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Journées 2007 de l’Association Française de Karstologie

Livret Guide du colloque

Le karst, indicateur performant


des environnements passés et actuels
Sous le haut patronage
du Comité National Français et des Années Internationales de la Planète Terre

Arette – Pyrénées-Atlantiques du 6 au 9 septembre 2007

Organisation :
Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin
Association de Recherche en Domaine Karstique

Partenaires :
Association Française de Karstologie / Fédération Française de Géologie
Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
CNRS - Laboratoire de Géographie physique – UMR 8591 Meudon-Paris
CNRS - ADES / DyMSET - UMR 5185 - Pessac-Bordeaux
CNRS - ANR – Climanthrope
La société HC Pyrénées
La commune d’Arette
L’Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin

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journées de l’AFK 2007

Sommaire

Quelques mots en forme d’éditorial 5


Le karst de la Pierre Saint-Martin / Larra : explorations et nouvelles pistes de recherche 6

Jeudi 6 septembre - ouverture des journées / résumé des communications


l’Association Française de Spéléologie et ses Journées : bilans et perspectives 14
quelques souvenirs des Journées AFK 1987 sur les Arres d’Anie et dans la 15
Pierre Saint-Martin (3-6 septembre 1987)

Thème 1 - Tectonique et karst 16


Le réseau géant de la Pierre Saint-Martin : inversion tectonique et rampes d’écailles. 16
Exemples
Karsts et tectorogenèse des Pyrénées 16
Le karst d’Urkulu, un témoin de la tectonique pyrénéenne 17
Failles normales récentes et réseau karstique : exemple de la Pierre Saint-Martin 17
(Pyrénées-Atlantiques, France)
Relationship between karst and tectonics in the Alpe del Vicerè karst system 18
(Southern Alps, Lombardia)
Thème 2 - Fonctionnement hydrodymamique, exploitation et gestion des ressources 19
hydrologiques du karst
L’hydrologie du karst de la Pierre Saint-Martin : une approche spéléologique 19
L’aquifère géothermique du Hainaut (Belgique), une ressource à redécouvrir 20
La genèse auto-organisée des karsts et ses conséquences 20
Coloration avec courbe de restitution dans le massif du col d’Aran 21
(Pyrénées-Atlantiques, France)
Thème 3 - Les outils au service de la karstologie 22
La chronologie relative 22
L’analyse 3D des volumes souterrains à méso-échelle : 22
Nuages de points et modèles TIN de quelques objets de l’endokarst
Intérêt de l’utilisation du Luirographe 23
Imagerie microchimique des éléments inorganiques dans les spéléothèmes 24
Apport des analyses par microsonde XRF sur les remplissages souterrains 24
étudiés en tant qu’archive environnementale. Exemples caractéristiques
La lasergrammétrie, un autre regard sur les grands vides souterrains. 25
Thème 4 - Archéologie et paléontologie des milieux karstiques 26
Une nouvelle grotte à ours dans le massif des Arbailles 26
(Pyrénées-Atlantiques, France) : la grotte Artzen Harpea (OH 22)
L’Ours : une proie pour les hommes au Paléolithique ? 26
Les grottes sépulcrales de l’âge du bronze de Droundak 27
à Sainte - Engrâce et de l’Homme de Pouey à Laruns (Pyrénées-Atlantiques)
La Grotte sépulcrale de La Canaule à Gourette 27
Eaux Bonnes (Pyrénées-Atlantiques)
Les fréquentations humaines paléolithiques dans l’endokarst : 28
apports de la géoarchéologie
Forme et sédimentation du karst littoral guadeloupéen 29

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journées de l’AFK 2007

Sommaire

Excursion du vendredi 7 septembre - supports des présentations


Le cadre géologique régional 32
Le cadre géologique local 37
Détermination des plans de drainage 42
Les sédiments fluvio-glaciaires du vallon d’Urrutchordoky 45
Massif forestier de la Pierre Saint-Martin : une gestion multi-facettes 48

Samedi 8 septembre - résumés des communications


Thème 5 - La gestion écologique, économique, touristique et patrimoniale des régions 50
karstiques
L’entomofaune des pelouses calcaires : un patrimoine à préserver 50
Considérations sur les cavernicoles du massif de la Pierre Saint-Martin 50
Le karst, territoire de ressources 51
La rupisylve karstique du massif d’Anie : 51
un peuplement original de pin à crochets dans les Pyrénées occidentales
Les grottes karstiques de la région d’Irkoutsk : la gestion patrimoniale 52

Thème 6 - Les marqueurs environnementaux, les enregistrements des signaux 54


climatiques et anthropiques dans les sédiments
Le remplissage de la salle de La Boue (grotte du Bois du Clos, Charente, France) : contri- 54
bution à une meilleure connaissance de l’effet de site
Les remplissages sédimentaires de la Grotte de la Moraine (Île de Guarello, Archipel de 55
Madre de Dios, Patagonie, Chili) : contribution à l’étude de l’effet de site sur l’enregistre-
ment du paléoenvironnement subpolaire de Patagonie insulaire
Les rythmites de mousson de la grotte de Dadong (Hubei, Chine). Mise en place, 56
contexte environnemental et effet de site
New natural archives of palaeoclimatic data : the ice caves 57
Thème 7 - Morphologie et dynamique des milieux karstiques 58
La grotte-mine d’Oilloki (massif de la Pierre Saint-Martin) : 58
une cavité à minéralisation de galène d’origine hypogène
La spéléogenèse par remontée du niveau de base : 59
un modèle global pour les karsts ennoyés
L’association morpho-sédimentaire «bubble trails - folia» : un indicateur de spéléogenèse 60
hypogène carbonique, exemple de la grotte d’Adaouste, Provence France
Les fantômes de la mine de la Grande Vernissière (Fressac, Gard). 60
Premières observations sur l’origine de certains karsts de la bordure cévenole
Trou de la Taupe et gouffre des Angevins 61
Secteur central du Massif des Arbailles, Pyrénées-Atlantiques
La Grotte des Eaux-Chaudes – 100 ans d’exploration 62
Drainages de surface et souterrains : interaction et évolution en Lorraine centrale 63
La Grotte Quentin (Hainaut, Belgique) : un modèle d’évolution des fantômes de roche 64
Quel âge a le canyon de l’Ardèche ? 65

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journées de l’AFK 2007

Sommaire

Thème 7 - Morphologie et dynamique des milieux karstiques (suite)

Les impacts de la crise de salinité sur un karst méditerranéen : la Basse Ardèche calcaire 65
(moyenne vallée du Rhône, France)
Les paléo-pertes recoupées du versant sud du massif des Arbailles : l’exemple du réseau 66
du Yéti (LO10)

Excursion du dimanche 9 septembre - supports des présentations


Le projet hydroélectrique de la Verna 70
La formation de la salle de la Verna et les concrétions de la galerie Aranzadi 71
les cavernicoles de la région de la Pierre Saint-Martin 72

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journées de l’AFK 2007

Quelques mots en forme d’éditorial ...

Les vallées du Barétous et de la Soule vont accueillir du 6 au 9 septembre les Journées de l’Association
Française de Karstologie pour la troisième fois en vingt ans.

Cette année, nous vous proposons de déborder de la karstologie traditionnelle en nous ouvrant aux
multiples facettes des recherches et activités sur le karst.

Géologie, morphologie et dynamique des milieux sont bien sûr au programme, mais aussi les outils
et techniques permettant ces recherches, la vie et l’économie des territoires dans le temps, la gestion
des ressources ...

Nous irons des grottes de Chine à celles de Patagonie pour revenir à nos chères Pyrénées où les
archéologues décryptent les débuts, il y a 5 000 ans, du pastoralisme montagnard, où les spéléologues
multiplient explorations et découvertes, où les ingénieurs captent l’énergie renouvelable des rivières
souterraines.

Nous verrons tout cela et bien plus encore, chaque communication ayant vocation de susciter
réflexions, échanges et suggestions. Nous vous souhaitons surtout un très agréable séjour dans nos
montagnes.

Nathalie Vanara Michel Douat

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journées de l’AFK 2007

Le karst de la Pierre Saint-Martin / Larra :


explorations et nouvelles pistes de recherche
Richard Maire, Michel Douat, Yves Quinif, Guillaume Devès et Richard Ortega

Le massif pyrénéen franco-espagnol de la Pierre Saint-Martin / Larra présente un intérêt historique, spéléologique
et géologique exceptionnel. Situé à 50 km au SW de Pau, ce karst d’altitude de 140 km2, étagé entre 430 m d’alti-
tude (sources d’Illamina et Bentia) et 2504 m (pic d’Anie), est contrôlé par un climat montagnard, tempéré et océa-
nique très humide (2500 mm/an). Il est caractérisé par une morphologie alpine typique : lapiés de ruissellement et
de fractures, banquettes structurales (Arres), puits à neige et glaciers souterrains, dépressions, vallons et cirques-
dolines d’origine glacio-karstique. En outre il renferme des dépôts et séries sédimentaires (varves, spéléothèmes)
qui apportent des informations sur les paléoclimats et la géochimie des sédiments.

1. Bref historique

Les premières explorations spéléologiques connues sur le massif remontent à 1818 (grotte Napia). D’autres ont
lieu dans la même grotte vers le milieu du XIXème siècle jusqu’à la cote +130. Vers 1890, des naturalistes locaux
(Duffau, Veisse et Bourgeade, Larre et Casamayor) commencent à explorer des canyons et des puits au-dessus
de Sainte-Engrâce et vers le col de la Pierre Saint-Martin. Entre 1892 et 1909 ils sont rejoints par Fournier puis par
E.A. Martel et ses compagnons qui effectuent plusieurs reconnaissances et explorent les canyons de Kakouetta,
Holzarté et Olhadubie.

Entre 1930 et 1939, M. Cosyns, quelques spéléos belges et N. Casteret, plus ponctuellement, poursuivent les
recherches. Elles reprennent en 1948. En 1950 dans le cadre des expéditions Cosyns, G. Lépineux découvre
l’entrée du gouffre de la Pierre Saint-Martin. Profond de 320 m, le puits Lépineux est descendu la première fois
en 1951, mais en 1952 se produit l’accident mortel de Marcel Loubens à cause d’une défectuosité du treuil. En
1953, le fond de la salle de la Verna est atteint à - 734 m. C’est le record du monde de profondeur à l’époque et la
découverte du plus gros volume souterrain connu (la Verna = 3,9 millions de m3). Considéré comme « l’Everest »
des profondeurs, le gouffre de la Pierre Saint-Martin devient un mythe dans le milieu spéléologique (Tazieff, 1954
; Queffelec, 1967-1994 ; Pernette, 1983 ; Labeyrie, 2005).

Depuis, l’exploration spéléologique et scientifique du massif se poursuit loin des battages médiatiques.

2. Cavités et bassins d’alimentation

De 1951 à 2006, plus de 370 km de puits et galeries ont été explorés et topographiés au cours de plusieurs dizai-
nes de milliers d’heures d’exploration (Douat éd., 1989 et 2001). Afin de coordonner ces recherches, l’Association
pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin ou ARSIP est créée en 1996.

Fin 2006, le nombre de gouffres explorés est impressionnant : plus de 1900 sont répertoriés, 220 dépassent 100 m
de profondeur, 51 les 300 m, 17 les 500 m et 4 les 1000 m. La carte spéléologique montre une densité remarquable
de réseaux souterrains (figure 1). En outre, grâce à des traçages souterrains à la fluorescéine indiquant les relations
hydrologiques entre les réseaux, les spéléologues ont déterminé avec précision quatre grands bassins d’alimen-
tation et quelques bassins périphériques mineurs.

Les deux principaux systèmes hydrokarstiques se dirigent au NW : celui de Saint Vincent (2,37 m3 s-1, 30 km2) qui
draine les réseaux de la Pierre Saint-Martin, du Lonné Peyret et du Soudet et celui de Saint Georges (5,64 m3 s-1,
80 km2) qui draine, au sud, la partie espagnole du karst, du réseau des Partages au BU56 et d’autres drains sou-
terrains non encore découverts encore plus au sud et à l’aval le grand réseau d’Arrestelia (59 km).

Le troisième système est celui d’Issaux (1,15 m3 s-1, 16 km2), au NE, qui draine les réseaux des Bourrugues, du
BG 63, du Couey Lodge et du Romy. Un quatrième système, situé à l’est, non représenté sur la carte, est celui de
Lées Athas (1,2 m3 s-1, 17 km2), mais il présente peu de cavités connues importantes.

Enfin, le petit bassin de la Cascade de Kakouetta (2 km2) est assez original puisque son émergence présente la
particularité d’être un trop plein de hautes eaux d’une partie du Saint Georges.

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journées de l’AFK 2007

figure 1 : Situation de trois grands bassins d’alimentation du massif de la Pierre Saint-Martin et tracés des principaux réseaux souterrains

3. Contexte géologique

Une telle karstification souterraine et superficielle est due à des conditions géologiques et géomorphologiques
favorables. La couverture carbonatée de plate-forme du Crétacé supérieur (Santonien, 80-85 millions d’années),
épaisse de 350 m en moyenne et très fracturée, recouvre directement le socle paléozoïque de la vieille chaîne
hercynienne et constituant la Zone Axiale Pyrénéenne (figure 2). Cet ensemble couverture et socle a été plissé et
soulevé par l’orogenèse pyrénéenne qui débute au Lutétien, à Eocène moyen, vers - 45 millions d’années. Au Mio-
cène, le plissement pyrénéen s’achève et une surrection épirogénique affecte les Pyrénées jusqu’à aujourd’hui.
Pendant cette surrection importante, l’érosion de la couverture impérméable de flyschs et de calcschistes du
Campanien-Maestrichtien permet à la karstification de débuter dans les calcaires santoniens sous-jacents. Entre
- 20 et - 6 millions d’années, dans des conditions de climat subtropical, la couverture sédimentaire est soumise
à une intense altérogenèse, d’où la présence de poches d’argile rouge (argiles micacées, smectite, chlorite, goe-
thite) recoupées par les réseaux karstiques actuels.

4. Evolution géomorphologique et des cavités, niveaux étagés

Les preuves de l’abaissement des surfaces calcaires et de l’érosion de bassins d’alimentation aujourd’hui dispa-
rues sont nombreuses. La bordure amont du massif recèle des cavités en parois, des paléo-conduits sans plafond
et de puissants massifs stalagmitiques superficiels. Or le concrétionnement ne se forme plus actuellement à cette
altitude en l’absence de sols et de végétation. Ces anciens spéléothèmes mis au jour par l’érosion sont donc
probablement pré-quaternaires, à une époque où le massif était moins haut et la végétation et les sols abondants.
Les datations U/Th donnent des âges supérieurs à 350 000 ans (Bini et al., 1989). Ces paléo-cavités ont perdu leur
bassin d’alimentation à cause de l’érosion glaciaire pléistocène qui a détruit les cirques supérieurs.

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journées de l’AFK 2007

figure 2 : Coupe géologique simplifiée au niveau du réseau du BU56 (Puertas de Illamina)

figure 3 : Coupe schématique longitudinal de la salle de la Verna et contexte géologique de l’écroulement lié à la présence de
calcaires primaires au niveau du socle (Coupe d’après Gilli , 1984, modifié).

Il existe aussi des drains inactifs localisés dans la masse des calcaires santoniens, 50 à 150 m au-dessus du socle
paléozoïque, mais à des altitudes différentes. Les développements les plus importants sont situés à :

• 1920 / 1930 m dans le gouffre SC60,


• 1580 / 1600 m dans l’UK4, le C 2, le C 110, le réseau d’Anialarra et l’AN 8,
• 1550 / 1510 m dans le réseau d’Anialarra et l’AN8,
• 1300 m dans le Chipi Joseteko.

Ces conduits subhorizontaux secs, à morphologie phréatique, ont été trépanés par des gouffres plus récents et
ils seraient en relation avec un ancien niveau de base qui a changé au fur et à mesure du soulèvement du massif
et du creusement des vallées. Le niveau de base actuel se situe entre 435 et 445 m d’altitude à la hauteur des
émergences d’Illamina et de Bentia.

Localisé à l’aval du système karstique de Bentia, le réseau complexe d’Arphidia présente, sur plus de 700 m de
dénivellation et 23 km de conduits, cinq niveaux étagés entre 1100 et 600 m d’altitude. Cette situation originale, à
l’aval du système, est due à deux facteurs : la surrection pléistocène et la présence de calcaires dévoniens dans
le socle hercynien.

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journées de l’AFK 2007

Ces calcaires primaires ont donc permis la formation de drains sous les calcaires crétacés par l’abaissement du
niveau de base. Grâce à la position et à la nature des remplissages de la galerie Aranzadi perchée 100 m au-
dessus de la salle de la Verna, on sait que la rivière souterraine s’écoulait autrefois dans cette galerie, mais un
écroulement a capturé la rivière dans le socle paléozoïque. Pour en arriver là, des vides importants se sont formés
à l’emplacement de la Verna par infiltration dans le plancher dévonien, puis par «collapse». La salle de la Verna
(245 x 242 x 194 m) est donc liée à une capture hydrologique par l’intermédiaire d’une «doline d’effondrement
souterraine» (figure 3). L’hypothèse d’un vide initial tectonique, au niveau d’une rampe morte d’écaille, a été émise
(Bourrouilh et al., 1996).

La dimension remarquable des vides souterrains au contact du socle, entre la salle de Navarre et la salle de la
Verna, fait la spécificité du réseau de la Pierre Saint-Martin. Le cas de la salle Chevalier, qui a été retopographié
en détail en 2003, montre qu’il s’agit en réalité d’un vaste galerie de 380 m de long, de 60 m de haut et de 70 m
de large.

5. Les sédiments de la galerie Aranzadi et la formation de la salle de la Verna

La galerie Aranzadi est accessible par l’ancien tunnel EDF (Electricité de France), percé entre 1956 et 1960 dans le
but de capter le torrent souterrain, mais en raison de la variabilité du débit (étiage : 0,03 m3 s-1 ; crue : 5 à 15 m3
s-1). A l’époque, le projet a été abandonné pour finalement aboutir en 2007.

Cette galerie Aranzadi renferme une séquence de remplissages de 300 m de long sur 20 m d’épaisseur, la plus
importante connu en milieu alpin (Maire, 1990 ; Quinif et Maire, 1998). On observe trois ensembles détritiques
discordants (figure 4) : un ensemble inférieur à blocs et coulées de débris ; un ensemble principal à limons et ar-
giles carbonatés et varvés (photo 1) ; un ensemble de terrasses fluviatiles étagées et emboîtées dans l’ensemble
principal et l’ensemble inférieur.

Une cinquantaine de datations U/Th sur les spéléothèmes ont été effectuées. L’unité inférieure date probablement
d’une période froide antérieure à 330 000 ans BP (stade 10). L’ensemble principal, qui se situe entre 225 000 et
300 000 ans BP, est attribué au stade glaciaire 8 alors que les dépôts morainiques externes ont disparu. Les ter-
rasses fluviatiles sont couvertes de stalagmites non corrodées dont la plus ancienne a 190 000 ans BP. Or la plus

galerie Aranzadi
la Verna

2 km
-1342 m
Coupe simplifiée du gouffre de la Pierre Saint-Martin

Section of Aranzadi gallery


E.P.

the "radioactive terrace"

river terraces
5m

stalactite
AR 2000
Main unit
figure 4 : Coupe synthétique des of laminated clay
remplissages de la galerie Aran- 5m
zadi et localisation du sité étudié
(d’après Quinif et Maire, 1998 ; in Lower unit
Ortega et al., 2005). (fallen blocks+debris flows)

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journées de l’AFK 2007

ancienne stalagmite de la Verna a plus de 210 000 ans ; elle est située en balcon au même niveau que la galerie
Aranzadi et corrodée par l’ancienne rivière. Par conséquent, l’assèchement de la galerie d’Aranzadi correspond à
l’écroulement de la Verna entre 194 000 et 211 000 ans BP.

