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LE GRAND BÂTIMENT

Grand bâtiment
Sous la présente base de vie, se situait un vaste enclos
fossoyé de 50 m de large qui ceignait un bâtiment de
LA ROCADE BRIOCHINE À ST
bois de 35 m carré. Celui-ci est apparu à la fouille sous
la forme de 3 alignements concentriques de trous de
BRIEUC –TRÉGUEUX
poteaux, dessinant une cour centrale. En fait, en dépit
de la destruction du niveau de sol original, les niveaux
Rangée
exterieure
Structure archéologiques inférieurs ont été bien conservés.
centrale

Oxford Archaeology effectue actuellement des fouilles archéologiques pour le Conseil Général des Côtes d’Armor
Il apparaît que les piliers de bois médians étaient
Rangée externe circulaires, et les plus grands (jusqu’à 0,6 mètre de sur un secteur du contournement Sud de Saint-Brieuc, qui s’étend sur 1 km du rond-point Perray à la Cerisaie.
Rangée mediane
Fossé
Rangée interne
profondeur). Sur les côtés, les piliers de bois étaient
Trou d’eau
0 20 m quadrangulaires et plus petits (jusqu’à 0.3 m de Oxford Archaeology est une entreprise d’archéologie préventive en Grande-Bretagne et en France. Ces
profondeur), mais les trous mesuraient souvent 1 m de présentes fouilles archéologiques sont dirigées par Oxford Archéologie Grand-Ouest et menées par une équipe
largeur. D’après le plan au sol, les poteaux porteurs étaient très certainement ceux de la rangée médiane.
franco-britannique soit 42 personnes qui s’enrichissent mutuellement de leur expérience et de leur savoir faire.
Aux angles de la rangée interne, les trous de poteaux formaient un L et on y a observé deux
L’emprise de la fouille traverse les côtes nord de la vallée de l’Urne. Elle longe les bords du plateau sur environ
empruntes distinctes de poteaux. Autrement dit, la charpente interne du bâtiment était renforcée par
deux poteaux adjacents. Cette répartition des charges compensait l’absence de piliers d’angle sur 800 m avant de descendre la pente naturelle vers l’Est.
les faces extérieures du bâti. En fait, la cour centrale devait être entourée par quatre entités distinctes.
Le bâtiment est construit avec des clous de fer, ce qui le rattache à l’architecture “aristocratique” de LE TROU D’ EAU
l’extrême fin de l’Age du Fer.
La découverte la plus ancienne jusqu’à présent a été un trou d’eau
Sur les côtés nord et sud, la construction a également livré les vestiges de murs en bois, qui pourraient indiquer l’existence de pièces distinctes. du premier Age du Fer (c. 500 av. J.-C.), qui subsistait à 2.5 m de
De plus, un foyer (ou une base de four) côté sud est le seul élément interne subsistant. Entouré d’une série de trous de poteaux supplémentaires,
profondeur et était d’une surface de 5 m x 3 m. Les côtés étaient
il pourrait attester l’existence d’une pièce dédiée à des activités spécifiques. Une concentration similaire de trous de poteaux se rencontre
également au côté opposé, au nord. Cependant, un fossé moderne traverse le milieu de l’édifice du nord au sud, et a détruit beaucoup d’indices. trop raides pour que des animaux puissent y avoir bu, mais des

Par contre, aucun vestige de mur n’a été repéré aux côtés ouest et est de l’édifice. Il se peut que
marches ont été crées au nord ouest pour permettre un accès plus
des murs étaient moins profonds, et aient été détruits par les travaux de labours. Il est possible facile au gens venant prendre de l’eau
aussi que ces deux côtés constituaient des porticos ouverts. Au centre du bâtiment nous avons
encore trouvé un groupe de trous de poteaux, dont quelques uns ont été détruits. Les quatre trous
qui perdurent appartiennent probablement à une structure hexagonale. Le trou d’eau n’était pas assez profond pour atteindre

la nappe phréatique permanente, mais maintenant


Les accès de l’enclos fossoyé qui ceint les vestiges du bâtiment sont situés sur les faces ouest et
est et se caractérisent par deux angles chacune. L’enclos fossoyé n’épousait pas parfaitement ce qu’il est vide il a montré qu’il retient l’eau de pluie
dernier. Par ailleurs, ses deux accès ne font pas face exactement à ceux du bâtiment signalés par les trous de poteaux. Alors, il est possible que
pendant plusieurs jours. Un trou de piquet au centre
cet enclos ait été aménagé avant la construction de l’édifice. Seule la rangée de poteaux exterieure était parallèle au fossé.
de la base peut avoir retenu un piquet marqué pour
Les découvertes étaient rares, mais ont inclus des céramiques couvertes de graphite et des
indiquer la profondeur d’eau. Quand le trou d’eau a
tessons de Dressel 1A amphore, suggérant une date à la fin du IIe siècle ou au Ie siècle av. J.-
C., tout comme le grand enclos fossoyé à l’ouest et l’habitat à l’est. cessé d’être utilisé, un pot entier a été placé à l’envers
D’autres grandes constructions (bâtiments) en France du nord ont aussi toutes été mises au
dans le fond et la fosse a ensuite été délibérément et
jour près des grands enclos fossoyés. Un exemple à Paule fouillé par Yves Menez comportait
des ravines internes suggérant une écurie, et d’autres interprétations ont inclus des dépôts rapidement
p comblée.
de grain centralisés. Ici, cependant, la disposition formelle du bâtiment et sa position entre le
grand enclos et l’habitat peut, au lieu de cela, suggérer une fonction publique, peut-être même oxfordarchéologie

basé sur un modèle Classique. grandouest


N
Key
Voie Empierrée
2
1 D10 Fait archéologique Rochers
Enclos defensif Grand bâtiment
Zone non décapée Limite de la fouille
3a
SF1002
137.62528

