Vous êtes sur la page 1sur 22

L’ARRIMAGE DES CHARGES SUR LES VEHICULES

Manuel de synthèse pour le chauffeur

© 2012, FEBETRA, Bruxelles Rédaction : Yves Senden (gérant Consultrans Solutions sprl)

Les erreurs et/ou omissions éventuelles Leen Buekers


figurant dans ce relevé ne peuvent en aucun
cas engager la responsabilité de l’éditeur Kathleen Spenik
Table des matières

1. But de l’arrimage : pourquoi arrimer les marchandises ?

2. Les forces qui s’appliquent sur une charge pendant un transport

3. Pourquoi arrimer ?

4. Le matériel d’arrimage

5. Les véhicules pour le transport

6. Le plan de répartition de la charge

7. Les méthodes pour arrimer les charges

8. Définir le nombre de moyen d’arrimage à utiliser

9. Les informations à trouver sur les étiquettes ou sur les autres moyens d’arrimage

10. Les situations à éviter

11. Les situations qui simplifient l’arrimage

Annexes

 Textes de loi

 Exemples d’un document d’arrimage

 Check-list pour le chauffeur

 Check-list pour l’entreprise de transport


1. But de l’arrimage
Qu’il faille arrimer les marchandises, ne constitue pas une nouveauté. Dorénavant, quelques modifications
interviennent dans la législation de sorte qu’il faut arrimer les marchandises en utilisant un système capable
de retenir certaines forces.
Les premiers but de l’arrimage sont bien de :
a) Garantir la sécurité du conducteur (en cas de problème, c’est souvent la première victime !) ;
b) Garantir la sécurité des autres usagers de la route ;
c) Garantir l’intégrité de la marchandise transportée ;
d) Garantir l’intégrité du moyen de transport.

Beaucoup de chauffeurs estiment qu’un chargement lourd ne peut

pas glisser, mais c’est totalement faux! Le poids d’un chargement

n’a aucune influence sur le fait si un chargement glissera ou pas.

2. Les forces qui s’appliquent sur une charge pendant un transport


Lorsque des marchandises sont transportées par camion, les forces physiques qui s’appliquent sur les
produits sont mal connues car le chauffeur ne les ressent effectivement que lorsqu’il ne sait plus les contrôler
et que le véhicule est déstabilisé. Dans ce cas, les lois physiques qui s’appliquent sur les objets en
mouvement se sont « exprimées » de manière à ce que le conducteur et le véhicule n’étaient plus capables
de les maîtriser !!
On pourrait dire que si le chauffeur conduit un véhicule dans lequel se trouvent des produits liquides
(citernes ou IBC (GRV)), ces forces se manifestent plus clairement. Dans ce cas, lorsque le conducteur veut
accélérer, il a l’impression que le liquide le retient « vers l’arrière ». S’il veut freiner, il a l’impression que le
liquide le pousse vers l’avant. S’il veut tourner à droite, le liquide le « pousse » vers la gauche, et s’il tourne
vers la gauche, le liquide le « pousse » vers la droite. Ces forces que nous venons d’évoquer sont les forces
d’inerties qui s’opposent à un mouvement que l’on crée (accélération, freinage, changement de direction) et
qui existent dans tous les cas de transport, même si ces forces sont moins ressenties !!
Les forces maximales qui pourront s’exercer sur la charge ont été définies expérimentalement et
représentent :
a) 80 % de la masse vers l’avant en cas de freinage
b) 50 % de la masse vers l’arrière lors d’une accélération importante (ou lors d’un choc (accrochage
d’une remorque ou semi-remorque, mise à quai,…))
c) 50 % vers la gauche et/ou vers la droite lors d’un changement de direction (changement de bande
de circulation, sortie d’autoroute, évitement d’un obstacle,…)
La connaissance de cette information simplifiera donc déjà l’arrimage, car pour une charge de
10.000 kg, nous ne devrons plus qu’arrimer pour l’équivalent de 8.000 kg vers l’avant et pour
l’équivalent de 5.000 kg dans les autres « directions » !

Ces données vont donc réduire les forces à maîtriser pour assurer un arrimage suffisant.
Cependant, en fonction de la méthode d’arrimage que le conducteur utilisera, les forces à
maîtriser pourraient être supérieures à la charge (en poids) !

3. Pourquoi arrimer ?
Comme nous venons de le signaler, la sécurité du chauffeur est la raison la plus importante (déplacement
de la charge => déstabilisation du véhicule => chauffeur blessé ou tué !).

