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Par MikeNovember
Les montres à quartz sont souvent mal-aimées des collectionneurs, probablement parce qu'elles sont
méconnues. Le but de ce papier est donc de mieux les faire connaître, afin de mieux les faire aimer !
Bien entendu, le choix des sujets abordés dans ce papier est purement subjectif et fortement
revendiqué par l'auteur !
En espérant que vous prendrez autant de plaisir à le lire que moi à l'écrire,
MikeNovember, Nice, France, 2010.
1) Introduction
Les « mécanismes » à la base de la mesure du temps sont souvent des oscillateurs. Si l'on excepte
les clepsydres et sabliers, basés sur un débit d'eau ou de sable que l'on recherche constants sous
l'effet de la pesanteur et des conditions d'écoulement (hauteur de chute, ajutage), la plupart des
mécanismes sont basés sur un oscillateur, dont la période d'oscillation est suffisamment stable pour
qu'on puisse l'utiliser comme base de mesure du temps :
Les montres à quartz trouvent donc logiquement leur place dans le progrès technique, la diminution
de taille de l'oscillateur s'accompagnant d'une augmentation de la fréquence d'oscillation et d'une
augmentation de la précision dans la mesure du temps.
2) Principes techniques
Le quartz est un matériau, SiO2, oxyde de silicium, très courant (le sable, par exemple). Les
cristaux de quartz monocristallins présentent, selon certaines orientations dans le cristal, des
propriétés piézo-électriques: une déformation appliquée au quartz y génère une tension électrique et
vice-versa. On utilise cette propriété pour réaliser un oscillateur à quartz, élément principal d'une
base de temps en électronique.
Un résonateur mécanique est taillé dans le cristal de quartz, dans une orientation donnée et avec une
forme donnée (par exemple un mini diapason pour les quartz des montres à quartz).
Ce résonateur vibre sur lui même, dès qu'il est relié à un circuit électronique « de charge », et, grâce
au couplage du filtre mécanique et du filtre électronique via la piézo-électricité, on obtient des
coefficients de surtension (rapport entre l'amplitude à la résonance et l'amplitude hors résonance) de
l'ordre de 50000 à 500000, ce qui fait que le quartz vibre à une fréquence quasi-pure.
En vibrant, le quartz produit des oscillations électroniques, qui sont comptées par un circuit
électronique qui s'en sert pour mesurer le temps : pour la plupart des montres à quartz, le quartz
vibre à 32768 Hz, et lorsque le circuit électronique aura compté 32768 périodes, il déduira qu'une
seconde s'est écoulée.
L1, C1et R1 sont les paramètres électriques équivalents respectivement à l'inertie, à la raideur et aux
pertes internes de l'oscillateur mécanique. C0 est la capacité de shunt, résultant du raccordement du
quartz à son circuit de charge.
1
fs
2 * * L1 * C1
1
fp
C 0 * C1
2 * * L1 *
C 0 C1
1
Q
2 * * fs * R1 * C1
1
fp
(C 0 Cv ) * C1
2 * * L1 *
C 0 Cv C1
Le branchement d'un condensateur variable aux bornes d'un oscillateur à quartz permet donc, dans
une certaine mesure, de faire varier sa fréquence de résonance, pour un réglage initial de la montre,
ou pour un réglage ultérieur en vue de compenser l'usure du quartz.
Un condensateur variable (« trimmer », en anglais) est souvent réalisé par un empilage de deux ou
plusieurs disques isolants recouverts sur leur face d'une métallisation partielle (par exemple sur un
demi-disque) ; en faisant tourner les demi-disques l'un par rapport à l'autre, les parties conductrices
qui se font face varient, provoquant une variation de la capacité du composant.
