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Les guerres de l’eau entre l’Irak la Syrie

et la Turquie

Introduction : http://www.dailymotion.com/video/xcjka8_un-projet-de-barrage-turc-tres-
cont_news.

Pendant l' Antiquité, le Moyen-Orient se nommait la Mésopotamie, connue


également sous le nom de Croissant Fertile. Cette région contenait de grandes
ressources en eau permettant un fort développement de l'agriculture et une terre
riche.
Néanmoins, les ressources en eau se sont épuisées, ce qui a conduit à
l'émergence de conflits. D'une zone de paix et de prospérité, cette région est
devenue au cour du temps, une zone de conflits, notamment avec l'apparition d'une
guerre de l'eau. La Turquie, la Syrie et l'Irak se doivent de partager l'eau
équitablement, mais leur emplacement géographique modifie le contexte.
Quel est le rôle respectif de ces trois pays dans la guerre de l'eau et quelles
réponses politiques y donnent-ils ?
Nous étudierons alors les ressources propres à ces trois pays, puis, nous
analyserons les directives de la Turquie et leurs répercussions. Enfin, nous
mettrons en lumière les tentatives d'accord mis en œuvre entre ces différents pays.

· Quelles sont les ressources en eau que partagent ces 3 pays ?

http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/developpement-durable/d/geopolitique-et-
guerre-de-leau_622/c3/221/p5/
Ces trois pays se partagent deux fleuves, L'Euphrate et le Tigre, le Tigre qui prend
sa source en amont de la Turquie puis traversent la Syrie et l'Irak. Mais avant de
décrire la situation hydrologique de ces trois pays, nous allons comprendre les
caractéristiques climatiques de cette zone du monde.
Nous pouvons observer deux grands fleuves qui traversent cette région, le Tigre et
l'Euphrate, et un ensemble de petits fleuves avec une taille plus réduite.
Les écoulements du Tigre et de l'Euphrate présentent trois grandes caractéristiques
:
- La pluie ne tombe que pendant 3 mois, en mars, avril et mai et de par l'intensité et
la brutalité des crues, ces deux fleuves sont très dangereux.
- La deuxième caractéristique est un appauvrissement de l'eau entre l'amont et
l'aval, ce qui amène à mettre en évidence la situation de dépendance de la Syrie et
l'Euphrate à l'égard de la Turquie. Cette dernière détient la main mise sur l'eau.

Un tableau résumant les différentes situations

Répartition par pays (en km et %) du Tigre et de l'Euphrate


Fleuves Turquie République arabe de Syrie Irak Iran Total
Euphrate 1,230 41% 710 24% 1,060 35% 0 0% 3,000
Tigre 400 22% 44 2% 1,418 76% 0 0% 1,862

Dossier sur la Turquie :


http://www.waternunc.com/assets/duplic1/ANK_FS_eau_en_Turquie_11_01.pdf

La Turquie a une moyenne pluviométrique de 643 mm/an et un potentiel d’eau de 509


milliards m3.
Selon les chiffres de 2001, la Turquie n’utilise que 42 milliards m3 de son potentiel de 110
milliards m3 d’eaux exploitables. L’utilisation de ces 42 milliards m3 se répartit comme
suit: 31,5 milliards m3 pour l’agriculture, 6,4 milliards m3 pour l’eau potable et 4,1
milliards m3 pour l’industrie.
La Turquie est bien pourvue en ressources en eau. Celles-ci néanmoins sont très
inégalement réparties dans le pays. Elle possède 26 bassins hydrographiques (186 Md m3
d’eau exploitable), situés pour l’essentiel dans l’Est du pays (Euphrate, Tigre...) alors que la
population, concentrée dans sa grande majorité à l’Ouest, se trouve parfois confrontée à des
pénuries d’eau. Il y a, en Turquie, 9 rivières d’une longueur supérieure à 500 km.

LE TIGRE ET L’EUPHRATE COULENT RESPECTIVEMENT EN IRAK ET EN SYRIE.


