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Section 2: Les indicateurs de la performance

macroéconomique

383-370-AL
Actualité économique
Contenu de la section 2

1. La production intérieure brute (PIB)


2. Dégonflement du PIB
3. Le PIB réel et le cycle économique
4. Emploi et taux de chômage
5. Emploi et cycle économique
La performance globale d ’une économie
peut être mesurée à l’aide de plusieurs
indicateurs.
Trois d ’entre eux retiendront particulièrement
notre attention:
• le taux de croissance du produit intérieur brut
• le taux d’inflation
• le taux
tau de chômage
1. La Production intérieure brute (PIB)

Le PIB représente la valeur de tous les biens et


services finals produits par une économie au cours
d’une période donnée généralement l’année.

Pourquoi «finals»? car les biens et services


considérés sont ceux qui sont acquis en vue d ’une
utilisation finale et non pas intermédiaire.
Par exemple, l’électricité que nous consommons
à la maison constitue une utilisation finale mais
la même électricité consommée par une
imprimerie pour produire un journal constitue
une utilisation intermédiaire.
intermédiaire On ne l’inclut
donc pas dans la mesure du PIB car elle est déjà
comptabilisée dans le prix de vente du journal
Pour mesurer le PIB, nous ferons appel à une
méthode de calcul qu’on appelle :

• la méthode des dépenses

Cette méthode consiste à mesurer PIB en


calculant toutes les dépenses effectuées par les 4
agents économiques pour acquérir les biens et
services (B&S) finals produits par l’économie
nationale:
Il s’agit :
• des dépenses de consommation de B&S des ménages qu’on notera
C
• des dépenses d’investissement des entreprises qu’on notera I
• des dépenses du gouvernement en B&S qu’on notera G
• des exportations nettes de B&S qu’on notera X - M
Ainsi, on peut écrire que:

PIB = C + I + G + (X - M)

Et c’est une formule à retenir pour faire les exercices


La valeur des dépenses C, I, G, X et M est
calculée en prix de l’année courante; leur somme
représente le PIB nominal.
nominal

Pour évaluer correctement la performance globale


de l’économie, les économistes ont plutôt recours
à une estimation du PIB corrigée des variations de
prix et ne reflétant ainsi que les variations dans le
volume de la production et c’est le PIB réel.
2. Dégonflement du PIB

La valeur des dépenses C, I, G, X et M est


calculée en prix de l’année courante; leur somme
représente le PIB nominal.
nominal

Pour évaluer correctement la performance globale


de l’économie, les économistes ont plutôt recours
à une estimation du PIB corrigée des variations de
prix et ne reflétant ainsi que les variations dans le
volume de la production et c’est le PIB réel
qu’on appelle aussi PIB en dollars constants
Le PIB réel est donc l’indicateur fondamental de
la performance macroéconomique d’un pays.
Voici un exemple de calcul. Supposons que dans
une économie il n’existe que deux biens A et B
disponibles aux prix et aux quantités suivantes.
Calculez le PIB réel et le PIB nominal
Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB nominal PIB réel

2007 1$ 100 2$ 50
2008 2$ 150 3$ 100
2009 3$ 200 4$ 150
Le calcul du PIB nominal est simple. Il suffit,
pour chaque année, de calculer les dépenses sur
chaque bien pour en suite les additionner,
Pour 2007, on aura: (1$ x 100) qui sont les
dépenses sur le bien A + (2$ x 50) qui sont les
dépenses sur le bien B ce qui donne 200$.
Le PIB nominal de 2007 est donc 200$
En faisant la même démarche pour 2008 et 2009
on obtient un PIB nominal de 600$ pour 2008 et
un PIB nominal de 1200$ pour 2009.
11
Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB nominal PIB réel

2007 1$ 100 2$ 50 200$

2008 2$ 150 3$ 100 600$

2009 3$ 200 4$ 150 1200$

Comment calculer maintenant le PIB réel? C’est


la même démarche que celle du PIB nominal mais
en choisissant une année de référence. Dans notre
exemple ça sera 2007. Mais qui dans la vraie vie
choisit l’année de référence ? C’est statistique
Canada!
Comme l’année de référence est 2007, nous allons
recalculer les dépenses de chaque année (une
année en cours donnée) non pas avec ses propres
prix mais avec les prix de l’année de référence.

Si l’année en cours est 2008 alors les dépenses sur


le bien A ne seront plus 2$ x 150 = 300$ mais
plutôt 1$ x 150 = 150$. On a retenu le prix du
bien A de l’année de référence 2007 qui est 1$
mais la quantité de A de l’année en cours qui est
150.
En procédant de la même façon pour les dépenses
sur B pour l’année 2008 on aura 2$ x 100 = 200$.

