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ESDEP

GROUPE DE TRAVAIL 7

ELEMENTS STRUCTURAUX

Leçon 7.5.1

Poteaux - 1ère partie

Fichier : L7-5-1.doc
OBJECTIF

Décrire les différents types de poteaux en acier et expliquer les procédures de


dimensionnement des membrures comprimées.

PREREQUIS
Leçon 6.1 : Concepts d'équilibre élastique stable et instable
Leçon 7.2 : Classification des sections transversales

LEÇONS CONNEXES
Leçon 7.3 : Voilement local
Leçon 7.6 : Poteaux composés
Leçons 7.10.1 & 7.10.2 : Barres soumises à flexion composée
Leçon 7.12 : Treillis et poutres treillis

EXEMPLE ASSOCIE
Exemple 7.5 : Calcul des poteaux

RESUME

Différents types de membrures comprimées (sections transversales constantes ou


variables et poteaux composés) sont décrits. Les différences entre les poteaux trapus et
élancés sont soulignées et les bases du dimensionnement fondé sur l'utilisation des
courbes européennes de flambement sont établies.

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1. INTRODUCTION

Les poteaux sont des membrures verticales utilisées pour la reprise de charges axiales
de compression. On rencontre de tels éléments de structure dans les bâtiments, par
exemple, où ils supportent des planchers, des toitures ou des ponts roulants. Lorsqu'ils
sont en plus soumis à des moments de flexion significatifs, on parle d’éléments
comprimés-fléchis (poutre-poteaux en Belgique et en Suisse).

Le terme « élément comprimé » s'applique aux composantes d'une structure soumise à


des charges axiales de compression ; il peut donc couvrir les poteaux (dans des
conditions spéciales de chargement) mais se rapporte plus généralement aux pièces
comprimées et biarticulées que l'on rencontre dans les treillis et les systèmes de
contreventement.

Cette leçon traite des membrures comprimées et ne se rapporte dès lors que très peu aux
poteaux réels pour lesquels les excentricités des charges axiales et surtout les charges
transversales ne sont généralement pas négligeables. Néanmoins, les membrures
comprimées constituent un cas élémentaire qui aide à la compréhension des
phénomènes liés à la compression lors de l'étude des éléments comprimés et fléchis
(leçons 7.10.1 et 7.10.2), des ossatures (leçon 7.11) et des éléments en treillis
(leçon 7.12).

Du fait de l'élancement relativement important de la plupart des membrures comprimées


en acier, le flambement peut apparaître ; cette instabilité qui se caractérise par
l'apparition d'un moment de flexion dans le poteau soumis à effort axial, doit être
soigneusement vérifiée.

La leçon décrit brièvement les différents types de membrures comprimées et s'attache à


expliquer le comportement des poteaux trapus et élancés ; elle fournit également les
courbes de flambement utiles au dimensionnement des poteaux élancés.

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2. PRINCIPAUX TYPES DE MEMBRURES COMPRIMEES

2.1 Membrures simples à section transversale uniforme


La capacité des éléments comprimés à transmettre des efforts importants de
compression est liée à la valeur élevée du rayon de giration, i, correspondant à la
direction de flambement considérée. A cet égard, les tubes circulaires représentent une
solution optimale, dans la mesure où ils permettent de maximiser ce paramètre quelle
que soit la direction de flambement. Les assemblages impliquant de tels profils sont par
contre coûteux et difficiles à dimensionner.

Il est également possible de recourir à des sections tubulaires carrées ou rectangulaires


(les tubes carrés constituent le meilleur choix) ; les assemblages sont plus simples à
réaliser mais restent néanmoins coûteux.

Les sections laminées à chaud sont en fait les sections les plus couramment utilisées
pour les éléments comprimés. La plupart d'entre elles sont à ailes larges, ce qui les rend
propices à la reprise d'efforts de compression. Leur allure carrée leur confère une valeur
relativement élevée du rayon de giration transversal iz et l'épaisseur de leurs ailes
prévient l'instabilité par voilement local (une attention toute particulière doit toutefois
être accordée aux sections H soit à parois plus élancées, soit à haute limite d'élasticité).
Les profils ouverts issus des techniques traditionnelles de laminage facilitent la
réalisation des assemblages poutre-poteau ou autres.

