Vous êtes sur la page 1sur 70

VOLTAIRE

UN HOMME MONDAIN.
 François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) est né à
Paris d’un père notaire au Châtelet.
 Élève des jésuites, il fait de brillantes études au Collège
Louis-le-Grand, où il se lie d’amitié avec la jeunesse
dorée de l’époque.
 Il fréquente les salons mondains et les milieux libertins
où son esprit vif et sa langue bien pendue font fureur et
lui valent quelques déboires.
L’EXIL ANGLAIS.
 Un pamphlet contre le Régent le conduit à la Bastille
pendant près d’un an. Il y retourne à cause d’un bon mot
contre le chevalier de Rohan et doit s’exiler en
Angleterre, de 1726 à 1728.
 Il découvre les œuvres de Shakespeare, les philosophes
comme Locke, la science de Newton et surtout les
principes politiques de la liberté individuelle et de la
monarchie parlementaire.
 De cette expérience il tire les Lettres anglaises, ou
Lettres philosophiques.
MADAME DU CHÂTELET.
 C’est en 1733 que Voltaire rencontre Madame du
Châtelet, femme de science et esprit brillant chez qui il
s’installe au château de Cirey.
 Il partage sa vie plusieurs années et entretient avec elle
une intense collaboration intellectuelle.
UN VOYAGEUR.
 De 1744 à 1753, Voltaire séjourne dans diverses cours
européennes: d’abord Versailles, puis Luneville, chez le
roi de Pologne, enfin Berlin, à la cour de Frédéric II.
 Puis, il se retire ensuite en Suisse, aux Délices, près de
Genève, et se fixe à Farney.
 C’est là qu’il met en pratique les principes des
physiocrates, en y développant l’agriculture et le
commerce.
UN HOMME LIBRE.
 Toute sa vie, Voltaire est menacé par les puissants qu’il
fréquente et cherche à se mettre à l’abri du besoin.
 Il est un homme d'affaires avisé, qui investit pour
préserver son indépendance.
VOLTAIRE AUTEUR TRAGIQUE.
 Voltaire écrivain touche à tous les genres littéraires.
 Il s'est d'abord imposé dans les genres nobles que sont la
tragédie et la poésie. Dès l'âge de 24 ans, il connaît son
premier succès, avec Œdipe, et prend alors le
pseudonyme de Voltaire. Il triomphe avec Zaïre (1732) et
devient célèbre dans toute l'Europe.
VOLTAIRE HISTORIEN.
 Voltaire se fait historien, avec la Henriade (1717), une
épopée en vers à la gloire d'Henri IV, ou l'Histoire de
Charles XII (1731) puis, nommé historiographe du roi,
avec le Siècle de Louis XIV(1751).
LES THÉORIES DÉRIVANT DE LA CONCEPTION
VOLTAIRIENNE DE L’HISTOIRE.
 On retiendra 4 grandes théories qui découlent de la
conception voltairienne de l’histoire :
1. Le rôle du hasard, qui lui semble plus fort que la
logique ou le déterminisme ;
2. Le rôle des « héros » et autres grands hommes en qui
la multitude s’identifie ;
3. L’évidence que le christianisme n’est qu’une des
formes de civilisation et que d’autres, excellentes ou
meilleures, se sont développées utilement ;
4. Le rôle de l’économie, par lequel s’expliquent les
grandes mutations et qui permet d’espérer en un
progrès continu, malgré des aléas et des désordres.
CONTRE LE DÉTERMINISME.
 Fondamentalement, Voltaire s’insurge contre l’idée
d’un déterminisme universel (cher à Montesquieu) ou
contre la Providence des croyants. Seul moteur de
l’histoire : la liberté humaine, qui permet les progrès
de la raison.
UN SUCCÈS INATTENDU: LES CONTES
PHILOSOPHIQUES.
 C'est pour distraire des hôtes illustres que Voltaire, à
cinquante ans passés, se lance dans le conte
philosophique, genre très prisé au XVIIIe
siècle. L'Ingénu,Candide ou Micromégas, ses contes et
romans sont aujourd'hui ses œuvres les plus connues.
 Elles n'étaient pour l'auteur qu'un agréable dérivatif à ses
nobles compositions. Leur succès le déroute lui-même :
"Queste coglionerie se vendent mieux qu'un bon
ouvrage."
L’HOMME ENGAGÉ.
 Pamphlétaire redouté, Voltaire s'engage personnellement
au service de grandes causes comme la tolérance ou la
liberté d'expression.
 Il lutte contre les persécutions religieuses que subissent,
parmi d'autres, le chevalier de la Barre ou cette
"malheureuse famille Calas", pour laquelle il prend fait