De plus, il est évident que si une cargaison n’est pas bien arrimée, elle peut être endommagée pendant le
transport et donc représenter une perte de temps au déchargement et pour les formalités ultérieures… Nous
voyons encore trop souvent des charges mal arrimées, voire pas du tout arrimées ! Cela n’est pas de nature à
améliorer l’image du secteur du transport auprès du public !
D’autre part, le non-respect des différentes règles à appliquer relatives à l’arrimage peut engendrer lors d’un
contrôle routier :
a) Une perte de temps importante;
b) Un coût important pour apporter la solution du point de vue de l’arrimage (achat de moyens
d’arrimage en urgence, retard à la livraison, modification du planning,…) ;
c) Une amende pour le chauffeur, le transporteur et/ou le donneur d’ordre selon la responsabilité…
!?

4. Le matériel d’arrimage
La plupart des chauffeurs connaissent certains moyens d’arrimage leur permettant de sécuriser les produits
qu’ils transportent régulièrement. Parmi les différents moyens on peut citer :
1) La paroi avant de l’espace de chargement (voir les capacités de retenue (constructeur)) ;
2) les ridelles (uniquement si les marchandises sont placées contre celles-ci) ;
3) les piquets (rancher) ;
4) Les fosses (à bobines) ;
5) Les manivelles pour sangles ou câbles ;
6) Les rails d’ancrage, les barres de blocage ;
7) Les points d’ancrage ;
8) Les crochets de fixation (pour conteneur) ;
9) Le bois (matériau de calage, planches, palettes) ;
10) Le tapis antiglisse (valeur de friction = 0.6 %) ;
11) Les chaînes, les câbles, les sangles (se référer aux normes EN 12195-2, -3 , -4
12) Les protections de coins et de sangles ;
13) Les sacs gonflables (ou airbags) ;
14) Les rallonges des piquets, les planches de rehaussement (en bois, aluminium, aluminium renforcé, ..) ;
15) Les bâches et filets

Dans tous les cas, il faudra veiller à utiliser le matériel qui convient le mieux au(x) produit(s) que l’on
transporte. De cette manière, on évitera de détériorer la marchandise par l’arrimage et on pourra peut-être
placer moins de moyens que si le matériel n’est pas approprié !
Remarque : pour pouvoir utiliser correctement les moyens précités, le conducteur doit connaître les capacités
relatives à l’arrimage !

5. Les véhicules pour le transport


En fonction de la spécialité de l’entreprise de transport ou justement du fait qu’elle réalise du transport très
« général », la carrosserie du véhicule pourra participer directement ou indirectement à l’arrimage et ainsi le
simplifier ou le rendre plus complexe. Pouvons-nous imaginer charger sur un « plateau » un « coil » de 23
tonnes … !!?? Ou encore charger des palettes sur un « porte-voitures » …

!?
Si les constructeurs de matériel de transport doivent respecter certaines normes pour la construction des
carrosseries, il est important que le chauffeur connaisse ces caractéristiques afin de pouvoir éventuellement
les utiliser pour simplifier l’arrimage. C’est la norme EN 12642 (EN 12642:2001 et EN12642: 2006) qui définit
les exigences de construction. On peut reprendre schématiquement les valeurs suivantes :
a) Résistance de la paroi avant : 40 % de la charge utile, avec un maximum de 5 tonnes
b) Résistance latérale des parois (fourgon, frigo) : 30 % de la charge utile
c) Résistance de la paroi arrière (portes, hayon élévateur) : 25 % de la charge utile avec un
maximum de 3.1 tonnes
d) Pour une savoyarde : 24 % de résistance sont acceptées pour les ridelles et 6 % pour les arceaux
supérieur ( ! il faut avoir des traverses !)
Pour un « tautliner », aucune résistance n’est accordée à la bâche qui est seulement tendue pour protéger la charge
des intempéries… !!

Les véhicules “XL” répondent à la version XL de la norme EN 12642 de 2006 et cela indique une construction
renforcée. La paroi avant résiste à 50% de la charge utile, les parois latérales à 40% et la paroi arrière à 30%.

6. Le plan de répartition de la charge

Avant de vouloir arrimer une charge, le chauffeur doit savoir à quel endroit il faut placer cette charge pour une
conduite en toute sécurité. Pour cela, il doit respecter le plan de répartition de la charge du véhicule qui peut
être fort variable d’un véhicule à l’autre. On peut toutefois remarquer que ce plan de répartition ressemble à
une courbe de ce type :

Cependant, il est très important qu’un plan de répartition de la charge précis soit remis au chauffeur afin qu’il
puisse organiser son chargement correctement. Ceux qui sont donnés ici le sont uniquement à titre
d’exemple.

