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SITUATION :
Délimitation:
-Nord: Rocade Fann / Bel Air, de son débouché sur le littoral de soumbédioune
jusqu’à son intersection avec l’autoroute(Pont de Colobane).
Cordonnees geographic : 14° 41′ 08″ nord, 17° 27′ 11″ ouest
Gueule Tapée-Fass-Colobane
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Gueule Tapée-Fass-
Colobane
Pays Sénégal
Région Dakar
Département Dakar
Démographie
Géographie
Localisation
Gueule Tapée-Fass-Colobane
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1Géographie
2Histoire
3Administration
4Population
5Institutions
6Édifices et monuments
7Éducation
8Économie
9Transports
10Personnalités nées dans la commune
11Notes et références
12Voir aussi
o 12.1Bibliographie
o 12.2Filmographie
o 12.3Liens externes
Biscuiterie • Cambérène • Dieuppeul-Derklé • Fann-Point E-Amitié • Gueule Tapée-Fass-Colobane • Gorée • Grand Yoff • Gra
Cœur • Ngor • Ouakam • Les Parcelles Assainies • Patte d'Oie • Dakar-Plateau • Sic
Portail du Sénégal
Catégorie :
Superficie : 200 ha
Varanus exanthematicus. Tel est le nom scientifique du varan de terre, appelé aussi couramment
iguane. Cet animal, considéré comme le plus grand des lézards africains, plus connu sous le
nom de Gueule-Tapée ou encore en wolof «Bar», a donné son nom à un quartier de Dakar.
Autrefois, Gueule-Tapée était un village de pêcheurs, un quartier lébou. Le nom vient d'une sorte
de lézard (varan) reconnaissable à son demi collier «rouge- sang» sous le cou. Nommé Gueule-
Tapée du fait de cette tache évoquant une blessure, son nom fut finalement attribué à ce quartier
populeux de Dakar. Situé dans la Commune d’arrondissement de Gueule-Tapée/Fass/Colobane,
dans le département de Dakar, le quartier de Gueule-Tapée est délimité à l'Ouest par le
boulevard du Canal IV séparant ainsi ce dernier du quartier de Fann, à l'Est par le Boulevard de
la Gueule-Tapée qui marque la séparation avec la Médina, au Nord par l'Avenue Blaise Diagne
qui l'oppose au quartier de Fass et au Sud il est délimité par la corniche Ouest.
Derrière ces murs et ces portes, c’est toute une histoire qui s’y cache. Gueule-Tapée, ce quartier
dakarois bien que connu englobe une histoire que bon nombre de Sénégalais ignorent. L’imam
de ce quartier, El Hadji Assane dit Ousmane Diop Yakhya a accepté de revisiter l’histoire de
Gueule-Tapée avec «Le Populaire».
C’est dans sa demeure à Gueule-Tapée, dans son fief, à Pecc, qu’on a rencontré l’imam El Hadji
Assane dit Ousmane Diop Yakhya, frère jumeau du chef de quartier de Gueule-Tapée, El Hadji
Ousseynou Diop. Ce dernier, mal-en-point, nous a conduits vers son frère jumeau Yakhya Diop,
comme l’appellent tous les habitants de ce quartier, car plus apte à répondre à nos questions.
Ancien conseiller municipal, ancien conseiller coutumier, président des «Frey» de Dakar, imam
du quartier de Gueule-Tapée, le vieux Yakhya Diop, enthousiasmé par l’idée, est revenu
amplement sur la création de cette localité nichée au cœur de Dakar.
«L’histoire de Gueule-Tapée remonte à longtemps. En ce temps, je n’étais même pas encore né.
Ce quartier, jadis, était une forêt où il y avait des fleuves où vivaient principalement des Gueules-
tapées (Varans)», déclare Yakhya Diop. Ce quartier, fait remarquer le vieux Yakhya, était
occupé par des «Toubabs», et vu les nombreux varans qui s’y trouvaient, les «Toubabs» ont
préféré l’appeler par le nom de ces reptiles, Gueule-Tapée. A en croire le vieux, cela remonte à
des années lumières.
