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Qui veut la peau de Roger Rabbit ?

(Who framed Roger Rabbit ?)


de Robert Zemeckis

Étude de la réception critique et spectatorielle


d’un film marqueur de sa génération.
• Introduction :
 Présentation de l’œuvre et de ses caractéristiques.

• Problématique.

• I) Un projet technique ambitieux.

• II) Une critique du système Hollywoodien.

• Introduction :
•  Présentation de l’œuvre et de ses
caractéristiques.

• Problématique.
Introduction : Présentation de l’œuvre.
Titre : Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Who framed Roger Rabbit ? [VO]
Date de sortie : 1988
Réalisateur : Robert Zemeckis
Société de production : Touchstone
Amblin Entertainment
Silver Screen Partners
Budget : 70 millions de dollars.
Recette au box-office : 379 millions de dollars dans le monde.
dont 154 millions aux USA.
 2ème en nombre d’entrées après Rain Man, de Barry Levinson.

Nombre d’entrées en France : 6 millions  3ème plus gros succès de l’année 1988.
Récompenses : Bafta des meilleurs effets visuels
Oscar du meilleur montage.
Oscar des meilleurs effets visuels.
Oscar du meilleur montage sonore.
Oscar pour une contribution spéciale a
Richards Williams.

Succès critique et commerciale absolue : récompenses prestigieuses et réussite dans les


salles de cinéma !

« Qui veut la peau de Roger Rabbit fut un triomphe à sa sortie »


(cf. Première, « Qui veut la peau de Roger Rabbit : mais pourquoi n’y a-t-il jamais eu de suite ? »)
Son lien avec l’intermédialité :

Mélange de live-action et d’animation

Apparitions de personnages d’un autre média dans le


cinéma.

Mise en abyme d’Hollywood.

Adaptation du roman Qui a censuré Roger


Rabbit ?, de Gary K. Wolf, 1981.
Problématique :

Pourquoi la réception du film Qui veut la peau de


Roger Rabbit ? à été unanime ?
I) Un projet technique ambitieux

A) Quand le dessin rencontre le live-action :

« Non seulement le film est toujours impressionnant - mélange


étonnamment et homogène d’animation et d’action en direct
(combinaison qui n’avait été utilisée auparavant que par intermittence
par Disney avec Mary Poppins, Bedknobs and Broomsticks et le premier
Pete’s Dragon) - mais c’est un exploit assez incroyable (et qui ne sera
jamais répété), si l’on considère que c’était avant que la CGI n’existe. »

“Using cels and optical compositing to bring the animation “to life”
meant it was the decade’s most expensive movie, but the result was a fully
immersive world that it was easy to get lost in.”

 Prouesse technique de l’époque : Absence de la CGI,


Technique peu utilisé pour un si gros projets : plus d’une
100 de personnages/ 82 000dessins/300
animateurs.

Cf. Croots, James. «Qui a piégé Roger Rabbit à 35 ans : un exploit étonnant qui ne sera probablement jamais répété» Stuff. 18/08/2023.
https://www.stuff.co.nz/entertainment/stuff-to-watch/300951358/who-framed-roger-rabbit-at-35-an-astonishing-achievement-that-will-likely-never-be-repeate
C’était mieux avant ?

« Mi-polar mi-cartoon, ce grand film noir perverti par la


facétie des Toons reste un classique complètement barré même
si les prouesses techniques de l’époque (l’animation
entièrement crayonnée qui s’intègre à des prises de vues
réelles) sont moins épatantes de nos jours. » (1)

« Réalisé en 1988, les effets spéciaux ont peut-être un peu vieilli


mais le vintage est une qualité à notre époque. » (2)

Effets spéciaux : font parler d’eux encore aujourd’hui :


Vintage/ringards ?  Perception différente à notre époque sur une œuvre passée.