7. Les méthodes pour arrimer les charges


Le but de l’arrimage est d’immobiliser la charge afin qu’elle ne puisse se déplacer sur le véhicule pendant le
transport.
Les méthodes les plus souvent utilisées à cet effet sont donc :
a) Le calage de la marchandise (contre la paroi avant, les parois latérales et la paroi arrière) ou
utilisation de matériaux de calage (palette en bois, sacs gonflables). Il est surtout important qu’il
n’ait pas d’espaces libres (max. 0 cm sur la longueur et max. 8 cm au total en largeur) et que les
parois soient assez solides pour pouvoir retenir des forces.

b) L’arrimage de « force » : on applique des moyens d’arrimage par le dessus pour « forcer » la
marchandise à « frotter » plus fort sur le plancher : c’est la méthode la plus souvent utilisée mais
la moins efficace (cfr point 9 pour l’explication) !! On appelle aussi cette méthode l’arrimage
« couvrant ».
c) L’arrimage « direct » ou « oblique » appelé ainsi car les moyens d’arrimage sont
« tendus directement » (en ligne droite) entre 2 points, 1 sur la charge ( attention à la résistance
de ce point !) et l’autre souvent sur ou dans le plancher du véhicule. Lorsque cette méthode est
possible, c’est une des meilleures formes d’arrimage.

C’est la méthode utilisée notamment pour arrimer efficacement les charges lourdes (machines
outils), car bien appliquée cette méthode demande de mettre en œuvre moins de sangles ou de
chaînes.
Une variante de l’arrimage direct est l’arrimage anti-rebonds ou l’arrimage en boucle. Cette
méthode est très efficace (surtout pour des chargements qui se trouvent libres et des
chargements lourds et uniformes), mais exige également la présence de points d’ancrage (dans le
sol ou rails).

Arrimage anti-rebonds qui fixe vers Arrimage en boucle (toujours min. 3)


l’arrière le chargement qui n’est pas
bloqué. Angle de max. 45°

d) L’arrimage par frottement est effectué en utilisant des tapis antiglisse qui augmentent beaucoup le
frottement initial et diminuent de manière conséquente le nombre de sangles à placer en arrimage
de force. Le principe de l’arrimage par le frottement est repris ci-dessous :
La norme européenne EN-12915 :2010 nous donne les indications suivantes pour les différents coefficients
de frottement de certaines combinaisons de matériaux couramment utilisés :

Bois scié contre multiplex 0,45

Bois scié contre aluminium rainuré 0,4

Bois scié contre film étirable 0,3

Bois scié contre tôle en inox 0,3

Bois raboté contre multiplex 0,3

Bois raboté contre aluminium rainuré 0,25

Bois raboté contre tôle en inox 0,2

Palette de plastique contre multiplex 0,2

Palette de plastique contre aluminium rainuré 0,15

Palette de plastique contre tôle en inox 0,15

Caisse en acier contre multiplex 0,45

Caisse en acier contre aluminium rainuré 0,3

Caisse en acier contre tôle en inox 0,2

Béton brut contre poutre en bois scié 0,7

Béton (coffrage lisse) contre poutre en bois scié 0,55

Autres combinaisons Selon certificat

Pour le coefficient de frottement, il est crucial que la surface de contact soit propre et exempte de gras, d’huile
et de glace. Si la surface de contact n’est pas propre, exempte de gras, d’huile et de glace, on ne peut utiliser
que maximum 0,2 comme coefficient de frottement. Si on applique l’arrimage directe, il faut multiplier le
coefficient par 0,75.

8. Définir le nombre de moyen d’arrimage à utiliser


On pourrait faire des calculs complexes (comme p.ex. décrit dans la norme EN 12195-1 :2010) afin de
déterminer le nombre de sangles à utiliser.

Pour éviter de devoir calculer le nombre de sangles en fonction du type de produits, des tables se trouvent
dans le guide des bonnes pratiques européen, disponible sur le site du SPF Mobilité et Transports,
www.mobilit.fgov.be .

Nous pouvons proposer à titre indicatif (pour un arrimage de force) ci-dessous 2 tableaux reprenant le
nombre de sangles à placer contre le glissement vers l’avant (la valeur FT représente le préchargement de
force ou la force réelle dans le sangle. Au plus haut le FT, au plus élevée la capacité d’arrimage de force – il
existe des appareils sur le marché qui peuvent mesurer la force réelle) :
Source tableaux: « Règles de base arrimage des charges pour le transport routier » du Katholieke
Hogeschool Sint-Lieven asbl.

Pour l’arrimage direct (ou en diagonale), des tableaux similaires sont aussi disponibles dans « le guide des
bonnes pratiques d’arrimage », www.mobilit.fgov.be
Toutefois, nous vous présentons ci-dessous un tableau qui indique quelles forces d’inerties peuvent être
retenu par un arrimage direct.
est l’angle vertical entre la surface de de chargement et la sangle d’arrimage et est l’angle fait par la
sangle et le sens de direction. On recommande pour un angle entre 30° et45° et l’angle le plus petit
possible.

