du point T
TED TEG
tED OE Compensation
O' O'
f'G f'D
c) Le client s'est plaint d'une perte de sa vision stéréoscopique. Il est donc possible que cette
compensation astigmate soit la cause de sa gêne.
Paul JEAN
64
1.9 - Nous constatons que l'œil droit est bien compensé en vision de loin mais comme il est
pseudophaque, en vision de près à 40 cm, il est brouillé d'environ 2,50 δ puisqu'il ne dispose plus
d'accommodation. Son acuité inférieure à 1/10 s'explique donc bien.
Son œil gauche est bien compensé. Le sujet étant jeune les acuités de loin et de près sont égales à son
acuité morphoscopique.
En binoculaire, au loin comme au près, l'acuité est égale à celle du meilleure œil.
1.10 - a) Le sujet regarde le test des points de « Worth ». Avec ce test et les filtres analyseurs, on réalise
une dissociation de la vision centrale, la vision périphérique des yeux étant peu altérée puisque seule la
couleur des images périphériques diffère. L'œil droit voit le point du haut et le point du bas rouges sur le
cercle noir et tout l'environnement rouge. L'œil gauche voit les deux points latéraux et le point du bas
verts ainsi que tout l'environnement. Le couple oculaire possède donc lors du processus de fusion
d'éléments de fusion périphérique et du point du bas en vision centrale vu de couleur différente. Si le
sujet malgré cette dissociation partielle conserve la fusion, il ne devrait pas ressentir de gênes dues à un
problème oculomoteur.
b) En vision de loin le sujet possède la vision simultanée (1er degré) et la fusion (2ème degré).
En vision de près le sujet ne voit que les éléments vus par l’œil gauche, on peut en déduire qu’il y a
neutralisation de l’image de l’œil droit.
La réponse à ce test ne nous étonne pas, on pouvait s’y attendre car nous avions vu qu'avec ses lunettes,
en vision de près, son acuité OD était inférieure à 1/10 alors que l'acuité OG était de 12/10.
1.11 - a) L'œil droit n'ayant plus d'accommodation, pour qu'il puisse voir net à la distance de travail au
près, il faudra lui prescrire une addition égale à la proximité du test. Comme dans notre cas la distance
de travail est de 40cm , l'addition à prescrire pour cet œil droit sera de + 2.50δ
b) En proposant au sujet pour la vision de loin des lentilles, on réduit les phénomènes de
grossissement dus à la compensation et donc les phénomènes de déclinaison. On évite aussi l'apparition
d'anisophories lorsque le sujet ne regarde droit devant.
Pour la vision de près, on lui prescrit une paire de lunettes OD: 2,50 δ OG : plan à mettre en plus de ses
lentilles. Compte tenu de la différence de puissance entre les deux verres, le sujet devra s'habituer à
regarder par le centre des verres pour éviter les problèmes d'hyperphorie induite.
Paul JEAN
65
PROBLEME 2.
BL∞
uL uH A = R = F'L
AL∞ u'H'
L y'
On a uL < uH
Si on réduit la distance LS, on diminue la différence entre uL et uH, d'où la différence d'acuité visuelle.
Champ de regard :
En lentille, on a une restauration du champ de regard d'un œil sans compensation, donc plus grand
qu'avec ses lunettes et sans scotome annulaire.
Paul JEAN
66
- les éléments fusionnels périphériques sont constitués par la pièce
qui est vue par chaque œil malgré les polariseurs,
- le point central, qui ne serait pas polarisé et qui constituerait
l'élément fusionnel central,
- les barres sont polarisées de façon à ce que l'on puisse préciser les
positions des lignes de regard, par exemple de la façon
représentée ci-contre :
non polarisé
OG OD
Pour mettre en évidence la vision stéréoscopique, il faut qu'il y ait sollicitation de la fusion (la pièce et le
point), et qu'il y ait aussi deux éléments identiques polarisés présentant une disparité horizontale
convenable, de sorte que le sujet fusionne les deux éléments et qu'il le perçoive en avant ou en arrière.
Par exemple:
+la pièce
Extériorisation OD
OG OD
+ la pièce
Plan de projection
Extériorisation OG
Paul JEAN
67
Vue de dessus :
BD A BG
Plan de projection
D extériorisation de
ε
T
B'G B'D
f'G =A'G f'D =A'D
b) En sollicitant la fusion périphérique et centrale, le sujet qui fusionne facilement doit avoir ses lignes
de regard qui se coupent sur le point de fixation A. On ne doit pas mettre en évidence de disparité de
fixation.
2.3 - On constate qu'il y a peu de fluorescéine en zone intermédiaire par rapport au centre : la lentille est
donc serrée. Il faut par conséquent augmenter le rayon de courbure Ro.
2.4 - Les convergences lues sur le Javal sont les convergences du film de larmes qui recouvre la face
antérieure de la cornée. On peut le montrer en calculant l'indice choisi pour calculer la puissance à partir
du rayon:
Méridien horizontal: n-1 = 41,6 × 8,1.10-3 = 0,337 ⇒ n =1,337
Méridien vertical : n-1 = 42,1 × 8,0.10-3 = 0,337 ⇒ n =1,337
2.5 - a) Cette mesure du rayon peut être effectuée avec un radiuscope ou avec un kératomètre après
avoir posé la lentille sur le support prévu à cet effet.
Paul JEAN
68
b)
Nl = 1.336
à 0°
n=1
n=1
Nl = 1.336
à 90°
n=1
n=1
1,336 − 1 1 − 1,336
D larmes0° = + = +1,05 δ
7,90.10 −3 8,10.10 −3
1,336 − 1 1 − 1,336
D larmes90° = + = +0,53 δ
7,90.10 −3 8,00.10 −3
Vergence du dioptre de larmes : +1.05 (-0.52)0°.
Calcul de Dsc :
1 1 1 1
DL = D SC = = =
LR SR SL + LR SL + 1
DL
DSC0° = +5.38 δ
DSC 90° = +5.09 δ Dsc : +5.38 (-0.29)0°
Paul JEAN
69
Nl = 1.336
n=1
n=1
R0
RC
1 1
D larmes = ( N 1 − 1) −
R
0 R C
2.8 - Il faudra conserver le même diamètre de lentille mais choisir un rayon de 8,10 mm et une
puissance de 5,25 δ qui lui laissera une réfraction complémentaire +0,25 (-0,25)90° très proche d'un
astigmatisme mixte.
Paul JEAN
70
BTS 2005
Les réponses doivent être impérativement justifiées, la qualité de la rédaction sera prise en
compte.
PROBLEME I
Un comptable âgé de 47 ans, moyennement satisfait de ses lunettes, vient vous voir pour essayer des
lentilles de contact.
Son dernier équipement date de 18 mois.
Il déclare « ne rien voir » sans ses lunettes, ni de près ni de loin. Il précise qu'avec celles-ci , il voit les
objets légèrement dédoublés et souffre de maux de tête lorsqu'il est fatigué.
Après avoir effectué les réfractions monoculaires vous trouvez comme compensations:
OD -9,25 (-1,00) 90° AVL 8/10 OG -10,00 AVL 12/10
Si vous placez un trou sténopéïque devant l'œil droit compensé, son acuité n'augmente pas.
2.1 Que pouvez-vous conclure ?
2.2 Justifiez par un schéma le principe de ce test.
Vous utilisez le test rouge - vert polarisé pour réaliser l'équilibre bioculaire.
3.1 Que cherchez-vous à obtenir ?
3.2 Justifiez l'emploi de ce test dans ce cas précis.
Après avoir réalisé l'équilibre bioculaire et binoculaire vous trouvez les compensations théoriques
suivantes
OD : -9,00 (-1,00) 90° et OG -10,00
Vous mesurez les hétérophories du sujet en vision de loin (5 mètres) et en vision de près (40cm), à l'aide
d'un Maddox rouge placé devant l'œil droit.
Les verres sont parfaitement centrés pour la vision de loin.
Le sujet est ésophore de 4 ∆ en vision de loin (5 mètres) et exophore de 2 ∆ en vision de près (40 cm).
4.1 En vous aidant d'un schéma en vue de dessus et de l'œil cyclope, justifiez ce que voyait le sujet ainsi
équipé en vision de loin avant l'introduction du prisme de 4 ∆.
4.2 Comment la variation de sphères entre l'ancienne et la nouvelle compensation influence-t-elle la
valeur des phories sachant que les puissances relevées au frontofocomètre sont
OD : -9,50 (-0,50) 90° et OG : -10,50 ? Justifiez votre réponse.
Le sujet est également hyperphorique droite sur gauche de 2 à en VL et en VP avec ses compensations
théoriques.
Paul JEAN
71
4.3.1 Expliquez à l'aide de schémas détaillés comment le sujet a répondu au Maddox en VL lors de la
mise en évidence de la phorie verticale.
4.3.2 Comment sera vu le test de Mallett en vision de loin, sachant que le sujet ne compense que la
moitié de sa phorie verticale ?
4.3.3 Comment et de combien devrez-vous décentrer le verre droit sur ses futures lunettes pour
compenser la phorie verticale ?
Le sujet travaille à 40 cm du plan des verres de lunettes, la distance verre-œil LH =15 mm, la ligne de
base du sujet Q'DQ'G = 60 mm , les centres de rotation Q' sont à 25 mm du plan des verres.