Les caissons soudés et les profils H reconstitués par soudage peuvent également
convenir, à condition de se prémunir contre le voilement prématuré des parois. Ils
peuvent être dimensionnés pour reprendre les charges requises et sont faciles à
assembler à d'autres éléments ; ils peuvent être renforcés à l'aide de plats de
recouvrement soudés.

Les différents types de section repris ci-dessus sont illustrés à la figure 1 ; il convient de
noter que :

le type d'assemblage utilisé est important en vue du dimensionnement des


membrures simples comprimées dans la mesure où il détermine la valeur de la
longueur effective de flambement à prendre en considération. Les sections
circulaires ne constituent donc pas la solution optimale si leurs longueurs
effectives dans les deux directions principales de flambement ne sont pas
identiques ; dans ce cas, les sections non symétriques doivent être préférées.

les membrures sont fréquemment soumises à des moments de flexion en plus du


chargement axial ; les sections en I peuvent alors être préférées aux sections en H.

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2.2 Membrures simples à section transversale non uniforme.
Les membrures dont la section transversale varie sur leur longueur sont qualifiées de
membrures à section non uniforme ; les membrures à section continûment variable et les
membrures à section variable par tronçons font partie de cette catégorie.

Dans les membrures à section continûment variable (figure 2), la géométrie de la


section transversale évolue, comme le nom l'indique, de façon continue le long de
l'élément ; il peut s'agir de profils ouverts ou de caissons constitués par soudage de
plusieurs éléments ; les âmes ou les semelles, voire les deux peuvent être à dimensions
variables. Un exemple classique est celui d'un profil à section H ou I dont l'âme est
découpée le long de sa diagonale ; une membrure à section continûment variable est
alors obtenue en retournant et en solidarisant par soudage les deux demi-profils.

Les poteaux à section variable par tronçons (figure 3) sont caractérisés par une section
transversale dont la géométrie évolue par zones. L'exemple souvent cité est celui de
bâtiments industriels avec un pont-roulant ; la section réduite des poteaux dans sa partie
supérieure est suffisante pour reprendre les charges de toiture mais doit être accrue au
niveau du pont-roulant pour supporter les charges additionnelles. Les poteaux à section
variable par tronçons peuvent également être utilisés dans les structures de bâtiments
multi-étagés pour permettre aux poteaux de résister aux charges qui agissent aux étages
inférieurs.

2.3 Poteaux composés


Les poteaux composés sont réalisés à partir d'une variété d'éléments différents ; ils sont
constitués de deux ou plusieurs composants principaux connectés ensemble par
intervalles afin de reconstituer un nouvel élément (figure 4). Des sections en U et des
cornières sont souvent utilisées comme composants de base, mais il est également
possible de recourir à des profils I ou H ; ces derniers permettent de réaliser des
membrures en treillis ou à étrésillons, par combinaison avec des éléments plus simples
(barres, cornières ou profils en U plus petits) ; ces deux types de réalisation peuvent être
également combinés (figure 5). Les poteaux constitués de plats perforés (figure 6)
appartiennent aussi à cette catégorie.

L'avantage de ce système de fabrication est de fournir des membrures relativement


légères et à rayon de giration élevé en raison de la disposition favorable de la matière
loin du centre de gravité de la section. Le plus gros désavantage provient des coûts de
fabrication élevés. Ces membrures sont généralement destinées à de grandes structures
dans lesquelles les poteaux sont hauts et soumis à des charges de compression
importantes. Il faut noter que l'instabilité de chaque élément individuel doit être vérifiée
avec attention.

La figure 7 représentent des diagonales composées de membrures rapprochées et fournit


des détails concernant les éléments dits « en étoile » constitués de cornières accolées.
Ces membrures, moins efficaces que les précédentes en raison de leur plus faible rayon
de giration, permettent d’éviter le flambement individuel de cornières couplées. Le fait

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de pouvoir être connectées facilement à d'autres membrures justifie l'intérêt qu'on leur
porte. Elles se comportent de façon similaire aux précédentes et sont, à ce titre,
mentionnées dans cette partie de la leçon. Elles se rencontrent fréquemment dans les
poutres en treillis.

Les poteaux composés peuvent posséder des sections transversales uniformes ou non
uniformes ; citons, à titre d'exemple, les poteaux composés à section variable
continûment ou par tronçons (figure 8).

