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Rapport publié
publié par :
L’ Association Marocaine de lutte contre la Violence à
l’égard des Femmes
Rédaction :
Pr. Naïma CHIKHAOUI
Coordination :
Najia ZIRARI et Saâdia WADAH
avec l’appui de
Hayat ZIRARI et Yamna GHABBAR
Partenaire :
www.oxfamnovib.nl
Coordonnées de l’association :
37, rue Abderrahman Sahraoui, App 6, 5ème étage- Casablanca / MAROC
Tel/Fax : 00 212 22 26 86 66 /67
E.mail : ecoute@menara.ma
Site web : www.amvef.org
Impression :
Comuneg - Casablanca - Maroc
2
Rapport réalisé en 2006
Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
SOMMAIRE :
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
Préface
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
Pour l’Association
Hayat ZIRARI
Présidente
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
Introduction
1
La mise en place du centre d’Ecoute et d’Orientation Juridique et de Soutien Psychologique pour les
Femmes Victimes de la Violence (Hermitage), lié à l’Association Marocaine de Lutte contre la Violence
à l’Egard des Femmes, daterait de 1995.
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La radio, la télévision, les affiches publiques, la presse écrite….
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Ce code pénal reconnaît la violence à l’égard des femmes et des épouses (articles 400 et 404, modifiés
et complétés par la loi n° 24-03). Il écarte toute discrimination entre les femmes et les hommes dans
le cas d’un homicide et prévoit la même pénalisation (articles 392 et 399). Le harcèlement sexuel
dans le lieu de travail est sanctionné (article 503, additif de la loi n° 24-03) etc. La violence juridique
imbriquée à l’ancienne Moudouana est réduite de façon significative.
4
Les 18 mois qui comptent à partir du début 2006.
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Il n’y eut aucune étude évaluative préalable. Les quelques informations sont collectées lors du travail
sur le PO de la SNLCVF et de l’expérience cumulée.
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La réflexion locale porte sur la nécessité d’un cadre légal et d’une implication étatique déclarée et
soutenue financièrement pour l’instauration de ce service d’hébergement provisoire –de nuit- pour
les cas critiques et d’urgence, celle européenne, notamment française soumet l’idée de maintien de la
victime dans le domicile conjugale et c’est le partenaire agresseur qui le quitte.
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Annajda (2003), Aïn Ghazal (2004), celui de Fès fut de très courte durée. Les deux centres connaissent
d’énormes difficultés.
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La Police Judiciaire dépend du Procureur du Roi (Ministère de la Justice) et est notamment attaché
au Ministère de l’Intérieur.
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Rapport sur les Cellules d’accueil des femmes victimes de violence AMVEF- 2006
Méthodologie
1) Problématique :
L’étude évaluative, au-delà de son objectif, a arrêté la problématique
suivante comme axe fondamental d’exploration et d’analyse
notamment :
“L’offre de services de prise en charge des femmes victimes de la VFG
au niveau des différentes structures prestataires disponibles au Maroc,
présente des modèles qui varient quant à leur conception, philosophie
d’approche, normes, outils de travail, gestion et fonctionnement,
financement, statuts institutionnels, non gouvernemental, … A l’appui
de l’analyse et de l’évaluation de cet état des lieux, quel modèle est à
même de répondre aux besoins réels des femmes victimes de la VFG
et de garantir des standards de qualité, d’efficacité, d’efficience et de
pérennité ?”.
Il découle de cette problématique un ensemble d’axes à explorer, qui
vont constituer les éléments primordiaux du guide de l’entretien. Ces
axes se résument dans le questionnement suivant :
Quels sont les “modèles” identifiables au niveau des différentes
structures, objets d’étude et quel cheminement faisable et pratique
vers le modèle type référentiel dans le sens d’un dispositif complet
qui offre un paquet de services systématisés en chaîne et soutenu par
une gestion de qualité et une traçabilité pour le suivi évaluation. Afin
de répondre à l’objectif et aux résultats attendus retenus pour l’étude
et en vue de tenter une proposition des modalités de mise en place
de ce paquet de services en chaîne, la méthodologie préconisée pour
l’étude a ciblé l’aspect d’analyse qualitative évaluative.
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2) Outils méthodologiques
L’enquête a reposé pour la collecte des données sur différents outils
méthodologiques :
• Entretiens semi-directifs
• Un focus groupe à base de technique de jeux de rôles
• Une étude de cas par le biais d’entretiens libres.
