L’AUTOBIOGRAPHIE

Pourquoi écrire sur soi?

Sous quelles formes?
Et de quelles manières?
Introduction
• L'autobiographie est un genre littéraire et artistique, au moyen
duquel l'auteur se raconte, fait son portrait, narre sa vie, ou une partie
de sa vie. Le genre autobiographique répond à des caractéristiques très
précises, que nous apprendrons à identifier. Par ailleurs, nous verrons
qu'il n'y a pas un genre autobiographique, mais bien plutôt une
multitude de sous-genres.

C'est ainsi que Philippe Lejeune a défini l'autobiographie : «

Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle nous fait de sa propre
existence, lorsqu'elle met l'accent sur une vie individuelle, en particulier
l'histoire de sa personnalité ».
1) Comment reconnait-on un récit autobiographique?
L'autobiographie peut se trouver sous forme
d'autoportraits, de journaux intimes, de blogs, de
récits, de romans autobiographiques, d’autofictions,
les mémoires, les lettres, le récit de voyage…
• Les pronoms personnels les plus employés sont: " je ",
"nous" " tu "
• Les verbes sont conjugués à l’Imparfait, au présent, le
passé composé, au passé simple. On observe
beaucoup de verbes pronominaux.
• On dénote les champs lexicaux : des souvenirs, des
sensations (les 5 sens), des sentiments et des émotions
• L’identité du narrateur (celui qui parle) est celle de
l'auteur (l'écrivain) et à la fois celle du personnage ( le
personnage principal du récit)
• La question de la sincérité; le pacte
autobiographique
Même si le lecteur attend de l’autobiographe qu’il soit
sincère et que l’auteur prétend qu’il va l’être (pacte de
lecture), il est illusoire de croire à une vérité absolue
dans une autobiographie :
• Car on oublie des moments de son existence ;
• Car on peut manquer d’objectivité sur sa propre vie ;
• Car l’autobiographe omet volontairement des aspects
de sa vie qu’il ne veut pas rendre publics ;
• Car l’autobiographe peut ajouter des éléments
(fictifs) dans son récit ;
• Car l’autobiographe fait forcément des choix quand
il s’agit d’écrire une grande partie de son existence.
Et ces choix sont par nature subjectifs.
2) Enonciation – Focalisation - Modalisation
• L’énoncé (le message); l’histoire ou
l’intrigue racontée est dite:
• -ancrée dans la situation d’énonciation: si
elle relève du moment de l'écriture où le
narrateur est adulte
• -coupée ou détachée de la situation
d’énonciation: si elle relève d'un souvenir
• Pour étudier l’énonciation; on observe: «
Qui parle? A qui? De quoi? Quand? Ou? »
La modalisation
En fonction de la subjectivité de l’auteur,
des jugements de valeurs peuvent être observés:
Les modalisateurs trahissent donc les certitudes, les
doutes, les appréciations personnelles de l’énonciateur
ou de ses interlocuteurs dans le texte (admiration, dédain,
rejet…).
Il s’agit pour la plupart d’adverbes, d’adjectifs
(péjoratifs, mélioratifs) ou de verbes signifiant l’idée ou
l’opinion des personnages.
Exemples: J’étais certain que ma mère me cachait
quelque chose (certitude)
Je devinai que mes amis n’allaient pas venir à ma fête
(incertitude, doute)
• La Focalisation
Des faits peuvent être racontés et une description peut être faite, selon différents points
de vue qui souvent se succèdent dans un même texte.
• Le point de vue externe est celui d’un témoin qui raconte et décrit uniquement ce
qu’il voit (description neutre). Il s’agit d’un observateur, d’un témoin. On ignore
quels sont ses sentiments ou ses sensations.
• Exemple : L’étranger arriva en février, par une matinée brumeuse…. Il était bien
enveloppé des pieds à la tête.
• Le point de vue interne est celui d’un personnage de l’histoire : tout est raconté
selon ce qu’il perçoit. Nous savons tout de ses pensées et de ses sentiments
personnels.
• Dans les textes à la première personne le narrateur est le personnage qui dit « je » et
dans un récit à la troisième personne, il s’agit du regard de l’un des personnages
(Emploi de « il »)
• Exemple : Ses yeux dilatés par la peur découvrirent un troisième fantôme qui
paraissait faire le guet…
• Le point de vue omniscient (focalisation zéro) est celui d’un narrateur qui sait tout
et voit tout. Par exemple, le narrateur présente ce qui s’est passé avant et ailleurs, il
donne sur la vie et la psychologie des personnages des renseignements qu’un simple
observateur ne pourrait connaître.
• Exemple : Il y a quelques années, … en face de nos théâtres de genres… Là se
réunissait…
Synthèse
• Pourquoi écrire sur soi?

On écrit sur soi, pour essayer de mieux se connaître (Essais, Montaigne), pour partager ses
sentiments et échapper à la solitude comme Anne Frank qui se confie à une amie imaginaire
(Kitty) dans Le journal d’Anne Frank.

C’est aussi pour avouer ses fautes et/ou se justifier (Les Confessions, J-J. Rousseau), pour apporter
un témoignage sur un évènement ou un personnage historique (Alexandre Dumas décrit Napoléon
dans ses Mémoires).

On écrit également sur soi pour lutter contre l’oubli, conserver ses souvenirs, et parfois même,
pour s’immortaliser.

Cette forme d’écriture rencontre le défi de l’authenticité, de la sincérité, de la franchise (le pacte
autobiographique) qui fait avoir une image parfois complexe des auteurs. Certains finissent par
mêler les éléments autobiographiques à des souvenirs imaginaires; on parle alors d’autofiction.