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UV 104 Comptabilité
Série 1 : Le modèle comptabilité financière
Chapitre 3 : Les principes fondamentaux du modèle comptable
(1) Le métier de comptable existe depuis très longtemps ; les historiens de la comptabilité ont montré qu’il
s’exerçait déjà en Mésopotamie plus de 2000 ans avant Jésus Christ. Ce n’est cependant qu’à partir du 15ème
siècle que les premières techniques comptables s’affirment avec la publication en 1494, par Luca Pacioli
(moine fransiscain italien), du célèbre traité de comptabilité en partie double.
.
I L’enregistrement des flux économiques
Exemple :
1 000 1 000
Cette opération a pour origine (ressource) le crédit (délai de paiement) de 1 000 € que consent le
fournisseur. Pour quelle destination ? (pour quel emploi ?) Réponse : pour acheter 1 000 € de
marchandises.
Les autres exemples ci-après permettent de montrer que le principe de la partie double peut être
mis en œuvre avec toutes les opérations qui rythment la vie de l’entreprise :
Sens de lecture
(1) Dans le monde des affaires, acheter à crédit, signifie que le fournisseur nous a accordé un délai de paiement. Vendre à
crédit signifie que l’on a accordé un délai de paiement à notre client.
Les débits (D) représentent des emplois (E), alors que les crédits (C) représentent des
ressources (R) :
Pour, les besoins de la gestion, le comptable est souvent conduit à « arrêter » régulièrement les
comptes. Ce travail consiste à faire la somme des débits et la somme des crédits pour mettre un
solde en évidence.
Lorsque le total des débits est supérieur au total des crédits, on dit que le compte présente un solde
débiteur :
Lorsque le total des crédits est supérieur au total des débits, on dit que le compte présente un solde
créditeur :
Lorsque le total des débits est égal au total des crédits, on dit que le compte est soldé :
Si l’on reprend les exemples précédents, la réouverture des comptes « Banque X » et « Banque
Y » se présentera ainsi :
D Banque X C D Banque Y C
S.A.N au 01/11 6 000,00 2 000,00 S.A.N au 01/11
Les comptes
Les comptes d'Actif présentent généralement un solde débiteur, les comptes de Passif un
solde créditeur.
BILAN AU 31/12/N
ACTIF PASSIF
Les comptes de charges présentent généralement un solde débiteur ; les comptes de produits
un solde créditeur.
Le compte de résultat ci-dessous regroupe à titre d'exemple des comptes fréquemment rencontrés :
Résultat de l'exercice
(Somme des Produits - Somme des charges)
Dans un souci d’homogénéité les professionnels de la comptabilité ont dès le 19ème siècle, suggéré la
création et l’utilisation d’un plan de comptes (liste méthodique de comptes) pour les entreprises.
Conscient d’une telle nécessité mais aussi par souci de contrôle, le législateur a finalement donné un
cadre légal à l’utilisation des comptes en instituant le Plan Comptable Général dès 1947.
Modifié par les arrêtés ministériels du 09/12/86 et du 20/06/99, le PCG s'impose à toutes
les personnes physiques ou morales soumises à l’obligation légale d’établir des comptes annuels.
http://www.finances.gouv.fr/reglementation/avis/avisCNCompta/pcg/sommairepcg.htm
http://www.experts-comptables.fr/html/pub/souhait/pcg99.html
Titre III - Règles de Chapitre I - Date de comptabilisation des actifs, des passifs, des produits
comptabilisation et d’évaluation et des charges
Chapitre II - Évaluation et mode de comptabilisation des actifs et des
passifs
Chapitre III - Modalités particulières d’évaluation et de comptabilisation
Chapitre IV - Évaluation des actifs et des passifs dont la valeur dépend
des fluctuations des monnaies étrangères
Chapitre V – Réévaluation
Chapitre VI - Évaluation et comptabilisation des éléments d’actif et de
passif de nature particulière
Chapitre VII - Évaluation et comptabilisation des opérations financières
spécifiques
Chapitre VIII - Prise un compte des opérations dépassant l’exercice
Chapitre IX - Évaluation et comptabilisation des opérations faites un
commun et pour le compte de tiers
Chaque classe est subdivisée en comptes de niveaux successifs de plus en plus détaillés :
Exemple :
21 Immobilisations corporelles
215 Installations techniques, matériels et outillages industriels
2154 Matériel industriel
Les comptes à 2 chiffres sont appelés « comptes principaux », les comptes à 3 chiffres,
« comptes divisionnaires » et les comptes à plus de 3 chiffres, « sous-comptes ».