«Jadis, il n’y avait personne dans cet endroit. Nous tous, nous sommes originaires du centre ville,
le Plateau. Hock, Colobane, Gueule-Tapée, Mbotty-Pomme, tous ces quartiers venaient du
Plateau», soutient l’imam Yakhya Diop, avant de souligner que ce sont tous ces quartiers qui
constituent, aujourd’hui, Gueule-Tapée. Mais, indique-t-il, «nous, nous venons principalement de
Thieudem, Hock, Mbot (Ndlr : Des ‘Pecc’ lébous qui étaient situés au Plateau)». D’après le vieux
Diop, c’était à cause de la peste qui sévissait à Dakar que ces «Pecc» ont été déplacés vers la
Médina et la Gueule-Tapée.
EL HADJI ASSANE DIT OUSMANE DIOP YAKHYA, IMAM DE GUEULE-TAPEE
«Les maisons étaient soit en baraques, soit en cases de paille»
Cela fait plus 15 ans qu’El Hadji Assane Diop, dit Ousmane Diop Yakhya, occupe la fonction
d’imam à Gueule-Tapée. Les souvenirs qu’il a de ce quartier remontent à des décennies. «C’était
vers 1944 que mon père a quitté le Plateau pour venir s’installer à cet endroit qu’on nomme
aujourd’hui Gueule-Tapée. En ce temps, je n’étais qu’un bébé. Je n’avais qu’un mois», raconte le
septuagénaire.
Sur ce, il précise : «À notre arrivée à Gueule-Tapée, c’est Ousmane Diop Coumba Pathé, le père
de Mamadou Diop, ancien maire de Dakar, qu’on a trouvé sur les lieux. Il venait de ‘Yakh Dieuf’
(un pecc)». Mais, fait-il savoir, «il y avait avant lui d’autres personnes – dont j’ignore les noms et
leurs origines - qui s’étaient installées à Gueule-Tapée. Mais ce qu’on peut dire de cette localité
est que Gueule-Tapée est un quartier lébou».
Cependant, fait remarquer le vieux Yakhya Diop, dont la rue où se trouve sa demeure porte son
nom, «du temps où j’étais jeune, je me souviens que Gueule-Tapée ne comptait pas beaucoup
de maisons et on pouvait rester toute une journée sans voir une voiture passée, ni même des
personnes circulées». En ce temps, soutient-il, «les maisons étaient soit en baraques, soit en
cases de paille. Et chaque habitant essayait d’avoir la plus belle baraque pour montrer qu’il était
la personne la plus civilisée du quartier». À en croire, le vieux Yakhya Diop, il n’était pas difficile
de se procurer une terre pour construire sa maison. «C’était, dit-il, l’ancien maire de Dakar qui
était un Blanc qui distribuait les terres».
Toutefois, déclare-t-il, «c’est vers les années 76-77 que Gueule-Tapée a commencé à s’agrandir
avec la construction des Hlm». Du reste, lors du recensement de 2002, la Commune
d’arrondissement de Gueule-Tapée/Fass/Colobane, comme on appelle la localité, comptait 54
548 habitants, 2 752 concessions et 8 774 ménages. Fin 2007, selon les estimations officielles, la
population de la commune s'élèverait à 61
378 personnes. Et en 2013, ce sont des milliers et des milliers de personnes qui logent à Gueule-
Tapée. Ce qui fait dire à l’imam Yakhya Diop qu’«avant, dans les maisons, il n’y avait que 4 à 5
personnes.
Aujourd’hui, on retrouve plus de 20 personnes dans une maison».
Par ailleurs, le vieux Yakhya se souvient des bons vieux temps de Gueule-Tapée. «Gueule-
Tapée était un endroit où il faisait bon à vivre. On faisait de la lutte, on jouait au football, les
familles ne faisaient qu’une», se remémore-t-il.