Le dimensionnement des poteaux composés sera examiné à la leçon 7.6.

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3. COMPRESSION PURE SANS INSTABILITE

3.1 Poteaux courts


Les poteaux courts (ou trapus) sont caractérisés par un élancement très faible, ne sont
pas influencés par les phénomènes d'instabilité et peuvent être dimensionnés sur la base
de l'atteinte de la limite d'élasticité fy.

Si aucune instabilité locale par voilement ne limite la résistance en compression (ce qui
peut être supposé pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3), le mode de ruine
est conforme au comportement parfaitement plastique de la section transversale toute
entière dans la mesure où il survient théoriquement lorsque la contrainte d'élasticité f y
est atteinte dans chaque fibre. Il convient de noter que les contraintes résiduelles et les
imperfections géométriques sont pratiquement sans effet sur la charge de ruine de ce
type de poteau et que la plupart des tronçons courts testés expérimentalement périssent
pour des contraintes supérieures à la limite d'élasticité en raison de l'écrouissage.

La résistance maximale Nmax en compression est par conséquent égale à la résistance


plastique de la section transversale :

Mmax = Npl = Aeff fy (1)

Aeff est l'aire effective de la section (voir § 3.2).

L'Eurocode 3 considère des poteaux comme trapus lorsque leur élancement réduit
(§ 5.1) est tel que 0,2 . Leur comportement correspond au plateau des courbes de la
CECM (voir § 5.2).

3.2 Aire effective


L'aire effective des sections transversales utilisées pour le dimensionnement des
membrures comprimées, dans le cas des sections de Classe 1, 2 ou 3, s'identifie à l'aire
de la section brute calculée sur la base des dimensions nominales. Les trous, s'ils sont
utilisés pour placer les organes d'assemblage, ne doivent pas être déduits.

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4. STABILITE DES POTEAUX ELANCES EN ACIER

Les poteaux présentent, selon leur élancement, deux types différents de comportement :
ceux dont l'élancement est élevé flambent quasiment dans le domaine élastique de
comportement tandis que les autres, d'élancement intermédiaire, sont très sensibles aux
imperfections.

4.1 Contrainte critique d'Euler


Si  cr désigne la longueur critique, la charge critique d'Euler Ncr est égale à :

2
EI
N cr (2)
 cr 2

et on peut alors définir la contrainte critique d'Euler cr comme suit :

2
N cr EI
cr (3)
A  cr 2 A

En introduisant le rayon de giration, i = I/A et l'élancement,  cr / i correspondant


au mode de flambement considéré, l'équation (3) devient :

2
E
cr (4)
2

Si l'on représente sur un graphe l'évolution de cr en fonction de (figure 9), ainsi que
la droite traduisant le comportement parfaitement plastique, = fy, il est intéressant de
noter les zones idéalisées correspondant à la ruine par flambement et par plastification
ainsi que celle correspondant à la sécurité. Le point d'intersection P entre les deux
courbes représente la valeur théorique maximale d'élancement pour laquelle un poteau
périt par plastification. Cet élancement maximum (parfois dit élancement eulérien), noté
1 dans l'Eurocode 3, est égal à :

E
1 93,9 (5)
fy

235
où : (6)
fy

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1 est égal à 93,9 pour une nuance d'acier Fe 235 et à 76,4 pour une nuance d'acier
Fe 355.

Un diagramme adimensionnel peut être obtenu en reportant les valeurs de /fy en


fonction de / 1 (figure 10) ; c'est sous cette forme que se présentent les courbes de la
CECM (§ 5.2.). Les coordonnées du point P valent par conséquent (1,1).

4.2 Instabilité des poteaux réels


Le comportement réel des poteaux en acier diffère sensiblement de celui décrit dans la
partie précédente de l'exposé dans la mesure où les poteaux périssent généralement par
instabilité dans le domaine plastique avant d'atteindre la charge de flambement
eulérienne.

