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COMMUNE DE GUEULE / FASS/ COLOBANE

SITUATION :

Délimitation:

-Nord: Rocade Fann / Bel Air, de son débouché sur le littoral de soumbédioune
jusqu’à son intersection avec l’autoroute(Pont de Colobane).

-Sud-Est: Boulevard de la Gueule Tapée, du littoral de soumbédioune jusqu’à son


intersection avec la rue 34.

Rue 34 et 34 prolongée: du Boulevard de la Gueule Tapée au mur de l’autoroute


en passant par la rue qui passe devant la gendarmerie de la Médina(côté ouest).

-Est: Autoroute, tronçon compris entre la rue 34 prolongée et la rocade Fann /


Bel Air.

-Ouest: Le littoral ouest, portion comprise entre le Boulevard de la Gueule Tapée


et la rocade de Bel Air.

Cordonnees geographic : 14° 41′ 08″ nord, 17° 27′ 11″ ouest

Gueule Tapée-Fass-Colobane

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Gueule Tapée-Fass-
Colobane

Une artère du quartier Gueule Tapée


Administration

Pays Sénégal

Région Dakar

Département Dakar

Maire Ousmane Ndoye1


Mandat 2014-2019

Démographie

Population 78 824 hab. (2007)

Densité 39 412 hab./km2

Géographie

Coordonnées 14° 41′ 08″ nord, 17° 27′ 11″ ouest

Superficie 200 ha = 2 km2

Localisation

Géolocalisation sur la carte : Sénégal

Gueule Tapée-Fass-Colobane

 Voir la carte administrative du Sénégal


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Gueule Tapée-Fass-Colobane est l'une des 19 communes d'arrondissement de la ville


de Dakar (Sénégal). Elle fait partie de l'arrondissement de Dakar Plateau.
Ce sont des quartiers populaires du sud-ouest de la capitale.
Sommaire
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 1Géographie
 2Histoire
 3Administration
 4Population
 5Institutions
 6Édifices et monuments
 7Éducation
 8Économie
 9Transports
 10Personnalités nées dans la commune
 11Notes et références
 12Voir aussi
o 12.1Bibliographie
o 12.2Filmographie
o 12.3Liens externes

Géographie[modifier | modifier le code]


Le quartier de Gueule Tapée est délimité à l'Ouest, par le Boulevard Canal IV séparant ainsi ce
dernier du quartier de Fann, à l'Est par le boulevard Gueule Tapée qui marque la séparation avec
la Médina, au Nord par l'avenue Blaise Diagne qui l'oppose au quartier de Fass ; quant au Sud il
est délimité par la corniche dite Ouest (marché de Soumbedioune).

Histoire[modifier | modifier le code]


Autrefois Gueule Tapée était un village de pêcheurs. Le nom vient d'une sorte de lézard (varan)
reconnaissable à son 1/2 collier "rouge sang" sous le cou. Nommé gueule tapée du fait de cette
tache évoquant une blessure, son nom fut finalement attribué à ce quartier populaire de Dakar.

Administration[modifier | modifier le code]


Gueule Tapée-Fass-Colobane fait partie de l'arrondissement de Dakar Plateau dans
le département de Dakar. Elle est divisée en plusieurs quartiers dont : Gueule Tapée, Fass
Delorme, HLM Fass et Colobane.

Maires de Gueule Tapée-Fass-Colobane

Période Identité Parti Coalition

1996 - 2000 Léna Diagne Fal PDS

2002 - 2009 Adama Bâ PDS

2009 - 2014 Seynabou Wade PDS Sopi 2009

depuis 2014 Ousmane Ndoye Taxawu Dakar

Population[modifier | modifier le code]


Lors du recensement de 2002, Gueule Tapée-Fass-Colobane comptait 54 548 habitants, 2 752
concessions et 8 774 ménages.
Fin 2007, selon les estimations officielles, la population de la commune s'élèverait à 61 378
personnes.