Photo 1 : Partie amont du massif de la Pierre Saint-Martin montrant le travail de l’érosion glaciaire (cirques).

Photo 2 : Le remplissage du Quaternaire moyen de la galerie Aranzadi. On observe un ensemble principal d’argiles et de limons
varvés avec un étagement de terrasses emboîtés dans les varves carbonatées.

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journées de l’AFK 2007

6. Les nouvelles recherches sur l’uranium dans les spéléothèmes

Des stalactites massives d’aragonite-calcite ont été prélevées dans la galerie Aranzadi au niveau de la « terrasse
radioactive », en face de l’arrivée de l’affluent Maria Dolorès. Ces spéléothèmes contiennent des teneurs significa-
tives en uranium et en strontium qui ont été mesurées spatialement et chimiquement par sonde nucléaire (Ortega,
Maire, Devès, Quinif, 2005).

Les cartographies du strontium et de l’uranium sont très variées, avec un contraste marqué entre l’aragonite et la
calcite car l’aragonite concentre Sr et U (figure 5). Par contre le zinc est localisé de préférence dans la calcite et
dans les couches de matière organique piégée dans la concrétion.

Figure 7 : Spectre de fluorescence X montrant notamment les pics du calcium, du strontium et de l’uranium, ainsi que les pics
secondaires du zinc et du fer (analyse de la stalactite de la fig. 5). (Ortega et al., 2005).

Les résultats des analyses chimiques indiquent que les teneurs en Sr de la calcite vont de 439 à 1097 µg/g et de
4909 à 18 571 µg/g dans l’aragonite. Les teneurs en U montrent des valeurs remarquables de 10,9 à 19,3 µg/g
dans la calcite et de 88,7 à 350,0 µg/g dans l’aragonite.

Des analyses effectuées par rayonnement synchrotron démontrent que l’uranium est incorporé sous sa forme oxy-
dée hexavalente à la fois dans l’aragonite et dans la calcite. Ces concentrations en U et Sr sont les plus fortes me-
surées dans des spéléothèmes formées par l’infiltration des eaux météoriques. Le processus de recristallisation de
l’aragonite en calcite a été prouvé. C’est un aspect très important dans la critique de la méthode de datation U/Th
car on observe des âges U/Th aberrants, ce qui suppose une ouverture du système, processus qui a été prouvé
dans la calcitisation des coraux d’aragonite.

Une étude complémentaire est en cours sur la cartographie de la radiocactivité des spéléothèmes par Beta Ima-
ger. Cette méthode, d’abord utilisée en imagerie médicale, permet de réaliser une cartographie qualitative et quan-
titative des radioéléments. La cartographie obtenue, en niveaux de gris, est qualitative. L’intérêt est de calibrer le
scanner au moyen d’échantillons dont la teneur en éléments radioactifs est connue, en l’occurrence de l’uranium
qui est présent partout dans l’environnement, mais généralament à de très faibles concentrations.

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journées de l’AFK 2007

7. Les témoins sismo-tectoniques dans l’endokarst

Les indices sismo-tectoniques sont multiples dans les réseaux souterrains. Dans le gouffre BU56, les parois de
la galerie du Meandro Oprimido, entre - 380 m et - 450 m, sont hachées par un système de fractures de cisaille-
ment. Ce phénomène, postérieur au creusement de la galerie, est lié au rejeu d’une fracture majeure E-W. De
nombreuses autres observations ont été effectuées dans les réseaux de la Pierre Saint-Martin, d’Arphidia, de
l’AN8, de l’UK4, etc. et dans le massif proche des Arbailles (Vanara, 1990). En particulier, il faut signaler l’existence
de nombreuses «trémies» (écroulements), localisées sur des fractures, qui constituent un obstacle à l’exploration
spéléologique ; elles sont les témoins d’une sismo-tectonique active à cause de la compression de la plaque ibé-
rique contre la plaque européenne.

Conclusion

Ainsi, grâce à l’état avancé des connaissances spéléologiques, le massif de la Pierre Saint-Martin apparaît comme
un laboratoire naturel pour analyser plus en détail, dans l’espace et le temps, les différents paramètres de la kars-
tification et leur interaction complexe dans un karst de montagne de type « alpin ». La construction d’une station
de ski dans les années 1960 a provoqué une dégradation du karst superficiel et une pollution du système kars-
tique d’Issaux. Le travail de synthèse et de coordination effectué par l’ARSIP, en collaboration avec les pouvoirs
publics et les communes, devrait permettre une meilleure étude, protection et valorisation de ce patrimoine naturel
karstique hors du commun, sans restreindre la pratique de l’exploration spéléologique qui est le fondement de la
connaissance spéléo-karstologique. C’est le cas actuellement avec le captage de la rivière souterraine Saint-Vin-
cent, en amont de la salle de la Verna, par la Société Hydroélectrique du Midi (SHEM, groupe Suez).

Bibliographie

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thorium in rocks and minerals. Chemical Geology, 193, p. 127-136.
Douat (éd.). 1989. Bulletin n°16, ARSIP, Sainte-Engrâce, 223 p.
Douat (éd.). 2002. Bulletin n° 17, ARSIP, Sainte-Engrâce et Arette, 250 p.
Bourrouilh, R., Bauer, J., Deloffre, R., Douat, M., Maire, R. & Nurisso, B. 1996. Inversion tectonique et rampes
d’écailles : nouvelles données tectoniques et stratigraphiques fournies par le réseau karstique géant de la Pierre
Saint-Martin, Pyrénées-Atlantiques, France. C. R. Acad. Sciences, Paris, 323, IIa, 163-170
Bini, A., Delannoy, J.-J., Maire, R. & Quinif, Y. 1989. Générations de cavités karstiques dans les chaînes alpines s.l.
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Labeyrie, J., 2005.
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recrystallized aragonite-calcite speleothems from caves in the Pyrenees (France) : implication for U-series dating.
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12
journées de l’AFK 2007

jeudi 6 septembre :

Ouverture des Journées


Résumé des communications

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journées de l’AFK 2007

L’Association Française de Karstologie


et ses rencontres annuelles :
bilan et perspectives

L’Association française de karstologie (AFK) a été créée par Jean Nicod en 1978. Les principaux temps
forts de l’association sont les « Journées » qu’elle organise en général sur trois jours. Tous les quatre
ans environ, les Journées se déroulent à l’étranger. Souvent les Journées de l’AFK sont associées à un
colloque international, ce qui permet de publier des actes.

Si l’on s’intéresse à la géographie des Journées de l’AFK, on s’aperçoit qu’elles ont été organisées dans
différents lieux qui couvrent assez bien la répartition des phénomènes karstiques de la France. On note
toutefois, le dynamisme de certaines régions par rapport à d’autres. Les Journées de l’AFK ont parfois
été organisées par des étrangers qui ont permis la tenue de tables-rondes hors de France. On notera
des sites comme Perm, Irkoutsk, La Havane, dont l’éloignement a nécessité un certain engagement
des participants.

Les thèmes et les lieux des Journées de l’AFK varient avec les organisateurs. Les Journées AFK ont
lieu en général dans des terrains bien étudiés (par des étudiants en fin de thèse), ce qui offre l’avantage
de parcourir pendant deux à trois jours des régions de France ou d’ailleurs avec la certitude que les
hypothèses de terrain, les plus récentes, soient proposées. Au-delà des aspects scientifiques toujours
très bien développés, il règne une certaine bonne humeur propice aux échanges d’idées. Les journées
de l’AFK sont donc l’occasion de faire un tour d’horizon de l’évolution de cette discipline complexe
qu’est la karstologie et aux adhérents de se rencontrer et de se connaître, car l’AFK reste avant tout
une association.

Jean-Yves BIGOT

Jean-Yves BIGOT : Les 7 portes, place Mistral - 04400 Barcelonnette


Email : catherine.arnoux@club-internet.fr

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journées de l’AFK 2007

Quelques souvenirs des Journées AFK 1987


sur les Arres d’Anie dans la Pierre Saint-Martin
(3-6 septembre 1987)

Il y a vingt ans, Richard Maire était en voie d’achever sa thèse d’Etat sous la direction de Maurice Julian
(soutenue à Nice en 1990) et c’était l’occasion de présenter - au cours de la réunion sur le terrain de
l’AFK - un de ses terrains d’étude. Curieusement, il n’y en a pas trace dans la revue Karstologia et il me
faut rappeler quelques souvenirs…

Cette réunion attira un nombre élevé de participants venus d’horizons divers : universitaires et
spéléologues voisins et lointains, amis venus de l’autre côté de la frontière pyrénéenne, dont Félix
Ugarte et surtout une forte délégation polonaise avec Marian Pulina et Jerzy Glazek, récupérée non
sans peine à Lyon-Satolas et convoyée de nuit par Roger Laurent … Bien sûr, cela posa des problèmes
de logistique, mais l’organisation fut impeccable [Maire, Douat, Salomon, Quinif et Bauer - 1987 - La
Pierre Saint-Martin. 56 p. + 1 carte h.t. : synthèse générale des réseaux réunion AFK-ARSIP], grâce à
Richard Maire, ses amis de l’ARSIP et Jean-Noël. Salomon. De plus, la réunion fut fort conviviale et le
soleil brilla sur les Arres !

Au cours d’un long parcours sur ce karst haut-alpin jusqu’à pied du Soumcouy, Richard Maire présenta
successivement (cartes à l’appui) les couloirs organisés suivant les linéaments tectoniques, les aspects
du Schichttreppenkarst, les cuvettes glacio-karstiques et leurs avens, le fossé d’Arlas et son drainage, et
les relations avec le système de la Pierre Saint-Martin. Des discussions, parfois vigoureuses intervinrent
sur le dispositif tectonique, le rôle du glacier et de la cryoclastie, la vitesse d’évolution des lapiés … Un
problème clé fut abordé dans un petit couloir à dépôt ferrugineux, formation résiduelle de la couverture
des calcaires des Canyons, permettant de proposer un schéma d’évolution.

Bien sûr, avant le parcours dans les célèbres gorges de Kakouetta, le «clou» de la réunion fut une visite
dans l’immense salle de la Verna de la Pierre Saint-Martin, facilement accessible grâce au tunnel EDF.
Les plus sportifs purent grimper dans la galerie Aranzadi et étudier les remplissages et surtout les
concrétions : leurs datations en cours allaient être un des points forts de la thèse de Richard Maire,
ouvrant une voie nouvelle pour la karstologie.

Jean NICOD, juillet 2007

Jean NICOD : Florida 1, 35 avenue du 24 avril 1915 - 13012 Marseille, France.

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journées de l’AFK 2007

thème 1
Tectonique et karst

Le réseau géant de la Pierre Saint-Martin :


inversion tectonique et rampes d’écailles. Exemples

Robert BOURROUILH

Laboratoire CIBAMAR, Université de Bordeaux 1, Avenue des Facultés, 33405 Talence Cedex
<r.bourrouilh@cibamar.u-bordeaux1.fr>

Mots-clés : tectonique, endokarst, rampe tectonique, Pierre Saint-Martin, France.

Résumé :
Le réseau karstique souterrain géant de la Pierre Saint Martin s’est établi sur une zone faillée de la Haute Chaîne
Pyrénéenne, et plus précisément sur un système de rampes tectoniques et duplex. Ce système tectonique,
orienté N 110° E et N 40-50° E, à déversement sud, intéresse non seulement la couverture du Crétacé supérieur
de la Haute Chaîne mais aussi le socle paléozoïque sous-jacent, formé de calcaires du Dévonien recouverts par
du Carbonifère à dominante schisto-gréseuse, sous faciès « culm », observés dans l’exploration souterraine du
karst. Ce système tectonique est lié aux phases compressives pyrénéennes et a été repris en distension lors
de l’exhumation récente de la Haute Chaîne. L’âge du karst est difficile à établir. Il est postérieur aux phases
compressives, oligo-miocène, et contemporain de la montée de la Haute Chaîne, miocène-actuel. L’ensemble est
lié à la tectogenèse des Pyrénées et à l’évolution récente de la chaîne.

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Karsts et tectorogenèse des Pyrénées

Joseph CANÉROT
Professeur Émérite de l’Université de Toulouse, France, <jcanerot@free.fr>

Mots-clés : Karst, tectorogenèse, fracturation, Pyrénées, France.

Résumé :
Quatre étapes essentielles caractérisent l’évolution des karsts pyrénéens : 1/ Fracturation des carbonates. Elle
intervient dès le Crétacé supérieur à l’articulation entre Europe et Ibérie, aux abords de la «faille nord-ibérique»
et peut atteindre de grandes profondeurs. Cette étape affecte par la suite un territoire de plus en plus large, par
migration centrifuge des fractures à travers les croûtes ibérique et européenne. 2/ Paléokarstification. Un réseau
karstique massif, à remplissage grossier, essentiellement bréchique et de teinte beige ou grisâtre, se met en place
au droit de la Zone Interne Métamorphique et de la Zone Nord-Pyrénéenne, nouvellement portées à l’émersion
au cours du Paléocène et de l’Eocène. 3/ Néokarstification. Un système de galeries à la fois complexe et ténu re-
coupe le réseau paléokarstique précédent et le déborde latéralement. Son remplissage essentiellement argileux,
rougeâtre et rutilant, ou calcaire, évoque les climats chauds et humides, agressifs, du Néogène. 4/ Karst actuel.
Des puits et galeries le plus souvent verticaux et ouverts, recoupent tous les systèmes antérieurs. La fracturation
des carbonates, déterminée par l’affrontement des plaques européenne et ibérique, peut être considérée comme
facteur déterminant dans l’élaboration de ces karsts. La répartition des masses calcaires au sein de l’orogène,
l’ennoyage général du bâti hercynien vers l’ouest, l’abaissement relatif du niveau marin phréatique de base lié à
la surrection des reliefs ainsi qu’un contexte climatique approprié, associant chaleur et humidité, constituent des
facteurs secondaires de nature à accélérer le processus de karstification.

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journées de l’AFK 2007

Karsts and tectorogenesis of Pyrénées


Key-words : Karst, tectorogenesis, fracturation, Pyrenees, France
Abstract :
Four steps characterize the evolution of the pyrenean karsts: 1/ Fracturing of carbonate rocks which appears
under transpression conditions along the «North Iberian Fault», during the Upper Cretaceous and widens later
on the bordering Iberian and European crusts. 2/ Paleokarstification. A massive karstic network filled up by raw,
mainly brecciated, beige to grey coloured materials stretches along the Internal Metamorphic and the North Pyre-
nean Zones, newly emerged during the Paleocene and Eocene periods. 3/ Neokarstification. A complex thin drift
system crosses and overlaps the former paleokarstic network. Its red coloured, mainly argillaceous or carbonate
infilling, indicates muggy weather conditions during Neogene times. 4/ Present karst. Vertical and generally open
sink holes and drifts cut off the former karstic systems. Fracturing related to plate collision seems to be the main
factor of karstification. Carbonate outcroping distribution, westward structural pitching of the hercynian bedrock,
gradually accelerated relative lowering of the phreatic base sea-lewel related to relief increasing and suitable cli-
mate including hot and rainy conditions, are secondary factors which improve the karst processes.

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Le karst d’Urkulu, un témoin de la tectonique pyrénéenne

Ruben CENTELLES BASCUAS


4/6 rue Pachot Lainé - 93190 Livry-Gargan, <rcentelles@yahoo.fr.>

Mots-clés : endokarst, spéléométrie, tectonique, Urkulu, Pyrénées-Atlantiques.

Résumé :
Le massif de moyenne altitude de l’Urkulu est un système karstique situé au sud de la ville basque de Saint-Jean
Pied-de-Port. Dans ce massif de la chaine axiale des Pyrénées occidentales, les abondantes précipitations du
climat océanique atlantique ont creusées un important cavernement.

L’examen de l’épikarst permet la reconstitution partielle de l’histoire orogénique pyrénéenne, en partant de la


stratigraphie locale jusqu’à l’examen géomorphologique externe.

L’endokarst s’est développé sur un patron de discontinuités lithographiques et une étude spéléométrique sta-
tistique montre une « mémorisation » par le massif des traits généraux de l’histoire tectonique de la surrection
pyrénéenne.

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Failles normales récentes et réseau karstique :


exemple de la Pierre Saint-Martin (Pyrénées-Atlantiques, France)

Yves HERVOUËT (1), Pierre LACAN (1) et Bertrand NIVIERE (1)


(1) Laboratoire Modélisation et Imagerie en Géosciences, UMR-CNRS 5212, Université de Pau et des Pays de
l’Adour, <yves.hervouet@univ-pau.fr>

Mots-clés : inversion tectonique, extension, karstogenèse, Pyrénées occidentales, France.

Résumé :
Au cours des phases de compressions alpines aboutissant à la formation de la chaîne pyrénéenne, le massif de
la Pierre Saint-Martin est constitué par un empilement d’unités d’âge crétacé supérieur, couronné par le Paléozoï-
que du pic Lakhoura. Subissant une forte compression à l’arrière, les dépôts de bas de talus et de bassin (unité
d’Orhy-Lakhoura) de la Zone Nord-Pyrénéenne passent par dessus la plate-forme carbonatée ibérique (unité
d’Anie). Les termes supérieurs de celle-ci (unité du Soum de Leche) se décollent et sont poussés vers le sud en
formant des duplex. Les phases compressives sont responsables de l’épaississement par écaillages de la croûte
continentale. Le réquilibrage isostatique qui s’en suit, associé à la formation de plis de drapage fonctionnant sous
une contrainte maximale de raccourcissement N130°E, porte en altitude la Haute Chaîne et le massif de la Pierre
Saint-Martin. Des phénomènes gravitaires et d’étirement affectent alors la couverture mésozoïque qui a tendance
à glisser vers le nord en empruntant en partie les rampes, paliers et failles inverses nés lors des phases com-
pressives. La direction du glissement dépend de l’orientation de la chaîne et de la géométrie du contact socle-
couverture. Les phénomènes de karstification se développent essentiellement sur les directions actives («karst
tectonique») mais aussi parfois sur des couloirs de fracturation ne présentant aucun déplacement.

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journées de l’AFK 2007

Recent normal faulting and underground karstic network:


example of the Pierre Saint-Martin massif (Pyrénées Atlantiques, France)

Key-words : tectonic inversion, horizontal extension, karstic network, Western Pyrenees, France.

Abstract :
Between the Middle Eocene and Lower Miocene periods, the alpine events constitute different structural units in
the Upper Cretaceous Pierre Saint-Martin area (Axial Zone, Western Pyrenees, France). The northern Pyrenean
Upper Cretaceous turbidite deposits (Orhy-Lakhoura Unit) overlie the southern Upper Cretaceous Iberian platform
deposits (Anie and Soum de Leche Units). The upper part of the latter (Soum de Leche Unit) is pushed southwards
creating duplex structures. Compressive events are responsible for crustal thickening. Isostatic equilibrium, asso-
ciated to the draping fold formation which correspond to a N130°E maximum shortening stress, uplifts the Axial
Zone and Pierre Saint-Martin area. Subsequently, numerous high altitude multitrend horizontal extensional phe-
nomena affect the Mesozoic cover which slips northwards above Paleozoic basement. These gravity movements
follow in part pre-existing ramps, flats and inverse alpine faults. Karstic phenomena develop in the active gravity
normal faults and also in joint patterns, here just by dissolution.