et cause.
 Son combat contre le fanatisme marque les esprits avec
la célèbre formule "Écrasez l’Infâme", qui désigne aussi
bien les catholiques que les protestants.
L’AFFAIRE CALAS.
 C’est surtout dans des actions judiciaires, visant à des
réhabilitations, qu’il fut le plus efficace.
 Le plus célèbre est l’affaire Calas : en 1762, un
marchand toulousain est exécuté publiquement, accusé
d’avoir assassiné son fils afin de l’empêcher de se
convertir du protestantisme au catholicisme.
 Le condamné, Jean Calas, apparut rapidement à Voltaire
comme l’innocent martyr d’une monstrueuse erreur
judiciaire. Après une minutieuse enquête, Voltaire
organise une campagne d’opinion qui aboutit à la
révision du procès et à la réhabilitation de la mémoire de
Jean Calas (1765).
LE CHEVALIER DE LA BARRE.
 Accusé d’impiété et de sacrilège, un jeune chevalier fut
condamné, en 1766, à faire amende honorable, à avoir la
langue coupée, à être décapité puis brûlé. Le bourreau
avait reçu l’ordre de jeter un exemplaire du Dictionnaire
philosophique de Voltaire dans le bûcher.
 Voltaire, horrifié, tenta de faire réviser ce jugement, ce
qu’accomplit la Convention, longtemps plus tard.
LA CRISE.
 La réalité historique contribue à discréditer l’optimisme
et l’ardeur de la jeunesse de Voltaire. Deux événements,
notamment, l’ont traumatisé : le désastre de Lisbonne
(1er septembre 1755) au cours duquel la ville fut
submergée par un raz de marée consécutif à un
tremblement de terre (25.000 morts) ; la guerre de 7 ans,
à partir de 1756, qui va ravager l’Europe.
LE CONFLIT AVEC ROUSSEAU.
 C’est ainsi que Voltaire va se trouver en conflit avec
Rousseau. A la parution, en 1755, du Discours sur
l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes, Voltaire adresse à Rousseau une curieuse lettre
de remerciements.
 Sous le couvert de la courtoisie, il récuse les arguments
de Rousseau favorables à l’état de nature et hostiles à la
civilisation.
 Tandis que Voltaire s’insurge contre l’idée d’une
Providence qui tolérerait un désastre comme celui de
Lisbonne, Rousseau réplique que tout est bien selon
l’ordre voulu par Dieu et que l’espérance adoucit tout.
LA QUERELLE SUR LE THÉÂTRE.
 Enfin, un autre désaccord entre les deux hommes porte
sur les conséquences morales du théâtre dans la société.
Voltaire, auteur et amateur de théâtre, ne comprend pas
la position de Rousseau exprimée dans sa Lettre à
d’Alembert sur les spectacles.
 Voltaire défend le bonheur sur terre alors que Rousseau
privilégie une morale plus austère. La lettre est une
réplique à l'article « Genève » de l'Encyclopédie où
d'Alembert, pour plaire à Voltaire, préconise l'ouverture
d'un théâtre à Genève.
ROUSSEAU CONTRE LE THÉÂTRE.
 La Lettre de Rousseau analyse les dangers du théâtre, qui
cherche à plaire plutôt qu'à instruire, donne trop de place
à l'amour ; la tragédie nous intéresse à des scélérats, des
héros surhumains ou passionnés, la comédie rend le vice
plaisant et fait rire de la vertu. Les spectacles favorisent
le luxe et l'oisiveté, l'impudeur des comédiens.
 Genève enfin y perdrait ses ressources financières et
morales.
LA FIN D’UN GRAND INTELLECTUEL.
 Il meurt en 1778, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, peu
après son retour à Paris et la représentation triomphale
d'Irène, sa dernière tragédie. Enterré en catimini (di
nascosto) à cause de son anti-cléricalisme, son corps est
transféré au Panthéon après la Révolution française, en
1791.
 Resté célèbre pour son esprit critique et son engagement,
Voltaire incarne, le premier, le modèle de l'intellectuel
engagé, figure vouée à une belle postérité.
CANDIDE
CONTE PHILOSOPHIQUE
DÉFINITION DU CONTE
PHILOSOPHIQUE
 Un récit qui a une visée philosophique
 Cela veut dire que l’on va retrouver deux composantes
dans un conte philosophique:
1) Les caractéristiques d’un conte traditionnel;
2) Une visée philosophique.
LES CARACTÉRISTIQUES D’UN CONTE
TRADITIONNEL
 Un caractère fictionnel;
 Éléments merveilleux;

