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ÉTUDES ET RECHERCHE

POURQUOI ET COMMENT LE CONTRÔLE


PAR GAMMAGRAPHIE DE PROXIMITÉ g-PROX
REND-IL POSSIBLE LA DIMINUTION
DES DISTANCES DE BALISAGE ?
RADIOPROTECTION L’Institut de Soudure Industrie en 2007 a, dans le
EN GAMMAGRAPHIE : UN SECTEUR cadre d’un chantier de contrôle par gammagraphie
PRIORITAIRE POUR L’ASN de soudures circulaires de canalisations de trans-
ports de fluide en Guyane, étudié et développé un
atténuateur spécifique afin de limiter les distances
ALEXIS BLETTNER1
de la zone d’opération à 10 mètres. Cette distance
(INSTITUT DE SOUDURE) était imposée par la présence d’une voie de commu-
nication à proximité impossible à fermer lors de la
Les récents incidents relevés lors des dernières
réalisation des opérations de contrôle.
années démontrent que le contrôle industriel
par gammagraphie est une activité qui présente L’usage d’un collimateur ne permettait pas indus-
des forts enjeux en termes de radioprotection. triellement de respecter cette distance en respect Source EDF, Jean-Gabriel Léonard.
Cette activité constitue un secteur prioritaire avec l’arrête zonage sans la mise en place de sarco-
pour l’ASN. La lettre de l’ASN ref. CODEP- phage en plomb. nement des sources n’étaient pas compatibles avec
DTS-2012-046880 du 26septembre 2012 signé
par le directeur général de l’Autorité de sûreté Les épaisseurs (< 8 mm) ainsi que les diamètres des les contraintes de délais du chantier. Cet atténua-
nucléaire Jean-Christophe NIEL rappelle une soudures (< 210 mm) ne permettaient pas le rem- teur composé d’un bloc atténuateur en matériau
nouvelle fois les principales dispositions placement de la gammagraphie par des solutions inerte (pas d’uranium appauvri) est maintenu sur la
réglementaires de radioprotection applicables à alternatives non ionisantes (ultrasons, TOFD, …). Le tuyauterie à l’aide d’une cerce métallique adapté au
la gammagraphie.Ce courrier rappelle également remplacement également de l’iridium par du sélé- diamètre de celle-ci. Le respect de l’arrêté zonage a
que la gammagraphie doit être justifiée au regard
des avantages qu’elle engendre (article L. 1333-1 nium n’était pas possible car la commercialisation imposé lors des tirs la mise en œuvre supplémen-
du code de la santé publique). En application de cet isotope était très récente en France et les taire d’écrans atténuants en plomb afin de respecter
de ce principe, il convient : délais d’obtention des autorisations de détention une valeur maximale de débit équivalent de dose
• de justifier l’absence de possibilité d’employer et d’utilisation ainsi que les délais d’approvision- moyen de 2,5 µSv/h.
une technique alternative ne mettant pas
en œuvre des rayonnements ionisants et,
le cas échéant, l’emploi de générateur X ;
• dans le cas du recours à des gammagraphes
avec une source d’iridium, de justifier
l’impossibilité de recourir à un gammagraphe
utilisant du sélénium ;
• dans le cas de la réalisation de tirs en dehors
de casemates spécialement conçues,
de justifier l’impossibilité de réaliser les tirs
dans de telles installations ;
L’exposition des personnes aux rayonnements
ionisants doit être maintenue au niveau
le plus bas qu’il est raisonnablement possible
d’atteindre, en application du principe
d’optimisation (articles L. 1333-1 du code de la
santé publique et R. 4451-10 du code du travail).
A ce titre, des équipements de protection
(collimateurs, écrans plombés…) seront mis en
œuvre en gammagraphie, notamment lorsque
les tirs ne sont pas effectués en casemate. Le g-Prox en situation de contrôle sur une canalisation DN250 – Chantier en Guyane.
Le lien suivant vous permet de prendre
connaissance de l’intégralité de ce courrier :
http://www.asn.fr/index.php/content/
download/35494/262481/file/circulaire-
(1) Institut de Soudure, 90, rue des Vanesses, 93420 Villepinte.
gammagraphie-26-09-2012.pdf
Tél : +33 (0)1 49 90 37 34 - e-mail : a.blettner@institutdesoudure.com

