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CHAPITRE III BASSIN DU HODNA

INTRODUCTION
Le Hodna est un bassin néogène dont la séquence de remplissage débute par des dépôts
continentaux d'âge oligocène et se poursuit par un Miocène marin. Les objectifs pétroliers sont
l'Éocène, le Crétacé et le Jurassique. Dans le bassin du Hodna, l’exploration a débuté dans les
années quarante du siècle précédent, elle a mis au jour un petit champ d’huile dans le Paléogène
de l’Oued Gueterini qui produit à ce jour quelques 3 000 m3/an d’huile légère de densité 32°
API, et la présence d’huile lourde (15° API) dans le Paléogène du bassin de M’Sila.
Sur une superficie de 13 474 km2, une couverture sismique 2D linéaire de 4 116 km a été
acquise, soit un taux de 0,33 km/km2. Le nombre de forages réalisés est de 41 (et 180 puits
superficiels dans le gisement de l’Oued Gueterini), la densité de forage est de 32 puits/10 000
km2.

I. ASPECT STRUCTURAL
L’aperçu structural du bassin du Hodna peut se résumer par la (figure 21) (C-C’) qui montre
également l’ampleur des épisodes tectoniques post-miocènes responsables du schéma structural
actuel.Cette section orientée nord-sud montre un empilement de nappes allochtones sur les
terrains du Miocène.

Le gisement de l’Oued
Gueterini fait partie de ces nappes gravitaires.47 La (figure 22) représente deux coupes
géologiques nord-sud (A-A’) et est-ouest (B-B’) qui recoupent tous les bassins du Hodna.43
Elles sont basées sur les profils sismiques qui traversent la région, lorsque la morphologie du
terrain le permet.
CHAPITRE III BASSIN DU HODNA

Fig.22-Coupes géologiques interprétatives dans le Nord-Nord-Est de l Algérie


CHAPITRE III BASSIN DU HODNA

II. SYSTEME PETROLIER


II.1. Roches mères
Le passage Cénomanien-Turonien et éventuellement l’Albien supérieur sont considérés
comme roches mères, sans oublier les roches anoxiques à fort potentiel pétrolier de l’Éocène.
Ces horizons sont connus dans différentes régions du nord de l'Algérie et, dans une moindre
mesure, dans le sillon de Melrhir pour le passage Cénomanien-Turonien.
II.2. L’Albien supérieur (Vraconien)
Les analyses géochimiques sur le Vraconien de KEF-1, ont montré des valeurs du potentiel
pétrolier (PP) variant entre 1 g HC/kg de roche et 7 g HC/kg de roche ; la moyenne serait égale à
2,5 g HC/kg de roche.43 Néanmoins la maturité de cette roche est faible, Tmax = 432 °C.
Le Cénomanien supérieur – Turonien inférieur
Les analyses géochimiques montrent des valeurs de COT variant de 0,64 à 2,3 % avec une
moyenne qui peut se situer à 1,5 %. Sur le plan de la maturité, ces formations sont au début de la
phase à huile avec des valeurs de Tmax comprises entre 439 °C et 436 °C pour le Turonien
inférieur et entre 447 °C et 442 °C pour le Cénomanien.48
II.3. L’Éocène
L’Éocène présente une richesse en COT variant de 0,82 % à 3,23 %, avec des valeurs
moyennes de COT égales à 1,65 %. L’Éocène est immature, la Tmax mesurée est inférieure à
420°C.
II.4. Le Kimméridgien supérieur
Quelques indices de saturations en hydrocarbures, alliées à des valeurs de mesures
géochimiques observées au niveau du sondage Guellalia (GL-1), nous encouragent à suspecter
une probable richesse en matière organique du Kimméridgien supérieur.