 But: distraire le lecteur

 Une structure type: dans un univers intemporel, un


héros quitte son milieu, rencontre des obstacles, il est
aidé par des adjuvants, empêché par des opposants. Le
dénouement est heureux.
LE CONTE PHILOSOPHIQUE, UNE
VISÉE PHILOSOPHIQUE
 Un conte qui ne cherche pas uniquement à distraire mais
aussi à faire réfléchir.
 Une réflexion critique sur des questions d’actualité (le
pouvoir, l’injustice…).
 La synthèse entre une littérature d’amusement et une
littérature d’idées.
DANS QUEL CONTEXTE EST NÉ LE
CONTE PHILOSOPHIQUE?
 Apparition du conte philosophique au XVIIIème siècle
 XVIIIème siècle: Voltaire est le maître du genre.
POURQUOI CE SUCCÈS?
 Un moyen d’éviter la censure
 Au XVIIIème siècle, des réglementations surveillent
l’impression et la librairie
 Le conte philosophique était un moyen de critiquer
indirectement le pouvoir, la religion, la société.
DISTRAIRE ET FAIRE RÉFLÉCHIR
 Les essais et les traités ne sont souvent lus que par une
élite intellectuelle.
 En mêlant divertissement et réflexion, les philosophes
touchaient un plus grand nombre de lecteurs.
EXEMPLES DE CONTES
PHILOSOPHIQUES
 Candide ou l’Optimisme;
 Zadig ou la Destinée;

 Micromégas

 L’ingénu.