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CONJONCTURE

1. CAS DE Ils concernent les aspects : Le processus d’optimisation comporte :


LA SUBSTITUTION - électriques, • le choix de la nature de la source (cobalt, iridium,
DE LA GAMMAGRAPHIE - manutention, sélénium) ;
PAR DE LA - sensibilité à l’environnement extérieur dû au fait • la technique mise en œuvre (émission panora-
RADIOGRAPHIE X que les équipements standard ne sont pas étanches mique, au contact, en ellipse) ;
(exposition à la pluie, poussières, décontamination • la classe de système film (coefficient de rapidité) ;
Un générateur de rayons X présente l’avantage de …) • le choix de l’atténuateur (collimateur 120°, g-Prox) ;
ne pas émettre de rayonnement lorsqu’il n’est plus - refroidissement, • la technique du simple ou du double film (réduc-
sous tension. Les postes à tension constante, notam- tion des temps d’exposition) ;
ment ceux à fenêtre béryllium émettent cependant 1.1 POURQUOI ET COMMENT LE g-PROX • la nature et l’épaisseur de l’écran atténuant.
un rayonnement pouvant être tout aussi dangereux REND-IL POSSIBLE LA DIMINUTION C’est dans ce cadre que l’utilisation du sélénium
que celui des radioéléments habituellement utili- DES DISTANCES DE BALISAGE ? et de l’atténuateur g-Prox sont présentés comme
sés en gammagraphie industrielle. De plus, l’angle une alternative à l’iridium pour la réalisation de
d’ouverture du faisceau de 40°, l’homogénéité du L’objet de cet article est d’inciter le lecteur à appré- contrôles par radiographie afin de réduire les risques
faisceau et une distance du foyer/fenêtre de sortie hender les différents mécanismes qui interagissent d’irradiation. Un exemple d’étude de poste en radio-
nécessitent un plus grand nombre de prise de vues sur les débits de dose lors d’une opération de protection réalisée dans le cadre d’une affaire pour
pour examiner la totalité d’une soudure. contrôle par gammagraphie. Le lecteur pourra ainsi déterminer les équivalents de dose cumulés sus-
En effet : porter un avis sur la pertinence des techniques ceptibles d’être atteinte en limite de la zone d’opé-
• Contrairement à un radio élément qui émet un misent en œuvre lors d’un contrôle d’un point de vue ration avec le collimateur, le g-Prox, l’iridium et le
spectre de rayonnement composé de raies d’éner- radioprotection. En effet, aucun de nos sens n’est sélénium. Afin de confirmer la théorie, les résultats
gies bien précises, souvent supérieures à plusieurs sensible aux rayonnements ionisants. Une irradia- des mesures réalisées pour le CNPE de Paluel sont
dizaines de keV, un générateur de rayonnement X tion, même mortelle, n’est pas perçue par la victime. présentés dans cet article. En préambule, quelques
émet un spectre continu allant de quelques dizaines Les premiers effets ne se manifestent qu’après un notions théoriques sont nécessaires afin de com-
de keV à l’énergie équivalente à la valeur de la haute temps de latence plus ou moins long (de quelques prendre l’intérêt de cette solution alternative.
tension appliquée (quelques centaines de keV). heures à plusieurs jours, mois ou même plusieurs
• Les valeurs de débit de rayonnement peuvent années). Une sous-estimation du danger résulte de
être très importantes car les courants appliqués cette absence de perception des rayonnements ioni- 2. LA THÉORIE
peuvent atteindre des dizaines de milliampères. sants et favorise ainsi des imprudences. Celles-ci
Les sources de rayons X peuvent donc générer des par méconnaissance des mécanismes d’émission et
débits d’expositions plus importants (*) que les d’atténuation des rayonnements ionisants peuvent 2.1 PARAMÈTRES INFLUENTS -
sources d’Ir 192. entrainer de graves conséquences sur la santé. Le RADIOPROTECTION
• Les rayonnements X de faibles énergies sont favo- métier de radioprotectionniste implique une grande