5.1.1 A l'aide d'un schéma en vue de dessus, vous placerez les plans d'accommodation et de
convergence.
5.1.2 Calculez l'accommodation théorique requise à sa distance de travail.
5.1.3 Calculez la valeur de la convergence requise en angles métriques.
5.1.4 Concluez sur la relation accommodation-convergence mise enjeu par le sujet.
Le sujet étant compensé parfaitement en lentilles de contact. Les lentilles de contact seront
supposées stables et confondues avec le plan principal objet du sujet.
Vous décidez d'adapter votre client en lentilles souples sphériques. Vous lui expliquez qu'il devrait être
satisfait de sa vision avec ses futures lentilles, mais qu'en revanche il devra porter des lunettes
additionnelles pour la vision de près.
6.1 Quelle acuité en vision de loin prévoyez-vous pour l'œil gauche équipé parfaitement en lentille
souple sphérique ? Justifiez à l'aide d'un schéma et d'un calcul.
6.2 Notre sujet ayant 3 δ d'amplitude apparente d'accommodation maximale, quelle addition lui sera
nécessaire pour travailler confortablement à sa distance habituelle au près de 40 cm ?
6.3 Pourquoi lui proposez-vous un équipement lunettes en complément de ses lentilles ?
PROBLEME II
Vous effectuez l'examen de vue d'un de vos amis, non porteur de lunettes et trouvez les compensations
théoriques suivantes : OD plan OG : +1,50 (-1,50)165°
Lors de l'essai de la compensation, le sujet se déclare gêné lorsqu'il se déplace dans le magasin.
On donne: N cornée =1,377 ; N larmes =1,336.
Paul JEAN
72
3.1 En supposant que les astigmatismes internes sont égaux et parallèles , estimez la valeur du rayon de
courbure dans le méridien principal vertical de la cornée de l'œil gauche sachant que le rayon de
courbure dans le méridien horizontal est R 165° = 7,8 mm.
Vous faites un premier essai avec une LSH de puissance +1,50 (-1,50)165°.
Au bout d'une demi-heure de port, vous observez au biomicroscope cette lentille sur l'œil gauche.
Les traits repères sont séparés de 15° et le trait de droite est vertical.
3.2 La lentille étant ainsi positionnée, quelle est la réfraction complémentaire obtenue ? Résolution
graphique imposée. (échelle: 1 dioptrie = 4cm)
4. Devrez-vous commander une nouvelle lentille ? Si oui, précisez la nouvelle formule de commande.
Paul JEAN
73
Corrigé BTS 2005
PROBLEME 1
1) Œil droit: Avec ses lunettes, ses acuités de loin et de près sont identiques et l'ajout de verres +0,25
ou -0,25 ne modifie pas l'acuité de loin. La sphère portée est donc la plus convexe. L'acuité peut être
limitée par l'astigmatisme résiduel car le sujet répond au cadran de Parent. Cet astigmatisme résiduel
serait de l'ordre de 1 δ d'axe à 0 ou 90°. Mais le sujet peut aussi présenter une amblyopie légère pour
cet œil droit.
Œil gauche: Avec ses lunettes, ses acuités de loin et de près sont bonnes, l'ajout de verres +0,25 ou -
0,25 ne modifie pas l'acuité de loin et il ne répond pas au test de Parent. On peut donc considérer
qu'il est bien compensé pour cet œil.
Vision binoculaire: Les acuités obtenues en vision binoculaire sont celles de l'œil gauche. Les
problèmes qu'il ressent peuvent être dus à la mauvaise compensation de l'œil droit ou à un problème
d'origine motrice puisqu'il a tendance à voir les objets dédoublés.
2.1) Le trou sténopéïque placé devant l'œil droit ne fait pas augmenter l'acuité du sujet. Cette acuité n'est
donc pas limitée par une tache de diffusion due à une mauvaise mise au point ou à un astigmatisme
résiduel. Cet œil présente une amblyopie légère.
2.2) Principe du trou sténopéïque:
Considérons le cas d'un œil dont la mise au point n'est pas parfaite.
T'
En rouge figure les limites du faisceau entrant dans l'œil en situation habituelle et en bleu les limites
lorsque le trou sténopéïque est placé devant cet œil. La tache de diffusion a un diamètre (marqué en
rouge sur R') sans trou et en bleu avec trou. On constate que l'introduction du trou sténopéïque qui crée
une pupille d'entrée artificielle diminue les dimensions de la tache de diffusion, l'acuité augmente donc
dans ce cas (critère de lisibilité de Swaine).
Lorsque la mise au point est correcte, le point T' est sur la rétine et la présence du trou sténopéïque ne
fait que limiter la quantité de lumière entrant dans l'œil.
3.1) Avec le test de l'équilibre bioculaire on recherche à obtenir une mise au point identique pour les
deux yeux en fonctionnement binoculaire.
3.2) Ce sujet a une acuité différente pour les deux yeux. Il faut donc utiliser pour l'équilibre
bioculaire un test ne faisant pas appel à des capacités de lecture ni à une comparaison de netteté
Paul JEAN
74
entre les deux yeux. Avec ces tests, on pénaliserait l'œil gauche qui est le meilleur. On choisit
donc le test rouge vert polarisé ou un test rouge vert avec les prismes de Von Graefe.
4.1) Le sujet est ésophore de 4 ∆. Les lignes de regard dissocié du couple se croisent donc dans le
plan horizontal.
Vue de dessus du couple oculaire
Compensation
T éloigné
4∆
T'D
fD
Maddox
T'D
Ext. gauche de T
fG fDT'G
4∆
Ext. droite de T
Le sujet répondra donc qu'il voit le point rouge (vu par l'œil droit) situé à droite du point blanc (vu par
l'œil gauche). Comme il est ésophore de 4 ∆, la distance entre les deux extériorisations sera de 20 cm.
4.2 ) La nouvelle compensation du sujet est moins concave que l'ancienne de 0,50 δ. Il doit donc pour
voir net au loin accommoder plus fortement avec sa nouvelle compensation. Cette augmentation de
l'accommodation mise en jeu entraîne une augmentation de la convergence accommodative (liaison
accommodation convergence). L'ésophorie relevée avec la nouvelle compensation doit donc être plus
importante que celle que l'on aurait mesurée avec l'ancienne.
4.3.1) Le sujet est hyperphorique droite sur gauche de 2 ∆ en VL. La ligne de regard dissocié de l'œil
droit se trouve donc au dessus de la ligne de regard dissocié de l'œil gauche.
Schémas du couple oculaire:
Paul JEAN
75
2∆ Tà5m
T' D
fD
Maddox
Tà5m
T' G fG
Ligne de regard dissocié OG
T'D
fD fG T'G
Ext. gauche de T
Ext. droite de T
Le sujet verra donc le point rouge au dessous du point lumineux blanc. La distance entre les deux
extériorisations sera de 10 cm.
4.3.2) Le sujet, regardant le test de Mallett, ne compense que la moitié de son hyperphorie. Il reste donc
une hyperdisparité droite sur gauche de 1 ∆. Il verra le rond central simple et les deux éléments de
disparité décalés. Celui vu par l'œil droit sera plus bas que celui vu par l'œil gauche
Paul JEAN
76
O
X Vu par OG
Vu par OD O
4.3.3) Comme avec le test de Mallett, son hyperphorie résiduelle est de 1 ∆, on mettra pour résoudre son
problème d'hyperphorie un prisme de 1 ∆ base inférieure devant l'œil droit.
(Le texte ne semble pas exiger de schéma justifiant le prisme base supérieure: je le mets à titre indicatif.
1∆
T à 40cm
T' D fD
Polariseur
T à 40 cm
T' G fG
Ligne de regard dissocié OG
Dans le méridien vertical, la puissance du verre droit est de 9 δ. Pour réaliser un effet prismatique de 1∆,
il faut donc décentrer le verre de 1/9 = 0,1cm (règle de Prentice).
CD PG CG
PD
Paul JEAN
77
Pour avoir un effet base inférieure sur l'œil droit, il faudra décentrer le verre vers le haut.
5.1.1) Q'D et Q'G sont les centres de rotation vrais des yeux et QD et QG les centres de rotation apparents.
de −10 , 00
M L verre
→ M D oeildroit
→ M ' D sur R '
méridien horizontal
de −10 , 00
M L verre
→ M G oeil
gauche
→ M ' G sur R '
Schéma du couple oculaire dans le plan horizontal:
-10,00
Plan accommodation
N' NL ND LD QD Q'D
ω'D
Plan de
convergence MD
ML ωD JD K
ωG JG
MC
MG
ω'G
LG QG Q'D
-10,00
Paul JEAN
78
LN 8
NM D = × NLML = × 3 = 0,6 cm
LN L 40
NM D
ω' D (∆) = 100 × = 5,71∆
NM L
C(∆) = 2 × 5,71 = 11,4 ∆
C( ∆ )
C(am) = = 1,9 a.m
Q'd Q'G (cm)
5.1.4) Les mesures de l'accommodation nécessaire en dioptries et la convergence en a.m sont très
voisines, le sujet aura donc une liaison accommodation convergence normale.
5.2.2) Si on considère les lentilles placées en H, les yeux se comportent comme des yeux emmétropes.
L'accommodation nécessaire pour voir à 50 cm est alors de 2,50 δ. Avec les lentilles il n'y a plus
d'effet prismatique, la convergence est de 2,5 a.m. La relation accommodation convergence est
donc normale.
