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2.

BREF
APERÇU
HISTORIQUE
A cause de leur grande taille, les Nummulites ont été
les premiers microfossiles remarqués. Sans pour
autant discerner leur véritable signification, Strabon
en a signalées dans les calcaires ayant servi à la
construction des pyramides égyptiennes.
L’amélioration de la loupe, puis l’invention du
microscope, permirent l’observation de microbiotes
et de petits « Petrificata » invisibles à l’œil nu.
Aldrovandri (1522- 1607) et Hooke (1635-1703)
auraient été les premiers à apercevoir les petits
foraminifères, mais le plus célèbre micrographe de
l’époque est Van Leeuwenhoek (1632-1723) qui
révéla à ses contemporains les splendeurs du monde
microscopique. Quand fut publiée en 1758, la 10ème
édition du « Systema Naturae » du suédois De Linné,
on ne connaissait encore qu’une vingtaine d’espèces
de Foraminifères, attribuées aux genres Nautilus et
Serpula.
La première moitié du XIXème siècle fut marquée par la
découverte de presque tous les groupes de microfossiles. On ignorait
cependant bien souvent encore leurs affinités systématiques, voir
même leur origine organique. Quand Dorbigny (1802-1857)
commença une carrière de systématicien en proposant une
classification des foraminifères, il croyait avoir affaire à de petits
céphalopodes. Plus tard, on reconnaîtra qu’il s’agit en réalité de
microbiotes tout à fait particuliers. L’observation des microfossiles
des roches indurées par le procédé de lames minces débuta en 1849
avec Sorby (1826-1908). Cependant, le véritable fondateur de la
micropaléontologie semble être Ehrenberg (1795-1876), qui comprit
le rôle lithogénique des microfossiles figurés dans sa «
Mikrogeologie » achevée en 1854.
Très vite, devant l’augmentation du nombre des espèces de microfossiles, on commença
d’en soupçonner l’intérêt stratigraphique. Brongniart, dès 1823, emploi les nummulites en
ce sens. Les petits foraminifères seront utilisés de même, peu après. En 1850, Forbes
propose une zonation des Purbeck beds (Sud de l’Angleterre) à partir des ostracodes. Et
puis, en 1874, c’est la première utilisation des foraminifères pour l’interprétation
stratigraphique d’un sondage : Dames et Bornemann prouvent ainsi qu’un sondage près de
Greifswald (Allemagne) a percé des roches turoniennes.

A l’aube du XXème siècle, le développement de la micropaléontologie


s’accélère :
• 1916 : début des enseignements spécialisés dans plusieurs universités américaines ;
• 1919 : création, par la « Humble and Rio Bravo Oil Co » » (compagnie de pétrole
• américaine, fondée en 1911 à Humble au Texas), du premier laboratoire de micropaléontologie «
appliquée » avec trois chercheurs ;
1923 : fondation par Cushman (1881-1949) du « Laboratory for
1925 : début de la publication du premier périodique entièrement
Foraminiferal Research » à Sharon (Massachusetts) ; il sera
consacré aux microfossiles.
pendant un quart de siècle le haut- lieu de la micropaléontologie ;

A cette époque, les micropaléontologues s’occupaient à peu près


exclusivement des foraminifères. Les autres microfossiles
n’étaient étudiés que par des chercheurs isolés tels les français
Cayeux (1864-1944) qui s’est attaché à montrer leur activité
pétrogénétique et Deflandre (1897-1973) qui s’est spécialisé dans
les flagellés fossiles. Pourtant, la Palynologie prend son essor.
L’étude des tourbes quaternaires conduit le suédois Von Post
(1884-1951) à mettre au point en 1916 la méthode des
diagrammes polliniques que, vers 1930, on songe à appliquer aux
terrains anté- quaternaires.
L’accroissement des besoins en
hydrocarbures entraîne le développement
rapide de la micropaléontologie, surtout à
partir de 1945. En France, l’impulsion est
donnée par Cuvillier (1899-1969). C’est
maintenant une science pratiquée dans
presque tous les pays du monde.
Cette extension s’accompagne de
l’augmentation du nombre des
micropaléontologistes et de la
multiplication des publications. Déploré
par certains, le gonflement de la
bibliographie n’en est pas moins le reflet
de la vitalité de la discipline.

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