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Nom : Laatani

Prénom : Oumaima
Master Finance et banque

Examen
Session rattrapage

Question N° 1 :
La crise financière de 2007 a remis en question les fondements de la finance classique.

Le financement par endettement a encore une fois été la cause de bulles spéculatives qui ont
eu des répercussions à l’échelle mondiale. Au moment où les banques connaissaient des
difficultés financières engendrées par les prêts qu’elles ont consentis et les engagements
qu’elles ont pris et qui n’ont pas honoré, la finance islamique ont fait preuve d’une résilience
remarquable

La finance islamique, fondée sur la loi islamique Charia, est née au cours des années 1960 ;
elle est extraite de quatre sources essentielles à savoir : le Coran, la Sunna, al Ijmaa et
alQiyas. Elle est considérée comme l’un des domaines les plus intéressants des marchés
financiers. En effet, le Fond Monétaire International.

L’objectif du système financier islamique, à l’instar du système financier classique, est la


mobilisation des ressources financières et leurs allocations entre différents projets
d’investissements ; bien que les principes qui régissent son fonctionnement soient différents
de ceux de la finance classique. En effet, les institutions et les produits du système financier
islamique doivent respecter l’ensemble des principes de la Charia.

Dans ce contexte, le principal point de divergence entre la finance islamique et la finance


traditionnelle est l’interdiction du taux d’intérêt riba .Certes pour la première finance, le
partage du risque et du rendement entre le créancier et le débiteur dans une transaction
financière est équitable ; par contre, dans la deuxième, l’usage de taux d’intérêt prédéterminé
transfère l’ensemble des risques associés à un projet d’investissement sur le seul débiteur. En
plus, la finance islamique condamne la spéculation c'est-à-dire l’interdiction de l’incertitude
dans les termes d’une relation contractuelle. De même, elle interdit l’investissement dans
certaines activités économiques spécifiques telles que l’industrie de l’armement, le jeu
d’argent, l’alcool, etc.

Alors, quelle la contribution de l’interdiction de l’intérêt à l’investissement et à la création


de la richesse ?
Un principe général de la loi islamique, formulé à partir du Coran, est que l’enrichissement
injustifié, ou « la réception d’un avantage monétaire sans l’octroi d’une contrepartie ou une
contre-valeur » sont interdits sur la base de justifications éthiques. La riba est donc un cas
particulier d’un enrichissement injustifié ou, selon le Coran la jouissance par la consommation
(ou l’appropriation pour une utilisation propre) de la propriété d’un bien d’autrui sans aucune
raison. La signification littérale du mot riba signifie augmentation, excédent, croissance ou
addition.

Les problèmes liés à l’existence de l’intérêt sont :

 Inhibition de la décision d’investissement

Le taux d’intérêt monétaire, en tant que référence pour toutes autres transactions usuraires,
inhibe l’investissement car le taux de rendement interne des projets doit forcément être
supérieur au taux d’intérêt pour espérer être rentable.

 Rigidité du niveau des prix

Par la fixation ex ante d’un taux de rémunération du prêt de monnaie, l’ensemble du


mécanisme élémentaire d’ajustement des prix en fonction de l’offre et de la demande est
grippé. Le taux d’intérêt directeur (banque centrale) est à l’origine d’un effet cliquet
contreproductif. Cette rigidité ne peut que difficilement être compensée par la
déréglementation du marché du travail ou la libre circulation des capitaux.

 Trappe à spéculation

Dans ces conditions, la spéculation sur les marchés monétaires, boursiers et immobiliers –
réunissant les caractéristiques de l’investissement rentable, peu risqué et de court terme, est
stimulée, sortant du cycle productif un volume important de l’épargne.

 Baisse du niveau du capital d’investissement disponible

Dans ces conditions, le volume de capital disponible pour l’investissement dans des projets
industriels et créateurs de valeur réelle diminue

 Allocations des capitaux et répartition des profits inefficaces

Le système d’allocation des capitaux d’investissement à travers l’intermédiation bancaire et le


marché monétaire favorise une structure particulière d’investissement et rémunère les agents
(actionnaire, salarié, entrepreneur, banquier) sans connexion pertinente avec les profits réels
 Déconnexion de la sphère financière avec la sphère productive

Le marché monétaire usuraire, aspirant un volume de capitaux croissant et en autorisant les


activités de spéculation, génère des modes de fonctionnement (à court terme et international)
et des critères de rentabilité spécifiques (très exigeants). L’activité monétaire contamine la
sphère financière (bourse, intermédiation bancaire, autres) dans son ensemble et surdétermine
son fonctionnement.

Les règles édictées par la sphère financière sont inadaptées à la sphère productive, qui ne peut
pas suivre en terme de rapidité, flexibilité et de rentabilité. Ce gap étant incompressible (la
gestion de l’outil de production est plus compliquée que la gestion informatique de
portefeuille), la sphère financière ne sert plus à financer l’activité réelle mais se comporte
comme un déterminant irrationnel des critères de rentabilité de la sphère productive, sans
pouvoir prendre en compte ses spécificités opérationnelles (délais, rigidités incompressibles)

Par contre, la prohibition des intérêts est contribuée à la croissance économique :

 Baisse du coût de production

Dans la mesure où le coût du financement du projet est consolidé dans le bilan du projet, les
coûts d’agence dus au nombre élevé d’intermédiaires et les frais financiers liés à l’intérêt payé
par le projet aux banques sont éliminés.

 Hausse du niveau d’investissement

Une hausse du niveau de l’investissement est prévisible en raison d’un meilleur


environnement économique et de l’élimination de l’effet cliquet dû à la barrière technico-
économique du taux d’intérêt. En d’autres termes, la contraction du crédit exercée par le
système bancaire concurrentielle serait désamorcée

 Hausse du niveau de production

Une hausse du niveau de production est prévisible pour trois raisons :

o Le niveau de l’investissement est structurellement plus élevé


o Le partage de la valeur ajoutée est plus équitable, favorisant l’augmentation de la
propension à consommer moyenne de la population
o Le climat des affaires est favorisé par une plus grande stabilité systémique du système
financier
 Baisse du chômage
Une baisse du chômage est prévisible pour deux raisons :

o Le facteur travail n’est plus la seule variable d’ajustement des coûts de production en
cas de déséquilibre du marché
o Le niveau général de l’investissement est plus élevé
o La structure de l’entreprise en environnement non usuraire implique une gestion du
personnel souple et inspirée des structures de projet
 Baisse de l’indice général des prix

La suppression de l’activité financière usuraire (spéculation, multiplication des intermédiaires


financiers, coûts d’agence, primes de risque, assurances) et de la tendance inflationniste
structurelle d’un système financier usuraire favorise une baisse de l’indice des prix.

 Hausse du niveau de vie

Suite à un partage plus équitable de la valeur ajoutée produite, la structure d’épargne


investissement et de consommation favorise une élévation générale du niveau de vie, tendant
à la formation d’une puissante classe moyenne.

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