III. RESERVOIRS
Les roches réservoirs du Crétacé et du Tertiaire pouvant constituer un magasin à
hydrocarbures dans les bassins du Hodna sont par ordre d’importance.
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III.1. L’Albien gréseux


La porosité observée dans les grès de l’Albien, qui varie de 8 % à 20 % avec une moyenne de
15 %, et la perméabilité mesurée, supérieure à 1darcy, font de ceux-ci le meilleur réservoir du
bassin du Hodna sur le plan de la qualité pétrophysique (DRW- 1).
La présence des hydrocarbures dans les grès est signalée par les évaluations des diagraphies qui
montrent des valeurs de saturation en huile variant entre 20 et 60 % (DKS-1, ID-2 et KEF-1).
Cette présence d’hydrocarbures rehausse l’intérêt de l’Albien gréseux.49 La variation des
épaisseurs se fait d’ouest vers l’est-nord-est où l’environnement des dépôts est marin.
Des zones limitées en général par des failles constituent des aires d’érosion témoins des épisodes
orogéniques alpins.
III.2. Le Cénomanien supérieur –Turonien inférieur
les seuls niveaux réservoirs carbonatés à bonnes caractéristiques pétrophysiques se situent
dans le Cénomanien supérieur-Turonien inférieur. Ses faciès correspondent à des calcaires de
haut niveau marin, formés dans un environnement de haute énergie.
Les caractéristiques pétrophysiques sont faibles dans certaines zones du bassin (la porosité de
carotte varie de 2,7 % à 5 % et la perméabilité varie de 0,4 mD à 0,85 mD). Les meilleures
caractéristiques sont situées dans la partie orientale du bassin du Hodna.
La porosité sonic (corrigée pour les argiles) varie entre 9 % et 30 % (16 % en moyenne). Quant à
la perméabilité matricielle elle est faible et se situe dans l’intervalle 0,01 à 1,2 mD ; par contre la
perméabilité de fracture approche le Darcy.
III.3. L’Éocène
La roche réservoir qui a montré des imprégnations d’huile a été rencontrée dans les sondages
SA-1 et SA-2. La porosité varie de 1,5 % à 20 %, avec une moyenne de 5 %, la perméabilité de
matrice est inférieure à 0,1 mD, par contre la perméabilité de fissure varie de 0,4 à 145 mD.
Cette roche réservoir a montré au cours du forage des imprégnations et des venues d’huile ont
même été observées (densité : 0,94 à 20 °C). Au cours des essais, ont été produits quelque 4,196
m3 d’huile et 15,89 m3 d’eau soit un rapport H/E 0,264.
L’extension de l’Éocène est peu développée dans la zone ouest où il est affecté par la mise en
place des nappes
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IV. COUVERTURES
La couverture pour les roches réservoirs est constituée généralement par des séries argileuses
ou marneuses qui recouvrent les réservoirs connus. Il y a lieu de signa ler le développement de
séries évaporitiques dans le bassin de M’Sila au Cénomanien et au Lutétien supérieur.

V. PIEGES
Aucune accumulation d’hydrocarbures commerciale n’a été mise au jour depuis Oued
Gueterini, néanmoins ; la possibilité derencontrer des pièges mixtes (biseaux et contre failles) est
probable.

VI. SPECIFICITES
Dans le bassin du Hodna, actuellement, seul le gisement de l’Oued Gueterini, découvert après
la Deuxième Guerre mondiale, peut constituer un repère et une référence du point de vue
pétrolier.
Au vu de sa modeste taille (superficie et épaisseur utile), de la quantité d’hydrocarbures produite,
du stade d’épuisement atteint (il ne produit actuellement que quelque 8,2 m3/jour mais sans
venues d’eau), de sa situation dans des calcaires écaillés yprésiens situés à la base des nappes
sud-telliennes, il s’agit d’un gisement particulier. Cette situation et ces caractéristiques lui
confèrent une spécificité et un intérêt de modèle pouvant servir dans la prospection et la
recherche de plus grandes accumulations d’hydrocarbures dans cette bande sud-tellienne.
Les hydrocarbures produits à Oued Gueterini sont nettement plus matures que ceux extraits des
roches mères paléogènes connues dans les bassins du Hodna. Cela implique forcément de
rechercher une origine des hydrocarbures du champ de l’Oued Gueterini à partir de séries
probablement plus anciennes et plus profondes.
Il y a lieu aussi de parler du Paléogène du bassin de M’Sila qui est prospectif en hydrocarbures
«lourds» (densité 15° API), connus dans les sondages SA-1 et SA-2 (biseau Yprésien/Lutétien).

CONCLUSION
Bien que prospectifs, les bassins du Hodna demeurent peu explorés à cause de leur complexité
structurale. Deux types d’hydrocarbures peuvent être produits : des hydrocarbures légers (densité
32° API) et des hydrocarbures lourds (densité 15° API).

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