Institutions[modifier | modifier le code]


 Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, Caserne Samba Diéry Diallo à
Colobane.
 Ambassade de Mauritanie, Colobane

Édifices et monuments[modifier | modifier le code]


 Monument de l'indépendance, place de l'obélisque

Éducation[modifier | modifier le code]


Pour la petite enfance, sont recensées 4 écoles maternelles publiques : Keur Mame Ahmet,
Caserne Samba Diéry Diallo, Gueule Tapée, Jaraaf Ibra Paye et 5 écoles privées : Cardinal
Hyancinthe Tiandoum, Gainde Fatima, Askia Mouhamed, Keur Nanette, Keur Serigne Mbaye Sy.
Les écoles primaires publiques sont au nombre de 12 : Adja Warath Diene, Alie Codou Ndoye,
Caserne Samba Diery Diallo, Colobane 2, Djaraf Ibra Paye, Elhadj Amadou Lamie Dieye, Elhadj
Ibrahima Beye, Manguiers 2, Moustapha Cissé, Oumar Ben Khatab Dia, Sacoura Badiane. Les
écoles primaires privées sont 5 : Anne Marie Javouhey, Askia Mouhamed, Mère Jean Louis
Dieng, Saint Pierre Julien Eymard, EFA Imam Mouhamed Boun Saoud.
L'enseignement moyen et secondaire est assuré par 3 collèges publics : John Fitzgerald
Kennedy, Mame Thiermo Ibrahim Mbacké, CEM Manguiers; 2 Lycées publics : John Fitzgerald
Kennedy et Mixte Maurice Delafosse; 3 collèges privés : Anne Marie Javouhey, Askia Mouhamed
et EFA Imam Mouhamed Boun Saoud2.

Économie[modifier | modifier le code]

Le marché de Gueule Tapée

La commune est pourvue de plusieurs marchés :

 marché de Colobane, boulevard Canal 4 et rue 14


 marché de Fass, rue 34 x rue 29
 marché de Gueule Tapée, boulevard Gueule Tapée
 marché aux poissons de Soumbédioune, route de la Corniche ouest

Transports[modifier | modifier le code]


La gare routière de Colobane se trouve au nord de la commune à proximité de l'autoroute
A1 Seydina Limamoulaye et de la rocade Fann-Bel Air.
Personnalités nées dans la commune[modifier | modifier le code]
 Djibril Diop Mambéty, cinéaste, né à Colobane.
 Pascal Mendy, footballeur, né à Fass Delorme

Notes et références[modifier | modifier le code]


1. ↑ « Voici la Liste des Maires des 19 communes de Dakar », Webnews, 2 août 2014 [1] [archive]
2. ↑ Ministère de l'Éducation nationale, Liste des établissements codifiés [archive], consulté en 2018

Voir aussi[modifier | modifier le code]


Bibliographie[modifier | modifier le code]

 M. P. Auvray, Projets de quartier et gestion urbaine dans la périphérie dakaroise. Les


interventions de l'AFVP dans les quartiers Wakhinane, Gueule Tapée II et Médina Fass
Mbao (Sénégal), Université de Paris X-Nanterre, 2002, 446 p. (Thèse)
 Tigana Djime, Problématique de l'assainissement urbain : impact sur la santé des
populations, préservation et viabilisation du cadre de vie. Exemple de Fass et Point E, Dakar,
Université Cheikh Anta Diop, 1999, 99 p. (Mémoire de Maîtrise)
Filmographie[modifier | modifier le code]

 Colobane, la belle, un court métrage documentaire de 12' produit par Média-Centre de


Dakar, 1999
Liens externes[modifier | modifier le code]

 (en) Maps, weather and airports for Gueule Tapee [archive]


 (en) Maps, weather and airports for Kolobane [archive]
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v·m

Les 19 communes d'arrondissement de Dakar

Biscuiterie • Cambérène • Dieuppeul-Derklé • Fann-Point E-Amitié • Gueule Tapée-Fass-Colobane • Gorée • Grand Yoff • Gra
Cœur • Ngor • Ouakam • Les Parcelles Assainies • Patte d'Oie • Dakar-Plateau • Sic

 Portail du Sénégal
Catégorie :