· Dossier sur la Syrie: http://www.dree.org/documents/57/62783.pdf
( si le lien vous amène vers le site de la trésorerie générale, insérez le lien sur google)

La Syrie, bien que disposant de réserves en eau évaluées à 15 milliards de m3,


dispose d’un niveau de ressources renouvelables par an et par habitant inférieur à
1000 m3, soit 947 m3. Par ailleurs, elle ne reçoit que 318 mm de précipitation en
moyenne, et 65% du territoire syrien ( le centre, le sud et l’est) reçoit moins de 200
mm de pluies.
Le niveau de dépendance extérieure est très élevé puisqu'en effet la majeure partie
de ces réserves en eau prennent leurs sources à l’étranger, l’Euphrate en Turquie
(50% des réserves), l’Oronte au Liban (20%), ou sont tirées de fleuves constituant
une frontière avec un pays voisin, le Yarmouk avec la Jordanie (seulement 2%).

Dossier sur l'Irak :

Situation géographique : Situé au Moyen-Orient, l'Irak bénéficie d'un accès au


golfe Persique et ses pays limitrophes sont l'Iran, la Turquie, la Syrie, l'Arabie
Saoudite, la Jordanie et le Koweit. La superficie totale du pays atteint 437 072
km2Les cours d'eau et les lacs couvrent 4 910 km2.

Climat
Le climat de l'Irak est principalement continental, de type semi-aride ; les régions
montagneuses du nord et du nord-est présentent un climat méditerranéen. La pluie
ne tombe pratiquement qu'en hiver, entre décembre et février, sauf dans les
montagnes où les précipitations peuvent se produire entre novembre et avril. La
pluviosité annuelle moyenne est estimée à 154 mm
Quelle est la politique de l’eau mis en œuvre par la Turquie ? En quoi
risque-t-elle de déboucher sur une guerre de l’eau ?

http://www.iris-france.org/docs/pdf/forum/2009_05_25_eaux.pdf

Pour la Turquie :

La Turquie a mis en œuvre une politique, qui vise à priver ses voisins de l'eau des
deux fleuves, par l'implantation de barrages.
Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées dans ce domaine lorsque la
Turquie a mis en œuvre un grand projet de développement, le Projet de Grande
Anatolie, désignés sous l'appellation du G.A.P.LA CAPACITÉ DE RÉSERVOIRS CONSTRUITE EN
TURQUIE EST DE 128 MDS M3 DONT 70% pour le seul bassin de l’Euphrate. Le barrage
d’Atatürk, un des plus grands barrages de pierre au monde, a une capacité de
stockage de 49 Md m3. La Turquie n’est pas, conformément aux normes
internationales, un pays riche en eau. Un pays est déclaré bien doté en eau quand
son potentiel moyen par habitant et par an atteint 10 000 m3. Avec une moyenne
de 3.690 m3 par habitant et par an, la position de la Turquie s’avère médiocre.

Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées dans ce domaine lorsque la
Turquie a mis en œuvre un grand projet de développement, le Projet de Grande
Anatolie, désignés sous l'ppelation du G.A.P..

Carte du réseau de barrage, mis en œuvre pour le contrôle de l'eau

Le barrage Atatürk, la pièce essentielle, (48 milliards de m3, soit deux dois le débit
moyen annuel du fleuve) est entré en service en 1992. Sur une superficie cultivée
de 3 000 000 hectares, 1 700 000 seront irrigués et consommeront 22 milliards de
m3 d'eau/an.
Cela consiste en la construction de 22 barrages, de 19 centrales électriques et de 2
tunnels d’irrigation pour un coût global de 32 milliards de dollars. Ceprojet s’étend
sur 10 % du territoire et concerne 9,5 % de la population.
L’espoir du gouvernement turc est la création de 3,3 millions d’emplois, une
augmentation du RNB de 12 %, et la multiplication par 4 du PNB de l’Anatolie. Une
fois le projet terminé, les 22 barrages auront la capacité de stocker 110 milliards de
mètres cubes tandis que les 19 centrales électriques absorberont entre 17 % et 34
% du débit de l’Euphrate.
S’agissant des rapports syro-turcs sur la problématique de l’eau, il faut noter le
contentieux sur l’Oronte8. La Syrie refuse de reconnaître le caractère transfrontalier
de celui-ci. De ce fait, la Syrie se considère comme un pays d’aval ’agissant de
l’Euphrate et exige la part de son eau en s’appuyant sur les accords internationaux
mais ne réclame pas cette caractéristique s’agissant de l’Oronte.