Source tableau: « Règles de base arrimage des charges pour le transport routier » du Kathlieke Hogeschool
Sint-Lieven asbl

9. Les informations à trouver sur les étiquettes (sangles) ou sur les autres moyens d’arrimage.
Les moyens d’arrimage que le chauffeur doit utiliser doivent répondre à des normes européennes.
Pour les sangles, il s’agira de la EN 12195-2, pour les chaînes on veillera à respecter la EN 12195-3 et pour
les câbles, la EN 12195-4.

Attention : cette illustration ne signifie pas que cette sangle


appliquée en couvrant retient 5.000kg!

Si nous prenons comme exemple une sangle (très fréquent), on devra retrouver de manière visible et lisible
les informations suivantes :
a) LC = « Lashing Capacity » ou capacité d’arrimage. C’est la résistance de cet élément à la traction
directe entre 2 points. Donc, si on tend la sangle entre 2 points et en ligne directe, elle résistera
jusqu’à ce que on lui applique une force équivalente à 2.500 kg, c’est-à-dire 2.500 déca Newton
(2.500 daN) (la masse exprimée dans l’unité de force).
b) S HF = « Standard Hand Force » = capacité manuelle qu’on peut appliquer sur le tendeur pour
obtenir une tension déterminée dans cette sangle, après relâchement du tendeur. En général, on
considère qu’une personne peut appliquer en moyenne une force équivalente à 50 kg, donc 50
déca Newton (= 50 daN).
c) S TF « Standard Tension Force » ou (ou FT « Force de Tension»). C’est le résultat obtenu en
plaçant une sangle par le dessus d’une marchandise pour augmenter le frottement entre la charge
et le plancher. Le résultat obtenu va dépendre fortement de l’inclinaison des sangles par rapport
au plancher. Il faudra donc en tenir compte. Les diagrammes suivants permettent de comprendre
l’influence de l’angle d’inclinaison. Mathématiquement, l’efficacité de la sangle en fonction de
l’angle que celle-ci fait entre le plancher et la marchandise se traduit par le sinus de cet angle (sin
Un grand angle est préférable et se situe idéalement entre 60° et 90°.
d) La référence à la norme européenne. Donc, on doit retrouver la référence à la EN 12195 – 2 pour
les sangles, à la EN 12195-3 pour les chaînes et EN 12195 – 4 pour les cables.
Il faut tenir compte de la valeur StF (ou FT) pour l’arrimage de force et pour l’arrimage direct il faut tenir
compte de la valeur LC. La valeur LC est plus élevée et l’arrimage direct est donc plus efficace que l’arrimage
de force !

10. Les situations à éviter


a) Utiliser des tapis antiglisse pour protéger les sangles (sur du béton par exemple)
b) Utiliser des crochets de « châssis » pour des « œillets » d’ancrage
c) Utiliser des crochets pour points d’ancrage sur le châssis
d) Allonger des sangles en les croisant, en faisant des nœuds,
e) Utiliser les sangles abîmées, effilochées ou sans étiquettes !!
f) Penser que la charge est lourde et ne peut se déplacer ! C’est uniquement la nature des matériaux en
présence (bois / bois, fer / fer, béton / bois) qui influencera le risque de déplacement.
Les efforts de certains conducteurs pour appliquer au mieux les principes d’arrimage, mais avec du matériel non
conforme ou en mauvais état :

11. Les situations qui simplifient l’arrimage


a) Utiliser du matériel en bon état (sangle, chaîne,…) et portant les indications nécessaires (EN…)
b) Maintenir la surface de chargement propre. Des billes de plastique ou des grains de pierre ou béton vont
provoquer un glissement ou un roulement de la marchandise.
c) S’assurer avant le départ que le matériel d’arrimage est bien présent et en bon état.
d) Arrimer tous les éléments chargés (marchandise, matériel de manutention, bois de calage, palettes
vides,…)
e) Utiliser autant que possible les tapis antiglisse et les coins de protection qui réduisent très fort les moyens
d’arrimage à devoir placer.
f) Utiliser les moyens d’arrimage comme ils ont été prévus et non d’une autre manière

Crochet pour point d’ancrage, arrimage Protection de coin pour protéger la sangle et augmenter
« direct » possible. l’efficacité de la sangle

Crochet pour châssis => seulement arrimage de force possible. Placement de tapis antiglisse
Crochet pour point d’ancrage à utiliser uniquement dans des points d’ancrage (parfois résistance précisée
sur celui-ci (2500 daN).