6.1) Avec la lentille supposée en H, l'œil se comporte comme un œil emmétrope et donne donc d'un
objet AB éloigné une image A'B'le.
Avec le verre, nous avons la chaîne d'images:
AB éloigné verre→ A 1 B1 dans le plan remotal oeil
gauche
→ A' B' L
B éloigné
-10
B1
uL
A'
u
A éloigné A1 u'
L B'L
B'le
[H] [H']
[R']
On constate que l'image rétinienne d'un objet donné est plus grande lorsque le sujet est équipé en
lentilles. L'acuité mesure la capacité de discrimination du système visuel donc la plus petite
Paul JEAN
79
image rétinienne séparable. L'objet donnant cet image sera donc plus petit avec les lentilles
qu'avec les lunettes. Il pourra donc voir des optotypes plus petits.
Calcul du grossissement du au verre:
- Taille de l'image rétinienne avec le verre de lunettes
u L × LA1 = u × HA1
Objet à l' inf ini ⇒ A1 confondu avec F'L
1
u L × LF = u × HF = u × (HL + LF) or D L =
LF
uL
u=
HL × D L + 1
u uL 1
Taille de l' image rétinienne : y' = O' T' = = ×
R ' R ' 1 + HL × D L
Avec les lentilles, l'image rétinienne aura une taille y'le=uL/R'.
On constate donc que le verre introduit un grossissement inférieur à 1:
1
y' = = 0,87
1 + 0,015 × 10
Quand on passe du verre aux lentilles, l'image rétinienne devient 13% plus grande. L'œil gauche
aura probablement une acuité de 14/10.
6.2) TL point de l'objet situé à sa distance de travail 40 cm. Avec ses lentilles, l'accommodation
nécessaire pour voir le test net est de 2,5 δ (lentilles supposées en H). Il pourra voir net à cette
distance mais un travail prolongé le fatiguera puisque son accommodation restante est inférieure
à 5 δ.
T L
TL
TL Add→
T oeilcompensé
→ T'
lentilles
6.3) Le sujet étant presbyte, il lui faut une addition au près. On pourrait lui proposer des lentilles
progressives mais cet équipement ne sera sans doute pas satisfaisant pour cette personne qui est
comptable et qui a besoin d'une vision de près précise. Il lui faut donc porter des lunettes pour son
travail au près.
Paul JEAN
80
PROBLEME 2
1.1) Le sujet n'a jamais porté de lunettes. Lorsqu'on place sur son œil gauche le verre +1,50 (-
1,50)165°, celui-ci va induire une modification des images rétiniennes en particulier un
phénomène de déclinaison. Cette modification de l'image rétinienne gauche va être interprétée
par le système visuel comme une disparité stéréoscopique. La perception spatiale du sujet est
donc perturbée ce qui peut provoquer les gênes évoquées.
1.2) Avec des lentilles de contact, la modification des images rétiniennes induite par la compensation
est beaucoup plus faible qu'avec un verre de lunettes. La perturbation induite sera alors
probablement inférieure au seuil de stéréoscopie de sujet et ne perturbera plus sa vision spatiale.
2.2) Le schéma proposé est ambigu: que désignent les valeurs 15° et 105°? Doit-on comprendre que
l'on a tourné l'appareil (mais comment?) . Compte tenu de la suite de l'exercice et de la
correction qui a été effectuée pendant l'épreuve je choisis comme méridiens principaux pour cet
œil 165° et 75°.
Puissance de la cornée dans les deux méridiens:
1,377 − 1 1,377 − 1
D165 = −3
= 47,1 δ D 75 = = 47,7 δ
8.10 7,9.10 −3
L'astigmatisme cornéen est donc direct et vaut 0,6 δ. Son compensateur en S serait (-0,6)165°
2.3) L'astigmatisme total de l'œil est nul. L'astigmatisme interne compense donc l'astigmatisme
cornéen il est inverse et vaut 0,6 δ. Son compensateur en S serait (+0,6)165°.
3.1) L'astigmatisme total de l'œil gauche en L est 1,50 δ. Les puissances de la compensation dans les
méridiens principaux étant faibles (1,5 et 0), on peut admettre que le compensateur de l'astigmatisme en
S est (-1,50)165°. L'astigmatisme interne à pour compensateur (+0,6)165°.
Le compensateur de l'astigmatisme cornéen est donc égal = comp. astig. total - comp. astig. interne.
Comp. astig. cornéen= (-1,50)165 - (+0,6)165° = (-2,10)165°. C'est un astigmatisme direct de 2,1 δ.
3.2) La lentille a tourné dans le sens horaire de 15°. La compensation portée est donc:
+1,50 (-1,50)150°.
Réfraction complémentaire (RC)= Compensation théorique - compensation portée
RC= +1,50 (-1,50)165 (+)-1,50 (+1,50)150° = (-1,50)165(+) +1,50 (-1,50) 60
Associons les deux cylindres par la méthode graphique:
Paul JEAN
81
210°
CR
1,50
CR = -0,75 δ
SR = -1,12 δ α = 60+285/2 = 202°
L'association des deux cylindres est équivalente à -1,12 (-0,75) 22°
RC= 1,50 -1,12 (-0,75)22° = 0,38 (-0,75)22
Sur le réfracteur on aura 0,50 (-0,75)20 ou 0,25 (-0,75)20°
4) La réfraction complémentaire est importante compte tenu de la compensation portée. Il faut donc
commander une nouvelle lentille.
Pour que l'axe de la compensation astigmate se place bien à 165° lorsque la lentille occupera sa position
sur l'œil, il faut commander une lentille +1,50 (-1,50)180°.
Paul JEAN
82
BTS 2006
PROBLEME I
Un journaliste âgé de 25 ans désire renouveler son équipement. Il porte constamment des lunettes et il
en est satisfait. Il vous explique que sans ses lunettes, sa vision semble correcte, mais il se plaint
rapidement d'avoir les yeux qui tirent et la vision qui se dédouble quand il travaille sur ordinateur ou
quand il conduit.
Au test du cadran de Parent, l'œil droit voit les directions 10-4 et 11-5 plus contrastées en vision de loin
et de près. Pour l'œil gauche, le test est vu uniforme en vision de loin et de près. La face + 0,50 S utilisée
en monoculaire ne modifie pas les acuités de chaque oeil.
Au test de Worth en vision de loin, le client perçoit 5 symboles.
b) Exposer et justifier vos hypothèses chiffrées sur l'amétropie de chaque œil. Vous
justifierez, à l'aide de schémas en vision de loin et de près, l'une des hypothèses possibles
pour l'œil droit.
c) Quelles sont vos conclusions à ce stade de l'examen sur la vision binoculaire de ce client
?
Vous effectuez la méthode du brouillard pour l'œil droit. Vous obtenez les résultats suivants:
Verre d'essai (δ) + 3,00 + 2,75 + 2,50 + 2,25 + 2,00 + 1,75 + 1,50
Acuité visuelle 1/10 1/9 1/6 5/10 7/10 10/10 10/10
Vous recherchez à l'aide, du réfracteur l'astigmatisme de l'œil droit avec la méthode du cylindre croisé
par retournement ± 0,25 δ. A la fin de l'examen monoculaire, vous trouvez
+ 2,00 (- 0,75)45° avec une acuité au loin de 12/10.
A la fin de l'examen monoculaire de l'œil gauche, vous trouvez + 1,75 (- 0,25)80° avec une acuité au loin
de 12/10.
Paul JEAN
83
Vous réalisez l'équilibre bioculaire sur ligne de lettres, à l'aide de la méthode des prismes dissociateurs.
Le relâchement d'accommodation donne les résultats suivants:
OD : + 2,00 (- 0,75)45° et OG : + 2,00 (- 0,25)80° avec une acuité binoculaire au loin de 12/10.
OD OG
Vergences des verres portés S + 2,00 (-0,75)45- +2,00
Ecart montage mm 28 33
Hauteur montage mm 20 20
Ecart pupillaire VL (mm) 28 28
Hauteur pupille (mm) 20 20
d) Comparer les réponses au test de Worth en vision de loin obtenues dans les trois cas
suivants
Avec les compensations théoriques dont les verres sont centrés en vision de
loin.
Avec les lunettes du client.
Sans compensation.
Vous souhaitez tester le troisième degré de la vision binoculaire du sujet portant sa compensation
habituelle , mais vous ne disposez pas d'un tel test. Vous avez la possibilité de modifier le test de Worth
existant qui est imprimé sur un carton noir.
6. Comment modifiez-vous le test ? Expliquer à l'aide d'un schéma du couple oculaire ce que
voit le client s'il possède ce troisième degré.
Paul JEAN
84
PROBLEME II
Un pianiste âgé de 55 ans s'adresse à vous pour un contrôle de sa compensation. Il porte uniquement un
équipement de vision de près qui le satisfait pour jouer du piano. En revanche, il est gêné pour l'étude de
ses partitions qu'il lit habituellement à 40 cm.
Après vérification, vous constatez qu'il est emmétrope.
Vous mesurez son parcours d'accommodation avec sa vision de près, qui s'étend de 36 à 80 cm.
Vous effectuez le test des cylindres croisés fixes en vision de près. Le sujet porte son équipement de
vision de près, il fixe une croix de Jackson située à 40cm.
PROBLEME III
Vous réalisez l'examen de vue d'un nouveau client qui désire essayer des lentilles de contact.