Cette communication s’inscrit dans la contribution au Projet «Histoire géologique des Pyrénées : reconstitution
spatio-temporelle», convention n° 20051206001CTP - Communauté de Travail des Pyrénées et Région Aquitaine.

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Relationship between karst and tectonics in the Alpe del Vicerè karst system
(Southern Alps, Lombardia)

Marzio MERAZZI (1), Alfredo BINI (1) and Alice GHISELLI (1)

(1) Dipartimento di Scienze della Terra “Ardito Desio”, Università degli Studi di Milano - via Mangiagalli 34 - 20133
Milano, Italia, <alfredo.bini@unimi.it> <alice.ghiselli@unimi.it>.

Key-words : tectonics, karst system, hypogene karst, Alps, Lombardia.

Abstract :
The Alpe del Vicerè karst system is represented by three main caves (Buco del Piombo, Grotta Lino e Grotta
Stretta) and several secondary caves forming a hypogean network over 7 km long.
The geometric and kinematic analysis of folds, faults and fractures allowed two deformation phases to be detec-
ted: the older one, neo-alpine in age, generated most of the structures, while the younger one partly re-activated
the previous structures.

The quantitative analysis of both structural elements and karst system directions highlighted the relationships
between the evolution of karst system and tectonics. The karst system develops inside a wedge bounded by two
regional, alpine, south-vergent thrusts. Thrust connected faults and fractures lead the trend of cavities that mostly
develop at the intersection between stratigraphy and the main structural surfaces.

All the Alpe del Vicerè caves show traces of a long and complex evolution linked to the neo-alpine deformation
phases. The karst system starts developing from the lower-middle Miocene when most of the surrounding territory
(Como area) was already uplifted and the sea withdrawn. During Messinian (upper Miocene) the drop of the erosion
base level causes the deepening of the previous valleys. At that time the Alpe del Vicerè karst system achieves its
maximum development.

Thanks to the relationships between the geologic-tectonic evolution and the karst system evolution, the hydro-
geological setting has been reconstructed. The originary deep drainage of the Alpe del Vicerè area went towards
the present Val Bova. The next deepening of valleys partly caused the de-activation of the system creating an
underground watershed.

The reconstruction of the complex geologic-structural setting of the Alpe del Vicerè area, hard to interpret with the
traditional surface data only, was possible thanks to the detailed structural data collected in cave.

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journées de l’AFK 2007

thème 2
Fonctionnement hydrodymamique,
exploitation et gestion des
ressources hydrologiques du karst

L’hydrologie du karst de la Pierre Saint-Martin :


une approche spéléologique

Michel DOUAT et Philippe PELLISSIER


Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin (ARSIP),
mcm.douat@wanadoo. fr / pellissier@merignac.screg.fr

Mots clés : fonctionnement hydrologique, paléo-drains, Pierre Saint-Martin.

Résumé :
Avec ses 145 km2, le karst de la Pierre Saint-Martin / Larra est un karst pyrénéen majeur bien connu pour ses ré-
seaux souterrains et les grands volumes qu’ils renferment. Il est bien connu également pour ses rivières souterrai-
nes qui circulent essentiellement au contact d’un substrat paléozoïque imperméable et des calcaires du Crétacé.

Le fonctionnement hydrologique de ce karst n’a pas fait l’objet de beaucoup de recherches de la part des spé-
cialistes à l’exception de F. Ravier dans les années 1950. Ravier, mort trop tôt, posa les bases, mais ce sont les
spéléologues en collaboration avec des géologues et des karstologues qui ont réalisé la plupart des recherches
avec des approches et des méthodes originales dont le but premier était la découverte et l’exploration de nouvel-
les rivières souterraines.

40 ans après le début de ces travaux et de nombreux traçages à la fluorescéine, 4 grands systèmes hydrologiques
sont bien définis et leurs fonctionnements connus dans les grandes lignes.

Les facteurs qui affectent ces fonctionnement sont également bien connus et font du massif de la Pierre Saint-
Martin / Larra un karst relativement simple et pédagogique sur le plan hydrologique.

Les bassins d’alimentation sont désormais délimités à quelques hectares près et la plupart des rivières souter-
raines recehrchées ont été découvertes. Les spéléologues recherchent maintenant les traces des circulations
anciennes perchées dans la masse des calcaires crétacés, nettement au dessus du contact paléo - crétacé.

En quelques années, plus de 50 km de ces paléo-drains ont été découverts par tronçons. Ils permettent de
proposer quelques grandes étapes de la genèse des réseaux associées à l’évolution des niveaux de base et au
décapage de la couverture imperméable qui recouvrait les calcaires

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journées de l’AFK 2007

L’aquifère géothermique du Hainaut (Belgique), une ressource à redécouvrir

Luciane LICOUR
Faculté Polytechnique de Mons, Service de Géologie Fondamentale et Appliquée, 9 rue de Houdain - 7000
Mons, Belgique, <luciane.licour@fpms.ac.be>

Mots-clés : géothermie, karst profond, bassin de Mons, Belgique..

Résumé :
Les calcaires et dolomies du Dinantien du Parautochtone Brabançon s’étendent à travers la Belgique en un af-
fleurement est-ouest. Ils plongent sous les terrains plus récents avec un pendage sud d’une dizaine de degrés. Ils
ont été recoupés entre 1 800 et 4 400 m de profondeur à la faveur d’un sondage exploratoire à Saint-Ghislain, au
milieu des années 70.

Ce sondage a révélé la présence d’un aquifère productif, artésien, qui fournit depuis 20 ans une eau à plus de
70 °C au réseau de chauffage urbain qui lui a été adjoint. Les venues d’eau, d’une abondance inattendue, se sont
produites à hauteur d’une zone extrêmement perméable, karstifiée, à l’interface entre une masse d’anhydrites,
dont l’existence était jusqu’alors inconnue, et les calcaires sous-jacents.

Cet aquifère a été récemment remis à l’étude, afin que la ressource qu’il représente puisse être évaluée, et que son
exploitation, jusqu’à présent locale, soit éventuellement étendue. Son fonctionnement est abordé selon plusieurs
axes de recherches, notamment la caractérisation chimique de ses eaux et son comportement hydrogéologique,
le tout basé bien évidemment sur l’examen détaillé des données géologiques disponibles.

Diverses hypothèses sont formulées quant au schéma global d’écoulement au sein de cet aquifère complexe.
On ne lui connaît en effet pas de réel exutoire. Cependant, l’affleurement des calcaires dinantiens au Nord, zone
d’alimentation de l’aquifère, donne lieu à des sources dont les températures et les caractéristiques chimiques sont
anormales. Les premiers résultats concernant ces sources seront exposés et commentés.

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La genèse auto-organisée des karsts et ses conséquences

Alain MANGIN
CNRS - 32 lotissement des Noyers - Montjoie, 09200 Saint-Girons, France, <mangin.cnrs@free.fr>

Mots-clés : karst, réseau spéléologique, modèle dynamique, organisation fractale, hydrogéologie.

Résumé :
Plusieurs auteurs ont cherché à établir, à partir de modèles, la genèse de la structure observée des réseaux kars-
tiques : Ewers, Ford, Dreybrodt…Les travaux des pétroliers fondés sur des modèles d’auto-organisation ont, plus
récemment, conduit à définir l’origine de la structuration de réseaux à partir de la dynamique des écoulements en
prenant en compte l’évolution chimique. Il en résulte l’apparition pour des conditions de perméabilité bien précises
d’un réseau de drainage très structuré et hiérarchisé de l’amont vers l’aval. Le recours à des modèles dynamiques,
répondant aux mêmes concepts, du type DLA (diffusion par agrégation limitée), indique que l’organisation serait
alors de nature fractale avec une dimension de 1,666. La comparaison avec des réseaux spéléologiques connus
montre leur parfaite adéquation avec cette dimension.

La combinaison entre cette organisation fractale et le réseau de fracture assurant la perméabilité nécessaire aux
écoulements (plan de drainage) permet d’expliquer toutes les observations réalisées sur les structures karstiques.
Elle est en accord également avec les données hydrogéologiques obtenues sur ce type d’aquifère.

La nature fractale de l’organisation des karsts et la dimension qui leur correspond génère toute une série de
propriétés qui leurs confèrent leur spécificité et permet de mieux comprendre leur genèse, leur structure et leur
fonctionnement.
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journées de l’AFK 2007

Coloration avec courbe de restitution dans le massif du col d’Aran


(Pyrénées-Atlantiques, France)

Nathalie VANARA (1), Jean-Pierre BESSON (2), Gérard CAZENAVE (3), Marie-Christine DELMAZURE-BERNES (2),
Pierre FILLON (4) et Jérome LABAT(5)

(1) Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et CNRS UMR 5185 ADES-DyMSET, 253 bd Voltaire 75011 Paris,
France, <nathalie.vanara@free.fr>
(2) Société de Spéléologie et de Préhistoire des Pyrénées Occidentales (S.S.P.P.O.), 16, impasse du Colonel Fabien
- 65320 Borderes-sur-Echez, France, <bernesmc@orange.fr>
(3) S.S.P.P.O., 5, rue du Hiaa 64230 Lescar, France, <gcazenave@club-internet.fr>
(4) S.S.P.P.O.,4, rue Léonard Constant, 64000 Pau,<pfillon@be-portal.com> < p.fillon@colory.com>
(5) S.S.P.P.O., Route de Bayonne 64270 Salies-de-Bearn, France, <jerome.labat@neuf.fr>

Mots-clés : karst, coloration, courbe de restitution, Pyrénées-Atlantiques, France.

Résumé :
Le karst du col d’Aran-Mailh Massibé (1 973 m) forme un ensemble assez vaste de 75 km2. Sa limite nord est mar-
quée par : vallée du Barescou (schistes albiens) - dépression du Bénou (dépôts glaciaires). Il est bordé à l’ouest
par le gave d’Aspe et à l’est par la vallée d’Aspeigt. Il s’achève au sud avec la vallée d’Aydius (Lias, Trias et Paléo-
zoïque). Le crétacé inférieur karstifié - couvrant les 4/5 du massif - est représenté par les calcaires (Urgo-aptien),
les marnes schisteuses et localement des dolomies (Aptien supérieur, Albien). Des terrains plus anciens et moins
karstifiés sont visibles dans deux zones :

1 - au nord-ouest, dans l’anticlinal évidé de Sarrance (calcaires et dolomies jurassiques),


2 - au sud, dans l’anticlinal couché d’Ourdinse-Lauriolle (dolomies callovo-oxfordiennes). Peu de cavités impor-
tantes sont connues, huit seulement dépassant les 100 m de développement ou de dénivelé.

La coloration gouffre du col d’Aran n°1 (1 654 m) - émergences de Labédan (345 m) confirme que la plus grande
partie des eaux de ce massif sont drainées au bénéfice du gave d’Aspe. La courbe de restitution obtenue montre
deux pics principaux : le premier, majeur, marque la sortie du colorant poussée par l’onde de crue, le second, se-
condaire, marque la remontée de la concentration du colorant, une fois les débits les plus puissants évacués.

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journées de l’AFK 2007

thème 3
Les outils au service de la karstologie

La chronologie relative

Philipp HÄUSELMANN
Institut Suisse de spéléologie et de karstologie ISSKA, c.p. 818 - 2301 La Chaux-de-Fonds - Suisse
Fax 0041 32 913 3555 - praezis@speleo.ch

Mots-clés : karst, paléo-climat, datation, sédiments, chronologie relative.

Résumé :
Une grotte est un vide naturel dans la roche. La grotte proprement dite ne peut donc pas être datée, et il faut uti-
liser des sédiments datables pour obtenir une idée sur l’âge de la grotte. Evidemment, on ne peut jamais être sur
que l’âge des sédiments ait une relation avec l’âge du vide lui-même.

Ici nous présentons une méthode qui relie les informations morphologiques et sédimentaires pour donner une
chronologie relative d’évènements. Des datations de cette chronologie nous donnent d’informations sur l’âge des
formes, processus et sédiments, et ces clous dans la chronologie relative nous renseigne, entre autres, aussi sur
les variations paléoclimatiques.

Abstract :
A cave is a natural void in the rock. Therefore, a cave in itself cannot be dated, and one has to resort to datable
sediments to get ideas about the age of the void itself. The problem then is that it is never very certain that the
obtained age really is coincident with the true age of the cave.

Here, we present the use of a method which couples sedimentary and morphologic information to get a relative
chronology of events. Datings within this relative chronology can be used for assessing ages of forms, processes,
and sediments, and the obtained dates also fix some milestones within the chronology, which then can be used to
retrace, among other things, paleoclimatic variations.

For many cave systems, the dating limits of the most widely used U/Th method on speleothems are too low (350
to max. 700 ka) to get ages that inform us about the age of the cave. The recent use of cosmogenic nuclides on
quartz-containing sediment permits to push the datable range back to 5 Ma. While the theoretical background is
explained elsewhere (Granger, this volume), we concentrate on the Siebenhengste example (Switzerland).

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L’analyse 3D des volumes souterrains à méso-échelle :


Nuages de points et modèles TIN de quelques objets de l’endokarst

Stéphane JAILLET (1), Jean-Jacques DELANNOY (1), Souhail HAJRI (1), Matthieu NOURY (1), Yves PERRETTE (1),
Estelle PLOYON (1), Benjamin SADIER (1)

(1) EDYTEM, Université de Savoie, CNRS, Campus scientifique - 73 376 Le Bourget du Lac cedex, <Stephane.
Jaillet@univ-savoie.fr>, Web : http://edytem.univ-savoie.fr/

Mots-clés : endokarst, analyse 3D, lidar, laser-scanning, modèle TIN.

Résumé :
L’analyse géomorphologique des objets karstiques constitue une entrée pertinente dans l’identification, la clas-
sification et la typologie des formes de l’exo et de l’endokarst. Elle renseigne efficacement sur les conditions

22
journées de l’AFK 2007

paléoenvironnementales de leur mise en place. Pendant longtemps cette analyse s’est surtout développée autour
de deux échelles de travail : la micro-échelle qui permet de travailler sur les microformes généralement pariétales
(cupules…) et la macro-échelle qui permet d’étudier la géométrie des réseaux spéléologiques (étagement des
drains…). Depuis une quinzaine d’années, les visualisations et modélisations de réseaux karstiques permettent
déjà de mieux saisir leur géométrie 3D et les relations avec le cadre morpho-structural.

Entre ces deux échelles, la méso-échelle, l’« échelle de l’affleurement » est la plus commune. C’est la galerie ou
la salle souterraine qu’un regard suffit généralement à parcourir mais dont la représentation cartographique restait
jusqu’à présent limitée à des plans et des coupes, imposant des choix parfois réducteurs, voire trompeurs de la
réalité.

L’apparition récente des lidars (Light Detection and Ranging) terrestre permet d’acquérir (relativement rapidement)
des scènes 3D (nuage de points) qu’il est possible de mailler (modèles TIN) et de traiter à partir de logiciels dédiés.
La géométrie de l’objet karstique peut être étudiée pour elle-même ; le 3D permet également de traiter les relations
avec les données structurales (pendage, fracturation) ; les formes et les formations (parfois inaccessibles) peuvent
être mesurées et remises dans leur environnement (distribution spatiale des formes…). Le développement de ces
nouveaux outils et la formalisation des données morphologiques sont actuellement en cours (segmentation 3D,
reconnaissance de formes…) dans le cadre d’une thèse BDI CNRS et de contrats de recherche. Ces dévelop-
pements ont pour objet d’aboutir à terme des protocoles semi-automatiques de classification et de cartographie
assistée par ordinateur.

Ces nouveaux outils permettent de porter de nouveaux regards sur les objets karstiques et de mettre en avant
des phénomènes ayant été jusque là pas ou peu appréhendés soit à cause de leur inaccessibilité ou difficulté de
lecture, soit à cause des limites méthodologiques du 2D (coupe, plan…).

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Intérêt de l’utilisation du Luirographe

Laurent MOREL
< morel@cegely.univ-lyon1.fr >

Mots-clés : luirographe, hauteur d’eau, crue, modélisation, hydrogéologie.

Résumé :
Le Luirographe est un appareil de mesure et d’enregistrement des hauteurs d’eau dans les cavités souterraines. Il
permet de mieux connaître et de comprendre le fonctionnement hydrologique des cavités. L’étude doit être menée
sur plusieurs années. On peut alors connaître la fréquence des crues et la hauteur d’ennoiement, les temps de
réaction, la vitesse de l’onde de crues dans la cavité, les temps de montée et de descente du niveau de l’eau. On
peut également savoir s’il y a des déversoirs et connaître dans quel ordre et à quelle vitesse les galeries s’ennoient.
Par exemple, dans la Luire, on a pu constater l’arrivée de murs d’eau dans certaines galeries, des déversoirs et
l’écoulement de rivières qui n’ont jamais été observées.

Une fois la campagne de mesures effectuée une caractérisation en vue d’une modélisation du système peut être
envisagée. Bien utilisé, il permet de mieux comprendre et de quantifier les dangers des crues souterraines et dans
les résurgences. De nombreuses études sont en cours dans différentes cavités et régions. Elles ont déjà permis de
mieux comprendre le fonctionnement hydrogéologique et de mieux connaître le danger des crues.

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23
journées de l’AFK 2007

Imagerie microchimique des éléments inorganiques dans les spéléothèmes

Richard ORTEGA (1), Guillaume DEVES (1), Thomas BAQUART (1), Cyril PLAISIR (1), Anne-Sophie PERROUX (2)
et Richard MAIRE (2)

(1) Groupe d’Imagerie Chimique Cellulaire et Spéciation, CNAB, CNRS UMR 5084, Université de Bordeaux 1,
BP120 Le Haut Vigneau - 33175 Gradignan, France, http://www.u-bordeaux1.fr/cnab/GICCS, <ortega@cenbg.
in2p3.fr>
(2) CNRS UMR 5185 ADES-Dymset, Université Bordeaux 3, Maisons des Suds - Esplanade des Antilles - 33607
Pessac, France, <rmaire@ades.fr>

Mots-clés : imagerie chimique, spéléothème, uranium, Pierre Saint-Martin, France.

Résumé :
Les techniques d’autoradiographie et d’analyse par faisceau de particules, ions ou photons de haute énergie,
permettent l’imagerie des éléments chimiques à l’échelle microscopique. Ces méthodes ont bénéficié des progrès
récents dans le domaine de la détection de la radioactivité naturelle, ou en matière de focalisation des faisceaux
d’ions et du rayonnement X. L’imagerie quantitative de la distribution des éléments inorganiques et de leurs états
d’oxydation, est à présent réalisable avec une résolution spatiale permettant la caractérisation microchimique de
spéléothèmes. Plusieurs exemples d’application seront présentés, comme pour l’étude de la distribution de l’ura-
nium dans des spéléothèmes recristallisés provenant de la galerie Aranzadi à la Pierre Saint-Martin.

Microchemical imaging of inorganic elements in speleothems

Key-words : chemical imaging, speleothems, uranium, Pierre Saint-Martin, France.

Abstract :
The techniques of autoradiography and particle beam analysis, using high energy ions or photons, allow the che-
mical imaging of the elements on a microscopic scale. These methods have been recently improved thanks to the
progress of natural radioactivity detection, or to the development of new focusing systems for ion beams and X-
ray radiation. The quantitative imaging of the distribution of inorganic elements, and their oxidation states, is now
possible with a spatial resolution allowing the microchemical characterization of speleothems. Several examples of
application will be presented, such as the study of the distribution of uranium in recrystallized speleothems coming
from the Aranzadi gallery at Pierre Saint- Martin.

