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Région Franche-Comté

Délégation régionale ADEME

Étude prospective sur l’emploi et la formation liés à


l’efficacité énergétique dans le domaine du
bâtiment
Rapport final

PARTIE III

Christian BATAL
Laurence DARCHEN
Marc ROLLAND

Yves ROYER (Cabinet ICE)

Septembre 2009
VOS CONTACTS POUR TOUT RENSEIGNEMENT AU SUJET DE CETTE ETUDE

Thomas Hutin
Pôle énergie Franche-Comté
℡ : 03 84 22 95 25
 : thomas.hutin@pole-energie-franche-comte.fr
Site web ; www.pole-energie-franche-comte.fr

Magali Lenoir
Région Franche-Comté, service Organisation des Formations
℡ : 03 81 61 55 3  : magali.lenoir@franche-comte.fr

Florent Moragas
Délégation régionale de l’ADEME
℡ : 03 81 25 50 06
 : florent.moragas@ademe.fr

Pour consulter tous les documents relatifs à cette étude,

un espace collaboratif est à votre disposition : http://www.esia-fc.org/

2
PARTIE III

ORIENTATIONS ET MESURES OPERATIONNELLES A


PRIVILEGIER DANS L’ADAPTATION DU SYSTEME DE
FORMATION DANS LE DOMAINE DE L’EFFICACITE
ENERGETIQUE

3
Présentation synthétique

SSttrruuccttuurraattiioonn iinnddiiccaattiivvee ddeess ccoonntteennuuss


La troisième partie de ce rapport a pour objectif de présenter les orientations et les mesures
opérationnelles à engager pour adapter le système de formation régional afin d’accompagner au mieux
les mutations des pratiques professionnelles du secteur dans les 3 ans à venir.

Elle se décompose en trois grands chapitres :

Chapitre 1 : Les orientations à privilégier dans l’adaptation du système de formation dans le


domaine de l’efficacité énergétique (Page 7 à 29)

Ce premier chapitre présente les grandes orientations à privilégier dans la structuration et le


développement de l’offre régionale en matière de formation liée à l’efficacité énergétique

Ces orientations sont organisées autour de 3 volets distincts :

- Le volet 1 présente les orientations visant à adapter l’offre de formation existante afin d’assurer le
développement de pratiques professionnelles adaptées à l’exigence de l’efficacité énergétique

- Le volet 2 présente les orientations visant à déployer les ressources de formation - humaines et
techniques - nécessaires à la mise en oeuvre d’une offre de formation mieux adaptée

- Le volet 3 présente les orientations visant à accompagner et optimiser le développement de l’offre


de formation dans le domaine de l’efficacité énergétique

La présentation plus détaillée de chaque volet et de ses orientations décrit pour chacun les constats
ayant conduit au choix de cette orientation et les objectifs d’évolution à poursuivre.

Chapitre 2 : Des propositions de mesures opérationnelles à mettre en oeuvre (Page 30 à 59)


Ce second chapitre porte spécifiquement sur les mesures opérationnelles et les pistes d’action qui leur
sont associées, destinées à assurer l’accompagnement du développement des compétences du
secteur et l’adaptation du système de formation dans le domaine de l’efficacité énergétique.

Ces propositions visent à :


- D’une part, faciliter aux commanditaires leur prise de décisions opérationnelles - minimes pour
certaines, plus ambitieuses pour d’autres - dans le prolongement de cette étude.
- D’autre part, offrir un socle concret destiné à nourrir les échanges ultérieurs entre les différents
acteurs impliqués dans la mise en place d’actions collectives (acteurs institutionnels, représentants
professionnels, organismes de formation…).1

1 Notamment dans le cadre des travaux organisés dans le cadre du Contrat d’objectifs territoriaux de la branche du bâtiment et la mise en

place du Pôle énergie Franche-Comté.

4
Chapitre 3 : Projets opérationnels-clés et fiches outils (Page 60 à 80)

Ce troisième chapitre présente :


1. La description de cinq projets opérationnels identifiés dans le cadre des ateliers de travail de la
troisième phase de cette étude
2. Des outils d’appui à l’ingénierie de formation dont pourront s’emparer les organismes de formation
dans leur démarche d’adaptation de l’offre de formation

SSoouurrcceess m
méétthhooddoollooggiiqquueess
Les orientations choisies ont été élaborées sur la base :
- Des investigations conduites au cours des différentes phases de cette étude auprès :
 De ressources « experts » au niveau national et régional (acteurs institutionnels,
représentants professionnels, spécialistes dans le domaine de la maîtrise de l’énergie)
 Des professionnels et organismes de formation régionaux
- Du recensement de l’offre de formation existante au niveau régional
- Des résultats du recensement par questionnaire des besoins et des attentes de formation dans le
domaine de l’efficacité énergétique par les professionnels de la maîtrise d'oeuvre et du bâtiment
situés en Franche-Comté
- De l’observation des démarches initiées au sein d’autres régions en France ou à l’étranger
(Suisse…)

Les pistes d’action proposées ont été en grande partie co-construites à partir des entretiens conduits
tout au long de cette démarche et des réflexions conduites au cours de deux ateliers de travail d’une
journée chacun.

Ces ateliers ont réuni plus d’une trentaine de participants dont :


 Des représentants des branches professionnelles (FFB, CAPEB, ADIB Ordre des
architectes,..)
 Des organismes de formation formation initiale et continue (lycées professionnels, CFA,
GRETA, AFPA, Université, AJENA…)
 Des acteurs institutionnels (Région, Rectorat, ADEME…)

Ces ateliers ont été organisés autour de différentes thématiques et ont permis d’élaborer de façon
concertée une série de pistes d’amélioration de l’offre de formation dans le domaine de l’efficacité
énergétique (formateurs, mutualisation des équipements, aménagement ou développement de l’offre
existante, partenariats formation/entreprise, mutualisation des équipements pédagogiques…)

L’ensemble de ces éléments ont été traités entre les mois de février et mai 2009.

5
Chapitre 1
Les orientations à privilégier dans l’adaptation du
système de formation dans le domaine de l’efficacité
énergétique

VVoolleett 11 :: AADDAAPPTTEERR ll’’ooffffrree ddee ffoorrm maattiioonn eexxiissttaannttee aaffiinn dd’’aassssuurreerr


llee ddéévveellooppppeem meenntt ddee pprraattiiqquueess pprrooffeessssiioonnnneelllleess aaddaappttééeess àà
ll’’eexxiiggeennccee ddee ll’’eeffffiiccaacciittéé éénneerrggééttiiqquuee
L’enjeu de ce premier volet réside dans l’adaptation de l’offre de formation existante afin d’assurer le
développement de pratiques professionnelles adaptées à l’exigence de l’efficacité énergétique dans le
secteur du bâtiment.

Au cours de cette démarche, nous avons pu identifier quatre objectifs à poursuivre dans l’adaptation de
l’offre afin de permettre une réelle prise en compte de l’efficacité énergétique dans les pratiques des
professionnels :

- Le premier objectif vise à assurer la diffusion d’une « culture » de l’efficacité énergétique commune
en assurant à la fois la sensibilisation et l’acquisition d’un « socle » de compétences de l’ensemble
des métiers.
- Le second objectif vise à favoriser le décloisonnement des métiers nécessaire à une approche
globale de l’enjeu énergétique du bâtiment en favorisant le développement des logiques de
mutualisation et de coopération entre les métiers.
- Le troisième objectif vise à renforcer l’émergence de profils « experts » ou « spécialistes » en
matière d’efficacité énergétique, c’est-à-dire des profils détenant les compétences requises pour
garantir la prise en compte de la performance énergétique, que ce soit au niveau de la conception,
du conseil ou de la mise en œuvre des travaux de construction ou de rénovation.
- Le dernier objectif vise à développer, chez chaque famille de métier, les savoirs, les méthodes et
les techniques complémentaires nécessaires à la prise en compte de l’efficacité énergétique dans
ses pratiques professionnelles actuelles.

6
Axe 1 : Diffuser une culture de l’« efficacité énergétique » par la
sensibilisation et l’acquisition d’un « socle » de compétences pour tous
les métiers du bâtiment
De façon générale, tous les experts s’accordent à dire que les apports du Grenelle de l’environnement
et les différentes évolutions pouvant impacter la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies
renouvelables dans le bâtiment ne devraient pas entraîner de bouleversement majeur des compétences
des professionnels ni l’apparition de nombreux nouveaux métiers.

Le principal enjeu du développement de compétences dans le champ de l’efficacité énergétique du


secteur du bâtiment réside, en premier lieu, dans l’évolution de pratiques professionnelles fondées sur
une approche renouvelée des métiers et plus largement de l’acte de construire.

Le passage d’une obligation de moyens à une obligation de résultats impose à tous acteurs impliqués
dans l’acte de construire, de la conception à l’exécution, de partager une même « culture » basée
désormais sur une logique « comptable » de leurs prestations par la recherche d’une qualité contrôlée
et une appréhension de leur intervention dans un ensemble plus important.

Dès lors, la diffusion des moyens permettant à chacun s’approprier ce changement culturel constitue
une priorité.

Face à cette imminence du besoin d’adaptation, les objectifs du Grenelle à l’horizon 2012 encouragent
la mise en œuvre d’actions courtes à visée immédiate, notamment à travers le dispositif de formation
FEEBAT et, plus récemment, la démarche « ECO-ARTISAN » ou « Bâtir avec l’environnement ». Pour
autant, le changement culturel à opérer ne pourra se produire uniquement par l’intermédiaire de
dispositifs courts. Seule la prise en compte de la problématique « efficacité énergétique » dès les
cursus de formations initiales pourra engager, à moyen ou long terme, une réelle modification des
postures des professionnels.

C’est pourquoi l’enjeu aujourd'hui est de pouvoir « irriguer » cette nouvelle « culture » de l’efficacité
énergétique à tous les niveaux et pour tous les profils.

1. Garantir une culture « socle » commune à tous les métiers du bâtiment dès la
formation initiale

Or, aujourd'hui, en dehors des filières plus spécifiquement dédiées à l’énergie2, la problématique de
l’efficacité énergétique est prise en considération de façon hétérogène d’une filière à une autre, d’un
organisme à l’autre et même d’un dispositif à un autre au sein d’un même centre de formation.
La plupart des organismes de formation initiale de la filière du bâtiment proposent des enseignements
généraux sur le développement durable ou l’abordent de façon transversale à travers différents
modules généralistes, mais de façon relativement superficielle.
Ainsi, le degré de sensibilisation des élèves des filières du bâtiment dépend avant tout de
l’investissement personnel de l’équipe pédagogique ou du seul formateur3, qui propose ponctuellement

2 Filières de formation liées aux équipements techniques et à l’énergie


3 Certains centres de formation rencontrés estiment que les problématiques relatives à la performance énergétique concernent davantage
les plus hauts niveaux de qualification (niveau III, II et I) mais n’impactent pas les contenus des diplômes de niveaux inférieurs.

7
des actions spécifiques (visites de chantiers exemplaires, sessions thématiques ciblées, sollicitation
d’intervenants spécialisés..)

Par ailleurs, l’analyse des référentiels des formations initiales des métiers du gros œuvre, de
l’enveloppe et de l’aménagement du bâtiment met en évidence, d’une part, que les contenus
susceptibles d’être en lien avec la maîtrise de l’énergie sont dans l’ensemble faiblement représentés4 et
que d’autre part, rares sont celles qui, finalement, abordent le bâtiment de manière globale.

Sans attendre la modification des référentiels, il semble plus opportun - du point de vue d’une majorité
d’interlocuteurs - de s’appuyer sur la « souplesse » de l’organisation pédagogique5 dont peuvent
bénéficier les professeurs pour assurer une diffusion généralisée des bases fondamentales de la
culture liée au développement durable et à l’efficacité énergétique dans le bâtiment. Ce constat
confirme l’avis très partagé que l’actualisation des formations dans le domaine de l’efficacité
énergétique sera d’abord garantie par des enseignants mieux sensibilisés et formés dans le omaine de
l’efficacité énergétique (voir à ce sujet le Volet 2 de cette partie, relatif au déploiement des moyens de
formation).

2. Renforcer de façon complémentaire la mise en place des dispositifs dédiés


aux professionnels

Les résultats obtenus dans le cadre de l’enquête réalisée au cours de cette étude ont fait apparaître un
degré de sensibilisation à la problématique de l’efficacité énergétique très variable selon les
professionnels.

De façon schématique, on pourrait distinguer :


- Les entreprises déjà sensibilisées à l’efficacité énergétique, qui s’inscrivent plus fortement dans
une logique de formation.
- Les entreprises qui marquent un intérêt pour la problématique de l’efficacité énergétique, mais
qui privilégient d’abord leur carnet de commande actuel sans forcément anticiper les
perspectives d’évolution du marché
- Les entreprises qui ne se sont pas encore réellement penchées sur la question…

Parallèlement, les entreprises interrogées – y compris celles réalisant déjà des travaux liés à l’efficacité
énergétique – expriment toutes sans équivoque le besoin d’acquérir avant tout le socle des
compétences « fondamentales » nécessaires à l’adaptation de leurs pratiques aux nouvelles exigences
visant l’efficacité énergétique (connaissance et application des normes réglementaires, analyse du
fonctionnement global du bâtiment du point de vue énergétique…).

Certaines entreprises consultées reconnaissent leur difficulté à saisir l’impact concret du « Grenelle »
sur leurs pratiques et trouver l’information réglementaire qui peut les concerner. D’autres, dans une
moindre mesure, émettent le souhait de disposer d’une plus grande visibilité de l’évolution des normes

4 Au niveau V, l’aspect thermique du bâtiment n’est abordé que pour les CAP constructeur Bois et le CAP charpentier.
5 Par exemple, la réforme des cursus BAC PRO en 3 ans offre une plus large autonomie dans l’affectation des quotas d’heures entre les
enseignements

8
à venir et du marché potentiel. Bien souvent, c’est donc la méconnaissance qui constitue le premier
frein à la prise en compte de l’efficacité énergétique dans sa pratique.6

Le déploiement au cours de ces derniers mois du dispositif FEE-BAT cherche ainsi répondre à la
volonté de satisfaire l’ampleur du besoin de sensibiliser et de former le plus grand nombre de
professionnels aux évolutions de leurs pratiques7.

Les témoignages recueillis au cours de notre démarche saluent globalement ces initiatives qui
recouvrent, selon certains interlocuteurs, le « seuil nécessaire » pour les professionnels qui souhaitent
intégrer la préoccupation de l’amélioration énergétique du bâtiment dans leur pratique professionnelle.

Les besoins exprimés par les professionnels et le caractère encore très récent de la mise en oeuvre du
dispositif Fee-bat invite plutôt à développer des actions permettant de renforcer de façon
complémentaire ces dispositifs et ce, de deux manières :
- En favorisant la prise en compte de l’efficacité énergétique au sein de l’ensemble de l’offre de
formation existante.
- En renforçant les actions visant à renforcer l’information et la sensibilisation des professionnels.

6 Une enquête relayée par la CAPEB indique que le motif de non utilisation d’écomatériaux s’explique dans 62% des cas par le manque de
connaissance sur les produits et leur mise en oeuvre (source CAPEB – Lettre trimestrielle d’informations de l’Artisanat du Bâtiment – 1er
trimestre 2008)
7 L’objectif est de former plus de 50 000 personnes d’ici à fin 2009

9
Axe 2 : Accompagner le décloisonnement et le développement de
logique de coopération entre les différents corps de métiers
Cette orientation renvoie au besoin- soulevé par la mise en oeuvre d’une approche globale du bâtiment
du point de vue énergétique - d’inscrire les pratiques professionnelles de chaque corps de métier - et à
chaque niveau (conception, exécution) - dans un cadre plus large.

L’ensemble des témoignages recueillis est unanime : la qualité énergétique d’un bâtiment dépendra
autant du professionnalisme de chaque acteur, que de la qualité des interfaces et articulations entre les
différents intervenants.

Le constat opéré appelle ainsi la remise en cause d’une vision segmentée de l’acte de construire ou de
rénover. Dans cette perspective, le professionnel, quel que soit son corps de métier, devra être en
mesure de replacer son travail dans la globalité du chantier et intégrer les contraintes du séquençage
en détenant une connaissance plus grande des autres métiers.

D’ailleurs, du point du vue des professionnels et des organismes de formation initiale consultés lors des
groupes de travail c’est cette dimension qui semble, aujourd'hui, la plus importante à prendre en compte
dans la formation des élèves, des apprentis et des étudiants.

Pour les professionnels, le décloisonnement entre les différents corps de métiers se révèle également
une condition préalable à la capacité des entreprises à nouer des partenariats et proposer des offres
globales à leurs clients, notamment dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments
existants.

Elles devront pouvoir, notamment dans le cadre d’appels d’offres, publics ou privés, savoir identifier et
gérer l’utilisation de ressources externes afin de pouvoir proposer et réaliser des solutions globales
d’équipement ou de rénovation énergétique. Cela suppose donc de connaître suffisamment les champs
de compétences des partenaires potentiels afin d’être en mesure de les valoriser tant au niveau de
l’offre technique que de l’offre commerciale.
Dès lors, l’objectif est double :
- Développer une connaissance mutuelle des champs d’interventions et contraintes des autres corps
de métiers
- Développer de nouvelles postures et méthodes de travail fondées sur une pratique de coopération
plus importante, le « travailler ensemble » qui semble encore faire cruellement défaut dans la
conduite des chantiers.

Pour y parvenir, deux voies pourraient être envisagées :


- D’une part, renforcer les possibilités d’échanges et de mutualisation entre les différents profils de
métier, notamment pour les professionnels
- D’autre part, accompagner la mise en oeuvre de leur coopération sur le terrain.

Certaines démarches initiées par les organismes de formation ou les professionnels vont déjà dans ce
sens et mériteraient d’être valorisées et étendues (mixité des publics de formation, création d’une
commission « isolation et ventilation » pour les entreprises au sein de la Fédération Française du
bâtiment…)

10
Axe 3 : Accompagner l’émergence de profils « experts » et
« spécialistes » de l’approche globale « bâtiment /énergie » (conception et
production)

Cette orientation renvoie à un enjeu critique pour l’atteinte des objectifs de performance énergétique
dans le secteur du bâtiment : celui de renforcer plus particulièrement chez certains profils la détention
d’une compétence articulant la double dimension « bâtiment » et « énergie » dans le cadre d’une
approche globale du bâtiment.
L’acquisition de cette double compétence peut être requise à différents niveaux d’expertise et à
différentes séquences du projet de rénovation ou de construction (préfiguration, conception, mise en
oeuvre lors de la conduite du chantier).

Les profils les plus concernés par le renforcement de cette double compétence sont :
- Les ingénieurs et les techniciens de la fonction publique
- Les conseillers énergétiques (privés au sein des bureaux d'études ou ceux au sein des
Espaces Info Energies)
- Les profils de maîtrise d'oeuvre au niveau de la conception et de la conduite des travaux

1. Renforcer la compétence liée à la « préfiguration » de projets visant l’efficacité


énergétique

En matière de rénovation et de construction de bâtiment, les pouvoirs publics ont une capacité
importante d’infléchissement des pratiques de la maîtrise d’œuvre (notamment dans la combinatoire
architecture/ingénierie).

