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COURS D’INSTALLATION ELECTRIQUE :

Connaissances pré-requises :
Cours d’Electrotechnique –Electronique de la classe de seconde F2-F3
Objectifs généraux du cours :
Le cours vise à rendre l’élève capable de :
1. Maitriser les circuits en logique combinatoire ;
2. Maîtriser les circuits en logique séquentielle ;
3. Analyser, concevoir et réaliser un circuit numérique complet utilisant des circuits intégrés
et faisant appel à la logique combinatoire et séquentielle ;
4. Analyser les composants photo électroniques (photodiode, LED, phototransistor, photo
thyristor, photopile et photo coupleur) et les utiliser dans les montages simples.
PROGRAMME :
CHAPITRE 1 : Production, transport et distribution de l’énergie électrique
CHAPITRE 2 : Compensation de l’énergie réactive
CHAPITRE 3 : Bilan énergétique et puissance d’alimentation d’une installation électrique.
CHAPITRE 4 : Protection
CHAPITRE 5 : Régime du neutre et la sélectivité
CHAPITRE 6 : La photométrie : Le projet d’éclairage
CHAPITRE 7 : Les canalisations électriques
CHAPITRE 8 : Les installations industrielles
CHAPITRE 9 : Les installations résidentielles
CHAPITRE 10 : Calcul du courant de court-circuit
CHAPITRE11 : Devis et facturation

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 1


CHAPITRE 1 : PRODUCTION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION DE L’ENERGIE
ELECTRIQUE
Objectifs spécifiques : Leçon 1
I. GENERALITES

L’énergie électrique distributive se distingue des autre forme d’énergie par :


- L’impossibilité de la stocker, d’où la nécessité de la produire au fur et à mesure de la
consommation.
- La facilité de la transporter
- La facilité à modifier à volonté ses caractéristiques grâce aux transformateurs, pour l’adapter
aux nécessités du transport et de l’emploi.

Un réseau électrique comprend trois parties principales :


- Les centrales de productions
- Le réseau de transport
- Le réseau de distribution

II. LA PRODUCTION

Les centrales électriques sont des usines ou s’effectue la transformation d’une source d’énergie
primaire en énergie électrique. Ce sont des types de source de l’énergie primaire qui distingue les
différents types de centrales de production. On distingue :
- Les centrales hydrauliques à partir des chutes d’eau
- Les centrales éoliennes à partir du vent
- Les centrales solaires à partir du soleil
- Les centrales thermiques à partir du charbon, du pétrole, ou du gaz naturel.

Principe de production de l’énergie électrique


En dehors des centrales solaires, la production de l’énergie consiste en la transformation de
l’énergie primaire en énergie mécanique à l’aide des turbines ensuite de l’énergie mécanique
en énergie électrique à l’aide d’un alternateur.

Energie Energie Energie


Primaire Turbine Mécaniqu Alternateur Electrique
e

Schéma Synoptique

1- LES CENTRALES HYDRAULIQUES

Dans ce type de centrales, c’est la quantité d’eau s’écoulant à partir de certaines hauteurs qui fait
tourner la turbine reliée à un alternateur et qui détermine la puissance disponible. Le choix de la

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 2


turbine dépend de la hauteur de la chute et de la masse d’eau. C’est ainsi qu’on distingue trois types de
centrales hydrauliques :
 Les centrales de haute chute : dont la hauteur est supérieure à 200m. Ce type de centrale
utilise des turbines PELTON ;
 Les centrales de moyenne chute : la hauteur est comprise entre 30 et 200m. Ce type de
centrale utilise des turbines FRANCIS ;
 Les centrales de basse chute : La hauteur est inférieure à 30m. On utilise les turbines
KAPLA
a) Puissance de la chute d’eau

Cette puissance est donnée par la relation suivante :


Avec : p en kW ;
Q : débit de la chute (m 3/s) ;
P=gqh
h : hauteur de la chute en (m)

Ou encore P=gqhφ
où p est en w et φ masse volumique de l’eau = 1000 kg /m 3

b) Energie potentielle de la chute

Ep = P. t = g Q h φ t Ep en joule et t en (seconde)
Remarque
A cause des pertes, la valeur de la puissance mécanique recueillie sur l’arbre de la turbine est
inférieure à la valeur de la puissance fournie par l’eau, néanmoins le rendement est compris entre
80 et 94%. La fréquence du réseau dépend de la vitesse de rotation de la turbine. f = p.n
Les caractéristiques d’une centrale hydraulique sont :
 La hauteur de la chute,
 Le volume des précipitations annuelles
 La capacité utile des réservoirs

Cette dernière caractéristique permet de distinguer trois types de centrales selon la régularité du
débit de l’eau :
- Les centrales au fil de l’eau
- Les centrales avec réservoir
- Les centrales avec accumulation de pompage

2- LES CENTRALES THERMIQUES

Dans les centrales thermiques, l’énergie provient de la transformation de l’énergie mécanique en


énergie calorifique produite par une combustion.
La convention énergétique à partir de la vapeur se fait par combustion de charbon ; ou de l’huile. La
chaleur ainsi obtenue est utilisée pour porter la vapeur d’eau à une température, à une pression très
élevée ; cette vapeur est enfermée dans un serpentin et part dans une turbine pour la faire tourner. Elle
est enfin récupérée par condensation et renvoyée à la chaudière. Le cycle de fonctionnement est celui
de Rankine qui utilise la vapeur surchauffée.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 3


Convertisseur Convertisseur
Combustible Convertisseur
Primaire Intermédiaire Energie
Chaleur Final Electricité
(bouilleur) (Turbine à Mécaniq (Alternateur)
vapeur) ue

3- LES CENTRALES NUCLEAIRES

Elles produisent de l’électricité à partir de la chaleur libérée par une réaction nucléaire. Ce phénomène
est provoqué par division d’un atome et est appelé fission nucléaire. La fission nucléaire est la rupture
d’un noyau d’atome en deux ou plusieurs fragments inégalement répartis.
La centrale nucléaire est identique à la centrale thermique à la seule différence que la chaudière
brulant le combustible fossile est remplacé par un réacteur contenant le combustible nucléaire.
4- UNITE DE MESURE DE L’ENERGIE

L’unité de mesure la plus utilisée est la TEC (Tonne Equivalent Charbon) mais on utilise aussi la TEP
(Tonne Equivalent Pétrole)
1 tonne de produit pétrolier = 1,5 TEC
1 TEP = 4500 KWh
1 TEC = 3030 KWh
1 tonne de charbon = 0,67 TEP
1000 thermie de gaz naturel =0,15 TEC
1 tonne de combustible minéral = 1TEC
5- QUELQUES DEFINITIONS

 Energie renouvelable : c’est une énergie qui régénère elle-même de façon naturelle.
Exemple : énergie solaire, énergie éolienne
 Centrale d’appoint : c’est une centrale qui est mise en service pendant une période de
l’année
 Centrale de pointe : centrale qui est mise en service pendant les heures de pointes de la
journée
 Centrale de secours : c’est une centrale qui est mise en service lorsque la centrale
principale est défaillante ou en panne
 Délestage : c’est une technique qui consiste à supprimer momentanément la fourniture du
courant électrique dans un secteur du réseau
 Ré lestage : il consiste à rétablir la fourniture du courant électrique

Il existe 4 types de capteurs solaires :


- Capteur plan
- Capteur à concentration
- Capteur à tube sous vide
Leçon 2 - Capteur photo voltaïque

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 4


6- PRODUCTION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE AU CAMEROUN

L’énergie électrique utilisée au Cameroun provient à 95% des centrales hydro-électriques et 5% des
centrales thermiques classiques (gaz ou fioul)
Eneo exploite trois principales centrales hydro-électriques :
 La centrale hydro-électrique de Song loulou avec une puissance de 384MW h =39,2m
fleuve Sanaga
 La centrale hydro-électrique d’Edéa avec une puissance de 268 ,9WW h = 22m
fleuve Sanaga
 La centrale hydro-électrique de Lagdo avec une puissance de 72MW h = 20m
fleuve Bénoué
 Les centrales thermiques
 Les centrales thermiques de secours

Eneo dispose d’un certain nombre de centrales thermiques disséminés à travers le territoire national
qui permettent d’alimenter certaines petites villes dont les plus importantes sont :
Dans le Sud :
 La centrale thermique de la MEFOU, située à Yaoundé (10,9 MW)
 La centrale thermique de BASSA, située à Douala (18,12 MW)
 La centrale thermique de Bafoussam, (14 MW)

Dans le Nord
 La centrale thermique de DJAMBOUTOU, située à Garoua
 La centrale thermique de GAOUNDERE
 Les centrales thermiques autonomes
Ce sont des centrales qui fonctionnent de manière indépendante, dans les centres qui ne
sont pas reliés au réseau interconnecté. On a :