La différence entre les comportements réel et théorique est due aux diverses
imperfections dont le poteau "réel" est le siège : défaut de rectitude, contraintes
résiduelles, excentricité des charges appliquées et écrouissage. Les imperfections
affectent toutes le flambement et influencent par conséquent la capacité portante du
poteau. Les études expérimentales effectuées sur des poteaux réels fournissent des
résultats similaires à ceux reportés à la figure 11. Le comportement réel s'écarte
nettement plus des courbes théoriques dans le domaine des élancements intermédiaires
que dans celui des grands élancements. Dans la zone des valeurs intermédiaires de (ce
qui couvre la plupart des poteaux utilisés en pratique), l'effet des imperfections
structurales est significatif et doit être pris soigneusement en considération. La
réduction la plus importante de la valeur théorique apparaît aux alentours de
l'élancement eulérien 1. La courbe limite inférieure résulte d'une analyse statistique ;
elle représente la limite de chargement sécuritaire à ne pas dépasser.

4.2.1 Poteaux élancés

Un poteau est considéré comme élancé si son élancement est supérieur à celui
correspondant au point d'inflexion de la courbe limite inférieure, ainsi que le montre la
figure 11.

La charge ultime de ruine des poteaux élancés est proche de la charge critique
eulérienne Ncr. En raison de l'indépendance de cette charge vis-à-vis de la limite
d'élasticité, les poteaux élancés sont fréquemment dimensionnés sur la base du rapport :

2 A  2cr
I

caractéristique géométrique indépendante de la résistance mécanique.

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Les cornières individuelles, les membrures étrésillonnées « en étoile » constituées de
deux cornières et les plats de faibles dimensions possèdent généralement un moment
d'inertie peu élevé autour de l'axe faible par rapport à l'aire de leur section transversale.

L'élancement fort important qui les caractérise justifie leur grande sensibilité au
flambement et explique la raison pour laquelle les systèmes de contreventement en
croix, dans lesquels ces profils sont utilisés, ne sont dimensionnés que pour la reprise
d'efforts de traction.

4.2.2 Poteaux d’élancement intermédiaire

Les poteaux à élancement moyen sont ceux dont le comportement s'écarte le plus de la
théorie d'Euler. Lorsque le flambement survient, la limite d'élasticité est déjà atteinte
dans certaines fibres et la charge ultime ne dépend plus exclusivement de l'élancement ;
plus il y a d'imperfections, plus la différence entre les comportements réel et théorique
est importante. Le défaut de rectitude et les contraintes résiduelles sont les
imperfections dont l'effet sur le comportement de ce type de poteaux est le plus
significatif.

La distribution des contraintes résiduelles dans les sections transversales peut prendre
des allures très diverses. Elle résulte du soudage, du laminage, de l'oxycoupage ou du
formage à froid ; la figure 12a illustre quelques distributions possibles de contraintes
résiduelles.

Les contraintes résiduelles s'additionnent aux contraintes axiales comme décrit à la


figure 12b. Dès que la contrainte maximale n atteint la limite d'élasticité fy, la
plastification apparaît dans la section transversale. L'aire effective disponible pour la
résistance à l'effort axial est par conséquent réduite.

En outre, un défaut initial de rectitude eo produit un moment de flexion auquel


correspond une contrainte maximale de flexion b (figure 13a) qui, lorsqu'elle
s'additionne à la contrainte résiduelle R, conduit à la distribution décrite à la
figure 13b. Si max est supérieur à la limite d'élasticité, la distribution finale sera
partiellement plastique, ce qui signifie, en d'autres termes, qu'une partie de la section
sera plastifiée, comme le montre la figure 13c.

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5. LES COURBES EUROPEENNES DE FLAMBEMENT

5.1 Élancement réduit

L'élancement réduit est un paramètre adimensionnel défini de la manière suivante


pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3 :

(7)
1

et 1 ont été définis au § 4.1.

peut également s'exprimer sous la forme suivante :

2 f fy
2 y
(8)
2 E
cr

fy
ou encore : (9)
cr

5.2 Fondements des courbes de flambement de la CECM


A partir de 1960, un programme expérimental a été mené au niveau international par la
CECM en vue d'étudier le comportement des poteaux courants. Plus de 1000 essais de
flambement ont été effectués sur une variété de membrures (I, H, T, U, sections
tubulaires de forme circulaire et carrée), pour différentes valeurs d'élancement
(comprises entre 55 et 160). Une approche probabiliste, sur la base des valeurs
expérimentales de résistance, combinée à une analyse théorique, a montré qu'il était
possible de dessiner des courbes décrivant la résistance d'un poteau en fonction de son
élancement réduit. Les imperfections qui ont été considérées lors de cette étude sont les
suivantes : une imperfection géométrique dont l'allure est celle d'un demi-sinusoïde et
dont l'amplitude est fixée à 1/1000 de la longueur du poteau et des contraintes
résiduelles spécifiques pour chaque type de profilé.