De plus, est apparu un nouvel objet de tension, celui d'un problème concernant les
hydrocarbures. La Turquie n’ayant quasiment pas d’hydrocarbures, la ressource en
eau est pour elle stratégique. En 1992, le Président Demirel déclarait : « L’eau est
une ressource naturelle de la Turquie, exactement comme les hydrocarbures pour
les pays arabes ».

Conclusion :

Ainsi, la maîtrise de l’eau au Moyen-Orient est une question stratégique. L’eau est
d’autant plus essentielle pour la Turquie qu’elle est dépourvue d’hydrocarbure. Cela
explique la complexité pour trouver un accord tripartite.

Quelles solutions pour concilier des intérêts contradictoires : l’eau est-elle un


bien public ?

http://www.iris-france.org/docs/pdf/forum/2009_05_25_eaux.pdf

Dans la théorie, l'eau est une ressource vitale pour l'Homme qui en dépend
intégralement pour assurer sa survie. Il présente deux caractéristiques :
- c'est un bien non-exclusif, un individu ne peut en être écarté du fait d'un
mécanisme marchand.
- il a une seconde propriété, celle de la non-rivalité. Aucun agent économique ne
peut nuire à son utilisation par les autres membres de la collectivité.

Dans ce cas de figure, nous nous placerons à un niveau international avec


l'opposition d'Etats.
but : Nous avons des Etats qui recherchent à s'accaparer l'eau, pour permettre
d'assurer un développement du pays et du bien-être de la population.
contraintes : les autres Etats les imitent
analyse coût-bénéfice : la construction de barrages.
conséquence : cela débouche sur une guerre de l'eau avec cette agrégation des
comportements individuels.

De plus, du fait du principe de souveraineté de l'Etat, il serait trop complexe de


résoudre chacun des intérêts particuliers. ( jeu à somme négative qui contredit
l'analyse de Smith)

Les solutions mises en œuvre pour concilier des intérêts contradictoires reposent
alors sur une coopération durable entre la Turquie, la Syrie et l’Irak.
Ils prévoient donc le développement d’un barrage de l’amitié sur l’Oronte, mais
aussi une mise en place d’un protocole pour l’irrigation, une coopération pour le
contrôle du débit de l’Oronte, un partage des informations météorologiques et de
qualité de l’eau du Tigre et de l’Euphrate ainsi qu’un programme de formation
relatif aux barrages et aux techniques d’irrigation.
Un accord bilatéral syro-irakien d'avril 1990 a vu également le jour et il prévoit une
répartition proportionnelle des eaux de l'Euphrate entre les deux pays riverains
arabes : 42% des 500 m3/s revient à la Syrie (soit 6.6 km3) et 58% à l'Irak (9km3).
Ce double protocole n'est pas un « vrai traité », mais il demeure la base de
référence dans toutes les discussions. Il faut enfin remarquer qu'il est très
incomplet puisque rien n'a été prévu pour la répartition des eaux du Tigre entre
l'Irak et la Turquie.
De plus, une fois passée par les grands barrages, l’eau perd de sa qualité
gustative, avec l’absorption du sel dans les sols traversés par les eaux. Ainsi, en
2008, les trois pays se sont donc mis d'accord pour créer un institut sur le site du
barrage Atatürk13.
La coopération entre les trois pays a également été discutée lors du 5ème Forum
Mondial de l’eau. Lors de cette rencontre, il a été décidé de poursuivre plus en
avant la coopération notamment par l’étude du plan turc.

liste de liens commentés


http://www.erudit.org/revue/ei/2006/v37/n3/014257ar.pdf : un lien pour approfondir
la situation entre ces trois pays.

http://www.strategicsinternational.com/9.pdfHYPERLINK
"http://www.strategicsinternational.com/9.pdf" : un lien très important qui donne une
vision très concrète de la situation dans cette région du monde.

http://www.strategicsinternational.com/9.pdf

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