Seiko Astron :
La première montre à quartz à être commercialisée fut la Seiko Astron (réf. 35SQ), en 1969 :
Caractéristiques :
• l'aiguille des secondes bat à un battement par seconde, entraînée par un moteur pas à pas,
• diamètre extérieur du mouvement 30 mm, épaisseur 5,30 mm
• diamètre de la pile 6,10 mm
• fréquence du quartz 8192 Hz
• Précision +/- 5 s par mois, dans la plage de température +4 à +36°C,
• 8 rubis,
• circuit intégré hybride avec 76 transistors et 29 condensateurs,
Beta 21 :
La réplique suisse à la Seiko Astron fut le mouvement « Beta 21 », que l'on trouve dans plusieurs
marques de montres (IWC, Rolex, Patek Philippe...) comme dans cette Omega « Constellation
Electroquartz f 8192 Hz » :
Le mouvement Beta 21 :
Longines Ultra-Quartz :
Pensant que le circuit intégré était une technologie trop onéreuse, Longines se distingua avec son
Ultra-Quartz, qui utilisait un moteur vibrant, asservi à un oscillateur à quartz pour une plus grande
précision :
Crédit photo : electric-watches
Le mouvement de cette « Tissot Seastar » comporte un moteur pas à pas bobiné de grosse taille,
aisément reconnaissable, qui entraîne l'aiguille des secondes via une roue dentée, ainsi que son
trimmer. On retrouve des caractéristiques analogues, 7 ans plus tard, dans cette « Atronic » :
Bien que commercialisées à l'origine avec affichage analogique, les montres à quartz furent
popularisées par les montres à affichage numériques, et en premier lieu celles à Diodes Electro-
Luminescentes (DEL, en français ; LED en anglais). Je me souviens de l'attente de ma première
montre à LED, une Texas Instruments, commandée directement via une connaissance de l'usine de
Villeneuve-Loubet : j'avais dû attendre des mois avant que le prix soit abordable, et encore quelques
semaines entre la commande et la réception ! Elle était très voisine de celle-ci :
Aujourd'hui, les baby-boomers ont vieilli et recherchent des souvenirs de leur jeunesse. Leurs
moyens financiers s'étant améliorés, ils s'intéressent aux montres à LED d'époque, dont la cote
s'envole !
Accurist :
Girard-Perregaux :
Aux affichages à LED succédèrent les affichages à cristaux liquides (LCD : Liquid Crystal
Display), moins gourmands en énergie, et qui permirent un affichage permanent de l'heure.
Longines à double affichage, LED et LCD :
Les oscillateurs à quartz utilisés dans les montres sont très petits, très légers, et donc pratiquement
insensibles aux contraintes mécaniques (chocs et vibrations). En revanche, leur fréquence
d'oscillation varie notablement en fonction de la température, et c'est la première source
d'imprécision :
Les fabricants ont cherché à améliorer la précision des montres à quartz, par diverses méthodes,
mais encore aujourd'hui c'est resté un marché de niche, une vitrine technologique pour la marque, la
plupart des utilisateurs se satisfaisant de la précision des montres à quartz courantes.
Alors que les montres à quartz utilisent, pour des raisons historiques, des oscillateurs à quartz de
basse fréquence, taillés en forme de diapason, le reste de l'industrie électronique utilise des
oscillateurs à plus haute fréquence, taillés en taille dite « AT » (AT cut en anglais), qui ont comme
caractéristique principale d'avoir une courbe fréquence / température en S, présentant un plateau
autour de la température ambiante : ces oscillateurs « taille AT » sont, autour de l'ambiante,
pratiquement insensibles aux variations de température.
Les fabricants de montres ont fait quelques incursions technologiques dans ce domaine, et produit
des montres équipées de quartz haute fréquence en taille AT.
Rolex eut l'idée d'utiliser un dispositif, un condensateur, dont la variation en température était
opposée à celle du quartz, afin de pouvoir compenser l'effet de la température sur le quartz. Un tel
dispositif s'appelle un « TCXO », pour « Temperature Compensated Crystal Oscillator ».
La Rolex « Oyster Quartz Date Just » reste toujours, à ce jour (on prête à Rolex l'idée de
commercialiser une nouvelle montre à quartz) la plus précise des Rolex :
Crédit photo : Jocke
La réponse de Seiko à Rolex fut le principe des « Twin Quartz » : au lieu d'utiliser un condensateur,
Seiko imagina d'utiliser un deuxième quartz, de caractéristiques fréquence / température différentes
de celles de l'oscillateur principal.
Logo « double rayon de miel » (au lieu du « simple rayon de miel ») sur cette « King Quartz » :
Légende :
C : Credor D : Dolce GQ : Grand Quartz
KQ : King Quartz L : Lassale SQ : appellation « export » (Seiko Quartz ?)
