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Pathologie Pathologie Des Structures Des Structures
Pathologie Pathologie Des Structures Des Structures
par:
M. Abdelhamid BECHEUR
Enseignant de Constructions métalliques
Maître de conférences
Université Abderrahmane Mira Bejaia.
SOMMAIRE
I. Les causes récurrentes :
— Désordres suite au phénomène de fatigue au niveau des assemblages des appuis de chemins
de roulement (rupture de boulons, fissuration au voisinage des soudures).. La cause : les
hypothèses d’action du chariot verseur données par le constructeur étaient sous-estimées de 50
% et imprécises, car n’indiquant pas le spectre de chargement (nombre de cycles et avec quelle
intensité).
Exemple :
Mieux connaitre les théories de base tels : la MEF, la RDM, la théorie de l’élasticité, de la
dynamique des structures ainsi que des règlements de calcul.
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soulevées par les utilisateurs au niveau de ces forums sont parfois très révélatrices.
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1. 5 Non-respect des hypothèses de calcul ou de modélisation
La concordance entre hypothèses de calcul et la réalité doit être la plus fidèle possible.
Ce problème est particulièrement posé au niveau des assemblages et de
l’établissement des modèles de calcul par éléments finis.
Exemples
— L’étude prévoyait une articulation au point A à la liaison entre les deux pièces (figure
3). En réalité l’assemblage, par platine d’extrémité soudée et boulonnée, était un
encastrement partiel. Etant soumis à des charges alternées (circulation d’un appareil),
les désordres apparurent très rapidement (rupture de boulons, fissuration).
Pour tenir compte des encastrements partiels éventuels dus à la réalisation des
assemblages avec les goussets, un maximum de prudence doit être observé lors de
la réduction des longueurs de flambement.
Pour que deux cornières soient considérées effectivement jumelées, il faut que le
nombre de liaisons soit suffisant et justifié, le minimum étant deux liaisons entre
deux goussets d’assemblage.
Lorsqu’ils sont très élancés, les goussets d’assemblage, doivent faire l’objet de
vérifications vis-à-vis du risque de voilement local.
• Les fermes dissymétriques : cas de l’effondrement de la toiture d’un gymnase
Les poutres à treillis de type dissymétriques par rapport à leur plan moyen, sont
soumises, en plus des efforts dus aux chargement extérieurs, à des efforts
secondaires de flexion qui se développent dans les diagonales et les montants et qui
se traduisent par des efforts supplémentaires dans certaines barres.
Exemple : Les fermes de toiture d’un gymnase étaient constituées par des fermes en
treillis sur appuis simples et supportant des pannes en leurs nœuds. Les diagonales et
les montants étaient réalisés en fers ronds mais tous les montants comprimés étaient
soudés sur une face de goussets, toutes les diagonales tendues l’étaient sur l’autre
(figure 6). Les charges appliquées provoquaient un moment secondaire proportionnel
à la distance entre les plans de centres de gravité des montants et des diagonales.
Ceci a engendré une traction supplémentaire, sans conséquence, dans les diagonales
mais aussi une compression supplémentaire dans les montants, qui ont subi le
flambement suivi de l’effondrement de la toiture.
Les joints de tronçons de poutre à treillis doivent permettre la transmission de la traction dans
les membrures inférieures tendues.
Exemple : Des fermes de toiture étaient constituées par des poutres à treillis sur deux
appuis. Elles avaient été exécutées en deux tronçons symétriques assemblés, au milieu de la
portée, par boulonnage entre deux demi montants. Cet assemblage a été calculé en
adoptant l’hypothèse d’une répartition linéaire des efforts dans les boulons (figure 10).
Or cette hypothèse de répartition linéaire des efforts était dans ce cas erronée car elle
supposait des rigidités très grandes pour les éléments de liaison.
Par ailleurs, du fait de la souplesse des montants, l’effet de levier a amplifié cet effort au droit
du boulon.