Vous trouvez pour chaque œil une compensation maximale convexe de - 4,50 (- 4,00)135°. Les verres
sont placés à 13 mm du sommet cornéen S.
Les rayons cornéens sont de 8,30 mm à 135° et 7,80 mm à 45°.
On donne Ncornée =1,377 et NLarmes = 1,336
D'après ces données, le fabricant vous envoie une lentille rigide torique interne supposée mince. Sa
vergence est de - 3,75 (- 2,25)135°, le rayon de courbure de la face antérieure est de 8,98 mm, et son
indice vaut 1,49.
Paul JEAN
85
d) Citer les avantages optiques pour ce nouveau client d'une compensation en système de
contact par rapport à la compensation lunette.
Paul JEAN
86
Corrigé BTS 2006
PROBLEME I
1) a) A travers le verre tenu à une vingtaine de centimètres devant l'œil, nous allons observer un point
objet . Nous déplaçons le verre perpendiculairement à la ligne œil objet et nous observons le
déplacement relatif de l'extériorisation du point objet. Si celle-ci se déplace en sens contraire du
déplacement du verre, le verre est le verre convexe + 0,50 δ; s'il se déplace dans le même sens, il
s'agit du verre - 0,50 δ.
Schémas justificatifs:
Extériorisation de T
Déplacement
apparent du point
objet T
b) En vision monoculaire droite, un face de + 0,50 δ ne modifie pas l'acuité. L'œil est donc
hyperope d'au moins 0,50 δ. Il répond au cadran de Parent en voyant les directions 10-4 et 11-5 plus
contrastées au loin et au près. Comme il est hypérope, cette direction doit être celle de la focale
avant (le test de Parent sollicite peu l'accommodation). Celle-ci est donc à 45°. L'axe du cylindre
négatif compensateur sera à 45°. L'acuité de l'œil étant de 10/10, cet astigmatisme ne doit pas
dépasser 1 δ.
Paul JEAN
87
T éloigné
T135 T45
L'œil ne fait pas un effort accommodatif suffisant pour ramener le cmd sur la rétine. La
direction de la focale avant est donc vue plus nette.
T vision de près
T135 T45
L'effort accommodatif a augmenté mais le cmd est toujours derrière la rétine. La direction de la focale
avant est vue plus nette.
L'œil gauche est lui aussi hypérope d'au moins 0,50 δ et s'il est astigmate cet astigmatisme doit être
faible (de l'ordre de 0,25 δ)
c) Le second degré de la vision binoculaire (la fusion) du client sans ses lunettes est perturbée par
une qualité d'image rétinienne gauche et droite différente. Ce client a en plus un problème
moteur puisqu'au test des points de Worth, il voit 5 symboles. On peut présumer que dans la
mesure où il est hypérope, il s'agit d'une ésophorie.
2) On remarque que l'œil droit n'obéit pas à la règle de Swaine. La sphère D0 est de 1,75 δ. L'œil droit
est donc hypérope de 1,75 δ .
Paul JEAN
88
0,50
Référence 0°
0,75
Cr
Cr 0,75
Référence 90°
0, 5
Paul JEAN
89
Quand cet axe est à 45°, l'astigmatisme résiduel est faible et ne doit pas pénaliser l'acuité. On peut
admettre que l'acuité de l'œil droit sera du même niveau que celle de l'œil gauche soit 12/10.
Quand l'axe est à 135°, l'astigmatisme résiduel est de 1,25 δ et l'acuité sera de l'ordre de 8/10.
4) Lors de la réalisation de l'équilibre bioculaire, il a fallu augmenter la sphère portée par l'œil
gauche de 0,25 δ en conservant la valeur de la sphère portée par l'œil droit. Lors de la phase
monoculaire, l'œil droit avait mieux relâché son accommodation que l'œil gauche qui avait
conservé une accommodation résiduelle de 0,25 δ supérieure à celle de l'œil droit.
CD PD PG CG
Sur le verre gauche dont la puissance est de 2,00δ, le décentrement est de 0,5 cm. En appliquant la
règle de Prentice, on en déduit que l'effet prismatique induit est de 1∆ base externe.
b) Le client étant satisfait avec sa compensation habituelle ce prisme de 1 ∆ base externe doit lui
être nécessaire pour compenser son ésophorie lors du test des points de Worth. Avec ses
compensations théoriques parfaitement centrées, il ne bénéficiera pas de l'effet prismatique et sur le
test de Worth, il lui restera une ésophorie résiduelle de 1 ∆ (le prisme a été déterminé à partir de ce
test).
Filtre vert
fG
T'G
T: point du rond
Ligne de regard dissocié œil gauche blanc de Worth
Filtre rouge
Compensation
Extériorisation gauche
T'G
Œil cyclope plan horizontal
Paul JEAN
90
Le client verra donc 5 points: 3 verts et 2 rouges. Les points rouges seront vus à droite du point vert bas.
c) Avec ses compensations habituelles, le sujet voit 4 symboles sur le test de Worth.
Couple oculaire dans le plan horizontal
Filtre vert
fG
T'G
T: point du rond
Ligne de regard dissocié œil gauche blanc de Worth
Filtre rouge
Compensation habituelle
Extériorisation gauche
fD fG T'D T'G Extériorisation droite
Paul JEAN
91
d) Avec ses compensations théoriques, le sujet voit 5 points sur le test de Worth. L'ésophorie
résiduelle étant de 1 ∆, les deux points du bas seront séparés par une distance faible.
Avec ses lunettes, il compense cette ésophorie résiduelle, il voit donc 4 points sur le test de
Worth.
Sans compensation, la fusion du sujet est perturbée par les qualités d'images rétiniennes
différentes pour l'œil droit et pour l'œil gauche. Il doit de plus accommoder puisqu'il est
hypérope. Du fait de la liaison accommodation convergence, son ésophorie doit augmenter. Au
test de Worth, il verra 5 points et les deux points du bas devraient être séparés par une distance
plus importante que lorsque le sujet porte ses compensations théoriques parfaitement centrées.
6) Il va falloir placer sur le test un segment rouge et un segment vert de façon à ce qu'ils soient vus
en diplopie croisée par le couple oculaire placé en position dissociée pour observer les points de
Worth. On les placera au dessus du point blanc du bas. On demandera au client de fixer le point
blanc.
TR TV
T'V
T'
TR
T
TV
T'
T'R
Plan d'extériorisation du
segment
Si le client possède le troisième degré de la vision binoculaire, en plus des 4 points du test de Worth, il
verra un segment blanc qui lui paraitra en avant du test de Worth
7) La compensation portée au point de vue dioptrique ne diffère de la compensation trouvée que pour
l'œil gauche. L'astigmatisme trouvé pour cet œil ne fait pas gagner en acuité, il n'est donc pas nécessaire
Paul JEAN
92
de modifier la compensation gauche puisque le client était satisfait par sa paire actuelle. Il faudra
reprendre les mêmes caractéristiques de montage, c'est à dire créer un décentrement sur l'œil gauche.
PROBLEME II
1) a) Le pianiste est emmétrope. Quand il porte sa compensation VP, son remotum est à 80 cm.
T1 à l'infini
T T'
Amise en jeu=0
=0
T au remotum avec VP → T1 à l' inf ini mise
enjeu
→ T' sur R '
VP oeil A
T se trouve donc au foyer objet du verre de vision de près. On en déduit la puissance du verre:
1
Add = = 1,25 δ .
0,8
b) Le proximum de l'œil équipé de la vision de près se trouve à 36 cm. L'œil accommode alors du
maximum.
PV P P'
Amise en jeu=Amax
oeil A =A
P mj → PV
max
1 1 1 1 1 1
− + = Add = Add + = 1,25 +
LP LPV LPV LP LPV − 0,36
1
LPV = −0,65m A max = − = 1,5 δ
LPV
Paul JEAN
93
1 1 1
C P Add
→
CL ⇒ − + = Add ⇒ LC P = − = −0,50 m
LC P LC L 1,25 + 0,75
← infini L
-0,80 -0,50
On constate qu'entre 1,33 et 0,80 m, la vision nette ne peut être confortable mais le sujet ne semble
pas avoir des besoins visuels importants pour cette zone. Par contre quand il étudie ses partitions à
40 cm, il se trouve hors du parcours de vision confortable VP et comme cette activité peut être
prolongée cela explique les gênes qu'il ressent.
Paul JEAN
94
Méridien à 0°
T
xH
TH1 T'H
Méridien à 90°
TV1
xV
T T'V
3) a) Le client aura une vision confortable au près pendant une durée prolongée si
l'accommodation apparente nécessaire ne dépasse pas la moitié de l'amplitude d'accommodation
apparente A max.
Add
T1 T T'
Amise en jeu=Amax/2
= max
T à 40 cm Add
→ T1 mj → T' sur R '
oeil A A /2
1 1 1 A
− + = Add − = max = 0,75 δ (oeil emmétrope)
LT LT1 LT1 2
1
Add = − − 0,75 = 1,75 δ
− 0,4
Paul JEAN
95
Avec une addition de 1,75 δ le client devrait voir les branches de la croix de Jackson
identiques.
-0,67m
-0,57m -0,31m
c) Ce client s'était satisfait jusqu'ici d'une compensation de vision de près. Avec l'évolution de
sa presbytie, si on lui propose une paire de vision de près unifocaux, il risque de ne plus être
totalement satisfait puisque qu'avec sa paire actuelle il se trouvait bien pour jouer au piano.