Les cahiers des charges des collectivités, des services déconcentrés de l’État et des bailleurs sociaux
doivent être fortement inscrits dans ces nouvelles exigences et améliorés sur le plan technique. Ces
compétences concernent principalement :

- La connaissance des différentes sources d’énergies renouvelables (avantages, inconvénients,


coûts, etc.),
- La connaissance des différentes techniques d’amélioration de la performance énergétique
(avantages, inconvénients, coûts, etc.),
- La maîtrise des techniques de diagnostic, contrôle, évaluation énergétique et des coûts
d’exploitation d’un bien (pour les techniciens et ingénieurs de la maîtrise d’ouvrage),
- La conception et l’organisation de l’espace à bâtir pour limiter les besoins et les consommations
d’énergie, (pour les techniciens et ingénieurs de la maîtrise d’ouvrage),
- La « préfiguration » d’un projet BBC (pour les techniciens et ingénieurs de la maîtrise
d’ouvrage)
- L’élaboration de cahiers des charges pour la construction d’un bâtiment en norme BBC,
- L’élaboration d’un cahier des charges pour la rénovation de bâtiments dans une optique
d’amélioration de la performance énergétique,

Il convient de noter que le CNFPT a progressivement renforcé son offre de formation, au cours de
l’année, relative à la démarche « Haute qualité environnementale ». En outre, l’offre proposée par
quelques autres opérateurs, tels que l’AJENA, vise également les profils techniciens et ingénieurs de la

11
maîtrise d’ouvrage.

Par ailleurs, certains interlocuteurs ont pointé le besoin de renforcer les compétences en matière d’audit
et de diagnostic (compacité du bâtiment, isolation) des conseillers énergétiques dans le cadre des
prestations préalables aux prescriptions techniques. Cette action pourrait être organisée de manière
corollaire à l’appui financier proposé par la région pour la mise en oeuvre d’audit énergétique.

Les besoins de compétences des conseillers énergétiques porteraient notamment sur :


- La connaissance des différentes techniques d’amélioration de la performance énergétique
(avantages, inconvénients, coûts, etc.), adaptées aux caractéristiques du bâti local.
- Les techniques de diagnostics préalables à la rénovation énergétique

2. Développer la compétence dans la conception par un binôme « architectes/


bureaux d’études »

La maîtrise de l’énergie dans le bâtiment doit passer par un renforcement des compétences détenues
par le binôme « architectes / bureaux d’études » qui doit s’inscrire désormais dans une approche qui :
- Veille à l’orientation du bâtiment (responsable de 30% des dépenses d’énergie), à l’implantation,
l’orientation et la surface des baies vitrées ou de protections solaires, à la compacité de
l’enveloppe, au choix des matériaux, ainsi qu’à certains dispositifs constructifs
- Intègre en permanence le rapport énergie/confort pour la globalité du bâtiment (« enveloppe,
structure et équipement »)
- Prend en compte la consommation énergétique liée à l’exploitation, la maintenance et l’utilisation
fonctionnelle du bâtiment.

La mise en œuvre de cette approche globale et non séquentielle implique donc un décloisonnement du
travail entre architectes et bureaux d’études (assistance à maîtrise d’ouvrage, HQE…), plus important
dans l’approche bioclimatique et l’étude du comportement thermique du bâtiment à construire.

Les experts, les professionnels comme les maîtres d’ouvrage publics, consultés lors de nos
investigations, constatent ce besoin d’un rapprochement progressif - le plus amont possible des projets
- des compétences « architecture » et « ingénierie technique » lors de la mise en oeuvre d’une
démarche de conception visant l’efficacité énergétique :

- D’un côté, l’architecte doit être davantage « ingénieur » par une meilleure appréhension matérielle
et physique des matériaux, de leurs interactions et du fonctionnement des bâtiments afin de mieux
en saisir les potentialités dans le cadre d’une conception éco-durable.

- Il doit également acquérir une plus grande connaissance du fonctionnement thermique du bâtiment
afin de maîtriser plus finement la gestion du confort thermique (système d’inertie, confort hiver/été)
et la production de chaleur.

- De l’autre côté, l’ingénieur ou le technicien du bureau d’étude doit mieux intégrer la question de
l’architecture et de l’économie d’énergie dans son étude technique du projet de construction.

Par ailleurs, afin de garantir une approche « énergétiquement » économe, ces profils devront
également renforcer leurs compétences dans leur champs de compétences respectifs :

12
- Les maîtres d’œuvre devront savoir concevoir une architecture « intelligente » qui tient compte du
microclimat et de l’environnement direct afin d’éviter la climatisation ou le recours excessif au
chauffage.
- Les professionnels des bureaux d'études devront renforcer leurs compétences dans le champ du
diagnostic et des études techniques

Or, du point de vue de nombre d’interlocuteurs rencontrés8 (maîtres d’ouvrage, experts,


professionnels), si certains architectes s’appuient sur des bureaux d'études compétents, ils pâtissent
encore d’un niveau de compétences insuffisant dans le champ thermique. Les professionnels ayant
répondu à l’enquête le reconnaissent et considèrent également le besoin de développer des
compétences dans le domaine de l’architecture bioclimatique. De même, les professionnels des
bureaux d’étude pointent le besoin, entre autres, d’acquérir des techniques de diagnostic élevé
(simulation thermique-dynamique, étude d’infiltrométrie des bâtiments, maîtrise des logiciels d’étude
thermique…).

Si ce besoin de compétences ne recouvre pas nécessairement des effectifs très élevés à court terme, il
peut, en revanche, se révéler critique d’un point de vue qualitatif pour répondre, au niveau local, à une
demande d’expertise élevée dans l’approche « bâtiment/énergie » de la part des professionnels, des
particuliers ou encore du maîtres d’ouvrage du secteur public.

3. Accompagner le développement de la fonction de « coordination énergétique »


(gestion et conduite du projet sur le terrain)

L’objectif de performance énergétique impose le renforcement de la gestion du projet global et plus


grande coordination des activités sur le chantier, dans le respect des normes, des règlements en
vigueur, et des règles environnementales, faisant émerger ainsi une fonction de « chef d’orchestre ».
Qu’elle soit assurée par une des entreprises intervenantes ou par un tiers, une fonction de « chef
d’orchestre’», chargé d’assurer la réalisation du projet d’offre globale, sera de plus en plus nécessaire.

D’après les différents avis recueillis (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, experts…), cette fonction
requiert des compétences relevant de plusieurs registres :
Dans le domaine de la gestion de projet
- Garantir la relation avec le maître d’ouvrage et les intervenants
- Assumer et suivre les procédures administratives, financières et juridiques contractuelles
- Articuler les opérations effectuées par les différents corps d’état sur l’ensemble d’un
programme de construction.
Dans le domaine /conduite de chantier
- Gérer et coordonner les phases et interphases, l’ordre des travaux et des interventions,
- Veiller à la bonne réalisation des travaux par les différents corps d’état pour garantir le respect
des normes (isolation, étanchéité…), notamment dans l’enchaînement des interventions et la
pose des produits dont la performance peut être remise en cause en raison d’un détail dans la
pose.
Dans le domaine technique / contrôle
- Déterminer les ressources nécessaires à l’obtention de la performance énergétique (en
construction comme en rénovation)

8 Des constructions « Basse consommation » récentes pourraient se révéler trop isolées pour la saison d’été, faute d’anticipation du
confort d’été de la part de l’architecte.

13
- Réaliser des tests et des mesures tout au long du déroulement du chantier.

Selon la taille du chantier et l’organisation de l’entreprise, cette fonction pourra certainement renvoyer à
un ou plusieurs profils (profils de conception ou conduite de chantier : maîtres d’œuvre, assistants de
maîtres d’œuvre, chargés d’études techniques, collaborateurs d’architecte, économistes de la
construction, conducteurs de travaux, responsables de chantier…)

Or, aujourd'hui, les résultats de l’enquête réalisée auprès des entreprises régionales confortent l’avis de
nombre d’interlocuteurs rencontrés sur le besoin accru de profils de management et d’encadrement 9 au
sein des entreprises et de compétences en matière de conduite de chantier.

Certains professionnels pointent « la défaillance des systèmes de pilotage des chantiers », le manque
d’anticipation de détails qui ont pourtant toute leur importance en matière d’isolation10 - ou encore des
plans qui ne sont pas suffisamment détaillés ou précis dans la définition préalable de l’ordonnancement
des travaux.

Pourtant, le renforcement de la qualité d’intervention des techniciens ne sera pas suffisant, si en amont,
les métiers d’architectes et de coordinateurs n’anticipent pas davantage l’ordonnancement des travaux
et les détails de pose.

Enfin, les professionnels déjà investis dans le domaine de l’efficacité énergétique soulignent l’exigence
renforcée des compétences en matière de gestion de projet en relation avec la maîtrise d’ouvrage
publique dans le cadre de la construction éco-durable ou de la rénovation énergétique. Le rôle clé du
maître d’œuvre (bureau d’études technique, architectes…) nécessite qu’il adopte davantage une
démarche pédagogique de sensibilisation de la maîtrise d’ouvrage publique lors des arbitrages à
effectuer aux moments stratégiques de la conception.

Dans cette même perspective, certains bureaux d'études commencent à proposer une offre de services
spécifiques d’assistance à maîtrise d’ouvrage dans le champ de l’efficacité énergétique (appui
technique et prescription en avant-projet).

Partant de ces constats, certains organismes de formation initiale ont d’ailleurs esquissé plusieurs
avants projets.11

Les avis échangés lors des ateliers de travail ont convergé sur le besoin de développer une offre de
niveau « licence »12 pour permettre à des profils, déjà spécialisés en BTS13 d’être capables de
coordonner et de conduire des projets intégrant l’approche transverse de la question énergétique, de
développer ou de reprendre à terme une entreprise. En revanche, ils divergent nettement quant aux
modalités de déploiement.14

9 De nombreuses régions ont d’ores et déjà mis en place une offre de formation de niveau Bac+3 (licence professionnelles) visant à former

des profils conjuguant compétences techniques pointues et transversalité pour le management des projets de construction ou de
rénovation « énergétique »
10 Par exemple les ouvertures pour les prises électriques, les systèmes VMC double flux, les conduits de cheminée, les fenêtres…

12 Tous les interlocuteurs ne partagent néanmoins pas tous cet avis. Certains estiment que le niveau III (BTS/DUT) inclut la dimension
« conduite de chantier » et correspond mieux à la demande des employeurs des entreprises de plus petite taille tandis que d’autres
considèrent que ces activités relèvent davantage du niveau II, la formation de niveau III permettant d’acquérir une bonne maîtrise
technique. Ce niveau de formation pourrait être davantage demandé par les entreprises de plus grande taille.
13 La formation pourrait être accessible aux titulaires d’un BTS Bâtiment; BTS Système constructif Bois Habitat ; D.U.T Génie Civil, BTS

économie et construction…
14 L’opportunité de créer une ou plusieurs licences professionnelles a suscité de nombreux débats entre les participants.

14
Axe 4 : Renforcer la maîtrise de savoirs et de savoir-faire associés à
l’efficacité énergétique
Les résultats obtenus lors de l’enquête et les nombreux avis recueillis au cours de cette démarche ont
mis en évidence un besoin de maîtrise plus approfondie ou complémentaire de certains savoirs ou
savoir-faire, d’ordre méthodologique ou technique, spécifiques aux différentes familles ou profils de
métiers.

Nous présentons ici les domaines de formation à renforcer ou développer, au sein de l’offre de
formation initiale ou continue, jugées prioritaires par les professionnels et les organismes de formation
consultés.15

Globalement, les besoins de formation complémentaires recensés portent plus fortement sur :

Pour les profils « gros œuvre, enveloppe »


- Les techniques d’isolation (traitements des ponts thermiques par l’extérieur/intérieur, utilisation de
matériaux isolants naturels végétaux (laine de roche, laine de chanvre, cellulose etc.)
- La pose et l’intégration de capteurs photovoltaïques et solaires thermiques (couvreurs)
- L’utilisation de nouveaux matériaux ou de nouveaux procédés

Pour les profils « équipements techniques »


- La conception d'offre globale de solutions combinant différents équipements (couplage)
- L’installation de capteurs photovoltaïques/solaires
- La maintenance d'équipements techniques « énergies renouvelables » / Communication entre
différents systèmes communicants (savoir raccorder des bus pour la communication entre
systèmes, compétences en hydraulique, aéraulique et en électronique)
- Le conseil et la prescription technico-commerciale
- La maîtrise des outils de diagnostic thermique (analyse de l’isolation, du système de chauffage et
de la régulation) l’étude thermographique à infrarouge des bâtiments
- La maîtrise de l’électricité : éclairage, domotique, compteurs intelligents…

Pour les profils « menuiserie »


- Les techniques de pose de vitrages très isolants
- Les techniques de pose de menuiserie extérieure (panneau de parement + l’isolant à l’extérieur +
brise soleil)
- Les techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, )
- L’utilisation des matériaux isolants naturels végétaux (laine de roche, laine de chanvre, cellulose
etc.)

Pour les profils « Finitions et aménagement »

15 Une description plus détaillée des champs de compétences à développer par famille de métiers est présentée dans le
chapitre suivant « Outils ».

15
- L’utilisation des matériaux isolants naturels végétaux (laine de roche, laine de chanvre,cellulose
etc.)
- Techniques d'isolation par l'extérieur
- Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, )

1. Dans le domaine de la formation initiale

Dans le domaine de la formation initiale, les nouveaux thèmes de formation à développer pour
chaque profil de métier pourraient être intégrés dans le cadre :
 Des projets pédagogiques et les modules pratiques organisés
par les formateurs dans le cadre des formations
 Des stages en alternance ou des périodes d’apprentissage

Par ailleurs, compte tenu la croissance d’activité envisagée dans le domaine de l’installation des
équipements techniques et l’isolation (et notamment l’isolation par l’extérieur) dans les années à
venir, il s’agirait de renforcer plus spécifiquement la formation visant les compétences
complémentaires requises par ces activités.

Les modules complémentaires concernent prioritairement :


 Les techniques de construction, d'isolation ou d'enveloppe pour les formations des
profils du gros œuvre
 l’installation des équipements techniques liés aux énergies renouvelables qui sollicite
des compétences jusqu’alors détenues par des professionnels de corps d’état
différents. Cette convergence de compétences concerne particulièrement la formation
de trois profils : les électriciens, les couvreurs et les installeurs thermiques
 les techniques d’isolation pour les profils du gros œuvre et de la finition

2. Dans le domaine de la formation continue

Nombre des thèmes de formation recensés sont aujourd'hui couverts par l’offre des trois modules du
dispositif FEE-BAT (Le module 3 portant sur la mise en œuvre des technologies performantes
d’amélioration énergétique.vient à peine d’être programmé en Franche-Comté).

Cependant, certains interlocuteurs estiment que si ce dispositif permet d’acquérir un « socle » de


compétences dans le domaine de l’efficacité énergétique et constitue donc un pré-requis indispensable,
il conviendra néanmoins de le compléter par une offre courte (de 1 à 3 jours), plus ciblée et plus
opérationnelle en s’appuyant sur des modalités pédagogiques actives. 16

Les modules complémentaires à développer concernent prioritairement :


 La maîtrise des techniques liées à l’isolation ou des équipements techniques
 la maîtrise des techniques de diagnostic et de contrôle pour tous les profils
 le domaine technico-commercial et de la vente où l’on observe un rapprochement des
compétences techniques et « commerciales ». Ce mouvement concerne à la fois :
16Nombre d’interlocuteurs ont souligné l’importance de pouvoir d’appuyer sur des modalités pédagogiques plus actives. Cette dimension
est plus amplement développée dans le Volet 2 de ce chapitre.

16
 Les techniciens « installateurs » d’équipements, dont la prestation technique évolue vers
une prestation de service (analyse de la demande, conseil et mise en oeuvre…)
Les profils « commerciaux » dont l’activité requièrent de plus en plus de connaissance techniques (sur
les matériaux, les technologies…).

VVoolleett 22 :: DDEEPPLLO OYYEERR lleess m mooyyeennss ddee ffoorrm maattiioonn aaddaappttééss aauu
ddéévveellooppppeem meenntt ddee ccoom
mppéétteenncceess ddaannss llee ddoom
maaiinnee ddee ll’’eeffffiiccaacciittéé
éénneerrggééttiiqquuee
L’enjeu de ce second volet réside simultanément dans la démultiplication effective de nouvelles
ressources (humaines, matérielles, pédagogiques) permettant le développement des compétences du
plus grand nombre et le renforcement de la qualité pédagogique des formations.

En effet, la majorité des interlocuteurs rencontrés s’accorde sur le fait que le développement plus
massif des compétences dans le domaine de l’efficacité énergétique – dans le domaine de la formation
initiale comme celui de la formation des professionnels - est conditionné par :

- L’ancrage du développement des compétences dans des situations concrètes et actives


d’apprentissage (observation participante, démonstration, mise en pratique, …) appelant un
recours plus systématique à des moyens de formation plus « active ».

- L’accroissement suffisant du nombre de formateurs sensibilisés et formés dans le domaine de


l’approche globale et de l’efficacité énergétique.

Quels que soient les publics visés, le développement de nouvelles ressources « formation » suppose
donc un investissement non négligeable dans :

- Le renforcement de l’exploitation pédagogique du terrain et de chantiers exemplaires.

- Le développement mutualisé de ressources de formation spécifiques à l’efficacité énergétique


et appropriées aux exigences de modalités d’apprentissage concrètes et actives (plateforme
technique, matériaux de démonstration et d’entraînement, construction de maisons
pédagogique…).

- La constitution progressive d’un réseau plus important de formateurs compétents et reconnus.

17
AXE 5 : Renforcer la valorisation pédagogique du « terrain » et des
chantiers exemplaires
La plupart des organismes de formation et des professionnels considèrent que la démonstration et la
mise en pratique des techniques d’installation ou de pose des matériaux constituent le levier essentiel
du développement de compétences des jeunes et des professionnels dans le domaine de l’efficacité
énergétique.

Par ailleurs, si la sensibilisation, la professionnalisation, voire la certification des professionnels


apparaissent comme des réponses naturelles à leur besoin de développement de compétences dans le
domaine de l’efficacité énergétique, les modalités pour y parvenir restent à inventer : la taille des
structures (TPE / PME essentiellement) invite à trouver des approches originales pour toucher les
professionnels.

1. Développer les démarches de formation action dans le cadre de chantiers réels

Il s’agit ici d’articuler plus nettement les dimensions production et formation afin, par exemple de :
- Trouver collectivement des solutions adaptées à des problèmes communs.
- Partager des bonnes pratiques.
- Mettre en commun des savoirs et « savoir-faire »
- Développer une approche transversale et globale, plutôt que segmentée
- Permettre de résoudre, en situation, des dysfonctionnements (percées inadéquates de parois
ou traitement des ponts thermiques à la jonction de différents éléments de construction).

2 axes de développement pourraient êtres privilégiés :

- Le développement de chantiers écoles portés par les organismes de formation.

- L’intégration d’un accompagnement spécifique dans le cadre des chantiers des professionnels.

2. Optimiser les apprentissages liées à l’efficacité énergétique dans le cadre des


stages ou des périodes en alternance, en facilitant leur sélection et en favorisant la
mobilité internationale

Les périodes sur le terrain organisées dans le cadre des formations en alternance ou d’apprentissage
représentent naturellement une opportunité majeure pour appréhender et développer des compétences
dans le champ de la maîtrise de l'énergie et de l’efficacité énergétique.
Or, certains organismes de formation témoignent des difficultés rencontrées par les stagiaires qui n’ont
pas l’occasion de mettre en œuvre l’apprentissage qu’ils ont pu recevoir : « Beaucoup d’entreprises
veulent encore du bloc béton et pas de monomur ; finalement seuls 5% des stagiaires pourra en faire
fera réellement lors de son stage ».