Exemple : des fermes à tirant intermédiaire étaient liées rigidement à des murs en
maçonnerie (figure 11). L’ingénieur, dans son étude, avait considéré les appuis des
fermes bloqués en déplacements horizontaux. Sous l’effet de la neige, le bâtiment
s’effondra, les poussées horizontales dues aux charges verticales étant trop importantes
pour les murs en maçonnerie non prévus pour les reprendre. Pour reprendre ces
poussées, il fallait prévoir une poutre de chainage horizontale en béton armé à
l’interface entre la ferme métallique et la maçonnerie
Figure 12 –
Pont à poutre métallique
• Grugeages
Figure 13 – Grugeage
1.6.3 Les Poteaux
• Longueurs de flambement
Les longueurs de flambement des poteaux doivent être évaluées avec rigueur, et ce, dans ses
deux plans principaux d’inertie.
Exemple : un poteau métallique de 5 m de hauteur, libre en tête, était encastré en pied sur la
tête d’un poteau en béton armé de 6 m de hauteur, lui-même encastré en pied (figure 14).
Après sa mise en place, On constata que sa tête pouvait être déplacée par une simple
poussée de la main. Le poteau métallique avait été calculé avec une longueur de flambement
de 2 x 5 = 10 m.
En réalité, elle était beaucoup plus importante. La structure aurait dû être calculée dans son
ensemble en homogénéisant les sections acier et béton (coefficient d’équivalence) et en
étudiant le flambement par rapport à une longueur de 2 (6 + 5) = 22 m.
Il a été nécessaire de contreventer les poteaux en béton armé par des voiles armés, afin :
— de limiter le déplacement en tête de poteau ;
— d’éviter la rotation de la surface d’appui du poteau métallique.
- Encastrement insuffisant
Exemple : En raison d’une longueur insuffisante des tiges d’ancrage et à la
mauvaise qualité du béton de scellement, des poteaux prévus encastrés au
niveau de la note de calcul, se sont comportés comme des poteaux semi
articulés. Les ancrages se sont désolidarisés de leurs massifs d’appui, ce qui a
entraîné des désordres au niveau des bardages..
Comme dans l’exemple précédent, la stabilité longitudinale d’un bâtiment était assurée
par des palées triangulées dans chaque façade. Au lieu de les assembler sur les
poteaux au niveau des appuis, Les diagonales étaient fixées à 0,5 m plus haut. Il en
résultait un moment important qu’il fallait reprendre par un renforcement des parties
inférieures des poteaux (figure 17).
Le cas le plus fréquent est la perte de résistance latérale des jarrets de portique (figure
19) construits en profilés reconstitués soudés avec hauteur d’âme importante. Le
maintien par des bracons transversaux est souvent nécessaire.
L’exemple est celui d’un entrepôt contenant un plancher fortement chargé et qui était
supporté par des fermes de toiture par l’intermédiaire de suspentes fixées aux nœuds
(figure 21). Suite à ce chargement, des efforts de compression importants apparurent
dans ces membrures qu’on croyait stables du fait qu’elles aient été reliées rigidement
aux pannes pour les maintenir au flambement latéral (perpendiculairement au plan de
la ferme). Malheureusement, rien n’empêchait un déplacement longitudinal de ces
pannes car, on avait omis de les solidariser avec le contreventement qui existait dans
chacun des versants de toiture. Ces membrures flambèrent brutalement tout en
provoquant l’affaissement des fermes
• Fragilité
La fragilité des aciers peut être préjudiciable dans les cas suivants :
— contraintes résiduelles élevées ;
— pièces épaisses avec variation brusque de section ;
— sollicitations élevées sous actions dynamiques (le séisme par exemple);
— basses températures de service.
La présence du feuilletage peut être décelée par des contrôles aux ultrasons.
•Exemple :
Quantitatif
Contrôle dimensionnel : réglage, vérification des faux aplombs et alignements,
conformité aux plans (pas d’éléments manquants), etc.…
Qualitatif
Vérification de la classe des boulons, du serrage des boulons précontraints,
des soudures éventuellement , etc.….
I-2 Les erreurs liées à la
réalisation
2. Erreurs liées à la réalisation
•. Existence de vice cachés au niveau des matériaux utilisés car malheureusement les
essais de conformité demeurent une condition nécessaire mais pas suffisante.