La terminaison zéro dans Elles est utilisée pour signaler un compte de regroupement de même
les comptes à trois chiffres niveau. (Exemple : le compte « 410 Clients et comptes rattachés »
et plus permet de regrouper les comptes 411 à 418).
La terminaison zéro dans les comptes à trois chiffres est aussi utilisée
pour signifier qu'une analyse de rang 3 ne s'impose pas. (Exemple : si
l'on ne souhaite pas utiliser les sous-comptes du compte « 50 Valeurs
mobilières de placement », on créera le compte « 500 Valeurs
mobilières de placement ».
La terminaison 8 dans les Elle signale des comptes qui enregistrent la dépréciation de certains
comptes à deux chiffres postes de l'Actif du Bilan (Exemple : « 28 Amortissement des
immobilisations »).
La terminaison 9 dans les Elle signale des comptes qui enregistrent la dépréciation de certains
comptes à deux chiffres postes de l'Actif du Bilan (Exemple : « 29 Provisions pour dépréciations
des immobilisations »; « 39 Provisions pour dépréciation des stocks »).
La terminaison 9 dans les Elle signale un compte qui fonctionne en sens inverse du compte à deux
comptes à trois chiffres chiffres auquel il se rattache. (Exemple : le compte « 60 achats » est
un compte à solde débiteur ; le compte 609 « Rabais, remises et
ristournes obtenues sur achats est un compte à solde créditeur »).
Les comptes proposés par le PCG peuvent être subdivisés par l’entreprise :
Exemple :
411 : Clients
411001 Client DUPONT
411002 Client DURAND
Cette subdivision permet de créer un compte pour chaque client et pour 999 clients au maximum.
Le PCG a prévu trois systèmes de présentation des documents de synthèse, du moins détaillé au
plus détaillé :
• le système abrégé : comptes en caractères noir gras ;
• le système de base : comptes en caractères noir ;
• le système développé : tous les comptes.
Le système de base est le système de droit commun applicable à toutes les entreprises. Les
commerçants personnes physiques ou morales, peuvent adopter le système abrégé, à condition de
ne pas avoir dépassé aux cours des deux derniers exercices, au moins deux des critères suivants :
Personnes Personnes
physiques (1) morales (2)
Montant net du chiffre d’affaires hors taxes inférieur ou égal à : 534 000 € 4 000 000 €
La présentation des comptes annuels dans le cadre du système développé est libre et s'adresse aux
entreprises qui souhaitent disposer de documents détaillés.
Remarque : certaines professions, ont souhaité qu’une adaptation du PCG à la spécificité de leur
activité soit rendue possible ; c’est ainsi qu’il existe le plan comptable des professionnels de
l'hôtellerie de plein air, le plan comptable des agences de voyages, etc…………..
Image fidèle, Les documents de synthèse doivent donner une image de l'entreprise
comparabilité, aussi objective que possible.
continuité de l’activité La comptabilité doit permettre d’effectuer des comparaisons périodiques.
Le principe de continuité invite les responsables à toujours faire l'arrêté
des comptes dans une perspective de continuation de l'activité. En cas de
cessation d'activité, l'évaluation de l'entreprise doit se faire à la valeur de
liquidation.
Prudence La prudence est l'appréciation raisonnable des faits afin d'éviter le risque
de transfert, sur l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever
le patrimoine et les résultats de l'entreprise.
Permanence des Ce principe oblige à ne pas modifier d'un exercice comptable à l'autre, la
méthodes présentation des comptes annuels et la méthode d'évaluation retenue.
Toute exception à ce principe doit être justifiée par un changement
exceptionnel de la situation de l’entité (entreprise) ou par une meilleure
information dans le cadre d’une méthode préférentielle.