Arrimage direct => OK « Boucle de tête » pour retenir la charge vers l’avant
Annexes
TEXTES DE LOI (Enumération non-limitative)

er
Extraits du Code de la route (A.R. du 1 décembre 1975) reprenant les articles les plus pertinents
45.1 Le chargement d’un véhicule doit être disposé de telle sorte que, dans des conditions de route normales, il ne
puisse::

1° nuire à la visibilité du conducteur ;


2° constituer un danger pour le conducteur, les personnes transportées et les autres usagers ;
3° occasionner des dommages à la voie publique, à ses dépendances, aux ouvrages qui y sont établis ou aux
propriétés publiques ou privées ;
4° traîner ou tomber sur la voie publique ;
5° compromettre la stabilité du véhicule ;
6° masquer les feux, les catadioptres et le numéro d’immatriculation.

45.4 Les accessoires servant à fixer ou à protéger le chargement doivent se trouver en bon état et être utilisés
correctement.

Tout élément entourant le chargement, tel qu’une chaîne, une bâche, un filet, etc. doit le faire étroitement.

45bis1. Pour l’application du présent article, l’on entend par « véhicule du groupe C» : véhicule motorisé des
catégories C ou C+E ou des sous-catégories C1 ou C1+E comme définies à l’article 2 de l’A.R. du 23 mars 1998 relatif
au permis de conduire (…)

45bis2. Le conducteur d’un véhicule du groupe C ne peut utiliser son véhicule si le système d’arrimage du chargement
transporté dans ou sur le véhicule n’est pas conforme à l’article 45bis4.

Le conducteur d’un véhicule du groupe C doit:

1° exercer un contrôle visuel afin de s’assurer que les portes arrière de chargement, le hayon élévateur escamotable,
les portes, les bâches, la roue de secours et les autres équipements relatifs à l’utilisation du véhicule sont fixés ;
2° s’assurer que le chargement ne constitue pas une gêne pour la conduite en toute sécurité du véhicule;
3° s’assurer que le centre de gravité est, autant que possible, centré sur le véhicule.

45bis3. Si le conditionnement primaire d’un bien n’est pas assez solide pour un transport de marchandises sûr, le
responsable de ce conditionnement et/ou le chargeur doivent alors l’envelopper de manière complémentaire grâce à
un emballage suffisamment solide pour permettre une bonne sûreté du chargement.

Le chargeur doit communiquer, préalablement et par écrit, au transporteur auquel il fait appel, toutes les informations
que le transporteur estime nécessaires pour arrimer les marchandises.

45bis4. Le système de sûreté du chargement doit pouvoir résister aux forces exercées lorsque le véhicule du groupe
C subi les accélérations suivantes :

1° ralentissement de 0,8g vers l’avant

2° ralentissement de 0,5g vers l’arrière

3° accélération de 0,5g vers les parties latérales, de chaque côté

Lorsqu’un élément composant du système de sûreté du chargement est soumis à une force telle que décrite au
premier alinéa, la force de pression exercée sur cet élément ne peut dépasser la charge nominale maximale de celui-
ci.
Les éléments composants d’un système de sûreté du chargement d’un véhicule du groupe C :

1° doivent fonctionner correctement ;

2° doivent être adaptés à l’usage qui en est fait ;

3° ne peuvent présenter de nœuds, d’éléments endommagés ou affaiblis pouvant affecter leur fonctionnement quant à
la sûreté du chargement ;

4° ne peuvent présenter de déchirures, de coupures ou d’effilochages ;

5° doivent être conformes aux normes de produits européennes et/ou internationale en vigueur en la matière.

Le système de sûreté du chargement utilisé pour entourer, fixer ou retenir un chargement dans ou sur un véhicule doit
être adapté aux mesures, à la forme, à la consistance et aux caractéristiques du chargement.

Le système de sûreté du chargement peut être constitué d’une application simple ou combinée de systèmes de sûreté
du chargement.

45bis 5. Le dispositif de retenue ou le dispositif de verrouillage intégré utilisé pour fixer un chargement à un véhicule
du groupe C doit être lui-même sécurisé de telle sorte qu’il ne puisse être déverrouillé ou détaché.

Le dispositif de retenue ou le dispositif de verrouillage intégré utilisé pour fixer un chargement dans ou sur un véhicule
du groupe C doit :

1° être conçu et développé aux fins pour lesquelles il est utilisé ; et

2° être utilisé et entretenu conformément aux spécifications du constructeur et des normes européennes et/ou
internationales en vigueur.

45bis 6. Un chargement entouré, fixé ou retenu sur un véhicule du véhicule C, conformément aux prescriptions des
« Code de bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers », rédigées sous
les auspices de la Commission européenne, implique que le système de sûreté du chargement satisfait aux exigences
er
de l’article 45bis4 alinéa 1 .

