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TECHNIQUES DE

CONSTUCTION:
AIRE ARABO-
MUSULMANE
INTRODUCTION
Le choix d'un matériau et de la technique de L’adobe La brique cuite
Le pisée
construction dépend de plusieurs de facteurs :
la région où l'édifice est construit, l'accessibilité
du matériau, son coût, sa destination…
MATERIAUX ET TECHNIQUES DE CONSTRUCTION
La venue des musulmans en Afrique du nord a
fait évolué l’architecture et les techniques de
construction. A l’époque romaine on utilisait
surtout pour les édifices publics la pierre de
taillée. A l’époque musulmane on a utilisé le
moellon, la brique, et à partir du XIe siècle la
technique du pisé va connaitre une utilisation
Le moellon
généralisée
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• Le pisé est un mode de construction en terre crue, comme
l'adobe ou la bauge. On le met en œuvre dans des coffrages
appelés banches. La terre est idéalement graveleuse et
argileuse, mais on trouve souvent des constructions en pisé
réalisées avec des terres fines.
• Le pisé est une technique ancienne, qui a connu un regain

Le pisé d'intérêt dans le monde occidental ,en France, en Suisse, et


également en Maroc; notamment dans le sud, pour la
construction des Kasbah, du type de celle très connue de
Ait-ben-Haddou, car il permet de se protéger des fortes
(mélange de terre, de chaux et de chamotte
(argile cuite pilée) ou de petits cailloux. Pressé chaleurs fréquentes dans la région.
entre deux planches de bois (encaissement), ce
matériau est utilisé principalement pour les
habitations)

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• La technique d'élaboration de l'adobe et son usage sont étendus à
l'ensemble du globe, se retrouvant dans de nombreuses cultures qui
n'ont jamais été mises en contact.
• Anatolie: La plus ancienne ville connue, Çatalhöyük, en Anatolie,
du VIIe millénaire avant Jésus Christ, avait ses maisons bâties en adobes.
• Egypte: L'Egypte antique a employé fréquemment l'adobe — élaboré
avec le limon du Nil — dans la construction de ses maisons, tombes (
mastabas), forteresses, et même palais, de la même façon que les
Égyptiens ont aussi été les premiers en employer la pierre taillée pour
ériger temples, pyramides et autres édifications monumentales.
L’adobe • Iran: La plus grande structure construite en adobe était l'Arg-é Bam, la
citadelle de Bam en Iran, qui a subi d'importants dommages lors du
tremblement de terre du 26 décembre 2003.

L'adobe l’argile qui, mélangée d'eau et d'une • Pérou: Au Pérou se trouve la ville d'adobe la plus grande d'Amérique : la
faible quantité de paille hachée ou d'un autre citadelle de Chan Chan (1200-1480) appartenant à la culture chimú.
liant, peut être façonnée en briques séchées au  Ainsi, quelques chroniques du XVIe siècle rapportent que les chefs des 
soleil ». Par extension, les briques et
constructions réalisées avec cette terre tallanos habitaient dans des palais bâtis avec ce matériau 7. La 
Huaca del Sol comporte 100 millions de briques.
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• Amérique du Nord: La plupart des pueblos et des missions du sud-ouest
américain sont construits en adobe
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la brique crue la brique cuite
(tawb) (adjurr)
elle a l'avantage d'être facile à trouver et à très utilisée depuis l'Irak jusqu'à l'Inde, elle fut
utiliser, et peu coûteuse. Son grand défaut également le matériau de prédilection en
réside dans sa très mauvaise conservation : Égypte jusqu'au XIIIe siècle. Elle est usitée pour
l'eau lui est fatale. tous types de monuments, des plus simples aux
plus importants (mosquées, madrasas,
tombeaux…). Peu chère, elle se conserve bien.

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la pierre
Elle est en usage depuis l'Espagne jusqu'à
l'Irak. La nature des pierres utilisées varie selon
les régions. En général, les marbres sont
utilisés pour leurs propriétés décoratives
(couleurs).