En conclusion, le PIB réel de 2008 est la somme


des dépenses sur le bien A calculées avec les prix
de l’année de référence (1$ x 150 = 150$) et des
dépenses sur le bien B calculées aussi avec les
prix de l’année de référence (2$ x 100 = 200); PIB
réel de 2008 = 350$
Le PIB réel de 2008 = 150 + 200 = 350$
Avec la même démarche on peut trouver le PIB
réel de 2009 :

PIB réel de 2009 = (1$ x 200) + (2$ x 150) = 500,


Celui de 2007 restera le même que le PIB nominal
de 2007 car 2007 est l’année de référence!
Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB nominal PIB réel

2007 1$ 100 2$ 50 200$ 200$

2008 2$ 150 3$ 100 600$ 350$

2009 3$ 200 4$ 150 1200$ 500$


Évolution du PIB canadien - 1980 - 2009
1800 1800

1600 1600
Milliards de dollars

1400 1400

1200 1200

1000 PIBN = PIBR 1000


PIB réel En 2002
800 800

600 600

400 400
PIB nominal
200 200
1980 1985 1990 1995 2000 2005

PIB nominal PIB réel 16


Mais de combien a augmenté en % le PIB réel
entre 2007 et 2008? Autrement dit quelle est la
croissance du PIB réel en 2008?
Pour le savoir, il suffit d’appliquer la formule du
taux de croissance (TC) suivante pour 2008:

TC = (( PIB réelt - PIB réel(t-1) ) / PIB réel(t-1) )) x 100


TC = (( PIB réel2008 - PIB réel2007 ) / PIB réel2007 )) x 100
TC = (( 350- 200) / 200) x 100 = 75%
Avec la même formule, vous trouverez que le taux
de croissance du PIB réel en 2009 est 42,8%
TC du PIB réel de 2009 = (( 500- 350) / 350) x 100 = 42,8%
Avec la même formule, vous trouverez que le taux
de croissance du PIB réel en 2009 est 42,8%
TC du PIB réel de 2009 = (( 500- 350) / 350) x 100 = 42,8%

Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB nominal PIB réel TC PIB réel

2007 1$ 100 2$ 50 200$ 200$ -

2008 2$ 150 3$ 100 600$ 350$ 75%

2009 3$ 200 4$ 150 1200$ 500$ 42,8%


On vient d’apprendre comment calculer la performance
d’une économie c’est-à-dire le taux de croissance de son PIB
réel. Il reste maintenant à apprendre comment calculer le
taux d’inflation.

L’inflation est définie comme une hausse


soutenue du niveau moyen des prix des biens
et des services.
Le taux d’inflation se calcule à l’aide de l’indice général
des prix (IGP) qu’on appelle aussi Indice implicite du
PIB (IIPIB) ou encore dégonfleur du PIB .
Mais comment obtenir l’IGP qui nous permettra
ensuite de calculer le taux d’inflation pour une
année donnée?

Pour obtenir l’IGP d’une année, on divise le PIB


nominal de cette année par le PIB réel de cette
même année et on multiplie le résultat par 100.
PIBnominal
IIPIB  Dégonfleur =  100
PIBréel
Avec cette formule nous pouvons obtenir pour
notre exemple l’IGP de l’année 2007, de l’année
2008 et de l’année 2009.
Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB nominal PIB réel IGP

2007 1$ 100 2$ 50 200$ 200$ 100


2008 2$ 150 3$ 100 600$ 350$ 171
2009 3$ 200 4$ 150 1200$ 500$ 240

Comment maintenant calculer le taux d’inflation pour une année


donnée? En utilisant la même formule que celle qui a servi à
calculer le taux de croissance du PIB mais en remplaçant dans la
formule le PIB par l’IGP

TI = (( IGPt - IGP(t-1) ) / IGP(t-1) )) x 100


21
Par exemple, le taux d’inflation pour 2009 est:

TI2009 = (( IGP2009 - IGP2008 ) / IGP2008 )) x 100


TI2009 = (( 240- 171) / 171) x 100 = 40,3%
Année Prix A Qté A Prix B Qté B PIB réel IGP Taux
d’inflation
2007 1$ 100 2$ 50 200$ 100 -
2008 2$ 150 3$ 100 350$ 171 71%
2009 3$ 200 4$ 150 500$ 240 40,3%
3. Le PIB réel et le cycle économique
La performance économique d’un pays dépend de
l’évolution de son PIB réel.
réel
Ce dernier fluctue de façon irrégulière autour
d’une tendance à la hausse.
Les fluctuations à court terme caractérisent le
cycle économique. Quant à la tendance à la
hausse, elle caractérise la croissance économique
à long terme.
L’expérience canadienne
1100000
Ralentissement
en 2001-2002
1000000

Expansion modeste
900000 des années 90

800000 Expansion rapide


des années 80
Récession
700000
1990-1991

600000
Récession
1981-1982
500000
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00

P IB ré el ten d an c iel P IB ré el ob s er vé
Comme on peut le constater sur le graphique
précédent, il arrive que dans son évolution
irrégulière, le PIB réel soit parfois au-dessus,
parfois en-dessous de sa tendance.

C’est en observant où se situe le PIB réel par


rapport à sa tendance que l’on peut identifier les
phases et les points de retournement du cycle
économique.
Ainsi, le cycle économique est caractérisé par deux
phases (contraction et expansion) et deux points de
retournement (creux et sommet cyclique).