rables aux phénomènes de rayonnement diffusé. connaissance des phénomènes physiques liés à la Les paramètres influents et associés à la source
Leur débit est, de ce fait, difficilement mesurable radioactivité. Les débits de kerma des sources, les radioactive qui peuvent impacter la radioprotection
(*) par les moyens utilisés par les opérateurs (radia- spectres d’énergie des rayonnements ionisants, sont les suivants :
mètres conventionnels). la forme des faisceaux de rayonnement, les phé- ➢ Les débits de rayonnements qui sont liés à :
• La mise en œuvre sur site des générateurs X nomènes d’interaction rayonnement-matière sont • la constante spécifique qui dépend de la nature du
conventionnels est très contraignante et peut entraî- autant d’éléments à connaître afin de prétendre de radioélément mis en œuvre (la constante spécifique
ner des erreurs de positionnement et donc des déso- pouvoir répondre aux principes de la radioprotection. est par définition le nombre de rayonnements alpha,
rientations du faisceau de rayonnement qui peuvent Un des grands principes de la radioprotection est bêta et gamma suivant le radioélément émis par
nuire à la dosimétrie opérationnelle. l’optimisation. unité de temps). Tous les radioéléments n’émettent
• Les générateurs à rayons X ne sont généralement Le principe d’optimisation signifie que pour les pas tous ces types de rayonnements ;
pas utilisables à 100 % (respect du temps de cycle) activités satisfaisantes au principe de justification, • l’activité de la source. Ces débits de rayonnement
ce qui peut conduire à une baisse de la productivité. il s’agit de réduire et à maintenir l’exposition au sont directement proportionnels à l’activité. Si l’acti-
• L’emploi sur site de générateurs à rayons X peut rayonnement à un niveau de dose aussi faible que vité de la source est deux fois plus élevée, les débits
engendrer des contraintes et risques particuliers qui raisonnablement possible. Ce principe est parfois seront donc deux fois plus élevés.
doivent être analysés en relation avec les conditions encore appelé principe ALARA (As Low As Rea- ➢ Les temps d’exposition qui dépendent de :
de mise en œuvre. sonnably Achievable). • la nature de la source ;
• l’énergie de la source ;
• l’activité de la source ;
(*) : Il existe plusieurs types de générateurs à rayons X ; les plus utilisés sont les générateurs auto-redressés et les • la classe de système film ;
générateurs dits à tension constante. Un générateur à tension auto-redressée délivre une quantité de rayonnement X
égale environ au quart de celle émise par un tube à tension constante. Les générateurs à tension constante comportent
• le simple ou le double-film.
une filtration inhérente au béryllium (matériau peu atténuant) et ne filtrent donc que très peu les basses énergies ➢ L’efficacité des écrans atténuants qui permettent
difficilement mesurables en terme de débit de dose avec des radiamètres conventionnels mis à la disposition des de réduire les débits de dose qui dépend de :
radiologues. A titre d’exemple, le débit d’exposition de dose à 1 m d’un générateur de rayons X à tension constante, • la nature de l’écran atténuant ;
pour une tension de 200 kV est de : • l’épaisseur des écrans atténuants ;
a) 2 580 mSv/h pour 1 mA avec 0,5 mm de filtration aluminium additionnelle ;
b) 1 560 mSv/h pour 1 mA avec 3 mm de filtration aluminium additionnelle.
• l’énergie du rayonnement ;
Avec un courant de 5 mA (ce qui est faible en pratique) et les conditions de filtration (b) mentionnées précédemment, • la collimation du faisceau de rayonnement inci-
le débit délivré à cette même distance de 1 m est de 7 800 mSv/h ce qui est équivalent à celui d’une source d’Ir 192 dent.
d’activité 11,6 TBq (312 Ci).
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LE CONTRÔLE PAR GAMMAGRAPHIE DE PROXIMITÉ g- PROX