Moellon
Un moellon est une pierre à bâtir, en général
de calcaire, plus ou moins tendre, taillée
partiellement ou totalement, avec des
dimensions et une masse qui le rendent
maniable par un homme seul.

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Les arcs:
Les arcs sont un élément majeur dans l'architecture islamique
tout comme dans l'architecture occidentale. Certains sont
courants en orient comme en occident : arc en plein cintre, arc
brisé, mais d'autres sont plus spécifiques au monde islamique,
comme l'arc persan, au profil caréné, l'arc polylobé, l'arc
à lambrequins ou encore l'arc outrepassé (souvent dit "en fer à
cheval"), tous trois très employés en Espagne et au Maghreb.

Pour le support; les architectes islamiques utilisent deux types


de supports : les piliers et les colonnes.

Éléments La colonne est un support cylindrique. Dans les premiers


siècles de l'Islam, les colonnes utilisées proviennent souvent de

architecturaux
remplois de bâtiments antiques, mais au bout d'un certain
temps, les matériaux antiques se faisant rares, les ouvriers
islamiques apprirent à en tailler eux-mêmes.
Un pilier est un élément maçonné, le plus souvent carré,
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rectangulaire ou cruciforme.
Arc brisé Arc lancéolé

Arc polylobé
Arc en plein cintre

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Les coupoles :
Une coupole est un mode de couvrement hémisphérique, qui repose sur une zone de transition
octogonale (le plus souvent) elle-même posée sur quatre piliers. La zone de transition est le
grand problème des architectes islamiques. Ils peuvent se servir de pendentifs, c’est-à-dire de
triangles convexes posés sur la pointe, comme dans le monde byzantin, ou de trompes, à savoir
des petites niches, ce qui proviendrait du monde iranien.

Les nervures et les muqarnas qui remplissent souvent les coupoles dans le monde islamique
n'ont en général pas de véritable fonction architectonique.

On appelle dôme l'extérieur d'une coupole. À partir du XVe siècle, les coupoles sont très souvent
doubles, c’est-à-dire qu'il existe un espace plus ou moins important entre la coque interne et la
coque externe. Cette technique permet de réaliser des monuments plus hauts.

L'une des plus anciennes et des plus remarquables coupoles sur trompes du monde musulman,
est la coupole élevée au-dessus du mihrab de la Grande Mosquée de Kairouan en Tunisie1 ; cette
coupole, datée de la première moitié du IXe siècle (vers 836), comprend extérieurement une
calotte hémisphérique côtelée reposant sur un tambour octogonal aux faces légèrement
concaves qui se dresse sur une base carrée ornée de niches2.
Coupole du mihrab de la Grande Mosquée de
Kairouan (IXe siècle). 11
Les moucharabiés et fenêtres à jalousie :

Le moucharabié est une cloison ajourée permettant une ventilation naturelle ou


forcée fréquemment utilisé dans l'architecture traditionnelle des pays arabes.

La réduction de la surface produite par le maillage du moucharabieh accélère le


passage du vent. Celui-ci est mis en contact avec des surfaces humides, bassins ou
plats remplis d'eau qui diffusent leur fraîcheur à l'intérieur de la maison.

Arcade obturée par un moucharabieh, Alhambra de Grenade (Espagne).


Le moucharabieh est souvent présent dans les palais à côté des portes dérobées
menant dans des antichambres. Issu de l'architecture islamique, il sert
essentiellement à dérober les femmes aux regards. Constitué généralement de petits
éléments en bois tourné assemblés selon un plan géométrique, souvent complexe, le
moucharabieh forme un grillage serré dont sont garnis les fenêtres, loggias et
balcons, appelés alors ainsi par synecdoque. Cette technique elle-même, qui est
également utilisée pour la fabrication de meubles, est également appelée ainsi.