Extrait du règlement technique (A.R. du 15 mars 1968)

Art 19. chaque véhicule utilisé pour le transport de choses doit être pourvu d’un nombre suffisant de points d’ancrage,
adaptés au chargement.

Ces points d’ancrage doivent pouvoir résister à une force minimale de:

1° 400 daN pour un véhicule ayant une MMA < 3,5t

2° 800 daN pour un véhicule ayant une MMA = 3,5t et < 7,5t

3° 1000 daN pour un véhicule ayant une MMA = 7,5t en < 12t

4° 2000 daN pour un véhicule ayant une MMA = of > 12t


er
Ces dispositions sont exclusivement d’application à partir du 1 mai 2008 pour les nouvelles réceptions par type et à
er
partir du 1 mai 2009 pour les véhicules nouvellement mis en circulation et pour les véhicules transformés après cette
date.

Extrait de la loi relative au transport de choses par route (Loi du 3 mai 1999) – coresponsabilité

Art 37§2 Le donneur d’ordre, le chargeur, le commissionnaire de transport ou le commissionnaire-expéditeur sont


punis, …, s’ils ont donné des instructions ou posé des actes ayant entraîné :
2° le non-respect des prescriptions relatives à la sécurité du chargement des véhicules.
Transport de matières dangereuses – Extrait de la Convention ADR

7.5.7.1 Le cas échéant, le véhicule ou le conteneur doit être muni de dispositifs propres à faciliter l’arrimage et la
manutention des marchandises dangereuses. Les colis contenant des marchandises dangereuses et les objets
dangereux non emballés doivent être arrimés par des moyens capables de retenir les marchandises (tels que des
sangles de fixation, des traverses coulissantes, des supports réglables) dans le véhicule ou conteneur, de manière à
empêcher, pendant le transport, tout mouvement susceptible de modifier l’orientation des colis ou d’endommager
ceux-ci. Lorsque des marchandises dangereuses sont transportées en même temps que d’autres marchandises
(grosses machines ou harasses, par exemple), toutes les marchandises doivent être solidement assujetties ou calées
à l’intérieur des véhicules ou conteneurs pour empêcher que les marchandises dangereuses ne se répandent. On
peut également empêcher le mouvement des colis en comblant les vides grâce à des dispositifs de calage ou de
blocage et d’arrimage. Lorsque des dispositifs d’arrimage tels que des bandes de cerclage ou des sangles sont
utilisés, ceux-ci ne doivent pas être trop serrés au point d’endommager ou de déformer le colis (paragraphe 7.5.7.1).
Des indications concernant l’arrimage des marchandises dangereuses se trouvent dans le document « Code de
bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers », publié par la Commission
européenne.

AUTRES TEXTES PERTINENTS

Code de bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers. Texte disponible
sur le site http://www.mobilit.fgov.be/

Normes européennes : EN-12195 (4 parties – partie 1 calcul des forces d’arrimage, partie 2 sangles en fibres
synthétiques, partie 3 chaînes d’arrimage et partie 4 câbles d’arrimage), EN-12642 (Arrimage des charges à bord
des véhicules routiers – Structure de la carrosserie des véhicules utilitaires - exigences minimales) et EN-12640
(Arrimage des charges à bord des véhicules routiers - points d’arrimage à bord des véhicules utilitaires pour le
transport des marchandises – prescriptions minimales et essais)

IMO/ILE/UNECE Directives sur le chargement des cargaisons dans des engins de transport
Exemple d’un document d’arrimage
Masse en t Description du chargement Centre de gravité par rapport
à l’avant du véhicule
Chargement

Coefficient de frottement µ=

Sangles/chaînes/câbles cfr EN12195

Nombre : ……………………………………………………………………………..

Valeur Stf = valeur LC =

Tapis antiglisse Protections de coins

Parois intermédiaires/barres/etc.
Moyens d’arrimage utilisés Moyens de remplissage

Autres : …………………………………………………………………

………………………………………………………………………………

Arrimage de force Calage/blocage du chargement

Méthode d’arrimage utilisée Arrimage direct

Arrimage anti-rebonds Arrimage en boucle

Structure véhicule Répond à EN12642 Répond à EN12642XL

Points d’ancrage Rails

force : …………………

Autres éléments : ………………………………………………………….

………………………..………………………………………………………..

Schéma / calcul

L’arrimage pratiqué répond à l’article 45bis4 de l’AR du 2705/07

Le centre de gravité est centré sur le véhicule autant que possible (art. 45bis2)

Le chargement ne constitue pas une gêne pour la conduite en toute sécurité du véhicule (art. 45bis2)

Date Nom

Signature
CHECK-LIST ARRIMAGE POUR LE CHAUFFEUR

QUI VA ARRIMER LA MARCHANDISE ?