18
3. Diversifier l’offre pédagogique à destination des professionnels

Les organisations professionnelles et les organismes associés se sont fortement mobilisés pour
commencer à adapter l’offre de formation aux nouvelles exigences d’un bâtiment performant et durable
en proposant une offre de sensibilisation globale (cf. dispositifs FEE-Bat, EcoArtisan, Bâtir avec
l’environnement).

La mise en place et/ou la valorisation d’une telle offre de sensibilisation semble incontournable, en
modulant les durées et les sites, en développant un travail d’ingénierie pédagogique centré sur des
méthodes actives :
 Témoignages de professionnels, valorisés par un formateur
 Études de cas sur un thème spécifique ou sur un chantier dans sa globalité
 Formation action (comme liant étroitement production réelle et apprentissage)
 Monitorat sur chantier
 Quizz, QCM avec évaluation formative
 Programmes de journées techniques organisées sur site


AXE 6 : Développer les moyens matériels de démonstration et de


formation en encourageant leur mutualisation
Plusieurs organismes de formation régionaux disposent d’ores et déjà d’équipements ou de plateformes
pédagogiques17 visant l’appréhension matérielle, l’acquisition et la mise en pratique des techniques
spécifiques à l’installation et au fonctionnement des équipements dédiés aux énergies renouvelables.

Ces centres de formation (Lycée Aragon, Monjoux, Belin, le CFA BTP, AFPA..) détiennent ainsi un ou
plusieurs équipements de manipulation et de systèmes de production didactisés parmi lesquels18 :
 Des petites éoliennes parfois auto construites (Lycée Monjoux)
 Des chauffe eau solaires, dans certains cas combinés à une pompe à chaleur
 Des chaudières (granulés bois, mixte Bois/fuel…)
 Des bancs solaires thermique/PV
 Des panneaux solaires photovoltaïques19 (lycées Aragon, Montjoux, AFPA, Belin…)
 …
Ces premières initiatives semblent néanmoins encore insuffisantes au regard du besoin actuel et à
venir. Certains interlocuteurs rencontrés analysent qu’il conviendrait de développer davantage les
équipements dans le domaine des techniques de construction et de rénovation (maisons pédagogiques,
parois d’entraînement pour l’isolation, mais aussi de la production d’eau chaude solaire (chauffe-eau
solaire, toits pédagogiques....) ou encore dans le domaine de la ventilation, de l’aérothermie et de la
géothermie (Pompes à chaleur Air-air/ Air Eau…).

17 L’équipement des établissements de formation professionnelle relève d’une compétence partagée entre le Rectorat et la Région
18 Cette liste n’est pas exhaustive
19 La Région a engagé une politique volontaire en matière d’équipement dans le domaine photovoltaïque

19
Mais le développement de tels équipements se heurte rapidement au coût élevé et aux conditions
d’aménagement et de formation qu’ils exigent (espace, conditions de sécurité, formation des formateurs
sur les systèmes…). Ces contraintes ont d’ailleurs encouragé les organismes de formation à :

 Mettre en place des conventions permettant la mutualisation des installations


pédagogiques avec les organismes les plus équipés20 (Le lycée Aragon à Héricourt par
exemple21).

 Ou encore, nouer des partenariats avec des fournisseurs actifs en matière de


recherche. C’est notamment le cas du CFA BTP qui a pu s’équiper de matériels
innovants développés par les fabricants22 (chaudières à condensation fluide/fioul,
moteur sterling, plaquettes à céramiques…) et former ses formateurs par les
professionnels. Dans le cadre de ces partenariats, les fournisseurs restent propriétaires
des équipements installés et les utilisent dans le cadre des formations qu’ils dispensent
aux professionnels.

Aujourd'hui, tous les avis recueillis convergent vers la nécessité :

 De coordonner le développement des projets d’équipements (certains organismes


prévoient de s’équiper prochainement ou à plus long terme23, mise en place à venir de
la plateforme technique de la future Maison des Energies…).

 De définir les modalités concrètes du développement des équipements au niveau du


territoire (nature et répartition géographique des équipements pédagogiques à
développer).

 D’étendre les démarches de mutualisation entre les établissements.

Mais si, sur le principe, le fonctionnement en réseau est louable, sa mise en oeuvre s’avère souvent
problématique pour les établissements, en raison de l’éloignement géographique, du caractère
« chronophage » des déplacements scolaires ou encore de la nécessité de mobiliser des formateurs
internes pour encadrer l’utilisation de l’équipement.

Des solutions favorisant les systèmes mobiles ou la mise en place de systèmes similaires24 pourraient
être explorées de façon à s’affranchir des contraintes d’éloignement ou de compétences des formateurs
externes.
De façon plus générale, les organismes de formation seront plus enclins à développer des pratiques de
mutualisation, s’ils multiplient préalablement des collaborations concrètes autour de projets communs
fondés sur un intérêt commun.

20 Notons les collaborations mises en place par le Lycée Adrien Paris, le Lycée Aragon et le Lycée du bois, l’UFR STGI, le GRETA

21 Le lycée Aragon possède des installations technologiques de pointe pour ses ateliers pédagogiques (Photovoltaïque, chauffe eau
solaire, dont un combiné à une pompe à chaleur, Chaudières aux granulés bois…) ; Par ailleurs, un projet de Plateforme technologique
«maîtrise de l’énergie » est porté par le Rectorat, mais n’a pas encore vu le jour.
22 Ces fabricants tels que De Dietrich, Viessman sont implantés dans d’autres régions mais peuvent disposer de fournisseurs régionaux
23 Projet d’une plateforme de construction du Greta en collaboration avec les communes du Val d’Amour dans le cadre du Pole

d’excellence rural
24 Cette option fait débat : Les systèmes didactisés sont « fermés » et coûteux mais présentent l’avantage d’être livrés clés en main. Les
« systèmes maison » peuvent constituer une opportunité pédagogique motivante conception de l’étude et du montage par l’équipe
pédagogique et les élèves)

20
Axe 7 : Accroître le nombre des formateurs sensibilisés et formés
Tous les interlocuteurs rencontrés s’accordent à dire que la poursuite des objectifs du Grenelle va
exiger un renforcement, à la fois numérique et qualitatif, particulièrement intense des compétences des
formateurs dans le domaine de l’efficacité énergétique.
Pour répondre à ce besoin de formation des formateurs, certaines initiatives ont d’ores et déjà été
engagées :

- Les modules FEEBAT sont maintenant ouverts aux formateurs.

- Plusieurs organismes de formation (AFPA, GRETA, …), présents au niveau national,


devraient également pouvoir bénéficier des expertises internes à leur réseau et « monter
en compétences » sur des domaines novateurs.

Cependant, pour parvenir à un développement plus massif des compétences en matière d’efficacité
énergétique, il apparaît désormais essentiel :

- D’élargir le réseau de formateurs « ressources » ou « experts » mobilisables pour concevoir


ou intervenir au sein des actions de formation initiale ou continue.

- De renforcer la formation des formateurs des filières du bâtiment - notamment en formation


initiale.

1. Élargir le réseau de formateurs susceptibles d’intervenir dans la formation à


l’efficacité énergétique

Les experts intervenant dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables au
sein des actions de formation sont aujourd’hui trop peu nombreux. En Franche-Comté, ce sont les
mêmes intervenants qui sont régulièrement sollicités par les organismes de formation initiale et
continue.

Mais, en dehors formateurs permanents qui interviennent déjà le champ de l’efficacité énergétique
(Lycées techniques, GRETA, AFPA, CFA …), d’autres formateurs potentiels pourraient être mobilisés
dans la mise en oeuvre des actions de formation, notamment auprès des professionnels :

- Des enseignants qui se spécialiseraient dans le champ de l’efficacité énergétique dans le cadre
d’un « plan de reconversion» engagé à la suite à la fermeture de leur poste (expérience déjà
menée par le rectorat).

- Des professionnels du secteur du bâtiment « en fin de carrière » 25 qui pourraient partiellement


ou totalement se reconvertir vers des activités pédagogiques, dans le cadre d’un contrat qui
reste à définir. La mobilisation de tels profils se révèle d’autant plus intéressante qu’en fin de
carrière, la pénibilité au travail peut être accrue et le transfert de « savoir-faire » valorisant et
motivant pour des individus disposant d’une appétence pour la pédagogie.

25La Franche-Comté compte sur son territoire des professionnels « pionniers » qui se sont engagés parfois depuis près de 20 ans dans le
domaine de l’efficacité énergétique.

21
- Des professionnels « experts » en activité, qui pourraient être mobilisés pour intervenir dans le
cadre « d’interventions-formation ». Il conviendrait dans cette perspective d’identifier ces
experts, leur champ d’expertise, et les conditions de rémunération de leurs interventions.

2. Renforcer la formation des formateurs actuels des filières du bâtiment –


notamment en formation initiale

Aujourd'hui, dans les formations diplômantes et certifiantes, l’intégration de la dimension « efficacité


énergétique » demeure encore variable et dépendante du niveau personnel de sensibilisation et
d’investissement à titre personnel des formateurs. Hormis dans le cadre des dispositifs
spécifiquement dédiés aux énergies renouvelables ou à la maîtrise de l’énergie, ces deux
thématiques sont prises en considération de façon disparate d’un organisme à l’autre et même d’un
dispositif à un autre au sein d’un même centre de formation.

L’enjeu est d’assurer désormais l’appropriation par le plus grand nombre de formateurs des
problématiques liées à l’efficacité énergétique et des enjeux techniques qui lui sont associés afin de
faciliter l’intégration de séquences pédagogiques relatives à l’efficacité énergétique dans les
formations qu’ils animent. Cependant, les places limitées au sein des stages, les contraintes de
budget ou de disponibilité militent en faveur du développement d’actions qui compléteraient les
dispositifs existants (Feebat par exemple) en favorisant une réelle démultiplication des
compétences selon des modalités « souples ».

22
VVoolleett 33 :: AACCCCO OMMPPAAG GNNEERR llaa pprroom moottiioonn eett ll’’éévvoolluuttiioonn ddee ll’’ooffffrree
ddee ffoorrm
maattiioonn ddaannss llee ddoom
maaiinnee ddee ll’’eeffffiiccaacciittéé éénneerrggééttiiqquuee
L’enjeu de ce troisième volet réside dans le triple besoin :

- D’accompagner l’effort de formation prioritaire des professionnels du bâtiment.

- D’assurer des flux suffisants pour dynamiser le développement de l’offre de formation liée à
l’efficacité énergétique, notamment dédiée aux professionnels.

- De garantir de façon pérenne l’adaptation de l’offre de formation aux évolutions du secteur et


aux besoins des bénéficiaires, jeunes ou professionnels.

En effet, la faible appétence pour la formation « hors fournisseurs » observée chez les professionnels
du bâtiment invite à déployer un effort particulier pour renforcer la qualité de la promotion de l’offre de
formation visant le développement de compétences dans le domaine de l’efficacité énergétique.

Dans le domaine de la formation initiale, il s’agit pour le secteur, non seulement d’attirer de nouveaux
candidats pour pallier les difficultés de recrutement26, mais aussi de limiter les risques de fuite des
personnes formées au profit d’autres régions voire d’autres secteurs d’activité dont les conditions de
travail (rémunération, sécurité de l’emploi…) seraient jugées plus favorables (fournisseurs d’énergie,
entreprises de gestionnaires aux équipements, à l’énergie et à l’environnement par exemple).

Par ailleurs, les évolutions promises en matière technique et technologique, susceptibles d’impacter les,
incitent à renforcer les moyens utiles pour adapter l’offre de formation proposée aux besoins des
pratiques professionnelles.

Enfin, la mobilisation requise pour accompagner l’évolution des pratiques professionnelles dans le
domaine de l’efficacité énergétique appelle une plus grande concertation entre les différents acteurs
(institutionnels, professionnels, opérateurs de sensibilisation ou de formation) de façon à garantir le
déploiement réel des compétences requises des professionnels actuels et futurs.

26 Les projections démographiques régionales indiquent une diminution de la population jeune dans les années à venir.

23
Axe 8 : Valoriser la formation et les métiers dans le secteur
« bâtiment/énergie »
1. Favoriser l’accès aux différents dispositifs existants et à venir par une offre plus
lisible et mieux relayée

Les opérateurs de formation continue rencontrés ont régulièrement souligné leurs difficultés à attirer un
nombre suffisant de participants lors des sessions qu’ils organisent. De leur point de vue, les
contraintes liées à l’activité ou la taille des entreprises et la forte implication des fournisseurs dans la
formation des entreprises pèsent souvent sur leur capacité à mobiliser les professionnels.

Toutefois, le développement de l’accès à la formation repose en premier lieu sur une connaissance
suffisante et lisible de l’offre de formation qui facilite le choix des bénéficiaires potentiels.

Or, les recherches effectuées dans le cadre de cette démarche ont fait apparaître que la
communication sur l’offre de formation dans le champ de « bâtiment-énergie » était très insuffisamment
valorisée par les opérateurs et les prescripteurs et demeurait souvent ponctuelle. Ce constat plaide en
faveur d’un effort de « marketing » accru dans la promotion de l’offre de formation liée à l’efficacité
énergétique.

2. Susciter la démarche de formation auprès des professionnels

Les dispositifs déployés au cours de ces derniers mois - FEE-BAT, valorisé notamment par la mise en
place de la démarche Eco-artisan, Qualibat ou encore Bâtir avec l’Environnement - peuvent se révéler
intéressantes pour les entreprises, puisque leur financement n’alourdit pas leurs charges ou qu’ils
peuvent être associées à une labellisation qui valorise le professionnalisme des bénéficiaires dans le
domaine de l’efficacité énergétique.

Mais, aujourd'hui, il s’agit de convaincre les professionnels d’intégrer ces dispositifs alors qu’ils n’en
perçoivent pas toujours concrètement le retour sur investissement immédiat…
Si les premières sessions organisées en 2008 ont attiré plus de deux cents professionnels franc-
comtois27, les taux de participation les plus récemment enregistrés ont révélé des résultats moins
encourageants.28

Certains remarquent d’ailleurs que le dispositif FEEBAT- ayant d’abord rencontré un vif succès - a pâti,
ensuite, d’un jugement plus négatif de la part des professionnels, faute de ne pas avoir rencontré
immédiatement d’opportunités commerciales liées à l’efficacité énergétique.

En effet, la plupart des interlocuteurs s’accordent sur le fait que c’est la demande du marché qui incitera
avant tout les professionnels du secteur à engager des démarches de formation.
Tant que leurs clients ne formuleront pas la demande de constructions ou de logements plus efficaces
en énergie, la majorité des entrepreneurs ne s’y mettront pas d’eux-mêmes.

Ces discours interrogent donc les moyens permettant d’instaurer une « spirale » vertueuse en invitant
d’une part, les commanditaires à renforcer leurs attentes à l’égard de la qualification des professionnels

27211 stagiaires comptabilisés au 30/11, source : Tableau de bord emploi Formation du BTP
28 Le module 3 correspondant au volet technique du dispositif vient a peine d’être programmé, mais les taux de participation se révèlent
insuffisants, entraînant la déprogrammation de certaines sessions.

24
dans le champ de l’efficacité énergétique et d’autre part, en permettant aux professionnels de mieux
percevoir la nécessité d’ajuster leurs compétences à ces nouvelles exigences.

Dans cette perspective, il conviendra de consacrer un effort particulièrement important dans la mise en
oeuvre et la coordination des moyens de sensibilisation, de communication et d’incitation destinés à la
fois aux professionnels, mais aussi aux maîtres d'ouvrages publics– et plus particulièrement les petites
ou moyennes collectivités locales – et aux particuliers. 29

3. Saisir l’opportunité de valoriser les métiers du bâtiment auprès des jeunes

Confronté à une pénurie récurrente de main-d’oeuvre, le secteur du bâtiment s’est fortement attelé
depuis plusieurs années à renforcer l’attractivité du secteur notamment auprès des publics jeunes mais
aussi féminins.
Dans cette perspective, de nombreuses initiatives pour améliorer la connaissance des métiers ont
d’ores et déjà été entreprises par les différents représentants de la branche professionnelle.

Aux yeux de tous, le thème du développement durable et de l’efficacité énergétique (énergies


renouvelables, éco-construction, constructions « basse énergie ») représente une opportunité majeure
pour modifier positivement la représentation des métiers du bâtiment, et plus particulièrement, des
jeunes générations, qui portent une plus grande considération à l’égard des problématiques liées à
l’environnement et au développement durable.

C’est pourquoi l’efficacité énergétique constitue un aspect à mettre davantage en avant au sein de
toutes les initiatives de communication et de valorisation des métiers du bâtiment déjà mises en place.

Axe 9 : Assurer l’actualisation et l’optimisation du déploiement de l’offre


de formation
Le développement de l’offre de formation en matière d’efficacité énergétique renvoie à quatre
problématiques principales :

 La prise en compte de l’évolution permanente des techniques qui concerne


l’ensemble des métiers (systèmes constructifs, solutions énergétiques..).

 L’adéquation quantitative et qualitative de l’offre aux évolutions de besoins de compétences


des professionnels.

 L’optimisation de la mise en oeuvre des projets de formation grâce à des collaborations


plus spontanées et plus nombreuses (partenariats publics/privés, professionnels et organismes
de formation, partenariats entre établissements…).

 La valorisation de l’offre (Voir Axe 8 de ce chapitre)

Pour parvenir à répondre à ces trois enjeux, il semble opportun de pouvoir s’appuyer à la fois sur :

29 Par exemple : organisation de sessions d’information à l’éco-construction ou aux travaux permettant des économies d’énergie, diffusion
d’ éléments d’information sur les appuis financiers existants, sur les différentes techniques d’économie et d’alimentation en énergie de la
maison individuelle permettant d’effectuer comparaison efficience / coûts d’investissement entre les différents types de chauffage par
exemple, information sur les labels ou certifications distinguant les professionnels ayant suivi une démarche de formation…

25
 Une diffusion plus large des nouvelles connaissances et des méthodes liées à l’évolution des
techniques relatives à chaque filière.

 Le développement de méthodes et d’outils permettant de mieux cerner les besoins quantitatifs


et qualitatifs des besoins des professionnels.

 Une plus grande coordination entre les acteurs de la profession et de la formation de façon à
mieux relayer les besoins de formation perçus de part et d’autre.

1. Appuyer les pratiques de veille au sein des organismes de formation

Compte tenu la recherche accrue de solutions techniques innovantes, il s’agit pour l’appareil de
formation de renforcer sa capacité à anticiper suffisamment à temps les évolutions à venir afin
d’intégrer au mieux les besoins émergents dans l’offre concrète de formation.

Dans cette perspective, nombre d’interlocuteurs ont souligné la nécessité d’accompagner l’effort
d’actualisation des connaissances des formateurs sur l’évolution des matériaux, des équipements et de
la mise en œuvre des solutions techniques qui leur sont associées.

Si, aujourd'hui, certains formateurs peuvent bénéficier d’expertises internes (comme à l’AFPA par
exemple), ces démarches restent cependant circonscrites aux établissements concernés. Par ailleurs,
certains enseignants témoignent des difficultés qu’ils rencontrent dans leurs pratiques de veille et leurs
recherches face à la profusion des sources d’information.

Face à ces constats, la mise en place du Pôle énergie semble constituer une opportunité inédite
pour faciliter l’accès à une information sélectionnée et la mise en réseau des connaissances et des
expertises relatives aux problématiques de développement durable et de maîtrise de l’énergie
dans le bâtiment.

Au-delà d’une meilleure diffusion des ressources existantes, l’actualisation des formations dans le
domaine de l’efficacité énergétique ne pourra s’affranchir d’un transfert accru des savoirs issus du
« terrain » ou de la recherche vers les organismes de formation.
Certains professionnels rencontrés reprochent le manque de visibilité de l‘évolution des besoins du
terrain par les acteurs de la formation.