SW : Silver Wave « 5py » se lit « précision +/- 5 s par an »
Seiko observait, pour ses modèles vendus au Japon, un « classement » en gammes, Credor >
Superior > Grand Quartz > King Quartz.
Le mouvement 9723A :
Le schéma de son circuit électronique :
Le réglage du mouvement se faisait en température (en général à 24°C, température à laquelle les
courbes des deux quartz se croisent), en utilisant une boucle ampèremétrique pour capter
l'impulsion envoyée par le circuit intégré au moteur pas à pas, et un analyseur de grande précision ;
le réglage se fait via le trimmer. En 2010 il peut être délicat de tenter de refaire un réglage : même
en disposant des équipements nécessaires, manipuler un trimmer qui n'a plus bougé depuis 30 ans
peut donner un résultat pire qu'avant réglage, les pistes conductrices des trimmers étant souvent
endommagées ou corrodées.
A noter que ce principe de thermocompensation à deux quartz fut repris des années plus tard par
ETA dans son ETA 255.561, qu'on trouve dans les Longines Conquest VHP et les chronomètres de
marine Krieger :
Les montres à quartz thermocompensées sont toujours d'actualité, mais leur technique a évolué : à
proximité du quartz on trouve 1 à plusieurs capteurs de température (en général des sondes platine,
dont la résistance varie avec la température) ; une fois cette température numérisée, le circuit intégré
va lire dans une table la valeur de la fréquence du quartz correspondant à la température mesurée.
Ces procédés sont utilisés aujourd'hui par Seiko, Citizen, et ETA (qui les commercialise
essentiellement via Breitling) :
Seiko 9F62 :
Précision +/- 10 s par an, mouvement étanche, garanti sans maintenance pendant 50 ans !
Par tri des mouvements, on peut atteindre une précision de +/- 5 s par an, comme dans cette Grand
Seiko SBGT027 :
Ce mouvement, donné pour +/- 5 secondes par an, se trouve dans les Citizen « The Citizen »
Chronomaster, comme ce modèle.
Breitling / ETA :
Enfin, toutes les montres à quartz actuelles de Breitling sont des « chronomètres certifiés », équipés
de mouvements à quartz ETA thermocompensés.
Montres à quartz radiopilotées :
En zone de couverture de l'émetteur, la montre, qui se synchronise chaque jour, ne dérive jamais de
plus d'une seconde par rapport à l'horloge de référence. Hors zone de couverture, la montre a la
précision d'une montre à quartz ordinaire (+/- 15 à +/- 30 secondes par mois).
En Europe, les premières montres radio-pilotées furent des Junghans, capables de recevoir les
signaux de l'émetteur de Manheim (au standard DCF 77) :
Junghans Mega 1 radio-pilotée :
On trouve aujourd'hui 6 émetteurs dans le monde, et les dernières Casio sont capables de se
synchroniser sur n'importe lequel de ces 6 émetteurs :
• WWVB (USA): 60 kHz,
• JJY (Japon): 40 kHz (Fukushima) / 60 kHz (Kyushu),
• MSF (UK): 60 kHz,
• DCF77 (Allemagne): 77.5kHz,
• BPC (Chine): 68.5kHz
Une des « découvertes » liées à l'emploi des montres à quartz fut la nécessite de changer
périodiquement la pile, et il fallait le faire souvent pour les premières montres à quartz ! C'était
certes moins coûteux que la révision d'une montre mécanique, mais la fin de vie d'une pile arrivait
souvent sans prévenir !
Les piles ont fait beaucoup de progrès, et les mouvements sont devenus beaucoup moins gourmands
en énergie : un mouvement analogique équipé d'une pile au Lithium peut aujourd'hui fonctionner
pendant 10 ans avec la même pile, et il dispose parfois d'un mode « économie d'énergie » (en tirant
sur la couronne, le mouvement s'arrête, et on économise 70% de l'énergie, au prix d'une remise à
l'heure lorsqu'on remettra la montre en service).
C'est le cas, par exemple, du Ronda 715 Li, mouvement simple (3 aiguilles + date), équipé d'une
pile au Lithium CR2016 :
Mais, à côté (ou dans l'attente) de ces progrès, les fabricants se sont évertués à rendre les montres
autonomes !