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Apport des analyses par microsonde XRF sur les remplissages souterrains
étudiés en tant qu’archive environnementale. Exemples caractéristiques

Anne-Sophie PERROUX (1), Richard ORTEGA (2), Guillaume DEVES (2), Richard MAIRE (1)

(1) CNRS UMR 5185 ADES-Dymset, Université Bordeaux 3 Maisons des Suds Esplanade des Antilles
33607 Pessac, France, <anne-sophie.perroux@univ-savoie.fr>
(2) Groupe d’Imagerie Chimique Cellulaire et Spéciation, CNAB - CNRS UMR 5084, Université de Bordeaux 1
BP120 Le Haut Vigneau 33175 Gradignan, France, < http://www.u-bordeaux1.fr/cnab/GICCS> <ortega@cenbg.
in2p3.fr>

Mots-clés : sédiment détritique endokarstique, effet de site, environnement, impact anthropique, microsonde
XRF.

Résumé :
Cette communication se propose de faire un point sur l’étude de différents sédiments détritiques endokarstiques à
partir d’un outil d’analyse original jamais utilisé sur les dépôts souterrains : la microsonde XRF (‘X-Ray Fluorescen-
ce’). C’est une technique d’imagerie chimique permettant l’analyse haute résolution de la composition géochimi-
que des dépôts (mesures ponctuelles, profils en ligne ou encore cartographie). Différents types d’enregistrements
détritiques de grotte ont donc été traités par cette méthode, afin d’explorer les possibilités de l’outil, selon les
sites étudiés. Cette approche complète ainsi les moyens d’étude disponibles pour ces dépôts d’un grand intérêt
en termes de mémoire environnementale intégratrice des effets de site et des impacts anthropiques. A travers des
exemples variés de sédiments (Trou Noir - Entre Deux Mers, Bois du Clos - Charente, Galerie Aranzadi – Pierre
Saint-Martin, Choranche – Vercors…), nous exposons les résultats les plus caractéristiques, afin d’illustrer les
possibilités techniques de la microsonde XRF et de donner de nouvelles clés de lecture performantes pour l’étude
des dépôts souterrains à des fins environnementales.

24
journées de l’AFK 2007

Contribution of XRF microscanner analyses on underground fillings studied as


an environmental record. Characteristic examples

Key-words : endokarstic detritic sediment, effect of site, environment, human impact, XRF microscanner.

Abstract :
The aim of this communication is to give a progress report on study of various endokarstic detritic sediments star-
ting from an original analysis tool ever used on underground deposits: XRF (`X-Ray Fluorescence’) microscanner. It
is a chemical imaging technique allowing high resolution analysis of geochemical composition of deposits (single
measurements, line or cartography). We analysed various types of cave detritic recordings by this method, in order
to explore the tool possibilities, according to the studied sites. Thus, this approach completes means of study
available for these deposits with great interest in term of integrating environmental record of “effects of site” and
human impacts. Through varied examples of sediments (Trou Noir - Entre Deux Mers, Bois du Clos - Charente,
Galerie Aranzadi - PSM, Choranche - Vercors…), we present the most characteristic results, in order to illustrate
the technical possibilities of the XRF microscanner, and to give new powerful keys for the study of underground
deposits to environmental goal.

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La lasergrammétrie, un autre regard sur les grands vides souterrains.

Eric VARREL
ATM 3D, ZAC des Tourels, Bât. A2 - BP 269 - 30111 Congéniès - Tél. 04.66.51.47.03 - <contact@atm3d.com>

La lasergrammétrie a été développée à l’origine pour des applications industrielles (pétrochimie, nucléaire). Ces 10
dernières années, l’évolution du matériel et la diminution des coûts d’investissement ont permis à cette méthode
de levé révolutionnaire de s’étendre à presque tous les champs d’intervention de la topographie. Cette nouvelle
technologie de mesure permet de réaliser des clones 3D d’objets et de scènes. L’information produite est quanti-
tative (distances, surfaces, volumes) et qualitative (sémantique, couleur, réflectivité).

Le système d’acquisition des données est constitué de deux capteurs : un distance mètre laser haute résolution,
longue portée et jun appareil photographique numérique métrique calibré.

Les deux capteurs sont solidaires et calibrés dans un même système de coordonnées unique. Le premier scanne
l’enveloppe en 3D alors que le second apporte l’information thématique. Le cumul des deux assure une modéli-
sation complète des objets.

Le nuage de points tridimensionnels (x,y,z) issu du scannage est inexploitable en l’état. Nous associons donc aux
capteurs un logiciel de traitement spécifique. Ce logiciel exploite les derniers développements informatiques en
matière de modélisation et de cartographie automatique.

Le résultat du traitement aboutit selon les besoins à des exploitations cartographiques de haute précision (res-
titution filaire équivalente à une restitution photogrammétrique, profils, courbes de niveaux), à un modèle maillé
tridimensionnel, véritable clone numérique exportable en DXF 3DFace ou exploitable en imagerie de synthèse, ou
à des analyses géométriques plus fines (bilans volumétriques, quantification de déplacements ou déformations
par comparaison de nuages de points ou de MNT …).

La densité d’information 3D, la rapidité d’acquisition, la mesure sans contact, font de la lasergrammetrie une tech-
nologie adaptée notamment aux études d’objets géologiques (volcans, falaises, cavités, …). Par exemple, parmi
nos réalisations :

• L’aménagement touristique d’une cavité naturelle : Majlis Al Jinn – sultanat d’Oman (outil d’aide à l’aména-
gement touristique d’une cavité naturelle) – Etude du projet d’aménagement mené par l’ISSKA d’après les
données 3D d’ATM3D.
• L’incrustation d’un projet de conduite forcée – simulation 3D : La Verna (outil aide à la conception et l’intégra-
tion de projet de type génie civil en cavité naturelle). Etude du projet mené par La SHEM d’après les données
3D d’ATM3Dx ...);
• Une archive 3D complete, surface et galerie, d’une ancienne mine de soufre (outil d’aide à la gestion du risque
après-mine – cavité artificielle). Etude du projet de securisation mené par le BRGM d’après les données 3D
d’ATM3D.

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25
journées de l’AFK 2007

thème 4
Archéologie et paléontologie
des milieux karstiques

Une nouvelle grotte à ours dans le massif des Arbailles


(Pyrénées-Atlantiques, France) : la grotte Artzen Harpea (OH 22)

Dominique ARMAND (1), Bernard CHASSEVENT (2)


(1) U.M.R. 5199, Bât. B18, Avenue des Facultés, 33405 TALENCE CEDEX, d.armand@ipgq.u-bordeaux1.fr
(2) Euskoarkeologia, Jauregia, 64120 LARCEVEAU, eusko.arkeologia@libertysurf.fr

Mots-clés : grotte à ours, Ursus Arctos, massif des Arbailles

Résumé :
la grotte Artzen harpea (OH 22) est située sur la commune de Saint-Just-Ibarre et s’ouvre dans un escarpement qui
surplombe les sources de la Bidouze. Creusée dans les calcaires urgoniens, elle se développe sur une cinquan-
taine de mètres. La découverte d’ossements d’ours dans la cavité a été faite par les spéléologues de la Société
Spéléologique et Préhistorique de Bordeaux (SSPB).

Les restes d’ours appartiennent tous à de l’ours brun et correspondent à quelques individus morts en hivernation.
L’un des individus est plus complet, ses ossements ont pratiquement été trouvés en connexion et il s’agit d’un
jeune dont l’âge est compris entre 12 et 24 mois. Deux silex ont été ramassés en surface à proximité de ce jeune
individu.

Cette grotte apporte de nouvelles informations sur les ours et sur la manière dont ils ont occupé ce massif, dans
lequel d’autres sites à ours brun et ours des cavernes sont déjà connus.

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L’Ours : une proie pour les hommes au Paléolithique ?


Dominique ARMAND
U.M.R. 5199, Bât. B18, Avenue des Facultés, 33405 TALENCE CEDEX,
d.armand@ipgq.u-bordeaux1.fr

Mots-clés : Ursus arctos, Ursus spelaeus, exploitation de l’Ours, Paléolithique.

Résumé :
Jusqu’à une période récente, le fait que l’Ours ait pu être exploité au Paléolithique n’était pas une idée couram-
ment admise. Mais un certain nombre de sites, en grotte ou en plein air, ont désormais livré des restes d’ours
portant des traces anthropiques et en étudiant des séries provenant de fouilles anciennes, nous avons découverts
2 nouveaux gisements de ce type.

Le premier est l’Abri Castanet, un site de plein air situé dans la vallée de la Vézère (24). Dans le niveau Aurignacien I
(fouilles Peyrony) ont été découverts quatre restes d’ours brun. Deux d’entre eux portent des marques anthropi-
ques : une première phalange montre des traces de découpe et une deuxième molaire supérieure a été utilisée
comme pendentif.

Le second est la grotte de Font-de-Gaume (24). Les ossements d’ours, majoritaires, ont été trouvés au fond de la
grotte, qui a servi de lieu d’ibernation. Les restes d’ours étaient associés à quelques outils et une quinzaine d’entre
eux portent des traces de découpe.

26
journées de l’AFK 2007

Did men exploit bear during Paleolithic time ?


Key-words: Ursus arctos, Ursus spelaeus, bear exploitation, Paleolithic

Abstract :
Until recently the exploitation of bears in the Paleolithic had been denied. But some sites, both cave and open air,
show that bears were indeed occasionally used by prehistoric populations. Studying old series, we found bear
remains with anthropic marks in two sites that can be added to the list of paleolithic sites yielding evidence for the
exploitation of bears.

The first exemple is Abri Castanet, located in Sergeac (Dordogne, France) in Vezere valley. There are four spe-
cimens of bear in the Aurignacian I. Two of them show anthropic marks : a bear phalange has cut marks and an
upper second molar served as an ornament.

At Font-de-Gaume (Dordogne, France), the bear bones were found in a deep part of the cave : it was a hibernation
site. Bear remains were associated with few lithic artifacts and 15 of them have butchery marks indicating meat
exploitation.

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Les grottes sépulcrales de l’âge du bronze de Droundak


à Sainte - Engrâce et de l’Homme de Pouey à Laruns (Pyrénées-Atlantiques)

Patrice DUMONTIER
4 rue A. Peyre 64400 Oloron-Sainte-Marie – patrice.dumontier@wanadoo.fr
Groupe Archéologique des Pyrénées Occidentales

Mots-clés : archéologie, sépulture, agro-pastoralisme, Pyrénées-Atlantiques, France



Résumé :
Ces petites cavités sépulcrales des Pyrénées-Atlantiques, qui se situent dans les massifs de la Pierre Saint Martin
et celui de Ger, ont fait l’objet de campagnes de fouilles de 2003 à 2005. Ces deux ensembles funéraires ont été
installés dans des conduits assez étroits (Doundak) et très pentu (Homme de Pouey).

Les fouilles ont mis en évidence plusieurs aménagements associant selon le cas, des restes humains, de la faune,
de la céramique et des éléments calcaires. Pour certains, des cérémonies secondaires peuvent être évoquées.
La culture matérielle appartenant au Bronze ancien et au Bronze moyen est bien représentée par un mobilier
d’accompagnement assez abondant. Ces deux cavités ont fonctionné comme des sépultures collectives avec
les vestiges de 23 individus à Droundak et de 6 individus à l’Homme de Pouey. Ces individus appartiennent à des
stades de maturation différents, ce qui fourni de précieuses informations sur la composition du noyau humain en
déplacement saisonnier.

Ces résultats contribuent ainsi à une meilleure connaissance de l’agro-pastoralisme de la moyenne montagne au
début de la Protohistoire.

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La Grotte sépulcrale de La Canaule à Gourette,


Eaux-Bonnes (Pyrénées-Atlantiques)

Dominique EBRARD
270, rue Pelle Port - 33800 Bordeaux, France, <dominique.ebrard@wanadoo.fr>

Mots-clés : archéologie, sépulture, Pyrénées-Atlantiques, France

Résumé :
Découverte en 1934, par Pierre Boucher (1910-1997), cette petite cavité située à 1 400 m d’altitude et dont l’en-
trée était fermée a été détruite en 1970 lors du réaménagement de la station de ski. Elle a été utilisée à l’Âge du
Bronze moyen comme sépulture collective pour y déposer sept dépouilles d’enfants et d’adultes des deux sexes.
L’espace funéraire dont l’entrée était fermé par une dalle a fait l’objet d’une seule réutilisation pastorale au premier
siècle pour y stocker quatre vases.

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27
journées de l’AFK 2007

Les fréquentations humaines paléolithiques dans l’endokarst :


apports de la géoarchéologie

Catherine FERRIER (1), Bertrand KERVAZO (2), Evelyne DEBARD (3) et Anne-Sophie PERROUX (4)

(1) UMR 5199 PACEA, Institut de Préhistoire et de Géologie du Quaternaire , Avenue des Facultés - 33045 Ta-
lence cedex, France, <c.ferrier@ipgq.u-bordeaux1.fr>
(2) Centre National de Préhistoire, UMR 5199 PACEA, 38 rue du 26e R.I. - 24000 Périgueux, France, <bertrand.
kervazo@culture.gouv.fr>
(3) UMR 5138, UFR des Sciences de la Terre, Université Lyon 1, 43 boulevard du 11 novembre 1918 - 69622
Villeurbanne cedex, France, <evelyne.debard@univ-lyon1.fr>
(4) UMR 5204 EDYTEM, Centre interdisciplinaire scientifique de la Montagne, Université de Savoie – 73376 Le
Bourget-du-Lac, France, <anne-sophie.perroux@univ-savoie.fr>

Mots-clés : endokarst, grottes ornées, géoarchéologie, taphonomie, paléolithique,patrimoine.

Résumé :
L’endokarst a surtout été fréquenté par les hommes de la fin de Paléolithique : ils y ont parfois séjourné, rarement
déposé leurs morts ; surtout ils y ont laissé de nombreux témoignages artistiques (peinture, gravures, modela-
ges).

L’étude géoarchéologique des sols et des parois, menée en collaboration avec les recherches sur l’art pariétal et
sur les vestiges anthropiques et animaux, permet d’aborder des problématiques archéologiques. Par exemple :

• quel était l’aspect de la grotte au moment des fréquentations et comment la cavité a-t-elle évolué depuis le
passage des hommes (obstruction éventuelle de l’entrée, dégradation des parois, dispersion des vestiges au
sol tels que charbons, ossements, silex ...);
• quelles raisons ont guidé les hommes pour implanter leurs occupations et choisir les panneaux ornés;
• quelle est la part des facteurs anthropiques et des facteurs naturels dans la disposition des ossements et des
vestiges au sol ?

Cette approche a des implications patrimoniales : l’étude des processus de dégradation anciens et actuels doit
apporter des informations susceptibles d’aider à mieux assurer la conservation de l’ensemble des témoignages
archéologiques et paléontologiques.
Les méthodes employées sont adaptées de celles que la géoarchéologie développe dans d’autres contextes (en-
trées de grottes, abris, plein air). Elles s’appuient notamment sur l’étude de l’organisation des vestiges, de l’orga-
nisation et de la composition des sédiments, de la morphologie des sols et de l’encaissant, des états de parois...

Les résultats présentés s’appuient sur l’étude de différentes cavités du sud de la France.

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28
journées de l’AFK 2007

Forme et sédimentation du karst littoral guadeloupéen

Arnaud LENOBLE (1), Patrice COURTEAUD (2) et Christian STOUVENOT (3)

(1) Inrap Grand-Sud-ouest, Centre d’Activités « les échoppes » 156 avenue Jean Jaurès 33 600 Pessac, France,
<ar-naud.lenoble@inrap.fr>
(2) PACEA – LAPP, UMR 5199 du CNRS, Université Bordeaux 1 Avenue des facultés bât. B8 33405 Talence ce-
dex, France, <p.courtaud@lapp.u-bordeaux1.fr>
(3) Service régional de l’Archéologie – DRAC Guadeloupe, 22 rue Perrinon 97 100 Basse-Terre, Guadeloupe,
<christian.stouvenot@culture.gouv.fr>

Poster commenté

Mots-clés : karst littoral, sédimentation, grotte, archéologie, paléontologie.

Résumé :
On présente les observations et les résultats acquis au cours de prospections, de sondages et de fouilles réalisées
dans des grottes et abris-sous-roches du littoral guadeloupéen. Ces grottes et abris s’ouvrent sur les falaises mor-
tes étagées en réponse à la surrection du littoral. La reconnaissance des morphologies karstiques met en évidence
le rôle prééminent des grottes phréatiques de biseau d’eau salée. Les différents termes du remplissage des abris
et cavités sont présentés. La genèse et le contrôle environnemental des lithofaciès sont discutés. Une séquence
traduisant l’évolution depuis une position littorale à une position plus continentale en réponse à la fossilisation des
falaises est proposée. Le potentiel des différents termes à préserver, les témoignages des peuplements animaux
et humains des Petites Antilles est finalement illustré

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29
journées de l’AFK 2007

Soirée du jeudi 8 septembre


Richard Maire et Michel Douat vous proposent

Un film de Luc-Henri Fage


tourné à la Pierre Saint-Martin en 2004

30
journées de l’AFK 2007

Excursion du vendredi 7 septembre

Support des présentations

31
journées de l’AFK 2007

NORD
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50 km

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CROÛTE
Remplissages
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32
journées de l’AFK 2007

LE CADRE GÉOLOGIQUE RÉGIONAL

Joseph Canérot
Professeur Émérite à l’université Paul-Sabatier, Toulouse III

Les Pyrénées sont nées de l’affrontement, par convergence oblique, de la plaque Europe et de son appendice
méridional, l’Ibérie (figure 1). La collision, amorcée à la fin du Crétacé (inversion structurale et géodynamique
campanienne) dans les Pyrénées orientales, s’est par la suite propagée vers l’ouest, portant graduellement l’oro-
gène à l’émersion au cours de l’Eocène et de l’Oligocène (figures 2, 3 et 4). Elle s’est traduite par le télescopage
de multiples blocs crustaux animés de rotations internes puis par l’enfoncement (subduction continentale) de la
croûte ibérique sous son homologue européenne, le long d’une zone d’écrasement appelé «Faille Nord-Ibérique»
(FNI). Le jeu de cet accident complexe doit être tenu pour responsable de l’épaississement de la croûte ibérique
et de la création récente du relief des Pyrénées.

Dans les Pyrénées occidentales, l’organisation structurale associée à la FNI est beaucoup moins évidente que
dans la partie centrale et orientale de la chaîne, probablement en raison d’une collision moins importante et plus
tardive. Les serrages se traduisent néanmoins par un large chevauchement des unités dites «nord-pyrénéennes»
sur la Haute Chaîne plus méridionale. L’itinéraire suivi lors de l’excursion à la Pierre Saint-Martin montre en par-
ticulier l’affrontement, voire l’empilement local des unités de Tardets, du Lichançumendy, d’Igountze, de Sainte-
Engrâce et de la Haute Chaîne.

Le contenu stratigraphique de chacune de ces unités traduit en réalité l’élargissement centrifuge du fossé flysch
de Mauléon par effondrement graduel des blocs de sa marge méridionale, ibérique, au cours du Crétacé. Les
failles bordières à jeu normal accentué ont par la suite, au cours du Tertiaire, été réactivées en failles inverses et
chevauchements pour conduire à la structure d’ensemble perceptible aujourd’hui.

L’unité méridionale de la Haute Chaîne, étudiée aux environs de la Pierre Saint-Martin où les calcaires néocrétacés
(Cénomanien à Campanien) dits «calcaires des Canyons» se superposent directement au socle hercynien, s’intè-
gre parfaitement au sein de cette bordure du bassin de Mauléon. La surrection tardi-pyrénéenne, l’ennoyage du
bâti varisque vers l’ouest et la nature essentiellement carbonatée de la couverture post-hercynienne permettent
d’y expliquer le développement et la géométrie du réseau karstique visité.

figure 1 (page précédente). Structure profonde des Pyrénées (profils ECORS).