D’UNE ARENE DE LUTTE A UN LIEU D’INSTRUCTION
L’histoire de l’école «Paille d’arachide»
«Paille d’arachide» et «Marché Ndokette», voilà deux endroits de Gueule-Tapée qui marquent les
esprits. Le premier est une ancienne arène devenue école. Le second est un marché ainsi
nommé en raison de l’accoutrement des dames qui le fréquentaient.
Dès qu’on parle de Gueule-Tapée, ce quartier populeux de Dakar, toutes nos pensées
convergent vers le marché Gueule-Tapée et l’école élémentaire «Paille d’arachide». Ces deux
endroits, très connus des Dakarois, englobent toute une histoire. Et «Le Populaire» a bien
compris la citation du paléontologue et philosophe français Pierre Teilhard de Chardin qui dit que
«nulle chose n'est compréhensible que par son histoire» et celle de l’écrivain américain Robert
Heinlein qui dit qu’«une génération qui ignore l’histoire n’a pas de passé ni de futur». C’est en ce
sens que «Le Populaire» a voulu, vous faire découvrir l’histoire de ces endroits qui font la
célébrité de Gueule-Tapée et l’origine de leurs noms.
Qui ne connaît pas à Gueule-Tapée l’école élémentaire «Paille d’arachide» qui, aujourd’hui, porte
le nom d’Alieu Codou Ndoye ? Qui aurait pu penser que, jadis, cette école était une arène ? Hé
oui ! Cette école était bel et bien une arène où étaient organisés des combats de lutte. L’imam de
Gueule-Tapée, El Hadji Assane Diop dit Ousmane Diop Yakhya, se souvient de cette époque.
«Paille d’arachide» en hommage à Modeu Guèye
«L’école ‘Paille d’arachide’ que voici était une arène. On y organisait des combats de lutte»,
déclare le vieux Yakhya Diop qui dit se souvenir de celui qui avait opposé Falaye Baldé à
Youssou Diène.
«Falaye Baldé a lutté dans cette arène contre Youssou Diène et j’ai regardé ce combat. En ce
temps, j’étais jeune et c’est une dame qui habitait dans le quartier qui me payait le ticket»,
raconte avec enthousiasme l’imam Yakhya Diop. Et c’est, à en croire ce dernier, bien des années
plus tard, vers les années 60, que l’arène a été transformée en école. Car, explique l’imam, «on a
jugé nécessaire qu’avoir une école dans le quartier était beaucoup plus indispensable qu’une
arène».
Toutefois, à la question de savoir pourquoi ce nom d’école «Paille d’arachide», le vieux Yakhya
Diop de rétorquer : «C’était un certain Modeu Guèye, le père de l’ancien directeur du port,
Mansour Guèye, qui y vendait de la paille. Il s’y était installé et il y a de cela longtemps, du temps
où cet endroit était une arène. En ce temps, on était de jeunes enfants et chaque fois qu’on était
dans le besoin, on allait le voir pour qu’il nous donne un peu d’argent». Sur ce, il ajoute : «Quand
on a construit cette école, on a décidé de l’appeler école ‘Paille d’arachide’ en hommage à
Modeu Guèye».
Quand la «Ndokette» va au marché… !
À Gueule-Tapée, il y avait aussi un endroit où jeunes, le vieux Yakhya Diop et ses amis aimaient
se rendre. C’est la place qui était réservée au «Mbapatt» où est implanté actuellement le marché
Gueule-Tapée.
«C’est nous qui ‘chauffions’ l’endroit avant que les lutteurs n’arrivent», déclare le septuagénaire
qui indique que c’est par la suite que cet endroit est devenu un marché, le «Marché Ndokette».
Ce mot wolof est connu des femmes sénégalaises. «Ndokette», c’est le nom donné au boubou
traditionnel que portaient nos grands-mères, communément appelé robe grand-mère.