A ces outils, un travail préliminaire sur documentation et bibliographie
disponible fut établi, notamment des écrits relatifs aux expériences
des autres pays en matière d’offre de services aux FVV de la VFG.
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a) Unités hospitalières :
Les années 1997 et 2001 correspondent respectivement à la mise
en place des premières unités d’accueil d’Ibn Roch à Casablanca et
d’Ibn Sina à Rabat. Ces deux unités sont dites informelles ou non
institutionnalisées, dans la mesure où la décision de leur création
a demeuré interne à l’hôpital, effectuée au niveau de la direction
de celui-ci10 . Autrement dit, aucune décision politique ministérielle
officielle ne s’est faite dans les normes administratives externes de
l’institution hospitalière.
La cellule d’accueil des FVV de la VFG d’Ibn Rochd est domiciliée
dans le Service de la Médecine Légale en 1997. Elle ne sera
fonctionnelle qu’en 1999 avec l’arrivée de quatre (4) médecins au
service. Elle opérera, en solitaire jusqu’en 2001. L’ouverture de
la cellule d’Ibn Sina est établie proprement dit le 8 mars 2002 par
l’organisation d’un séminaire propre à la question de la VFF de la
VFG et la signature d’un protocole de partenariat avec l’hôpital et le
FNUAP. Il faut rappeler que certaines actions dans le domaine de la
lutte contre la VFG sont entreprises au Maroc de manière parallèle
et leur influence directe ou indirecte concernera ces deux unités en
cours de constitution.
10
Pour le CHU de Casablanca, le Pr. Ouahlia était l’initiateur d’un service médico-légal, avec un
financement de l’hôpital. Une unité d’accueil des FVV de la VFG est prévue comme tâche annexe et
supplémentaire.
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Schéma repris du PO de la SNLCVF, SEFEPH et FNUAP, Juin 2005.
12
Ibid p.22 (Tableau : Actions urgentes d’appui à l’offre de services)
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Dr. Tamsamani
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C’est toujours l’assistante sociale Menhour Latifa, qui en est l’actrice principale
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Rappel :
a) A l’origine : Centre d’Ecoute et d’Orientation Juridique
et Psychologique pour Femmes agressées, Casablanca : un
symbole de naissance
Il est indéniable que c’est la société civile féminine activiste qui est
la pionnière dans le domaine de l’accueil des femmes victimes de
violence au Maroc :
“En 1993, une idée folle, irréalisable. Dans un monde régi par le
silence, une société où la violence est tue, où les mots, tous les maux
de la douleur, ne peuvent être qu’arrachés, des femmes se rencontrent
et choisissent de mettre en commun une lutte aussi ancienne que
19
La Commissaire Aïcha Bouknane
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Le Commissaire Hassan Chaggour est responsable de ce point focal depuis sa création, figure con-
nue des responsables de toutes les associations et centres d’écoute des FVV.
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Ibid, p.25. Le mot initial dans le texte est pavant, reformulé dans le temps adéquat de l’utilisation
langagière écrite.
27
Ibid, p.27.
28
Ibid, p.27.
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Cette initiative, malgré les grands efforts déployés n’a pas abouti,
compte tenu du contexte politique de l’époque.
Le document précise que la population prioritaire est celle victime
de violence conjugale, laquelle exige comme recours ultime la
criminalisation et la pénalisation de ce type de violence nuisible à
l’individu et à la société. A défaut et en attendant des lois couvrant la
problématique, il s’agit alors de remédier aux entraves quotidiennes
que rencontrent ces femmes dans leurs parcours d’urgence, souvent
difficiles entre les commissariats de police, les tribunaux et les
hôpitaux.
Cet itinéraire classique et passage forcé des femmes violentées
connaît des lacunes majeures selon l’association qui les classifie
selon différents niveaux29 :
• L’écoute de la victime : la femme, rarement écoutée et son
besoin souvent non satisfait, renonce à la plainte.
• La protection de la victime : l’hésitation et le non désir de
la femme de regagner le « lieu scène de violence » face à
l’absence de tout mécanisme ou de toute possibilité d’accueil
et d’hébergement.
• L’expertise et le constat de terrain non systématique dans les
cas d’une impossibilité de déplacement de la victime pour
porter plainte.
• La rédaction du procès-verbal : rarement rédigé selon les
exigences juridiques à cause de l’ignorance de la victime
des procédures, de son état psychique post-traumatisme de
violence.
• L’aide et le soutien insuffisamment garanti : l’établissement de
l’examen clinique ou médical, son orientation vers un centre
d’hébergement ou la prise de contact avec un membre de sa
famille30 .