 La centrale thermique de Bertoua


 La centrale thermique de KOUSSERI
 La centrale thermique d’AMBAM
 Les barrages réservoirs

Pour la régularisation du débit du fleuve Sanaga, Eneo dispose d’un certain nombre de barrages
réservoirs :
 Le barrage de la MAPE, situé sur le fleuve MBAM
 Le barrage de MBAKOU, situé sur le fleuve DJEREM
 Le barrage de BAMENDJI, situé sur le fleuve NOUN

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 5


7- EXERCICES D’APPLICATION

Exercice 1
Une centrale hydro-électrique possède huit groupes de turbo-alternateurs. Chaque groupe reçoit un
débit de 8114m3/min, avec une hauteur de chute de 39,2m. un groupe est tel que la turbine a un
rendementde93% et l’alternateur a un rendement de97%. La fréquence du réseau est 50Hz.
Au cours d’une année, cette centrale a fonctionné pendant 4mois et 5jours.
NB : on suppose qu’un mois a 30jours et qu’un jour a 24heures.
On demande :
1) Préciser le type de turbine qui convient à cette centrale
2) Calculer la vitesse de rotation de chaque alternateur, en supposant qu’il a 12 pôles
3) Calculer la puissance de la chute
4) Calculer la puissance débitée à pleine charge sur le réseau par la centrale
5) Calculer l’énergie électrique produite par cette centrale au de l’année.

Solution
1) Turbine FRANCIS
2) Vitesse 𝑓 50 𝑥 60
n= = = 500tr/min
𝑃 6

3) 𝟖𝟏𝟏𝟒
PC = Q g h = 𝟔𝟎
x10 x 39,2 = 53MW

4) PU = PC· ηt · ηA · 8 = 53 x 0,93 x 0,97 x 8 = 382,5MW


5) Energie

w = PU· t = 382.5 x ((30 x 4) +5)x 24 = 1147500MJ


Exercice 2
La production annuelle d’une centrale hydraulique est de 49,28GWh. L’alternateur absorbe une
puissance mécanique de 14MW. Les rendements de la turbine et de l’alternateur sont respectivement
de 85,% et 88% ; calculer :
1) La puissance utile du groupe turbo-alternateur
2) La puissance absorbée par le groupe turbo-alternateur
3) Le temps de fonctionnement annuel de cette centrale
4) Le rendement global du groupe turbo-alternateur
5) Le débit d’eau si la hauteur de chute est de 180m ; et déduire le type de turbine de cette
centrale.

Solution
1) PU = Pa· ηA = 14 x 0,88 = 11,99 = 12,32MW

𝑃𝑢 12,32
Pa = ηt x ηA = = 16,47MW
2) 0,85 𝑥 0,88

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 6


𝐸 49,28 𝑥1000
3) t = 𝑃𝑢 = 12,32
= 4000h

4) η = ηt · ηA = 0,85 x 0,88 =74,8%

𝑃𝑎 16,47𝑋 1000
5) Q= 𝑔· ℎ = 10 𝑥 180
= 9,15 m3/s

Type de turbine : FRANCIS

Leçon 3 III. TRANSPORT DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

Les centrales de production de l’énergie électrique sont souvent éloignées des centres de
consommation. Le réseau de transport et d’interconnexion assurent une liaison entre les différentes
localités. Toutes les lignes de THT sont interconnectées. C.-à-d. qu’elles sont reliées par des postes de
transformation assurant la continuité entre les lignes de différents niveaux de tension.
Pour le Cameroun, les niveaux de tension sont :

 En BT : 220/380V
 En MT : 10KV-15KV-30KV
 En HT : 90KV-110KV
 En THT : 225KV
1. Les réseaux de transport

La tension est moyenne à la sortie des centrales électrique.


Elle est portée à très haute tension pour permettre le transport de l’énergie vers les centres
d’interconnexion. Elle est ensuite réduite à HT pour le transport vers les centres de distribution.
a) Nécessité de la haute tension

L’un des intérêts de l’énergie est de se transporter seul sans faire de bruit ; toute fois une partie de
l’énergie transportée se dissipe en chaleur par effet joule dans la résistance de la ligne.

I r
Centrale Utilisation
électrique

b) L’intérêt du courant en ligne

𝑷
P = U I √𝟑 cosφ ⇒ I = 𝑼 𝐜𝐨𝐬𝛗√𝟑

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 7


Cette intensité très élevée entrainerait une grosse section de ligne et des pertes importantes par effet
joule.

Pertes en ligne
Soit r la résistance d’un fil et R la résistance équivalente de la ligne en triphasée

⬚ 𝑷
P = U I √𝟑 cosφ ⇒ I =
𝑼 𝐜𝐨𝐬𝛗√𝟑


PJ = ΔU I √𝟑 or ΔU = r I √𝟑 ֞ PJ = r I √𝟑 I √𝟑 = = r I²( √𝟑 )² = 3rI²

𝑷 𝑷 𝑷²
Or I = d’où Or PJ = 3r( )² =r
𝑼 𝐜𝐨𝐬𝛗√𝟑 𝑼 𝐜𝐨𝐬𝛗√𝟑 𝑼² 𝐜𝐨𝐬𝛗²

Application
c) Chute de tension en ligne

Elle est donnée par les relations suivantes :


- En monophasé : ΔU = 2 Z I ΔU: en volt Z: impédance en Ω
- En triphasé :
ΔU = Z I √𝟑 I: intension de courant en ligne (A)

d) Les interconnexions des lignes

L’interconnexion est une opération qui consiste à relier entre eux deux ou plusieurs réseaux ayant un
même niveau de tension ou non, à l’aide des transformateurs de puissance. Cette interconnexion
permet un échange d’énergie entre les réseaux.
Les postes d’interconnexion permettent :
 Des échanges d’énergie entre les régions
 Des échanges entre des pays voisins
 L’alimentation par une autre ville en cas de défaut sur une ligne
 Assure la continuité de service entre les lignes de différent niveau de tension

Structure d’un poste d’interconnexion ou réseau électrique


DISTRIBUTION
PRODUCTION TRANSPORT

380KV
Houille 225KV
blanche

Centrale Interconnexio
Livraison HT/MT
Hydrauliqu n
e

Houille
blanche 20KV

Transfo 380/225KV
Centrale
Thermique
Livraison MT/BT

Houille
blanche Transfo HT/MT
380KV
(225/20KV)
Centrale
Nucléaire Transfo MT/BT
Par :Mr .(20KV/380V)
TSAGUE Pierre Youri
Livraison BT 8
(220/380V)
2. Les canalisations aériennes

Les canalisations aériennes sont beaucoup plus économiques que les canalisations souterraines. Elles
sont utilisées pour le transport en HT et THT et pour la distribution en MT et BT.
a) Constitution générale

Conducteurs
nus

Isolateur

Armement ou
ferrure

Support ou
poteau

- Les conducteurs assurent la conduction de l’énergie électrique


- Les isolateurs isolent les conducteurs entre eux et par rapport aux armements et au poteau
- Les armements fixent les conducteurs avec leurs isolateurs sur les poteaux
- Les poteaux assurent l’inaccessibilité aux personnes
b) Les conducteurs

Ils sont nus utilisés pour le transport et sont souvent en aluminium, en cuivre écroui ou en almélec ;
ceci à cause de leur masse volumique très faible. En BT, on utilise des cadres isolés torsadés.
Dans le cas où ces torsades sont utilisées aussi pour l’éclairage public, elles comportent un ou deux
conducteurs pour l’éclairage et les trois phases assemblées autour d’un neutre porteur.
Exemple : câble 3×35+2×16+54,6mm²
c) Les isolateurs

Ils sont réalisés en porcelaine ou en verre. Ils servent à amarrer les conducteurs et à les isoler des
supports. Ils doivent à la fois supporter les contraintes mécaniques diélectriques. On distingue :

 Les isolateurs rigides en BT et MT


 Les isolateurs montés en chaine pour les HT et THT.
d) Les supports ou poteaux

Ils sont réalisés :


 En bois ou en béton armé pour les BT et MT
 En métal pour les HT et THT.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 9


La hauteur des poteaux est liée à la distance minimale des conducteurs au-dessus du sol ; ceci
dépend aussi de la tension à transporter. Elle est comprise entre 10 et 12m pour les BT et MT,
en HT et THT, elle est comprise entre 20 et 30m et peuvent atteindre 100m.
Distance entre supports
La distance normale en BT ou en MT est de 45m. Elle peut atteindre jusqu'à 100m, selon le relief du
terrain en MT et BT. En HT et THT, elle est comprise entre 500 et 1500m.
En tout état de pose, on doit prévoir sur chaque support un dispositif avertisseur de danger.
Exemple : plaque de danger de mort, les fils de garde, les fils barbelés
Les supports métalliques doivent être reliés à la terre. Cette protection est le plus souvent assurée par
un ou deux conducteurs fils de garde et placé au-dessus de tous les supports (pylônes)
Ils assurent une protection de la ligne contre les coups de foudre et le retour du courant en cas de
court-circuit phase-masse
e) Armement des supports