 Commune d'arrondissement de Dakar


[+]
Gueule Tapée-Fass-Colobane
Gueule Tapée-Fass-Colobane

Une artère du quartier Gueule Tapée


Administration
Pays Sénégal
Région Dakar
Département Dakar
Gueule Tapée-Fass-Colobane
Commune au Sénégal
Gueule Tapée-Fass-Colobane est l'une des 19 communes d'arrondissement de la ville de Dakar. Elle
fait partie de l'arrondissement de Dakar Plateau. Ce sont des quartiers populaires du sud-ouest de la
capitale. Wikipédia

Superficie : 200 ha

Météo : 22 °C, vent N à 24 km/h, 79 % d'humidité

Population : 52 270 (2013)

Heure locale : vendredi 16:16

Maire Mandat : Ousmane Ndoye; 2014-2019

LE PLUS GRAND DES LEZARDS AFRICAINS


DONNE SON NOM A UN POPULEUX
QUARTIER DE DAKAR
GUEULE-TAPEE

Mously NDIAYE & Ibrahima NIANG | Publication 18/09/2013


Gueule-Tapée, ce mot à l’apparence de mot composé aurait fait l’objet d’une adaptation
populaire sous l’attraction de gueule et de tapée, peut-être en raison du faciès étrange de
cet animal. Aujourd’hui, il ne s’agit nullement de vous parler du varan Gueule-Tapée ou
«Bar» en wolof, mais de ce quartier populaire éponyme situé au cœur de Dakar.