1 Cf. Croots, James. «Qui a piégé Roger Rabbit à 35 ans : un exploit étonnant qui ne sera probablement jamais répété» Stuff. 18/08/2023.
https://www.stuff.co.nz/entertainment/stuff-to-watch/300951358/who-framed-roger-rabbit-at-35-an-astonishing-achievement-that-will-likely-never-be-repeated
2 TERRAZAS, Laura. «Pourquoi Qui veut la peau de Roger Rabbit a traumatisé toute une génération» Le Figaro. 25/10/2016
https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/pourquoi-qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit-a-traumatise-toute-une-generation_bce03d4c-9ac4-11e6-98ad-024241f442a6
B) Un crossover des stars de l’animation :

“One of the other astonishing aspects of the movie


« Au-delà de la prouesse technique, Qui veut la
is its cast of animated characters. Somehow,
peau de Roger Rabbit ? représentait avant tout un
director Zemeckis and company managed to not
véritable défi artistique : réunir dans le même film
only get the rights to “half the cast of Fantasia”,
les personnages d'animation des écuries Warner et
but also more high-profile creations from both
Disney. »
Disney and Warner Bros.”

“There is something magical and appealing about « Au-delà de la fusion prophétique qu’il opérait entre
combining the real world with everyone’s favourite cinéma live et animation (et qui reste le fait de son
cartoon characters. It’s the Toy Story principle: metteur en scène, Robert Zemeckis), le film annonçait
‘what if those pretend things I love come alive?’.” une nouvelle stratégie marketing bâtie sur l’érudition
pop du grand public et son désir de voir se mélanger
des motifs, qui, par principe ou par contrat, ne
devraient jamais se croiser. »

Cf. THORAL, Romain « Qui veut la peau de Roger Rabbit : mais pourquoi n’y a-t-il jamais eu de suite ? » Première, 12/08/2022.
https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Qui-veut-la-peau-de-Roger-Rabbit--mais-pourquoi-n-y-a-t-il-jamais-eu-de-suite-
Cf. LANE, Martha. « Qui veut la peau de Roger Rabbit » à 35 ans. The Film Magazine.
22/06/2023.
https://www.thefilmagazine.com/who-framed-roger-rabbit-35-review/
Cf. Croots, James. «Qui a piégé Roger Rabbit à 35 ans : un exploit étonnant qui ne sera probablement jamais répété» Stuff. 18/08/2023.
https://www.stuff.co.nz/entertainment/stuff-to-watch/300951358/who-framed-roger-rabbit-at-35-an-astonishing-achievement-that-will-likely-never-be-repeated
B) Un crossover des stars de l’animation :

 Défi artistique payant qui rassemble le monde et force le respect.

 Héros de notre enfance ( Mickey, Bugs Bunny, Dumbo, Donald…)


 Corde sensible dont le film à su en profiter

 Prémices de la célébration de la culture pop au cinéma.


> Mélange des personnage et univers dans un
hétérotopie propre.

Comme Ready Player One de Steven Spielberg en 2018.


C) Mélanges des genres :

« Les thèmes adultes et les tropes classiques du film noir se


marient parfaitement avec ceux que l’on attend davantage d’un
film familial. La présence des dessins animés égaye
littéralement les bars humides des ruelles. Des ombres  La balance des genres est bien maitrisé
lointaines, du chantage, des demoiselles en détresse, un décor et renforce l’appréciation positive de la
des années 40, des innocents accusés d’un crime. Ils sont tous critique.
là. L’allusion, plutôt que la représentation graphique, est un  Le statut du « anti-héros » dénote avec la
autre trope souvent utilisé dans les films noirs qui fonctionne norme de l’époque et plait aux
dans un film pour enfants. Et des héros imparfaits avec des spectateurs qui y voient un trope
croix à porter. Eddie Valiant est définitivement un anti-héros, nouveau dans la narration.
mais dans tous les sens du terme. Un peu comme Robin des
Bois de Disney, un renard qui fait tant de mauvaises choses,
mais pour toutes les bonnes raisons. »

“And, because so few of these mixed-media films followed


Who Framed Roger Rabbit, it remains the pinnacle of the
genre.”