C’est un ensemble constitué par des ferrures et les isolateurs avec les vis de fixation. Il existe
différentes dispositions :

1 2 3

1 en drapeau
2 en quinconce
3 en triangle
4 en nappe
5 canadien

4
5

f) Calcul de la flèche d’un conducteur


La flèche du câble est donnée par la formule suivante :
𝑷 𝒂² T (da N) : effort de traction sur la ligne
f= 𝟖𝑻 a (m) : distance ou portée entre deux supports
P (daN/m) : masse du câble par unité de longueur
f (m) : la flèche du câble
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 10
Portée (a)

3. Les canalisations souterraines

Pour des raisons d’environnement, d’esthétique, les lignes de transport doivent être invisibles. Il sera
nécessaire de les enterrer : ce sont des lignes souterraines.
4. Transport de l’énergie électrique au Cameroun Leçon 4

Le Cameroun est doté de deux réseaux de transports indépendants :


 Le réseau Sud alimenté par les centrales de Song loulou et d’Edéa
 Le réseau Nord alimenté par les centrales de Lagdo

Les lignes de transport sont nombreuses et classées ainsi :


- La ligne THT : 225KV, 480,5Km, réseau Sud
- La ligne HT : 110KV, 100Km, réseau Nord
- La ligne HT : 90KV, 1306,6Km, réseau Nord et Sud

Les postes d’interconnexion utilisés au Cameroun sont :


 Le centre d’interconnexion de MANGOMBE
 Le centre d’interconnexion de BEKOKO dans le sud-ouest
 Le centre d’interconnexion de LOGBABA à Douala
 Le centre d’interconnexion d’OYOMABANG à Yaoundé
5. Applications

Exercice 1
Une ligne monophasée de 200km fournit un courant de 600A à une charge sous une tension de 200kV
(cosφ = 0,8). Au km de ligne, on a : R = 0,1Ω ; L ω= 0,5Ώ et C= 5nF sachant que f = 50Hz,
I1 I2

L
R
U1 C U2

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 11


Calculer :
1) Les impédances résistive, inductive et capacitive de la ligne
2) Les puissances active, réactive et apparente de la charge
3) La puissance réactive absorbée par condensateur
4) Le courant I1 de la source (au départ)
5) Les puissances perdues active et réactive en ligne
6) La tension de départ et déduire le facteur de puissance
Solution
1) ZR = R x l = 0,1 x 200 = 20Ω ZL = Lω x l = 0,5 x 200 = 100Ω
1 𝑋𝑐 1
ZC = = = = 3184,7Ω
𝐶𝜔 ·𝑙 𝑙 5 𝑥 𝑂,000000001 𝑥 314 𝑥 200

P2 = U · l·cosφ = 200 x 600 x 0,8 = 96MW


2)
S2 = Ux l = 600 x 200 = 120MVA

Q2 = √𝑆² − 𝑃2 = √120² − 962 = 72MVAR


3) QC = - U² C ω l = - U2²/ ZC = - 200² x 5x 10-9 x314 x 200 = - 12,5MVAR
𝑆′ √𝑃2²+ (𝑄2 – 𝑄𝑐)2 112,94 𝑥 1000
4) I1= 𝑈2 = 𝑈2
= 200
= 565A

5) PJ = ZR x I² = 20 x (565)²= 6,38MW

QJ = ZL x I² = 100 x (565)²= 31,92MVAR


𝑆1 √(𝑃2 +𝑃𝑗) ²+ (𝑄2 – 𝑄𝑐 +𝑄𝑗)2 137,58 𝑥 1000
U1= = = = 243,52KV
𝐼1 𝑈2 565
6)

𝑃1 102,38
cos𝜑1= 𝑆1 = 137,58
= 0,74

Exercice 2
Une ligne monophasée de 90km transporte une puissance de 90MW. On admet 2% de pertes en ligne ;
celle-ci est en cuivre de résistivité 1,6 x 10-8 Ωm. La densité du courant est 2,98A/mm². Calculer la
chute de tension en ligne et la section du fil sachant que cette ligne est purement résistive.
Solution

𝜌𝐿 𝜌𝐿
ΔU = 2 R I or R = 𝑆
et I = J S → ΔU = 2 𝑆
J S = 2 ρ L J/106 = 8,64KV
𝑃𝑗 ΔU I ΔU ΔU 8,64 x 100 P 90 x 1000 I 208,33
𝑃
= 𝑈𝐼
= 𝑈
→U= 𝑃𝑗
P= 2
= 432KV ; I = 𝑈 = 432
= 208,33A S=
𝐽
=
2,98
= 70mm²

Exercice 3
Une ligne de transport BT a une portée de 75m. L’effort de traction maximale est de 450daN. La
flèche du câble étant d’un mètre, déterminer la masse d’un rouleau de 100m de ce câble en aluminium
torsadé. Prendre g = 10N/kg.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 12


Solution P = 64kg

Leçon 5

IV- LA DISTRIBUTION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE


1- Généralités
a) Fonction de service de distribution

Lorsque l’énergie électrique est produite dans les centrales, elle est acheminée vers les grandes
métropoles de consommation par les réseaux de transport.
Elle se rapproche ensuite des points de consommation à l’aide du réseau de répartition (60 à 90KV).
La fonction entre ces deux réseaux (transport et répartition) et les différents abonnés est assuré par le
service de distribution qui dispose pour cela des réseaux MT (15, 20, 30KVA) et BT (127/220V ;
220/380V ; 380/660V).
b) Constitution d’un réseau de distribution
Le réseau de distribution est constitué en générale :
 D’un poste de liaison HT/MT avec un ou plusieurs transformateurs
 Des départs composés des lignes MT/BT
 Des postes de transformations MT /BT
 Un certain nombre de départs BT
c) Conditions à remplir pour distribuer

Les impératifs suivants doivent être respectés :


 L’alimentation des usagers en énergie doit être permanent (limiter au minimum les
coupures)
 La qualité d’énergie fournie doit d’être constante : éviter les variations de tensions, des
variations de fréquence
 Assurer un prix de revient économique.

2- Structure des réseaux de distribution

Ils sont présentés sous plusieurs architectures :

 Réseau radial ou en antenne ou en simple dérivation


 Réseau en double dérivation
 Réseau radial bouclé ou en coupure d’artère
 Réseau maillé
a) Réseau radial ou en antenne ou en simple dérivation

C’est l’architecture la plus simple à étudier, à construire et à exploiter. Elle très


économique mais présente quelques inconvénients :
- Toute coupure sur le réseau amont met une bonne partie d’abonnés hors
tension
- Pour une puissance donnée, cette structure présente plus de chute de
tension que dans les autres structures. Par conséquent, ce type
d’alimentation est surtout utilisé pour la production rurale.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 13


Poste source

Disjoncteur

Interrupteur
aérien

b) Réseau radial bouclé en coupure d’artère

Dans cette structure,


chaque poste peur être
alimenté de deux endroits
différents. Le réseau est
assez simple à étudier et à
construire. Il offre par
rapport au précédent une
meilleure continuité de
service.
Cependant, il est un peu
plus cher et difficile à
exploiter. Cette structure
est surtout réalisée en
souterraine et en générale
en milieu urbain.

MT/BT MT/BT MT/BT

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 14


c) Réseau en double dérivation

Chaque poste est alimenté par deux câbles C1 et C2 dont l’un est utilisé en permanence et l’autre
sous tension mais non raccordé, servant de secours en cas de coupure du premier. Cette structure
offre une meilleure continuité de service.
Cependant, elle comporte un dispositif de commande (permutateur) dans chaque poste MT /BT.
En plus le coup d’investissement est élevé.

Poste
MT/
Source 1
MT/ BT
BT

d) Réseau maillé

Ce type d’alimentation est multiple côté MT et maillé côté BT :


- Côté MT, plusieurs câbles alimentent les postes branchés en simple ou double dérivation
- Côté BT, tous les postes MT/BT débitent en parallèle sur le réseau.

Cette architecture offre une très grande sécurité d’exploitation, les chutes de tension sont réduites
également. Cependant son étude est plus complexe et sa réalisation beaucoup plus coûteuse que les
types précédents.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 15


SOURCE

MT/BT MT/BT MT/BT

3- Alimentation des abonnés


a) Alimentation en BT
Compteur
BT

Wh
Dérivation sur le
réseau Point de livraison

Distribution

Utilisation

Le compteur est situé dans un coffret à l’extérieur de l’habitation.