Avec son addition de 1,75 d , son remotum de vision de près risque de n'être pas suffisamment
éloigné pour cette activité. La solution la meilleure serait qu'il accepte d'acheter une paire de
lunettes équipée de verres de proximité ce qui lui permettrait d'avoir une profondeur de champ
beaucoup plus importante.
Dans son cas, le port de verres progressifs n'aurait que l'avantage pour lui de ne pas à avoir à
chercher ses lunettes de près lors d'un travail rapproché mais sa zone de vision de près serait
beaucoup moins grande qu'avec des verres de proximité. De même, en vision intermédiaire
pour jouer au piano, il n'aurait pas avec les progressifs le confort qu'il aura avec des verres de
proximité.
PROBLEME III
1 1 1 1
D S135 = = = = = −4,25 δ
SR 135 SL + LR 135 SL + 1 −3
− 13.10 +
1
D L135 − 4,5
1
D S 45 = = −7,65 δ
1
−3
− 13.10 +
− 8,5
Le système de contact compensateur serait: -4,25 ( -3,40)135°
Paul JEAN
96
N cornée − 1 1,377 − 1
D C 45 = = = 48,3 δ
R 45 7,8.10 −3
1,377 − 1
D C135 = = 45,4 δ
8,3.10 −3
L'astigmatisme cornéen est oblique et vaut 2,9 δ. Le cylindre négatif compensateur de cet astigmatisme
en S est ( -2,9)135°.
L'astigmatisme total est égal à la somme de l'astigmatisme cornéen et de l'astigmatisme interne. On en
déduit donc le cylindre compensateur de l'astigmatisme interne: (-0,5)135°
3) a) Si l'on utilise une LRPO sphérique, la lentille de larmes créée entre la face arrière de la lentille et
la cornée va compenser 90% de l'astigmatisme cornéen soit 2,6δ, il restera donc un astigmatisme
résiduel de 0,8 δ oblique qui risque de pénaliser l'acuité du client.
b) En utilisant une LRPO torique, on pourra obtenir une bonne compensation. La toricité cornéenne
étant importante, il faudra prendre une torique face interne pour stabiliser l'axe de la compensation
astigmate.
c) La LSH sphérique ne compense pas l'astigmatisme puisqu'elle épouse la forme de la cornée.
Cette solution est donc à rejeter.
d) Une LSH torique permet de compenser ce sujet, le seul problème sera la stabilisation de l'axe de
la compensation astigmate.
Paul JEAN
97
BTS 2007
Les réponses doivent être impérativement justifiées, la qualité de la rédaction sera prise en compte.
Problème 1
Vous recevez une cliente âgée de 63 ans qui souhaite un nouvel équipement. Vous effectuez une histoire
de cas dont les principaux éléments figurent dans le tableau ci-dessous.
Vous réalisez quelques tests préliminaires. Les réponses de la cliente non compensée sont les suivantes
Acuités brutes OD VL =1/10
Paul JEAN
98
A 40 cm, VP = 6/10
OG VL = 5/10
A40cm,VP<1/10
ODG VL = 5/10
A 40 cm, VP = 6/10
3-1) Avec un trou sténopéïque placé devant l'œil droit compensé, l'acuité de loin chute. Quel est
dans ce cas l'intérêt de ce test ? Que peut-on en déduire dans ce cas ? Aucun schéma demandé
Après la détermination des compensations monoculaires, vous poursuivez l'examen de vue de vision de
loin, en utilisant un test duochrome polarisé, les deux yeux étant munis d'analyseurs croisés.
Vous mesurez la vergence des verres progressifs de la cliente et vérifiez leur centrage.
Vous constatez que les compensations de vision de loin sont les mêmes que celles que vous avez
trouvées. Les verres sont bien centrés. La gravure n'est plus lisible, mais vous délimitez un parcours de
vision nette de près avec cet équipement situé entre 45 cm et 36 cm (distances mesurées par rapport au
plan des verres).
5-1) Quelle est la valeur de l'addition des verres progressifs ? Quelle est la valeur de l'amplitude
d'accommodation apparente maximum de la cliente ?
5-2) Quelle addition proposez-vous pour une vision confortable à 37 cm d'après ces résultats ?
Paul JEAN
99
5-3) Quel sera le parcours apparent de vision de près avec cette addition ? Schéma coté exigé
La cliente est munie de ses verres unifocaux parfaitement centrés pour la vision de près.
Vous placez une baguette de Maddox rouge (stries verticales) devant POD. Vous lui présentez un point
lumineux à 40 cm. La cliente voit la droite rouge horizontale confondue avec le point lumineux.
Vous réitérer le test précédent, la cliente étant munie de ses verres progressifs.
La cliente vous dit maintenant que la droite rouge horizontale est extériorisée au-dessus du point
lumineux.
8) Quelle(s) solution(s) optique(s) pouvez-vous proposer à votre cliente afin d'améliorer son
confort avec un équipement en verres progressifs ?
Problème 2
Un étudiant âgé de 22 ans, élève ingénieur en sciences géographiques, souhaiterait être équipé en
lentilles, solution qui lui a été conseillée afin d'améliorer sa perception du relief.
Il a des lunettes depuis une quinzaine d'années et son dernier équipement date de deux ans. Il vous dit ne
jamais avoir eu une vision satisfaisante avec ses lunettes.
Actuellement, il ne les porte que pour étudier et pour regarder la télévision.
A la fin de l'examen de vue de cet étudiant, vous trouvez les compensations théoriques suivantes :
OD + 0,75 VL = 14/10
OG + 1,25 (- 1,50) axe à 155° VL = 14/10
La distance verre-oeil (LH) est de 15 mm.
Vous avez utilisé le test mires-chevrons pour déterminer le cylindre compensateur de 1'œil gauche.
Celui-ci est muni d'une sphère de +1,50δ.
1-1) Représenter les sections méridiennes de l'œil gauche justifiant l'allure de la tache de diffusion
rétinienne d'un point objet éloigné sur l'axe optique, l'œil étant muni de la sphère de +1,50 δ.
1-2) Pour quelle raison faut-il placer l'œil gauche en situation d'astigmatisme myopique avant
d'utiliser ce test ?
1-3) Comment a répondu le client lorsque vous lui avez présenté le test en position initiale
(bissectrice des chevrons verticale) ? Représenter le test tel qu'il est perçu par le client.
1-4) Faire un schéma du test tel qu'il était orienté à la fin de la recherche de l'orientation de l'axe
du cylindre.
2-1) Faire un schéma, annoté et légendé, en vue de face, représentant l'extériorisation du segment
vertical AEBE par chaque œil. Justifier l'effet grossissant des verres à l'aide des sections
méridiennes de l'œil gauche.
Paul JEAN
100
2-3) A quelle condition doit répondre le seuil stéréoscopique (εs) du sujet pour que le phénomène
spatial soit perçu ?
Le client vous explique que lorsqu'il réalise certains travaux cartographiques, il utilise un système
optique binoculaire équipé d'analyseurs croisés qui permet de voir en relief la photographie du paysage
étudié afin d'y repérer les points importants qui seront ensuite reportés sur la carte.
Vous comprenez que le principe de reconstitution du relief à partir de dessins plans polarisés utilisé en
cartographie est le même que celui des tests stéréoscopiques que vous avez utilisé pendant vos études.
3-1) Expliquer ce principe à partir d'un schéma du couple oculaire, en prenant l'exemple de la
disparité croisée.
Pour tester son sens stéréoscopique, vous lui proposez le test polarisé suivant à 5 m. Le cercle
est vu par les deux yeux. Les étoiles et les triangles sont polarisés.
Les deux étoiles sont distantes de 15 mm, les deux triangles sont distants de 12
mm.
A 40 cm sur le test des points de Wirt, il ne détecte le relief que jusqu'au test n°5 correspondant à une
acuité de 100".
3-2) Calculer la disparité angulaire correspondant à chacun des deux éléments du test
stéréoscopique de vision de loin. Conclure sur l'acuité stéréoscopique en vision de loin et de près
du couple oculaire compensé en lunettes.
Vous mesurez pour les deux yeux un diamètre cornéen de 11,5 mm. La kératométrie donne pour POD :
cornée sphérique, et pour l'OG : K = 8,10 mm à 155° et K' = 7,80 mm à 65°.
4-3) Conclure sur l'astigmatisme interne de chaque œil et préciser leur nature.
5-1) Déterminer la formule compensatrice du ménisque de larmes pour l'œil gauche (nlarmes
=1,336).
Paul JEAN
101
Vous constatez au biomicroscope que cette lentille d'essai est trop mobile et se décentre vers le bas. Le
laboratoire vous envoie pour l'œil gauche une nouvelle lentille d'essai dont les paramètres sont: Dk
=149. 10-11 unités Fatt / ∅T = 9,80 mm / ro = 8,00 mm / D'f= 0,00.
6-2) Sachant que la mobilité et le centrage de cette lentille sont satisfaisants, préciser les nouveaux
paramètres de commande.
Les acuités visuelles sont bonnes de loin comme de près. Les acuités stéréoscopiques du sujet équipé en
lentilles sont meilleures que celles obtenues précédemment avec l'équipement en lunettes.
7-1) Expliquer pourquoi la vision du relief de l'étudiant s'améliore avec les lentilles ?