Varanus exanthematicus. Tel est le nom scientifique du varan de terre, appelé aussi couramment
iguane. Cet animal, considéré comme le plus grand des lézards africains, plus connu sous le
nom de Gueule-Tapée ou encore en wolof «Bar», a donné son nom à un quartier de Dakar.
Autrefois, Gueule-Tapée était un village de pêcheurs, un quartier lébou. Le nom vient d'une sorte
de lézard (varan) reconnaissable à son demi collier «rouge- sang» sous le cou. Nommé Gueule-
Tapée du fait de cette tache évoquant une blessure, son nom fut finalement attribué à ce quartier
populeux de Dakar. Situé dans la Commune d’arrondissement de Gueule-Tapée/Fass/Colobane,
dans le département de Dakar, le quartier de Gueule-Tapée est délimité à l'Ouest par le
boulevard du Canal IV séparant ainsi ce dernier du quartier de Fann, à l'Est par le Boulevard de
la Gueule-Tapée qui marque la séparation avec la Médina, au Nord par l'Avenue Blaise Diagne
qui l'oppose au quartier de Fass et au Sud il est délimité par la corniche Ouest.
Derrière ces murs et ces portes, c’est toute une histoire qui s’y cache. Gueule-Tapée, ce quartier
dakarois bien que connu englobe une histoire que bon nombre de Sénégalais ignorent. L’imam
de ce quartier, El Hadji Assane dit Ousmane Diop Yakhya a accepté de revisiter l’histoire de
Gueule-Tapée avec «Le Populaire».
C’est dans sa demeure à Gueule-Tapée, dans son fief, à Pecc, qu’on a rencontré l’imam El Hadji
Assane dit Ousmane Diop Yakhya, frère jumeau du chef de quartier de Gueule-Tapée, El Hadji
Ousseynou Diop. Ce dernier, mal-en-point, nous a conduits vers son frère jumeau Yakhya Diop,
comme l’appellent tous les habitants de ce quartier, car plus apte à répondre à nos questions.
Ancien conseiller municipal, ancien conseiller coutumier, président des «Frey» de Dakar, imam
du quartier de Gueule-Tapée, le vieux Yakhya Diop, enthousiasmé par l’idée, est revenu
amplement sur la création de cette localité nichée au cœur de Dakar.
«L’histoire de Gueule-Tapée remonte à longtemps. En ce temps, je n’étais même pas encore né.
Ce quartier, jadis, était une forêt où il y avait des fleuves où vivaient principalement des Gueules-
tapées (Varans)», déclare Yakhya Diop. Ce quartier, fait remarquer le vieux Yakhya, était
occupé par des «Toubabs», et vu les nombreux varans qui s’y trouvaient, les «Toubabs» ont
préféré l’appeler par le nom de ces reptiles, Gueule-Tapée. A en croire le vieux, cela remonte à
des années lumières.
«Jadis, il n’y avait personne dans cet endroit. Nous tous, nous sommes originaires du centre ville,
le Plateau. Hock, Colobane, Gueule-Tapée, Mbotty-Pomme, tous ces quartiers venaient du
Plateau», soutient l’imam Yakhya Diop, avant de souligner que ce sont tous ces quartiers qui
constituent, aujourd’hui, Gueule-Tapée. Mais, indique-t-il, «nous, nous venons principalement de
Thieudem, Hock, Mbot (Ndlr : Des ‘Pecc’ lébous qui étaient situés au Plateau)». D’après le vieux
Diop, c’était à cause de la peste qui sévissait à Dakar que ces «Pecc» ont été déplacés vers la
Médina et la Gueule-Tapée.
EL HADJI ASSANE DIT OUSMANE DIOP YAKHYA, IMAM DE GUEULE-TAPEE
«Les maisons étaient soit en baraques, soit en cases de paille»
Cela fait plus 15 ans qu’El Hadji Assane Diop, dit Ousmane Diop Yakhya, occupe la fonction
d’imam à Gueule-Tapée. Les souvenirs qu’il a de ce quartier remontent à des décennies. «C’était
vers 1944 que mon père a quitté le Plateau pour venir s’installer à cet endroit qu’on nomme
aujourd’hui Gueule-Tapée. En ce temps, je n’étais qu’un bébé. Je n’avais qu’un mois», raconte le
septuagénaire.
Sur ce, il précise : «À notre arrivée à Gueule-Tapée, c’est Ousmane Diop Coumba Pathé, le père
de Mamadou Diop, ancien maire de Dakar, qu’on a trouvé sur les lieux. Il venait de ‘Yakh Dieuf’
(un pecc)». Mais, fait-il savoir, «il y avait avant lui d’autres personnes – dont j’ignore les noms et
leurs origines - qui s’étaient installées à Gueule-Tapée. Mais ce qu’on peut dire de cette localité
est que Gueule-Tapée est un quartier lébou».
Cependant, fait remarquer le vieux Yakhya Diop, dont la rue où se trouve sa demeure porte son
nom, «du temps où j’étais jeune, je me souviens que Gueule-Tapée ne comptait pas beaucoup
de maisons et on pouvait rester toute une journée sans voir une voiture passée, ni même des
personnes circulées». En ce temps, soutient-il, «les maisons étaient soit en baraques, soit en
cases de paille. Et chaque habitant essayait d’avoir la plus belle baraque pour montrer qu’il était
la personne la plus civilisée du quartier». À en croire, le vieux Yakhya Diop, il n’était pas difficile
de se procurer une terre pour construire sa maison. «C’était, dit-il, l’ancien maire de Dakar qui
était un Blanc qui distribuait les terres».
Toutefois, déclare-t-il, «c’est vers les années 76-77 que Gueule-Tapée a commencé à s’agrandir
avec la construction des Hlm». Du reste, lors du recensement de 2002, la Commune
d’arrondissement de Gueule-Tapée/Fass/Colobane, comme on appelle la localité, comptait 54