Les courbes européennes de flambement (a, b, c ou d) sont représentées à la figure 14.


Elles fournissent la valeur du coefficient de réduction de la résistance du poteau en
fonction de l'élancement réduit pour différents types de sections transversales
(auxquelles correspondent différentes valeurs de facteur d'imperfection ). L'expression
mathématique de est la suivante :

Page 10
1
1 (10)
2 2

2
où : 0,5 1 0,2 (11)

Le tableau 1 donne les valeurs du coefficient de réduction en fonction de l'élancement


réduit .

Le facteur d'imperfection dépend de la forme de la section transversale du poteau


considéré, de la direction dans laquelle le flambement se produit (axe y ou axe z) et du
processus de fabrication utilisé (laminage à chaud, soudage ou formage à froid) ; les
valeurs de qui augmentent avec le niveau d'imperfection, sont fournies au tableau 2 :
La courbe a correspond aux profilés quasiment parfaits : sections en I
laminées (h/b>1,2) à ailes peu épaisses (tf 40mm) pour le flambement
autour de l'axe fort ; elle s'applique également aux profils laminés de forme
tubulaire ;
La courbe b couvre les profilés possédant un degré moyen d'imperfection :
elle détermine le comportement de la plupart des caissons soudés mais aussi
le comportement des profilés laminés à section en I lorsqu'ils sont en danger
de flambement autour de l'axe faible, des profilés soudés en I à ailes peu
épaisses (tf 40 mm) et des profilés laminés en I à épaisseur d'ailes
moyenne (40 < tf 100 mm) lorsqu'ils flambent autour de l'axe fort ; elle
concerne également les profils tubulaires formés à froid lorsque la limite
d'élasticité de la tôle mère est prise en considération ;
La courbe c est relative aux profilés qui possèdent de nombreuses
imperfections : les profilés en U, L et T ainsi que les sections soudées en
caisson à soudures épaisses appartiennent à cette catégorie. Se réfèrent
également à la courbe c, les sections tubulaires formées à froid
dimensionnées sur la base de la limite d'élasticité moyenne de l'élément
après formage, les sections laminées en H (h/b 1,2 et
tf 100 mm) en danger de flambement autour de l'axe faible ainsi que
certaines sections soudées en I (tf 40 mm, flambement autour de l'axe
faible et tf > 40 mm, flambement autour de l'axe fort) ;
La courbe d s'applique aux profilés dont les imperfections sont
extrèmement importantes : elle doit être utilisée pour les profilés laminés en
I à ailes très épaisses tf > 100 mm) et pour les profilés soudés en I à ailes
épaisses (tf > 40 mm), lorsque le flambement se produit autour de l'axe
faible.

Le tableau 4 aide à sélectionner la courbe de flambement appropriée en fonction du type


de section transversale, de ses dimensions et de l'axe autour duquel le flambement se
produit. Pour les sections tubulaires formées à froid, fyb désigne la limite d'élasticité de

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la tôle mère et fya la limite d'élasticité moyenne après formage. Lorsque la section
considérée n'est pas une de celle décrite ci-dessus, elle doit être classée de façon
analogue.

Il est important de préciser que les courbes de flambement sont établies pour des
membrures biarticulées et chargées à leurs extrémités ; il est nécessaire d'évaluer de
manière précise les longueurs de flambement lorsque ces conditions ne sont pas
remplies, voir leçon 7.7.

5.3 Imperfection initiale équivalente en arc


Pour étudier un poteau par la théorie du second ordre, il convient de choisir des
imperfections géométriques (défaut de rectitude et excentricité des charges) et des
imperfections mécaniques (contraintes résiduelles et variations de la limite d'élasticité).
L'Eurocode 3 suggère des valeurs à donner à l'amplitude eo d'une imperfection en arc
dont l'effet sur le flambement du poteau est équivalent à la combinaison des deux types
d'imperfections précitées.