Le droit comptable oblige l'entreprise à mettre en place un système d’organisation qui permette :
• la saisie, l'enregistrement et la conservation des données sur des registres comptables ;
• le contrôle de l'exactitude des données et des procédures de traitement ;
• la production des états financiers nécessaires.
La généralisation de l'informatique comme outil de tenue d'une comptabilité a conduit le législateur
à assouplir les conditions de forme.
« Un document décrivant les procédures, et l'organisation comptable est établi par le commerçant
dès lors que ce document est nécessaire à la compréhension du système de traitement et à la
réalisation des contrôles. Ce document est conservé aussi longtemps qu'est exigé la présentation
des documents comptables auxquels il se rapporte. »
« Les mouvements affectant le patrimoine de l'entreprise sont enregistrés opération par opération et
jour par jour sur le livre-journal. Tout enregistrement comptable précise l'origine, le contenu et
l'imputation de chaque donnée ainsi que les références de la pièce justificative qui l'appuie. Les
opérations de même nature, réalisés en un même lieu et au cours d'une même journée, peuvent
être récapitulées sur une pièce justificative unique……… »
« Les écritures du livre-journal sont portées sur le grand-livre et ventilées selon le plan de comptes
du commerçant………Le livre-journal et le grand-livre sont détaillés en autant de journaux auxiliaires
et de livres auxiliaires que les besoins du commerce l'exigent. »
« Tout commerçant est tenu de se faire ouvrir un compte dans une banque, dans un établissement
de crédit ou dans un bureau de chèques postaux ».
Pièces
justificatives
Livre-journal
(Journal unique)
Travaux
quotidiens
Les pièces justificatives sont les documents (factures d'achat, double des factures de ventes,
souches de chèques, pièces de caisse, double des bulletins de paye,……..) qui sont à l'origine d'un
enregistrement comptable. Elles doivent être conservées pendant au moins 10 ans.
Les pièces justificatives doivent être contrôlées (vérification des erreurs éventuelles), classées par
nature et référencées dans un ordre logique. On peut également les prétotaliser et les
précomptabiliser pour accélérer le travail de saisie.
Exemple :
On souhaite précomptabiliser la pièce justificative suivante extraite de la comptabilité de l'entreprise
DURAND :
20/10/N
Pièce de caisse n° 1
Recette Dépense
Achat de timbres
poste : 30,00 €
Ticket comptable n° :
Date : 20/10/N
Pièce n° : PC n° 1
Code journal :
N° de 20/10/N
Débit Crédit
compte
Pièce de caisse n° 1
626 30,00
530 30,00Recette Dépense
Visa :
Achat de timbres
poste : 30,00 €
Remarques :
On peut attribuer un numéro à chaque ticket comptable pour donner plus d’efficacité à
l'organisation.
La mention « Visa » invite celui qui précomptabilise ou qui contrôle la précomptabilisation, à
s'identifier.
On peut aussi reproduire sur la pièce justificative le dessin d'un ticket comptable avec un tampon.
b) le livre journal
Le livre-journal (ou journal) est un registre obligatoire sur lequel les opérations sont enregistrées
chronologiquement sous la forme d'une écriture (ou article). Il doit être conservé pendant 10 ans.
Un formalisme particulier est imposé par le droit comptable pour la tenue du journal car celui-ci peut
être utilisé comme moyen de preuve :
• il doit être tenu sans blanc ni ratures ; il est interdit d'effacer et d'utiliser des encrivores (1) ;
• les erreurs détectées doivent être corrigées par contrepassation (on dit également
« extourner ») : on passe l'écriture erronée en sens inverse pour l'annuler, puis on passe la
bonne écriture.
(1) Cette obligation a maintenant un caractère désuet dans la mesure où les journaux sont tenus sur
des registres électroniques grâce à des logiciels comptables.
Exemple :
20/10/N
626 Frais postaux….. 30,00
530 Caisse 30,00
Pièce de caisse n° 1
Nom du compte
débité Libellé de l'opération (il s'agit
en règle générale de la
référence à la pièce Nom du compte
justificative) crédité
b) Le grand-livre
Le grand-livre est un registre obligatoire qui regroupe tous les comptes de l'entreprise. Il est
« alimenté » par le report des écritures qui sont enregistrées dans le journal.