Cf. LANE, Martha. « Qui veut la peau de Roger Rabbit » à 35 ans. The Film Magazine. 22/06/2023.
https://www.thefilmagazine.com/who-framed-roger-rabbit-35-review/
II) Une critique de la société contemporaine :

A) Le star-system Hollywoodien moqué :


 Parodie bienveillante d’Hollywood.
« Dans le film, les toons tournent volontiers en ridicule les  Marque une époque où le placement de produit devient
humains. Le réalisateur donne une vision peu reluisante de la plus intense au cinéma.
machinerie hollywoodienne. Dans ce monde où tout est  +mondialisation intensive +industrialisation.
monnayable, les toons apparaissent comme des objets de
premier choix à l’instar de Roger Rabbit. Le lapin star est un Enjeux contemporains majeurs qui sont dépeints
personnage volontiers naïf, inconscient des enjeux financiers dans l’œuvre.
qui planent au-dessus de sa tête. L’œuvre met en scène le star-
system avec une pointe d’ironie (animée). »

« Choisir de monter un film qui mêle dessin animé et prises de


vues réelles questionne, à l’évidence, la différence entre la
 Questionnement identitaire : racisme à
fiction et la réalité (fictionnelle). Contrairement aux
Hollywood qui persiste.
apparences, ou plutôt grâce à celles-ci, Qui veut la peau de
 Plus largement dénonce le racisme dans
Roger Rabbit ? questionne la persistance du racisme à
les sociétés actuelles.
Hollywood (et plus largement dans nos sociétés biberonnées par
le septième art). »

Cf. THEVENET Bérénice. « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Quand le cartoon se fait philosophe » Le Mag du Ciné. 10/04/2022.
https://www.lemagducine.fr/cinema/films-classiques/qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit-film-avis-10047194/
B) La femme fatal sexualisé à outrance :

“As a pre-pubescent bisexual, I was confused and mesmerized


by Jessica Rabbit’s whole deal, but only as an adult could I
begin to parse the layers of her self-aware femme-fatale quip,
“I’m not bad; I’m just drawn this way.””

 Archétype extrême de la femme fatale.


> elle est consciente de son hypersexualisation =
ironie du personnage et critique de ce statut

Cf. STOEBER, Jenna. «Les scènes de Dip dans Qui veut la peau de Roger Rabbit vous font peur et vous ramènent
directement à l’enfance» Polygon. 15/10/2020
https://www.polygon.com/2020/10/15/21517994/the-dip-who-framed-roger-rabbit-scariest-movie-scenes
III) Un film générationnel : conflit et nostalgie :

A) Conflit entre génération :

« Encore aujourd’hui quand je regarde ce film, j’ai un sourire


qui se dessine sur mon visage. La nostalgie de ce film  Nostalgie pour ce qui l’on vu enfant.
fonctionne très bien, ce qui n’est pas toujours le cas avec les
films de mon enfance. »
« Roger Rabbit n’est pas un film cool et rigolo, pas même
Regard beaucoup plus critique pour ce qui le découvre l’assurance d’une soirée réussie, c’est au contraire une œuvre
maintenant. Plus stricte et moins empreint d’émotions pulsionnelle, étrange et habitée. Mickey Mouse doit encore se
 demander ce qu’il est venu faire là-dedans. »

“As an adult, I can better appreciate the story’s complexity,


 Double lecture possible avec la maturité =
from alcoholic detective Eddie Valiant hanging on by a finger
troisième façon d’aborder le film.
(at times, literally) to the Judge’s genocidal conspiracy to wipe
out Toontown.”

Cf. STOEBER, Jenna. «Les scènes de Dip dans Qui veut la peau de Roger Rabbit vous font peur et vous ramènent directement à l’enfance» Polygon. 15/10/2020
https://www.polygon.com/2020/10/15/21517994/the-dip-who-framed-roger-rabbit-scariest-movie-scenes
Cf. THORAL, Romain « Qui veut la peau de Roger Rabbit : mais pourquoi n’y a-t-il jamais eu de suite ? » Première, 12/08/2022.
https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Qui-veut-la-peau-de-Roger-Rabbit--mais-pourquoi-n-y-a-t-il-jamais-eu-de-suite-
B) Un format ambigüe :