 Le titre du conte philosophique est souvent suivi d’un


sous-titre. Ce sous-titre, donne le sujet de réflexion du
livre.
LE CONTE VOLTAIRIEN.
 Il se caractérise par :
1. Une utilisation fréquente de l’ironie et de l’humour ;
2. L’enchainement des péripéties sans qu’il y aient
toujours d’explications logiques qui les justifient ;
3. Une satire de la société contemporaine
4. La thématique constante du bonheur. Voltaire prône une
philosophie eudémonique et sensualiste : le seul sens
véritable de la vie est d’être heureux, au-delà des
richesses et des possessions matérielles et il faut
observer la nature et ses lois à travers les sens;
5. Une critique âpre contre le fanatisme de la religion.
LES SOURCES DU CONTE VOLTAIRIEN.
 Bien entendu, Voltaire a en tête des modèles, notamment
Swift, dont les Voyages de Gulliver furent un succès en
Europe, et qu’il a rencontré en Angleterre.
L’IRONIE DANS LE 1ER
CHAPITRE DU CANDIDE DE
VOLTAIRE.
LES FORMES DU COMIQUE
1. Le jeu des noms propres. Voltaire excelle à créer le
comique par le nom seul qu’il donne à ses personnages.
Parfois, il use d’un mot existant (ainsi Candide).
Mais souvent aussi Voltaire forge des noms: il
affectionne particulièrement les noms exotiques.
UN EXEMPLE: THUNDER TEN
TRONCK.
 À cet égard, c’est une assez belle réussite que le nom de
Thunder-Ten-Tronck. Par sa longueur, ses sonorités et
sa graphie tourmentée le mot est une caricature par
excès de la langue allemande. Mais en même temps,
Thunder-Ten-Tronck n’est pas dépourvu de sens:
l’élément principal en est « thunder », qui signifie
« tonnerre » en anglais. Il y a donc dans ce mot, au
niveau de la forme du sens, quelque chose de grondant
et de tonitruant, qui correspond bien au colérique
baron.
 Ainsi, par son seul nom, Voltaire fait-il de celui-ci une
sorte de grotesque Jupiter tonnant.
LE COMIQUE D’ACCUMULATION.
 Quoiqu’il ne s’agisse point d’un nom propre, c’est à la
même veine que se rattache, au chapitre 1er, l’intitulé de
la science enseignée par Pangloss: la métaphysico-
théologo-cosmolonigologie.
 L’ultime élément précédant le suffixe, nigo est
homophone du substantif nigaud, sot (scemo).
LES FAUX EUPHÉMISMES.
 L’euphémisme est une figure de style qui consiste à
substituer au terme propre, qui exprimerait une réalité
grossière ou déplaisante, une expression détournée et
décente.
 C’est une sorte d’escamotage. Il doit être preste et passer
quasiment inaperçu pour produire son effet. Voltaire
utilise au contraire l’euphémisme pour attirer l’attention
de ses lecteurs sur certaines descriptions.
 Un exemple de faux euphémisme nous est fourni, au
chapitre 1er, par l’évocation des ébats de Pangloss et de
la chambrière Paquette, ainsi que des réflexions et des
émois que ce spectacle fait naître chez la jeune
Cunégonde. Ici, au lieu de détourner l’attention, cette
sorte de longue métaphore filée l’excite.
LES EUPHÉMISMES DÉCRIVANT LA
RENCONTRE DE PANGLOSS ET DE PAQUETTE.
 On ne peut s’empêcher de songer à ce qui se cache
derrière les expressions: « leçon de physique
expérimentale », « disposition pour les sciences », et à ce
qu’il faut entendre par « la raison suffisante du docteur »
et « la raison suffisante de Candide ».
 La chose est d’autant plus comique que les termes étant
empruntés au jargon philosophique de l’un des acteurs,
Pangloss, le passage constitue en même temps une
parodie.
LA PARODIE.
 La parodie occupe une place de choix dans Candide.
Nombre de situations et d’événements sont des
transpositions burlesques de thèmes alors à la mode dans
le genre romanesque:
1. L’histoire d’amants séparés par un père qui ne transige
pas sur la pureté du sang, relève du roman sentimental;
2. Meurtres, duels, enlèvements par les pirates,
ressortissent au roman d’aventure;
3. L’épisode de l’Eldorado singe les contes de fées.
LA PARODIE DE LEIBNIZ.
 On peut dire d’autre part que toutes les dissertations de
Pangloss (ou de Candide, lorsqu’il répète laborieusement
son maître), sont autant de parodies des raisonnements
de Leibniz et de Wolf.
 Pour Leibniz, rien n’est sans raison: il croit dans le
principe de raison suffisante.
 Le principe de raison suffisante exige, à l’origine
radicale des choses, une raison, source de tous les
possibles et une volonté choisissant entre ces possibles:
Dieu.
 Ne l’oublions pas, Candide est une satire de l’optimisme
leibnizien, lequel est fondé sur les notion de raison
suffisante et d’enchaînement des causes et des effets.