Le disjoncteur est généralement placé en dessous du compteur ou encore à l’intérieur du local de
l’habitation. La puissance à souscrire est variable et limitée (3KVA à 50KVA)
b) Alimentation à « bornes-poste »

Cette alimentation s’effectue aux bornes de sortie du coffret de livraison ou de l’appareil de


sectionnement installé chez l’usager, en façade de bâtiment ou dans un local approprié.

Coffret de
Wh livraison
Poste de distribution
publique
Point de livraison

Distribution

Utilisation
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 16
Leçon 6

4- Poste de transformation ou de livraison MT /BT


a) Généralités

Le poste est alimenté par le distributeur à tension variante. Le plus souvent de 5 à 30KV.
L’alimentation peut être en souterrain ou en aérien, en simple dérivation, double dérivation ou bouclé.
Les puissances sont généralement inférieures à 50KVA.
 Distribution en peigne
Elle est
surtout
utilisée pour
les
installations
peu étendues
et de faible
puissance

M1 M2 M3

Éclairage Chauffage
Moteurs

Avantages : Dans le cas d’un défaut autre que celui du disjoncteur général, seul le circuit en
défaut est coupé.
Inconvénients : on se trouve devant un grand nombre de circuits séparés, donc de grandes
longueurs de lignes
 Distribution en radiale

Ce mode de distribution est plus employé dans les installations industrielles.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 17


A Disjoncteur général

B Départs principaux

C Départs
secondaires

D distribution terminale

M1 M2 M3

Avantages :
- Seul le circuit en défaut est mis hors service, sa localisation est facile
- Il est possible d’effectuer les opérations d’entretien sans coupure générale.

Inconvénients :
Un défaut au niveau d’un départ principal affecte tous les départs aux niveaux secondaires et de la
distribution issue du départ principal.
 Distribution en boucle

La distribution en boucle n’est pratiquement pas utilisée en France mais elle est très fréquente en
Angleterre, par exemple, pour les dessertes de prises de courant.

A Disjoncteur

Distribution
terminale

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 18


Avantages :
- Réduction des pertes de résistance
- Un dispositif de protection par boucle

Inconvénients :
- Connexions spéciales à X dérivations
- Répartition difficile des intensités
- Difficultés de sélectivité et de protection

b) structure générale d’un poste

dérivation
Simple
boucle
Réseau en
dérivation
Double

(20KV)
Arrivée HT
IACM

HT
et comptage
Protection HT
Wh

+ comptage
protection MT/BT
Transformateur et
BT
Comptage

Wh
Eclateur

BT
Disjoncteur
Manuelle
à Commande
Interrupteur Aérien
IACM :

220/380V
Départs BT
220/380V
Départs BT

5- différents types de postes


a) poste de transformation sur poteau
Lorsque les besoins en énergie ne dépassent pas 160KVA, on utilise les transformateurs sur
poteau. Le poste est alimenté en aérien. Le départ BT s’effectue soit en aérien soit en

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 19


souterrain. Le transformateur est toujours précédé d’un interrupteur MT monté en amont du
poteau.

Wh
Point de livraison

Distribution Utilisation

b) Poste simplifié

Il s’agit d’un poste préfabriqué posé sur une dalle. Le raccordement se fait par câble soit par voie
aérienne soit par voie souterraine. Il est employé dans les zones rurales ou urbaines pour des postes de
distribution publiques ou privés. Les puissances sont de 160KVA à 250KVA et les tensions de 400V à
20KV. Le poste se présente sous forme d’armoire à deux compartiments : le transformateur, le
dispositif de protection.
c) Poste préfabriqué

Lorsqu’un poste exige une puissance supérieure à 250KVA, on fait recours à un poste dit préfabriqué.
Il est constitué des cellules préfabriquées qui réalisent les fonctions suivantes :
 Cellule MT : selon que le régime est en boucle, on juxtapose les cellules d’arrivée et une
cellule de protection
 Cellule MT /BT : elle est réalisée à une cellule MT à câble
 Cellule BT : elle comprend essentiellement :
- Un compartiment comprenant un transformateur pour le comptage
- Un disjoncteur général BT avec appareillage conforme au régime de neutre
- Des départs BT protégés par disjoncteur divisionnaires chez les abonnés.
d) Poste MT /BT à comptage MT

Ces postes sont réalisés lorsque la puissance dépasse 1000KVA ou si plusieurs transformateurs
sont nécessaires pour la continuité de service.
Ils sont le plus souvent placés à l’intérieur des locaux et on utilise les éléments préfabriqués. Le poste
peut être monté en boucle ou en double dérivation sur le réseau.
6- Distribution de l’énergie électrique au Cameroun

Au Cameroun, la distribution se fait ainsi en HT, MT et BT suivant les types de consommateurs. On


distingue :
 Les clients HT : ALUCAM, CIMENCAM, CICAM, SONARA
 Les clients MT : SABC (Société Anonyme des Brasseries du Cameroun)
 Les clients BT : les maisons d’habitation

Leçon 7

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 20


CHAPITRE2 : COMPENSATION DE L’ENERGIE REACTIVE
I. INTRODUCTION

Dans toute alimentation d’installation en courant alternatif, l’énergie électrique absorbée se


décompose en énergie active (KWh) transformée en énergie mécanique et en chaleur ; et en énergie
réactive (KVAR h) nécessaire à l’excitation magnétique des récepteurs inductifs : moteurs, poste de
soudure etc.
II. RAPPEL D’ELECTROTECHNIQUE
P en Watt
Facteur de puissance :
𝑃
Cosφ = S en VA
Tangente : tgφ = 𝑄 𝑆
𝑃 Q en VAR

Quelques valeurs de cosφ connues :


- Four à induction : cosφ = 0,85
- Four à arc : cosφ = 0,80
- Soudure à arc : cosφ = 0,50
- Lampe à incandescence : cosφ =1

III. INCONVENIENTS D’UN MAUVAIS FACTEUR DE PUISSANCE


1. Intensité en ligne trop élevée

Pour une même intensité active utilisée par un récepteur, le courant réel I2
absorbé sous cosφ2 est supérieur au courant I1 absorbé sous cosφ1
Avec cosφ2 < cosφ1 I2 > I1
Donc pour une même puissance active par un récepteur, le courant est
d’autant plus élevé que le cosφ est faible.

0 Ia
φ2
φ1

Ir1 I1

Ir2
I2
Exemple : pour transporter 30KW avec cosφ1 =1, l’intensité en ligne est :
𝑷 𝟑𝟎𝟎𝟎𝟎
I1 = AN: I1 = 𝟑𝟖𝟎 𝒙 𝟏 𝒙√𝟑 = 45,58A
𝑼 cosφ1√𝟑

Pour transporter 30KW avec cosφ2 = 0,5, l’intensité en ligne devient

𝑷 𝟑𝟎𝟎𝟎𝟎
I2 = AN: I2 = 𝟑𝟖𝟎 𝒙 𝟎,𝟓 𝒙√𝟑 = 91,16A
𝑼 cosφ2√𝟑
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 21
2. Facturation de l’énergie réactive

Lorsque l’énergie réactive dépasse 40% de l’énergie active consommée, le distributeur facture cette
surconsommation d’énergie réactive.
Ce seuil correspond à tgφ =0,4 soit cosφ = 0,93 (cosφ limite)
3. Diminution de la puissance disponible

Un transformateur de 100KVA avec un cosφ = 0,5 délivre une puissance active de 50KW. Si le cosφ
de l’installation est de 0,93, il délivre alors une puissance de 93KW soit une puissance active
disponible de 40% plus élevée.

IV. AMELIORATION DU FACTEUR DE PUISSANCE


Pour réaliser une compensation, il est nécessaire d’agir sur le mauvais facteur de puissance.
Ceci consiste à :

 Eviter de tourner le moteur à vide ou à faible charge car ceci est responsable d’une
consommation importante d’énergie réactive
 Utiliser les moteurs synchrones
 Utiliser les batteries de condensateur qui reste le meilleur moyen pour améliorer le
cosφ.
V. PUISSANCE ET CAPACITE DES CONDENSATEURS A INSTALLER

Un condensateur se comporte comme un véritable générateur autonome d’énergie réactive. Le


principe de compensation avec les condensateurs est représenté comme ci-contre

0
φ2 R
φ1

Q2 I2
QC

Q1
I1

QC = Q1 – Q2 = Ptgφ1 – Ptgφ2 = P (tgφ1 – tgφ2)

Q1 est la puissance réactive de l’installation avant la compensation, d’où le mauvais facteur de


puissance cosφ1
Q2 est la puissance réactive de l’installation après la compensation d’où le bon cosφ2
QC est la puissance réactive de la batterie de condensateur à installer.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 22