Si le poteau est dimensionné sur la base d'une analyse élastique, eo vaut :

eo = 0,2 Wpl / A dans le cas d'un dimensionnement plastique (12)

eo = 0,2 Wel / A dans le cas d'un dimensionnement élastique

Si le dimensionnement du poteau est par contre fondé sur une analyse élastique-
plastique (élasto-plastique ou élastique-parfaitement plastique), les valeurs de eo,
définies en fonction de la longueur de flambement L, sont fournies au tableau 3.

5.4 Étapes du dimensionnement d'une membrure comprimée


Pour dimensionner une membrure comprimée, il convient, en premier lieu, d'évaluer ses
deux longueurs de flambement, une pour chacun des deux axes principaux, en fonction
des assemblages qui existent à ses extrémités. En second lieu, le calcul du moment
d'inertie minimum nécessaire à la reprise des charges critiques d'Euler peut permettre de
prédimensionner l’élément. La procédure suivante de vérification doit alors être suivie :

les caractéristiques géométriques de la section et sa limite d'élasticité permettent


d'évaluer l'élancement réduit (équation (9)).

est calculé, en fonction du processus de fabrication du profilé et des épaisseurs


de ses parois, à l'aide de l'une des courbes de flambement et de (équations (10)
et (11)).

La résistance au flambement d'une membrure comprimée vaut alors :

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A fy
N b.Rd (13)
M1

la résistance plastique :

A fy
N pl.Rd (14)
M0

et la résistance correspondant au voilement local :

A eff f y
N o.Rd (15)
M1

Si ces résistances sont supérieures à la charge axiale de calcul, le poteau est


satisfaisant ; dans le cas contraire, un nouveau profilé doit être choisi et vérifié.

De plus, le danger de flambement par torsion ou par flexion-torsion doit être écarté.

Page 13
6. CONCLUSION

De nombreux types de sections transversales sont utilisées pour la réalisation de


membrures comprimées ; ces dernières peuvent être simples, composées, à section
variable continûment ou par tronçons.

Un tronçon de poteau court (pour lequel 0,2 ) périt par écrasement plastique
de la section transversale ; le flambement ne doit donc pas être vérifié.

Si 0,2 , une réduction de la capacité portante doit être considérée en raison du


danger de flambement. Les poteaux à élancement intermédiaire périssent par
flambement dans le domaine inélastique et les poteaux élancés, par flambement
élastique.

Les courbes européennes de flambement donnent les valeurs du coefficient de


réduction pour le cas de flambement considéré en fonction du type de section, de
son processus de fabrication, de l'élancement réduit et de l'axe autour duquel le
flambement survient. Elles sont fondées sur des approches expérimentale et
théorique et fournissent des résultats fiables.

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7. LECTURES COMPLEMENTAIRES

1. Dowling P.J., Knowles, P. and Owens G.W., "Structural Steel Design", The
Steel Construction Institute, Butterworths, 1988.

2. European Convention for Constructional Steelwork, "Manual on Stability of


Steel Structures", June 1976.

3. Structural Stability Research Council, "Guide to Stability Design Criteria for


Metal Structures", Edited by B.G. Johnson, John Wiley & Sons, 1976.

4. Trahair, N.S. and Bradford, M.A., "The Behaviour and Design of Steel
Structures", 2nd Edition, Chapman & Hall, 1988.

5. Mac Ginley T.J. and Ang T.C., "Structural Steelwork : Design to Limit State
Theory", Butterworths, 1987.

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Tableau 1 - Coefficients de réduction

Coefficient de réduction

Courbe a Courbe b Courbe c Courbe d


0,2 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000
0,3 0,9775 0,9641 0,9491 0,9235
0,4 0,9528 0,9261 0,8973 0,8504
0,5 0,9243 0,8842 0,8430 0,7793
0,6 0,8900 0,8371 0,7854 0,7100
0,7 0,8477 0,7837 0,7247 0,6431
0,8 0,7957 0,7245 0,6622 0,5797
0,9 0,7339 0,6612 0,5998 0,5208
1,0 0,6656 0,5970 0,5399 0,4671
1,1 0,5960 0,5352 0,4842 0,4189
1,2 0,5300 0,4781 0,4338 0,3762
1,3 0,4703 0,4269 0,3888 0,3385
1,4 0,4179 0,3817 0,3492 0,3055
1,5 0,3724 0,3422 0,3145 0,2766
1,6 0,3332 0,3079 0,2842 0,2512
1,7 0,2994 0,2781 0,2577 0,2289
1,8 0,2702 0,2521 0,2345 0,2093
1,9 0,2449 0,2294 0,2141 0,1920
2,0 0,2229 0,2095 0,1962 0,1766
2,1 0,2036 0,1920 0,1803 0,1630
2,2 0,1867 0,1765 0,1662 0,1508
2,3 0,1717 0,1628 0,1537 0,1399
2,4 0,1585 0,1506 0,1425 0,1302
2,5 0,1467 0,1397 0,1325 0,1214
2,6 0,1362 0,1299 0,1234 0,1134
2,7 0,1267 0,1211 0,1153 0,1062
2,8 0,1182 0,1132 0,1079 0,0997
2,9 0,1105 0,1060 0,1012 0,0937
3,0 0,1036 0,0994 0,0951 0,0882