• Erreur sur le choix des matériaux (choix de la nuance d’acier, classe des boulons et
surtout la classe de qualité))
Figure 24 –
Structure tridimensionnelle
2.2 Erreurs au niveau du chantier (suite)
Ordre de montage
La condition de stabilité d’un ouvrage peut nécessiter un ordre de montage impératif.
Exemple :
Il est fréquent que des pièces arrivent déformées au chantier. Si ces déformations sont
minimes, elles peuvent être réduites à froid. En aucun cas, elles ne seront annulées par
serrage des boulons d’assemblage
Exemple :
platine d’extrémité d’une poutre pour assemblage poutre/poteau par boulons
précontraints
Les déformations de la platine laissaient des vides entre elle et la semelle du poteau. Au
montage, on s’efforça de réduire ces vides par serrage des boulons. Ceci a eu pour effet
une mauvaise distribution des forces de contact entre les éléments.
— les pinces trop faibles pouvant entraîner la déchirure des pièces assemblées par
pression diamétrale;
— les boulons travaillant en flexion. Les boulons d’assemblage ne doivent être sollicités
que par des efforts de traction et de cisaillement. Une sollicitation secondaire de flexion
peut provoquer leur rupture. Ces flexions peuvent être dues à des jeux trop importants
ou à des défauts de contact entre pièces assemblées ;
— Les Vibrations : Elles peuvent engendrer des desserrage au niveau des boulons
(ce qui est dangereux)), et peuvent également provoquer la fatigue, ou la résonance.
Les remèdes consistent à les atténuer les effets de ces vibrations en modifiant la
propagation ou la période des efforts (voir aussi la période de la structure) par :
— création de points fixes supplémentaires ;
— modification du poids des éléments vibrants ;
— modification du rythme des efforts ;
— utilisation d’appuis antivibratoires ;
— modification de l’inertie des poutres
II Les causes accidentelles
II. Les causes accidentelles
• Effet de Karman
L’effet de Karman apporte aux constructions élancées des efforts perpendiculaires à la
direction du vent. Il se manifeste à partir d’une vitesse critique de vent, fonction de la période
propre de vibration de la construction et de ses caractéristiques géométriques. Ce
phénomène est particulièrement à étudier pour les cheminées métalliques et les ponts
suspendus.
1.2 La neige :
Faire attention au risque d’accumulation en réduisant les hauteurs des acrotères et adoptant
des pentes minimales de versants (au moins 5 %) et en s’assurant régulièrement de la non
obstruction de conduites d’évacuation
Lors de précipitations importantes, des effondrements de toiture ont parfois été provoqués par
une évacuation trop lente des eaux. Ce qui engendra des surcharges excessives de
l’ossature portante. Le phénomène est « une réaction en chaine » : Plus il y a accumulation
d’eau, plus la structure fléchit et plus l’accumulation s’aggrave.
1.4 La température
• Dilatation
Dans le cas de structures « bridées », les variations de température provoquant la
dilatation ou le retrait des éléments métalliques peuvent conduire à des désordres ou
à des instabilités. Les joints doivent être prévus et calculés pour éviter le contact entre
les blocs voisins de bâtiment.
• Froid
La résilience de l’acier diminue avec la température (figure 27). Au-dessous de la
température de transition, le métal devient particulièrement fragile. Les désordres dus
à ce phénomène peuvent se produire surtout dans les régions climatiques rigoureuses
et touchent plus particulièrement les éléments soumis à la fatigue, tels que les
chemins de roulement de pont roulant.
En effet, suite aux observations effectuées après des tremblements de terre majeurs
(notamment celui de Boumerdes du 21 Mai 2003), le caractère parasismique efficace
des constructions métalliques a souvent été confirmé. Toutefois, des exceptions
existent. A ce titre, nos références, sont les séismes de Northridge (USA), en 1994, et
de Kobe (Japon), en 1995, où de nombreuses fissurations locales ont été observées
dans certains bâtiments. Cela dit, on peut affirmer que les structures métalliques ne
peuvent détenir le « label parasismique » qu’en présence de conceptions réfléchies
permettant d’assurer le comportement global ductile recherché et de mise en œuvre
soignée.