 Ce n’est pas par hasard que le mot « car », marque
ordinaire du rapport de causalité, revient
sempiternellement et mécaniquement dans les dissertations
de Pangloss.
 Mais, comme le postulat initial est faux, et que le sophiste
établit un lien causale entre des faits absolument
hétérogènes et sans commune mesure entre eux ses
conclusions sont aberrantes et paraissent d’autant plus
absurdes que son discours affecte la forme d’un
raisonnement.
DES RAISONNEMENTS ABSURDES.
 Toutes les formes de paralogisme se trouvent dans Candide:
1. Disproportion des prémisses et de la conclusion: maître
Pangloss, le plus grand philosophe de la province (ce qu’il
serait déjà prouvé), et par conséquent de toute la Terre;
2. Disproportion de la cause et de l’effet: Monsieur le baron
était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie car son
château avait une porte et des fenêtres.
3. Rapport factice fondé sur un jeu de mots: Madame la
baronne, qui pesait environ 350 livres, s’attirait par là une
grande considération. Avec cette corpulence, elle ne pouvait
passer inaperçue et on devait en effet la considérer.
L’HYPERBOLE.
 L’exagération et la démesure constituent également une
source de comique. Elle règne dans les deux chapitres
relatifs à l’Eldorado, mais songeons aussi au 72 quartiers
de noblesse de Cunégonde, (ce qui représente 36
générations et ferait remonter la noblesse de la
demoiselle jusque vers l’an 1000.
 Notons au passage que si sa fille a 72 quartiers, le baron
et donc aussi sa sœur, en ont 70. Il est dès lors assez
coquasse que cette sœur ait refusé d’épouser son amant
(le père de Candide) en alléguant qu’il n’avait que 60
quartiers prouvés.
 Songeons aussi aux 350 livres de la baronne et ces
superlatifs: « le plus beau château », « le plus grand
philosophe », « le meilleur des mondes », sans cesse
répétés et correspondant si peu à la réalité.
L’ACCUMULATION
 Une des formes de l’exagération comique est
l’accumulation. Le roman dans son ensemble est une
invraisemblable accumulation d’aventures: celles de
Candide mais aussi celles de la Vieille, de Cunégonde,
de Pangloss, du jeune baron.
 Et en de nombreuses circonstances les personnages sont
amenés à procéder à des sortes de récapitulations.
 Sous forme d’énumération, le procédé se retrouve un peu
partout dans le roman.
UNE ŒUVRE ANTIPHRASTIQUE.
 Le genre de comique qui domine de loin dans Candide
est celui que l’on pourrait appeler le « comique de
disconvenance », un ensemble de procédés divers mais
qui ont en commun la coexistence, ou la rencontre,
d’aspects incongrues.
 Voltaire ne pouvait le montrer mieux qu’en donnant pour
titre l’optimisme à une œuvre qui présente une vision
rien moins qu’optimiste des choses.
CANDIDE
Résumé
CHAPITRE 1
 Candide est un jeune homme bâtard élevé en Westphalie,
dans le château du baron de Thunder-Ten-Tronck par
un précepteur, Pangloss, dont l’enseignement se résume
à « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes
possibles ».
 Amoureux de Cunégonde, Candide est surpris en train
de l’embrasser et se fait chasser de ce paradis terrestre.
CHAPITRE 2 ET 3
 Candide est enrôlé de force comme soldat de l’armée
bulgare et assiste à une « boucherie héroïque »
 Candide s’enfuit alors en Hollande. Il est recueilli par
un homme qui lui offre l’hospitalité: Jacques, un
anabaptiste.
 L’anabaptisme est un courant protestant qui prône un
baptême volontaire et conscient à un âge où la
personne est en mesure de comprendre son
engagement.
CHAPITRE 4 ET 5
 Candide retrouve Pangloss défiguré par la petite vérole.
Celui-ci lui apprend que le château de Thunder-Ten-
Tronck a été détruit et que le baron, la baronne et
Cunégonde ont été tués.
 Les trois hommes (Candide, Pangloss et Jacques)
prennent un bateau pour le Portugal.
 Malheureusement, une violente tempête survient et
Jacques se noie.
CHAPITRE 4 ET 5
 Pangloss et Candide parviennent à rejoindre la terre mais
un terrible tremblement de terre s’empare de
Lisbonne.
 Pangloss et Candide sont ensuite arrêtés par
l’Inquisition, l’un pour avoir parlé, l’autre pour avoir
écouté.
CHAPITRE 6 ET 7
 Un autodafé a lieu pour empêcher la terre de trembler de
nouveau. Pangloss est pendu, Candide fessé en cadence.
 Après avoir purgé sa peine, Candide rencontre une
vieille femme qui l’emmène chez lui et le soigne. Au
bout de quelques jours, elle le met en contact avec
Cunégonde.
CHAPITRES 8 À 10