La jalousie désigne un système de volets orientables permettant aux personnes


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situées à l'intérieur de la maison d'observer presque sans être vu.
Fenêtres de palais de l'Aljaferia

Arcade obturée par un moucharabieh,


Fenêtre grillagée à moucharabieh
Alhambra de Grenade (Espagne).
dépassant du côté d'un bâtiment du
harem, Égypte

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Les iwans :

L'iwan est un élément architectural qui consiste en une salle


voûtée fermée sur trois côtés, et béant sur le quatrième côté1
qui est, en général, délimité par un grand arc en tiers-point, dit
arc persan

Les iwans sont nés dans le monde iranien bien avant l'arrivée Un des quatre iwans de la mosquée du
vendredi à Ispahan.
de l'Islam, sans doute sous la dynastie sassanide. Il s'agit d'un
hall voûté (ou d'un vaste porche voûté) avec une façade
rectangulaire ouverte par un grand arc

Le grand iwan d'entrée du palais


d'Ardéchir Ier à Firouzabad.

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Pishtak
est un élément d'architecture islamique. Il s'agit d'un portail en forme d'arc (ou iwan) qui fait
saillie sur la façade où il se trouve. Il apparaît en Irak et se répandra ensuite en Anatolie et
dans le monde perse. On le trouve dans différents types de bâtiments, civils et religieux. comme
les mosquées, les palais, les caravansérails, les madrasa

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Caractéristiques

Il s'agit d'un portail en saillie sur la façade, qui ouvre sur une salle voûtée délimitée par un arc (appelée 
iwan). En principe, il est constitué par un arc élevé placé dans un cadre de forme rectangulaire, souvent
orné de bandeaux calligraphiés, de carreaux de faïence et de motifs géométriques3. Dans les mosquées, il
est généralement cantonné de deux minarets, bien que cela ne soit pas systématique.
On rencontre des pishtak dans différents types de bâtiments, comme les mosquées, les palais, les 
caravansérails, les madrasa, les turbe (tombeaux).

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Éléments décoratifs

Il existe mille et une manières de décorer un bâtiment en terres


d'Islam. La céramique, la sculpture, la peinture, la mosaïque sont
quelques-unes des techniques les plus couramment utilisées. Certains
éléments architecturaux ont également une vocation ornementale

Contrairement à une idée très répandue, le décor architectural, comme


l'art islamique en général, est souvent figuratif. Une exception
importante, cependant, concerne les édifices à vocation religieuse, qui
ne peuvent théoriquement comporter de représentations humaines ni
animales.
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Éléments Évidemment, le décor d'un bâtiment
passe tout d'abord par les composants de
architecturaux à son architecture. Matériaux, arcs,
supports, coupoles sont autant de
vocation médiums de décor : ce n'est pas pour rien
que la Grande mosquée de Cordoue
décorative  comporte des colonnes de marbre bleu
et blanc, des arcs à claveaux de couleurs
alternées parfois polylobés, et des
moulures dans ses coupoles ! Dans la
conception d'un édifice, l'architecte prend
au moins autant en compte les données
purement architecturales que les
données ayant trait au décor.
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Mosaïque

La mosaïque est utilisée à plusieurs époques : Califat des Omeyyades, califat des 


Omeyyades d'Espagne, califat des Abbassides, sultanat mamelouk. Dans les trois
premiers cas, on note une forte influence antique et byzantine (mosaïque à fond
d'or). On sait d'ailleurs que des artistes byzantins ont travaillé dans le monde
islamique à ses débuts. Pour les mosaïques mameloukes, le cas est un peu
différent, car il s'agissait cette fois d'un retour aux sources. Elles sont donc
fortement influencées par les mosaïques à fond d'or du Dôme du Rocher et de la 
Grande mosquée des Omeyyades de Damas.

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Mosaïque de la Grande mosquée de Damas, vers 715 Mosaïque du Khirbat al-Mafjar, VIII  SIÈCLE
E

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La mosaïque est utilisée à plusieurs époques : Califat des Omeyyades, califat
des Omeyyades d'Espagne, califat des Abbassides, sultanat mamelouk. Dans
les trois premiers cas, on note une forte influence antique et byzantine
 (mosaïque à fond d'or). On sait d'ailleurs que des artistes byzantins ont
travaillé dans le monde islamique à ses débuts. Pour les mosaïques
mameloukes, le cas est un peu différent, car il s'agissait cette fois d'un retour
aux sources. Elles sont donc fortement influencées par les mosaïques à fond
d'or du Dôme du Rocher et de la Grande mosquée des Omeyyades 