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Tableau 2 Facteurs d'imperfection
Courbe de flambement a b c d
Facteur d'imperfection 0,21 0,34 0,49 0,76

Tableau 3 Imperfections initiales équivalentes en arc


Courbe de flambement Elastoplastique Élastique-parfaitement
plastique
a L/600 L/400
b L/380 L/250
c L/270 L/200
d L/180 L/150

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Tableau 4 - Choix de la courbe de flambement correspondant à une section (voir
Eurocode 3 – Tableau 5.5.3)
Section transversale Limites Axe de Courbe de
flambement flambement
Sections laminées en I h/b > 1,2 :
tf < 40 mm y-y a
z-z b
40 mm < tf < 100 mm y-y b
z-z c
h/b < 1,2 :
tf < 40 mm y-y b
z-z c
tf > 100 mm y-y d
z-z d

Sections soudées en I
tf < 40 mm y-y b
z-z c
tf > 40 mm y-y c
z-z d

Sections tubulaires laminées à chaud quel qu'il soit a


formées à froid
- en utilisant fyb quel qu'il soit b
formées à froid
- en utilisant fya quel qu'il soit c
Sections soudées d'une manière générale
en caisson (sauf ci-dessous) quel qu'il soit b

Sauf soudures épaisses


et :

b/tf < 30 y-y c

h/tw < 30 z-z c

quel qu'il soit c

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TRADUCTION DES FIGURES

Section tubulaire de forme circulaire / Section tubulaire de forme rectangulaire / Section


laminée en H

Section soudée en caisson / Section soudée en H / Plats de recouvrement soudés sur un


profilé laminé en H

Figure 1 - Membrures simples comprimées

Profilé ouvert à hauteur de section variable / Profilé ouvert à largeur de semelle variable

Membrure à section continûment variable obtenue à partir d'un profilé laminé classique
en I ou H

Ligne de découpe - Ligne de soudage - Caisson soudé à largeurs de parois variables

Figure 2 - Membrures à section variable continûment

Rail de pont-roulant

Figure 3 - Poteau à section variable par tronçons

Sections en U ou cornières utilisées comme membrures principales

Sections en I ou H utilisés comme membrures principales

Membrure en treillis à base de sections en I et de petits profils U / Sections en U


étrésillonnées par des plats

Figure 4 - Poteaux composés

Systèmes en treillis (simple) (double) - Poteau étrésillonné

Combinaison de systèmes en treillis et étrésillonnés

Figure 5 - Poteaux en treillis et étrésillonnés

Figure 6 - Poteau constitué de plats perforés

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Membrures composées de profils disposés de façon rapprochée

Détail d'une membrure étrésillonnée « en étoile »

Figure 7 - Membrures composées

Figure 8 - Composés à section variable par tronçons

Ruine par plastification

Ruine par flambement

Courbe eulérienne de flambement

Figure 9 - Courbe de flambement et modes de ruine

Figure 10 - Courbe de flambement adimensionnelle

Élancements intermédiaires / Grands élancements

Figure 11 - Résultats d'essais de poteaux réels et courbes de flambement

(a) Exemple de contraintes résiduelles dues au laminage / Exemple de contraintes


résiduelles dues au soudage

compression – traction - compression

(b) Combinaison des contraintes axiales - ou = lorsque n atteint fy

Figure 12 - Exemple de contraintes résiduelles et effet

Zones plastifiées

Figure 13 - État d'une membrure comprimée partiellement plastifiée

Figure 14 - Courbes européennes de flambement

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