Comme les montres mécaniques automatiques, les Seiko Kinetic (d'abord appelées AGS,
« Automatic Generation System » en 1988) utilisent l'énergie d'une masse oscillante ; mais, au lieu
de remonter un ressort, cette masse entraîne en rotation une génératrice, qui produit de l'électricité :
L'électricité ainsi générée est alors stockée dans une « ESU » (Electric Storage Unit), qui fut
jusqu'en 2000 un condensateur, et depuis 2000 une batterie rechargeable. Cette ESU alimente la
montre à quartz qui, pour le reste, est identique à une montre à quartz « standard ».
A noter aussi des Citizen « Eco Drive Duo », avec une double source d'énergie, cinétique et solaire :
Montres à énergie thermique :
On connaît deux exemples de montres à énergie thermique, produisant un courant électrique à partir
de la différence de température entre la peau et l'air ambiant.
Bien que cette montre soit apparue 16 ans après la Bulova Thermatron, cela n'empêche pas Seiko de
la citer parmi ses « premières mondiales » :
Comme la Bulova Thermatron, elle utilise l'effet Seebeck, et son mouvement à quartz est doté d'un
calendrier perpétuel jusqu'en 2100.
La principale limitation de ces montres vient de la nécessité d'avoir une différence de température
entre l'ambiante et la température du poignet : dès que la température ambiante devient supérieure à
celle du poignet (pays chauds), l'effet Seebeck s'arrête et la montre ne se charge plus ! Bref, à
utiliser avec un bracelet serré (pour garder le contact avec le poignet), dans une pièce climatisée !
Montres à énergie solaire :
Apparues très tôt, les montres à énergie solaire (produite à partir d'un élément photovoltaïque) ont
fini par s'imposer. Elles bénéficient aujourd'hui d'une image « verte », même si le bilan écologique
n'est pas en leur faveur pour des montres simples : dans tous les cas, la durée de vie de la batterie
rechargeable au lithium ne dépasse pas celle d'une pile longue durée au lithium, mais il faut plus de
matière et d'énergie pour construire la montre (capteur photovoltaïque, circuit électronique plus
complexe).
Elles trouvent leur justification pour des montres plus complexes ou plus gourmandes en énergie
(multifonctions, rétro-éclairage, radio-pilotées...). Les leaders sont aujourd'hui Citizen, avec ses
« Eco Drive », suivi de Seiko et ses « Tough Solar », la conversion de Seiko au solaire étant tardive.
La technologie solaire est actuellement très répandue (outre les marques citées, on trouve Timex,
Suunto, Junghans...).
On sait aujourd'hui réaliser des cadrans, percés de minuscules trous, qui permettent de laisser passer
la lumière vers le capteur photovoltaïque : cela permet une plus grande créativité en matière de
cadran, et d'éviter de voir systématiquement le capteur en silicium violet / noir.
Juste pour le fun, cette montre, apparue dans les années 80, utilise l'eau pour fabriquer l'électricité
qui l'alimente ! Il suffit de mouiller l'éponge :
L'eau sert d'électrolyte, et l'électricité est produite entre deux électrodes de métaux différents,
présentant un couple électrolytique suffisant pour alimenter la montre. Bref, l'expérience de Volta
reproduite dans une montre !
6) Tendances technologiques
Seiko SpringDrive :
Avec les SpringDrive, Seiko a poursuivi une voie tracée avec les Kinetic 9T82 : dissimuler le quartz
dans une mécanique complexe, jusqu'au point de ne plus communiquer sur la présence du quartz
dans la montre !
Le terme consacré, dans la communication marketing de Seiko, est le « régulateur tri-synchro », et
le mot « quartz » est devenu tabou ! Vous pouvez toujours essayer de faire avouer à un vendeur du
Seiko Center rue Bonaparte à Paris que les SpringDrive sont des montres à quartz !
Pourtant le quartz est bien présent, entre « A » et « C » sur cette photo d'un mouvement
SpringDrive :
Le principe de fonctionnement :
• comme dans une montre automatique, une masse oscillante remonte un ressort,
• ce ressort entraîne en rotation une « glide wheel », roue mobile, qui entraîne elle-même
l'aiguille des secondes,
• en parallèle le ressort fait tourner une génératrice, comme sur les Kinetic, et cette génératrice
alimente le module électronique en énergie électrique,
• sur le module électronique, un quartz vibre à 32 kHz, ses pulsations sont mesurées par un
circuit électronique qui en déduit la valeur du temps (une seconde toutes les 32768
périodes), puis freine la roue mobile avec un frein électromagnétique et asservit la vitesse de
rotation de la roue mobile à 8 tours par seconde.