29
Projet de travail avec la sûreté nationale, la gendarmerie et les procureurs du Roi, annexé à la lettre
adressée au Secrétaire Général Monsieur Mohammed Lididi au Ministère de la Justice, 14 septembre
2004, voir annexe.
30
Concernant ce point d’hébergement, l’association forte de son savoir-faire accumulé, révisera sa
position quant à l’ouverture de ce type de centre en l’absence des lois les régissant et des modalités
coordonnées entre les différents intervenants qui fondent ce type de recours.
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Ibid, p.4.
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Rencontre organisée par le Ministère de la Justice le 3 octobre 2005
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Elle est créée légalement en 1987. C’est une des rares associations
à disposer de comités locaux, 32 sections qui s’organisent au niveau
de l’ensemble du territoire national.
L’intérêt porté à cette question de la VFG a pris forme avant
la création du Centre Annajda. L’aide aux femmes victimes de
violences se faisait alors au sein d’un comité national constitué en
1988 (à Casablanca), qui se verra élargir à des comités régionaux
dans les sections de l’UAF dès 1993. Cette association est aussi la
première et une des rares à nos jours à avoir tenté l’expérience d’un
centre d’hébergement, de réhabilitation et de réinsertion des femmes
victimes de violence, ouvert à Rabat en 2003.
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Fonctionnement et entraves
1) Unités hospitalières
L’unité d’Ibn Rochd, se situe dans une structure de médecine légale
qui offre les points de force suivants :
- Une consultation polyvalente ;
- Un centre de diagnostic ;
- Un pavillon bien individualisé ;
- Une proximité des urgences ;
- Une disponibilité des médecins habilités à attester et établir
des certificats médico-légaux ;
- Un personnel médical et paramédical stable ;
A ces points de force inhérents à la structure où est domiciliée l’unité,
d’autres spécificités notoires sont à souligner :
- La garantie d’intimité et de calme qu’offre le bâtiment et la
salle autonome de consultation (voir schéma 2).
- L’expérience capitalisée par le personnel médical responsable
immédiat en matière de VFG39 .
- Liens avec le Centre Psychiatrique Universitaire (assistance
psychologique immédiate aux victimes,…).
- Contacts systématisés avec les associations et centres
d’accueil des FVV locaux, particulièrement ceux de
l’Hermitage et Fama.
39
Pr. Benyaich Hicham et Dr. Hamdouna Nawal sont actuellement les deux acteurs principaux de
ces unités de la médecine légale. Certain médecins de l’unité, à l’exemple du Dr. Hamdouna Nawal,
participent activement aux différentes rencontres et manifestations relatives à la thématique et actions
de la VFG : élaboration de la SNLVF, mise en place du numéro vert, séminaires, formation, rencontres
conduites par certaines associations, etc.
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La gratuité des soins et des examens complémentaires n’est pas établie pour les FVV. Le personnel
médical de l’unité « bataille » perpétuellement auprès de l’administration pour l’assurer.
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Ce référentiel est reformulé à partir de l’analyse des entretiens menés avec des membres des deux
associations (voir annexe) et des documents disponibles mis à notre disposition.
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Ces constats et faits relatifs aux entraves sont décelés à travers les entretiens menés du près de Pr.
Benyaich et Dr. Hamdouna et corroborés à propos de certains points par le papier présenté lors du
Forum méditerranéen de lutte contre la violence à l’égard des femmes : quel apport pour les unités
d’accueil des victimes. Ce Forum a eu lieu à Rabat du 23 au 25 novembre 2005.
43
La discipline de l’urgentologie, notamment les pratiques de la médecine sociale et communautaire
constituent des lacunes majeures au Maroc selon Pr. Benyaich. Aussi, la formation de base des mé-
decins généralistes devrait inclure des modules propres à la problématique de la VFG.
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« […], il y a lieu de citer la nécessité d’accorder à l’unité médicale d’accueil le statut d’un service
hospitalier avec désignation d’un personnel qualifié comme responsable de l’unité. Il doit être doté de
personnel stable comprenant des médecins, assistante sociale et psychologue avec des profils et des
compétences identifiées » Pr. Benyaïch et Dr. Hamdouna.
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Schéma 2 : Circuit interne suivi par les FVV à l’Hôpital Ibn Rochd
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Les FVV qui parviennent aux urgences, consultées par les soins des
médecins sensibles ou sensibilisés à la question de la VFG, sont
plutôt adressées une fois l’examen effectué au bureau de l’assistance
sociale. Ce bureau se trouve un étage plus haut, auquel la FVV
parvient en empruntant des couloirs assez labyrinthiques (voir
schéma 3).