548 habitants, 2 752 concessions et 8 774 ménages. Fin 2007, selon les estimations officielles, la
population de la commune s'élèverait à 61
378 personnes. Et en 2013, ce sont des milliers et des milliers de personnes qui logent à Gueule-
Tapée. Ce qui fait dire à l’imam Yakhya Diop qu’«avant, dans les maisons, il n’y avait que 4 à 5
personnes.
Aujourd’hui, on retrouve plus de 20 personnes dans une maison».
Par ailleurs, le vieux Yakhya se souvient des bons vieux temps de Gueule-Tapée. «Gueule-
Tapée était un endroit où il faisait bon à vivre. On faisait de la lutte, on jouait au football, les
familles ne faisaient qu’une», se remémore-t-il.
D’UNE ARENE DE LUTTE A UN LIEU D’INSTRUCTION
L’histoire de l’école «Paille d’arachide»
«Paille d’arachide» et «Marché Ndokette», voilà deux endroits de Gueule-Tapée qui marquent les
esprits. Le premier est une ancienne arène devenue école. Le second est un marché ainsi
nommé en raison de l’accoutrement des dames qui le fréquentaient.
Dès qu’on parle de Gueule-Tapée, ce quartier populeux de Dakar, toutes nos pensées
convergent vers le marché Gueule-Tapée et l’école élémentaire «Paille d’arachide». Ces deux
endroits, très connus des Dakarois, englobent toute une histoire. Et «Le Populaire» a bien
compris la citation du paléontologue et philosophe français Pierre Teilhard de Chardin qui dit que
«nulle chose n'est compréhensible que par son histoire» et celle de l’écrivain américain Robert
Heinlein qui dit qu’«une génération qui ignore l’histoire n’a pas de passé ni de futur». C’est en ce
sens que «Le Populaire» a voulu, vous faire découvrir l’histoire de ces endroits qui font la
célébrité de Gueule-Tapée et l’origine de leurs noms.
Qui ne connaît pas à Gueule-Tapée l’école élémentaire «Paille d’arachide» qui, aujourd’hui, porte
le nom d’Alieu Codou Ndoye ? Qui aurait pu penser que, jadis, cette école était une arène ? Hé
oui ! Cette école était bel et bien une arène où étaient organisés des combats de lutte. L’imam de
Gueule-Tapée, El Hadji Assane Diop dit Ousmane Diop Yakhya, se souvient de cette époque.
«Paille d’arachide» en hommage à Modeu Guèye
«L’école ‘Paille d’arachide’ que voici était une arène. On y organisait des combats de lutte»,
déclare le vieux Yakhya Diop qui dit se souvenir de celui qui avait opposé Falaye Baldé à
Youssou Diène.
«Falaye Baldé a lutté dans cette arène contre Youssou Diène et j’ai regardé ce combat. En ce
temps, j’étais jeune et c’est une dame qui habitait dans le quartier qui me payait le ticket»,
raconte avec enthousiasme l’imam Yakhya Diop. Et c’est, à en croire ce dernier, bien des années
plus tard, vers les années 60, que l’arène a été transformée en école. Car, explique l’imam, «on a
jugé nécessaire qu’avoir une école dans le quartier était beaucoup plus indispensable qu’une
arène».
Toutefois, à la question de savoir pourquoi ce nom d’école «Paille d’arachide», le vieux Yakhya
Diop de rétorquer : «C’était un certain Modeu Guèye, le père de l’ancien directeur du port,
Mansour Guèye, qui y vendait de la paille. Il s’y était installé et il y a de cela longtemps, du temps
où cet endroit était une arène. En ce temps, on était de jeunes enfants et chaque fois qu’on était
dans le besoin, on allait le voir pour qu’il nous donne un peu d’argent». Sur ce, il ajoute : «Quand
on a construit cette école, on a décidé de l’appeler école ‘Paille d’arachide’ en hommage à
Modeu Guèye».
Quand la «Ndokette» va au marché… !
À Gueule-Tapée, il y avait aussi un endroit où jeunes, le vieux Yakhya Diop et ses amis aimaient
se rendre. C’est la place qui était réservée au «Mbapatt» où est implanté actuellement le marché
Gueule-Tapée.
«C’est nous qui ‘chauffions’ l’endroit avant que les lutteurs n’arrivent», déclare le septuagénaire
qui indique que c’est par la suite que cet endroit est devenu un marché, le «Marché Ndokette».
Ce mot wolof est connu des femmes sénégalaises. «Ndokette», c’est le nom donné au boubou
traditionnel que portaient nos grands-mères, communément appelé robe grand-mère.
Cependant, la question est de savoir pourquoi ce marché, plus connu sous le nom de marché
Gueule-Tapée, a été appelé auparavant «Marché Ndokette» ? Le vieux Yakhya ne saurait le dire.
C’est donc mère Awa qui va nous renseigner. Trouvée devant chez elle, mère Awa, comme
l’appelle tout le monde dans le quartier, dans son joli grand-boubou, fait savoir que ce nom a un
rapport avec les dames qui, en venant au marché, s’habillaient en «Ndokette».
«A notre époque, les femmes d’un certain âge s’habillaient en long boubou, communément
appelé en wolof ‘Ndokette’ (robe grand-mère). Toutes les femmes s’habillaient en ‘Ndokette’ qui
était à la mode en ce temps. Mêmes les vendeuses étaient en ‘Ndokette’», fait savoir cette dame,
âgée aujourd’hui de 74 ans. Elle confie qu’à cette époque, c’était à un défilé de ‘Ndokette’ qu’on
assistait chaque jour au
marché. C’est pourquoi, signifie la dame, ce marché est appelé «Marché Ndokette».