A : Localisation des profils.1 : Golfe de Biscaye; 2 : Arzacq-Pyrénées ouest; 3 : Ariège-Pyrénées centrales.
B. Inversion de la subduction continentale (flèches rouges) : à l’est (B3), la croûte ibérique s’enfonce sous
la croûte européenne ; à l’ouest (B1), c’est l’inverse qui se produit.

33
journées de l’AFK 2007

figure 2. Coupes palinspastiques du Paléocène (Danien à Thanétien) dans le domaine pyrénéen.


Noter la différence de régime tectonique : distension à l’ouest (coupe 1), compression à l’est (coupes 3 et 4).

34
journées de l’AFK 2007

figure 3. Coupes schématiques des remplissages sédimentaires des bassins nord et sud-pyrénéens

35
journées de l’AFK 2007

Figure 4. Coupes schématiques du remplissage sédimentaire des bassins d’avant-pays nord et sud-pyrénéens à
l’Oligocène.
Noter l’individualisation de la Faille Nord-Ibérique (F.N.I.) dans la chaîne pyrénéenne orientale.

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journées de l’AFK 2007

LE CADRE GÉOLOGIQUE LOCAL

Yves HERVOUËT
Lab. Modélisation et Imagerie en Géosciences, UMR 5212, Université de Pau et des Pays de l’Adour, 64000 Pau.
<yves.hervouet@univ-pau.fr>

Introduction : Stratigraphie du Massif de la Pierre Saint-Martin

La région de la Pierre Saint Martin est constituée par des dépôts du Crétacé supérieur. Schématiquement on
observe :
• des calcaires massifs d’âge cénomanien à campanien, appelés Calcaires de la Pierre Saint Martin;
• des calcaires à silex suivi de faciès plus marneux très schistosés (calcshistes) du Campanien-Maastrichtien;
• des turbidites (flyschs) du Campanien-Maastrichtien. Cette formation s’est déposée plus au nord que les
précédentes.

Colonne stratigraphique
des formations sédimentaires
de la Pierre Saint-Martin
(d’après Hervouët, 1997, modifiée)

Lors de la compression pyrénéenne, les turbidites (Unité d’Orhy-Lakhoura) ont été charriées sur les dépôts plus
méridionaux, provoquant le décollement des calcaires à silex (Unité du Soum de Leche) sur les calcaires massifs
de la Pierre Saint Martin (Unité d’Anie). Dans l’état actuel de nos connaissances, cette dernière peut être consi-
dérée comme autochtone.

Coupe interprétative du massif de la Pierre Saint-Martin (Hervouët, 1997, modifiée).


1: Paléozoïque; 2: Unité d’Anie; 3: Unité du Soum de Leche; 4 et 5: Unité d’Orhy Lakhoura; 6: Paléozoïque et poudingues de
Mendibelza (Crétacé moy.)

37
journées de l’AFK 2007

Arrêt du col du Soudet

Les calcaires de plate-forme de la Pierre Saint-Martin présentent une fracturation liée à une phase extensive,
consécutive à la mise en altitude du massif. Cette extension s’exprime sous forme de failles normales et de gra-
bens, tel celui du col du Soudet. Les failles normales décalent le contact tectonique (voir introduction) séparant
les calcaires massifs de la Pierre Saint-Martin de l’Unité d’Anie des calcaires à silex de l’Unité du Soum de Leche.
L’extension est donc postérieure à la compression, responsable de la structuration de la région.

Remarque 1 : l’intensité de la déformation compressive peut être evaluée en observant le contact entre les deux
Unités (calcaires de la Pierre Saint-Martin et calcaires à silex). Le calcaire est entièrement recristallisé, transformé
en véritable marbre, sur une épaisseur pouvant dépasser deux mètres. Cette transformation a pour conséquence
de rendre la roche beaucoup plus résistante à l’érosion: elle constituera la surface des Arres d’Anie et du Soum
Couy.

Remarque 2 : au niveau des failles extensives, on remarque le départ de gouffres, en particulier le long de la route
au nord du col.

Panorama sur le graben du Col de Soudet

Interprétation :

38
journées de l’AFK 2007

Arrêt du Tennis de la Pierre Saint Martin

La partie nord du tennis est limitée par une muraille de calcaire dépassant les 20 m de hauteur, orientée plus ou
moins E-W. Sur la surface dégagée lors des travaux d’amménagement du tennis, on remarque une surface striée,
plongeant vers le sud et montrant des zones de dissolution (oxyde de fer) et des zones de recristallisation (cris-
taux de calcite). Ces marqueurs de mouvement nous indiquent que cette surface correspond à un plan de faille
(appelé miroir) qui a fonctionné en régime extensif (faille normale).Cette déduction est confirmée par l’observation
des formations sédimentaires affleurant de part et d’autre de la faille. Au sud, dans le compartiment effondré on
remarque des calcschistes du Maastrichtien. Au nord, compartiment soulevé, la petite falaise est constituée par
les calcaires de la Pierre Saint Martin, plus anciens.

Faille normale du Tennis de la Pierre Saint Martin

Interprétation :

39
journées de l’AFK 2007

Arrêt : Panorama sur la cabanne d’Issor et le Pas d’Arlas.

Une faille normale plurohectométrique décale les formations du Crétacé supérieur. A son pied se développe une
série de dolines se rejoignant pour former un polje. Les failles ouvertes guident la karstification. Les failles norma-
les récentes jouent un rôle majeure dans la géométrie du réseau souterrain.

Panorama sur le Pas d’Arlas

Interprétation :

40
journées de l’AFK 2007

Arrêt : Col de la Pierre Saint-Martin.

Les calcaires à silex se sont décollés sur les calcaires de la Pierre Saint Martin lors de la compression
pyrénéenne. Lorsque le décollement change de niveau, monte dans la série, il se crèe une rampe. Dans
le compartiment chevauchant, la stratification épouse la forme de la rampe et lui est donc parallèle.

Rampe dans les calcaires à silex au col de la Pierre Saint-Martin

Certaines rampes, plongeant vers le nord, vont être réactivées en faille normale lors de l’extension
récente et donner naissance en surface à des grabens.

Inversion des rampes et création des grabens (d’après Hervouët, 1997, modifiée

41
journées de l’AFK 2007

DETERMINATION DES PLANS DE DRAINAGE

Alain MANGIN
CNRS, 32, lotissement des Noyers-Montjoie - 09200 SAINT-GIRONS - mangin.cnrs@free.fr

Pour que la karstification puisse se développer, il a été démontré que les calcaires devaient posséder une certaine
perméabilité. Or, originellement les calcaires sont imperméables : 1.10-14 m/s, c’est à dire une perméabilité bien
inférieure à celle des argiles. En revanche, les calcaires lors des déformations se comportent comme des maté-
riaux très rigides et la déformation va être de type cassant avec apparition de fissures : il en résulte une perméa-
bilité secondaire fissurale dont les valeurs sont de l’ordre de 1.10-7-1.10-8 m/s, c’est à dire suffisante pour que la
karstification prenne naissance. Cette perméabilité est anisotrope. Sa connaissance est indispensable si l’on veut
comprendre comment s’organise un karst.

Lors de la déformation cassante la roche enregistre les effets de cette déformation, ces indices sont appelés des
tectoglyphes, ce sont : les veines, les stylolithes, les failles. L’observation et l’analyse sur le terrain de ces marques
va permettre ensuite de reconstituer la déformation à partir de modèles définis par les structuralistes (modèle
d’Arthaud). Cette déformation est repérer par les trois directions de l’espace définissant la déformation principale
maximale (sigma 1), la déformation principale moyenne (sigma 2) et la déformation principale minimale (sigma 3).
Au niveau des fissures il est absolument nécessaire que ces dernières soient en distension pour qu’apparaisse
une perméabilité, les fissures en compression ne jouant aucun rôle. Le modèle d’Arthaud indique que seules les
fissures dont les plans contiennent sigma 1, sigma 2 et perpendiculaires à sigma 3 sont en extension. Eraso a
appelé ces fissures ouvertes plans de drainage.

A partir des relevés de terrain (il faut plus de 100 mesures) il est possible d’établir statistiquement l’histogramme de
la distribution des directions des plans de drainage suivant leurs fréquences. Cette première représentation sera
complétée par une seconde utilisant les projections stéréographiques afin de fournir en plus des directions, leurs
pendages. Pour ces projections, on utilise l’hémisphère supérieur et la projection polaire pour rendre la figure plus
lisible, la couleur rend compte de la fréquence. Le résultat apparait sur un cercle : ainsi si on a une tache rouge en
bordure du cercle par exemple en bas à droite cela signifie que l’on a ne nombreux plans de drainage verticaux
orientés NNW-SSE. Plus les taches se rapprochent du centre du cercle plus les plans sont inclinés.

L’analyse de la densité des plans de drainage, de leur orientation et de leurs pendages va permettre, en couplant
avec la distribution fractale de l’organisation de la karstification, de comprendre comment se structurent les
réseaux karstiques. Une comparaison avec la topographie des réseaux spéléologiques sera intéressante pour
valider les résultats.

42
journées de l’AFK 2007

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43
journées de l’AFK 2007

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44
journées de l’AFK 2007

LES SEDIMENTS FLUVIO-GLACIAIRES


DU VALLON D’URRUTCHORDOKY

Richard MAIRE (1) , Michel DOUAT (2)


(1) CNRS UMR 5185 ADES-Dymset, Université Bordeaux 3, Maisons des Suds - Esplanade des Antilles
- 33607 Pessac, France, <rmaire@ades.cnrs.fr>
(2) Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin (ARSIP),
<mcm.douat@wanadoo.fr>

Dans la partie basse du karst de la Pierre Saint-Martin, au nord-ouest du massif, la rivière Uhaytza coule dans le
vallon d’Urrutchordoky au contact des calcaires du campanien et des flyschs schisto-gréseux du Maestritchien.
Ce vallon large de 50 à 100 m est à l’origine une dépression colmatée par un complexe glacio-lacustre, fluvio-gla-
ciaire et morainique. Il recèle plusieurs phénomènes remarquables que nous étudions actuellement dans le cadre
du programme Climanthrope de l’Agence Nationale de la Recherche.

Le premier est la présence, sur 500 m de long et plus de 40 m de hauteur, de plusieurs ensembles de sédiments
glaciaires attribués au tardi-glaciaire où alternent des varves à strates sableuses et limoneuses et des sédiments
plus grossiers de cailloutis, galets et sables.

Le plus spectaculaire de ces phénomènes est, sans doute, le gouffre BL 107, entièrement creusé dans la partie in-
férieure de ces sédiments. Il s’est ouvert brutalement le long de l’Uhaytza en 1980. C’est un puits en cloche formé
de bas en haut. A l’origine son ouverture n’était que de deux mètres de diamètre pour plus de huit aujourd’hui.
Nous avons pu y descendre plusieurs fois et étudier la stratigraphie du remplissage sur 27 m de hauteur :

• de 0 à -1,50 m : terrasse fluviatile holocène,


• de -1,50 à -10,00 m : ensemble varvé argilo-limoneux souligné tous les 30 à 40 cm par une strate sableuse
de 10 à 30 cm d’épaisseur,
• de -10,00 à -18,00 m : dépôt de galets (1 à 10 cm de diamètre) à matrice sableuse,
• 18,00 à -25,00 m : couche de galets avec interstratification d’horizon sableux varvés de 15 à 20 cm d’épais-
seur. Un bloc erratique de calcaire de 4 m de hauteur dépasse des alluvions à la cote -22,
• à -25,00 : un plan d’eau a été plongé sur 2 m de profondeur. La stratification précédente s’y prolonge.

Cette série varvée visible dans le BL 107 se prolonge au dessus par des placages varvés consevés sur les flancs
du vallon 15 à 20 m au dessus de l’orifice de la cavité.

Nous parlerons de la genèse de cette cavité et de son évolution rapide lors de l’excursion. Probablement lié à ce
type de genèse, nous parlerons aussi d’un événement tragique qui a eu lieu en 1988 dans une cavité proche.

Coupe transversale du vallon d’Urrutchordoky au niveau de la cavité BL 107


1 : terrasse holocène
2 : ensemble varvé argilo-limoneux
3 : galets et sables
4 : substrat calcaire

45
journées de l’AFK 2007

cette coupe et celles des pages 45 et 47 sont extraites


de : Richard Maire ; La Haute Montagne Calcaire ;
Karstologia Mémoires n° 3, 1990 ; p. 531 à 533)

Coupe de la cavité BL 107


1 : terrasse holocène
2 : ensemble varvé argilo-limoneux
3 : galets et sables
4 : bloc calcaire

Photos de la cavité BL 107 :


- détail de l’ensemble 2 de la coupe (au dessus)
- l’entrée en 2006 (à droite)
- l’entrée en 1988 (dessous)

46
journées de l’AFK 2007

l’ensemble sédimentaire amont du vallon


d’Urrutchordoky : vue générale
et détail des varves

Coupe interprétative du soutirage catastrophique du 1/08/1988 dans le gouffre BL 109 du vallon d’Urrutchordoky :
1 : Terrasse fluviatile holocène.
2 : Ensemble varvé (non présent au niveau de l’effondrement d’où création d’une large doline d’effondrement le 31/07/1988)
3 : Ensemble de cailloutis et sables.
4 : Doline de soutirage apparue le 31/07/1988 à 23h00 par effondrement d’une cavité aveugle dans les sédiments. Le ruisseau
se détoune en partie dans la doline
5 : Débourrage de conduit (ou rupture de parois) et remontée des sédiments dans le gouffre BL 109 le 1/08/1988 à 13h00.
Le spéléologue Fréderik Hammel est enseveli.

47
journées de l’AFK 2007

MASSIF FORESTIER DE LA PIERRE SAINT-MARTIN :


UNE GESTION MULTI-FACETTES

Pierre Iladoy
Office National des Forêts, unité territoriale Bedous - Arette - 64570 ARETTE - <pierre.iladoy@onf.fr>

Cette forêt d’une superficie de 420ha, qui s’étage de 1600 m à 2000 m, est assise sur un lapiaz calcaire crevassé
par les eaux appelé localement Braca dans la zone forestière dense ou Arres au dessus de la limite du hêtre. Elle
recèle une richesse environnementale assez exceptionnelle.

Appartenant à la commune d’Artte, ce massif fût soumis au Régime Forestier en 1829 et distrait de ce même ré-
gime en 1963 en raison de l’aménagement de pistes lors de la création de la station de ski.

Depuis 2002 une partie du massif forestier (126 ha) bénéficie à nouveau du Régime Forestier et constitue la forêt
départementale de La Pierre Saint-Martin.

En termes de gestion l’ONF s’attache ici à privilégier les aspects suivants :

• Protection et connaissance des milieux (zones ZICO, ZNIEFF, NATURA 2000).


• Projet d’intégration paysagère et environnementale sur les sites de ski alpin et nordique.
• Accueil du public (sécurisation des gouffres, étude et aménagement de l’espace nordique).
• Production de bois. Elle ne sera traitée ici que de façon marginale (bois de chauffage).
• A noter également la mise en place d’un programme de récolte et de mise en culture de semences de pins
à crochets.

48
journées de l’AFK 2007

samedi 8 septembre

Résumé des communications

49
journées de l’AFK 2007

thème 5
La gestion écologique, économique,
touristique et patrimoniale des régions
karstiques

L’entomofaune des pelouses calcaires : un patrimoine à préserver

Emmanuel AMAR
18, avenue Dubonnet - 92400 Courbevoie, France, <emmanuel.amar@libertysurf.fr>

Mots-clés : pelouse calcaire, entomofaune, adaptation, protection, gestion.

Résumé :
Les pelouses calcaires constituent des milieux dont l’entomofaune comporte de nombreuses espèces d’origine
méridionale qui atteignent dans ces biotopes chauds et secs leur limite de répartition en Europe nord occiden-
tale.

Les insectes vivant dans ces biotopes se caractérisent par leur adaptation aux contraintes engendrées par un
milieu xérique. Il en résulte que la plupart sont strictement inféodés à ces écosystèmes et représentent de par
leur étroite localisation, une valeur patrimoniale importante, notamment dans les régions les plus septentrionales.
Les pelouses calcaires sont malheureusement menacées par le mitage, voire la destruction pure et simple, par
l’urbanisation mais aussi par la déprise agricole : anciennes terres de parcours, l’abandon du pâturage entraîne la
reconquête de la forêt et, par là même, la banalisation de la faune.

Riches d’une forte biodiversité, la pérennité des pelouses calcaires nécessite non seulement leur préservation
mais aussi une gestion raisonnée.

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Considérations sur les cavernicoles du massif de la Pierre Saint-Martin


Jean-Pierrre BESSON
16 impasse Fabien – 65000 Bordères / l’Echez – France , <delmasurek@netcourrier.com>
Société de Spéléologie et de Préhistoire des Pyrénées Occidentales 5, allées du grand tour- 64000 Pau- France

Mots clés : cavernicole, Pierre Saint-Martin, Verna, Pyrénées-Atlantiques.

Résumé :
La communication présente un rappel des types écologiques des cavernicoles selon :
• leur liaison au milieu souterrain stricte (espèces troglobies), occasionnelle (espèces trogloxènes) ou intermé-
diaire (espèces troglophiles),
• leur habitat terrestre ou aquatique,
• leur place dans la chaîne alimentaire simplifiée,
• un historique des découvertes de cavernicoles dans ce massif depuis les débuts en 1905,
• un exemple de biocénose cavernicole d’altitude et de ses particularités ( 45 espèces cavernicoles du tunnel
EDF, du réseau Arphidia et des salles la Verna et Chevalier).

Certaines espèces seront probablement visibles lors de l’incursion souterraine du 9 septembre.


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50
journées de l’AFK 2007

Le karst, territoire de ressources

Vincent BIOT,
Université de Savoie, 7 place St Maurice - 38200 Vienne, France, <vincent.biot@voila.fr>

Mots-clés : karst, paysage, tourisme, patrimoine, culture.

Résumé :
La valorisation à travers une approche pédagogique du paysage karstique et son interprétation sont relativement
récentes. Les sentiers karstiques, les sentiers de découverte, les espaces pédagogiques se sont développées sur
de nombreux sites en lien ou non avec une cavité naturelle exploitée pour des visites touristiques.

Ces différentes réalisations à l’initiative d’exploitants de cavités touristiques, de structures spéléologiques ou


de collectivités locales participent à la découverte et à la compréhension du patrimoine karstique auprès des
scolaires et du grand public. Bien qu’à l’échelle de micro-territoires, elles prennent place dans une conception de
développement local et impliquent notamment un travail avec les différents acteurs concernés. Le karst devient
alors une composante de la ressource patrimoniale naturelle et culturelle aussi bien comme paysage que comme
témoin de la présence d’activités humaines.

Karst, territory of resources


Key-words : karst, landscape, tourism, cultural heritage.

Abstract :
The valuation through an educational approach of the karstic landscape and its interpretation are relatively recent.
The karstic paths, the paths of discovery, the educational spaces developed on many sites in link or not with a
natural cavity exploited for tourist visits.

These various realizations on developers’ initiative of showcaves, speleological structures or local authorities par-
ticipate in the discovery and in the comprehension of the karstic heritage with the school and with the general
public. Although on the scale of micro-territories, they take place in a conception of local development and notably
imply a work with the various concerned actors. The karst then becomes a component of the natural and cultural
patrimonial resource as well as landscape as witness of the presence of human activities.

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La rupisylve karstique du massif d’Anie :


un peuplement original de pin à crochets dans les Pyrénées occidentales

Renaud CANTEGREL
Office national des forêts, Agence départementale des Pyrénées-Atlantiques,
2 rue Justin Blanc - 64015 Pau cedex, France, <renaud.cantegrel@onf.fr>.