Schéma 3 : Circuit interne suivi par les FVV à l’Hôpital Ibn Sina
42
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Ce sont trois femmes médecins, responsables au niveau des urgences, très impliquées auprès des
FVV depuis la création de l’unité, en collaboration avec le Pr. Daffiri ayant quitté et actuellement
avec Pr. Azeggwagh Amine, chef du service des urgences. Il s’agit des docteurs Meknassi, Alaoui et
Zakraoui, respectivement deux généralistes et une spécialiste en réanimation.
46
La gratuité, « revendication » des médecins et assistantes sociales de l’unité acquise officiellement
auprès du directeur de l’hôpital ne fut jamais instituée et définitive. Elle fait l’objet de négociation per-
pétuelle et lourde autant pour l’assistante sociale que la victime. Il arrive souvent qu’il ne soit obtenu
qu’au prix de cent dirhams.
47
Selon les propos de certaines informatrices FVV.
48
Ibid
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Ce terme de réseau est utilisé dans le rapport sans être défini et ne correspond nullement à la notion
de réseau proprement dit.
57
Rapport «Consultation pour la mise en place d’unités de prise en charge des femmes et des enfants
victimes de violence au niveau de la région de Marrakech », février 2006. p. 10.
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L’unité d’Ibn Tofeil compte une assistante sociale, Mme Menhour Latifa ; celle d’Ibn Zohr intègre
une assistante sociale et une infirmière diplômée d’Etat récemment affectée au service des urgences
et qui était avant au service pédiatrique, respectivement Mmes Ribouh Houria et Benddou Naima.
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Ces dernières sont très sollicitées car les références des femmes
émanent des différentes cellules et du centre d’écoute, en plus des
femmes qui passent par les urgences et qui sont hospitalisées sur
place. Elles sont souvent submergées de travail, car elles traitent aussi
les dossiers des cas de malades démunis qui aspirent à la gratuité
des soins ou tout simplement aux malades désoeuvrés au niveau des
urgences et qui ont besoin d’être guidés59. La prise en charge des
FVV au niveau des deux unités rencontre d’énormes entraves.
Les entraves quotidiennes et permanentes sont :
• L’exiguïté du bureau de l’assistante sociale où elle reçoit les
FVV à Ibn Tofeil60.
• La vétusté du matériel bureautique, l’absence d’outil
informatique et de ligne téléphonique pour l’unité d’Ibn
Tofeil.
• La difficulté à réaliser des photocopies des formulaires ou
fiches à défaut d’un photocopieur accessible61.
• Le manque de l’acte du psychologue eu égard surtout à la
fréquence des agressions sexuelles répétitives…62.
• L’inopportunité de la négociation de la gratuité des examens
supplémentaires et parfois de celle du certificat médical en
dépit de la note ministérielle de 2000 qui la stipule.
• La difficulté de faire parvenir la fiche de liaison directement à
la cellule du tribunal à défaut de courrier ou de télécopieur.
59
Les assistantes sociales s’épuisent à demander des « faveurs » de service au profit des FVV et
souffrent du fait qu’ils ne sont pas clairement institués et systématisés, à l’exemple d’examens complé-
mentaires, de la gratuité du certificat médical assez rigide d’où le sentiment de grande frustration et le
sentiment d’impuissance à venir aisément en aide aux FVV.
60
Il faut attirer l’attention que les assistantes sociales, privées de statut légal, se sentent peu protégées
et disent prendre des risques. Par exemple à Marrakech, certaines « nouvelles » catégories de femmes
appartenant à des milieux de pratiques religieuses « strictes », se voient suivre par leurs maris qui peu-
vent être menaçants. Certains médecins protégés légalement hésitent à livrer même des certificats sous
prétexte de la riposte de l’auteur de violence, généralement le conjoint…
61
L’emplacement de ce bureau à l’avantage d’être proche de la salle de l’examen médical et de celles
des consultations spécialisées, même si le service des urgences se caractérise par un flux important et
automatiquement par peu de calme et de confidentialité ou intimité.
62
Il arrive que l’assistance sociale de l’unité hospitalière attende celle du centre Hawwaa pour qu’elle
lui fournisse ces copies nécessaires pour le déroulement de l’activité de l’accueil et de l’orientation des
FVV.