Situé à la périphérie du centre ville, précisément dans la commune de


Gueule Tapée-Fass-Colobane, le marché Colobane est l’un des plus
anciens et l’un des plus célèbres de Dakar. D’aucuns l’appellent
«Colways», un nom argotique donné par les jeunes dakarois appelés
«Boy Town». D’autres préfèrent dire «market colobane». La
particularité de ce marché est qu’on y vend «Tout», sauf les organes
humains… Reportage.
C’est dans une ambiance sonore et festive que les marchands et les clients
se rencontrent au marché de Colobane. Musiques, bruits de moteurs des
véhicules et déclamations des commerçants, rythment ce lieu de rencontre.
Les activités vont bon train entre marchands ambulants, commerçants et
autres acheteurs. Hommes et femmes, jeunes et vieux : tous s’activent
avec détermination pour se faire de l’argent. Ici, c’est le secteur informel en
mouvement. Du recyclage en passant par le recel des objets volés, le
marché de Colobane a une réputation de coin malfamé.
Centre commercial Cheikh Ahmadou Bamba, l’antre des receleurs
Situé à l’intérieur du marché, le centre commercial Cheikh Ahmadou
Bamba est l’un des sites les plus animés. A l’entrée, on y voit une foule
compacte qui se bouscule. L’ambiance bat son plein. Des étales se
disputent l’espace avec des magasins, sans compter les ambulants qui ont
la bougeotte, le tout dans une atmosphère de poussière et d’insalubrité.
Les initiés l’appellent «marché noir» car, c’est le lieu de prédilection du
recel. C’est là où beaucoup de cambrioleurs, d’agresseurs et de
pickpockets venus d’horizons divers, écoulent leurs butins après avoir
commis leurs forfaits. Dans ce site, on vend toutes sortes de
marchandises : téléphones portables, ordinateurs, accessoires,
chaussures, vêtements, nourriture ... Certains exposent leurs produits, mais
la plupart les planquent en attendant de démarcher un éventuel client.
Fallou Ngom est un ambulant, inconscient du danger qui le guette. Venu de
son lointain village à la faveur de l’exode rural, il ne sait même pas ce
qu’est le mot receleur. Un jour, s’il n’a pas trop de chance, il se retrouvera
derrière les barreaux, parce que tout simplement un portable, fruit d’un
cambriolage ou d’une agression, aura été trouvé entre ses mains. Il vend,
en effet, des téléphones portables de seconde main. Interrogé sur son
business, le jeune homme, la vingtaine dépassée, explique qu’il achète sa
marchandise auprès de ses amis et ignore même la provenance de ces
cellulaires. Une dizaine de téléphones de marques différentes à la main, il
dit avoir confiance en ses fournisseurs.
Juste à côté de lui, se trouve un autre ambulant. Lui connaît la réalité du
marché et sait que des policiers et gendarmes y font très souvent des
descentes inopinées. Approché, il affiche un visage méfiant, se refusant à
tout commentaire, pensant avoir affaire à un enquêteur. Aussitôt après
avoir décliné, il se fond dans la foule et disparait, suivis par plusieurs jeunes
hommes qui rodaient dans les parages.
Jadis, le marché Colobane était un lieu de vente et d’achat. De nos jours,
ce marché est devenu un coin où le troc est entretenu au quotidien.
Système qui consiste à échanger son produit avec un autre, moyennant
une compensation financière. Un système très prisé par beaucoup de
jeunes sénégalais et étrangers. Il a permis à ces derniers de s’habiller à la
dernière mode sans dépenser des sommes faramineuses.
Le berceau du recyclage
Le recyclage est une activité très développée au marché Colobane.
Exploité par une franche significative de la population qui vit de «petits
boulots», le recyclage apporte beaucoup pour les jeunes et les vieux,
notamment des «Come on Town». Il s’agit des gens qui abandonnent les
champs dans la campagne au profit de l’exode rural. Ce, pour se trouver un
petit emploi et chercher de quoi faire nourrir leurs familles. Ils recyclent
presque tout. Des chaussures, des jouets pour enfants, des matériels
électroniques, informatiques, des téléphones portables et accessoires, des
ordinateurs fixes et portables et leurs accessoires, des valises, des sacs à