Î concluez des accords concrets (contrat/confirmation d’ordre)


Î si rien n’a été convenu : les conditions générales du transport routier sont-elles acceptées par les parties ? L’article 5
des conditions générales : l’arrimage est effectué, pour autant que possible et/ou nécessaire, par le transporteur ».

LE TRANSPORTEUR se charge de l’arrimage Arrimage par le chargeur / véhicule scellé

la plate-forme de chargement est-elle propre ? l’attestation indiquant que le système d’arrimage satisfait à la
vérifiez l’état de la structure (paroi avant, planches législation est-elle à bord ? (le système est-il capable de retenir
latérales, …) 80% du poids du chargement vers l’avant et 50% vers les côtés et
l’arrière ?)
y a-t’il suffisamment de matériel d’arimmage Art. 45bis2 Code de la Route
(sangles, câbles, chaînes, tapis anti-glisse, coins de l’attestation indiquant que le centre de gravité est centré autant
protection, …) et est-il en bon état (pas déchiré, pas que possible est-elle à bord ?
de nœuds, …) ? l’attestation indiquant que le chargement ne constitue pas une
gêne pour la conduite sûre du véhicule est-elle à bord ?
les sangles / câbles / chaînes sont-ils pourvus CMR – art. 8 + 10
d’une étiquette mentionnant la norme EN 12195 ? si vous pouvez contrôler visuellement :
l’état apparent de la marchandise et de son emballage ne
présente-t-il pas des défauts visibles ou avez-vous été averti d’une
quelconque défectuosité lors de la prise en charge des
marchandises ?
si oui : inscrivez des réserves sur la lettre de voiture dans la case
9 (p.ex. emballage déchiré, 2 palettes avec des boîtes empilées
de travers, …) + faire signer l’expéditeur.
Si l’expéditeur ne veut pas signer : prenez contact avec le
dispatching / le donneur d’ordre et demandez des instructions.
si présent, avez-vous une preuve à bord attestant CMR – art. 8 + 10 / Art.45bis2 Code de la Route
que le système d’arrimage est satisfaisant ? vous ne pouvez PAS contrôler l’arrimage et/ou l’état apparent
des marchandises : inscrivez des réserves spécifiques sur la lettre
de voiture dans la case 9 (p.ex. « remorque pré-chargée et
scellée, impossible de contrôler le contenu et l’arrimage », « le
chauffeur n’a pas pu être présent lors du chargement et de
l’arrimage, impossible de contrôler le contenu et l’arrimage ») +
faire signer l’expéditeur.
Si l’expéditeur ne veut pas signer : prenez contact avec le
dispatching / le donneur d’ordre et demandez des instructions.
avez-vous un plan de répartition de la charge de la Art.45bis2 Code de la Route
remorque ? Les charges à l’essieu doivent, en effet, assurez-vous que le chargement ne constitue pas une gêne
également être tenues à l’œil. pour la conduite sûre du véhicule.
si vous ne pouvez pas vous en assurer : attestation du chargeur +
inscrire des réserves sur la lettre de voiture dans la case 9 + faire
signer l’expéditeur.
Si l’expéditeur ne veut pas signer : prenez contact avec le
dispatching / le donneur d’ordre et demandez des instructions.
disposez-vous des instructions et informations Art.45bis2 Code de la Route
nécessaires concernant le chargement pour pouvoir assurez-vous que le centre de gravité du chargement est centré
arrimer ? autant que possible sur le véhicule.
si vous ne pouvez pas vous en assurer : attestation du chargeur +
inscrire des réserves sur la lettre de voiture dans la case 9 + faire
signer l’expéditeur.
Si l’expéditeur ne veut pas signer : prenez contact avec le
dispatching / le donneur d’ordre et demandez des instructions.

© FEBETRA
CMR – art. 8 + 10 fortement conseillé :
l’état apparent de la marchandise et de son demandez un plan de répartition des charges de la remorque.
emballage ne présente-t-il pas des défauts visibles
ou avez-vous été averti d’une quelconque
défectuosité lors de la prise en charge des
marchandises ?
si oui : inscrivez des réserves sur la lettre de voiture
dans la case 9 (p.ex. emballage déchiré, 2 palettes
avec des boîtes empilées de travers, …) + faire
signer l’expéditeur.
Si l’expéditeur ne veut pas signer : prenez contact
avec le dispatching / le donneur d’ordre et demandez
des instructions.
Art.45bis2 Code de la Route Art.45bis2 Code de la route
assurez-vous que le chargement ne constitue pas contrôlez visuellement que les portes arrière, la trappe de
une gêne pour la conduite sûre du véhicule. chargement, les portes, les bâches, le pneu de réserve et les
autres équipements relatifs à l’utilisation du véhicule soient fixés
(p.ex. chariot élévateur, outils, palettes vides, …)
Art.45bis2 Code de la Route
assurez-vous que le centre de gravité du
chargement est centré autant que possible sur le
véhicule.
Art.45bis2 Code de la Route
contrôlez visuellement que les portes arrière, la
trappe de chargement, les portes, les bâches, le
pneu de réserve et les autres équipements relatifs à
l’utilisation du véhicule soient fixés (p.ex. chariot
élévateur, outils, palettes vides, …)
Art.45bis2 Code de la Route
le système d’arrimage est-il capable de retenir 80%
du poids du chargement vers l’avant et 50% vers les
côtés et l’arrière ?
Si non : NE PAS PARTIR / demander des
instructions.