Mots-clés : pineraie karstique, rupisylve, dynamique supraforestière, massif d’Anie, France.

Résumé :
La colonisation par le Pin à crochets (Pinus uncinata) du massif karstique d’Anie (Pyrénées occidentales) s’effec-
tue selon des modalités que la nomenclature européenne des habitats forestiers ne peut élucider, du fait de la
mosaïque extrême des milieux et de la capacité du conifère à s’affranchir de la roche calcaire. Le peuplement est
ici supraforestier à cause de l’emprise forte des facteurs édaphiques et climatiques, dans un contexte pastoral
délaissant les espaces marginaux. Le peuplement arboré du karst, caractéristique de la rupisylve, s’avère capa-
ble, malgré la rudesse des conditions environnantes, de lentement occuper la moindre niche favorable grâce à sa
frugalité et à son caractère pionnier, jusqu’à s’aventurer sur les espaces asylvatiques d’altitude.

51
journées de l’AFK 2007

The karstic rupisylve of the Anie massif (western Pyrenees)


Key-words : karstic pine plantation, supra-forested dynamic, western Pyrenees, France.

Abstract :
Mountain Pine (Pinus uncinata) colonisation of the Anie karstic massif (western Pyrenees) is controlled by spe-
cific factors that fall out of the European classification of forest habitats. This is due to the ecosystems extreme
mosaic pattern and the conifer’s proper capability to freedom itself from calcareous rocks (neither basic nor acid
soil dependency). Here the pine-grove can be defined as supra-forested, i.e. heterogeneous tree strata and cover,
because of edaphic and climatic factors, within a declining grazing pressure environment that is progressively
abandoning the habitat margins. Under rough climatic conditions, the karstic woods, named rupisylva, are able to
slowly colonise any favourable niche thanks to their low biologic requirements and to their pioneering character.
Mountain Pine woods are then able to reach and colonise higher altitude levels where the forest does not usually
grow.

Colonizacion del macizo carstico del Anie por el pino negro


(Pirineos occidentales)

Resumen :
La colonisation par le Pin à crochets (Pinus uncinata) du massif karstique d’Anie (Pyrénées occidentales) s’effecLa
colonización del macizo cárstico del Anie (Pirineos occidentales) por el pino negro (Pinus uncinata) se efectúa de
un modo que la nomenclatura europea de hábitats forestales es incapaz de esclarecer. Esto es debido a la frag-
mentación del medio ambiental en un mosaico de medios, y a la capacidad de las coníferas de desvincularse de
la roca calcárea. La población es de tipo supraforestal a causa de factores edáficos y climáticos, en un contexto
donde la decreciente explotación ganadera ocupa espacios marginales. El estrato arbóreo del carst, característico
de la rupiselva, a pesar de las condiciones ambientales adversas, es capaz de ocupar poco a poco los nichos
favorables disponibles, gracias a su resistencia y su carácter pionero, hasta llegar a colonizar espacios asilváticos
de alta altitud.

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Les grottes karstiques de la région d’Irkoutsk : la gestion patrimoniale

Eléna TROFIMOVA
Institut de Géographie de l’Académie Russe de Sciences, 29 rue Staromonetnie 109017 Moscou, Russie, <el-
trof@ic.isu.ru>

Mots-clés : cavité, protection du milieu, valorisation patrimoniale, Irkoutsk, Russie.

Résumé :
Plus de 300 grottes karstiques se trouvent dans la région d’Irkoutsk. Bien que les grottes soient utilisées par
l’homme, il n’existe pas encore de grotte aménagée. Dans le but d’attribution du titre de Monument naturel d’État,
la valorisation patrimoniale de 37 grottes du territoire a été effectuée. Ensuite, pour ces cavités souterraines, trois
catégories de gestion patrimoniale ont été élaborées. Pour la première catégorie, un régime de protection stricte.
Elle inclut des grottes où se trouvent les objets qui ont de la valeur de collection ou de marchandise : les exem-
plaires des vestiges paléontologiques ou des couches culturelles archéologiques. Ces grottes de plus peuvent
être soumise à la dilapidation, c’est pourquoi seuls les spécialistes y sont admis. La deuxième catégorie, ont le
régime de la protection limitée, sans recommandation particulière pour le tourisme. Ces cavités souterraines ont
exclusivement une signification scientifique. Les formes originales du relief des parois et des plafonds, des dépôts,
etc. sont observables. Les excursions scientifiques et les recherches des étudiants s’organisent dans ces grottes.
La troisième catégorie, les cavités souterraines à protection limitée avec des recommandations pour le tourisme.
Habituellement ces grottes possèdent une significance sportive.

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journées de l’AFK 2007

Karstic caves of Irkutsk region : the patrimony gestion


Key-words : touristic cave, patrimony valorisation, protection, Irkutsk, Russia

Abstract :
More than 300 karstic caves are situated at Irkutsk region. Although the caves are used widely by the man, there
are absent even one touristic cave here. With the aim of the appropriation of a name of the State naturel monument
the patrimony valorisation was carried out for 37 caves. For these underground cavities three categories of the pa-
trimony gestion were elaborated. The first category, a regime of the strict protection, included the caves where the
palaeontological restes and the archaeological culturel stratums were revealed. These caves are the most subject
to a danger of the plunder, that is the reason of only the specialists can visit these cavities. The second category,
with a regime of protection limited without recommendation for the tourisme. These caves have the scientifical
significance. The original forms of cave relief, cave deposits, etc. are observed here. The scientifical excursions
and the student practices are organized in these caves. The third category, the underground cavities of a regime
of the protection limited with the recommendation for the tourisme. Usually these underground cavities have a
sportive significance.

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53
journées de l’AFK 2007

thème 6
Les marqueurs environnementaux,
les enregistrements des signaux
climatiques et anthropiques
dans les sédiments

Le remplissage de la salle de La Boue (grotte du Bois du Clos, Charente, France) :


contribution à une meilleure connaissance de l’effet de site

Grégory DANDURAND
ANR Climanthrope et ADES-Dymset, UMR 5185 du CNRS, Maison des Suds - Esplanade des Antilles -
Domaine Universitaire de Bordeaux - 33607 Pessac cedex, France, <grgo_2000@yahoo.fr>

Mots-clés : Charente, grotte du Bois du Clos, séquence sédimentaire, paléoenvironnement, cartographie géo-
morphologique.

Résumé :
Dans le cadre du programme ANR Climanthrope, nous cherchons à préciser le rôle de l’effet de site sur les diffé-
rents paramètres qui entrent dans la formation des archives endokarstiques. Les cavités charentaises, notamment
dans la région de La Rochefoucauld, contiennent de nombreux dépôts sédimentaires, variés et accessibles.

Dans la grotte du Bois du Clos, la salle de La Boue présente une séquence sédimentaire remarquable de plus de
5 m d’épaisseur qui témoigne d’un fonctionnement paléoenvironnemental différent de l’actuel. Ce remplissage
plus ou moins rythmé est constitué de niveaux laminés, de niveaux argileux massifs et de chenaux sableux. Le
dépôt a été raviné (soutirage), puis scellé par des stalagmites, actuellement fonctionnelles et attribuées à l’Holo-
cène-Actuel.

L’intérêt d’un tel enregistrement est qu’il se situe dans un réseau qui fonctionne actuellement par battement de la
nappe karstique de la Touvre. Or le dépôt a enregistré un fonctionnement lacustre alimenté à la fois par des écou-
lements fluviatiles en provenance de l’extérieur (apports de sables) et par la fluctuation de la nappe probablement
pendant la dernière grande période froide. Une cartographie géomorphologique souterraine et externe permet de
replacer la séquence dans son contexte local.

The room of La Boue’s infillings (cave of the Bois du Clos, Charente, France) :
contribution to a better knowledge of the site’s effect

Key-words : Charente, cave of the Bois du Clos, sedimentary sequence, paleoenvironment, geomorphologic
mapmaking.

Abstract :
Within the framework of the ANR program Climanthrope, we try to determine the role of the site’s effect on different
parameters which go into the formation of endokarstic archives. Caves of Charente, precisely in the area of La
Rochefoucauld, contain numerous sedimentary deposits, varied and accessible.

54
journées de l’AFK 2007

In the cave of the Bois du Clos, the room of La Boue presents a notable 5 m thickness sedimentary sequence
which indicate an actually different paleoenvironment functioning. This more or less rhythmic infilling is composed
of laminated or massive clayey layers, and sandy channels. The deposit has been gullied (collapse sinkhole), then
fixed by Holocene stalagmites which actually function.

The interest of such a recording is that it is localized in a network which actually functions by the Touvre’s ground-
water level variations. But the deposit has recorded a lacustrine working generated by outcome fluvial streams
(sands contribution) and the groundwater fluctuation probably during the last glacial period. A subterranean and a
surface geomorphology mapmaking allow us to replace the sequence in the local context.

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Les remplissages sédimentaires de la Grotte de la Moraine


(Île de Guarello, Archipel de Madre de Dios, Patagonie, Chili).
Contribution à l’étude de l’effet de site sur l’enregistrement du paléoenvironnement
subpolaire de Patagonie insulaire

Benjamin LANS
ANR Climanthrope et ADES-Dymset (CNRS, UMR 5185), Maison des Suds - Esplanade des Antilles - Domaine
Universitaire - 33607 Pessac cedex, France,. <ben.lans@modulonet.fr>

Mots-clés : moraine, varves, spéléothème, datation U/Th, Patagonie

Résumé :
Dans le cadre des expéditions franco-chiliennes en Patagonie (2000, 2006, 2008), d’une thèse de doctorat et
du programme ANR Climanthrope, nous avons commencé à étudier un site endokarstique remarquable en zone
océanique subpolaire, la grotte de la Moraine, située sur la façade ouest de l’île de Guarello.

Cette vaste cavité a piégé un dépôt morainique qui a été injecté par un glacier ; une cannelure glaciaire horizon-
tale atteste de la pénétration de la glace à l’intérieur de la salle. Le complexe détritique, de 25 m d’épaisseur, est
constitué d’au moins deux grandes séquences hétérométriques (blocs, cailloutis, sables) séparées par une discor-
dance et des niveaux varvés. Une petite galerie latérale, surcreusée dans le dépôt, permet d’observer des varves
et des stalagmites qui scellent le remplissage. La datation U/Th (TIMS) d’une stalagmite holocène, en collaboration
avec le LSCE (D. Genty, K. Wainer), prouve que le dépôt glaciaire appartient au moins au dernier épisode glaciaire
(stade isotopique 2).

Sedimentary fillings of the Cave of the Moraine


(Island of Guarello, Archipelago Madre de Dios, Patagonia, Chile).
Contribution to the study of the effect of site on the recording of sub-polar
paleoenvironment of insular Patagonia.

Key-words : moraine, varves, speleothem, U/Th dating. Patagonia

Abstract :
Within the framework of French-Chilean expeditions in Patagonia (2000, 2006,2008), of a thesis of doctorate and
a program of the ANR Climanthrope, we started to study a remarkable endokarstic site in sub-polar oceanic zone,
the cave of the Moraine, located on the western coast of the island of Guarello.

This vast cavity trapped a morainic deposit which was injected by a glacier; a horizontal striation attests penetra-
tion of the ice inside the cave. The detrital complex, 25 m thickness, consists of at least two great heterometric
sequences (blocks, gravel, sands) separated by a discordance and levels of varves. A small side gallery, caved in
the deposit, makes it possible to observe varves and stalagmites which seal the filling. The U/Th dating (TIMS) of a
Holocene stalagmite, in collaboration with LSCE (D. Genty, K. Wainer), proves that the drift belongs at least to the
last glacial episode (isotopic stage 2).
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55
journées de l’AFK 2007

Les rythmites de mousson de la grotte de Dadong (Hubei, Chine)


Mise en place, contexte environnemental et effet de site

Richard MAIRE (1), Wei PENG (2), Kohua WU (2) Nathalie VANARA (3) et Laurent BRUXELLES (4)

(1) ADES-Dymset - ANR Climanthrope, CNRS-Université de Bordeaux 3, Maison des Suds -12 Esplanade des
Antilles - 33607 Pessac cedex, <rmaire@ades.cnrs.fr>
(2) Université Normale du Guizhou, Faculté de Géographie et de Biologie
(3) Université Paris 1, ADES-Dymset - ANR Climanthrope, 253 bd Voltaire – 75011 Paris,
<nathalie.vanara@free.fr>
(4) INRAP, ZA les Champs Pinsons - 13 rue du Négoce - 31650 St-Orens-de-Gameville,
<laurent.bruxelles@inrap.fr>

Mots-clés : grotte-tunnel, rythmite, crue, Hubei, Chine.

Résumé :
La grotte de Dadong (11 km) fait partie des grottes-tunnels géantes de Chine en contexte subtropical de mousson.
La perte s’ouvre au contact Cambrien-Ordovicien par un porche haut de 100-120 m à l’extrémité d’un canyon
aveugle parcouru par un torrent temporaire débitant plusieurs dizaines de m3 s-1 en crue. Le réseau a piégé trois
ensembles de rythmites: 1/ un ensemble supérieur ancien, haut de 20 m, non daté (Quaternaire ancien probable)
perché à + 100 m ; 2/ un ensemble inférieur haut de 30 m (daté à la base de 18 590 ans BP) raviné par la rivière
(zone synclinale noyée) ; 3/ des dépôts fonctionnels moins épais. Ces trois unités ont enregistré le fonction-
nement hydro-climatique régional quaternaire. La surrection (orogenèse himalayenne pléistocène) a provoqué
l’encaissement des vallées, la perte de la rivière et l’enfoncement saccadé du réseau lié à l’inertie du système
(retard d’adaptation de type hystérésis). Un niveau d’écoulement peut fonctionner à quatre niveaux selon le régime
hydroclimatique : sous-écoulement (étiage), écoulement normal (petite crue), écoulement de crue (trop-plein),
écoulement de crue exceptionnelle (galerie supérieure). L’influence de l’homme apparaît de plusieurs manières :
1/ feux anthropiques probables (micro-charbons de bois et cendres dans les lamines du stade isotopique) ; 2/
érosion des sols liée à la déforestation du Grand Bond en Avant (cimetières de troncs d’arbres perchés à + 40/50
m). L’étude séquentielle des rythmites est en cours dans le cadre du programme ANR Climanthrope.

The monsoon rythmites of Dadong cave (Hubei, China)


Genesis, environmental context and site effect
Key-words : grotte-tunnel, rythmite, overflow, Hubei, China.

Abstract :
The cave of Dadong, 11 km long, is a huge through cave situated in a monsoon subtropical climate. The sinkhole
porch, 100-120 m high, opens at the end of a blind canyon with a temporary river (0-50 m3 s-1). The underground
network trapped three sedimentary units: 1/ a former, non-dated upper deposit, 20 m high, at + 100 m (probable
lower Pleistocene); 2/ a deposit, 30 m thick, dated C14 18 590 years BP (synclinal zone); 3/ a subactual and ac-
tual deposit, less thick. These three units have recorded the quaternary regional hydro-climatic functioning. The
himalayan uplift provoked the deepening of valleys, the sinkhole genesis of the river and the deepening of the
cave related with the system inertia which infers a delay of adaptation (hysteresis). A drainage level can work at
four levels according to the hydroclimatic regime: sub-drainage in low water, normal flow (small flood), high water
flow (overflow), exceptional floods (upper gallery). The man impact appears of several manners: 1/ anthropic fires
(micro-charcoals and ashes); 2/ soil erosion connected with the deforestation of the Great Forward Leap in the
rythmites of the last century (overflow gallery) and cemeteries of trunks perched in a + 40/50 m (upper gallery).
The sequential study of these rythmic clay deposits are now studied in the Climanthrope ANR program (Research
National Agency).

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journées de l’AFK 2007

New natural archives of palaeoclimatic data : the ice caves

Stefano TURRI (1), Alfredo BINI (1), Valter MAGGI (2)

(1) Dept. Of Earth Sciences“Ardito Desio”, University of Milano. Via Mangiagalli 34, 20133 Milano. Italy, stefano.
turri@unimi.it, alfredo.bini@unimi.it
(2) Environmental and Territorial Sciences Dept., University of Milano-Bicocca. P.zza della Scienza 1, 20126 Milano,
Italy. valter.maggi@unimib.it

Key-words : ice caves, natural archives, ice cores, Grigna, Apuseni.

Abstract :
Ice deposits have a remarkable potentials to conserve climatic information. Ice cores give the most precise and
direct records of some atmospheric parameters. These cores carry some evidences of the atmospheric compo-
sition and temperature changes that characterized part of the climatic history. Hypogean ice deposits make ice
caves an interesting field of study.

Problems that are encountered during the studies of hypogean ice deposits are quite different from that of “clas-
sical glaciology”. To study this precious archive, both epigean and hypogean data should be incorporated. It is
only by understanding the interactions of these two environmental conditions that is possible to give a significant
paleoenvironmental interpretations.

In this study, two different methods applied on two different systems of ice deposits are described. These are; the
ice deposit of LO LC 1650 “Abisso sul margine dell’alto Bregai” in Moncodeno (Grigna Settentrionale, Italy), and
the ice deposit of “Focul viu” in Apuseni Mountains (Romania). Evolutional histories of these ice deposits are quite
different, i.e., the LO LC 1650 is an endogenous ice deposit where as the “Focul viu” is an exogenous ice deposit.
In case of the endogenous ice deposits, the “Stefan Problem” is applied and evaluated, in similar manner to chilled
small lakes, whereas possibilities of obtaining pale climatic information are evaluated, thanks to the system of
accumulation of snow in case of the exogenous ice deposit.

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journées de l’AFK 2007

thème 7
Morphologie et dynamique
des milieux karstiques

La grotte-mine d’Oilloki (massif de la Pierre Saint-Martin) :


une cavité à minéralisation de galène d’origine hypogène

Philippe AUDRA
Équipe Gestion et valorisation de l’environnement (GVE), UMR 6012 “ESPACE” du CNRS, Université de Nice
Sophia-Antipolis, 98 boulevard Édouard Herriot, BP 209, 06204 NICE Cédex FRANCE. <audra@unice.fr>

Mots-clefs : spéléogenèse hypogène, MVT, grotte-mine d’Oilloki, galène, Pierre Saint-Martin.

Résumé :
Les remontées de fluides hypogènes associées à des cavités karstiques remplies de minéralisations métalliques
correspondent à des processus similaires aux gisements de plus grande ampleur que sont les sulfures métalli-
ques de type Mississippi Valley (Mississippi-Valley Type / MVT). Les migrations vers les marges des bassins de
fluides réduits riches en métaux, en H2S et/ou en CO2, induisent des creusements de cavités et un remplissage
en concentrations métalliques, localisés à proximité des zones de mélange avec les eaux météoriques oxygénées.
La grotte-mine d’Oilloki (massif de la Pierre Saint-Martin), a été exploitée pour la galène. On examine les caracté-
ristiques des dépôts sur support microbien, les aspects des réseaux karstiques et leur intégration dans le contexte
structural, les modelés, les formes de dépôt, ainsi que les processus de spéléogenèse hypogène.

The Oilloki Mine-Cave (Pierre Saint-Martin massif):


a hypogenic cave with galena mineralization

Key-words : hypogenic speleogenesis, MVT, Oilloki Mine-Cave, galena, Pierre Saint-Martin.