2. LE SÉLÉNIUM 75 - ÉNERGIE ET DÉBIT Radioélément


DE RAYONNEMENT Caractéristiques des radioéléments
Co 60 Ir 192 Se 75

Les radioéléments qui sont autorisés à ce jour pour Période (j) 1925 (> 5ans) 74,3 120,4
le contrôle par gammagraphie en milieu industriel
Gamme d’énergie des photons g (MeV) 1,173 et 1,333 0,206 à 0,612 0,066 à 0,401
sont les suivants :
• Le cobalt 60 dont la principale affectation est Energie moyenne (MeV) 1,253 0,353 0,217
l’examen de composants présentant des fortes
Constante spécifique
épaisseurs. C’est le cas par exemple de soudure des 353,7 (× 2,6) 135 54,8 (/2,5)
(mGy/h à 1 m pour 1TBq)
circuits primaires des centrales nucléaires, des com-
Domaine d’utilisation (mm) 60 à 150 20 à 901 14 à 401
posants lors de leur élaboration dans les fonderies.
Le cobalt 60 est également utilisé lors des contrôles (1) D’après le tableau 1 de la norme EN 1435 classe B.
de structures en béton telles que des ponts autorou-
tiers ou autres.
• L’iridium 192 qui depuis des décennies, est mis en ser un nombre de tirs en adéquation avec le plan- n’est pas adaptée car le contraste objet est insuf-
application pour l’examen des pièces qui sont peu ning d’avancement des travaux. A cet effet, les fisant.
ou moyennement épaisses. En effet, le sélénium 75 sources en règle générale sont utilisées pendant 1 à Ce chapitre n’est pas développé dans cet article. Il le
est autorisé en France seulement depuis le 3 janvier 2 périodes soit pour l’Iridium de 74 jours à 148 jours. sera dans un article prochain.
2006. Le sélénium avec une période de 120 jours fixe son • La constante spécifique est la valeur qui fixe le
• Le sélénium 75 qui depuis 2006 est autorisé rend domaine d’utilisation de 120 jours à 240 jours. Eco- débit de Kerma. Elle correspond au débit de dose (en
possible le contrôle de pièces dont les épaisseurs nomiquement, si l’on prend en compte les couts Gy/h) délivré à la distance de 1 mètre de la source
sont relativement faibles. d’achats et de livraison des sources, le sélénium sans écrans pour une activité de la source de 1 TBq
Le tableau ci-dessus comprend les principales carac- est plus intéressant. Ceci n’est pas tout à fait vrai (27 Ci).
téristiques des radioéléments actuellement mis en pour le moment du fait du faible nombre de sources Le nombre de photons délivré par la source est direc-
œuvre pour le contrôle par gammagraphie d’assem- sélénium usitées en France (une dizaine), le coût du tement proportionnel à la valeur de cette constante.
blage métallique en milieu industriel. becquerel d’une source sélénium est pour le moment Par exemple, si l’on calcule le rapport des constantes
encore prohibitif. spécifiques de l’iridium et du sélénium, on obtient
2.1.1 Interprétation du tableau • La gamme d’énergie ou l’énergie moyenne des la valeur arrondie de 2,5. Ce qui se traduit par un
La période T d’un radioélément définie le temps en photons d’un radioélément indique le pouvoir de nombre 2,5 fois moins important de photons délivrés
jour au bout duquel l’activité A0 de la source a chuté pénétration du rayonnement dans la matière. Plus avec le sélénium pour une activité identique à celle
de moitié. Cette décroissance est continue suivant cette énergie est élevée et plus son pouvoir de de l’iridium.
une fonction logarithmique suivant la formule ci-des- pénétration est important. Le domaine d’utilisation • Le domaine d’utilisation a été fixé pour des rai-
sous : est directement lié à la valeur de l’énergie moyenne sons de qualité d’image et donc de sensibilité de
t
du radioélément. Par exemple, l’énergie de rayon- l’examen.
At = A0 2 - T nement d’une source cobalt permet d’obtenir un On ne va pas utiliser une lance d’incendie de pom-
nombre suffisant de photons après la traversée pier pour arroser sa plante dans sa jardinière et
d’une paroi en acier d’épaisseur 150 mm alors que inversement un tuyau d’arrosage pour éteindre un
l’énergie du sélénium ou de l’iridium n’est pas suf- feu de forêt.
fisante pour traverser cette paroi. Les quelques pho- Nota : Un radioélément présentant également des
tons que l’on relèvera seront des photons de diffusé. caractéristiques intéressantes est l’ytterbium 169. En
Le fait d’augmenter le nombre de photons incidents effet celui-ci est parfaitement adapté à l’examen de
par une activité de la source plus importante ne per- pièces de faible épaisseur. L’épaisseur minimale est
met pas d’augmenter l’épaisseur traversable. fixée à 2 mm par la norme NF EN 1435 en classe B.
Nota : La valeur basse du domaine d’utilisation est Ce radioélément est particulièrement adapté pour
fixée par des considérations de qualité d’image. Une l’examen par exemple de tuyauterie dont le diamètre
source cobalt pour l’examen des faibles épaisseurs est inférieur à 88,9 mm tout en respectant les indices
Avec :
- A0 : activité de la source à t = 0 ;
- At : activité de la source au temps t ; Radioélément
Caractéristiques des radioéléments
- T : période de la source.
Ir 192 Se 75 Yb 169
Nota : Cette décroissance est continue au fil du
temps, que la source soit utilisée ou pas. Période (j) 74,3 120,4 32
Les paramètres activité de la source, épaisseur de Gamme d’énergie des photons g (MeV) 0,206-0,612 0,206-0,612 0,063-0,308
l’objet à examiner, classe de système film et dis-
tance source-film déterminent le temps d’exposition Energie moyenne (MeV) 0,353 0,217 0,180
pour réaliser la prise de vue. Il est donc nécessaire Constante spécifique
135 54,8 33,75
de changer la source périodiquement. Majoritaire- (mGy/h à 1 m pour 1TBq)
ment, l’activité de la source est choisie de manière
Domaine d’utilisation (mm) ^ 1001 ^ 401 ^ 151
à obtenir des temps d’expositions de l’ordre de
la minute ou de la dizaine de minute afin de réali- (1) D’après le tableau 1 de la norme EN 1435 classe B.