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Il s’avère que la fréquence des cas de sodomie forcée par les partenaires et les conjoints, les dits viols,
les agressions sexuelles sur les enfants et les mineurs constituent un lot quotidien non négligeable.
Les violences suprêmes ont lieu aussi dans les milieux ruraux et semi-urbains proches, telles que des
blessures avec des outils agricoles comme la faucille au niveau du visage… Les post-traumatismes dans
ces derniers cas de figure sont notamment très lourds étant donné les blessures béantes au niveau facial/
partie frontale et directe avec l’autre et le monde…
64
L’unité d’Ibn Zohr est jeune et elle vient juste d’être consolidée par l’affectation d’un médecin légiste.
Le directeur de l’hôpital Dr. Abdellah Marighene a veillé à l’aménagement du local, qui était un labo-
ratoire d’analyse dans des délais très serrés et sous certaines conditions financières peu favorables. Le
bâtiment a actuellement besoin d’être retouché ou restauré et la mise en marche se fait progressivement
sous ses grands soins. La mise en place d’un système de référence organisé n’est pas encore, effective,
même si prévue selon le témoignage du Directeur.
65
L’unité récemment instaurée connaît ce type de lacunes. Des témoignages de FVV révèlent qu’un
cas d’hémorragie n’ont pas été suivi d’examen gynécologique, un cas de traumatisme facial dû à une
profonde blessure exécutée par une faucille n’a pas été suivi d’examen dentaire (le service est disponible
à l’hôpital) et ophtalmologique, un autre cas de vomissements du bébé que portait au dos une femme
violentée par son mari, n’a pas été référé au service pédiatrique, aussi disponible sur place…
Des hésitations quant à un transfert direct de la fiche à la cellule du tribunal ou à celle du commissariat,
sont soulevées. Aussi, la gestion ou concordance entre le fait de signaler le cas à la cellule du tribunal ou
à celle du commissariat en dépit du refus de la victime, qui désire seulement se doter d’un certificat médi-
cal. Des cas de danger mortel ou de risques majeurs sont des cas de figure assez courant. Les modalités
juridiques, éthiques et déontologiques de gestion de ce genre de situation ne sont pas connues.
Le cas de récidive suivi de décision de poursuite judiciaire profitera de ce capital dossier.
La directive générale du Ministère, dite «fiche [papier] autour de la contribution du ministère de la Justice
dans la lutte contre la violence à l’encore des femmes » (03/01/2005).
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Recommandations traduites de l’arabe en français par les soins de l’expert et par moment
abrégées ou complétées pour une raison de sens à expliciter (voir document en arabe en annexe).
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Le centre dispose de deux écoutantes et d’une assistance sociale, recrutés et rémunérées. Une
secrétaire assure la documentation, la saisie, les communications téléphoniques, l’archivage des
documents,…
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Le changement qu’a connu le centre au niveau de son personnel a concerné particulièrement le
psychologue. Le premier nigérian avait l’handicap de la langue, le deuxième, vu que les femmes
préféraient une femme. Ce besoin est pressant pour tous les centres, les unités, mais difficile à satisfaire
pour deux raisons majeures, le manque d’effectif de psychologue et de psychiatres et la compétence en
matière de soutien à des FVV, problématique complexe….
75
L’accord conclu avec l’ordre des avocats à Marrakech fut le premier pas de structuration des rapports
avec le corps juridique local, particulièrement avec les juges, les substituts du procureur du Roi… pour
faciliter la prise en charge juridique des FVV et des EVV.
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La pratique de la réconciliation est très sollicitée par les FVV. Deux centres Annajda et Hawwaa la
traitent souvent. Il demeure qu’elle s’avère complexe et fait appel à des compétences spécifiques, au-
delà de la procédure juridique d « assadad » ou « solh ». Les centres avec leurs avocats et écoutantes
sont très demandeurs d’une formation adéquate dans ce sens, sachant que d’autres associations restent
prudentes et réticentes car elles mesurent le poids du culturel et la vulnérabilité de la demande de
réconciliation en fait, mais le renoncement (à ses droits)..
77
La commissaire Aïcha Bouknan et d’autres partenaires impliquées ont pris part à une séance
d’évaluation. Assise à l’abri des regards, elle se réjouit de l’impact positif de sa prestation auprès des
FVV qui en ont témoigné avec spontanéité.
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L’ambassade de France était le premier partenaire financier du centre.
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Le premier centre créé est celui qui porta le nom de : Centre d’Ecoute et d’Orientation Juridique et
Psychologique pour Femmes agressées. Il ouvre ses protes en 1995 à Casablanca, localisé au quartier
de l’Hermitage et il sera connu plus par centre de l’Hermitage.