Par ailleurs, les termes récession et reprise


appartiennent respectivement à la phase de
contraction et d’expansion.
Au sens strict du terme, on parlera de récession
lorsque le PIB réel aura baissé sur une période
d’au moins six mois consécutifs. Pour sa part, la
reprise marque le début de la phase d ’expansion,
jusqu’à ce que le PIB réel ait rattrapé le niveau
atteint au sommet précédent.
Les phases du cycle économique

Sommet
Récession

La reprise La récession
Creux
fait partie EXPANSION fait partie
de la phase CONTRACTION de la phase
d’expansion.
expansion Sommet de
contraction
Reprise

Creux
4. Emploi et taux de chômage

Parmi les indicateurs de l’évolution de la situation


sur le marché du travail, le taux de chômage reste
sans doute le plus connu. Toutefois, il doit être
interprété en relation avec:

• Le taux d ’activité
• Le taux d ’emploi
Les indicateurs de l’activité sur le marché du
travail sont calculés mensuellement par le biais
d’une enquête de Statistique Canada appelée
l’Enquête sur la population active (EPA).

Afin d’être considérée comme chômeur par


Statistique Canada, une personne doit remplir les
trois conditions suivantes:
• être apte au travail,
• être désireuse de travailler,
• chercher activement un emploi.
Ainsi, la personne qui n’occupe pas d’emploi et
qui ne satisfait pas simultanément ces trois
conditions est considérée comme étant inactive.
inactive

La population active se compose donc:

• des chômeurs et
• des personnes occupant un emploi.
Présentation schématique de l’EPA
et des indicateurs du marché du travail
Population civile
en âge de travailler
15 ans et plus

Population Population Indicateur : Taux d’activité


inactive active = (POPACT / POP15+)*100

Personnes ayant Personnes


un emploi au chômage
Indicateur : Taux d’emploi Indicateur : Taux de chômage
= (EMPLOI / POP15+)*100 = (CHOM / POPACT)*100
Les résultats de l’EPA en janvier 2004
(en milliers de personnes)
POP15+
25 452,0

POPINACT POPACT Indicateur : Taux d’activité


8 249,6 17 202,4 = (POPACT / POP15+)*100
= 67,6 %

EMPLOI CHÔMAGE
15 935,6 1 266,9
Indicateur : Taux d’emploi Indicateur : Taux de chômage
= (EMPLOI / POP15+)*100 = (CHOM / POPACT)*100
= 62,6 % = 7,4 %
• Le taux d’activité: Il reflète le degré de
participation des gens au marché du travail et ce
qu’on soit en emploi ou en chômage.

• Le taux d’emploi: Il représente une mesure de


l’importance relative de l’emploi dans la
population en âge de travailler.

• Le taux de chômage: Il représente un indicateur


important de l’état de la situation sur le marché
du travail.
2004M05
2003M09
2003M01
2001:12

2002M05
8,0
Le taux de chômage canadien (1981-2004)

2001M09
2000:06

2001M01
6,7

2000M05
1999M09
1999M01
1998M05
1997M09
1997M01
1996M05
1995M09
1995M01
1992:11

1994M05
12,1

1993M09

Année-mois
1993M01
1992M05
1991M09
1991M01
1990M05

1989:10
1989M09

7,3
1989M01
1988M05
1987M09
1987M01
1986M05
1985M09
1985M01
1982:12
12,9 1984M05
1983M09

1981:08
1983M01
1982M05

7,0
1981M09
1981M01

14

13

12

11

10

5
Pourcentage
Le chômage est à la fois un phénomène de court
terme et de long terme. En fait, il y a trois types
de chômage dans une économie:
• le chômage frictionnel
• le chômage structurel
• le chômage conjoncturel ou cyclique
De sorte que le taux de chômage observé (TCO)
est donné par:
TCO = TCF + TCS + TCC
• Le chômage frictionnel:
frictionnel Il résulte de la mobilité
normale de la main d’œuvre dans l’économie
• Le chômage structurel: Il résulte de la difficile
adaptation du marché du travail face à la
restructuration de l’économie ou à la re-
localisation des emplois sur le territoire
• Le taux de chômage conjoncturel: il résulte des
fluctuations du cycle économique.
En macroéconomie, le concept de plein emploi reconnaît qu’il existe en tout
temps un certain nombre de chômeurs lié au roulement normal de la main
d’œuvre et à l’évolution de la structure économique.

Ainsi, il y a «plein emploi» lorsque le taux de


chômage est essentiellement de nature frictionnelle
et structurelle; ce taux de chômage est dit «naturel».
5. Emploi et cycle économique

Le cycle économique engendre également des


fluctuations au chapitre de l’emploi et du chômage.
Ainsi, durant les phases de contraction, le taux
d’emploi a tendance à baisser alors celui du
chômage a tendance à augmenter. On observe les
mouvements inverse durant la phase d’expansion.
Au sommet du cycle le taux d’emploi atteint
généralement son niveau le plus haut alors celui du
chômage atteint son niveau le plus bas. On observe
la situation inverse au creux cyclique.

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