La principale réussite de Seiko a été d'avoir enfin pu se débarrasser de toute pile ou batterie
rechargeable, l'énergie étant stockée dans le ressort comprimé et non pas sous forme électrique.
Pour le reste, la SpringDrive est un mauvais hybride, ayant pris plutôt les défauts des deux
technologies, mécanique et quartz, dont elle est issue que leurs qualités :
• faible amélioration de la précision (annoncée à +/- 30 s par mois),
• maintenance périodique, comme pour les montres mécaniques : Seiko recommande une
maintenance tous les 4 à 5 ans (la masse oscillante, en frottant, génère de la poussière
métallique qui va se mettre dans les roues dentées),
• faible résistance aux chocs, comme les montres mécaniques : la roue mobile est certes moins
sensible aux chocs qu'une ancre avec son échappement, mais pour le reste on est identique à
une montre mécanique,
• et des questions sur la durée de vie : la réparabilité ne sera assurée que tant que Seiko
fournira des pièces, en particulier le « régulateur tri-synchro », et l'espoir de voir ces
montres réparables dans quelques décennies est très ténu, contrairement aux montres
mécaniques.
Néanmoins un gros succès commercial, et de fort belles montres !
A l'opposé des SpringDrive, Casio développe ce qui est la « vraie » technologie des montres à
quartz contemporaines, affranchie de tout héritage mécanique, et sa vitrine est la MRG-8100B-
1AJF « The G » :
Cette montre concentre toutes les technologies actuelles :
• mouvement à multiples moteurs pas à pas ; il y a un moteur par aiguille (ici 7 moteurs pas à
pas piézo-électriques) qui entraînent directement chacun son aiguille,
• pour la première fois, asservissement des aiguilles en boucle fermée (si une aiguille se
décale suite à un choc, un capteur optique repère l'erreur et l'aiguille est automatiquement
repositionnée),
• alimentation solaire, montre radio-pilotée,
• étanchéité 20 bars, glace saphir, « G-shock » (quartz surmoulé d'une protection caoutchouc),
boîtier et bracelet en alliage de titane trempé et traité par dépôt de nitrure de carbone en
PVD (Phase Vapor Deposition) garantissent que cette montre restera belle et fonctionnelle
longtemps !
Citizen Attesa :
Avec cette Attesa, ATD53-3012, Citizen suit la même voie que Casio avec les « MRG » :
On trouve aussi sous l'appellation Attesa, ATV53-3023, le même mouvement à affichage mixte que
celui des Skyhawk :
7) Montres à capteurs
A partir du moment où l'on dispose d'une source d'énergie électrique, il est tentant d'associer à la
montre à quartz des capteurs (de pression, de température, de cap, cardiofréquencemètre, récepteur
GPS...) qui transforment la montre et l'adaptent à la pratique de tel ou tel sport, jusqu'au moment où
la fonction « mesure du temps » n'est plus qu'une fonction comme une autre, voire ravalée au rang
de fonction secondaire !
Casio Protrek :
Les Casio Protrek incluent trois types de capteur : thermomètre, boussole, capteur de pression
utilisé en profondimètre et altimètre. Casio Protrek « Manaslu » PRX-2000YT-1JR :
Cardiofréquencemètres :
Casio PRT-1GP, premier récepteur GPS à être intégré dans une montre-bracelet (1999) :
Les montres qui suivent n'ont pas été retenues pour leurs qualité techniques, mais pour leur design,
qu'il soit représentatif d'une époque ou d'un style, qu'il soit audacieux, novateur, qu'il soit signé ou
non. C'est un grand thème de collection des montres à quartz, et des montres en général.
Lip a régulièrement fait appel à de nombreux designers ; si les modèles d'origine deviennent
progressivement introuvables, les rééditions contemporaines, à quartz, sont là pour perpétuer ces
créations.