Or, l’émergence de savoirs et savoir-faire liés aux nouvelles méthodes et techniques requises par les
démarches visant l’efficacité énergétique des bâtiments va requérir un rapprochement plus étroit entre
les pratiques des professionnels sur le terrain et l’appareil de formation.

C’est à ce titre que certains maîtres d'ouvrage intègrent des représentants d’organismes de formation
professionnelle au sein des équipes de suivi des chantiers de « bâtiments à basse consommation » de
façon à favoriser le recueil et la capitalisation des retours d’expérience à des fins formatives
(identification des besoins de compétences des professionnels sur le chantier, repérage des méthodes
de travail et des techniques expérimentées sur le terrain…).

26
Par ailleurs, une réflexion30, associant l’Université, les entreprises et les organismes de formation,
prévoit d’engager une mutualisation des recherches appliquées au bâtiment afin de proposer de
nouvelles solutions aux professionnels.31 Il conviendra, dans ce cadre, de prévoir les modalités
efficientes de transfert des savoirs vers l’appareil de formation.

2. Favoriser l’orientation vers le secteur de l ‘efficacité énergétique et la


prescription de formations adaptées

La Franche Comté est, comme de nombreuses régions, touchée par des mutations industrielles et ce
phénomène ne semble pas uniquement conjoncturel…

L’une des caractéristiques du secteur de l’efficacité énergétique est qu’il offre, sur le long terme, des
perspectives d’emploi de tout niveau et sur tout champ (conception, suivi et gestion, mise en œuvre).

En d’autres termes les difficultés (connues dans d’autres secteurs) d’une mutation totale des champs
de compétences à maîtriser sont moindres, car le socle des capacités fondamentales est sans doute
transférable…

3. Promouvoir une coordination plus régulière entre les acteurs de la filière


bâtiment /Energie et de la formation

Si, dans le domaine de la formation « efficacité énergétique » , un certain nombre de collaborations


spontanées entre les organismes de formation et les professionnels existe déjà, il semble cependant
qu’elles demeurent encore trop ponctuelles, à l’exception du CFA du bâtiment.

Si les actions, les projets, les initiatives liées à la formation dans le domaine de l’efficacité énergétique
foisonnent, les réflexions préalables à leur mise en oeuvre sont le plus souvent conduites en vase clos,
chaque organisme développant ses propres circuits relationnels, sans réellement les partager.

Certains participants aux ateliers de travail32, organisés dans le cadre de cette étude, ont d’ailleurs
déploré ce déficit de concertation33 et émis le souhait d’inscrire les projets portés par les uns et les
autres dans une dynamique plus collective.

En effet, les projets portés par les différents organismes dans le champ de l’efficacité énergétique
gagneraient à être organisés de façon plus concertée afin – notamment - de développer les synergies
utiles à leur mise en œuvre.

30 Travaux conduits dans le cadre du Contrat d’objectif territorial du bâtiment


31 En effet, le bassin de Belfort-Montbéliard compte plusieurs établissements d’enseignement supérieur orientés sur les sciences de
l’ingénieur, dont l’énergétique industrielle (une Ecole nationale supérieur d’ingénieurs, l’Université Technologique de Belfort-Montbéliard,
l’IUT)
Ce pôle d’enseignement et de recherche pourrait envisager de s’inscrire au sein de programmes de recherche (Programme
Communautaire de Recherche et développement, Prebat) et développer des expertises dans le champ de la thermique des bâtiments, des
nouvelles technologies d’équipements de production d’énergie pour le bâtiment ou encore des concepts innovants de stockage de
l’énergie. Il pourrait, à cette fin, être opportun d’organiser un groupe de travail avec ces structures pour faire un point sur leurs
compétences, leurs moyens et leurs projets, les inciter à mutualiser leurs ressources et projets et définir conjointement un plan stratégique
de recherche en associant les entreprises concernées et la Région. Des complémentarités pourraient être évaluées avec l’ENSMM, dont
certains enseignants ont signifié un intérêt pour investir le champ du bâtiment.
32 Ces ateliers ont réuni des représentants des fédérations professionnelles et des organismes de formation initiale et continue
33 Plusieurs avants projets de nouvelles formations sont portés parallèlement par différents organismes sans qu’aucune consultation

préalable ou suffisante, du point de vue des professionnels, n’ait réellement eu lieu.

27
Plus concrètement, l’organisation d’une plus grande concertation entre les organismes de formation et
les professionnels permettrait de :

- Partager des informations en amont sur les différents projets programmés par chacun.

- Garantir une meilleure adéquation entre les propositions de projets et les besoins des
différents publics (salariés, chefs d’entreprise, élèves et étudiants).

 Dans l’ingénierie des projets à mettre en œuvre : partage des besoins recensés
par les professionnels, identification des articulations souhaitables, …

 Dans les ajustements à apporter aux formations favorisant ainsi une plus grande
réactivité de l’appareil de formation aux besoins recensés.

- Faciliter la mise en oeuvre concrète des projets : mutualisation des réseaux et des moyens
matériels des ressources et des équipements pédagogiques, mise en place de
partenariats, développement et adaptation de l’offre de formation, appui opérationnel,
échanges de contacts...).

Naturellement, la mise en place de coopérations effectives dépendra d’abord de la capacité des acteurs
à « jouer le jeu » de la transparence, en permettant a minima une meilleure circulation de l’information
sur les actions envisagées.

Là encore, la mise en place du Pôle énergie représente - du point de vue de la totalité des participants
des ateliers - une réelle opportunité pour donner davantage de cohérence au système, en animant une
coordination plus efficace des actions envisagées dans le domaine de la formation liée à l’efficacité
énergétique et en s’appuyant sur des collaborations plus régulières entre les différents acteurs
concernés (prescripteurs, financeurs, professionnels, opérateurs de formation…).

28
Chapitre 2
Des propositions de mesures opérationnelles à mettre en
oeuvre

DDeess m meessuurreess pprriioorriittaaiirreess eett ccoom


mmmuunneess àà ll’’ooffffrree ddee ffoorrm
maattiioonn
iinniittiiaallee eett ccoonnttiinnuuee
1. Développer un réseau de formateurs compétents dans le domaine de
« efficacité énergétique »
Action 1 : Sensibiliser les enseignants et les formateurs à l’efficacité énergétique
et intégrer à l’offre un module de sensibilisation « clé en main » commun à tous
les corps des métiers (en formation initiale et en formation continue et pour tous
les cursus CAP à BTS)34

Ce module de formation pourrait s’articuler autour d’un contenu générique « Développement durable et
bâtiment » et des contenus plus spécifiques au métier concerné qui seraient adaptés par l’enseignant
selon le niveau du cursus concerné.

A titre indicatif, les contenus de ce module pourraient se décliner selon les différents niveaux
d’approfondissement suivants :
1) Un premier niveau de base -commun à tous- pourrait aborder les enjeux liés au développement
durable et l’énergie à différentes échelles (monde, France, Région, éco-quartier, bâtiment,..)

2. Un second niveau permettrait d’aborder les enjeux de la performance énergétique pour le secteur
du bâtiment Cette séquence pourrait traiter par exemple des défis énergétiques et des exigences
issues du Grenelle, des principaux postes de consommations d’énergie dans un bâtiment, des
contraintes de l’étanchéité à l’air, la qualité de l’isolation de l’enveloppe et outils de mesure), voire
de qualité environnementale du point de vue global (santé et confort thermique, gestion des
déchets, choix et traçabilité des produits, …)

3) Un dernier niveau de contenu spécifique permettrait enfin d’aborder les incidences clés de
l’exigence de la performance énergétique sur le métier (techniques, matériaux, méthodes
d’exécution ou de conception…) Ces éléments pourraient être identifiés par le formateur pour
chaque métier.

La conception de ce module pourrait s’appuyer sur une équipe projet mixte regroupant enseignants et
professionnels.

Ce module de sensibilisation pourrait être, par ailleurs, conçu en plusieurs temps : une première version
« clé en main » pourrait être d’abord mis à disposition des professeurs et des formateurs intéressés, qui

34 Voir à ce sujet la fiche « PROJET-CLE N°1 : Elaboration d’un module de sensibilisation commun » (chapitre suivant)

29
bénéficieraient alors d’une session de « prise en main » du module au sein des établissements, avec
l’appui du Rectorat.

En formation continue, le module en question devra prendre la forme d’une sensibilisation active et
pratique et pourra concerner l’offre de formation technique mais aussi plus « généraliste », destinée aux
professionnels technico-commerciaux et aux chefs d’entreprise (Formation à la réponse à appels
d’offres par exemple).
Sa durée sera à adapter au type de public et à la formation suivie (séquence d’une heure pour les
formations les plus courtes à une journée complète pour les plus longues par exemple).35
L’intégration d’une séquence ou d’un « module » pourrait par ailleurs constituer une clause obligatoire
dans les futurs cahiers des charges de formation, lancés par le Conseil Régional.36

Action 2 : Organiser l’élargissement et l’animation d’un réseau de formateurs


« spécialistes» ou « experts » dans le domaine de l’efficacité énergétique

Dans cette perspective, il s’agit :

1. D’établir un recensement des compétences déjà détenues :


 Par les formateurs spécialisés dans le champ de l’efficacité énergétique. Parmi le corps
enseignant, des professeurs susceptibles d’être « référents » dans leur champ de compétences
pourraient être identifiés et ainsi constituer une ressource mobilisable pour la formation d’autres
formateurs.

 Par les professionnels susceptibles d’intervenir comme ressources « expert » (connus de leurs
pairs, des collectivités locales, du secteur associatif, …).

2. D’élargir le nombre de formateurs en accompagnant la création d’un dispositif à destination


des salariés du bâtiment « en fin de carrière » en collaboration avec la DRTEFP.
La DRTEFP étudie actuellement la possibilité de mettre en place des mesures d’accompagnement des
salariés qui souhaiteraient achever leur parcours professionnel par la transmission de leurs
compétences par le biais d’activités pédagogiques.

Il s’agirait alors de :

 Se rapprocher de la DRTEFP pour accompagner la création de ce dispositif.

 Valoriser ce dispositif auprès des chefs d’entreprise et des cibles visées

 Vérifier que le profil des impétrants correspond aux exigences de leur nouvelle orientation (sur la
base d’un diagnostic des compétences).

 Élaborer, avec les personnes retenues, un parcours personnalisé, en s’appuyant sur les offres
existantes (régionales ou non) dans le champ de la pédagogie pour adultes, et/ou celui de
l’efficacité énergétique.

35 L’ingénierie de ce module de formation pourrait être mutualisée avec celle du module commun à mettre en œuvre au sein des
formations initiales.

30
De façon analogue, les parcours suivis par les enseignants en reconversion (diagnostic de
compétences, définition d’un parcours de formation personnalisé), un dispositif pourraient être mis en
place pour les demandeurs d’emploi ou les salariés d’entreprises qui souhaiteraient réorienter plus ou
moins longuement leur carrière.

3 . De renforcer la veille, la diffusion de connaissances, les échanges de pratiques entre


formateurs ou avec les professionnels par :

 L’animation de formations destinées à d’autres formateurs dans le cadre de stages inter


établissements sur un thème de compétences.

 L’élaboration d’outils et des supports pédagogiques « clé en main » qui facilitent la formation
autodidacte et la mise en place de projets pédagogiques liés à l’efficacité énergétique au sein des
formations.37 Certains formateurs « référents » pourraient, à cette fin, bénéficier d’un allègement du
temps obligatoire de face à face pédagogique.

 La mise à disposition et la diffusion régulière d’informations synthétiques et sélectionnées auprès


du réseau des organismes de formation impliqués dans le champ de l’efficacité énergétique (Site
Web du Pôle Énergie)

Les informations diffusées pourraient portées sur :

- Les innovations techniques et les évolutions réglementaires par champ disciplinaire.

- Les entreprises régionales ou limitrophes « référentes » dans le champ d’intervention


ou sur le matériel utilisé.

- Les coordonnées de sites ressources sur les éco-matériaux, l’habitat durable, les
systèmes proposés, les nouveaux produits ou pratiques à venir.

La coordination et l’animation de ce réseau de formateurs pourraient être confiées au Pôle énergie


et s’appuyer sur la mise en place d’un espace collaboratif et de temps d’échanges (voir à ce sujet
la fiche mesure correspondante à la « mise en place d’un site collaboratif »).

37 Notons dans ce sens le lancement d’un projet de formation de formateurs en FOAD au sein du Pôle énergie

31
Action 3 : Structurer une offre de formation de formateurs dans le domaine de
l’efficacité énergétique

Corollairement à l’élargissement du réseau de formation, il pourrait être envisagé de structurer une


offre de formation de formateurs comprenant :

 D’une part, des formations « longues », pour les populations les plus éloignées du niveau
visé de compétences technique – des enseignants en reconversion par exemple - associés
ou non à une formation complémentaire à la pédagogie pour adultes

 D’autre part, des formations plus courtes pour les formateurs actuels visant à la fois :
- Le développement des compétences des formateurs en matière de conception
et d’utilisation de pédagogies actives.38
- Le développement des compétences techniques s’inscrivant dans une
approche globale

Concrètement, il pourrait s’agir de :

 Développer une formation de formateurs en s’appuyant sur le projet d’ingénierie de


conduit actuellement au sein du GRETA

Ce dispositif – prévu dans un premier temps d’une durée de 5 jours en inter – s’adresserait à la
fois aux formateurs des organismes institutionnels et les entreprises et pourrait déboucher sur
une « habilitation » dont les modalités reste à définir. Cette « habilitation » établie à partir d’une
production personnelle serait associée à un engagement du formateur, ainsi habilité, à
intervenir lors de formations professionnelles (dont FEEBAT).

Afin d’associer différents organismes et leurs formateurs, un pilotage neutre du projet par le
Pôle énergie et le GIP-FCIP (ex.CAFOC) pourrait être envisagé.
 Élaborer un module de sensibilisation sur l’approche globale du point de vue
énergétique qui pourrait intégrer le plan de formation des enseignants39

Un premier module de base de 4 à 5 heures pourrait être créé par un groupe de formateurs –
par ceux qui auraient suivi la formation de formateurs - associé à des professionnels.

Un tel module pourrait également être utilisé par les formateurs dans l’animation des formations
initiales. Une diffusion sous la forme d’un CD-Rom accompagné d’un livret pédagogique
pourrait être également envisagé afin de favoriser une diffusion à plus grande échelle.

38 Le GIP FCIP est d’ores et déjà mobilisé sur ce sujet (Groupement d'Intérêt Public Formation Continue et Insertion Professionnelle de

l’Académie)
39 Cette action pourrait être portée par la DIFOR (Division-formation

32
Action 4 : Accompagner la formation des enseignants en renforçant le rôle de
prescription des Inspecteurs de l’Education Nationale
Par la présence sur le terrain, les inspecteurs académiques sont à même de pouvoir identifier les
besoins des professeurs, formuler des recommandations et fournir des indications aux formateurs
sur les ressources existantes utiles à l’actualisation de leurs connaissances ou la mise en oeuvre
de leurs projets (formation, supports pédagogique, présentation de site ressource..).
Des représentants du Rectorat ont ainsi suggéré lors des ateliers de travail :
 De sensibiliser l’ensemble du corps des inspecteurs à la prise en compte prioritaire
de la question de l’efficacité énergétique dans l’appui qu’ils fournissent au corps
enseignant (recensement des besoins de formation40, mobilisation des dispositifs
d’appui, d’outils, appui à la mise en oeuvre des projets pédagogiques en lien avec
l’efficacité énergétique …).
 D’élargir l’accès des formations techniques destinées aux professeurs aux
inspecteurs de l’Education Nationale de façon à les sensibiliser sur les évolutions
de compétences techniques à venir dans le champ de leur filière.

Il pourrait être également envisagé de s’appuyer sur les conseillers d’éducation technologique ou les
conseillers pédagogiques des établissements. Ces derniers pourraient bénéficier de formations
spécifiques au titre du Plan de Formation académique du Rectorat et constituer ainsi une ressource
pédagogique dans le domaine de l’efficacité énergétique pour les enseignants au sein même de leur
établissement.

40Les enseignants de formation initiale bénéficient d’un dispositif interne de formation continue (dispositif CERPET) qui propose au niveau
national des stages d’adaptation sur la réglementation ou des sujets plus techniques40, organisés à partir d’un recensement annuel des
besoins de formation des enseignants par les corps d’inspection académique de chaque filière.

33
2. Organiser collectivement le développement et la mutualisation sur le
territoire des équipements et des ressources pédagogiques en
associant la profession

Action 1 : Développer la mise en place de projets pédagogiques communs à


différentes filières au sein des cursus de formation initiale41

Les objectifs visés :


 Comprendre les besoins et les contraintes des autres corps de métier
 Apprendre à interagir avec lui sur un chantier
 Appréhender de manière transversale et globale le bâti et les problèmes techniques
concrètement rencontrés sur un chantier

Les modalités à envisager :

1. Des études de cas interdisciplinaires portant par exemple sur une offre globale à effectuer pour
un projet de réhabilitation d’un bâtiment 42 pour les profils issus de différentes filières.

2. Des modules pratiques apparentés au travail d’une équipe sur le chantier mobilisant différents
corps de métiers et organisés à différentes échelles, soit au sein d’un même établissement, sous
réserve que différents corps de métiers y sont représentés, soit entre plusieurs établissements.

 Des travaux type qui requièrent la collaboration de différents corps d’état connexes comme par
exemple :
- L’aménagement d’un mur à ossature bois (un peintre, un menuisier et un plâtrier)
- La pose de capteurs solaires (un chauffagiste, un couvreur, un charpentier)

 La fabrication de mini-maisons pédagogiques ou de maisons- modèles démontables dans le


réparties sur les différents départements

Un programme de construction de maisons- modèles pédagogiques pourrait être mis en place.


Il permettrait :

o D’associer les étudiants de différentes filières et de différents organismes de formation.

o D’illustrer 4 ou 5 types de construction modèles avec des solutions architecturales


différentes (selon l’environnement et les besoins).

41 Voir à ce sujet la fiche PROJET-CLE N°2 : Mise en place de projets pédagogiques communs entre filières de métiers et/ou organismes
de formation (chapitre suivant)

42 Un projet de ce type est en cours de définition dans le cadre du programme BBC et du Pôle énergie. Il vise à faire collaborer différentes
filières des élèves de niveau Bac+3 (BTS respectifs.des Lycées A.Paris Mouchard, Héricourt et l’IUT Génie Civil).

34
À partir d’un cahier des charges de mini-maisons type « BBC », élaboré avec l’appui d’un
architecte, les organismes de formation pourraient associer les élèves de différentes filières
dans la conception (Bac pro /BTS) et la réalisation des différents éléments (CAP/Bac Pro).

Ces projets pourraient faire l’objet d’une programmation annuelle ou pluri-annuelle selon
l’ampleur du projet et être répartis sur les différents départements selon un maillage territorial
équilibré.

Certains participants des groupes de travail ont par ailleurs émis l’hypothèse de valoriser ce type
de projets :
 Par l’organisation d’un concours organisé sur le modèle des (« Olympiades des métiers du
bâtiment »)
 Par l’organisation de l’assemblage des maisons pédagogiques dans le cadre d’ateliers de
découverte des métiers du bâtiment (publics des collèges, des SEGPA43…)
 Par l’installation coordonnée des maisons pédagogiques sur le territoire sur des sites à
l’extérieur des établissements44 de façon à les structurer sous forme d’itinéraires de
découverte, ouverts à tous.