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de qualité d’image minimums imposés par les princi- 2.3.1 Quelle incidence si la source d’iridium
paux codes et normes. Celui-ci peut se substituer à la est remplacée par une source de sélénium ?
mise en œuvre de rayonnements X. Son inconvénient Dans le cadre de cet article, la substitution de l’iri-
majeur est une faible activité (inférieure ou égale dium par du sélénium a pour but d’optimiser la radio-
à 0,370 TBq (10 Ci)) ainsi que sa période qui est de protection sans augmenter les temps d’exposition
32 jours. Cependant, les dimensions de la source tout en conservant la qualité d’image obtenue avec
(inférieures à 0.5 mm) permettraient de bouleverser de l’iridium. Il est requis que la qualité d’image à
les techniques opératoires actuellement mises en obtenir doit être à minima au moins équivalente à
œuvre et notamment lors des examens en technique celle obtenue avant la substitution de l’iridium.
ellipse ou plan sur plan avec des distances source-film
importantes qui sont préjudiciables à la radioprotec-
tion. En effet, ce type de source doit permettre de réa-
liser des contrôles avec une source au contact avec
des gains non négligeables en terme de dosimétrie
et ceci tout en respectant les valeurs de flous géomé-
triques à respecter.
En conclusion, le sélénium permet de réduire
les débits d’irradiation d’un facteur 2,5 par Exemple d’un IQI à fils.
rapport à l’iridium 192. La périodicité de rem-
placement de la source sélénium est moins fré- Il comporte 7 fils dont les diamètres sont compris
quente que celle de l’iridium : rapport 1,6. entre 1 mm et 0,25 mm pour le plus petit. Le maté-
riau constituant les fils ont un coefficient d’absorp-
2.3 QUALITÉ D’IMAGE – TEMPS tion aussi voisin que possible de celui du matériau
D’EXPOSITION – SYSTÈME FILM examiné. La qualité d’image minimale requise en
fonction de l’épaisseur de l’objet à examiner est
La sensibilité d’un examen décrit la capacité d’un imposée par les codes ou normes. 2.3.2 Influence de la nature de la source
contrôle à détecter et à révéler une anomalie dans La qualité d’image est affectée par de nombreux sur la qualité d’image radiographique
un objet. paramètres dont les trois suivants : Le tableau suivant présente le sens de variation des
Si la sensibilité d’un examen est augmentée, la • la nature de la source ; paramètres de qualité d’image lors du changement
dimension de l’anomalie détectée sera plus faible. • la classe de système film ; de la nature de la source (passage de l’iridium au
En radiographie, les anomalies recherchées dans le cas • le temps d’exposition. sélénium):
des contrôles de soudures sont des défauts d’hétéro-
généité (fissure, manque de fusion, collage, soufflures, Impact changement
Paramètre
…) qui peuvent affecter l’intégrité de l’assemblage. Ir 192 en Se 75
La radiographie ne permet pas de quantifier la hauteur
Contraste objet +++
de l’anomalie ou défaut (ainsi que sa position) dans Contraste radiographique
l’épaisseur du joint soudé. Il n’est donc pas possible Contraste film NA
de déterminer la taille du défaut détecté et donc d’éva-
Granularité du système film −
luer la sensibilité radiographique de l’examen. Pour ce
faire, il a été créé des indicateurs de qualité d’image Flou inhérent +
Définition radiographique
(IQI) qui permettent d’évaluer la qualité d’image du
Flou géométrique NA
radiogramme obtenu et ainsi de s’assurer du bon choix
des paramètres mis en œuvre lors de l’examen radio- (+ : amélioration − : dégradation NA = sans effet)
graphique. Ces IQI sont des dispositifs comprenant Le remplacement de l’iridium 192 par du sélénium 75 améliore le contraste objet et améliore le flou
une série d’éléments de dimensions progressives et inhérent. La granularité du système film est légèrement dégradée.
permettant la mesure de la qualité d’image à obtenir.
Les éléments de l’IQI sont généralement des fils ou des La qualité d’image s’en trouve donc améliorée. Mal- diminue d’un rapport 1,2 le temps d’exposition se
gradins à trous. Un type d’IQI utilisé est l’IQI à fils. La heureusement les temps d’exposition avec le sélé- trouve multiplié par deux à trois (retour d’expérience
norme NF EN 462.1 spécifie l’IQI et la méthode pour la nium sont augmentés par rapport à ceux de l’iridium. de l’Institut de Soudure). Le déclassement du sys-
détermination de la qualité d’image des radiogrammes. Pour une gamme d’acier d’épaisseur inférieure à tème film (de C3 à C4 par exemple) permet d’obtenir
Cet IQI se présente sous la forme d’une enveloppe 30 mm, les temps d’exposition seront approximati- un temps d’exposition égal voire inférieur à celui
transparente aux rayonnements contenant une série vement doublés voir triplés avec le sélénium 75 si de l’Ir 192 tout en assurant le maintien de l’indice
de fils (7) dont les diamètres sont décroissants sui- l’on conserve la même classe de système film. En de qualité d’image requis. Dans ces conditions, le
vant une progression arithmétique. Le diamètre du fils effet, le rapport de la constante spécifique de l’Ir retour d’expérience montre qu’il est possible dans la
peut pour le plus grand être égal à 3,2 mm et 0,10 mm 192 à celle du Se 75 est de 2,5 : à activité égale, grande majorité des cas de respecter les indices de
pour le plus petit. Cet IQI est placé sur l’objet à exa- la source sélénium 75 émet 2,5 fois moins de pho- qualité d’image requis par les codes et normes pour
miner lors de la prise de vues. Lors de l’interprétation tons, le matériau traversé par le rayonnement est les épaisseurs considérées.
du radiogramme, le nombre de fils vus est relevé et beaucoup plus atténué avec le sélénium qu’avec Par exemple un objet d’épaisseur 20 mm est à
indique ainsi l’indice de qualité d’image obtenue. l’iridium. Bien que le coefficient de sensibilité du film contrôler par gammagraphie.