main, des sacs à dos, des sacs de voyage, des fûts, des bouteilles, et
autres. Bref, tout ! La plupart de ces objets sont ramassés dans les
poubelles ou achetés à bas prix. Après nettoyage et quelque petites
réparations, ces articles sont revendus aux utilisateurs.
Mame Gor Tambédou, est un jeune père de famille âgé de 35 ans qui
s’active dans la vente et l’achat de chaussures recyclées. Trouvé en train
de nettoyer sa marchandise, le natif du Baol a expliqué qu’il s’adonne à ce
métier après chaque hivernage. «Je suis un cultivateur. Après les récoltes,
je viens à Dakar pour faire ce business afin d’avoir quelque chose pour
nourrir ma famille», a-t-il confié. Une activité que le marchand ambulant
pratique depuis plus de 10 ans. Selon lui, ce commerce marche un peu car
il parvient parfois à se frotter les mains.
Père Modou Thiam est un vendeur de lunettes recyclées. Il achète son
produit dans la friperie et auprès des utilisateurs. Le père de famille revend
les cadres et les verres de ces lunettes à ses clients entre 500 et 1 500
FCFA, selon l’état et la nature de la marchandise. Un commerce pas trop
florissant, car, parfois, le vieux commerçant peut rester toute une journée
sans l’ombre d’un client.
Parc «Daal», le temple des chaussures d’occasion
Au marché Colobane, il y a un lieu spécial appelé «Parc Daal» où l’on ne
vend que des chaussures de friperie. Un site moins connu du grand public.
Ici, on vend toutes sortes de chaussures, neuves et occasions. Mbaye
Plane, 68 ans, est l’un de ces vendeurs de chaussures de friperie. Assis
devant son tas de chaussures étalées sur une natte, le natif de Tivaouane
dit avoir regagné ce lieu après avoir été déguerpi au marché Grand Yoff. Il
a acheté la balle entre 75 000 FCFA et vend la paire de chaussure entre
500 et 2 000 FCFA, selon leur état. Un métier qu’il dit avoir embrasé par
manque de travail.
Rue 14 X Niangor, le canton de la friperie
C’est la rue la plus animée du marché colobane. C’est ici où est née la
vente de la friperie. Vendeurs, acheteurs et prestataires de service, tous se
disputent la chaussée avec les transports en commun, les véhicules
particuliers, les charrettes et les motos. Saliou Touré, né vers 1946 à
Touba, s’active dans la vente de friperie sur ce site depuis 1973. Interrogé,
le vieil homme a expliqué que le commerce de la friperie ne marche plus
comme avant. Il vendait des habits d’hommes et femmes, des draps, des
serviettes et des bas mais, maintenant il ne vend que des vêtements
d’hommes.
«Marché par terre», le rayon des matériels scolaires
Ce lieu mythique, se trouve non loin du «Parc Daal». Ici, on vend tout ce
qui est matériels scolaires et papeterie neufs et recyclés. Un jeune homme
sous l’anonymat et vendeur de livres recyclés, interpellé sur l’origine de
ces produits, a fait savoir qu’il les achète auprès des élèves. Ces derniers,
une fois passés en classe supérieur, revendent leurs livres pour acheter
d’autres. Mais, il faut préciser que la provenance de certains de ces livres
n’est pas licite.
Le centre des médicaments traditionnels
Le marché Colobane est aussi le lieu où l’on vend des médicaments
traditionnels et des gris-gris. Cette activité est plus pratiquée par des
étrangers notamment les Maliens, les Nigériens et autres. Fodé Keita est
un Malien établi au Sénégal depuis une vingtaine d’années et s’active dans
le commerce de médicaments traditionnels dans ce marché. Il vend des
racines, de la poudre, des feuilles et tiges de plantes. Une activité qui fait
son bonheur car il se frotte bien les mains.
Au Marché de Colobane, on trouve ainsi du tout. On peut y vendre et
acheter tout, allant du licite à l'illicite. D'où les fréquentes descentes que les
forces de sécurité opèrent très souvent sur les lieux.
Les élus la commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane ont présenté hier les différents projets dont certains sont
déjà en cours de réalisation. Ils veulent ainsi donner un nouveau visage à la commune grâce au partenariat public-
privé. C’est ce qui ressort de la rencontre organisée hier dans l’après-midi au lycée John Fitzgerald Kennedy.