 Cunégonde raconte à Candide ses mésaventures: violée


et éventrée, elle fut recueillie et soignée par un bulgare.
 Ce bulgare la vendit à un juif nommé Don Issachar

 Ce dernier conclut un marché avec le grand Inquisiteur


afin de se partager les plaisirs de Cunégonde.
 Candide tue Don Issachar et l’Inquisiteur. Il s’enfuit
et embarque pour l’Amérique avec Cunégonde et la
vieille femme.
CHAPITRES 11 ET 12
 La vieille femme raconte son histoire:
 Fille d’un pape et d’une princesse, elle grandit dans le
luxe et le confort.
 Lors d’un voyage en mer avec sa mère, elle fut attaquée
par des Corsaires qui les emmenèrent au Maroc.
 À leur arrivée les Corsaires furent attaqués par des
ennemis, la mère fut écartelée lors de la bataille.
 La vieille femme fut vendue de sérail en sérail et eut une
fesse mangée par ses maîtres.
CHAPITRE 13
 Candide, Cunégonde et la vieille femme arrivent à
Buenos Aires où le gouverneur s’éprend de passion
pour Cunégonde.
 Comme la police espagnole est déjà à Buenos Aires à la
recherche de Candide, ce dernier est obligé de fuir seul
et de laisser Cunégonde avec le gouverneur sur les
conseils de la vieille femme.
CHAPITRES 14 ET 15
 En compagnie de son valet Cacambo, Candide se rend
chez les jésuites du Paraguay et y retrouve le frère de
Cunégonde.
 Candide lui apprend que sa sœur Cunégonde est vivante
et qu’il souhaite l’épouser.
 Le frère de Cunégonde s’oppose violemment à ce
mariage si bien que Candide le tue et s’enfuit avec son
valet.
CHAPITRES 16 À 18
 Candide et Cacambo évitent de peu d’être mangés par
des sauvages Oreillons et parviennent au pays
d’Eldorado.
 Ils quittent ce pays merveilleux avec des moutons
chargés d’or pour racheter Cunégonde au gouverneur de
Buenos Aires.
CHAPITRES 19 ET 20
 Ayant à peine quitté l’Eldorado, Candide et Cacambo
rencontrent un nègre aux portes de la ville de Surinam.
Ce dernier, victime de l’esclavage, a une main et une
jambe coupées. Il explique à Candide et à Cacambo que
c’est comme ça que les esclaves sont traités quand il se
prennent la main au travail. Candide pleure et
commence, pour la première fois, à remettre en cause
l’optimisme prôné par son maître Pangloss.
CHAPITRES 19 ET 20
 Il envoie Cacambo récupérer Cunégonde à Buenos Aires.
De son côté, Candide se fait voler une partie de son or
par un négociant hollandais et embarque pour l’Europe
avec Martin, un philosophe qu’il rencontre en chemin.
 Durant la traversée, Candide et Martin échangent sur la
condition humaine. Martin est l’inverse de Pangloss: il
est pessimiste et pense que tout va mal.
CHAPITRE DE 21 À 23
 À Paris, Candide se fait encore duper et voler.
 Obligé de fuir, il se dirige alors vers l’Angleterre où il
assiste à l’exécution d’un amiral anglais, condamné
pour n’avoir pas assez tué d’amiraux français.
 Écœurés, Candide et Martin décident de rejoindre
Venise.
CHAPITRES 24 ET 25
 À Venise, Candide et Martin retrouvent Paquette, une
ancienne servante de Cunégonde et amante de
Pangloss qui, après différentes mésaventures, est
devenue prostituée.
CHAPITRES 26 À 29
 Durant un dîner, Candide retrouve Cacambo et