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2.3.4 Rappels sur les classes de système films


Les films utilisés en radiographie industrielle sont
classés en système film dans la fourchette de classe
C1 à C6. On parle de système film complet (film
radiographique, écrans, traitement, …). Pour chaque
classe de système film, sont fixés trois paramètres
influant sur la qualité de l’image qui sont :
• le gradient minimal ;
• le rapport minimal signal/bruit ;
• la granularité maximale.
Le tableau page suivante extrait de la norme EN 584-1
indique les valeurs de gradient minimal, de rapport
minimal gradient/bruit et de granularité maximale
pour chaque classe de système film.
Le changement de classe entraîne une modification
de ces 3 paramètres. Le gradient minimal fixe la
« rapidité du film ». Un film de classe de système film
C5 par exemple nécessitera un temps d’exposition
plus court par rapport à un film de classe système

Un abaque iridium est utilisé pour déterminer le


temps d’exposition à appliquer afin d’obtenir la
densité requise. Le film utilisé est un D3 soit un
système film de classe C2. Le temps d’exposition
est déterminé par l’intersection de deux droites (la
droite verticale étant tracée à partir de la valeur 20
de l’abscisse qui correspond à l’épaisseur à traver-
ser) sur la courbe D3. La droite verticale ramenée sur
l’ordonnée indique la valeur 14.
Cette opération est également répétée sur l’abaque
du sélénium reproduit sur le graphe ci-contre.
La droite verticale ramenée sur l’ordonnée indique
la valeur 40 pour une épaisseur traversée de 20 mm.
Le temps d’exposition du sélénium/iridium est aug-
menté d’un rapport 40/14 soit 2,8 pour une activité
de source identique.
Sur l’abaque suivant, il a été tracé, toujours pour une
épaisseur traversée de 20 mm les droites pour un
film D5 soit un système film de classe C4.
La droite verticale ramenée sur l’ordonnée indique la
valeur 15 pour une épaisseur traversée de 20 mm. Si
le système film est déclassé de deux indices (classe
C2 à C4) le temps d’exposition du sélénium est de
l’iridium sont voisins pour une activité de source
identique.
Nota : L’écart des temps d’exposition iridium/sélé-
nium diminue si les épaisseurs traversées diminuent
pour une même classe de film.
En terme de radioprotection, le débit de dose est
abaissé d’un rapport 2,5 avec le sélénium si le sys-
tème film est déclassé à C4 par rapport à une classe
C2 avec de l’iridium.

2.3.3 Qu’advient la qualité d’image


avec du sélénium et un film de classe C4
par rapport à de l’iridium avec un film de classe C2 ?
Pour apporter de la compréhension au lecteur, un
rappel sur les classes de système films est néces-
saire.

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Gradient minimal Rapport minimal gradient/bruit Granularité maximale


Classe de système film Gmin à (G/sD)min à sD'max à
D = 2 au-dessus de D0 D = 4 au-dessus de D0 D = 2 au-dessus de D0 D = 2 au-dessus de D0
C1 4,5 7,5 300 0,018
C2 4,3 7,4 270 0,018
C3 4,1 6,8 180 0,023
C4 4,1 6,8 150 0,028
C5 3,8 6,4 120 0,032
C6 3,5 5,0 100 0,039