© FEBETRA
CHECK-LIST ARRIMAGE SOCIETE DE TRANSPORT
QUI VA ARRIMER LA MARCHANDISE ?
Î concluez des accords concrets (contrat/confirmation d’ordre)
Î si rien n’a été convenu : les conditions générales du transport routier sont-elles acceptées par les parties ? L’article 5
des conditions générales : l’arrimage est effectué, pour autant que possible et/ou nécessaire, par le transporteur ».

LE TRANSPORTEUR Arrimage par le chargeur / véhicule scellé


se charge de l’arrimage
fortement conseillé : pour le transport de conteneurs : prévoir un châssis équipé
ayez une preuve attestant que le système d’arrimage de twist-locks.
satisfait à la réglementation (évt. calculs effectués,
certificats techniques, utilisez un document d’arrimage, …)
et remettez-la au chauffeur afin de faciliter son travail, ainsi
que d’éventuels contrôles routiers.
La réglementation exige, en effet, que le système
d’arrimage puisse retenir 80% du poids du chargement vers
l’avant et 50% vers les côtés et l’arrière.
fortement conseillé : fortement conseillé :
former (régulièrement) le chauffeur + faire signer la liste former (régulièrement) le chauffeur + faire signer la liste
des présences. des présences
fortement conseillé : fortement conseillé :
donner au chauffeur des fiches d’instructions/brochure + donner au chauffeur des fiches d’instructions/brochure +
faire signer pour réception. faire signer pour réception.
art.45bis 3 Code de la Route art.45bis2 Code de la Route
demander au préalable par écrit au chargeur les demander une attestation au chargeur d’où il ressort que
informations nécessaires pour pouvoir arrimer les le système d’arrimage équipant la remorque/le conteneur
marchandises. répond à l’article 45bis 4 (le système est-il capable de retenir
Attention à ce que le chargeur n’impose pas toute une série 80% du poids du chargement vers l’avant et 50% vers les
d’exigence qui seraient totalement non fondées (p.ex. 60 côtés et l’arrière ?) et la remettre au chauffeur.
tapis anti-glisse, …) Utiliser un document d’arrimage peut s’avérer utile.
demander confirmation au chargeur / à l’emballeur que
l’emballage des marchandises est suffisamment solide (le
test 26° a-t-il effectué pour la palette ?)
conserver la réponse écrite du chargeur.
fortement conseillé : art.45bis2 Code de la Route
remettre au chauffeur les informations écrites / les demander une attestation au chargeur indiquant que le
instructions concernant l’arrimage du chargement qu’il doit centre de gravité est centré autant que possible et la
aller charger. remettre au chauffeur.
Utiliser un document d’arrimage peut s’avérer utile.
fortement conseillé : art 45 bis2 Code de la Route
si la structure satisfait à la norme EN-12642 :avoir une demander une attestation au chargeur indiquant que le
copie du certificat à bord. chargement ne constitue pas une gêne pour la conduite sûre
du véhicule.
Utiliser un document d’arrimage peut s’avérer utile.
fortement conseillé :
contrôlez régulièrement le matériel d’arrimage (veillez à
avoir une administration des ces contrôles, p.ex. une check-
list) effectuez éventuellement des contrôles par coup de
sonde des véhicules avant qu’ils ne quittent le terrain de
l’entreprise, le matin.
veillez à ce que les chauffeurs disposent du matériel
d’arrimage nécessaire (sangles, tapis anti-glisse, coins de
protection, …).
art 45bis4 Code de la route
les sangles, cables, … doivent répondre aux normes EN
12195-2, 12195-3 ou 12195-4
fortement conseillé :
veillez à avoir une attestation indiquant clairement quelles
forces les points d’ancrage du véhicule peuvent absorber.
fortement conseillé :
veillez à avoir un plan de répartition de la charge (à
demander évt. au constructeur) et remettez-le au chauffeur.

© FEBETRA

Vous aimerez peut-être aussi