Action 2 : Engager une démarche collective45 afin de définir la mutualisation


possible des nouveaux équipements pédagogiques nécessaires à court et moyen
terme au sein du territoire46

Cette démarche, co-pilotée par la Région et le Rectorat, devra s’attacher à :

 Effectuer une cartographie régionale des plateformes pédagogiques existantes, des ressources
humaines et de leur disponibilité afin d’identifier les « bassins » de mutualisation des
équipements existants (en fonction de la proximité géographique des établissements, des
compatibilités de planning selon les périodes creuses… ).
 Identifier les équipements à développer en fonction des besoins des établissements et des
nouvelles technologies47 à venir (cellules photovoltaïques par exemple). Il s’agira d’effectuer ce
recensement en concertation avec les Unions des métiers locales des Branches
professionnelles (UCF, FFB, CAPEB) et les laboratoires des Universités et des écoles
d’ingénieurs qui pourront formuler des préconisations.
 Étudier les principes de fonctionnement qui pourraient être établis de façon à permettre l’accès
aux publics de formation initiale (apprentis, élèves) et de formation continue (DE, Salariés…).

43 Sections d'enseignement général et préprofessionnel adapté pour les élèves des collèges rencontrant des difficultés scolaires graves et

durables, dont les contenus d’enseignement technique ont été récemment réorientés sur les métiers du bâtiment et les énergies
renouvelables.
44 Exemple du site de Nancray
45 Région, Rectorat, professionnels, Université, lycées professionnels et CFA
46 Voir à ce sujet la fiche « PROJET-CLE N°3 : Projet de développement de la plateforme technologique pédagogique » (chapitre suivant)
47 L’ADEME lance actuellement un appel à projet pour l’équipement des plateformes pédagogiques des établissements de formation pour

les 7 technologies prioritaires suivantes : 1 - performance énergétique des paroi opaques (niveau BBC ou passif) 2 - renouvellement d’air
(ventilation dont puits climatiques, VMC double-flux, etc.) 3 – éclairage - 4 - bois énergie (appareils indépendants et chauffage central à
eau chaude) - 5 - solaire thermique- 6 - solaire photovoltaïque 7 - pompes à chaleur
-

35
 Définir les principes de répartition géographique des équipements sur le territoire en veillant à
respecter un équilibre dans l’offre technologique sur le territoire entre le Nord et le Sud de la
Franche-Comté.

Il s’agira par ailleurs d’identifier une entité régionale en charge de la veille et de l’actualisation
régulière des équipements (Pôle énergie, réseau CCCA BTP, CRIC BTP, réseau EIE…).

Action 3 : Renforcer la mise en place de partenariats entre organismes de


formation et professionnels (et particulièrement les fournisseurs de matériaux ou
d’équipements techniques)

Les objectifs visés

 Encourager la mise à disposition ou la location de matériaux ou de matériel de construction,


d’isolation ou encore d’instruments de mesure onéreux (caméra infrarouge, test d’étanchéité à l’air)
dont l’utilisation se révèle réduite.

 Organiser des expérimentations concrètes au sein des organismes de formation encadrées par
des professionnels.

 Développer l’installation d’équipements techniques de démonstration au sein des organismes par


les fournisseurs pouvant être mis à disposition par l’établissement pour la conduite de formations
réalisés par le fournisseur auprès de professionnels. (cf exemple de partenariats conduits par le
CFA du bâtiment de Besançon).

Les modalités de mise en oeuvre

Afin de développer de tels partenariats, il conviendra préalablement de :

 S’appuyer sur une concertation préalable entre les représentants professionnels et les organismes
de formation48.

 Réaliser un recensement des matériels susceptibles d’être mis à disposition des organismes.

 Réaliser un recensement des fournisseurs nationaux ou distributeurs locaux prêts à s’engager dans
ce type de démarches et d’identifier leurs conditions de mise en œuvre.

48De façon à établir des partenariats pertinents et durables, les participants des ateliers ont tous insisté sur le besoin
préalable de mieux se connaître, d’apprendre à travailler ensemble, de pouvoir partager les réseaux de contacts, avec les
fournisseurs par exemple. Les modalités de collaboration à développer sont précisées dans le Volet 3 « Développer une
coordination plus régulière »

36
Action 4 : Favoriser la capitalisation et la mutualisation des ressources entre les
établissements

Dans cette perspective, il pourrait s’agir :


 De veiller à conditionner le financement des équipements importants en intégrant une
clause obligeant les organismes de formation à favoriser :
- l’accès de tous les publics ;
- le transfert à d’autres organismes des données issues de la production
d’énergie des équipements à des fins pédagogiques (élaboration d’études de
cas réels, réinvestissement lors travaux pratiques pour les chargés d’études
techniques par exemple) ;
- la définition de projets pédagogiques entre étudiants ou communs à plusieurs
établissements (plateformes pédagogiques notamment)
 De développer la mise en réseau des ressources par le biais virtuel (mise en place de
ressources pédagogiques sur une plateforme collaborative commune aux établissements
abritée par le site du Pôle énergie, organisation de visio conférences…).

37
3. Développer l’offre de formation de terrain pour tous les publics en
partenariats avec les donneurs d’ordre (ateliers, chantiers écoles…)

Action 1 : Étudier la possibilité d’organiser des ateliers pratiques pour les élèves
dans le cadre de chantiers exemplaires financés en partie par des donneurs
d’ordre publics ou des chantiers d’aménagement, de rénovation « basse
consommation » des lycées (Programme solaire de la Région pour les lycées, Plan basse énergie
des lycées en 2009, plan Agenda 21 des lycées, Chantier du fonds régional d’art contemporain)

Les modalités de mise en oeuvre :

Il s’agira notamment :

 D’organiser une concertation en amont avec les donneurs d’ordre publics.

 D’intégrer des critères dans le cahier des charges des donneurs d’ordre (prévoir
un espace préfabriqué pour accueillir les élèves ou apprentis, participation des
élèves aux réunions de chantier…).
 D’établir une convention entre le maître d’ouvrage et les établissements
(organisation des visites en collaboration avec la coordination SPS des chantiers,
cabane de chantier intégré dans le plan d’installation).

Les conditions de réussite :

Préalablement, il conviendra d’étudier les conditions en matière de sécurité, d’assurance et de


responsabilité et d’autre part d’établir une démarche méthodologique « standard » de façon à
généraliser ces pratiques.

Action 2 : Développer les chantiers « formation » dans le cadre de la rénovation de


logements sociaux (projet de type “Maison E » de l’AFPA)
 La création de chantiers écoles en s’appuyant sur des appels à candidature auprès des
organismes de formation qui contacteraient les organismes sociaux. De tels chantiers
permettraient de faire collaborer directement différents corps de métiers, de valoriser la
coopération, voire de mobiliser sur le même site plusieurs formations du secteur du
bâtiment et de l’efficacité énergétique49.

A titre d’exemple, un projet pilote a déjà été réalisé par la CAPEB du Doubs dans la
perspective d’adapter l’accès des logements à des personnes handicapés.
L’objectif était de mettre le pied à l’étrier des entreprises et de former une vingtaine de
jeunes, encadrés par des artisans expérimentés. Une telle expérience pourrait être
conduite sur le même modèle dans le domaine de l’économie d’énergie.

38
Action 3 : Intégrer au sein des chantiers relevant de la commande publique la mise
en place de démarches apprenantes

Dans la même idée, les donneurs d’ordre publics pourraient prévoir la mise en place d’équipes
d’assistance à la maîtrise d’œuvre afin de :

 Mettre en place des formations – sur site ou itinérantes – à l’attention conjointe des
architectes, entrepreneurs et fournisseurs de matériaux en début de chantier sur les
points clés (étanchéité à l’air de l’enveloppe, isolation, inertie thermique…).

 D’organiser des formations sur les précautions à prendre pour la mise en œuvre
correcte de l’isolation et de l’étanchéité à l’air ou de l’installation des équipements à
l’attention des professionnels de l’exécution, avec un accompagnement sur le chantier
lors de la première mise en œuvre.

 Mettre en place des formations multi-métiers pour certaines activités telle que
l’installation de panneaux solaires (couvreurs, électriciens, chauffagistes).

Action 4 : Faciliter le repérage des possibilités de stages au sein des entreprises


locales qui interviennent dans le champ de l’efficacité énergétique
Il pourrait être envisagé de mettre à en place une rubrique stages sur le site du Pôle énergie50
permettant à des entreprises volontaires de préciser leur champ d’intervention dans le champ de
l’efficacité énergétique ainsi que des propositions de stage.
Ces entreprises pourraient être référencées comme « Entreprise apprenante »… après avoir formé un
ou deux tuteurs ou « maîtres d’apprentissage » (formation dans le domaine technique et pédagogique
qui pourrait être financée par le Fonds de la branche et/ou par le Conseil Régional).

50 Voir à ce sujet PROJET-CLE N°5 : Création d’un espace collaboratif virtuel (chapitre suivant)

39
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1. Intégrer au sein des filières des modules complémentaires visant la
maîtrise de savoir faire spécifique à l’efficacité énergétique
NB : Ces actions s’inscrivent parallèlement à la démarche de concertation conduite par la Région à
l’automne 2008 visant à identifier les besoins d’évolution de la carte de l’offre de formation initiale
2009-2014.

Contenus des modules complémentaires :


Compte tenu la croissance d’activité envisagée dans le domaine de l’installation des équipements
techniques et l’isolation (et notamment l’isolation par l’extérieur) dans les années à venir, il s’agirait de
renforcer plus spécifiquement la formation visant les compétences complémentaires requises par ces
activités.
ils concernent donc prioritairement :
 Les techniques de construction ou d'enveloppe pour les formations des profils du gros œuvre
 L’installation des équipements techniques liés aux énergies renouvelables qui sollicite des
compétences jusqu’alors détenues par des professionnels de corps d’état différents. Cette
convergence de compétences concerne particulièrement la formation de trois profils : les
électriciens, les couvreurs et les installeurs thermiques
 Les techniques d’isolation pour les profils du gros œuvre et de la finition

Modalités de formation à privilégier :


Les nouveaux thèmes de formation à développer pour chaque profil de métier pourraient être intégrés
dans le cadre :
 Des projets pédagogiques et les modules pratiques organisés par les formateurs dans le cadre
des formations
 Des stages en alternance ou des périodes d’apprentissage

Action 1 : Dans le domaine de l’utilisation d’éco-matériaux

Les thèmes de formation pourraient porter sur :


 Les techniques de construction en briques monumur et la réalisation de joints minces (maçons)
 La construction en chanvre (maçons, constructeurs chanvre).
 L’utilisation de mélanges matériaux/bois (charpentier, maçons).

40
Action 2 : Dans le domaine de l’installation d’équipements

1. Dans le champ « solaire thermique » en intégrant un module pratique à l’installation de


chauffe-eau solaire au sein des filières « couverture » et « installation thermique ». (niveau
CAP)

Dans cette perspective, l’expérience conduite par l’ADEME en partenariat avec la Région Picardie
et Rectorat de l'Académie d'Amiens pourrait être étudiée 51) . (Mise en place d’un module pratique
d’une quinzaine d’heures portant sur l’installation d’un chauffe-eau solaire individuel)

Le déploiement d’un tel programme nécessiterait l’équipement pédagogique adéquat (toits


pédagogiques, équipements de manipulation..) et la formation des formateurs des filières.

Les contenus de ce module pourrait porter, à titre indicatif :


 Sur la constitution technique d'un chauffe eau solaire, la mise en service et la
maintenance pour les installateurs thermiques
 Sur le montage d’un capteur solaire sur toiture

2. Dans le champ « photovoltaïque » au sein des filières « couverture » et «ouvrages


« électriques». (niveau CAP)

3. Dans le domaine de l’analyse des besoins énergétiques et la conception d’offre globale de


solutions en intégrant un module pratique sur la maîtrise des outils de diagnostic (Bilan
thermique et étude thermographique à infrarouge des bâtiments) (niveau BAC PRO)

Action 3 : dans le domaine de l’isolation au sein des cursus des métiers du gros
œuvre et de l’enveloppe (« couvreurs, constructeurs bois ») et des ouvertures
(menuisiers extérieurs) et de l’aménagement/finition (peintres, plaquistes…)

Dans cette perspective, deux scénarios pourraient être envisagés :

 A court terme : intégrer des modules pratiques spécifiques au sein des cursus de formation des
métiers concernés.

 À moyen terme : étudier la possibilité de créer une mention complémentaire spécifique,


orientée sur l’isolation (notamment par l’extérieur)

En effet, certains interlocuteurs prédisent que la forte accentuation de cette activité pourrait
conduire à la spécialisation progressive de certains profils sur cette activité (notamment dans le
domaine de la finition)

Cette mention complémentaire pourrait par exemple, être envisagée sous la forme d’une Formation
complémentaire d’initiative locale52 accessible à la suite d’un titre de formation initiale.

51 la Délégation régionale de l'ADEME Picardie, en partenariat avec, la Région et le Rectorat de l'Académie d'Amiens, a lancé en 2006 un
dispositif de formation afin d'intégrer au programme scolaire l'installation de chauffe-eau solaires individuels (CESI) pour les jeunes
préparant un diplôme de " chauffagiste " ainsi que les jeunes en formation "couverture".
52 L’objectif d’une formation complémentaire d’initiative locale vise à acquérir une spécialisation correspondant davantage aux

caractéristiques locales de l'emploi en donnant aux jeunes, titulaires d'un diplôme professionnel, une compétence complémentaire ou une

41
2. Poursuivre la réflexion sur l’évolution de l’offre de formation
universitaire destinées à des profils d’encadrement et de « coordination
énergétique » (gestion et conduite du projet sur le terrain)
Plusieurs scénarios envisageables pour la mise en place d’une offre de bac +3 ont été évoqués :

1. Réaménager la licence pro existante « Conducteur de travaux en maison individuelle » en


intégrant des modules spécifiques et en créant un nouvel intitulé.
(Du point de vue des professionnels et organismes de formation consultés, l’aménagement de cette
licence impliquerait d’élargir le champ couvert, l’intitulé portant aujourd'hui uniquement sur le segment
« Maison individuelle »)

2. Créer un Diplôme Universitaire transformable ensuite en Licence professionnelle.

Cette option présente l’avantage d’une relative souplesse dans la mise en place du dispositif (en termes
de calendrier de création, de contenus..)

Elle permet d’envisager l’expérimentation selon l’évolution des besoins et les priorités envisagées par
l’Université :
 Soit d’une offre constituée d’un socle de compétences communes en matière de management
et gestion de projet associées à plusieurs spécialités53 parmi lesquelles : rénovation
énergétique des bâtiments, conduite de travaux en Construction bois, conduite de chantiers
performants et durables en bâtiment…
 Soit d’une offre constituée de plusieurs licences distinguant différents champs de spécialisation

Cette réflexion est à poursuivre de façon plus concertée en s’appuyant sur la mise en place d’un groupe
de travail élargi piloté par l’Université et en tenant compte :
 Des besoins exprimés par les professionnels, notamment en matière de management
d’entreprise54 (création et reprise d’entreprise)
 D’identifier les niches de métiers et donc de répondre à un besoin validé par les professionnels
(les besoins en effectifs concernés par les différentes spécialités ne seraient pas
nécessairement très élevés)

double compétence afin de faciliter son insertion dans l’emploi. Elle dure de trois à neuf mois. Les modalités d'organisation et de
déroulement de la formation, notamment la durée des périodes d'alternance (les périodes en entreprises, service ou administration,
peuvent atteindre les deux tiers au maximum de la durée totale de la formation).

53 Il s’agirait d’identifier un coeur de compétences suffisamment fédérateur entre les différents avant-projets portés actuellement par les

différents organismes de formation ( en matière de Management, droit ; organisation et gestion de projet, démarche QHSE par exemple )
et les spécialités selon les besoins.
54 Selon les professionnels, les profils formés devraient être en mesure d’acquérir des compétences en matière de gestion d’entreprise

suffisantes pour développer ou reprendre à terme une entreprise.

42
3. Favoriser les stages à l’étranger et les échanges de bonnes pratiques
dans le domaine de l’efficacité énergétique
Action 1 : Favoriser la réalisation de stages à finalité professionnelle au sein
d’entreprises extra régionales ou à l’étranger oeuvrant dans le champ de
l’efficacité énergétique - notamment en Suisse et en Allemagne

Le critère « efficacité énergétique » pourrait ainsi être privilégié dans l’utilisation des dispositifs d’aide à
la mobilité existants55, entre autres :
 Les bourses à la mobilité du Dispositif Dynastage
 Le programme de la plateforme d’échanges Franco-allemande (Rectorat-Région)56 - que
pourraient intégrer les organismes de formation de la filière bâtiment – qui vise à favoriser la
mobilité professionnelle internationale des élèves et apprentis et la mise en place d’outils bilingues
du bâtiment.
 Les aides au titre du « Fonds Régional d'Amélioration de la Qualité de l'Apprentissage » visant à
développer la mobilité internationale des apprentis, à l’instar du programme d’échanges existant
dans la filière « Couverture » entre Neuchâtel et Besançon (séjour de rencontre pendant 8 jours
pour 12 élèves apprentis couvreurs).
 Le programme d’échange européen Leonardo da Vinci accessible aux lycéens et aux apprentis57.

Il a été pointé par ailleurs que la difficulté dans ces programmes d’échanges concerne la recherche de
partenaires et le niveau d’autonomie de l’élève. Il s’agirait alors de cibler les publics concernés (à partir
du niveau BAC PRO par exemple).

Dans la même manière, d’autres pistes pourraient également être explorées par le biais de jumelages :

 Entre lycées ou avec des établissements spécialisés sur les thèmes du bâtiment et des énergies
performantes qui faciliteraient la mise en relation des étudiants français avec des professionnels
hors de la France.

 Entre chambres des métiers et leurs homologues en Allemagne ou en Suisse. Ces jumelages
pourraient prendre appui sur les villes avec lesquelles les grandes communes franc-comtoises sont
jumelées et sur le territoire desquelles, il existe des acteurs et des réalisations remarquables (y
compris en regardant du côté de l’Angleterre, de l’Italie, etc).

À ce titre, les coordonnées de personnes concernées par les questions de formation des professionnels
dans le domaine de l’efficacité énergétique en Suisse sont indiquées dans la partie Annexe de ce
rapport.

55 Des objectifs en nombre de places « stage en entreprise outre Rhin » pour les BacPro et les étudiants en licence professionnelle
pourraient être fixés par les financeurs régionaux
56 en Franche-Comté, l’allemand ayant conservé une place correcte dans les choix effectués par les lycéens, on peut imaginer que la

langue ne sera pas un frein pour certains jeunes motivés par une expérience outre-Rhin.
57 Ce dispositif est également accessible aux formateurs et aux salariés en formation

43
Action 2 : Faciliter la participation à des chantiers internationaux de jeunes dans
des pays européens ou en développement liés à l’habitat durable :
Des actions pourraient être mis en œuvre avec la collaboration des organismes tels que, le CIDJ, des
mouvements d’éducation populaire, des associations pour les échanges internationaux… :
 Chantiers participatifs pour la construction d’éco-lotissement,
 Participation à des chantiers d’électrification de villages africains
 Auto construction de capteurs solaires pour équiper des écoles.