7-2) Quelle solution proposez-vous à votre client pour soulager ses plaintes ?
Paul JEAN
102
Corrigé BTS 2007
1 - Cette cliente ne supporte pas ses verres progressifs uniquement en vision de près alors qu’elle voit
bien avec ses unifocaux. Cette plainte est typique des sujets forts anisométropes, la différence de
compensation des deux yeux induisant une hyperphorie importante en vision de près (due à la
différences des effets prismatiques sur les deux yeux). Ceci est confirmé par son ordonnance récente qui
montre une anisométropie de 3,75 δ.
Elle n’a porté des lunettes qu’à partir de 51 ans ce qui s’explique en fonction de sa compensation
récente, elle devait avoir une vision bascule œil droit pour la VP et œil gauche pour la VL.
La présence d’une cicatrice sur l’œil droit peut entraîner une amblyopie organique de cet œil.
On peut aussi envisager un problème de montage des verres progressifs (centrage) et/ou une addition
trop forte.
2 - Œil droit
L’œil droit est myope (VP>VL) astigmate (répond au test de Parent). Son acuité VP est limitée à 6/10
par l’astigmatisme et/ou une amblyopie organique.
En appliquant la règle de Swaine, son acuité VL étant de 1/10, on détermine la sphère D0 de meilleure
acuité : D0 = -2,50δ.
Elle voit la direction 9-3 nette à partir de 50 cm, on en déduit la sphère de sa compensation :
DL = -2,00δ.
Ceci nous conduit à estimer l’astigmatisme à environ 1,00δ ce qui signifierait que l’acuité est aussi
limitée par une amblyopie.
La direction 9-3 est celle de la focale arrière, l’axe du cylindre négatif compensateur est donc à 90°.
Compensation œil droit estimée : - 2,00 (-1,00)90°
Œil gauche
L’œil gauche a son acuité au loin limitée par son hypéropie. Au près, la personne âgée de 63 ans ne peut
plus accommoder. Elle voit le Cadran de Parent uniforme au loin alors qu’elle est en situation
hypéropique, on peut donc penser que l’astigmatisme de cet œil est faible .
Avec un verre de +1,00, cet œil a une acuité de 12/10. On peut estimer son hypéropie à environ 1,00δ.
Compensation estimée œil gauche : + 1,00δ.
On constate qu’en vision binoculaire elle utilise l’œil gauche pour voir au loin et l’œil droit pour voir au
près.
3-1 L’acuité de l’œil droit étant inférieure à celle de l’œil gauche, le test du trou sténopéïque permet de
faire la différence entre une erreur dans la détermination de la réfraction et une amblyopie.
Comme l’acuité visuelle chute avec le trou sténopéïque, il y a présence d’une amblyopie organique ( En
cas d’erreur de réfraction, l’AV aurait augmenté et en cas d’amblyopie fonctionnelle elle serait restée
identique).
3-2 En cas d’erreur de réfraction, il se forme pour chaque point objet une tache de diffusion sur la rétine
dont le diamètre dépend de celui de la pupille d’entrée. En plaçant le trou sténopéïque, on diminue
artificiellement la pupille d’entrée donc le diamètre de la tache de diffusion. L’image rétinienne devient
plus nette et l’acuité visuelle augmente.
4-1 On utilise le test duochrome polarisé dans le but de réaliser un équilibre bioculaire afin de faciliter la
fusion.
4-2 Cette personne présentant une anisoacuité marquée à la fin des réfractions monoculaires, le test
duochrome polarisé est le seul approprié (il ne fait pas appel à l’acuité mais à l’aberration chromatique
et permet de réaliser une mise au foyer).
Paul JEAN
103
5-1
DL
RL à l’∝
Œil parfaitement compensé
0
RP à 45 cm Pp à 36 cm
Add
A =0 1 1
R P Add
→
R L à l' ∞ D→
L
R Oeil
→ R ' ⇒ Add = − =− = 2,25δ
LR L − 0,45
1 1 1 1
A L max = − = − = −2,25 + 2,75 = 0,50δ
LR P LPP − 0,45 − 0,36
L’addition des verres progressifs est 2,25δ et l’amplitude d’accommodation apparente est de 0,50 δ.
1 1 1
− = Add ⇒ Add = −0,25 − = 2,50δ
LC L LC P − 0,37
Pour une vision confortable à 37 cm, on proposera une addition de 2,50δ.
RP CP PP
Parcours apparent de vision
nette avec l’addition 2,50δ
6 - La cliente voit la droite rouge horizontale (extériorisation droite du point lumineux) sur le point
lumineux (extériorisation gauche).
Paul JEAN
104
Œil cyclope vu dans le plan vertical :
Plan vertical
Extériorisation droite de T
fD fG T'G T'D
Maddox
Q’D Ligne regard dissocié OD
T’D f’D
Point lumineux T à 40cm
Compensation
VP
Compensation
VP
Les axes visuels de l’œil droit et de l’œil gauche sont dans le même plan horizontal, la cliente est
orthophore dans le plan vertical.
7 - La cliente voyant l’extériorisation droite au dessus de l’extériorisation gauche répond comme si elle
était hyperphore G/D. Or le test précédent nous a montré qu’elle était orthophore dans le plan vertical.
Cette réponse est due à la différence des effets prismatiques des deux verres dans le plan vertical.
Puissances VP dans le plan vertical : OD +0,50δ OG : + 3,75δ
Schéma de la paire de lunettes vue par l’opticien : (nous supposons que la ligne de regard coupe le verre
14 mm en dessous du centre optique)
CD CG
14mm
PD PG
A l’aide de la règle de Prentice, on peut calculer l’effet prismatique induit en VP par chaque verre :
OD 0,5 × 1,4 = 0,70 ∆ base supérieure
OG 3,75 × 1,4 = 5,25 ∆ base supérieure
Paul JEAN
105
Effet prismatique résultant pour le couple oculaire : 5,25-0,70 = 4,5∆ base supérieure sur OG.
Expliquons la réponse de la cliente en faisant le schéma du couple oculaire :
Plan vertical {Q’D, T}
Maddox
Q’D LRD(OD)
T’D f’D
Point lumineux T éloigné
Compensation
théorique
Compensation
théorique
Plan vertical
Q’D Q’G
Extériorisation gauche de T
Du fait de l’effet prismatique, la cliente voit la droite rouge au dessus du point et répond donc comme
une hyperphore G/D
Paul JEAN
106
PROBLEME II
1-1 L’œil gauche portant un verre de +1,50 δ se trouve en situation myopique de 0,25 δ dans le
méridien à 155° et de 1,75 δ dans le méridien à 65°.
Sections méridiennes de l’œil gauche :
Méridien à 65° R
PE PS
Tache de diffusion de T
T éloigné
65°
T’65 155°
Méridien à 155° R
PE PS
Extériorisation de T
65°
T éloigné 155°
T’155
1 - 2 On place le sujet en situation myopique pour être certain que la direction vue la plus contrastée
correspond à l’orientation de la focale arrière. Si on ne plaçait pas le verre de 1,50 δ, il pourrait
accommoder pour voir plus contrastée l’une ou l’autre des directions.
1-3 Chaque point du test est extériorisé comme une ellipse à grand axe orienté à 65°.
Paul JEAN
107
1 - 4 On tourne le test dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (côté des chevrons le plus net vers
côté des chevrons le plus flou) jusqu’au moment où les deux côtés des chevrons sont vus identiques. La
bissectrice des chevrons est alors perpendiculaire à l’axe de la compensation en cylindre négatif.
65°
BL65
BL155
0° Inverse TABO AL
BL155
+1,25δ [H][H’]
[R’]
B’155
BL65
BE65
B155
B65
B’65
BE155
AEG BL155
AL
L’extériorisation gauche du segment aura décliné vers l’axe de la compensation en cylindre négatif.
Extériorisation droite du segment: L’œil droit est sphérique hypérope de 0,75δ. L’extériorisation droite
sera verticale et un peu plus grande que le segment (grandissement d’environ 1,2%).
BL
BED
AED
AL
f’D B’D
Ligne de regard OD
BEG
BE
BL BED ε
Ligne de regard OG
f’G
B’G
Le point BL sera théoriquement extériorisé (en BE) en avant du plan contenant le segment ALBL. Le
segment sera donc vu incliné vers le sujet.
Paul JEAN
109
2 - 3 Pour que ce phénomène spatial soit perçu, il faut que l’acuité stéréoscopique du sujet εS soit plus
petite que la disparité ε des extériorisations du point BL.
3- 1 Soient TD et TG les images d’un point T sur les photos vues par l’œil droit et par l’œil gauche. C est
le point de fixation.
T’D
f’D
Ligne de regard OD
TG
Analyseurs
T
C ε
TD
Ligne de regard OG
f’G
T’G
TEG
T’D
f’D f’G
ε
T’G
TED
Si ε est supérieur au seuil de diplopie εD, il n’y aura pas fusion des deux images.
Si εS(acuité stéréoscopique du sujet)< ε <εD, il y aura fusion en avant du plan des photos.
Si εS(acuité stéréoscopique du sujet)> ε, il y aura fusion mais dans le plan des deux photos, il n’y aura
pas d’impression de relief.
Paul JEAN
110
En VP son acuité stéréoscopique est de 100’’. Cette acuité est un peu faible car la stéréoscopie est
considérée comme correcte pour 40’’.
En VL on ne peut pas conclure sur la qualité de la stéréoscopie puisque le test manque de précision.