Chablis Zone de fouille


SF1003
138.46698

Zones achevées Chaussées pavées

er
3b

n
SF

llai
rg
Pylône

Ve

eA
3a
SF1006
98.53026

SF1026

SF1001
137.19574

Division du site Fossé de l'enclos

rt
SF1005
98.76583

SF

Habitat Romain

Po
SF

Age du fer Gallo-Romain

La
Voie Empierrée Fossé de l'enclos
SF

Enclos 3d 0 100 m
Chapelle de Sainte Marie

z
Ga
de
Trou d’ Eau

uit
Hab Sanctuaire?

nd
itat

Co
A ce jour, presque la totalité du décapage a été effectuée.
Partout nous avons découvert les vestiges d’activité
4 Habitat e
remontant à l’Âge du Fer ou à la période gallo-romaine. t parcella
ire Rom 5
ain
Z5.6
176.58919

3c
N35

plusieurs centaines d’années avant la construction Carrières


S45

S46

des autres édifices observés sur le site.

Chemin creux?
Encore à l’est, le `village’ ou habitat de l’Age du Fer Pylône
l’eau s’accumulait, c’est pourquoi elles furent enfin empierrées.
se caractérise par un réseau complexe de fossés Une petite perle de verre bleu de type de l’Age du Fer a été
Ces voies se caractérisent par un niveau de gravillons collectés
rectilignes définissant des enclos qui regroupaient découverte sur la chaussée originale, et des tessons de
en vue de la construction du réseau. En effet, ces minéraux
des bâtiments observables par la présence de trous céramique gallo-romaine sur une des dernières surfaces. Un
ne reflètent pas tous la géologie locale. Par ailleurs, ce réseau
de poteau et de fosses. Cet habitat s’étend sur au fossé qui coupe cette surface à côté de la D10 contient des
était manifestement entretenu. En certains points, le cailloutis
moins 300 m de long et n’est pas entouré d’un grand tessons du Moyen Age, et appartient peut-être à encore une
lacunaire semble avoir été comblé par des roches de plus gros
fossé, fait inhabituel dans le Nord de la France. autre phase de la route.
Pour l’heure, les vestiges archéologiques les plus frappants gabarit et qui ne caractérisent pas non plus la géologie du site.
L’habitat est localisé dans la partie haute du terrain, et on
demeurent ceux d’un enclos quadrangulaire situé juste à Ailleurs, il y a plusieurs surfaces successives empierrées.
en perd les traces là ou la nouvelle rocade descend en
l’ouest de la Porte Allain qui autrefois était naturellement
suivant la pente naturelle. Par contre, ici nous avons trouvé
protégé par un secteur boisé. Une tranchée de diagnostic
les restes d’une occupation de l’époque romaine : des
réalisée par l’INRAP et recoupant son fossé a démontré
fossés, des fosses, des fours et des carrières. En réalité,
que celui-ci atteignait plus de 4 m de profondeur. Par
ceux-ci pourraient se rattacher à une autre zone d’activité
ailleurs, un fragment d’amphore qui y a été découvert
située aux abords de la Chapelle de Sainte-Marie.
peut être daté entre les IIème et Ier siècle avant J.-C.
A l’ouest, le site a livré un réseau viaire empierré. Un
tronçon de voie adjacent à la D10 a plus particulièrement
LE RESEAU VIAIRE
attiré notre attention puisqu’il pourrait se rattacher à la
A l’ouest de l’enclos défensif (zone 1), trois chaussées pavées
voie antique soit l’ancien chemin de Nohez entre Corseuil
Notons que les deux chaussées les mieux preservées
remontant à la fin de l’Age du Fer ont été mises au jour. La
et Carhaix. A l’est, les vestiges d’un vaste édifice ont été
montraient encore des ornières, c’est-à-dire des traces
première de ces voies gauloises traçait une courbe autour du
également repérés, entourés d’un fossé carré. Ils sont
d’usure laissées par le passage de véhicules. La distance
fossé de la structure défensive. La deuxième longeait la route
tous deux ceints d’une ligne de trous de poteaux.
entre les deux groupes d’ornières sur chaque chaussée
moderne (D10/Chemin de Nohez) et en constitue probablement
est de 1,2 à 1,5 m, ce qui correspond avec la mesure des
l’origine. Quant à la troisième, elle semblait cheminer entre les
Au sud de cet édifice, se localise un trou d’eau daté
vehicules anciens fouillés ailleurs dans les tombes du Nord-
deux premières. Les chaussées originales étaient probablement
de la Tène Ancienne (500 avant J.-C.), creusé
Ouest de l’Europe.
sans pierres, mais le passage des pieds a créé des creux où

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