film C2. Par contre, il sera plus facile de déceler des matériau et de l’épaisseur constituant l’écran atté- d’épaisseur x en fonction du nombre N0 de photons
faibles variations d’épaisseur traversée avec un nuant. Un rappel sur l’absorption est nécessaire afin incidents. µ est le coefficient linéique global d’atté-
film de classe C2 par rapport à un film de classe C5. de préparer le lecteur à la compréhension des phé- nuation dont l’unité est le cm-1 qui dépend de l’éner-
L’expérience de l’Institut de Soudure montre qu’avec nomènes qui se produisent lors de l’atténuation d’un gie du photon et de la nature de la matière. Ce coef-
du sélénium l’indice de qualité d’image est beau- rayonnement dans la matière. Lorsqu’un faisceau de ficient représente la probabilité pour un photon
coup moins impacté pour les classes de système photons pénètre dans la matière, on constate une de subir une interaction lors de son parcours dans
film C2 à C4 qu’avec de l’iridium. Le juste compromis diminution progressive du nombre de photon, l’éner-
la matière. Le rapport N = e-µx est le coefficient
consiste à dégrader le système film afin de diminuer gie de ceux qui restent dans le faisceau n’étant pas N0
les temps d’exposition tout en conservant les indices affectée. Les photons qui ont disparus du faisceau de transmission qui correspond à la proportion de
de qualité d’image obtenus avec l’iridium. incident ont été soumis à un des mécanismes cités rayons ayant traversé l’écran sans subir de transforma-
auparavant (diffusion électromagnétique, Comp- tion par rapport au nombre initiale de rayons incidents.
2.3.5 La qualité d’image obtenue avec le sélénium ton…). Une partie de ceux-ci se retrouve sous forme Par exemple :
par rapport à l’iridium de photons dont l’énergie et la direction diffèrent de Un faisceau de photons d’énergie 1 MeV irradie
Par expérience, la qualité d’image obtenue d’après celles des photons incidents : ce sont les photons un écran d’épaisseur 1 cm en plomb de densité
les IQI avec le sélénium est améliorée d’un à deux diffusés. La figure suivante schématise un faisceau 11,34 g.cm-3. La valeur de µ du plomb pour un pho-
indices (1 à deux fils supplémentaires sont vus). Si de photons incidents (en rouge) qui traversent un ton d’énergie 1 MeV est de 0,781 cm-1. Le coefficient
l’on prend en référence l’iridium avec un film de écran de matière. Des photons incidents traversent de transmission est donc égal à e-0,781*1 soit 0,46 soit
classe C3, la qualité d’image est augmentée de deux la matière sans être affectés. Une partie des photons une transmission de 46 % et donc une atténuation
indices avec le sélénium. Pour un film de classe C4 qui ont subi une interaction avec la matière et ayant de 54 %. Des abaques coefficient d’atténuation mas-
et C5 cette augmentation n’est plus que d’un indice. été transformés en photons d’énergie différente et sique µ/r ont été tracés en fonction de l’énergie du
En conclusion, le sélénium permet de main- d’orientation différente sont tracés en bleu clair. photon pour un certain nombre d’élément.
tenir des temps d’exposition voisin de ceux Le schéma page suivante reproduit l’abaque pour le
avec l’iridium tout en conservant une qualité plomb d’une densité r de 11,34 g.cm-3.
d’image équivalente ou légèrement supérieure La valeur de µ dans l’exemple précédent est calcu-
et ce bien que le système film soit dégradé de lée en multipliant la valeur µ/r relevée sur l’abaque
deux classes. par la densité r de 11,34 g.cm-3 du plomb dans notre
exemple. Pour une source d’iridium ou de sélénium,
2.4 ÉCRAN ATTÉNUANT - EFFICACITÉ les photons émis par désintégration du radioélément
n’ont pas tous la même énergie.
L’efficacité des écrans atténuants qui permettent de Les 2 tableaux suivants renseignent sur l’énergie
réduire les débits de dose dépend de : des photons émis par désintégration et l’abondance.
• la nature de l’écran atténuant ; L’abondance est la probabilité par désintégration
• l’épaisseur des écrans atténuants ; Ces photons diffusés dans toutes les directions que le photon de l’énergie correspondante soit émis.
• de l’énergie du rayonnement ; (pas de directions préférentielles pour simplifier)
• de la collimation du faisceau de rayonnement inci- rajoutent des débits de dose au débit de dose du
dent. faisceau incident après atténuation par l’écran. Ir 192
Tous les rayonnements ionisants subissent une Energie (KeV) Abondance (%)
absorption en traversant la matière. C’est le principe 2.4.1 Dans un premier temps, l’étude 205,78 3,40
de la radiographie. Les mécanismes mis en œuvre va uniquement porter sur l’absorption sans diffusion 295,95 29,60
tels que la diffusion électromagnétique, l’effet pho- Pour un rayonnement monochromatique et un fais- 308,42 30,70
toélectrique, la diffusion Compton… sont complexes ceau de rayonnement étroit, l’absorption ne dépend 316,49 82,70
et leur étude dans cet article nécessiterait un cha- que de l’énergie des photons incidents, de la com- 468,1 47,00
pitre entier. Toutefois, les scientifiques ont élaborés position chimique de la matière irradiée et de son 484,6 2,90
des abaques qui permettent de calculer l’atténua- épaisseur. La loi d’atténuation N = N0 * e-µx permet 588,6 4,40
tion d’un flux de rayonnement gamma en fonction de calculer le nombre N de photons n’ayant subi 604,4 8,20
du spectre énergétique de la source, de la nature du aucune interaction lors de la traversée d’un écran 612,47 5,30

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LE CONTRÔLE PAR GAMMAGRAPHIE DE PROXIMITÉ g- PROX

µ/r = 0,31 pour l’iridium soit pour le plomb de 4 mm


un coefficient de transmission de 0,245 et donc une
atténuation de 75 %.
µ/r = 0,83 pour le sélénium soit pour le plomb de
4 mm un coefficient de transmission de 0,023 et donc
une atténuation de 98 %. D’après cet exemple, 4 mm de
plomb atténue le faisceau avec du sélénium d’un rap-
port plus important qu’avec de l’iridium. Les écrans sont
donc plus efficaces avec le sélénium qu’avec l’iridium.
Nota : Usuellement 4 mm de plomb pour l’iridium
divise le débit de dose absorbé par environ 2. Cette
différence est due au rayonnement diffusé par les
photons qui ont interagit avec la matière et qui ne
sont pas pris en compte jusqu’à présent.
C’est la raison pour laquelle la formule de l’atténua-
tion doit être corrigée par un facteur appelé facteur
d’accumulation de dose B (ou « Build-up factor ») qui
prend en compte ce rayonnement diffusé qui rajoute
pour rappel de la dose au rayonnement atténué
émergent de la matière.