44
DDeess m meessuurreess ppoouurr aaddaapptteerr ll’’ooffffrree ddee ffoorrm maattiioonn ccoonnttiinnuuee
ddeessttiinnééee àà ttoouuss lleess pprrooffeessssiioonnnneellss ddee ll’’aaccttee ddee ccoonnssttrruuiirree
1. Renforcer la sensibilisation des professionnels et les échanges de
pratiques dans le domaine de l’efficacité énergétique
Actions 1 : Développer l’organisation d’actions d’information sur les évolutions du
marché de l’efficacité énergétique à destination des professionnels (sessions
courtes de proximité, salon professionnel spécifique)

Contenus
Ces actions pourraient notamment porter sur :
 La réglementation existante, ses perspectives d’évolution et son impact concret sur les pratiques
des professionnels (impact de l’approche globale, l’instauration du contrôle étanchéité à l’air a
posteriori par exemple..)
 Les perspectives de marché liées à l’amélioration énergétique dans le secteur du bâtiment (dans le
domaine de l’isolation et des équipements techniques)
 Les éco-matériaux (bois, chanvre, matériaux d’isolation naturels…)

Modalités de mise en oeuvre

- Ces actions pourraient être envisagées dans le cadre d’une programmation annuelle de demi-
journées ou des soirées d’information techniques organisées au niveau local dans le cadre d’un
partenariat entre le Pôle énergie et les branches professionnelles.
- Au-delà, d’autres manifestations de plus grande ampleur pourraient relayer ces actions de
sensibilisation de proximité, comme par exemple, l’organisation d’un salon professionnel annuel
traitant spécifiquement de la question de l’efficacité énergétique, composées de courtes
conférences animées par des experts associés à des témoignages et des ateliers traitant de
problématiques ciblées rencontrées par les professionnels.
- L’organisation d’un tel salon pourrait être envisagé à un niveau interrégional « Grand Est » de
manière conjointe avec les régions Alsace et Bourgogne (organisation «tournante »).58

L’organisation ou la coordination de ce type de manifestations pourrait être confiée au Pôle énergie.

Ces actions s’inscrivent naturellement dans un plan de sensibilisation plus global pour
accompagner le développement de l’offre de formation dans le domaine de l’efficacité énergétique.
(Voir à ce sujet ci dessous, « coordonner un plan de communication d’envergure auprès des
professionnels »).

58Une telle organisation permettrait de disposer d’un événement fédérateur de référence pour le « Grand Est » tel le Salon Minergie
organisé à Berne en Suisse.

45
Action 2 : Coordonner un plan de sensibilisation d’envergure auprès des
professionnels - et plus particulièrement des artisans et des PME

Objectif : mobiliser l’ensemble des acteurs institutionnels de façon commune et ordonnée autour de la
programmation d’un véritable plan de sensibilisation, intégrant divers médias et « moments ».

Contenus : traiter de la performance énergétique, de la réglementation thermique des bâtiments


existants, mais aussi des perspectives du marché lié à la rénovation énergétique pour les habitations
individuelles ou encore des bonnes pratiques des entreprises locales

Modalités de mise en oeuvre :

- Privilégier un ancrage local en s’appuyant sur un partenariat impliquant toutes les structures
institutionnelles maillant le territoire : organisations professionnelles du bâtiment, services de l’Etat,
communauté de communes, le réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat et des Chambres
de commerce et d’industrie.

- Faire appel à de multiples formes de communication (colloques, soirées d’information, salons, envoi
de CD-ROM ou de DVD, …) de façon régulière et programmée.

Action 3 : Renforcer l’organisation de journées techniques pour les professionnels


sur des chantiers réels en favorisant l’ouverture de l’accès des chantiers aux
professionnels.59

Objectif : Permettre aux professionnels de découvrir les nouvelles pratiques, nouvelles techniques,
nouveaux matériaux sur les chantiers, au moment de leur mise en œuvre et non après réception du
bâtiment (tous les aspects techniques et à valeur pédagogique sont alors cachés par la finition du
bâtiment).

Contenus et modalités de mise en oeuvre


 Des groupes de dix artisans sont accueillis sur site pour voir et comprendre les techniques et
règles de pose au moment où les tranchées sont ouvertes, les gaines en cours de pose.
Exemple de thème de journée technique : le puits canadien, provençal ou franc-comtois
 Un support technique leur est présenté pour expliquer le dimensionnement de l’installation, les
choix techniques ainsi que l’illustration par d’autres réalisations.
 Un programme de journées techniques pourrait être mis en place avec l’appui du Pôle énergie
et de ses partenaires professionnelles (CAPEB, FFB, ADIB notamment).
 L’organisation et l’animation de ces journées techniques pourraient être assurées par des
organismes tels que l’AFPA, le GRETA, l’AJENA, …
 Cette ouverture pourrait constituer un critère discriminant dans le choix d’attribution des appels
d’offres.

59 La Région Franche-Comté compte de nombreuses réalisations performantes et des chantiers à haute qualité environnementale et
énergétique, conduits, notamment, par la Région et l’ADEME ou des collectivités territoriales

46
Conditions de mise en oeuvre

Il conviendrait préalablement de définir :


 Les conditions concrètes de l’organisation de telles journées (cadre juridique,
consignes, concertation avec les entreprises œuvrant sur le chantier,
 Les contenus pédagogiques adaptés
 Les requis en termes de promotion et de logistique (information, déplacement,
financement, …).

Action 4 : Étendre l’organisation de visites de chantiers exemplaires en favoriser


les échanges avec des professionnels à l’étranger dans les pays limitrophes
(Allemagne,Suisse)
L’organisation de visites de sites et de chantiers limitrophes60 (Suisse, Allemagne) entre les
professionnels des différents pays pourrait être piloté par le Pôle énergie en association avec d’autres
organismes étrangers.

A cette fin, des collaborations avec des organisations professionnelles locales pourraient être établies
(par exemple avec la Fédération Fribourgeoise des Entrepreneurs située à Fribourg en Suisse
romande, qui regroupe 2500 entrepreneurs).

Action 5 : Développer les espaces d’échanges et de mutualisation des pratiques


des professionnels

Objectif : Faciliter la mise en place de partenariats et la mutualisation des pratiques

Contenus et modalités de mise en oeuvre :

Plusieurs pistes pourraient être envisagées :

 Accompagner la mise en place d’une « cellule d’entreprises régionales » pluridisciplinaire61,


regroupant de manière volontaire des entrepreneurs, des artisans, des architectes et des
bureaux d’études. Cette « cellule » aurait vocation à organiser des rencontres d’échanges
régulières – par exemple trois fois par an – afin d’échanger sur les difficultés rencontrées par les
uns et les autres, l’évolution du marché, des techniques et des matériaux. En synergie avec les
initiatives des professionnels, le Pôle énergie pourrait appuyer la mise en place et la valorisation de
ce « cluster » en valorisant, par exemple, les productions produites.

 Favoriser les «espace de rencontres d’affaires » visant à faciliter la mise en place de


partenariats. Ces espaces pourraient être organisés de manière systématique lors des rencontres
professionnelles regroupant les différentes filières. Elles pourraient s’organiser sous la forme de
speed dating, sur le modèle de la démarche initiée dans la filière Bois par l’ADIB (interprofession
de la filière forêt-bois de Franche-Comté)62

60 Il existe par exemple des chantiers de bâtiments passifs en Suisse romande, proches de la zone frontalière.
61 Sur le modèle de la cellule d’entreprises » isolation/ventilation » créée au sein de la FFB
62 Organisée sous forme de rencontres individuelles à la manière d’un « speed-dating » professionnel, cette formule a permis aux
professionnels de se rencontrer par séquences de 15 minutes, en un même lieu. Chaque participant a pu ainsi avoir une dizaine de
contacts différents

47
Action 6 : Intégrer des exigences liées à l’animation d’équipe dans la conduite des
projets de construction ou de rénovation des bâtiments publics (critères de choix,
appui à maîtrise d’œuvre…)

Objectifs et mise en oeuvre

La planification de réunions entre les différents corps de métiers avant le commencement du chantier,
pendant et à la fin du chantier63, pourrait être renforcée.

Ces temps collectifs permettraient :


 En amont du chantier, de partager au sein de l’ensemble des corps de métier les
modalités de déroulement du chantier et les méthodes de travail à privilégier. 64
 Tout au long du chantier, de développer la compréhension réciproque des champs
d’intervention et des contraintes des métiers, de créer de « l’intelligence collective »
dans la résolution des problèmes rencontrés concernant différents corps de métier.
 À la fin du chantier, d’organiser un « debriefing » pédagogique (retour d’expérience
sur les problèmes rencontrés, questionnement, solutions trouvées…).

Certaines collectivités locales cherchent à généraliser ce type de fonctionnement en proposant la mise


à disposition d’un pôle d’animation des équipes de construction retenues pour la réalisation d’ouvrages
publics. Ainsi, la communauté d’agglomérations de Rennes a récemment lancé un appel à projet
d’appui à maîtrise d’œuvre à l’attention d’autres maîtres d’ouvrage publics locaux.

2. Développer de nouveaux modules courts pour les professionnels du


bâtiment de façon complémentaire au dispositif FEEBAT
De façon prioritaire, pour tous les profils
 Créer offre spécifique sur la réalisation de bilans thermiques et les outils de diagnostic de
performance énergétique.

 Intégrer un module complémentaire « bâtiment basse consommation » au cycle FEEBAT.


(Un appel à participation pour un tel module devrait être prochainement lancé au niveau national ;
ce module pourrait être disponible à partir de janvier 2010)

 Intégrer un module « conseil et commercialisation » au sein des formations techniques


courtes (dédiées à l’installation d’équipements liés aux énergies renouvelables ou l’isolation
par exemple65)

63 Certains interlocuteurs ont émis quelques réserves quant à la faisabilité d’organiser des « debriefings » en fin de chantier compte tenu
les tensions qui peuvent présider à la fin de chantier
64 De nombreux interlocuteurs on rappelé les phase de préparation de chantier souvent « bâclées ».
65Certains fournisseurs qui développent des offres de formation intègrent déjà ce type de séquence ; Cet aménagement
contribuerait également à une plus grande attractivité de l’offre de formation.

48
Cette séquence viserait à mieux comprendre et analyser la demande des clients et savoir faire la
promotion des prestations liées à l’efficacité énergétique. A titre indicatif, le module pourrait aborder
les thèmes suivants :
- « Savoir conduire un entretien pour saisir les besoins réels du client »
- « Savoir reformuler et présenter des solutions pertinentes, de façon pédagogique »
- « Élaborer un devis66, calculer prix de revient et marge »

Pour les autres profils

 Pour les professionnels de l’isolation, créer une offre spécifique dans le domaine de :
- L’isolation par l’extérieur
- L’isolation intérieure performante
- L’utilisation de matériaux naturels et d’enduits 67

 Pour les profils électriciens dans le domaine de la maîtrise de l’électricité (éclairage,


domotique, compteurs intelligents)
 Pour les profils « équipements techniques » dans le domaine l’installation de la ventilation
performante
 Pour les profils technico-commerciaux mais aussi des artisans (Maçons, plaquistes
charpentiers, menuisiers, poseurs de revêtements, plombiers, maîtres d’ouvrage, économistes,
constructeurs…) dans le domaine de la vente d’éco-matériaux (dont le chanvre) et de
solutions énergétiques

Cette offre pourrait permettre de :


 Savoir réaliser une analyse comparative des matériaux
 Savoir identifier les acteurs en présence
 Connaître le marché des éco-matériaux
 Être capable d’adapter ses choix en fonction du projet global de construction ou de
rénovation
 Mobiliser les matériaux locaux renouvelables disponibles et déterminer leur impact
sanitaire
 Maîtriser l’argumentation prix/produit face au client

Il pourrait être étudié, à terme, la possibilité de créer une offre de formation longue spécifique68
pour des profils spécialisés dans la vente des produits éco-durable (une autre option pourrait
consister à aménager une spécialité dans l’offre de formation initiale des technico-commerciaux au
niveau BTS)

66 Présentant éventuellement plusieurs options


67 Le second œuvre est en majorité concerné par ce type de formations.
68 Voir à ce sujet, le chapitre le répertoire de l’offre de formation nationale

49
3. Développer une offre de formation spécifique visant à renforcer
l’approche globale « bâtiment-énergie » chez les profils impliqués dans
la préfiguration, la conception et la mise en oeuvre des projets
Dans le cadre d’une approche globale du bâtiment du point de vue énergétique, l’acquisition d’une
double compétence « bâtiment » et « énergie » peut être requise à différents niveaux d’expertise et à
différentes séquences du projet de rénovation ou de construction (préfiguration, conception, mise en
oeuvre lors de la conduite du chantier).

Les profils les plus concernés par le renforcement de cette double compétence sont :
- Les ingénieurs et les techniciens de la fonction publique
- Les conseillers énergétiques (privés au sein des bureaux d'études ou ceux au sein des
Espaces Info Energies)
- Les profils de maîtrise d'oeuvre au niveau de la conception et de la conduite des travaux

Action : 1 Développer une offre de formation courte pour les profils liés à la
« préfiguration » du projet

Pour les ingénieurs et les techniciens de la fonction publique, sur les thèmes suivants :
- L’aménagement durable et conception d’éco-quartiers
- Les techniques de diagnostic, contrôle et évaluation énergétique des bâtiments à rénover
- La conception et pilotage d’un projet Bâtiment Basse Consommation

Pour les profils « conseiller énergétique » en matière d’audit et de diagnostic (bureaux d'études,
cabinets d’ingénieurs…) sur les thèmes suivants :
- La préparation et le déroulement de la phase de diagnostic en amont des travaux
- L’utilisation et la maîtrise d’un outil–sur le modèle d’OREBAT- qui permettrait, d’envisager
des scenarii, de préconiser des pistes globales et d’établir une estimation chiffrable pour la
rénovation énergétique.

Pour les conseillers des Espaces Info Energies en matière de rénovation et d’approche globale.

Une action dans ce sens est actuellement initiée au sein du réseau des Espaces info Energies. Elle
vise également à améliorer la mise en relation des particuliers avec les professionnels

50
Action 2 : Envisager l’organisation ponctuelle d’un cursus de formation continue
conséquent69 destinés aux professionnels de maîtrise d’œuvre (architectes et
professionnels des bureaux d'études)

Objectif : mettre en place un cursus « conséquent » qui permette de détenir les ressources « experts »
par la formation des professionnels locaux.
Ce dispositif ponctuel pourrait être organisé de façon à permettre aux professionnels de poursuivre
parallèlement leur activité professionnelle en s’appuyant sur une organisation modulaire et un rythme
« souple » (par exemple, un jour par semaine).

Il pourrait être organisé en s’appuyant à la fois sur des ressources techniques et pédagogiques locales
mais aussi interrégionales (dans le cadre d’un partenariat avec l’INSA situé à Strasbourg, par
exemple).
Ce dispositif pourrait proposer un tronc commun sur les champs de compétences « générique » (HQE,
labels BBC…) et des parcours distincts portant sur les compétences à renforcer ou développer plus
spécifiquement :

Contenus pour les bureaux d’étude70


- Connaître et maîtriser les techniques d’analyse des matériaux d’éco-construction (masse,
caractéristiques thermiques, RDM)
- Maîtriser les nouvelles techniques « énergies renouvelables » : solaire/PV, puits canadien,
géothermie, dalles actives, émetteurs de chauffage en inertie /basse température…
- Maîtriser les techniques de diagnostic élevé, simulation thermique-dynamique et étude
d’infiltrométrie des bâtiments notamment et les logiciels d’étude thermique.
- Maîtriser les techniques d’études multi-énergies.
- Connaître et maîtriser les techniques dans le domaine de la régulation / domotique, du comptage
- …

Contenus pour les architectes71 , a minima :


- Connaître les principes régissant le comportement technique d’un bâtiment.
- Connaître les bases fondamentales nécessaires à la compréhension des études thermiques et à la
collaboration avec des thermiciens (bureaux d'études).
- Connaître les caractéristiques thermiques des matériaux afin d’effectuer les choix de matériaux les
plus pertinents.
- Savoir repérer les compétences qui lui manquent et savoir identifier où il doit les chercher.
- Connaître et savoir mettre en œuvre les méthodes de l’architecture bioclimatique

69 Ces profils ont indiqué une appétence plus forte pour les cursus longs.
70 Par le biais des entretiens conduits et de l’enquête, nous avons pu identifié plusieurs champs de compétences à détenir
ou développer par les professionnels des bureaux d’études ; cette liste n’est pas exhaustive et reste indicative
71 Sans devenir pour autant un spécialiste « thermicien »,

51
Action 3 : Créer un module court pour les professionnels de la maîtrise d'oeuvre
sur l’organisation, la gestion et la conduite pratique d’opérations efficientes en
matière d’ efficacité énergétique

Les publics visés : Les professionnels spécialisés dans la conception architecturale, les études
techniques ou encore l’économie de la construction

Les objectifs visés : renforcer les compétences en matière d’organisation et de pilotage d’une
opération de chantier visant l’efficacité énergétique

Les contenus à aborder : Cette offre pourrait s’articuler autour des trois thèmes suivants :

- «La gestion de la relation avec la maîtrise d’ouvrage »

- « La conception et le pilotage d’une opération efficiente du point de vue énergétique»

- « La conduite pratique d’un chantier efficace du point de vue énergétique». Cette offre pourrait
couvrir les contenus suivants :
 La préparation et organisation des chantiers BBC
 L’appréhension « terrain » des interfaces clés et des problèmes récurrents rencontrés
dans la conception de bâtiments « Basse énergie » et les intervenants concernés (au
niveau des fenêtres, au niveau de l’interface ossature/dalle…)

Ces actions de formation pourraient par ailleurs être intégré au sein d’un cursus plus long (cf.action
précédente)

52
DDeess m meessuurreess ppoouurr pprroom moouuvvooiirr lleess m mééttiieerrss eett llaa ffoorrm
maattiioonn ddaannss
llee ddoom
maaiinnee ddee ll’’eeffffiiccaacciittéé éénneerrggééttiiqquuee

1. Favoriser l’accès aux dispositifs de formation par une offre de


formation dans le domaine de l’efficacité énergétique plus lisible et
mieux relayée
Action 1 : Formaliser un annuaire spécifique présentant le recensement le plus
complet possible des formations en Franche-Comté - longues et courtes - sous
l’angle de l’éco-construction, la maîtrise de l'énergie et l’efficacité énergétique72
Objectifs : formaliser un annuaire pour valoriser les publics et les objectifs visés par les actions de
formation de l’offre existante

Structuration de la présentation de l’offre :

- Privilégier une présentation des actions de formation axée sur les compétences opérationnelles
visées plutôt que sur les contenus thématiques (par exemple en recourant à des intitulés se
référents à des verbes actifs associés à des « savoir faire »)

- Structurer l’information sur l’offre de formation continue en permettant aux professionnels et élèves
et apprentis de se projeter dans une représentation de parcours

La présentation de l’offre pourrait permettre par exemple d’opérer une distinction entre :

1. Le secteur concerné, à titre indicatif :


 ECO-CONCEPTION : maison passive, habitat bioclimatique, bâtiment économe en
énergies, HQE et labels, etc.
 CONSTRUCTION et REHABILITATION: Gros oeuvre (monomur, ossature bois)
Second oeuvre (isolation par l’intérieur/ l’extérieur, enduits chaux…)
 FLUIDES ET ENERGIES : eau, ventilation, chauffage en EnR, géothermie,
électricité…)

2. Le niveau de formation visé sur un même thème de formation : sensibilisation,


approfondissement ou expertise.

3. Le secteur d’activité concerné le cas échéant (rénovation ou construction neuve, marché


résidentiel ou non-résidentiel)

72Cet annuaire pourra être constitué en partie sur la base des annuaires existants (annuaire des formations initiales sous statut scolaire
ou par apprentissage – source Efigip ) et les données recueillies au cours de cette étude.

53
Contenus :
- Indications sur la durée, les débouchés métiers
- Nombre de places offertes
- Coût ou les financements mobilisables
- Coordonnées des organismes de formation porteurs.