Cependant, la question est de savoir pourquoi ce marché, plus connu sous le nom de marché
Gueule-Tapée, a été appelé auparavant «Marché Ndokette» ? Le vieux Yakhya ne saurait le dire.
C’est donc mère Awa qui va nous renseigner. Trouvée devant chez elle, mère Awa, comme
l’appelle tout le monde dans le quartier, dans son joli grand-boubou, fait savoir que ce nom a un
rapport avec les dames qui, en venant au marché, s’habillaient en «Ndokette».
«A notre époque, les femmes d’un certain âge s’habillaient en long boubou, communément
appelé en wolof ‘Ndokette’ (robe grand-mère). Toutes les femmes s’habillaient en ‘Ndokette’ qui
était à la mode en ce temps. Mêmes les vendeuses étaient en ‘Ndokette’», fait savoir cette dame,
âgée aujourd’hui de 74 ans. Elle confie qu’à cette époque, c’était à un défilé de ‘Ndokette’ qu’on
assistait chaque jour au
marché. C’est pourquoi, signifie la dame, ce marché est appelé «Marché Ndokette».
C’est avec enthousiasme que Latyr Diagne, conseiller spécial du maire chargé des projets, fait visiter l’exposition
aux invités. A l’affiche, les plans des différents projets initiés avec les partenaires comme le marché de Fass, le
terrain de football, l’aménagement de la place de la nation… La réunion débute avec un bref bilan des activités
menées par la collectivité locale. Par la suite, le maire Ousmane Ndoye donne la parole aux différents partenaires
publics et privés. Tour à tour, ils expliquent, à l’aide de projections sur écran géant, les détails des projets.
Le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie est en train d’aménager la Place de la nation
(Place de l’Obélisque), sur un espace de 4 hectares. Le coût est estimé à 700 millions de FCfa. A terme, des aires
de jeu pour enfants, des espaces de sport multifonctionnels, des espaces verts et autres sont prévus. Dans
quelques endroits de la commune, « Canaan P » aménage des aires de stationnement et parking payant avec des
parcmètres alimentés à l’énergie solaire. La multinationale prévoit d’employer 150 jeunes de la commune. En
matière de transport, le « Bus rapid transit » traverse la commune sur l’axe allant du rond-point de l’Onu à la place
de la nation. La ligne qui part de la mairie de Guédiawaye à la gare ferroviaire de Dakar traverse 15 communes de
la capitale. Son objectif est d’améliorer les conditions de déplacement des Dakarois, estime Alioune Thiam,
directeur général du Conseil exécutif des transports de Dakar.
Le projet le plus important en cours de négociation reste la construction d’une galerie commerciale sur le canal 4.
Il est estimé à 20 milliards de FCfa. Deux mille cinq cents (2500) commerces et des aménagements paysagers
sont prévus. Ce qui permet de « régler ce problème environnemental », indique M. Konaté, architecte du projet.
Pour lui, c’est une difficulté transformée en opportunité. Le maire Ousmane Ndoye rajoute que les populations
environnantes ne seront plus confrontées aux moustiques et aux odeurs nauséabondes. Il est prévu l’installation
d’un système d’épuration des eaux usées. D’ailleurs le volet environnemental n’est pas en reste. Le Pr Adams
Tidiani de l’Institut des sciences de l’environnement présente le projet d’aménagement de « la place benténier » de
Fass. Une réplique des espaces réalisés au Rectorat et à la faculté de médecine de l’Ucad avec des pneus et des
déchets plastiques. Sur le boulevard de la Gueule Tapée, la Banque de Dakar (Bdk) et « Edk oil » prévoient aussi
des implantations.
« Ce sont des projets bien réels. Certains sont en cours de réalisation. D’autres sont en finalisation », soutient le
maire de la commune. « La mairie ne met pas son argent. Elle va bénéficier des retombées ». La municipalité signe
un contrat d’exploitation au terme duquel les installations entrent dans le patrimoine de la commune. Il considère
cette rencontre comme une réunion de partage avec la population.
Ibrahima NDIAYE (stagiaire)