En triangle :
𝐼 𝐼 𝐼 𝜋
U= XC·J =𝐶𝜔 · = 𝐶𝜔 3; On sait que QC = √3 U I sinφ avec φ = - 2 d’où
√3 √
sinφ= -1
⬚ ⬚ 𝐼 𝐼² (𝑈𝐶𝜔√3)²
⇒ QC = - √3 U I ֞ QC = √3 𝐶𝜔 I = 𝐶𝜔 = =
√3 𝐶𝜔
3U²Cω
⬚ 𝐼 ⬚ ⬚
֞ P (tgφ1 – tgφ2) = 3U²Cω On a U= 𝐶𝜔 ⇒ I = UCω √3 ⇒
√3
P (tgφ1 – tgφ2)
CΔ=
En étoile:
𝑈ൗ
𝑉 𝑈 𝐶𝜔
QC = √3 U I = √3 U(𝑋𝑐) = √3 U (1 √3) = √3 U ( ) = U²Cω
ൗ 𝐶𝜔 √3

⬚ ⬚ P (tgφ1 – tgφ2)
֞ P (tgφ1 – tgφ2) = U²Cω ⇒ CY= 𝑼²𝝎

Conclusion
1 1
CΔ= 𝟑 CY ⇒ IΔ= 𝟑 IY

Le couplage triangle est donc le plus indiqué car le courant appelé par la charge diminue de 1/3
VI. INSTALLATION DES CONDENSATEURS

L’installation des condensateurs est simple, elle nécessite cependant certaines précautions : en
effet, il y’a des risques de surtension et seule la partie en amont de leur point de branchement
bénéficie au nouveau cosφ

Branchement sur l’alimentation BT

Départs BT

Conclusion
La compensation présente les avantages suivants :
 Diminution des pertes par effet joule
 Economie de facturation
 Augmentation de la puissance active disponible au secondaire du transformateur

Leçon 8
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 23
CHAPITRE 3 : BILAN ENERGETIQUE ET PUISSANCE D’ALIMENTATION D’UNE
INSTALLATION ELECTRIQUE
I- GENERALITES

Dans la conception d’une installation BT, l’examen de puissance mise en jeu doit permettre de :

 Evaluer la puissance totale installée


 Evaluer la puissance d’utilisation ou appelée nécessaire et partant de la puissance à souscrire
auprès du distributeur
 Déterminer éventuellement la puissance du transformateur dans le cas d’un grand abonné
 Déterminer le dispositif de protection de toute l’installation.

Cet examen permet également au fournisseur d’énergie de bien dimensionner les matériels de transport
de l’installation.
II- PUISSANCE ET COURANT ABSORBE PAR LES RECEPTEURS

Le choix du transformateur dans une installation est fonction de la puissance alors que le choix de
l’appareillage et des câbles dépend essentiellement de l’intensité des courants absorbés par des
récepteurs, des courant nominaux et des points de courant.
1) Les moteurs

Le courant absorbé par les moteurs est :


𝑷𝒖
a) En monophasé on a : Ia =
𝜼 𝑼 cosφ

𝑷𝒖
b) En triphasé on a : Ia =
𝜼 𝑼 cosφ√𝟑

𝑷𝒖
c) En courant continu : Ia =
𝜼𝑼

NB : la puissance lue sur la plaque signalétique d’un moteur représente sa puissance utile : PU = PM
2) Appareils de chauffage et lampes à incandescence

La puissance absorbée est égale à la puissance donnée par le constructeur, le courant absorbé est donné
par la relation suivante :
a) En monophasé : 𝑷𝒖
Ia =
𝑼

𝑷𝒖
Ia =
𝑼√𝟑
b) En triphasé :

3) Appareils d’éclairage fluorescent

La puissance en Watt indiquée sur le tube ne correspond à la puissance absorbée.

𝐏𝐭𝐮𝐛𝐞 + 𝐏𝐛𝐚𝐥𝐥𝐚𝐬𝐭
PT = Ptube + Pballast = U Ia cosφ Ia =
𝑼 cosφ

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 24


Exemple : soit Pballast = 25% Ptube

𝟏,𝟐𝟓𝐏𝐭𝐮𝐛𝐞
PT = Ptube + 0,25 Ptube = Ptube (1+0,25) Ia =
𝑼 cosφ

III- EVALUATION DE LA PUISSANCE D’UNE INSTALLATION BT


1- Puissance installée

En général, il est difficile d’utiliser totalement cette puissance ; car tous les récepteurs ne fonctionnent
pas au même moment d’où la nécessité d’employer certains facteurs.
2- Puissance d’utilisation ou appelée

Elle est plus faible que la puissance installée car elle fait intervenir me facteur d’utilisation te facteur
de simultanéité.
a) Le facteur d’utilisation (KU)

Le régime de fonctionnement d’un appareil est tel que la puissance appelée est inférieure à la
puissance installée d’où la notion d’utilisation d’un facteur d’utilisation affecté à chaque appareil et
qui est donné selon le contexte.
- 0,7 pour les forces motrices
- 1 pour les appareils d’éclairage et de chauffage
- Pour les prises de courant, il dépend de leur destination
b) Facteur de simultanéité (KS)

Tous les récepteurs installés ne fonctionnent pas toujours simultanément. C’est la raison pour laquelle
il est permis d’appliquer au récepteur un facteur de simultanéité.
 Ks pour les récepteurs

Type de récepteur Ks
Eclairage 1
Chauffe – eau 1
Conditionnement d’air 1
Appareil de cuisson 0,7
Prise de courant 𝟎,𝟗
0,1 + 𝑵

Ascenseur - Pour le moteur le plus 1


et monte puissant
charge - Pour le moteur suivant 0,75
- Pour les autres 0,6

N : nombre de prise de courant aliment par le même circuit


 Ks pour armoire de distribution industrielle

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 25


Nombre de circuits Ks
2à3 0,9
4à5 0,8
6à9 0,7
≥ 10 0,6

 Ks pour immeuble à usage d’habitation

Nombre d’abonnés Ks
2à4 1
5à9 0,78
10 à 14 0,63
15 à 19 0,53
20 à 24 0,49
25 à 29 0,46
30 à 34 0 ,44
35 à 39 0,42
40 à 49 0,41
50 et + 0,40

La puissance appelée est ainsi donnée par la relation : Pappelée = Pinst· KU.·KS
3- Puissance à souscrire

Elle est égale à la puissance installée si dans l’avenir i n’y aura possibilité d’extension de l’installation.
Dans le cas contraire, elle est supérieure à a puissance installée.
IV- PUISSANCE DU TRANSFORMATEUR MT / BT

Après avoir calculé la puissance appelée globale de l’installation, on détermine la puissance globale du
transformateur MT / BT

Stransfo = √P²app + Q²app

1- coefficient de réserve ou de prévision

L’installation peut être modifiée lorsque des extensions sont envisagées. On utilise dans ce cas le
facteur de réserve afin de ne pas modifier l’ensemble de l’installation.
On a : S’app = kr . Sapp
Pour une prévision de 15%, Kr = 1,15
Tous ces facteurs nous permettent de choisir dans une gamme de puissance une valeur légèrement
supérieure à celle prévue par le calcul.
2- Caractéristiques du transformateur

Un transformateur est caractérisé par :


 La puissance nominale Sn
 Le courant de court-circuit Icc
 Le courant nominal In en (A)
 La tension secondaire Uo

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 26


 La tension de court-circuit Ucc
3- Degré de charge du transformateur

C’est le rapport entre la puissance appelée totale de l’installation et la puissance nominale normalisée
du transformateur.
𝑺𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐
dC = x 100 dc en %
𝑺𝒏

Leçon 9

CHAPITRE 4: PROTECTION DES PERSONNES DES RECEPTEURS ET DES


EQUIPEMENTS
pp ELECTRIQUES
A- PROTECTION DES PERSONNES
I. GENERALITES
1- La sécurité électrique

La sécurité électrique est l’ensemble des mesures et méthodes prises par un électricien afin d’éviter les
méfaits et les dangers du courant électrique.
Elle fait donc appel à la notion d’absence du risque d’accident électrique. Dans les domaines
industriels ou domestiques, la sécurité des personnes ou des usagers doit être de règle (assurée)
2- Dangers du courant électrique

Une installation présente généralement deux types de risques :


 Risque d’électrocution, dû au choc électrique
 Risque d’échauffement pouvant conduire à des incendies

NB : le choc électrique est l’effet physique ou physiopathologique ressenti lors du passage du courant
électrique à travers le corps humain
a) Causes essentielles d’électrocution

L’électrocution est dû au choc électrique qui provoque le passage du courant dans l’organisme. Ce
courant est appelé courant de choc (IC) et a pour formule IC= U/R IC (A)
U : tension du courant ou d.d.p à laquelle est soumis le sujet en (V)
R : résistance du corps humain et de celle des contacts en (Ω)
Les valeurs dangereuses de IC sont :
 50 mA en courant continu (DC)
 25 mA en courant alternatif (AC)
Remarque : dans les conditions les plus défavorables, la résistance du corps humain vaut : RH
= 1000Ω ou 1kΩ
b) Causes d’échauffement ou incendie