François de Baschmakoff :
Riki Watanabe a réalisé plusieurs montres pour Alba, de style Bauhaus pour les 2 premières :
Tokima Steamhead Digirobo :
Représentative du style « Steam Punk » (elle représente une tête de conduite de vapeur sous
pression), c'est aussi une montre « Transformer » :
Dans ses Chromacron, Tian Harlan cherche à donner une « indication » de l'heure par le jeu
changeant de couleurs :
Patek fait sans doute les plus beaux mouvements à quartz et les mieux finis :
Quel dommage que ces superbes finitions soient appliquées à des mouvements à quartz ordinaires !
C'est « jeter des perles aux cochons » ! A quand de telles finitions sur des mouvements
thermocompensés ? Et pourquoi réserver la gamme quartz aux dames ?
Seiko « e-ink » :
Seiko a utilisé la technologie d'affichage « e-ink » (encre électronique), dérivée des lecteurs
portables de e-books, pour réaliser deux montres au design exceptionnel, épuisées dès leur sortie.
Crédit photo : dvice
Ces deux premières montres e-ink ont été réalisée en faible quantité, plus comme une démonstration
de savoir-faire que comme le début d'une utilisation à grande échelle de ce procédé d'affichage.
Espérons qu'il y aura une suite à ces deux « Spectrum ».
9) Montres pour « geeks »
Les « geeks » c'est un mot d'argot peu sympathique pour désigner non pas seulement des
technophiles, mais plutôt des fondus de technologies et techniques. [Vous vous doutez qu'aux divers
score-tests pour Geek sur internet j'obtiens en général des scores très élevés ;-)].
Il y a toutes sortes de montres pour geeks, les premières étant sans doute les montres mécaniques à
nombreuses complications (si les acheteurs de Patek Philippe savaient qu'ils ne sont que des
geeks... !). En plus des montres thermocompensées, des Kinetic, SpringDrive, des Thermatron /
Thermic, des montres multi-moteurs et des montres à capteurs déjà évoquées, qui rentrent toutes
dans la catégorie, voici une sélection complémentaire de quelques-unes de mes favorites.
Il y a 10 sortes de gens : ceux qui comprennent le langage binaire, et les autres. Les montres à
affichage binaire, à l'évidence, ne sont pas faites pour les gens de la 10ème catégorie !
A noter : cette montre n'est pas pour un « pur Geek », pour qui l'impression sur le cadran du poids
des bits (8/4/2/1 ou 32/16/8/4/2/1) est absolument superflue ! Il aurait juste suffi de préciser si on
est en « Big Endian » ou « Little Endian » (où se situent les bits de poids fort : à droite ou à
gauche ?)
Montres puzzle Tokyoflash :
Si la montre binaire est trop facile à lire pour vous, c'est que vous êtes mûr pour les montres-puzzle
de Tokyoflash ! Il y en a des dizaines de types, avec à chaque type une nouvelle façon « cryptique »
de lire l'heure.
Kisai Sensai :
Kisai Broke :
Negative :
Nixie Watch :
Cette montre est l'archétype de la montre pour Geek : fruit d'une étude d'ingénierie poussée,
fabriquée en petite série « dans son garage » par un allumé !
Les Nixies sont des petits tubes à filaments, qui contiennent les chiffres 0 à 9 en cascade ; lorsqu'on
allume le filament correspondant à l'un des chiffres, c'est lui qu'on lit, avec un effet de profondeur
typique des Nixies. Encore en service dans les années 80 comme afficheurs sur de nombreux
appareils de mesures, les Nixies ne sont plus fabriqués qu'en Russie, et sont devenus très
« tendance » pour la réalisation d'horloges :
10) G-Shock
Les Casio G-Shock sont apparues en 1983, sur un concept simple : une montre étanche, qui ne
craint pas les coups ! La tenue aux chocs est apportée par deux surmoulages : celui du quartz,
élément le plus fragile de la montre, et celui de la montre elle-même.
Les G-Shock ont commencé avec la DW-5000, dont le design a été repris dans toute une lignée de
modèles de plus en plus perfectionnés :
La « GW-M5600 », 6ème génération, a été depuis suivie par une 7ème génération, solaire, radio-
pilotée 6 fréquences, avec pour la première fois un fond vissé, la GW-5000B :
La lumière issue des cristaux liquides est polarisée ; lorsqu'on ajoute devant l'afficheur à cristaux
liquides un film polarisant, et suivant l'orientation de ce film, on peut obtenir un affichage classique
avec chiffres noir sur fond blanc, ou inverse avec chiffres blancs sur fond noir. Les dernières G-
Shock sont commercialisées dans les deux variantes.