Abstract :
Hypogenic upwelling flows associated with karst caves filled with metallic ore deposits correspond to the same
process as for the larger Mississippi-Valley Type (MVT) sulphide ore deposits. Basin margins benefit from metallic-,
sulphide- and/or carbonic-rich flows, which mix with oxygenated meteoric water and induce cave development
with metallic filling. The Oilloki Mine-Cave is in the Pierre Saint-Martin (French Pyrénées) where galena used to be
mined. Specific characteristics due to the hypogenic origin are discussed, such as cave systems organisation and
relationship to the structural setting, cave features, cave deposits and the hypogenic speleogenesis.

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journées de l’AFK 2007

La spéléogenèse par remontée du niveau de base :


un modèle global pour les karsts ennoyés

Philippe AUDRA (1), Ludovic MOCOCHAIN (2), et Jean-Yves BIGOT (3)

(1) Équipe Gestion et valorisation de l’environnement (GVE) - UMR 6012 “ESPACE” du CNRS - Université de Nice
Sophia-Antipolis, 98 boulevard Édouard Herriot - BP 209 - 06204 Nice cedex, France, <audra@unice.fr>
(2) CEREGE, Europole Méditerranéen de l’Arbois, 13545 Aix en Provence Cedex 4, France,
<ludomocochain@gmail.com>
(3) Place F. Mistral - 04400 Barcelonnette, <catherine.arnoux@club-internet.fr>

Mots-clefs : karst noyé, remontée du niveau de base, puits-cheminée, source vauclusienne, Messinien.

Résumé :
Un nouveau modèle de spéléogenèse est proposé pour expliquer les karsts noyés (ou anciennement noyés) à
grande profondeur. Seuls deux types de spéléogenèse sont compatibles avec l’ensemble des réseaux profonds
noyés existant dans le monde : le creusement hypogène et l’ennoyage par remontée du niveau de base. Pour cette
démonstration, nous nous appuyons sur :

• une réfutation du Four State Model [Ford et Ewers 1978] et de la spéléogenèse par développement en pro-
fondeur des conduits acheminant les écoulements météoriques, en proposant un modèle de spéléogenèse
épinoyée ;
• la spéléogenèse hypogène développée par les remontées d’eaux profondes expliquant un grand nombre de
réseaux ;
• l’analyse des effets du cycle eustatique messino-pliocène sur les karsts péri-méditerranéens. Par extension,
la remontée du niveau de base ennoie les karsts et leur fonctionnement perdure en utilisant les drains noyés
profonds.

Nous décrivons le processus d’adaptation générale du drainage karstique aux variations du niveau de base lors du
cycle messino-pliocène, et montrons que les autres modalités de remontée du niveau de base (transgression, col-
matage de vallées par aggradation fluviale, subsidence tectonique) aboutissent au même type de spéléogenèse.
Les structures de ces réseaux intègrent des puits-cheminées, des émergences vauclusiennes, et des niveaux de
conduits horizontaux

Speleogenesis after base level rise:


a global model for deep phreatic karst

Key-words : deep phreatic karst, base level rise, chimney-shaft, vauclusian spring, Messinian.

Abstract :
We propose a new speleogenetical model to explain deep phreatic karst (or past deep phreatic karst). Only two
types of speleogenesis match with deep phreatic karst systems worldwide: hypogenic speleogenesis and flooding
after a base level rise. Our demonstration is founded on :

• the rejection of the Four State Model [Ford & Ewers 1978] and of cave development at depth through meteoric
flow; instead, we propose an epiphreatic model ;
• hypogene speleogenesis made by deep rising water explains numerous cave systems ;
• the eustatic cycle of the Messinian-Pliocene effects on Mediterranean karsts; by extension, a base level rise
floods the karst and flow at depth continues using previously formed deep passages.

We describe the adaptation of karst drainage to base level changes during the Messinian-Pliocene, and we show
that a similar speleogenesis occurs when base level rises after a transgression, valley plugging by fluvial aggra-
dation, or tectonic subsidence. Typical cave pattern displays chimney-shafts, vauclusian springs, and horizontal
cave level.

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journées de l’AFK 2007

L’association morpho-sédimentaire bubble trails - folia : un indicateur de spéléogenèse


hypogène carbonique, exemple de la grotte d’Adaouste, Provence France

Philippe AUDRA (1), Ludovic MOCOCHAIN (2), et Jean-Yves BIGOT (3), Jean-Claude d’ANTONI-NOBECOURT (4)

(1) UMR 5651-CNRS, Département de géographie, Université de Nice Sophia-Antipolis


2712, route Jean Natale - 06510 Carros, , <audra@unice.fr>
(2) CEREGE, Europole Méditerranéen de l’Arbois, 4 rue de l’Ecole – 05000 Gap, <ludomocochain@gmail.com>
(3) Place F. Mistral - 04400 Barcelonnette, <catherine.arnoux@club-internet.fr>
(4) 259, bd de la Reine Jeanne - 06140 Vence, <jcnobecourt@free.fr>

Mots-clefs : karstologie, hydrothermalisme, folia, Provence, France.

Résumé :
Les cheminées de bulles sont des formes de corrosion noyées creusées par les bulles de gaz carbonique. Les folia
sont des dépôts de calcite des nappes saturées. En s’appuyant sur l’étude morphologique de la grotte d’Adaouste
(Provence) et sur les autres sites mondiaux, nous proposons un modèle de genèse pour les folia en accord avec
celui de D.-J. Green [1991]. L’association chemin de bulles et folia, est interprétée comme un indicateur de déga-
zage hypogène développé à faible profondeur dans la zone noyée, combinant les processus de corrosion localisée
et de dépôts dans les bassins sursaturés.

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Les fantômes de la mine de la Grande Vernissière (Fressac, Gard).


Premières observations sur l’origine de certains karsts de la bordure cévenole

Laurent BRUXELLES (1) et Michel WIENIN (2)

(1) INRAP, 13 rue du Négoce - 31650 Saint-Orens-de-Gameville, France, UMR 5608 CRPPM/TRACES et SCSP,
France, <laurent.bruxelles@inrap.fr>
(2) Parc National des Cévennes et SCSP, Grand’Rue - 30360 Vezenobres, France,<michel@wienin.com>

Mots clés : Fantômisation, karstogenèse, bordure cévenole, Gard, France.

Résumé :
Depuis plusieurs années, nos travaux dans la région de Mialet nous ont conduit à l’idée qu’un processus de fantô-
misation se trouvait à l’origine de la formation de nombreuses cavités de ce secteur. Cependant, l’altérite meuble
a rarement pu être observée en place sous terre et il était donc difficile de prouver son existence préalable au
développement d’un « karst vrai ».

Dans la partie sud du bassin liasique de Mialet, de nombreuses mines ont été creusées aux 19e et 20e siècles,
en particulier pour l’exploitation du plomb et du zinc. Celle de la Grande Vernissière s’est intéressée à des miné-
ralisations situées dans les dolomies et les calcaires à chailles du Sinémurien. En plusieurs points, les galeries ont
recoupé des fantômes en place, associés ou non avec les minéralisations. Au sommet de l’altérite, on observe
plusieurs décimètres d’argile litée qui correspond à des dépôts de décantation et matérialise l’existence de circu-
lations lentes dans les vides formés par tassement, entre le fantôme et la voûte. Enfin, à la faveur d’infiltrations,
l’altérite a été évacuée et des vides plus importants sont en cours de formation. Les observations réalisées dans
cette mine permettent donc de confirmer l’existence de ce phénomène de fantômisation dans les calcaires liasi-
ques et de mettre en évidence son rôle dans les premières étapes de la karstogenèse de ces massifs.

Key-words : karstogenese, cave, mine, Gard, France.

Abstract :
For several years, our works in the Mialet area let us think that numerous cavities find their origin in a «ghost rocks»
type weathering. However, the alterite was rarely observed in caves and it was difficult to prove its preliminary
existence before the development of a classic karst.

In the southern part of the liasic basin of Mialet, numerous mines were dug in 19th and 20th centuries, in parti-
cular for the exploitation of lead and zinc. The mine of la Grande Vernissière is situated in sinemurian dolomites
and limestones with cherts. In several points, galleries cut ghost rocks, linked or not with the mineralizations. At

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journées de l’AFK 2007

the top of the alterite, we can see a thick level of clay which corresponds to decantation deposits. They show the
existence of slow water circulations in the gap, between the ghost rock and the vault. Finally, thanks to infiltrations,
the alterite is progressively evacuated and little rooms are forming. These observations allow us to confirm the
existence of this phenomenon of ghost weathering in liasic limestones and to show its role in the first stages of the
karstogenesis of this region.

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Trou de la Taupe et gouffre des Angevins


Secteur central du Massif des Arbailles, Pyrénées-Atlantiques

Jean-Michel GORGEON
Spéléo-club de la Haute-Vienne, 8 rue Joseph Roumanille - 87170 Isle, France, <jmgorgeon@wanadoo.fr>

Poster commenté

Mots-clés : réseau karstique, spéléologie, exploration, Arbailles, Pyrénées-Atlantiques.

Résumé :
Au cœur de la zone centrale, le vallon de Galçarbé révèle maintenant une concentration remarquable de cavités :
les plus visibles étaient déjà repérées dans les années 1990, mais ne semblaient pas vouloir livrer d’importants
développements.

La découverte du Trou de la Taupe (GA451) en 1997 relança l’intérêt pour le secteur, tout comme le travail de pros-
pection systématique entrepris par les groupes Limousins et Nantais. Une série de grands puits séparés par des
méandres étroits permit d’atteindre la profondeur de -480m. La seconde partie de la cavité constituée d’un actif
d’un kilomètre a repoussé à -630 m le terminus de l’exploration contre une voûte mouillante.

La reprise en 2003 de l’exploration du Gouffre des Angevins (GA306), abandonné à -346 m en 1994, fut motivée
par la recherche d’un accès plus facile au fond de la Taupe. Une escalade ouvrit l’accès à une vaste galerie, in-
cluant l’énorme salle Jean-Claude-Frachon dont l’actif en exploration passe à quelques dizaines de mètres du
Trou de la Taupe. L’amont se dirige vers le haut du vallon, en direction du GA410 (exploré par le SC Landes).

La direction commune sud-est, la déclivité comparable, une lithologie identique et la proximité constatée par les
reports topographiques rendent probable la confluence des réseaux GA451 et GA306 mais seule une coloration
permettrait d’avoir une certitude au sujet de leur émergence commune, à une distance de 5 km dans la vallée de
l’Apoura.

Hole of the Taupe and sinkhole of Angevins


(Arbailles, Pyrenees)

Key-words : karst, speleology, exploration, Arbailles, Pyrenees.

Abstract :
In the middle of the Arbailles massif, the Galçarbé valley now reveals a remarkable group of caves: their most visi-
ble part was already known in the early 1990’s but did not yield satisfactory results of exploration.

In 1997 the discovery of “Trou de la Taupe” (GA451) relaunched the interest for the area, as well as the repetitive
and systematic work of prospecting begun by groups coming from Limousin and Nantes. A series of big pits sepa-
rated by flatteners enabled explorers to reach -480m depth. The second part of this cavity, made up of a running
stream one kilometre long, put an end to the exploration at a watertrap -630 m.

The resumption in 2003 of the exploration of the “Gouffre des Angevins” (GA306), abandoned at -346 m in 1994,
was motivated by the search for an easier access to the end of the Taupe. Climbing gave access to a vast passage,
including the enormous chamber Jean-Claude-Frachon, and its river still under exploration pass a few dozens
meters from “Trou de la Taupe”. The upstream passage goes upward the small valley, in the direction of the GA
410 explored by the SC Landes.

The southeast common orientation, the comparable slope, the identical lithology and the nearness noticed by the
surveying works make the confluence of GA451 and GA306 likely but only a future water tracing would also allow
to be certain about their exurgence at a distance of 5 km in the valley of Apoura.

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journées de l’AFK 2007

Sima del Topo y sima de los Angevins


Sector central del Macizo de los Arbailles, Pirineos-Atlánticos

Palabras claves : red cárstica, espeleología, exploración, Arbailles, Pirineos- Atlántico.

Resumen :
En medio de la zona central, el pequeño valle de Galçarbé revela hoy en día una fuerte concentración de cavida-
des: las más visibles ya se conocían en los años noventa, pero no parecían esconder importantes desarrollos.

El descubrimiento de la sima del Topo (GA451) en 1997 reactivó el interés por el sector, al igual que el trabajo de
prospección sistemático emprendido por los grupos procedentes de la región de Limoges y de Nantes. Una serie
de grandes pozos separados por estrechos meandros permitió alcanzar la profundidad de -480m. La segunda
parte de la cavidad, constituida por un río de un kilómetro de desarrollo, dejó a -630 m el fin de la última explora-
ción en un paso bajo con agua.

La reanudación en 2003 de la exploración de la sima de los Angevins (GA306), abandonada a -346 m en 1994, fue
motivada por la búsqueda de un acceso más fácil al fondo de la sima del Topo. Una escalada abrió el acceso a una
amplia galería, incluyendo la enorme sala Jean-Claude-Frachon, y cuyo río en exploración pasa a unas decenas
de metros de la sima del Topo. La galería río arriba se dirige hacia la zona alta del valle, en dirección de la GA410
(explorado por el SC Landes).

Tanto la dirección común sureste, la declividad comparable, la litología idéntica y la proximidad confirmada por
los informes topográficos hacen probable la confluencia de las redes de la GA451 y de la GA306, pero solo una
coloración permitiría tener una certeza con respecto a su surgencia común, a una distancia de 5 km en el valle
del Apoura.

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La Grotte des Eaux-Chaudes, 100 ans d’exploration

Mathieu JAMBERT
Association de Spéléo et de Plongée-Spéléo du Libournais et du Fronsadais, mathieu_jambert@yahoo.fr

Poster commenté

Mots-clés : réseau karstique, hydrogéologie, grotte des Eaux-Chaudes, massif de Ger, Pyrénées-Atlantiques.

Résumé :
La grotte des Eaux-Chaudes est située au cœur de la vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques). Son porche d’entrée
s’ouvre à la base d’une grande falaise de calcaire crétacé dominant la rive droite du gave d’Ossau à deux kilo-
mètres au sud de la station thermale des Eaux-Chaudes. Parcourue par un important torrent souterrain, ces eaux
sont depuis 1952 captées à 800 mètres en amont de leur point naturel d’exsurgence et dirigées au moyen d’une
galerie artificielle vers l’usine hydroélectrique de Miégebat. Si la grotte était connue et visitée par les baigneurs de
la station thermale dès le second empire, c’est en 1907 que débute vraiment l’exploration des Eaux-Chaudes avec
la première visite d’E.-A. Martel. Divers explorateurs connus s’y sont ensuite succédés jusqu’en 1956 (de Joly,
Gaurier et Bassier). La S.S.P.B. (Bordeaux) et l’A.S.P.L.F. (Libourne) ont ensuite poursuivi l’exploration, réalisant la
majeure partie des découvertes, permettant ainsi d’apporter une contribution importante pour la compréhension
des phénomènes hydrogéologique de la zone sud-ouest du massif de Ger.

Il convient d’insister sur les difficultés rencontrées lors des différentes expéditions, effectuées en quasi-totalité
dans le lit du torrent glacé (4°C) par des ascensions successives de cascades dépassant parfois la dizaine de mè-
tres, avec franchissement de deux siphons intermédiaires et des bivouacs de plusieurs jours réalisés en post-si-
phon en totale autonomie. Le résultat de ces 100 ans d’exploration nous donne aujourd’hui un dénivelé de +800 m
(record français en dénivellation positive), pour plus de 13 km de réseau connus, le point terminal étant un siphon
d’une profondeur de 40 m, situé à près de 1 800 m d’altitude.

Les nouvelles perspectives de découvertes s’orientent actuellement sur l’exploration des affluents du réseau prin-
cipal et sur les tentatives de jonction de l’amont de la grotte avec l’extérieur, avec la poursuite de l’exploration du
gouffre Valentin (altitude : 2 000 m, profondeur : 200 m). Cette présentation permettra de faire un bref descriptif de
ce système karstique et de retracer les grandes étapes de ce siècle d’exploration.

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journées de l’AFK 2007

Drainages de surface et souterrains :


interaction et évolution en Lorraine centrale

Benoît LOSSON
CEGUM (centre de recherches en géographie), Université Paul Verlaine - Metz Ile du Saulcy
BP 30309 57006 Metz cedex 1, France, < losson@univ-metz.fr>

Mots-clés : karst, percée hydrogéologique, capture hydrographique, Lorraine, France.

Résumé :
L’évolution des vallées et les processus de karstification des plateaux calcaires sont étroitement liés. Parmi les
multiples relations, on se focalisera dans cette présentation sur les systèmes pertes-émergences à faible gra-
dient hydraulique, c’est-à-dire les percées hydrogéologiques nées d’infiltrations de fond de vallée. En Lorraine
centrale, le plateau de Haye recèle deux exemples remarquables de ce type de fonctionnement hydrokarstique.
L’un est hérité et résulte d’un contexte géomorphologique antérieur à la capture de la Moselle. L’autre consiste en
un détournement actif actuel d’un cours d’eau du bassin versant de la Meuse vers celui de la Moselle (système
souterrain de l’Aroffe).

L’étude conjointe de ces deux exemples permet de discuter de l’évolution spatio-temporelle, passée et future, des
réorganisations de drainage de la région. Elle peut également fournir des éléments d’un modèle conceptuel relatif
à la dynamique interdépendante des écoulements épigés et hypogés.

Surface and underground drainages :


interaction and evolution in central Lorraine

Key-words : hydrogeological cut-off, stream piracy, Lorraine

Abstract :
The evolution of the valleys and the processes of karstification of the calcareous plateaus are closely dependent.
Among the multiple relations, in this presentation, one will focus oneself on the systems losses-emergences with
weak hydraulic gradient, i.e. the hydrogeological cut-offs resulting from seepages in the valley floor. In central
Lorraine, the Haye plateau conceals two remarkable examples of this type of hydrokarstic functioning. One is in-
herited and results from a geomorphological context former to the Moselle piracy. The other consists of a current
active diversion of a stream of the Meuse watershed towards that of the Moselle (underground system of Aroffe).

The joint study of these two examples allows to discuss the spatiotemporal, past and future evolution, of the drai-
nage reorganizations of the area. It can also provide elements of a conceptual model relating to the interdependent
dynamics of the surface and underground flows.

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63
journées de l’AFK 2007

La Grotte Quentin (Hainaut, Belgique) :


un modèle d’évolution des fantômes de roche

Yves QUNIF(1) et Richard MAIRE(2)

(1) Centre d’Etudes et de Recherches Appliquées au Karst, CERAK, Faculté polytechnique de Mons, 9 rue de
Houdain, 7000 Mons, Belgique, <yves.quinif@fpms.ac.be>
(2) UMR 5185 ADES/DyMSET, CNRS - Université Bordeaux « , Maison des Suds, 12 Esplanade des Antilles, 33607
Pessac cedex, France, <rmaire@ades.cnrs.fr>

Mots-clés : carrière, cavité, altération isovolumique, Hainaut, Belgique

Résumé :
La Carrière de Nocarcentre (creusée sur 80 m) exploitait des calcaires tournaisiens de la couverture dévono-car-
bonifère du massif calédonien brabançon. Le calcaire est recoupé par une surface d’érosion post-hercynienne
recouverte d’une série sablo-argileuse thanétienne et yprésienne dont l’épaisseur varie de quelques mètres à plus
de 10 mètres. Les parois de la carrière sont affectées par des cavités souvent creusées au détriment de joints
verticaux. Certaines jouent le rôle d’émergences pour des courants d’eau souterrains.
Ceux de ces karsts épargnés par l’eau ne sont pas des galeries vides, mais des zones altérées où l’altérite rési-
duelle dérivant de l’altération chimique de la roche saine in situ reste en place sous la forme d’un solide poreux
(souvent supérieure à 50 %) et mécaniquement peu résistant. Il est constitué des éléments insolubles (silice et
argiles) et peu solubles de la roche mère (entroques, filons de calcite, coquilles fossiles).