Les incendies d’origine électrique sont généralement dus :

 Aux courts-circuits
 A l’arc électrique

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 27


 Aux échauffements prolongés suite à une surcharge

NB : l’arc électrique est définit comme un canal ionisé à très haute température avec caractéristique
courant tension décroissante
3- Action du courant électrique dans l’organisme

Cette action dépend de la nature du courant (DC ou AC)


a) Action du courant continu

Son passage à travers l’organisme provoque une électrolyse du sang et des brûlures profondes
difficiles à guérir
b) Action du courant alternatif

Son passage dans l’organisme provoque :


 La perte de la sensibilité des nerfs
 La contraction des muscles pouvant entrainer un arrêt cardiaque

Application : problème 24 p 81 (bord bleu)


4- Les effets du courant dans l’organisme

Intensité du courant de Effets physiologiques Conséquences ou


choc IC (mA) risques
1 mA à 5 mA Seuil de protection : pas Aucun risque
de protection
5 mA à 25 mA Picotement, crispation Réaction incontrôlée,
des muscles électrisation
25 mA à 50 mA Tétanisation, contraction asphyxie
de la cage thoracique
>50 mA Fibrillation du cœur, Mort subite
arrêt cardiaque

5- Tension de sécurité

La résistance la plus défavorable du corps humain étant de 1000Ω, on enregistre les tensions limites de
sécurité suivantes :
a) En courant continu

IC = 50mA
RH = 1000Ω D’où UC = RHIC =50×10-3×1000
UC =50V en DC
b) En courant alternatif

IC =25mA UC = RH×IC =25×10-3×1000


RH =1000Ω UC= 25V en AC
Remarque : la tension de sécurité varie énormément avec l’état du local (sec mouillé, immergé) et
l’état de santé du sujet

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 28


II. QUELQUES DEFINITIONS
1- Le neutre

Il existe trois types de neutres :


a) Le neutre électrique

C’est le centre de gravité du triangle équilatéral représentant les trois phases d’un système triphasé
équilibré
b) Le neutre physique

C’est le point commun des enroulements d’un générateur monté en étoile


c) Le neutre artificiel

Il est obtenu en branchant en étoile trois récepteurs identiques sur un générateur branché en étoile
2- Les conducteurs
a) Conducteur actif
C’est un conducteur affecté à la transmission de l’énergie électrique (fil de phase, fil de
neutre)
b) Conducteur de protection Electrique (PE)

C’est un conducteur servant à établir l’équipotentialité d’un ensemble de masse


NB : - on entend par masse toute partie conductrice d’un appareil susceptible d’être touchée et
normalement isolée des parties actives mais pouvant être mise accidentellement sous tension
- Le courant de défaut est un courant résultant d’un défaut d’isolement et ayant effet
l’accroissement du potentiel du neutre

III. LES CAUSES D’ACCIDENTS ELECTRIQUES

Les causes d’accident d’origine électrique sont très nombreuses :


1. Les contacts directs

C’est le contact d’un usager avec les parties actives d’un matériel directement sous tension. Ces parties
actives peuvent être : un conducteur actif, les bornes de raccordement…
Exemples:
-contact entre deux conducteurs actifs sous tension (phase –phase ou phase- neutre)
-contact entre un conducteur de phase et la terre
2. Les contacts indirects

C’est le contact d’un usager avec les masses mises accidentellement sous tension
Exemples :
- Défaut d’isolement de la carcasse d’un récepteur électrique (réfrigérateur, moteur,
congélateur)
- Contact avec une canalisation électrique dans un mûr (pendant le perçage)
- Contact par l’intermédiaire d’un outil conducteur

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 29


IV. PROTECTION CONTRE LES CHOCS ELECTRIQUES
1- Utilisation de la très basse tension de sécurité (TBTS)

Cette méthode assure à la fois la protection contre les contacts directs et indirects
La tension de sécurité doit être au plus égale à la tension limite (UL) et ceci en fonction des locaux

Tension AC DC Type ou exemple de locaux


limite UL (V) Ueff (V) U(V)
U1 50 100 Locaux secs : bureaux d’habitation
U2 25 50 Locaux mouillés ou humides : chantiers
U3 12 25 Locaux immergés : salle d’eau, piscine

2- Protection contre les contacts directs


a) Isolation des parties actives

Les parties actives sont complètement recouvertes d’isolants capables de supporter des efforts
mécaniques et des contraintes physiques.
Exemple : isolants des conducteurs et des câbles
b) Inaccessibilité des parties actives au moyen des barrières ou d’enveloppe

On utilise en générale tout obstacle mettant hors de portée les parties actives.
Exemple : enveloppe de radiateur, utilisation des supports
c) Protection par dispositifs différentiels

Ces dispositifs doivent être à courant résiduel (DDR) à haute sensibilité (30mA) ou à très haute
sensibilité (10mA). Mais cette mesure n’a aucune efficacité si on touche simultanément deux parties
actives à des potentiels différents.
d) Autres mesures

Utilisation TBTS
3- Protection contre les contacts indirects
a) Protection par coupure automatique de l’alimentation

Le principe de cette protection est basé sur la détection du courant de fuite à la terre dès qu’il y’a
défaut d’isolement. Pour cela, on doit respecter les conditions suivantes :
 La liaison de toutes les masses à un conducteur de protection lui-même relié à la terre
 La liaison à une même prise de terre de toutes les masses accessibles simultanément
 L’utilisation d’un dispositif de protection devant séparer la source de toute partie de
l’installation ayant un défaut

Exemple : le DDR
b) Protection sans coupure automatique de l’alimentation

Ce type de protection est utilisé localement au niveau de certains récepteurs ou de certaines parties
limitées de l’installation :
 Utilisation de matériels de classe II

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 30


 Isolation supplémentaire lors de l’installation
 Liaison équipotentielle non reliée à la terre
 Séparation de sécurité des circuits (transformateur de sécurité, transformateur de séparation ou
d’isolement)
c) Utilisation des TBTS

V. LE SECOURS

Pour porter secours à une personne victime d’électrisation, il faut et dans cet ordre :
 Couper très rapidement le courant (disjoncteur, arrêt d’urgence) ou alors s’isoler pour
décrocher la victime
 Entreprendre une méthode de respiration artificielle
 Faire appel à un centre hospitalier (médecin ambulance)

Il existe deux méthodes de respiration artificielle :


- Méthode bouche à bouche ou bouche à nez
- La méthode Sylvester Brossch

a) La méthode bouche à bouche


 La victime : sa tête est renversée en arrière au maximum pour dégager la gorge
 Le sauveteur : il se place à coté de la victime, inspire à fond et expire profondément dans la
bouche (ou dans le nez) de la victime en ferment son nez (ou sa bouche). On répète cet
exercice 12 à 15 fois par minute

Entre chaque inspiration (ou faire pénétrer en soufflant), le sauveteur se relève pour permettre
l’expiration de la victime en relâchant le nez (ou la bouche)
b) Méthode Sylvester Brossch
 La victime : elle est allongée sur le dos la tête regrettée en arrière
 Le sauveteur : il est à coté de la victime pour forcer son inspiration. On tire ses bras vers le
haut puis en arrière jusqu’à toucher le sol.

Pour avoir l’expiration, on place les avant bras de la victime sur la poitrine et on comprime la base
de cette poitrine. On répète à une fréquence de 12 à 15 fois par minute

Leçon 10 B- PROTECTION DES RECEPTEURS DES EQUIPEMENTS ELECTRIQUES

I- GENERALITES

Le problème de la protection des installations électriques consiste à :


 Définir les différents défauts contre lesquels on doit les protéger
 Choisir l’appareil capable de détecter ces défauts
 Supprimer ces défauts

II- LES DIFFERENTS DEFAUTS D’UNE INSTALLATION ELECTRIQUE

Les principales perturbations pouvant survenir sur une installation électrique sont :
 Les surintensités
 Les surtensions

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 31


 Les baisses de tensions

1) Les surintensités
a) Définition

Une surintensité est une élévation anormale de l’intensité au dessus de sa valeur nominale
b) Causes

Il en existe deux :
- Les surcharges,
- Les courts-circuits

NB : il y’a surcharge lorsque les appareils d’utilisation demandent une puissance supérieure à la
puissance nominale installée.
Exemples : - plusieurs récepteurs branchés simultanément
- démarrage d’un moteur callé
c) effet de surintensité
 Dans le cas des surcharges, on constate : un accroissement de courant suivit d’un
échauffement anormal des conducteurs
 Dans le cas des courts circuits, on constate : la création d’un arc électrique, un échauffement
anormal pouvant conduire à la fusion des conducteurs, la création d’un effort
électrodynamique dû à l’augmentation brutale du courant.