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Commissaire Aïcha Bouknane de la cellule de police, le procureur Général du Roi Maître Abdel Ilah
El Mastari de la cellule du tribunal et Dr. Abdel Mounim Abou Essaad de l’unité du CHU d’Ibn Tofeil
et Mme Zakia Mrini du centre Hawwaa.
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Communiqué autour des cellules d’accueil des FVV au niveau des cellules des tribunaux, de la
Sûreté Nationale et de la Gendarmerie Royale.
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Mémorandum relatif à la création des cellules d’accueil des FVV au niveau des tribunaux, de la
Sûreté Nationale et de la Gendarmerie Royale.
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Il faut rappeler que les FVV, particulièrement dans le cadre de la violence conjugale, sont
demandeuses de réconciliation. Le tribunal est habilité à l’exécuter sous le contrôle du Procureur du
Roi ou de son Substitut. Certains centres tentent cette pratique avec d’énormes difficultés à défaut de
compétence technique et vu la complexité affectivo-psychologique, familiale et sociale de la question.
Il demeure que l’impunité est en cause chez ces récidivistes en plus de la nécessité d’évaluation des
risques pour la FVV au lieu de recourir à la réconciliation sous la contrainte morale, du respect du droit
et du choix de la personne. Ainsi, la réconciliation doit être maîtrisée dans ce sens.
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A cette occasion, la commissaire Mariama El Araki, a fait le déplacement de Rabat et fait une
intervention à l’occasion.
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Eléments synthétisés à partir du rapport de la table ronde susmentionné
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C’est le commissaire Hassan Cheggour qui est à la tête du point focal. Ce point focal, notamment
chargé de la VFG jouit de sa situation « administrative » privilégiée, qui dépend directement du
Directeur de la Police Judiciaire Monsieur Mustapha Mazouni, un décideur notable dans la hiérarchie,
très ouvert sur la question de la VFG.
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Ce bureau est exigu et ne bénéficie pas de l’intimité souhaitable malgré les efforts du substitut du
PR qui veille à fermer la porte mais le dérangement persiste sachant que l’observation des traces sur le
corps de la FVV est souvent effectuée sur place.
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Unités - L’orientation des FVV est plus aisée qu’avant autant vers
le centre d’écoute que vers le tribunal ou la police.
hospitalières
- Les sessions de formation sont profitables, même si
d’Ibn Tofeil et insuffisantes concernant l’écoute des FVV et des EVV.
Ibn Zohr
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Généralement les cas de xxx sont transférés au procureur Général du Roi à la Cour d’Appel et ceux
propres à xxx sont envoyés au procureur du Roi à la Cour de Première Instance.
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• Niveau de l’écoute :
Le contenu et les techniques de l’écoute sont saisies dans l’ensemble,
mais ses finalités et les modalités effectives de son déroulement
semblent échapper dans certains cas.
Cette phase ou service primordiale et commun à tous les intervenants,
est accessible de prime à bord mais non garantie de maîtrise. Les mots
clés proposés à cet élément de service sont pertinents : comprendre,
ne pas condamner, ne pas être partie pris, écoute active, monter à
l’autre qu’on s’intéresse à lui et qu’on veut l’aider… Il n’en demeure
pas moins que des difficultés persistent et des questions semblent
rester sans réponse :
- Faut-il respecter scrupuleusement la décision de la victime
ou faut-il travailler avec elle cette décision?
- Faut-il rester neutre face à l’émergence physique de l’angoisse
ou faut-il être actif ?
- Faut-il contrôler le temps de la séance de l’écoute ou faut-il
laisser libre cour – 40 à 45 min par exemple (cas courant) ?
- Comment agir quant à la victimisation dévictimisation? etc.
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Chiffre approximatif et estimatif du nombre de cas accueillis au centre Hawwaâ (assistante sociale).
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Encadré 2 : La VFG
Les femmes et jeunes filles vivent une oppression, voire des
exclusions sociales, en terme de discrimination sexuelle, laquelle
situation est intimement imbriquée avec d’autres facteurs sociaux,
culturels, politiques et économiques. Cet ensemble de causes/
facteurs les maintient dans leur position de victime de violences
et les rende très vulnérables pour sortir des cercles de violences.
Elles doivent alors être soutenues , protégées et défendues par tout
Etat de droits.