Il peut être détaillé en autant de grands livres auxiliaires que de besoin, et doit être conservé
pendant 10 ans. Aucune condition de forme n'est prévue.
c) La balance
La balance est un tableau qui récapitule à un moment donné, pour tous les comptes de l'entreprise,
le total des débits, le total des crédits et le solde. C'est un moyen de contrôle des égalités
fondamentales liées au principe de la partie double
Lorsque ces égalités ne sont pas vérifiées, cela signifie qu'il y a eu erreur dans un ou plusieurs
enregistrements : non-respect de la partie double, écritures non équilibrées.
La balance est un instrument de contrôle limité : seul le respect du principe de la partie double peut
être vérifié ; les oublis d'opérations, les erreurs sur les sommes enregistrées, les erreurs
d’imputation (choix d’un compte inadapté à une opération) ne peuvent pas être contrôlées par la
balance.
Exemple :
La balance est aussi un moyen d'information : elle est établie au moins une fois par mois pour
faciliter l’établissement de certaines déclarations fiscales ou pour faire le point de la gestion passée.
d) Le livre d'inventaire
Le livre d'inventaire est un registre obligatoire qui regroupe les documents de synthèse (bilan,
compte de résultat, annexe). Son délai de conservation est de 10 ans. Pas de formalisme particulier.
3°) Application
M. LENOIR crée une entreprise d'auto-école, le 1er octobre N (AUTO ECOLE DU SUD) et dépose à sa
banque le même jour, sur un compte professionnel, une somme de 30 000 € prélevée sur son
compte personnel. Il effectue ensuite les opérations ci-après :
Bilan au 01/10/N
ACTIF PASSIF
01/10
512 Banque 30 000
101 Capital 30 000
Bordereau de remise de chèque n°…
03/10
530 Caisse 800
512 Banque 800
Bordereau de retrait d'espèces n°….. Pièce de caisse n°….
05/10
2182 Matériel de transport 15 000
512 Banque 15 000
Facture n°…. Chèque n°…..
06/10
2183 Matériel de bureau et informatique 1 600
205 Concessions….. 1 000
512 Banque 1 300
404 Fournisseurs d'immob. 1 300
Facture n°….. Chèque n°…..
07/10
512 Banque 12 000
164 Emprunts……. 12 000
Selon contrat n°………
09/10
6064 Fournitures administratives 200
401 Fournisseurs 200
Facture n°….
10/10
2183 Matériel de bureau et informatique 800
512 Banque 800
Facture n°…… Chèque n°….
15/10
530 Caisse 1 250
706 Prestations de services 1 250
Factures n°…… Pièce de caisse n° ….
17/10
635 Autres impôts et taxes 400
512 Banque 400
Chèque n°….
18/10
616 Primes d'assurances 1 200
512 Banque 1 200
Quittance n°… Chèque n°…
19/10
623 Publicité…….. 80
530 Caisse 80
Facture n°…… Pièce de caisse n°…..
20/10
164 Emprunts 1 000
661 Charges d'intérêts 80
512 Banque 1 080
Avis de prélèvement n°….
21/10
404 Fournisseurs d'immobilisations 650
512 Banque 650
Chèque n°….
24/10
671 Charges exceptionnelles sur opérations 40
de gestion
530 Caisse 40
Pièce de caisse n°…..
28/10
530 Caisse 20
771 Produits exceptionnels 20
sur opérations de
gestion
Pièce de caisse n°…….
30/10
6061 Fournitures non stockables 460
512 Banque 460
Facture n°……. Chèque n°….
31/10
641 Rémunération du personnel 900
512 Banque 900
Selon livre de paye Chèque n°….
d°
512 Banque 450
530 Caisse 1 000
706 Prestations de service 1 450
Bordereaux de remise de chèques n°… Pièce de caisse n°….
650,00 1 300,00
31/10 SC 650,00
1 300,00 1 300,00
0,00 20,00
31/10 SC 20,00
20,00 20,00
Bilan au 31/10/N
Actif Passif
L'entreprise est en perte au bout d’un mois d’activité. Cette situation est typique des entreprises en
phase de création : les recettes sont encore insuffisantes pour couvrir les charges nécessaires au
démarrage de l'activité. Il convient d'attendre quelques mois pour apprécier à nouveau la situation.