apprend que Cunégonde est esclave en Turquie.
 Il embarque alors pour Constantinople où il retrouve
Pangloss et le frère de Cunégonde, rameurs dans le
vaisseau. Ces derniers leur racontent leurs
mésaventures et la façon dont ils ont survécu, l’un à sa
pendaison, l’autre au coup d’épée de Candide.
 Le groupe retrouve Cunégonde. Cette dernière est
devenue laide mais Candide renouvelle sa demande
en mariage.
 Le frère de Cunégonde s’oppose encore au mariage et
il est alors renvoyé aux galères.
CHAPITRE 30
 Le groupe s’installe dans une petite maison, mais bientôt
Candide est ruiné et la cohabitation est difficile.
 Pangloss, Martin et Candide s’entretiennent avec un
vieux turc qui leur explique que son bonheur vient du
fruit du travail des terres.
 Candide prend enfin du recul par rapport à la philosophie
optimiste de Pangloss et comprend qu’il faut goûter au
bonheur simple en apprenant à « cultiver son jardin ».
EN QUOI CANDIDE EST-IL
UN CONTE
PHILOSOPHIQUE?
CANDIDE EST UN CONTE
PHILOSOPHIQUE CAR IL PRÉSENTE:
1. Les caractéristiques d’un conte traditionnel;
2. Une visée philosophique.
LES CARACTÉRISTIQUES DU CONTE
TRADITIONNEL DANS CANDIDE:
1. Les personnages dans Candide sont stéréotypés,
simplifiés à l’extrême. Ils sont réduits à une seule qualité,
ils n’ont pas vraiment d’épaisseur psychologique.
 Par exemple, Candide, comme son nom l’indique, est pur et
crédule;
 Pangloss est réduit à son enseignement (pan = tout; gloss =
langue).
LES CARACTÉRISTIQUES DU CONTE
TRADITIONNEL DANS CANDIDE:
2. Candide se situe dans un univers intemporel: la
locution verbale qui ouvre le récit,« il y avait », fait songer
aux contes de fées.
3. Des lieux imaginaires et exotiques: l’Eldorado. (ch. 18)
CE CONTE TRADITIONNEL EST
DOUBLÉ D’UNE VISÉE
PHILOSOPHIQUE.
1. Sous-titre « Candide ou l’optimisme »: ce conte traite
de la philosophie de l’optimisme de Leibniz.
2. Critique de la société: le fanatisme religieux,
l’esclavage, l’absurdité de la guerre…
3. Une leçon finale: « il faut cultiver notre jardin », c’est-
à-dire, pour Voltaire, il faut cesser de s’égarer dans
des discours philosophiques stériles pour privilégier
une vie calme fondée sur le travail.
LE CORPS DANS CANDIDE
LE RÉCIT COMME REMÈDE AUX
TORTURES DU CORPS.
 Dans Candide, le corps subit tous les outrages:
agressé, brutalisé, pendu, amputé, battu, humilié, violé,
réduit à l’esclavage…
 Le corps souffre mais l’être survit et parvient à se
mettre à distance par le récit de ses horreurs: c’est le
cas de la Vieille, de Pangloss, du fils du baron, de
Cunégonde, de Paquette, de Candide aussi.
L’AMOUR ENTRE CANDIDE ET
CUNÉGONDE.
LE PREMIER BAISER.
 L’amour que Candide porte à Cunégonde n’est toléré que
s’il reste platonique.
 Dès le premier baiser, Candide est exclu du château:
leur union remettrait en question la logique féodale
du château, qui repose sur les quartiers de noblesse.
 Candide est en effet un bâtard, indigne d’épouser la
très noble Cunégonde.
 L’amour est, avec la noblesse et la philosophie, l’une des
trois illusions du château initial.
CANDIDE SURPRIS AVEC
CUNÉGONDE (SCÈNE DU
PARAVENT)

Vous aimerez peut-être aussi