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Terre cuite

La terre cuite est extrêmement utilisée pour décorer tous types de bâtiments,
dans le monde iranien notamment, mais également dans tout le reste du
monde islamique. On peut utiliser deux types d'éléments : des éléments
structurels, c’est-à-dire des briques, glaçurées ou décorées de quelque
manière que ce soit, et des éléments purement décoratifs, à savoir des
carreaux de revêtement en céramique

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Typologie des
bâtiments
 Architecture religieuse
 Architecture funéraire
Architecture
religieuse

La mosquée est le lieu de prière (salat en arabe) pour les


musulmans. Selon le Coran, la prière doit se faire n'importe
où, car tout endroit est saint puisqu'il a été créé par Allah.
Le Prophète lui-même tenait l'architecture pour coûteuse et
inutile : un comble, quand on pense aux milliers de
réalisations architecturales du monde islamique ! Très
rapidement, en effet, se sont développés des lieux où les
musulmans se rassemblaient pour prier.

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Salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan.
• L'enceinte :la mosquée est toujours séparée du monde
Éléments extérieur par une enceinte.
constitutifs d'une • La salle de prière ou Haram : c'est le lieu où les musulmans

mosquée prient.
• La fontaine :permet au croyant de pratiquer ses ablutions
rituelles avant la prière.
• Le minaret : haute tour, d'où le muezzin lance l'appel à la
prière. 
• Le mihrab : élément le plus important du bâtiment, car il
indique la Qibla, la direction de la Mecque, vers laquelle
prient les musulmans.
• Le minbar : chaire à prêcher.
• La dikka : tribune qui permet de répercuter dans la salle de
prière le sermon du muezzin
Les deux Minarets de la  • La Maqsura : il s'agit d'un endroit clos situé près du mihrab, 25

Mosquée Ketchaoua à Alger. réservé au souverain pour le protéger des attaques.


La madrasa • Une madrasa est généralement considérée comme une
école coranique, cependant, c'est principalement un
lieu où l'on étudie le droit
• Le concept de la madrasa naît en Iran au xie siècle,
grâce au célèbre vizir Nizam al-Mulk, bien que l'on ne
connaisse actuellement aucune de ses « nizamiyya ».
Par contre, on retrouve cette origine iranienne dans
l'unité architecturale qui caractérise les madrasas : le
plan cruciforme, à quatre iwans, semble en être un
marqueur

Medersa Bou Inania de Meknès 26


1350-1355
• Il existe trois grands types de lieux de retraites :
• Ribat : Un ribat est un édifice à la fois religieux et militaire,
construit généralement dans une zone frontalière ou sur
un axe de communication important (littoral, route). Il

Les lieux de
abrite des militaires tournés vers la foi, c'est-à-dire
combattant essentiellement pour le Jihad, la guerre sainte.

retraite • Khanqah ou Khanaqa : Une khanqah est le lieu de vie de


mystiques musulmans, mais aussi un lieu de retraite
temporaire pour des personnages « civils ».
• Zawiya : Une zawiya, comme une khanqah, est un
bâtiment abritant des sufis et un tombeau (celui du
fondateur, en général). Elle diffère de la khanqah par sa
taille, plus imposante, et le rôle d'enseignement qui lui est
dévolu.
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• Dans le monde islamique, les musulmans sont
normalement enterrés à même le sol, dans un linceul,
sans cercueil ni tombe. Cependant, rapidement se sont
développés plusieurs types d'architecture funéraires
Architecture pour les hauts personnages et surtout pour les saints. 
funéraire • Deux formes émergent en particulier : le mausolée
sous coupole et la tour funéraire, mais la typologie
varie d'un lieu et d'une période à l'autre. On trouve
aussi des Nişanı (signe, symbole, en turc ottoman), à
savoir des stèles et des pierres tombales dressées,
témoignage de l'engagement à honorer la mémoire
d'un défunt.

La necropole de Shah-i Zindah, à  28


Samarcande, en Ouzbékistan.
Merci de votre attention

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