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3) Etude de cas :
Récit :
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“ Ils nous ont confisqués une petite maison achetée dans le cadre de
l’habitat économique de « Sala El Jadida » via les Œuvres Sociales
des Forces Auxiliaires. J’ai vendu tous les bijoux d’or que j’achetais
alors que je travaillais quant j’étais étudiante, au laboratoire des
photos du voisin. C’est la sœur dans un premier temps qui voulais
acheter et elle ne nous a pas remboursé alors qu’elle a renoncé ayant
un autre projet et c’est le frère qui, devenu polygame avait besoin
de loger sa deuxième épouse. Non solvable, il a quitté pour venir
s’installer dans une pièce que nous mêmes nous dûmes construire au
niveau de la terrasse sous la directive du beau père. A l’idée de devoir
cohabiter avec un autre beau frère « soulard » et une nouvelle belle
sœur qui demandait de partager ma cuisine car une petite aménagée
dans la terrasse ne lui convenait pas, je fus décidée plus que jamais
de quitter la maison conjugale ou plutôt de mon beau père. La
maison de Salé est louée et je ne peux pas prétendre l’habiter avec
mes enfants, sachant que j’ai demandé à mon mari de demander un
crédit pour payer les échéances et en lui rappelant que c’était grâce
à mes bijoux vendus et à des crédits auprès des amis que nous avons
pu l’acquérir (Pleurs et silence).”
“Ce qui me fait mal, est que j’ai du renoncer à certains bijoux qui
signifiaient beaucoup pour moi, je me disais si je réussi mes examens
j’achète un bijou. Il me rappelle une partie de ma vie qui était heureuse,
en dépit de mes difficultés familiales de nécessité financière et des
souffrances de ma mère. J’étais belle, mes sœurs aussi, il faut les
voir elles étaient plus belles que moi. Nous avons toujours vécu dans
une grande famille avec nos oncles. C’est pour cela que j’étais dupe
et j’avais même insisté d’habiter chez mes beaux parents. Lui (Le
mari) m’avait mise en garde en me disant « mon père est invivable ».
Je ne pouvais pas imaginer sa sévérité et son emprise sur son fils. Au
début, nous sortions un peu et il était intentionné surtout quand j’étais
tombée enceinte. Souvent, voulant m’aider, me prendre le linge lavé
à étendre, son père le ridiculisait alors que tout le monde était réuni:
«Chadah min nifou» / Elle le tient de son nez ». Alors que j’ai pu
travailler, et il reçoit de l’argent, il lui dit souvent « Tadour fi znaqui/
Elle rôde dans les rues » ou « L Rajjal, dima mhlia fi halatha chouf
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de la trouvaille, il dénia et dit que c’est une ONG qui les distribua
à son travail. Je persiste en disant que c’était du mensonge surtout
que le jour même il m’annonçait qu’il partait en mission pour 3 ou
4 jours. Il m’épuise tant que je suis devenue réticente sexuellement.
Je sais qu’une femme ne doit pas se refuser à son mari et que notre
religion n’admet pas cela mais c’est plus fort que moi. Je me sens
abattue, morose quand je rentre dans cette maison de son père, en
plus de cela je suis incapable de faire semblant. Je suis au courant
de ses rencontres en compagnie de son meilleur ami avec les filles,
certainement autour de l’alcool. Ils disent que cette pièce sert pour
le rangement du matériel photographique mais je suis fort sceptique
(Silence et profonde respiration en fermant les yeux). Je te disais
qu’il me tabassa tellement les deux côtés de la tête que les contours
de mes yeux devinrent bleus et verts après. Je ne bougeais pas,
j’étais comme hypnotisée, mes enfants se sont enfuit à l’extérieur,
forte émotion et sanglots, je lui tiens la main et lui dit : ils sont à tes
côtés, tout s’arrangera). J’ai repris vie en le voyant chercher un outil
de bricolage alors j’ai senti le danger et je me suis précipitée dans les
escaliers. Son père était là et il m’a dit, va-t-en chienne (Pleurs).”
“Ce qui me fais le plus mal, c’est de voir que je n’ai aucune solution.
Tu vois je suis venue ici et je regrette de l’avoir fait. Je me sens
encore plus faible face à mes problèmes. Il me l’a dit quand je lui
avait annoncé que je m’apprêtais à aller à l’association des femmes
violentées : « jri twalak ». Il a eu bien raison. L’assistante sociale a
été très gentille, elle m’a promis d’essayer de m’avoir le certificat
gratuit et m’a demandé de revenir le lendemain. J’ai quitté la maison
une semaine après lui avoir donné presque tout mon salaire et je me
retrouve sans rien. Je n’ai pas de quoi payer le certificat médical.