2.4.2 L’absorption avec diffusion


Abaque : Coefficient d’atténuation massique pour le plomb. Le facteur d’accumulation de dose dépend de :
• l’énergie du rayonnement ;
• de la collimation du faisceau de rayonnement ;
Se 75 Pour déterminer la valeur du débit de dose absor- • de la nature du matériau et des dimensions de
Energie (KeV) Abondance (%) bée derrière un écran avec une source iridium ou de l’écran ;
96,73 3,20 sélénium, il est nécessaire de calculer le µ corres- • de la situation du point de mesure ;
121,11 16,20 pondant pour chaque énergie de photon en tenant • de l’environnement.
136 55,60 compte de son abondance. C’est un travail long et Plusieurs approximations du build-up ont été don-
fastidieux. nées. Par exemple le build-up de Taylor est exprimé
198,6 1,40
Une autre approche plus simple est d’effectuer ces suivant la formule :
264,67 59,10
calculs en partant de l’énergie moyenne du radio- B (µx) = A1 * e(<a1*µ*x) + A2 * e(<a2*µ*x)
279,55 25,00 élément soit pour l’iridium : 0,353 MeV et pour le avec A2 = 1 < A1 (a1 est une valeur négative).
303,93 1,30 sélénium : 0,217 MeV. Le résultat obtenu par cette Les valeurs de ces coefficients A1, a1 et a2 en fonc-
400,67 12,40 méthode sera une estimation. tion de l’énergie du rayonnement ont été déter-

Schéma de désintégration de l’iridium 192 et du spectre d’énergie associé.

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ÉTUDES ET RECHERCHE
CONJONCTURE

minées expérimentalement. Des abaques ont


ensuite été tracés et permettent de connaître ces
coefficients en fonction de l’énergie initiale des pho-
tons pour un matériau donné.
La formule de l’atténuation N = N0 * e<µx est corrigée
par cette formule N = N0.B.e<µx.
Remarque : Ce facteur B d’accumulation de
dose croît lorsque l’énergie des photons
décroît excepté pour le plomb.

On reprend notre exemple précédent :


Sans le Build-up factor :
• Iridium : 4 mm de Pb correspondent à une atténua-
tion de 75 %.
• Sélénium : 4 mm de plomb correspondent à une
atténuation de 98 %.
Schéma faisceau incident collimaté? Schéma faisceau incident ouvert.
Avec le Build-up factor :
• Iridium : le Build-up factor B est égal à 1,30 soit
pour 4 mm de plomb un coefficient de transmission Les photons diffusés rajoutent du débit de dose au 3. CONCLUSIONS
de 0,319 et donc une atténuation de 68 %. rayonnement atténué par la matière. L’orientation
• Sélénium : le Build-up factor B est égal à 1,41 soit des photons diffusés est quelconque. Si le volume Pour des épaisseurs à traverser faibles, le sélénium per-
pour 4 mm de plomb un coefficient de transmission de matière irradié augmente par l’augmentation de met d’obtenir une qualité d’image légèrement supérieure
de 0,032 et donc une atténuation de 97 %. sa surface irradiée, le nombre de photons diffusés à celle obtenue avec l’iridium. La constante spécifique du
augmente et ainsi accroît le débit de dose dans le sélénium permet de réduire les débits de dose d’un fac-
2.4.3 Influence de l’ouverture du faisceau faisceau principal atténué comme on peut l’observer teur 2,5 par rapport à ceux de l’iridium pour une activité
de rayonnement incident sur la diffusion sur les schémas ci-dessus . Ce qui explique l’inté- de source identique. L’efficacité des écrans atténuants
Les calculs précédents ont été établis sans tenir rêt en radioprotection de collimater les faisceaux de est améliorée avec le sélénium. Le poids des écrans
compte de l’ouverture du faisceau de rayonnement rayonnement incident (le remplacement de l’embout seront plus faibles. Le g-Prox améliore l’efficacité des
incident. d’irradiation par le collimateur permet de réduire les écrans atténuants par la diminution des photons diffu-
Nota : Les phénomènes de diffusion étant très rayonnements diffusés tout comme le g-Prox). sés. Le déclassement du système film permet d’obtenir
influencés par les conditions géométriques d’irra- Nota : Le récepteur film-radiographique pour un des temps d’exposition similaires à ceux de l’iridium tout
diation et notamment par l’ouverture du faisceau de faisceau très collimaté recevra moins de photons, la en améliorant légèrement la qualité d’image. La colli-
rayonnement, des mesures en configuration réelle proportion de photons diffusés étant moindre. Ce qui matation du faisceau de rayonnement au volume de la
doivent être réalisées afin de tenir compte de ce explique la nécessite d’augmenter les temps d’expo- zone à examiner à l’aide du g-Prox permet de réduire les
paramètre. sition. débits de dose par une diminution des photons diffusés.

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Alexis Blettner - Expert en Radiographie Industrielle
Institut de Soudure - Direction des Moyens Communs Experts
90, rue des Vanesses - 93420 Villepinte
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