d) protection : disjoncteur, coup circuit à fusible

2) les surtensions
a) Définition

Une surtension est une élévation anormale de la tension au dessus de sa valeur nominale
b) Les causes
 Défaut d’isolement avec une installation de tension plus élevée
 Les phénomènes de résonnance
 Les effets de self-induction
 Les décharges atmosphériques (coup de foudre)

c) Les effets
 Claquage des isolants
 Détérioration des appareils
 surintensité
d) protection contre les surtensions

On utilise les limiteurs de tension tels que : les éclateurs, les parafoudres les relais de tension
(régulateur)
3) les baisses de tension
a) définition

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 32


Une baisse de tension est la diminution anormale de la tension en dessous de sa valeur nominale
b) causes
 déséquilibre d’un réseau triphasé
 coupure d’une phase
 mise à terre d’une phase
 surdimensionnement des conducteurs créant ainsi une chute de tension importante
c) les effets
 mauvais fonctionnement des récepteurs
 risque d’échauffement des moteurs

d) protection
- utilisation des relais à baisse de tension
Symbole :
U<

- les relais à manque de tension

Symbole :
U=0

III- PROTECTION CONTRE LES SURCHARGES


1- Le relais thermique
a) Définition et rôle

C’est un déclencheur qui fonctionne sous l’effet thermique du courant qui le traverse.
Il a pour rôle de protéger les MAS contre les surcharges lentes et progressives, la protection contre les
courts-circuits étant assurée par les fusibles de type aM (accompagnement moteur). Son symbole est le
suivant :
97

F2 F2

98
Symbole Pôles
Contacts
général principaux
auxiliaires
b) Principe du relais thermique

Le principe repose sur la propriété d’un bilame formé de deux lames minces ayant des coefficients de
dilatation distincts. Lorsque la température s’augmente, cette bilame s’incurve et ouvre et ouvre le
circuit.
Ce bilame est un alliage de ferronickel et de l’invar
Remarque :

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 33


 si le relais thermique déclenche à la mémé valeur d’intensité quelque soit , la température
ambiante, il est dit compensé
 s’il déclenche en cas de déséquilibre du réseau (coupure d’une phase, marche en
monophasée), il est dit différent
c) Choix des relais thermiques

Le relais thermique tient compte :


 Du courant nominal du récepteur
 De la valeur de la surcharge
 De la durée de la surcharge

Ce choix se fait à partir des documents du conducteur (abaque)


2- Le relais magnétothermique

Il est destiné à assurer le moteur contre les décharges lentes (fonction thermique) et des surintensités
brutales ou court-circuit (fonction magnétique).
Ce type de relais est très peu utilisé car l’élément magnétique protège le moteur contre les surcharges
brutales de forte amplitude telle que les courts-circuits mais son temps de réponses est plus long que
celui d’un fusible et son pouvoir de coupure est plus faible que celui du fusible
Symbole :

3- Le relais électromagnétique

Il est utilisé pour la protection contre les surcharges importantes des installations soumises à des
pointes d’intensité fréquente. Ce type de relais est peu utilisé pour les mêmes raisons que le relais
magnétothermique
Symbole :
Leçon 11
IV- PROTECTION CONTRE LES COURTS-CIRCUITS
1- Généralités

Il existe deux types de court- circuit en courant alternatif :

 Le court-circuit symétrique : il se produit à l’ instant où le courant nominal passe par 0. Son


amplitude augmente et reste symétrique.
ICCmax = √𝟐 ICC

 Le court-circuit asymétrique : il se produit lorsque le courant nominal passe par 1 maximum


et dans ce cas on a :
ICCmax = 2,5 ICC
Ces courants de court-circuit délimitent les valeurs maximales sur les courbes de limitations. Ce qui
permet de réduire les effets destructeur du courant de court-circuit
NB : le courant de court-circuit présumé est l’intensité efficace qui s’établirait en cas de court-circuit
en l’absence de toute protection
2- Le fusible
a) Définition et symbole

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 34


Un fusible est un appareil de protection dont la fonction est d’ouvrir par la fusion d’un de ses éléments
le circuit dans lequel il est inséré et interrompre le courant lorsque celui-ci dépasse une valeur précisée

Fusible à
Fusible percuteur
Fusible à percuteur : c’est un fusible muni d’un dispositif mécanique qui en cas de fusion permet
d’activer un contact
b) Principe du fusible

Le principe du fusible est basé sur la création d’un point faible dans un circuit avec un conducteur dont
la nature, la section et le point de fusion sont parfaitement connus
c) Différents types de fusibles

Les différentes formes de socle porte fusible sont :


 Les portes fusibles à broche
 Les portes fusibles à bouchon vissé
 Les coupes circuits sectionnable à cartouche
 Les cartouches à couteaux
d) Classes de fusibles

Selon l’utilisation, on distingue trois classes d’éléments de remplacement :

 La classe gL ou gF ou gI

C’est un fusible d’usage général qui protège un circuit contre les surcharges et les courts-circuits.

 La classe gII ou gI

C’est un fusible à usage temporisé. Son temps de fusion est retardé

 La classe aM (accompagnement moteur)

Il est prévu uniquement pour la protection contre les courts- circuits (surtout dans le cas des moteurs à
courant alternatif.
La protection contre les surcharges devant être assurée par les relais thermiques.
e) Caractéristiques des fusibles

Un coup- circuit à fusible est caractérisé par les grandeurs suivantes :


 Une tension nominale
 Le courant nominal
 Le courant de non fusion (Inf) : c’est la valeur du courant qui peut être supportée par l’élément
fusible pendant un temps conventionnel sans fondre
 Le courant de fusion If : c’est la valeur de courant qui provoque la fusion du fusible avant le
temps conventionnel
 La durée de coupure : c’est le temps qui s’écoule entre le moment où commence à circuler un
courant suffisant pour provoquer la fusion et la fin de cette fusion
 Courbe de fonctionnement : c’est la courbe de variation du temps de fusion en fonction de
l’intensité du courant.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 35


t(s)
Courbe de non fusion
Zone intermédiaire (inertie de fusion)

Courbe de fusion

In Inf If I(A)

3- Les disjoncteurs
a) Fonctions

Le disjoncteur est muni d’un système déclencheur magnétique te ou thermique qui provoque son
ouverture automatique en cas de surintensité (court-circuit et surcharge). Le disjoncteur remplit les
trois fonctions de base de l’appareillage (commande, sectionnement, protection)
Doté d’un système de rupture brusque, il est utilisé pour toutes protections de la distribution et de la
répartition d’énergie électrique
b) Différents types de disjoncteurs

Il existe une grande variété de disjoncteurs parmi lesquelles :


 Le disjoncteur domestique ou divisionnaire : c’est un disjoncteur magnétothermique qui assure
la protection des lignes et des appareils d’utilisation. On le retrouve sur les tableaux de
distribution des abonnés
 Disjoncteur industriel BT : il est utilisé pour la commande et la protection des circuits des
moteurs.
Il se présente sous deux formes :
 Le disjoncteur sur châssis métallique (800 à 6400A)
 Le disjoncteur sur boitier moulé (32 à 250A)
 Disjoncteur MT : il est destiné à la prétention des réseaux de distribution et des postes
transformations, il est utilisé soit avec coupure dans l’air (exemple : disjoncteur de marque
SOLENARC de Merlin Gerin) soit il utilise le gaz SF6 (hexafluorure de soufre) pour
l’isolement et la coupure.
 Disjoncteur HT : il utilise aussi le SF6.il est utilisé dans le transport et la distribution en HT.

c) Les différents types de déclencheurs


 Déclencheur de type U ou C : c’est le type universel correspondant aux installations
normales. Plage de réglage 15 à 10 In
 Déclencheur de type L ou B : il permet d’éliminer les courts-circuits de très faible amplitude.
Il est utilisé sur les lignes alimentant les moteurs et les XFOS
 Déclencheur de type D : il est utilisé pour la protection des circuits dans lesquels il y’a de très
fortes pointes de courant à la mise sous tension (moteur à grande inertie, XFO de grande
puissance. La plage de réglage varie de 10 à 14 In.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 36


 Déclencheur de type K : il est utilisé pour la protection des câbles alimentant les récepteurs à
fort courant d’appel. Plage de réglage 10 à 14 In
 Déclencheur de type Z : il est utilisé pour la protection des circuits électroniques (diodes,
thyristors, transistors…) avec une plage de réglage de 2,4 à 3,6 In
 Déclencheur de type MA : le courant Im est fixé à 12 In. il est utilisé pour la protection des
démarreurs des moteurs. C’est un déclencheur purement magnétique auquel on doit associer
un relais thermique.

Remarque : pour les disjoncteurs compacts, les déclencheurs les plus utilisés sont :

 Le type SB installé sur les disjoncteurs compact type L


 Le type TMG : il assure la protection des générateurs, des personnes et des grandes longueurs
de câbles en régime de neutre TN et IT
 Le type TMD : il assure la protection des câbles et des canalisations pour des récepteurs
classiques.
d) Caractéristiques d’un disjoncteur
 La tension nominale d’emploi

Elle se rapporte au pouvoir de coupure, ainsi un disjoncteur peut avoir plusieurs tensions d’emploi
avec chacune d’elle correspondant à un pouvoir de coupure.