4- 1 Compensation parfaite en S :
A =0
R L (à l' inf ini) D→
L
R (en F' L ) Oeil
→ R '
A =0
R L (à l' inf ini) →
DS
R (en F'S ) Oeil
→ R '
8,10mm 7,80mm
8,10mm 8,10mm
1 1 1 1
D LARMES65 = (n LARMES − 1) − = (1,336 − 1) −3
− = −1,6δ
−3
r0 K ' 8,1.10 7,8.10
Dans le méridien à155°, la puissance du ménisque de larmes est nulle : DLARMES155 = 0
plan (-1,60)155°
Paul JEAN
111
+1,27 (-1,52)155 = DLRPG+ plan (-1,60)155
DLRPG = +1,27 (+0,08)155
La LRPG est sphérique et sa puissance est normalisée. On choisira donc pour la commande une
puissance de +1,25δ.
Paramètres de commande : ∅T = 9,80 mm r0 = 8,10 mm D = +1,25 δ
6 - 2 Pour obtenir une bonne compensation, il suffit donc de donner à la LRPG la puissance qui
manquait.
Paramètres de commande : ∅T = 9,80 mm r0 = 8,00 mm Df’ = +0,75 δ
7 - 1 La distance compensation œil est plus faible en lentilles qu’en verre de lunettes. L’effet de
déclinaison induit par la compensation astigmate va donc beaucoup diminuer. L’acuité stéréoscopique
du sujet va augmenter.
Paul JEAN
112
BTS 2008
Les réponses doivent être impérativement justifiées
La qualité de la rédaction sera prise en compte
Problème 1
Vous recevez un client âgé de 36 ans qui souhaite un nouvel équipement. Vous effectuez un bilan visuel
dont les principaux éléments figurent dans les tableaux ci-dessous.
NOM: M. DURANT
Prénom : Martin
État civil :
Profession : Enseignant
Age: 36 ans
Santé oculaire du
Rien de particulier à signaler
patient :
Santé Générale du
Pas de traitement
patient :
Santé oculaire et
Pas d'antécédent pathologique particulier
générale familiale :
Lit beaucoup
Besoins visuels :
Travaille longtemps le soir sur ordinateur portable
OD : +3,50 (-0,75)80°
Compensations
OG : +3,00
portées :
Équipement datant d’au moins 5 ans.
Devant OD VL : 2,5/10
Ajout de +2,00 δ
Devant OG VL : 2,5/10
Paul JEAN
113
Paul JEAN
114
Phories dissociées :
Baguette de maddox rouge VL VP à 40 cm
placée devant OD
Test de Mallett VL VP à 40 cm
Addition binoculaire
+1,00δ
Paul JEAN
115
Histoire de cas
1. Au vu des compensations portées, quels peuvent être les principaux facteurs responsables
des plaintes du sujet ?
Tests préliminaires
2. Compte tenu des réponses du sujet aux tests préliminaires, quelles hypothèses pouvez-
vous formuler sur les compensations portées ?
3. Interpréter les observations faites au test du masquage unilatéral. Aucun schéma n'est
demandé.
Vérifications monoculaires OD
4. Représenter par des schémas les positions du cylindre croisé +/- 0,25 S, lors de la
vérification de l'axe. L'œil droit portait alors +3,75(-0,75)80°. Préciser la position de
meilleure acuité.
5. Justifier la différence d'acuités en déterminant les formules des compensations portées
dans les deux positions des cylindres croisés. La méthode graphique est exigée. (Échelle :
4cm ⇔ 1δ)
Équilibre bioculaire
6.Quel est le but du test effectué ?
7. Indiquer l'orientation des analyseurs portés par le couple oculaire. Justifier la réponse.
8. Quelles sont les valeurs des compensations placées devant chaque oeil à la fin de ce test ?
Test de vision stéréoscopique
9. A l'aide d'un schéma du couple oculaire en vue de dessus, expliquer pourquoi le sujet
perçoit le trait du bas en avant du plan.
10. Encadrer son acuité stéréoscopique. Donner sans la démontrer la formule utilisée. Que
pouvez-vous en conclure ?
Hétérophories dissociées
11. Représenter la perception du sujet en vision de loin avant l'introduction du prisme de
réalignement (1'œil droit étant muni de la baguette de Maddox). Justifier la réponse par un
schéma du couple oculaire et de l'œil cyclope.
Test de Mallett
12. Qu'avez-vous mis en évidence, sur ce test en vision de loin et de près ? Aucun schéma
n'est demandé.
13. Expliquer l'incidence du port de l'addition d'une dioptrie sur la réponse du sujet.
Décision optométrique
14. Quelles formules compensatrices allez-vous proposer pour la vision de loin et la vision de
près ? Justifier la réponse. Quel type d'équipement lunettes pourriez-vous préconiser ?
Justifier la réponse.
15. Si votre client préférait un équipement en lentilles de contact, quelles . incidences
aurait-il sur la vision binoculaire au près ? Justifier.
Problème 2
En octobre 2002, un client étudiant en droit âgé de 22 ans est venu dans votre magasin. Il souhaitait être
équipé en lentilles de contact. A cette époque, il jouait au rugby très régulièrement et ne portait ses
Paul JEAN
116
lunettes qu'à la faculté. Sa visite a été motivée par des plaintes de vision floue au loin lorsqu'il était en
cours et qu'il jouait au rugby.
Vous aviez alors recherché sa fiche client. Les informations relevées étaient les suivantes r Date de la
première prescription : septembre 2001
OD -0,25 VLOD = 12/10
OG - 0,25 (-0,50)10° VLOG = 12/10 VLODG = 14/10
Après une mesure à l'autokératoréfractomètre effectuée au cours de cette visite (octobre 2002), vous
aviez édité le ticket suivant :
Après vérification subjective des compensations trouvées à l'autokératoréfractomètre, vous aviez obtenu
les compensations théoriques suivantes :
OD - 0,75 VLOD = 12/10
OG - 0,75 (-0,50)15° VLOG =12/10 VLODG = 14/10
L'état du segment antérieur et le bilan lacrymal de chaque œil ne montraient aucune contreindication au
port de lentilles. Vous aviez alors décidé d'adapter ce jeune homme en lentilles silicone-hydrogel à
renouvellement mensuel.
1.1- Définir le matériau silicone hydrogel. .
1.2- Quels sont les avantages des lentilles en silicone-hydrogel par rapport aux lentilles
souples hydrophiles ?
A partir des données lues sur le ticket de l'autokératoréfractomètre :
Paul JEAN
117
Votre choix s'était alors porté vers une adaptation en lentilles sphériques dont les paramètres disponibles
étaient les suivants
F'v:-12,00 à-6,50δ par 0,50
- 6,00 à + 6,00 δ par 0,25
ΦT = 14,40 mm
Règle d'adaptation: K < 7,60 mm ro = 8,40mm
K ≥ 7,60 mm ro = 8,60 mm
Il revient vous voir en mai 2008. II vous signale la présence d'un kératocône évolutif sur 1'œil gauche
dont le suivi est assuré dans une clinique spécialisée en ophtalmologie. Il est équipé en LRPG
sphériques depuis deux ans. Il souhaite un renouvellement de ses lentilles ainsi que de ses lunettes qu'il
porte occasionnellement.
Le acuités relevées en vision de loin et de près, avec ses lentilles sont de 12/10 pour l'oeil droit et de
9/10 pour l'œil gauche.
4- A partir de ces nouvelles données, quelles sont celles qui auraient pu vous faire suspecter
la présence d'un kératocône sur l'œil gauche ?
5- Justifier le choix d'un équipement en LRPG plutôt qu'en lentilles souples dans le cas
précis d'un kératocône.
Paul JEAN
118
6- Quel(s) problème(s) va poser une adaptation en LRPG sphérique classique sachant que le
cône est décentré ? Existe-t-il des solutions plus adaptées ?
Paul JEAN
119
Problème 1 :
1 . Le sujet ressent un inconfort avec ses lunettes en vision de près. Il est fortement hypérope et légèrement astigmate
sur son œil droit. Cet inconfort peut-être du :
- à une compensation insuffisante de l’hypéropie qui l’oblige à accommoder trop fortement en vision de près
compte tenu de son âge de 36 ans.
- à une mauvaise compensation de l’astigmatisme sur un ou les deux yeux. En vision de près, le travail de
décodification est important et si l’astigmatisme n’est pas bien compensé, la qualité d’image est légèrement
dégradée et rend ce travail de décodification pénible.
- à un mauvais équilibre bioculaire qui rend la fusion plus difficile.
Les maux de tête peuvent s’expliquer par une mauvaise compensation de l’astigmatisme et /ou un mauvais
équilibre bioculaire qui rendent le processus de fusion plus difficile.
Le fait que le client ajoute qu’il a l’impression de voir double en fin de journée nous fait suspecter un problème
d’hétérophorie qu’il peut compenser quand il n’est pas trop fatigué mais qui aurait tendance à décompenser après
un travail prolongé. Cette hétérophorie expliquerait aussi les maux de tête et l’inconfort de près.