Modalités d’actualisation

Cet annuaire serait être mis à disposition en ligne sur le site du Pôle énergie, actualisé à partir des
déclarations des organismes de formation eux-mêmes et relayé par l’ensemble des acteurs concernés,
et notamment les organismes prescripteurs (OPCA, ANPE, APEC…). Ce annuaire pourrait également
être valorisé dans le cadre du nouveau programme régional Effilogis.

Action 2 : Organiser une diffusion régulière et commune de la programmation


semestrielle des offres de formation continue proposées dans la région, tous
organismes confondus

Cette diffusion pourrait être organisée par le Pôle énergie avec l’appui des OPCA et des branches
professionnelles. Il pourra être envisagé de renforcer la personnalisation de la communication de l’offre
de formation par la constitution de fichiers « clients » permettant des actions de promotion ciblées
selon les publics.

Action 3 : Favoriser une promotion des dispositifs de formation existants en


l’associant dans la mesure du possible à des témoignages ou des portraits de
professionnels.

Il pourrait s’agir par exemple :

- D’intégrer dans les supports institutionnels de promotion des « éco constructions »


réalisées dans la région une présentation des formations suivies par les professionnels
impliqués dans ces chantiers ou de réaliser des portraits vidéos de professionnels ou de
jeunes ayant suivi une formation pour les sites web du Pôle énergie.

- D’associer à la présentation de l’offre de formation en ligne des tests de connaissances


sous forme de quizz interactifs (sur les sites Web du Pôle énergie ou des organismes
relayant l’information sur l’offre de formation).

54
2. Développer des leviers de valorisation de la formation dans le
domaine de l’efficacité énergétique auprès des donneurs d’ordre et des
professionnels

Action 1 : Mettre en place des systèmes de valorisation des entreprises qui font
l’effort de s’adapter aux nouvelles évolutions par la formation.

Il pourrait s’agir, par exemple, d’inciter les maîtres d’ouvrage publics - les mieux placés, aujourd'hui,
pour réaliser des opérations exemplaires et pousser les opérateurs à acquérir les techniques liées à la
maîtrise de l’énergie - à inclure systématiquement des critères liées à la qualification des opérateurs en
matière d’efficacité énergétique dans leurs critères d’attribution des marchés.

À titre indicatif, ces critères pourraient être :

 Les références en matière de formations suivies.

 Une liste minimum de références des chantiers effectués


par exemple sur les deux dernières années

 La référence « Entreprise apprenante »

 …

Action 2 : S’appuyer sur la mise en place du Pôle énergie pour organiser une
communication fédérée des actions d’animation, de « sensibilisation » et de
promotion destinées au grand public, jusque-là disjointes.

Par exemple, la programmation des visites de chantiers exemplaires ou des habitats performants
proposées les différentes associations et les Espaces Infos énergies pourraient faire l’objet d’un
affichage commun sur le futur site en ligne du Pôle énergie.

Action 3 : Créer un espace de consultation à distance à destination des


professionnels

Les professionnels déjà investis dans l’efficacité énergétique trouve toujours le moyen d’obtenir une
réponse à leur questionnement (Branches professionnelles, Associations spécialisées, experts, …). Le
développement escompté du nombre d’acteurs mérite d’envisager un système moins « confidentiel ».

Le réseau Internet offre une gamme de médias tout à fait appropriée aux besoins que soulèvent notre
étude (Blogs, plate-forme de questions-réponses par mise en relation des professionnels et de
techniciens experts, mise à disposition d’informations sur tout domaine, valorisation de réalisations,
mise en ligne de supports d’EAD, …).

55
L’organisation de tels espaces pourra notamment être envisagé au sein du site Internet du Pôle
énergie. 73
Son animation pourra s’appuyer à la fois sur l’équipe du Pôle énergie et sur un réseau d’experts
mobilisable pour répondre aux questions les plus pointues (enseignants et formateurs, architectes et
bureaux d’étude, consultants, …).

3. Faciliter l’orientation et l’information sur les métiers en lien avec


l’efficacité énergétique

Action 1 : Adapter les outils de découverte et de promotion des métiers du


bâtiment à destination des jeunes - notamment au niveau collège - en valorisant
davantage la dimension efficacité énergétique (Artisans messagers, Coulisses du bâtiment,
« Découverte professionnels 3èmes », « Connaître les métiers du BTP »…)

Les modalités de mise en oeuvre :

Il s’agirait notamment d’intégrer dans leur déroulement une approche concrète de l’efficacité
énergétique par :

 La visite de chantiers exemplaires, de maisons « intelligentes ».

 L’organisation de témoignages (de personnel issu des entreprises, des jeunes).

 La mise à disposition pour les élèves de collège de matériel didactique (par exemple des maquettes
pédagogiques de maison à caractère environnement à construire). Ces maquettes pourraient faire
l’objet d’un projet pédagogique pour les élèves de lycées du bâtiment.74

Action 2 : Adapter les outils et les opérations de communication à destination du


corps enseignant en s’appuyant sur les inspecteurs pédagogiques régionaux

Les modalités de mise en oeuvre :

 L’actualisation du kit pédagogique destiné aux professeurs de technologie qui intègrent désormais
dans leur enseignement une séquence sur le secteur du bâtiment. Ce support pourrait être
complété par support transversal dédié aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie
dans le bâtiment.

 La mise à disposition du module de sensibilisation (voir ci-dessus, Volet 2).

 La mise en place d’actions de sensibilisation à destination des professeurs principaux et des


professeurs de technologie des collèges.

73 Le plan de mise en oeuvre du Pôle Energie prévoit l’organisation d’un espace de ce type.
74 Un projet similaire pourrait être conduit pour les élèves des sections d'enseignement général et préprofessionnel adapté (SEGPA qui ont
intégré dans leur programmes la découverte des métiers du bâtiment.

56
Action 3 : Valoriser davantage les actions associant les professionnels et les
enseignants lors de projets pédagogiques liés à l’efficacité énergétique (par exemple
par la remise d’un trophée annuel sur le modèle de « Talent Franche-Comté Energie »)

Action 4 : Valoriser les métiers de l’efficacité énergétique auprès des organismes


prescripteurs (Pôle Emploi, Missions locales, APEC…)

Le « ROME » est en réactualisation, mais sans attendre, une collaboration avec les organismes
prescripteurs - et plus particulièrement la Direction Régionale du Pôle Emploi - pourrait être engagée
afin d’établir des outils comme par exemple des référentiels permettant aux conseillers d’orienter
certains demandeurs d’emploi, vers des métiers du bâtiments « en évolution », à partir de l ‘offre
existante en formation initiale ou en continue.

Des outils facilitant l’orientation des jeunes pourraient également être mis à disposition d’organismes
comme le centre d'information et d'orientation, les espaces jeunes…

DDeess m meessuurreess ppoouurr rreennffoorrcceerr lleess éécchhaannggeess eett llaa ccoooorrddiinnaattiioonn


eennttrree lleess aacctteeuurrss ddee llaa pprrooffeessssiioonn eett ddee llaa ffoorrm
maattiioonn ddaannss llee
ddoommaaiinnee ddee ll’’eeffffiiccaacciittéé éénneerrggééttiiqquuee
1. Faciliter le déploiement de l’offre de formation en créant un groupe de
travail opérationnel « formation » permanent sous l’égide du Pôle
énergie,
Objectifs : optimiser la mise en place des initiatives de formation et l’adaptation de l’offre dans le
domaine de l’efficacité énergétique

Contenus et modalités de mise en oeuvre


Ce groupe « opérationnel » pourrait être organisé sur le modèle des ateliers conduits dans le cadre de
cette étude et jouerait le rôle de « fil rouge » permettant de traiter de façon collégiale un certain nombre
de projets susceptibles d’impliquer des collaborations entre organismes de formation et
entreprises telles que :

- L’adaptation de l’offre de formation dans le champ de l’efficacité énergétique.

- La mise en place de chantiers « formation ».

- L’utilisation mutualisé des plateformes pédagogiques entre les stagiaires de formation initiale et
continue.

- L’organisation d’interventions de professionnels au sein des cursus de formation (organisation


de témoignages, mise à disposition et expérimentation de matériaux BBC avec les
professionnels…).

- La mise en place de voyages d’étude, la participation à des évènements professionnels tels


que « Bâtimat »

57
Ce groupe serait composé des représentants des organismes de formation initiale et continue, des
professionnels et de la Région

Ce groupe se réunirait de manière périodique - environ 3 fois par an – et pourrait être piloté soit par un
secrétariat « tournant » entre les organismes de formation et les représentants professionnels, soit
directement par le Pôle énergie.

Une programmation pourrait être établie annuellement, précisant les actions à venir, les moyens à
engager et les échéances. Elle serait ensuite actualisée et enrichie au fil de l’année.

Le suivi des différents projets serait relayé par des « référents » désignés au sein de chaque partie
impliquée.

2. Développer des espaces d’échanges et de mutualisation entre


professionnels et formateurs
Action 1 : Organiser des rencontres plus régulières entre les représentants des
professionnels et organismes de formation institutionnels

Les participants aux ateliers de travail ont collectivement pointé le besoin concret de se rencontrer plus
fréquemment. Des représentants d’organismes de formation pourraient par exemple participer plus
systématiquement aux réunions techniques des Unions professionnelles des fédérations
professionnelles liées à la formation.

Ces rencontres pourraient s’organiser alternativement au sein des organismes de formation et des
représentations des professionnels.

Action 2 : Développer des espaces de mutualisation des pratiques de veille et de


connaissance

Pour y parvenir, il pourrait être envisagé :

 L’organisation de courtes réunions thématiques sous l’égide du Pôle énergie (programmation


de quatre réunions par an sur des thématiques précises, avec témoignages, démonstrations,
puis « cocktail-échanges », remise de prix…).

 La mise en place d’un espace « forum » sur le site du Pôle énergie permettant aux
bénéficiaires d’alimenter le contenu des ressources mis à disposition.

 L’organisation de sessions de partage des retours d’expériences issues des chantiers


exemplaires avec les organismes de formation (mise en oeuvre de techniques innovantes,
catalogue des détails constructifs clé, des difficultés rencontrées et solutions …).

Actions 3 : Mettre à disposition un outil collaboratif en ligne


Un site collaboratif Web –qui pourrait être hébergé par le Pôle énergie - permettrait d’appuyer les
collaborations entre les différents acteurs et le suivi des projets, en présentant l’avantage d’être
accessible à tout le monde, sans contrainte géographique.

58
Cependant, il convient de rappeler qu’un tel outil ne garantit pas l’existence de collaboration entre les
acteurs et qu’il requiert un effort d’animation et d’actualisation important afin d’éviter tout risque
d’essoufflement dans le temps.

59
Chapitre 3
Projets opérationnels et fiche-outils

11.. LLaa ddeessccrriippttiioonn ddee 55 pprroojjeettss ooppéérraattiioonnnneellss ccllééss,, iiddeennttiiffiiééss ddaannss


llee ccaaddrree ddeess aatteelliieerrss ddee ttrraavvaaiill ddee llaa ttrrooiissiièèmmee pphhaassee ddee cceettttee
ééttuuddee
PROJET-CLE N°1 : Elaboration d’un module de sensibilisation commun
(formation initiale)
PROJET-CLE N°2 : Mise en place de projets pédagogiques communs
entre filières de métiers et/ou organismes de formation
PROJET-CLE N°3 : Projet de développement de la plateforme
technologique pédagogique
PROJET-CLE N° 4 : Création d’un espace de concertation « Formation »
réunissant les organismes de formation institutionnels, les
professionnels et la Région
PROJET-CLE N°5 : Création d’un espace collaboratif virtuel

60
Rappel Axe 1 : Diffuser une culture de l’efficacité énergétique

PROJET-CLE N° 1 : Projet de création d’un module de sensibilisation « Développement Durable


/Efficacité énergétique » en formation initiale
Objectif visé : Mettre à disposition des enseignant un module « clé en main » à adapter selon les
niveaux de formation et les cursus
Publics concernés : élèves/apprentis des cursus de formation initiale du CAP et BTS
Des extensions peuvent être envisagés à d’autres publics
Contenus indicatifs :
- Un contenu « socle « de culture générale présentant les enjeux liés au développement durable
et l’énergie à différentes échelles (transport, bâtiment, éco-quartier..)
- Un contenu « approfondi» les notions de qualité environnementale et de performance
énergétique du bâtiment du point de vue global (santé et confort thermique, gestion des
déchets, choix et traçabilité des produits, contraintes de l’étanchéité à l’air, qualité de l’isolation
de l’enveloppe et outils de mesure…)
- Un contenu « spécifique métiers » : incidences clés de l’exigence de la performance
énergétique sur le métier (techniques, matériaux, méthodes d’exécution ou de conception…)
Mise en œuvre du projet :
• Établissement d’un cahier des charges du module par une équipe projet (enseignants détachés
spécialisés.et représentants professionnels du bâtiment et architectes ) : contenus selon niveau,
durée , modalités pédagogiques…
- Élaboration d’une première version du module démonstratif
- Prise en main et phase expérimentale auprès d’enseignants (formation)
- Phase de test auprès des élèves et identification des ajustements à apporter
- Formalisation du module « clé en main »

Acteurs concernés
- La Branche (FFB, CAPEB) l’Ordre des architectes, les bureaux d’études, ADEME
- Le Rectorat
- Les organismes de formation (LP, CFA l’Université)
- Le Pôle énergie /Région

Conditions de mise en œuvre /points de vigilance


1. Le module devra être évolutif et articulé à une activité de veille technologique.
(organismes de formation, Pôle énergie, )

Valorisations envisagées :
• Le développement d’un module en FOAD qui impliquerait une mobilisation de ressources en
ingénierie pédagogique et en infographie en partenariat avec des financeurs (Région par
exemple)
• La mise à disposition du module sur une plateforme collaborative ouverte à tous les
organismes de formation régionaux (Pôle énergie )
• Le module pourra faire l’objet d’une certification symbolique délivrée par le professeur,
organisée conjointement avec les professionnels (remise de prix par exemple)

61
Rappel Axe 2 : Accompagner le décloisonnement et le développement de coopération entre les métiers

PROJET-CLE N° 2 : Mise en place de projets pédagogiques pratiques communs ( mini-


chantiers) à différentes filières au sein des cursus de formation initiale

Objectifs :
• Favoriser la collaboration et la mutualisation entre les établissements
• Professionnaliser les jeunes en les faisant travailler en équipe sur un projet (ossature bois,
panneaux solaires, chauffage thermique…)

Exemple de types de projets identifiés :

- Montage de mini-maisons pédagogiques ou de maisons- modèles d’efficacité


énergétique démontables par les établissements, réparties sur les différents
départements
Modalités de mise en oeuvre
- Préfiguration du projet (filières et niveaux de formation concernés, dimensionnement des
projets ) : groupe de travail organisme de formation /rectorat /Région/ branche professionnelle
- Élaboration d’un cahier des charges de mini-maisons type « BBC »
- Appel à projet à destination des organismes de formation
- Réalisation des éléments par les élèves des différents établissements selon spécialités (BAC
PRO ou CFA bâtiment, assistant d’architecte..)
- Montage et assemblage des maisons en collaboration avec les équipes pédagogiques

Rythme : programmation annuelle ou pluri annuelle


Acteurs concernés :
- Organismes de formation (CFA, lycées professionnels et AFPA)
- Professionnels (bâtiment , architecte)
- Rectorat / IEN (coordination)
Conditions de mise en oeuvre / points de vigilance identifiés
- Associer des architectes liés à la Région en amont du dispositif (élaboration de l’appel d’offre)
et contrôle/ suivi du projet
- Les maisons-modèles pourraient illustrer 4 ou 5 types de construction avec des solutions
architecturales différentes (selon l’environnement et les besoins)
- Réalisation sur sites externes

Valorisations envisagées :
- Ce type de projet pour faire l’objectif d’une valorisation évènementielle (concours) en
partenariat avec la branche professionnelle
- Ce type de projet pourrait par exemple être organisé pour les SEGPA (en train de réformer
leur contenu d’enseignement d’orienter les formations techniques sur les métiers du bâtiment
(bois, charpente, ENR, BBC..)
- Organisation de parcours de maisons pédagogiques « BBC » en Franche-Comté accessible
au public

Exemple à capitaliser dans la filière génie mécanique : projet de fabrication d’un moteur
sterling à partir des éléments réalisés par les différents lycées professionnels.

62
Rappel Axe 6 : Développer les moyens matériels de démonstration et de formation en encourageant leur
mutualisation

PROJET-CLE N° 3 : Projet de développement de la plateforme technologique pédagogique

Objectif : Définir les nouveaux équipements pédagogiques nécessaires à court-moyen


terme au sein du territoire
Modalités de mise en œuvre
- Étape 1 : Effectuer un état des lieux de l’existant (cartographie des équipements, de leur
disponibilité et des ressources humaines, identification des « bassins » de mutualisation…)
- Étape 2 : Recenser les besoins de nouvelles technologies en concertation avec les
professionnels, les établissements et les financeurs
- Etape 3 : Etudier les différentes options (systèmes didactisés, systèmes mobiles, partenariats)
- Étape 4 : Etablir des cahiers des charges après évaluation des différentes options
- Etape 5 : Formaliser le plan de développement de l’équipement régional et effectuer les
arbitrages
Acteurs concernés
- Les chefs des travaux en charge d’effectuer l’état des lieux et le recensement des besoins (LP,
CFA, centre AFPA et GRETA) et les Inspecteurs de l’Education Nationale
- Branches professionnelles (UCF,FFB,CAPEB) et des Unions des métiers locales
(recensement de l’existant et préconisations sur les matériaux utilisés)
- Laboratoires de recherche et écoles d’ingénieurs sur les nouveaux matériaux à venir (exemple
cellules PV)
- Le CCCA BTP (préconisations et validation des équipements retenus)
Conditions de mise de œuvre /points de vigilance
- Assurer un effort de veille et d’actualisation régulière des équipements par une entité
régionale à déterminer (pôle énergie ; réseau CCCA BTP, CRIC BTP…)
- Étudier les avantages et les inconvénients d’harmoniser le matériel non-déplaçable des
établissements afin de faciliter la mutualisation des outils pédagogiques et professeurs.
- Étudier les principes de fonctionnement à établir entre les organismes de formation
(accès formation initiale et continue..)
- Veiller à un équilibre de l’offre technologique pédagogique sur le territoire entre le Nord
et le Sud Franche Comté

Financements mobilisables
- Le programme de financement de plateformes pédagogiques soutenu par l’ADEME75
- Le programme pluriannuel d’investissements dans les lycées /CFA du Conseil Régional
- Les financements du Rectorat et du CCCA BTP
Expérience à capitaliser : nomadisation du matériel pratiquée par l’AFPI de LYON

75 L’ADEME est en train de lancer un appel à projet pour l’équipement des plateformes pédagogiques des
régions pour les technologies suivantes : performance énergétique des paroi opaques (niveau BBC ou passif),
renouvellement d’air (ventilation dont puits climatiques, VMC double-flux, etc.), éclairage, bois énergie (appareils
indépendants et chauffage central à eau chaude), solaire thermique / photovoltaïque, pompes à chaleur

63
Rappel Axe 9 : Assurer l’actualisation et l’optimisation du déploiement de l’offre de formation

PROJET-CLE N°4 : Création d’un espace collaboratif commun (site Web Pole énergie)

Objectif : Mutualiser l’ensemble des informations relatives au champ Formation /efficacité


énergétique

Contenus indicatifs de l’espace collaboratif

- Un annuaire d’experts professionnelles pour des interventions ciblées,


- Un annuaire de fournisseurs de matériels spécialisés
- Un annuaire des organismes de formation et formateurs (FI et FC en région et dans les
régions voisines), formateurs « experts »
- Une bibliothèque de documents : une base documentaire (Sources d’informations portant sur
le DD, BBC, Habitat durable: pratiques, systèmes proposés, nouveaux produits, sites
ressources,)
- Des ressources pédagogiques : exercices, cours, outils développés par les formateurs des
différents établissements et organismes de formation (par exemple, les résultats
expérimentaux issus des productions des équipements détenus par les établissements)
- Éléments de veille technologique et réglementaires
- Éléments d’actualité du secteur et des entreprises de la région
- Agenda des événements et actions du Pôle énergie ainsi que les principaux évènements du
secteur.
- Un espace Forum : communauté d'échanges sur des sujets spécifiques.