Ce matin j’ai attendu toute la matinée tu as bien vu. C’est à 12 h et
quelques que le médecin est venu. J’étais assise dans le hall que tu
as vu, plein de monde souffrant et des fois curieux. Je fus confuse et
j’ai culpabilisé (Pleurs) car il a été très désagréable avec l’assistante
sociale. Il semblait dérangé par la demande de la gratuité ou je ne
sais pas. Il m’a mis 18 jours. Il ne m’a pas posé de questions et m’a
même pas regardé. J’ai le cœur gros, heureusement qu’on se voit, je
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- L’écoute ;
- L’examen clinique sommaire avec certificat médical (3 jours
pour le premier et 17 jours pour le deuxième) ;
- L’orientation avec suite immédiate pour le premier cas ayant
fait l’objet d’hospitalisation à cause de dégâts physiques graves
dont perforation du poumon à cause d’une cote cassé, etc. Ce
cas a bénéficié de l’écoute de l’assistante sociale de l’unité
d’Ibn Tofeil, de l’écoute du centre d’écoute et du substitut
du Procureur du Roi au niveau de la cellule du Tribunal de
première Instance. Cette FVV a été accompagnée par la
coordinatrice du centre d’écoute, l’assistante sociale. Les
supports de coordination (fiches) ont appuyé les démarches.
Le cas témoin étudié au niveau de Rabat, comparé avec les
cas suivis à Marrakech, montre la vitalité d’une offre de
services en chaîne bien coordonnée.
Ce dernier cas provenant du milieu rural, retient l’attention pour
souligner en guise de synthèse condensée axée sur l’analyse genre,
que l’écart entre les FVV citadines et celles rurales est criard dans ce
domaine de la prise en charge. Les FRVV ne disposent pratiquement
d’aucun service de ce type. En plus du fait que la Gendarmerie Royale
très sollicitée et compétente à agir dans ce milieu, est vivement
appelée à multiplier d’efforts pour une implication plus coordonnée.
Le regard doit être focalisé sur cette catégorie sociale des femmes et
sur cette instance. A ce niveau, la dynamique à cibler doit toujours
être triangulaire avec les acteurs et les intervenants des ministères
de l’intérieur, de la santé et de la justice. Le plaidoyer jugé urgent
doit, en plus de la cible révision du code et de procédure pénaux à
entamer, toucher cette frange de la société exclue doublement dans
son genre de femmes discriminées et de rurales exclues.
Outre cet exemple de cas, celui étudié démontre que le centre
Annajda, fort de son expérience, reste désavantagé à cause de
l’absence d’une offre de services intégrés en chaîne, en comparaison
avec celui de Hawwaâ. Il souffre du manque de cette coordination
entre acteurs directement impliqués, qui avec des correctifs apportés,
il occuperait une place de prou dans ce domaine à Rabat. Il gagnerait
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Documents consultés
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PRESENTATION DE L’ASSOCIATION
L’Association Marocaine de lutte contre la Violence à
l’Egard des Femmes (AMVEF)
La mission :
L’association vise la lutte contre la violence à l’égard des femmes
fondée sur le genre, considérée comme une violation des droits
humains des femmes et un obstacle au développement durable et
équitable.
Les objectifs
- Renforcer les capacités des femmes pour faire face à l’acte
de violence à travers une chaîne de services (écoute, soutien
psychologique, orientation juridique, accompagnement spécifique,
assistance judiciaire, médiation familiale) dispensée par une équipe
de professionnelle.
- Agir sur les politiques publiques et les législations discriminatoires
pour la prévention de la violence fondée sur le genre et la protection
des femmes ;
- Contribuer au processus de changement des mentalités et des
pratiques discriminatoires pour lutter contre la violence à l’égard
des femmes.
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Les moyens
- Mise en place de centres d’accueil pour femmes victimes de
violences ;
- Des actions de sensibilisation et de plaidoyer en direction
des concernés ;
- Observation, documentation et suivis des actes de violences
à travers les cas reçus par le centre et la recherche-action ;
- Renforcement des capacités de divers acteurs par la formation
notamment
- Monitoring des politiques publiques en matière de lutte et de
protection des femmes contre la violence ;
- Organisation des activités d’information, de communication
sur la violence à l’égard des femmes et fondée sur le genre ;
- Mise en réseau, coalition et coordination avec des acteurs
partageant la même vision.
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