2 . Nous constatons qu’avec ses lunettes son acuité œil gauche est inférieure à celle de l’œil droit et qu’avec cet
œil gauche, il voit la direction 10/4 plus noire au cadran de Parent. L’astigmatisme sur son œil gauche n’est pas
compensé par sa paire de lunettes actuelles. Il doit être inférieur ou égal à 1 δ puisque son acuité est de 10/10 et
son axe doit être aux environs de 120° (perpendiculaire à la direction 10/4 qui est la direction de la focale arrière
puisqu’on a fait ce test avec un ajout de + 1,50 δ). L’astigmatisme sur l’œil droit semble bien compensé.
Avec un ajout de + 2,00 δ, l’acuité est encore de 2,5/10 ce qui montre que sur ces lunettes actuelles, l’hypéropie
est sous compensée. En appliquant la règle de Swaine, on peut estimer cette sous compensation à 1,00 δ (avec
+2,00, il est en situation myopique de 1/4V = ¼*0.25 = 1δ).
Le fait que l’on observe au masquage unilatéral un mouvement naso-temporal montre que ce sujet est ésophore. Il
l’est beaucoup plus en vision de près qu’en vision de loin.
4 . Vérifications monoculaires OD :
80° 80°
Position 1
Position 2
+ -
- +
- +
+ -
Direction du manche du
Paul JEAN
cylindre croisé
120
L’axe trouvé pour la compensation de l’astigmatisme de l’œil droit en fin de recherche est 85°. Le sujet répondra
donc qu’il voit mieux dans la position 2 puisque l’on doit tourner l’axe de la compensation et le manche du CC
vers l’axe négatif du CC dans la position de meilleure acuité.
C1
2θ 2ϕ
Référence : 125°
Pour la position 2 :
2θ Référence : 35°
2ϕ
C2
.
CP2 = + 3,75 ( -0,75 )80° + 0,25 ( -0,50 ) 125°
CP2 = + 3,00 ( +0,75 )170° -0,25 ( +0,50 ) 35°
CP2 = +2,75 ( + 0,75 ) 170 ( + 0,50 ) 35°
Recherche de l’association : ( +0,75 ) 170° (+ 0,50) 35°
Dans les deux cas la compensation portée a même valeur de sphère et de cylindre. Par contre, dans la position 2
l’axe du cylindre de la compensation portée est plus proche de l’axe vrai que dans la position 1, son acuité sera
donc meilleure dans cette position 2
6 . Le but du test d’équilibre bioculaire est d’obtenir une même qualité d’image rétinienne sur les deux yeux pour
faciliter le processus de fusion .
Paul JEAN
121
7 . L’œil droit voit la ligne du haut polarisée à 90°. L’analyseur placé devant l’œil droit doit donc avoir son axe de
polarisation à 90° pour laisser passer la lumière de la ligne du haut polarisée à 90°. Il arrête la lumière provenant
de la ligne du bas qui est elle polarisée perpendiculairement.
L’analyseur placé devant l’œil gauche doit avoir son axe de polarisation à 0°.
c O d
O
Horizontale
c d
filtres
anaglyphes
Compensations
d' c'
O' O'
f'G f'D
Lors du processus de fusion, le trait sera vu unique de couleur blanche et en avant du plan du test.
10 . Le sujet voit le trait du haut correspondant à la plus petite disparité dans le plan du test. Son acuité
stéréoscopique est donc inférieure à la disparité de ce test. Par contre il voit le test de droite en avant son acuité
stéréoscopique est donc supérieure.
disparité du test du haut : ε1 = 3.10-3/5=0,6.10-3 rad = 2’
disparité du test de droite : ε2= 510-3/5=110-3 rad = 3,4’
A l’aide de ce test, on peut donc encadrer l’acuité stéréoscopique :
2’< εS ≤3,4’
Paul JEAN
122
Cette acuité stéréoscopique peut être considérée comme mauvaise car supérieure à 1’ . La moyenne statistique est
de l’ordre de 20’’.
11 . Hétérophories dissociées :
Le couple oculaire est ésophore. En position dissociée, il converge trop.
Compensation
T’G Q’G
fG
Ligne regard dissocié Œil Gauche
T’D Q’D
fD
Filtre de Maddox
Couple oculaire vue de dessus
Il fixe un point lumineux blanc éloigné. L’œil gauche qui ne porte que sa compensation verra ce point blanc et sera
l’œil fixateur. L’œil droit devant lequel sont placés sa compensation et le Maddox rouge extériorisera le point sous
forme d’une droite rouge verticale.
12 . Test de Mallett :
A l’aide du test de Mallett, on met en évidence une disparité de fixation.
On constate qu’en vision de loin, le couple oculaire ne présente pas de disparité de fixation.
En vision de près, il présente une ésodisparité de fixation. Le réalignement est obtenu avec un prisme de 1 ∆.
Paul JEAN
123
13 . Addition de 1δ
On a vu qu’en vision de près, le sujet est ésophore de 6 ∆ et qu’au test de Mallett, il présente une ésodisparité
compensée par un prisme de 1 ∆. Avec une addition de 1δ, on constate au test de Mallett qu’il ne présente plus
cette ésodisparité au près. Du fait de l’addition, l’accommodation mise en jeu pour lire au près diminue de 1 δ.
Compte tenu de la liaison accommodation convergence, la convergence accommodative va se trouver elle aussi
diminuée ce qui entraîne une diminution de l’ésophorie qui est suffisante pour que le sujet la compense
parfaitement (plus d’ésodisparité).
15 . Les lunettes étant supposées centrées pour la vision de loin, quand il regarde au près la ligne de regard coupe
le verre dans le plan horizontal environ 2mm vers le côté nasal (et 12 mm vers le bas).
Œil droit
En vision de près les lunettes créent donc un effet prismatique d’environ 3,75*0,2=0,75 ∆ base externe sur chaque
œil soit au total 1,5∆ base externe. Ceci a pour effet d’augmenter la demande en convergence du couple oculaire
(et donc de diminuer apparemment l’ésophorie de 1,5 ∆).
Avec des lentilles, celles-ci tournent avec l’œil et la demande en convergence sera inférieure de 1,5 ∆ à ce qu’elle
était avec des lunettes. Il devra donc faire un effort supplémentaire de compensation de l’ésophorie ce qui peut lui
poser problème. Par contre, avec ses lentilles, l’accommodation nécessaire sera un peu plus faible qu’avec les
lunettes. La convergence accommodative sera donc plus faible ce qui va dans le sens d’une amélioration de sa
situation au point de vue de l’ésophorie
Par contre avec ses lentilles, il aura un champ de regard plus grand et au point de vue esthétique il n’y aura plus
l’effet « gros yeux .
1.1 - Le matériau silicone hydrogel associe une matrice à base de silicone pour une bonne transmission
de l’oxygène avec des hydrogels pour obtenir une bonne hydrophile et une élasticité satisfaisante. Les
silicones étant hydrophobes, les lentilles sont traitées par une couche superficielle permettant une
meilleure mouillabilité.
1.2 - Ils permettent d’obtenir des lentilles ayant un Dk/e de l’ordre de 150 avec une hydratation voisine
de 40% alors qu’avec les lentilles hydrogels classiques, pour augmenter le Dk du matériau, il fallait
augmenter l’hydrophilie. Les lentilles silicone hydrogel sont moins souples que les lentilles hydrogel ce
Paul JEAN
124
qui pose un léger problème lors de la première adaptation mais favorise la manipulation. Du fait de la
grande perméabilité à l’oxygène, ces lentilles peuvent être à port permanent.
2.2 - La toricité cornéenne de l’œil droit est de 0,18 mm. L’astigmatisme de la face avant de la cornée
peut donc être estimé à 0,7 × 1,8 = 1,26 δ direct. L’astigmatisme de l’œil étant nul son astigmatisme
interne doit être d’environ 1,2 δ inverse.
Pour l’œil gauche : toricité cornéenne de 0,19 mm soit un astigmatisme direct de la face avant de la
cornée de 0,7 × 1,9 = 1,33 δ et un astigmatisme total de 0,50 direct. L’astigmatisme interne est inverse
d’environ 0,8 δ.
3 - Œil droit :
La vergence du verre correcteur en L étant faible -0,75, la vergence de la lentille aura même valeur. On
choisira une lentille de -0,75 δ r0 = 8,60 mm ΦT =14,40 mm.
Œil gauche :
Dans les deux méridiens les vergences correctrices des verres sont faibles ( -0,75 et -1,25) et seront donc
identiques pour la compensation lentille. La lentille étant une lentille sphérique, on choisira une
vergence de -1,00 δ r0 = 8,60 mm ΦT =14,40 mm.
4 - Chez un sujet de cet âge, l’astigmatisme évolue peu avec le temps. Or depuis sa première visite en
2002 on constate pour son œil gauche une très forte augmentation de l’astigmatisme. Ceci doit faire
penser à la possibilité d’un kératocône.
5 - La compensation optique apportée par un équipement LRPG est due à la lentille et à la lentille de
larmes formée entre la cornée et la face arrière de la lentille. Cette lentille de larmes va compenser la
majorité de l’astigmatisme du au kératocône.
La lentille souple qui épouse la forme de la cornée devrait être une lentille torique ce qui poserait de
gros problèmes de stabilité de l’axe de la compensation astigmate.
6 - Avec un kératocône décentré, la tenue sur l’œil d’une LRPG classique sera très mauvaise.
Une des solutions possibles est de commander une lentille LRPG à grand diamètre (12 à 14 mm) avec
une grande zone optique. L'autre solution proposée par certains laboratoires est la réalisation d’une
LRPG à zone optique décentrée.
Paul JEAN