Les premières générations de G-Shock sont de vrais objets cultes, et atteignent aux enchères des
prix complétement disproportionnés à leurs prix d'origine : il y a maintenant des millions de
collectionneurs de G-Shock, qui cherchent à compléter leur collection aussi bien avec les modèles
vintage qu'avec les nombreux modèles neufs mis sur le marché chaque année par Casio.
A côté de la ligne classique, des « Protrek » et des « MRG » déjà évoquées, on trouve une ligne de
G-Shock « techniques », les « Master of G », dont le nom se termine par « man ». Outre la
résistance aux chocs et l'étanchéité 20 bars, elles ont chacune une spécificité en terme de résistance
à l'environnement :
Enfin, de toutes les « Master of G », ce sont les Frogman, montres de plongée, qui sont les plus
recherchées : elles existent en de nombreuses variantes, chaque version n'est fabriquée que pendant
un temps très court, et il y a de nombreuses séries limitées. A fond vissé, dotées d'une mémoire
permettant d'enregistrer les plongées successives, on regrette seulement que Casio n'ait toujours pas
inclus de profondimètre dans ses Frogman.
La dernière version a un boîtier inox (traité « DLC » pour éviter toute allergie), elle est solaire et
radio-pilotée, son diamètre a augmenté, lui donnant une « vraie présence » au poignet :
Enfin, à côté de ces modèles techniques, les G-Shock c'est aussi pour le fun qu'on les aime, comme
cette « Hyper Colors », qui est déjà un must avec sa poupée « The Man in the Box » :
Bien que moins résistantes à l'environnement que les G-Shock, les Swatch partagent avec elles
beaucoup de points communs : apparues en 1983 ; il y en a de très nombreux modèles ; elles ont des
millions de fans, et atteignent des cotes très élevées pour les premiers modèles !
Le site « Squiggly » vend en ligne des Swatch neuves et des vintage neuves de Stock ; il sert de
mémoire des nombreux modèles et de cote officieuse. Les photos qui suivent viennent de son site.
Une des Swatch les recherchées et les plus chères, la mythique GB401 de 1983 :
C'est au milieu des années 80 que les Swatch ont connu le pic de leur succès. Non réparables (on ne
pouvait que changer la pile), peu chères, on en changeait fréquemment et facilement. Et,
l'impression colorée disparaissant avec l'usage, par frottement, on les jetait tout aussi facilement
après les avoir portées quelques temps.
Par ailleurs, les Swatch étaient (et sont toujours) victimes du « syndrome de l'ardillon baladeur », à
l'origine de nombreuses pertes.
Tout ceci explique pourquoi il est aujourd'hui très difficile de trouver des Swatch vintage en parfait
état, et pourquoi leur cote est si élevée.
12) Conclusion
J'espère avoir, dans cet article, atteint le but que je m'étais fixé : mieux faire connaître les montres à
quartz, pour mieux les faire aimer. Et les motifs de les aimer sont nombreux : leur technologie, leur
design ou leur signature, ou les trois éléments combinés !
Affranchies de l'héritage des montres mécaniques, elles ont aujourd'hui, après plus de quatre
décennies, atteint une maturité et une originalité qui leur valent leurs millions de fans et de
collectionneurs.
« Quartz (électronique) »
http://www.scribd.com/doc/13100754/Quartz
« Longines Ultra-Quartz »
http://www.electric-watches.co.uk/make/longines/ultraquartz/ultraquartz.php
« 70's watches »
http://www.70s-watches.com/
« Seiko - Citizen »
http://akiyose.com/battery-exchange/japan-watch.html
« Seiko Thermic »
http://www.roachman.com/thermic/
« G-Peopleland »
http://www.g-peopleland.com/
« Casio GA-110 F-2JA Hyper Colors – Not that there's anything wrong with that »
http://www.gmtplusnine.com/2010/04/26/casio-ga-110-f-2ja-hyper-colors-not-that-theres-
anything-wrong-with-that/
« Cote Swatch ? »
http://forumamontres.forumactif.com/forum-general-de-discussions-horlogeres-f1/cote-
swatch-t12208.htm
Sites d'information :
Bibliographie :
« History of the Modern Wristwatch », par Pieter DOENSEN, Snoeck-Ducaju & Zoon