Dans une première phase, cette altération (« fantômisation ») laisse la structure du massif rocheux en apparence
intacte. L’entrée d’une grotte a été dégagée (grotte Quentin). Son entrée était constituée d’un puits d’une dizaine
de mètres de profondeur débouchant dans une galerie horizontale où circulait une rivière souterraine. Cette grotte
renferme de grandes galeries, aux parois accidentées de formes de type coupoles. Les galeries sont guidées
par la fracturation. Elles résultent du dégagement de l’altérite résiduelle d’un ensemble de fantômes internes au
massif. Lors de l’exploration, la marche dans la rivière était rendue pénible car les jambes s’enfonçaient dans du
matériel quasiment fluide : l’altérite résiduelle, gorgée d’eau, en voie de dégagement par le courant d’eau. Nous
avons appelé ces fantômes internes au massif des « pseudoendokarsts » puisqu’ils ne résultent pas d’une karstifi-
cation avec enlèvement total de matière, mais, dans une première phase, de l’altération in situ et isovolumique de
la partie la plus soluble de la roche. La rivière sort d’un siphon impénétrable (limite du dégagement du fantôme).
L’eau sort non pas d’un vide macroscopique, mais de l’altérite du fantôme de roche.

Après un mois, la rivière s’était enfoncée dans le massif et avait déjà dégagé des galeries 30 mètres plus bas. Nous
avons ainsi assisté à une évolution ultra rapide à l’échelle géologique mimant le schéma classique de l’enfonce-
ment des systèmes souterrains en fonction de l’abaissement du niveau de base, mais où la formation des vides
résulte de l’évacuation du fantôme de roche. Avant le creusement de la carrière et l’intervention de l’homme sur
l’eau souterraine, le calcaire dinantien était totalement dans la zone saturée. La surface piézométrique se trouvait
dans les formations meubles de couverture si les rivières ne les avaient pas complètement traversées. Les pseu-
doendokarsts, non encore dégagés de leur altérite résiduelle, se trouvaient en équilibre mécanique grâce à l’eau
remplissant leurs pores.

Le creusement de la carrière a un effet de création de potentiel hydrodynamique à cause de l’exhaure. La nou-


velle surface piézométrique adopte, de façon schématique, la forme d’un cône comme autour d’un forage de
production. L’apparition de ce potentiel fournit au système de l’énergie hydrodynamique qui vide les fantômes
de roches des pseudo- endokarsts en érodant l’altérite meuble. Si les pseudoendokarsts remontent jusqu’au toit
du calcaire, sous la surface de discordance entre les formations de couverture et le calcaire, le dégagement de
l’altérite résiduelle provoque un effondrement de la couverture dans la grotte ainsi formée. C’est là l’origine des
« puits naturels » hennuyers.
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64
journées de l’AFK 2007

Quel âge a le canyon de l’Ardèche ?

Ludovic MOCOCHAIN (1), Georges CLAUZON (1), Olivier BELLIER (1), Jean-Yves BIGOT (2), Philippe AUDRA (3),
Olivier PARIZE (4) et Philippe MONTEIL (5)

(1) CEREGE, Europole Méditerranéen de l’Arbois - 13545 Aix en Provence Cedex 4, <ludomocochain@gmail.com>
<clauzon@cerege.fr>, <bellier@cerege.fr>
(2) Les 7 portes – 04400 Barcelonnette, <catherine.arnoux@club-internet.fr>
(3) Département de géographie, Université Nice Sophia-Antipolis, 98 Boulevard Edouard Herriot - BP 20 06204
Nice Cedex 3, <Philippe.Audra@unice.fr>
(4) Equipe Géologie - Ecole nationale supérieure des Mines de Paris - 35, rue Saint-Honoré 77305 Fontainebleau
cedex
(5) Buisson Barbier 42520 Roisey, <monteil.philippe@free.fr>

Mots-clefs : crise de salinité messinienne, canyon messinien, épigénie d’aggradation, recoupement souterrain
de méandre.

Résumé :
Forme majeure du paysage ardéchois, le canyon de l’Ardèche est aussi le niveau de base du karst. L’endokarst
qui lui est tributaire présente une structuration étagée en plusieurs grands niveaux horizontaux de grottes. Ce
dispositif étagé témoigne des oscillations de l’Ardèche au cours de son histoire. La chronologie de l’évolution de
l’endokarst ardéchois est, de fait, associée à l’évolution de la vallée de l’Ardèche.
Pour répondre à cette question, nous avons mené une étude couplant les investigations souterraines de l’endo-
karst et des investigations morphologiques de surface. Il apparaît que le dispositif étagé des grottes en Ardèche
n’obéit pas à une logique d’étagement tributaire de l’incision par paliers du canyon de l’Ardèche, mais à une dy-
namique rigoureusement inverse, sous contrôle d’importantes remontées du niveau de base.
Cette géodynamique de l’endokarst s’avère être la réponse souterraine aux impacts différés de la crise messi-
nienne de salinité une fois le canyon de l’Ardèche creusé.

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Les impacts de la crise de salinité sur un karst méditerranéen :


la Basse Ardèche calcaire (moyenne vallée du Rhône, France)

Ludovic MOCOCHAIN (1), Georges CLAUZON (1), Olivier BELLIER (1), Jean-Yves BIGOT (2), Régis BRAUCHER
(1), Didier BOURLES (1) et Philippe AUDRA (3)

(1) CEREGE, Europole Méditerranéen de l’Arbois - 13545 Aix en Provence Cedex 4, <ludomocochain@gmail.
com><clauzon@cerege.fr> <bellier@cerege.fr> <braucher@cerege.fr> <bourles@ cerege.fr>
(2) (2)Les 7 portes – 04400 Barcelonnette, <catherine.arnoux@club-internet.fr>
(3) Département de géographie, Université Nice Sophia-Antipolis, 98 Boulevard Edouard Herriot - BP 20 06204
NICE Cedex 3, , <Philippe.Audra@unice.fr>

Mots-clefs : Crise de salinité messinienne, impacts directs et différés, spéléogenèse per ascensum, puits-che-
minées.

Résumé :
La crise messinienne de salinité de Méditerranée est responsable d’oscillations du niveau de base de très grande
amplitude. Les karsts se trouvant en bordure des fleuves méditerranéens ont été soumis à un gradient topogra-
phique exceptionnel provoqué par l’incision des canyons messiniens. La chronologie évènementielle du cycle
eustatique messino-pliocène proposée par G. Clauzon, d’après l’étude des niveaux repères, permet une nouvelle
approche des mécanismes de spéléogenèse ayant pu affecter les karsts péri-méditerranées. La proximité de la
Basse Ardèche calcaire par rapport au Rhône a permis l’étude détaillée de ces mécanismes sous contrôle du cycle
messino-pliocène. Le modèle qui s’en dégage s’oppose aux interprétations antérieures en démontrant que l’éta-
gement des grands niveaux de grotte procède selon une dynamique per ascensum sous contrôle des remontées
du niveau de base au Pliocène.

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journées de l’AFK 2007

Les paléo-pertes recoupées du versant sud du massif des Arbailles :


l’exemple du réseau du Yéti (LO10)

Nathalie VANARA (1), Mathieu JAMBERT (2) et Oliver DELORD (3)

(1) Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et CNRS UMR 5185 ADES-DyMSET / 253 bd Voltaire 75011 Paris,
France / <nathalie.vanara@free.fr>
(2) Association de Spéléo et de Plongée-Spéléo du Libournais et du Fronsadais / Fauquey, 33420 Genissac
<mathieu_jambert@yahoo.fr>
(3) Club de Leize – Mendi, Société Spéléologique et Préhistorique de Bordeaux / Maison Cihiteia, 64220 Saint-
Michel / <odelord@voila.fr>

Mots-clés : endokarst, paléodrain, remplissage endokarst, Arbailles, France

Résumé :
Le gouffre du Yéti est une cavité importante, la troisième du massif des Arbailles en profondeur (-476 m). Elle se
situe dans la partie supérieure du versant sud du Lomendi qui domine la vallée d’Azaléguy (entrée, altitude 923 m).
Son puits d’entrée a été décrit pour la première fois par E.–A. Martel en 1908 sous le nom de gouffre d’Alçaléguy.
Les explorations, commencées dans les années 70, se poursuivent encore aujourd’hui. Menées principalement
par des équipes bordelaises, elles ont permis la découverte de près de 4 000 m de galeries. Le réseau se distingue
par une profondeur importante, des séries de puits et de rampes, des remplissages de galets et de petits écoule-
ments en période d’étiage ne dépassant pas les 1 l/s.

Plusieurs facteurs doivent être envisager pour expliquer ces caractéristiques. Le gradient hydraulique important
(700-1 000 m) et l’exploitation des grandes fractures verticales peuvent aisément expliquer la profondeur atteinte.
Cependant, l’ampleur des galeries ne sont pas en accord avec les écoulements actuels ; cette cavité s’est formée
dans un environnement morphogénique différent.
Il faut envisager : 1/ l’existence de bassins d’alimentation plus étendus qui permettaient un drainage suffisant pour
le creusement ; 2/ des climats plus froids et humides avec une fusion nivale importante durant les périodes froides
du Quaternaire.

La situation et la morphologie de l’entrée prouve que les puits ont été décapités par l’abaissement de la surface
et le recul du versant. Le creusement des vallées bordières du sud du massif (Azaléguy - Apoura) est responsable
de la disparition de l’ancien bassin d’alimentation du réseau. Ainsi, ce gouffre-perte de la bordure méridionale est
un réseau en grande partie hérité que les faibles ruissellements actuels ne font que réutiliser. Il reste à déterminer
quelle était l’étendue de ce bassin d’alimentation. Faut-il se limiter aux calcaires marneux albiens ou doit-on en-
visager une alimentation bénéficiant des apports du massif de Mendibelza, les eaux des terrains imperméables
venant se perdre au contact des terrains marno-calcaires ?

Cette communication est accompagné d’un poster non commenté d’Olivier DELORD et Mathieu JAMBERT.

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66
journées de l’AFK 2007

Soirée du samedi 8 septembre


Joseph Canérot vous propose :

11

LES
LES PYRÉNÉES
PYRÉNÉES
(DU
(DUPERMIEN
PERMIENAAL’ACTUEL)
L’ACTUEL)
HISTOIRE
HISTOIREGÉOLOGIQUE
GÉOLOGIQUE
D’UNE
D’UNE CHAÎNEALPINE
CHAÎNE ALPINE
OUEST-EUROPÉENNE
OUEST-EUROPÉENNE
Joseph
Joseph Canérot
Canérot
37, avenue de Cousse - 31750 Escalquens
37, avenue de Cousse - 31750 Escalquens
Le massif de l’Arbizon (2831m)
Le massif de l’Arbizon (2831m)
www : egeo .toulouse .free. fr (Hautes-Pyrénées)
www : egeo .toulouse .free. fr (Hautes-Pyrénées)

Un film CDRom comprenant 136 séquences soit environ


450 images animées: photographies, cartes, coupes, blocs diagrammes inédits.
Un texte explicatif commentant chacune des images

Une publication de l’Association des Géologues du Sud Ouest.

L’histoire des Pyrénées racontée en 12 épisodes:

1- Dévonien-Carbonifère (héritage hercynien)


2- Permo-Trias (molasses post-hercyniennes;
3- Trias (première transgression marine)
4- Jurassique (plates-formes transpyrénéennes stables)
5- Passage Jura-Crétacé (bauxitisation)
6- Crétacé inférieur (plates-formes urgoniennes instables)
7- Crétacé « moyen » (flyschs et tentative d’ouverture)
8- Crétacé supérieur (plate-forme extensive puis bassins résiduels)
9- Eocène (plissements pyrénéens)
10- Oligo-Miocène (orogène et bassins d’avant-pays)
11- Plio-Quaternaire (création du relief actuel)
12- Et Demain? (devenir de la chaîne interplaque)

Contacts : AGSO - 05 57 26 52 74
e-mail: jcanerot@free.fr
Internet www: egeo.toulouse.free.fr

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journées de l’AFK 2007

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journées de l’AFK 2007

Excursion du dimanche 9 septembre

Support des présentations

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journées de l’AFK 2007

LE PROJET HYDROELECTRIQUE DE LA VERNA

Bernard BERTUOLA
Société Hydro - Electrique du Midi / Direction Production - 7 rue de la Dalbade -
BP 60804 - 31008 Toulouse Cedex 6 ; < bernard.bertuola@shem.fr>

Les installations hydroélectriques ont pour but de créer une «chute» à l’aide de barrages ou de dérivations et
d’accumuler une masse d’eau dont l’énergie potentielle sera transformée successivement en énergie cinétique et
en énergie mécanique dans les turbine et en énergie électrique dans l’alternateur ....

Sans trop rentrer dans les détails techniques, nous évoquerons tour à tour quelques notions sur les aménagements
hydroélectriques, la problématique des captages en milieu karstique puis la réalisation de la chute de la Verna.

Question technique :

Quelle puissance théorique peut-on espérer de la chute de la Verna avec un débit de 860 l/s et une hauteur de
chute de 530 m ?

Réponse :

La problématique des captages pour la production d’énergie en milieu karstique

Nous l’évoquerons à travers deux exemples dont l’un est déjà fort ancien.

D’abord les moulins du col des Roches dans le Doubs où, de 1549 jusqu’au milieu du XXème siècle, l’énergie
hydraulique a permis de faire tourner des moulins et d’autres installations souterraines dans la perte du Bied.

Plus près de nous, nous évoquerons une autre réalisation de la SHEM : le captage de la rivière souterraine des
Eaux Chaudes pour alimenter l’usine hydroélectrique de Miégebat en vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques). Pour
la petite histoire, notons qu’il a été mis en service moins de 2 mois avant la découverte de la rivière souterraine de
la Pierre saint-Martin.

La réalisation de la chute de la Verna

Les aspects administratifs : foncier, permis de construire, insertion dans le projet touristique du SIVU de la Verna,
étude d’impact, autorisation préfectorale ... représentent plusieurs années d’études et démarches. Nous les évo-
querons rapidement.

Les autres aspects seront évoqués au cours de la visite souterraine et du bâtiment d’usine :

• les travaux dans la salle (la prise d’eau, la passerelle avec ses ancrages en paroi et les travaux acrobatiques,
la conduite forcée enterrée),
• les travaux dans la galerie artificielle (le déblaiement et le confortement, les conditions particulières de travail,
le creusement de la tranchée),
• la conduite forcée à l’intérieur de la salle, dans la galerie et à l’extérieur,
• le bâtiment d’usine dans la vallée.

70
journées de l’AFK 2007

LA FORMATION DE LA SALLE DE LA VERNA


ET LES CONCRETIONS DE LA GALERIE ARANZADI

Richard MAIRE
CNRS UMR 5185 ADES-Dymset, Université Bordeaux 3, Maisons des Suds - Esplanade des Antilles
- 33607 Pessac, France, <rmaire@ades.cnrs.fr>

Extrait d’ARSIP n° 17 ; Richard MAIRE, Yves QUINIF ; Synthèse actualisée sur les remplissages du Quaternaire
moyen et âge de la salle de la Verna, p. 41

71
journées de l’AFK 2007

LES CAVERNICOLES DE LA REGION DE LA PIERRE SAINT-MARTIN

Jean-Pierre BESSON
16 impasse Fabien – 65000 Bordères / l’Echez – France , <delmasurek@netcourrier.com

SYMBOLES UTILISES DANS LE TABLEAU

A : Numéro d’espèces, en gras quand l’espèce est figurée, entre parenthèses pour une espèce voisine
B : Taxons (espèces, famille, ordres, classes, embranchements)
C : Taille en mm
D : Statut cavernicole (tb : troglobie ; tp : troglophile ; tx : trogloxène )
E : Milieu (a : aquatique ; t : terrestre ; t/a : amphibie ; a/t : larve aquatique et adulte terrestre)
F : Alimentation (c : carnivore ; d : détritivore ; p : parasite)
G : Endemisme (po : Pyrénées-Occidentales ; PSM : Pierre Saint-Martin)
H : Lieu (Ar : Arphidia ; V : Verna ; C : Chevalier ; etc : Ar, V, C et autres lieux)
I : Observations diverses

72
journées de l’AFK 2007

A B C D E F G H J
N"néro TAXONS Tai lte Statut Milieu liment Endém !Jeu OBSERVATIONS
ArthrOPOdes Oip!our6 Cllmpod~ ides
(22) Ulocampa coiffaiti 7,5 lb 1 d 00 ,~

(23) Litocampa coi Ffaiti-drcscoi 7,5 lb 1 d po


Arthropodes Insectes Coliopt~~s

Coléopt~res Canl ~q ues

24 A cabidochci 7 lb 1 ,
25 A eskualdllna 7 lb 1 , '"
""' MV
26 Aphacnops loubcnsi 9 lb 1 , ""' '"
27 Hydmphacnops vasconicus 5SP delÎCatulus 5 lb 1 , ""'
"""
M
Colwpt~re!i Staphyllnides
28 Ckalea picata 1 V
"
29 Arthropodes Insectes Trichopt~res
" ,," d C Jo<
Arthropodes Insedes OIpl~res

Dipt~res Nématocft-es
(JO) Sciar.l bronnipcs 6 ~ 1 d V
(31) Trichoccra macu lipcnnis 7 ~ 1 d V
(32) rkhoccra rcgclationis 7 ~ 1 d V
Dlpt~res Brachydres
(33) Hclcomy.œ. scfmla 1 ~ 1 1 1 d 1 1 V 1
Arthropodes Crustacés Copépodes
34 ?l.Iaçyclop!S lïrnbrialus 0,9 ~
, d
(35) Spcocyclops r.lCO\'itzai 0,5 lb , d MV Pyr , Massif central
(36) Nitocrclla c[cgans 0,65 lb , d MV
37 Bryocarnptus pyrenaicus 0,47 ~
, d ""'
po MV
38 Bryocamplus 7.schotkci 0,63 , d V
39 8aphoidclta vasconica 0,5 "lb , d J>m V
40 Epaclopnanes richardi , d V
41 Hypocam pluS brchm i 0,7 " , d V
42 Limocamptus echinalUs
" , d V

43 Mar.lclIObiotus "cdj \'oslr;: yi


" , d V
44 Moruria \larica 0,6
" , d MV
"

Liste mise à jour en juillet 2003 par Jean Pierre Besson

Dans les planches qui suivent le rapport de grossissement se réfère aux tailles indiquées dans la colonne C du
tableau ci-dessus

73
journées de l’AFK 2007

Grossissement

4 : 10 fois
7 - 9 : 5 fois
22 - 23 : 5 fois
35 - 36 : 100 fois

74
journées de l’AFK 2007

Grossissement

11 à 21 : 19 à 25 fois
24 à 27 : 10 fois
22 - 23 : 4 fois

75
Journées 2007 de l’Association Française de Karstologie

Organisation :
Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin
Association de Recherche en Domaine Karstique

Sous le haut patronage


du Comité National Français
et
des Années Internationales de la Planète Terre

Partenaires :
Association Française de Karstologie / Fédération Française de Géologie
Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
CNRS - Laboratoire de Géographie physique – UMR 8591 Meudon-Paris
CNRS - ADES / DyMSET - UMR 5185 - Pessac-Bordeaux
CNRS - ANR – Climanthrope
La société HC Pyrénées
La commune d’Arette
L’Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint-Martin

Coordination : Nathalie VANARA et Michel DOUAT

Conception graphique : Michel DOUAT

Impression : ICN Orthez

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