Acteurs concernés
- Pole énergie : portage ( mise en place et animation)
- Bénéficiaires - contributeurs : formateurs, professionnels, professeurs
- Composition indicative du groupe de travail avec un référent par structure qui fera redescendre
et remonter les informations : LP, CFA, GRETA, APFA, ADEME, FFB, CAPEB, ordre des
Architectes, entreprises, IEN DAET Rectorat, Région +Pôle énergie

Conditions de mise en œuvre /points de vigilance identifiés


- Organiser un accès à l’espace collaboratif selon un degré d’ouverture plus ou moins élevé
selon les publics (jeunes, formateurs, professionnels, professeurs, organisme de formation,
entreprise, institution…)
- Organiser une validation des éléments du site par des référents (modération)
- Animation régulière / système d’alerte

Exemples : expérience AFPA TOULOUSE à capitaliser

64
Rappel Axe 9 : Assurer l’actualisation et l’optimisation du déploiement de l’offre de formation

PROJET-CLE N°5 : Création d’un espace de concertation « Formation » réunissant les


organismes de formation institutionnels (FI et FC) les professionnels et la Région

Objectif : Renforcer la coordination Formation /Professionnels dans le domaine de la


formation « efficacité énergétique »

Contenus indicatifs du rôle du groupe de travail « fil rouge »

- Partager des informations en amont sur les différents projets programmés par chacun

- Garantir une meilleure adéquation entre les propositions de projets et besoins des différents publics
(salariés, chefs d’entreprise, élèves et étudiants)
a. Dans l’ingénierie des projets à mettre en œuvre (partage des besoins recensés par les
différents professionnels , identification des articulations souhaitables, …)
b. Dans les ajustements à apporter aux formations (plus grande réactivité)

- Faciliter la mise en oeuvre concrète des projets (mutualisation des réseaux et des moyens…)

Projets susceptibles d’être traités

- L’utilisation des équipements pédagogiques (stagiaires de formation initiale et continue)


- L’adaptation de l’offre de formation dans le champ de l’efficacité énergétique
- La mise en place de chantiers « formation »
- L’organisation d’interventions des professionnels au sein des cursus de formation
- Organisation de projets pédagogiques communs

Modalités de fonctionnement
- Réunion périodique (environ 3 fois par an)
- Pilotage par secrétariat tournant « professionnel » / « organisme de formation » ou par le Pôle
énergie.
- Suivi des projets par des « référents » désignés au sein de chaque structure
- Programmation précisant les actions à venir et les moyens à engager, actualisé et enrichie au fil de
l’année

Acteurs concernés
- Pole énergie : portage ( mise en place et animation) et appui technique du service
« Organisation des formations » (COT BTP)
- Bénéficiaires - contributeurs : formateurs, professionnels, professeurs
- Composition indicative du groupe de travail avec un référent par structure qui fera redescendre
et remonter les informations : LP, CFA, GRETA, APFA, ADEME, FFB, CAPEB, ordre des
Architectes, entreprises, IEN DAET/Rectorat, Région/Pôle énergie

65
22.. FFIICCHHEESS O
OUUTTIILLSS «« AAppppuuii àà ll’’iinnggéénniieerriiee ddee ffoorrm
maattiioonn »»

A. Les besoins de compétences spécifiques et/ou prioritaires par


grande famille professionnelle
B. Les besoins en formation par filière de formation

 Les besoins en compétences communs à tous les profils, liées au « socle » de


compétences de la « culture de l’efficacité énergétique »

 Les besoins en compétences identifiées par famille professionnelle et par filière de


formation longue susceptible d’être concernée

66
A. Les besoins de compétences spécifiques et/ou prioritaires par
grande famille professionnelle

Parmi les besoins de compétences, certaines compétences apparaissent plus déterminantes ou


prioritaires selon la famille d’activité des professionnels. Elles sont récapitulées dans les pages
suivantes pour :
- la maîtrise d’œuvre,
- les professionnels du gros œuvre et de l’enveloppe,
- les professionnels de l’équipement technique,
- les professionnels de la menuiserie et de l’aménagement et finition,

Les tableaux synthétiques présentés dans les pages suivantes récapitulent les compétences pour
lesquelles les professionnels consultés dans le cadre de l’enquête quantitative, expriment :

- Des besoins « prioritaires » de compétences - en noir – c’est-à-dire ceux qui ont été cités dans une
part relativement plus importante par les professionnels concernés (volume) ; ils sont susceptibles
de requérir un effort plus important en termes de développement de compétences.

- Des besoins « spécifiques » de compétences - en bleu - c’est-à-dire ceux qui ont été cités
relativement plus fréquemment par les professionnels concernés (nature) ; ils renvoient à des
demandes en compétences parfois moins importantes en volume, mais de nature toutefois
déterminante dans l’adaptation des pratiques des professionnels aux exigences de l’efficacité
énergétique.

- Des besoins « spécifiques » et « prioritaires » de compétences - en vert - c’est-à-dire ceux qui, à la


fois, ont été cités relativement plus fréquemment par les professionnels concernés et dans une part
relativement plus importante (nature et volume)

67
Les compétences à développer spécifiques et/ou « prioritaires » selon les entreprises de maîtrise d'oeuvre
Professionnels concernés : architectes, bureaux d’études (ingénieurs, chargés d’étude techniques)

NB : Les compétences « prioritaires » -indiquées en noir – sont les compétences qui ont été citées dans une part relativement plus importante par les professionnels concernés (besoin important)
Les compétences « spécifiques » - indiquées en bleu - sont les compétences qui ont été citées relativement plus fréquemment par les professionnels concernées (besoin spécifique)

Domaine de
Architectes Bureaux d'études
compétences
- Connaissance de la réglementation thermique et des labels de
performances énergétiques
- Connaissance des labels de performances énergétiques /Appels d’offre BBC
Compétences - Approche globale du bâtiment
- Approche globale du bâtiment
fondamentales - Évaluation des besoins énergétiques et choix des équipements
- Techniques et formalisation de dossiers
performants
- Gestion de projet
- Démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)
- Construction et Rénovation BBC-Effinergie ou plus
Conception et - Choix et association des systèmes constructifs, des composants et - Démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)
fonctionnement des matériaux - Construction et Rénovation BBC-Effinergie ou plus
global du bâtiment - Étanchéité à l'air et isolation - Choix et association des systèmes constructifs, des composants et des matériaux
- Gestion fine du confort thermique (inertie, confort hiver/été, …)
- Traitement de l'air et production de chaleur
- Construction « Bois » / « Paille »/ « Chanvre »
- Utilisation des matériaux isolants naturels végétaux
Techniques de
- Techniques d'isolation par l'extérieur
construction, - Construction « Bois » / « Paille »/ « Chanvre »
- Traitement des ponts thermiques (nez de dalles et refends,
d'isolation ou - Intégration de capteurs solaires
rupteurs de ponts)
d'enveloppe
- Construction à isolation répartie comme les briques monomur
- Protections solaires vitrages très isolants
Compétences liées - Installation de capteurs photovoltaïques /solaires thermiques - Installation de capteurs géothermiques profonds/ capteurs photovoltaïques/
aux équipements PAC géothermique /aérothermique - Installation de chaudières au bois
techniques - Installation VMC performantes - Régulation, domotique, comptage
Diagnostic/Etude - Étude thermographique infrarouge des bâtiments - Test d'infiltrométrie des bâtiments
thermique - Bilan thermique / Test d’infiltrométrie - Simulation thermique dynamique /Étude thermographique infrarouge des bâtiments

68
Les compétences à développer spécifiques et/ou « prioritaires » selon les entreprises de gros œuvre et de l’enveloppe
Professionnels concernés : Maçons, constructeurs en béton armé, Charpentiers, Couvreurs, constructeurs bois étanchéité, bardage

NB : Les compétences « prioritaires » -indiquées en noir – sont les compétences qui ont été citées dans une part relativement plus importante par les professionnels concernés (besoin important)
Les compétences « spécifiques » - indiquées en bleu - sont les compétences qui ont été citées relativement plus fréquemment par les professionnels concernées (besoin spécifique)

Domaine de compétences Gros œuvre et enveloppe


- Connaissance de la réglementation thermique et des labels de performances énergétiques
- Approche globale du bâtiment
Compétences fondamentales - Techniques et formalisation de dossiers (financements mobilisables, gestion administrative)
- Réponse aux appels d'offre publics
- Promotion, marketing, commercial
- Compréhension thermique globale (échanges thermiques, déperditions, bilans...)
Conception et fonctionnement
global du bâtiment - Choix et association des systèmes constructifs, des composants et des matériaux
- Étanchéité à l'air et isolation
- Techniques de pose et d'intégration de capteurs solaires
- Construction « Bois » / « Chanvre »
Techniques de construction, - Techniques de pose de protections solaires
d'isolation ou d'enveloppe
- Traitement des ponts thermiques (nez de dalles et refends, rupteurs de ponts)
- Construction à isolation répartie comme les briques monomur
- Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, )

Compétences liées aux - Installation de capteurs photovoltaïques / solaires thermiques


équipements techniques
- Installation d'émetteurs efficaces de chaleur

Diagnostic/Etude thermique - Bilan thermique

69
Les compétences à développer spécifiques et/ou « prioritaires » selon les entreprises de l’équipement technique
Professionnels concernés : électriciens, plombiers, chauffagistes
NB : Les compétences « prioritaires » -indiquées en noir – sont les compétences qui ont été citées dans une part relativement plus importante par les professionnels concernés (besoin important)
Les compétences « spécifiques » - indiquées en bleu - sont les compétences qui ont été citées relativement plus fréquemment par les professionnels concernées (besoin spécifique)

Domaine de compétences Equipement technique


- Connaissance de la réglementation thermique et des labels énergétiques
- Évaluation des besoins énergétiques et choix des équipements performants
- Dimensionnement des équipements énergétiques
Compétences fondamentales
- Conception d'offre globale de solutions combinant différents équipements
- Calculs économiques des solutions, élaboration de devis
- Promotion, marketing, commercial

- Traitement de l'air et production de chaleur


Conception et fonctionnement
global du bâtiment - Conseil sur la réduction des consommations d'électricité
- Compréhension thermique globale et gestion fine du confort thermique

Techniques de construction,
d'isolation ou d'enveloppe - Techniques de pose et d'intégration de capteurs solaires

- Installation de capteurs photovoltaïques/solaires


- Installation de pompes à chaleur géothermique /aérothermique
- Installation VMC performantes
Compétences liées aux
équipements techniques - Installation d'émetteurs efficaces de chaleur
- Maintenance d'équipements techniques ENR/MDE
- Régulation, domotique, comptage
- Installation chaudière au bois/à condensation
- Bilan thermique
Diagnostic/Etude thermique
- Étude thermographique à infrarouge des bâtiments

70
Les compétences à développer spécifiques et/ou « prioritaires » selon les entreprises menuiserie
Professionnels concernés : Menuisiers (extérieur)
NB : Les compétences « prioritaires » -indiquées en noir – sont les compétences qui ont été citées dans une part relativement plus importante par les professionnels concernés (besoin important)
Les compétences « spécifiques » - indiquées en bleu - sont les compétences qui ont été citées relativement plus fréquemment par les professionnels concernées (besoin spécifique)

Domaine de
Menuiserie
compétences
Compétences - Connaissance de la réglementation thermique
fondamentales - Promotion, marketing, commercial
- Gestion fine du confort thermique (inertie, confort hiver/été, …)
Conception et - Conseil sur la réduction des consommations d'électricité
fonctionnement global
- Étanchéité à l'air et isolation
du bâtiment
- Démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)

Techniques de - Techniques de pose de vitrages très isolants


construction, d'isolation - Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, )
ou d'enveloppe - Utilisation des matériaux isolants naturels végétaux
Diagnostic/Etude
- Diagnostic de performance énergétique (DPE)
thermique

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Les compétences à développer spécifiques et/ou « prioritaires » selon les professionnels de l’aménagement et finition
Professionnels concernés : Peintres, Plaquistes /Facadiers Plâtriers/ Poseurs en isolation thermique et acoustique
NB : Les compétences « prioritaires » -indiquées en noir – sont les compétences qui ont été citées dans une part relativement plus importante par les professionnels concernés (besoin important)
Les compétences « spécifiques » - indiquées en bleu - sont les compétences qui ont été citées relativement plus fréquemment par les professionnels concernées (besoin spécifique)

Domaine de
Aménagement et finition
compétences
- Connaissance de la réglementation thermique et des labels de performances énergétiques
Compétences
- Calculs économiques des solutions, élaboration de devis
fondamentales
- Gestion de projet
Conception et
fonctionnement - Démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)
global du - Compréhension thermique globale (échanges thermiques, déperditions, bilans...)
bâtiment - Étanchéité à l'air et isolation
Techniques de - Utilisation des matériaux isolants naturels végétaux
construction, - Techniques d'isolation par l'extérieur
d'isolation ou
d'enveloppe - Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, )

Diagnostic/Etude - Bilan thermique


thermique - Diagnostic de performance énergétique (DPE

72
2. Les besoins en formation par filière de formation

Les besoins en formation communs à tous les profils, liées au « socle » de compétences de la « culture de l’efficacité
énergétique »

Professionnels
Besoins de compétences
concernés
Compétences « culture efficacité énergétique »

Maîtrise des contraintes environnementales (gestion des déchets, approvisionnement, choix et traçabilité des produits)
Connaissance de la réglementation thermique et des labels de performance énergétique
L’approche globale du bâtiment du point de vue énergétique
- Connaître l’articulation des 3 dimensions (architecture bio-climatique, équipement énergétique, techniques de Tous les
construction et de l’enveloppe) professionnels (maîtrise
- Connaître les contraintes de l’étanchéité à l’air, la qualité de l’isolation de l’enveloppe d'oeuvre et bâtiment)
- Savoir positionner son champ d’intervention au sein de la démarche globale avec les différents professionnels
Connaissance ou maîtrise des outils de mesure de diagnostic (Diagnostic de performance énergétique (DPE), Bilan thermique,
Test de contrôle à l’étanchéité à l’air)
Tous les professionnels
Savoir mettre en œuvre » les normes réglementaires (gestes d’exécution)
de l’exécution du
Savoir prendre en compte les contraintes de l’étanchéité à l’air, la qualité de l’isolation de l’enveloppe dans les gestes d’exécution bâtiment

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Compétences commerciales
Profils maîtrise
Réponses aux appels d’offre publics et appels d’offre BBC-Effinergie d'oeuvre et gros œuvre
Élaboration de stratégies commerciales dans le cadre d’une activité en réseau ou en mode projet (AO en partenariat par exemple)
Calculs économiques des solutions et élaboration de devis appliqués aux opérations « efficacité énergétique » (coûts liées aux
technologies ENR, calcul du retour sur investissement en matière d’économie d’énergie, raisonnement en termes de coût global -
intégration des coûts d’exploitation, de maintenance-)
Compétences « Conseil et prescription » Tous les
- Savoir formuler des préconisations pertinentes en fonction des caractéristiques du logement des clients professionnels (maîtrise
- Savoir apporter les éléments d’information utiles à la compréhension du choix des matériaux et des produits en d'oeuvre et bâtiment)
fonction de l’isolation souhaitée, de l’orientation du bâti
- Connaître l’ordre de priorité des travaux à effectuer en matière d’isolation et de déperdition, savoir effectuer les
opérations de vérification nécessaires
- Être capable de démontrer de manière pédagogique la rentabilité en matière de dépense énergétique en valorisant
davantage le coût de revient à terme que le coût d’investissement initial.

74
Les besoins en formation identifiés par famille professionnelle et par filière de formation susceptible d’être
concernée

Famille « Gros œuvre/Enveloppe »

Profils concernés Formations


Domaine de formation à développer ou à renforcer susceptibles d’être
concernées
Etanchéité à l’air /échanges thermiques des parois Maçon/charpentier BP Maçon
Construction « Bois » / « Chanvre »/Paille Maçon BEP Techniques Gros
Traitement des ponts thermiques (nez de dalles et refends, rupteurs de ponts) Maçon Œuvre du bâtiment
Construction à isolation répartie comme les briques monomur BAC PRO Construction
Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois opaques, ) Couvreur/constructeur gros œuvre et travaux
Techniques d'isolation par l’extérieur Couvreur/constructeur bois
Techniques de pose de protections solaires Couvreur
Techniques de pose et d'intégration de capteurs photovoltaïques et solaires Couvreur CAP couvreur/BTS
(compétences en électricité) charpente couverture

75
Famille « Equipements techniques »

Métiers concernés Formations susceptibles


Domaine de formation à renforcer ou à développer
d’être concernées
Techniques de pose et d'intégration de capteurs photovoltaïques/solaires CAP Préparation et réalisation
(compétences en électricité et en couverture) d'ouvrages électriques
CAP installateur
Installation de pompes à chaleur géothermique /aérothermique
thermique/sanitaire
Installation VMC performantes BP Installations et équipements
Installation d'émetteurs efficaces de chaleur électriques
Installation chaudière au bois/à condensation / chauffe-eau solaire / appareils
en cogénération, chauffage thermodynamique… Installateurs
Conception d'offre globale de solutions combinant différents équipements d’équipements (IST)
(couplage)
Diagnostic thermique (analyse de l’isolation, du système de chauffage et de la
régulation) et Étude thermographique à infrarouge des bâtiments
Maintenance d'équipements techniques ENR/MDE / Communication entre
BAC PRO TISEC/TMSEC
différents systèmes communicants (savoir raccorder des bus pour la
communication entre systèmes, compétences en hydraulique, aéraulique et en
BTS FEE
électronique)
Régulation, domotique, comptage

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Famille « Menuiserie »
Métiers concernés Formations susceptibles d’être concernées
Domaine de formation à renforcer ou à développer

Gestion fine du confort thermique (inertie, confort hiver/été,)


Étanchéité à l'air et isolation
Techniques de pose de vitrages très isolants
Poseur Installateur Menuiseries, Fermetures et
Techniques de pose de menuiserie extérieure (panneau de
Equipements (TP)
parement + l’isolant à l’extérieur + brise soleil) Menuiserie extérieure
BP / CAP Menuisier
Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers,
parois opaques, )
Utilisation des matériaux isolants naturels végétaux (laine de
roche, laine de chanvre,cellulose etc.)

Famille « Aménagement/Finition »
Domaine de formation à renforcer ou à développer Métiers concernés Formations susceptibles d’être concernées
Compréhension thermique globale (échanges thermiques,
déperditions, bilans...)
Étanchéité à l'air et isolation Plaquiste TP Peintre en bâtiment
Utilisation des matériaux isolants naturels végétaux (laine de Façadier TP plaquiste
roche, laine de chanvre, cellulose etc.) Peintre BP Plâtrerie et plaques
Techniques d'isolation par l'extérieur BEP Peinture vitrerie revêtement
Techniques d'isolation par l'intérieur (toitures, planchers, parois
opaques, )

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