C’est avec enthousiasme que Latyr Diagne, conseiller spécial du maire chargé des projets, fait visiter l’exposition
aux invités. A l’affiche, les plans des différents projets initiés avec les partenaires comme le marché de Fass, le
terrain de football, l’aménagement de la place de la nation… La réunion débute avec un bref bilan des activités
menées par la collectivité locale. Par la suite, le maire Ousmane Ndoye donne la parole aux différents partenaires
publics et privés. Tour à tour, ils expliquent, à l’aide de projections sur écran géant, les détails des projets.

Le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie est en train d’aménager la Place de la nation
(Place de l’Obélisque), sur un espace de 4 hectares. Le coût est estimé à 700 millions de FCfa. A terme, des aires
de jeu pour enfants, des espaces de sport multifonctionnels, des espaces verts et autres sont prévus. Dans
quelques endroits de la commune, « Canaan P » aménage des aires de stationnement et parking payant avec des
parcmètres alimentés à l’énergie solaire. La multinationale prévoit d’employer 150 jeunes de la commune. En
matière de transport, le « Bus rapid transit » traverse la commune sur l’axe allant du rond-point de l’Onu à la place
de la nation. La ligne qui part de la mairie de Guédiawaye à la gare ferroviaire de Dakar traverse 15 communes de
la capitale. Son objectif est d’améliorer les conditions de déplacement des Dakarois, estime Alioune Thiam,
directeur général du Conseil exécutif des transports de Dakar.

Le projet le plus important en cours de négociation reste la construction d’une galerie commerciale sur le canal 4.
Il est estimé à 20 milliards de FCfa. Deux mille cinq cents (2500) commerces et des aménagements paysagers
sont prévus. Ce qui permet de « régler ce problème environnemental », indique M. Konaté, architecte du projet.
Pour lui, c’est une difficulté transformée en opportunité. Le maire Ousmane Ndoye rajoute que les populations
environnantes ne seront plus confrontées aux moustiques et aux odeurs nauséabondes. Il est prévu l’installation
d’un système d’épuration des eaux usées. D’ailleurs le volet environnemental n’est pas en reste. Le Pr Adams
Tidiani de l’Institut des sciences de l’environnement présente le projet d’aménagement de « la place benténier » de
Fass. Une réplique des espaces réalisés au Rectorat et à la faculté de médecine de l’Ucad avec des pneus et des
déchets plastiques. Sur le boulevard de la Gueule Tapée, la Banque de Dakar (Bdk) et « Edk oil » prévoient aussi
des implantations.
« Ce sont des projets bien réels. Certains sont en cours de réalisation. D’autres sont en finalisation », soutient le
maire de la commune. « La mairie ne met pas son argent. Elle va bénéficier des retombées ». La municipalité signe
un contrat d’exploitation au terme duquel les installations entrent dans le patrimoine de la commune. Il considère
cette rencontre comme une réunion de partage avec la population.
Ibrahima NDIAYE (stagiaire)

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