« Plein d’humour mordant qui s’adresse aux adultes et non aux


enfants (on y parle de sexe, d’alcoolisme et de meurtre). » « Les parents d’aujourd’hui pourraient bien grimacer devant
l’humour et les insinuations. Comme dans tous les films
d’animation, de nombreuses blagues sont destinées aux adultes,
naviguant au-dessus de la tête des plus jeunes. Who Framed
Roger Rabbit pousse cela à sa limite. Les plaisanteries sur la
propension sexuelle, les problèmes de prostate et l’alcoolisme
peuvent toutes être trouvées en abondance. « Bitch » et «
bastard » font leur apparition, tout comme la violence
cartoonesque qui va bien au-delà du burlesque. »
« Ses continuels flirts avec le second degré en font un long-
métrage à part qui ne s’encombre pas des limites de la
bienséance. Cette liberté de ton propre aux années 1980 en fait
une œuvre incontournable, délicieusement terrifiante mais « C’était un film pour enfant, c’est désormais un objet qui se
incontournable. » consomme entre adultes avertis. »

TERRAZAS, Laura. «Pourquoi Qui veut la peau de Roger Rabbit a traumatisé toute une génération» Le Figaro. 25/10/2016
https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/pourquoi-qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit-a-traumatise-toute-une-generation_bce03d4c-9ac4-11e6-98ad-024241f442a6
Cf. THEVENET Bérénice. « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Quand le cartoon se fait philosophe » Le Mag du Ciné. 10/04/2022.
https://www.lemagducine.fr/cinema/films-classiques/qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit-film-avis-10047194/
Cf. LANE, Martha. « Qui veut la peau de Roger Rabbit » à 35 ans. The Film Magazine.
22/06/2023.
C) Traumatisme et allusions
sexuelle:
« Avec la mort d’un personnage de dessin animé plongé vivant
dans un bain d’acide, on est loin de la douceur d’un bon vieux
Disney édulcoré. »

« Pourtant pour beaucoup Qui veut la peau de Roger Rabbit


reste un traumatisme de l’enfance, une succession de moments
gênants où l’innocence des jeunes spectateurs est la grande
perdante. Entre scènes de torture, simulation de scènes de sexe
et alcoolisme, retour sur les traumatismes engendrés par le
long-métrage. » « A contrario, Qui veut la peau de Roger Rabbit, pensé et voulu
comme un film au ton adulte, reste incontestablement une œuvre
Une censure qui s’est faite dans la version hypersexualisé et quelquefois même vulgaire (beaucoup plus
française comparée à la version québécoise = dans la version québécoise que la version française d'ailleurs).
une vulgarité transgressive qui pousse les limites A de nombreuses reprises, le spectateur est abandonné dans sa
de la bienséance perplexité face à des sous-entendus franchement vicelards
> Charme du film et plaisir de son insolence. qu'aucun enfant ne peut saisir. Mais c'est aussi pour mieux les
piéger quand ils découvrent la réalité des scènes passées sous
silence un instant plus tôt (le célèbre "Picoti Picota",
malheureusement moins percutant dans la version québécoise,
en est un savoureux exemple). »
Cf. TERRAZAS, Laura. «Pourquoi Qui veut la peau de Roger Rabbit a traumatisé toute une génération» Le Figaro. 25/10/2016
https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/pourquoi-qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit-a-traumatise-toute-une-generation_bce03d4c-9ac4-11e6-98ad-024241f442a6
Conclusion et avis personnel :

Ce film de la fin des années 80s s’est clairement démarqué dans le paysage cinématographique.
 Technique impressionnante et respectée = aujourd’hui moins.
 Un message sociétal et une critique d’Hollywood pertinente pour l’époque = enjeux majeurs.
 Aspect transgressif et double lecture qui a choqué mais aussi attiré et charmé un groupe de spectateur.

 Critiques écrites par des gens qui ont passé leur enfance dans les années 80/90 = nostalgie et regard
plus tendre sur l’œuvre.
 Les générations actuelles sont plus durs et plus critiques.
 Révèle un vrai conflit générationnel.

Avis personnels :
Noa : Vue étant petite, impressionnée par la multitude de personnages // aujourd’hui:
Mathis : Avant de le revoir j’avais un souvenir très étranges du film : œuvre pour adultes qui fait même un
peu peur.
Après l’avoir revu c’est une œuvre très complexes, adultes.

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