Tension 220/240 380/415 440 500 600


Nominale (V)
P d c (KA) 85 22 14 10 6

 Courant nominal

C’est la valeur de courant que le disjoncteur est capable de supporter dans les conditions spécifiées en
respectant les limites d’échauffement
 Courant de réglage

Il varie en fonction de la température et du type de disjoncteur


Exemple : C 250 N calibre 200A
Courant de réglage 140 ≤ Ir ≤ 200A à 40°c
 Pouvoir de coupure

C’est la valeur du courant de court-circuit présumée qu’un disjoncteur doit interrompre sous une
tension donnée et dans les conditions prescrites d’emploi et sans se détériorer
 Pouvoir de fermeture

C’est la plus grande intensité de courant que peut établir le disjoncteur sous sa tension nominale et
dans les conditions spécifiées
En général, le pouvoir de fermeture est fonction du pouvoir de coupure (pdf = k.pdc) k étant le facteur
de proportionnalité
 Pouvoir de limitation

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 37


Il traduit la capacité plus ou moins grande du disjoncteur à ne laissé passer en court-circuit qu’un
courant inférieur au court-circuit présumé
 Nombre de pôles

1, 2, 3,4 pôles selon les applications


 Courbe de déclenchement

t(s)

Inf If I(A)
e) Le disjoncteur différentiel
f) Choix d’un disjoncteur

Le choix d’un disjoncteur se fait en fonction :


 Des caractéristiques du réseau
 De l’environnement (température, condition de température)
 Des impératifs d’exploitations (filiation, sélectivité)
 Des caractéristiques des récepteurs (moteur, XFO…)
 La nature et la section des câbles
 Le pouvoir de coupure qui doit être supérieur au courant de court-circuit maximal

Leçon 12
V- COORDINATION DES PROTECTIONS
1- Le discontacteur (confère abaque)
2- Association fusible- disjoncteur
a) But

Cette solution consiste à installer les fusibles en amont d’un ou de plusieurs disjoncteurs. Elle assure la
protection d’un ensemble de petits départs en dérivation
b) Conditions d’association
 Choisir le fusible de calibre approprié et adapté au réglage des déclencheurs
 Placer le fusible en amont du disjoncteur car l’appareil ayant le plus fort pouvoir de coupure
doit toujours être placé en amont
 Ne pas monter le fusible sur le neutre surtout en triphasé. En effet, si le neutre est protégé, il
y’a risque de faire apparaitre une tension composée entre une phase et le neutre d’un circuit en
cas de fusion du fusible du neutre
c) Exemple d’association fusible-disjoncteur

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 38


Soit à déterminer le calibre du fusible F ci-dessous placé en amont du disjoncteur C32N courbe U
Pdc = 6KA les charges ont toutes un même cosφ
Déterminons le calibre des fusibles

ST = (10×220) × 2+ (15×220) + (20×380√3) + (32× 380√3) = 41925,324 VA


𝑆𝑇 41925,324
ST = UI√3 I =𝑈 AN: I = I = 63,699A
√3 380√3

Questions :
1. Déterminer le contacteur adapté pour le fonctionnement d’un moteur 380V, 15KW, 20A
2. Quel est son endurance électrique dans ces conditions ?
Endurance électrique ou nombre de manœuvres

VI- SELECTIVITE ET PROTECTION


1- Définition

Toute installation électrique présente une protection à deux niveaux. On dit qu’il y’a sélectivité des
protections lorsqu’un défaut survenant à un point quelconque du réseau entraine l’ouverture seule de la
protection située en amont du défaut. La protection peut se faire de deux manières :
a) Disjoncteur

Dans un disjoncteur une surintensité provoque au bout d’un temps T1 (variable avec intensité) le
fonctionnement d’un déclencheur. Après ouverture des contacts apparait un arc électrique. L’étude de
la durée de défaut permet de noter deux temps particuliers :
t1 : qui est la durée de son déclenchent
t2 : qui est la durée totale de coupure

t1 t2

Durée de non déclencheent


Durée de défaut

Durée totale de coupure

Temps du disjoncteur

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 39


b) Fusible

Il est caractérisé par deux temps de fonctionnement T1 (durée de pré-arc) qui est la durée pendant
laquelle la fusion apparait. Et l’intervalle T1, T2 (durée d’arc) qui est la durée pendant laquelle un arc
apparait puis s’éteint.

t1 t2

Pré-Arc Arc

Temps de fonctionnement
Pré-Arc

Temps du fusible

Comme dans le cas une surintensité inférieure à T1 ne provoque pas l’ouverture du fusible. Celle-ci
n’est effective que lorsque la surintensité est supérieure à T1
c) Les appareils limiteurs

Les disjoncteurs rapides limiteurs ainsi que les fusibles limiteurs ont la particularité d’agir rapidement
c'est-à-dire qu’ils éliminent une surintensité avant qu’elle n’est atteinte une valeur présumée
2- Technique de sélectivité

Il existe deux techniques de sélectivité basées sur l’utilisation des deux paramètres intervenants dans la
protection :

 La valeur du courant : on parle de sélectivité ampèremétrique


 Le temps de fonctionnement : on parle de sélectivité chronométrique
3- Règles pratiques
a) Sélectivité entre deux cartouches fusibles

Pour qu’il ait sélectivité entre deux cartouches fusibles, il faut que la durée du pré-arc du fusible amont
soit supérieure au temps de fonctionnement du fusible aval.
Pour effectuer ce choix, on se sert des courbes de contraintes thermiques illustrant l’énergie nécessaire
pour la fusion notée
∫ 𝑰² 𝒅𝒕

La sélectivité entre deux cartouches est réalisée si la contrainte thermique du fusible amont est
supérieure à la contrainte totale du fusible aval.
b) Sélectivité entre deux disjoncteurs

Soit deux disjoncteurs repérés A et B. la sélectivité est partielle si B fonctionne seul jusqu'à un
courant de courant de court-circuit inférieur à ICCB. Au delà de cette valeur, les deux disjoncteurs
fonctionnent simultanément.

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 40


Une sélectivité est totale lorsque le courant de court-circuit amont est supérieur à ICCB.
c) Sélectivité entre une cartouche amont et un disjoncteur aval

Pour vérifier cette sélectivité, on fait intervenir les caractéristiques des contraintes thermiques du
disjoncteur. La sélectivité sera effective lorsque la contaient pré-arc du fusible sera > à la contrainte
thermique totale du disjoncteur. La contrainte du disjoncteur est fonction du courant de défaut alors
que celle du fusible est pratiquement constante
d) Sélectivité entre une cartouche aval et un disjoncteur amont

Elle est réalisée en temporisant le disjoncteur afin que celle-ci reste chronométrique donc totale
e) Sélectivité par système Selin

C’est un système mis au point par Merlin Gerin qui consiste à installer en amont d’un disjoncteur ultra
limiteur (D’) équipé d’un déclencheur et donc la particularité est de ne pas donner l’ordre de
déclenchement du disjoncteur lors de la première apparition de défaut.
Le disjoncteur (D) s’ouvre temporairement pour aider (D’) à éliminer le courant de court-circuit après
un temps bref
f) Sélectivité MT / BT

Le poste est protégé par un jeu de fusibles dont le calibre est définit par la norme en fonction de la
puissance du transformateur. Pour éviter la non fusion du fusible sur le circuit BT, le disjoncteur doit
sa caractéristique entièrement en dessous de celle des fusibles.
4- Choix d’une protection sélective

Les tableaux de sélectivité indiquent pour chaque association de deux disjoncteurs qu’il y’a sélectivité
(par la zone hachurée ou de couleur) que celle-ci est totale (par la lettre T) ou qu’elle est partielle ou
limitée (par la valeur du courant limite de sélectivité indiquée par rapport au courant de réglage des
deux disjoncteurs amont et aval)
5- Rôle de la protection sélective

La protection sélective a pour rôle de :


 Faciliter la localisation des défauts dans une installation
 Faciliter le dépannage et l’entretien dans une installation
 Limiter les conséquences d’un défaut dans une installation

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 41


Leçon 13
CHAPITRE 5 : REGIME DE NEUTRE

I- INTRODUCTION

En vue de la sécurisation des personnes et du matériel, la connexion des masses de récepteur et celle
du point neutre des transformateurs sont normalisées. Elle porte le nom de régime de neutre. La
classification des régimes de neutre s’effectue par deux lettres indiquant :
 Pour la première lettre, la situation du point neutre du transformateur par rapport à la terre
T : désigne la liaison directe à la terre
I : désigne l’absence de liaison ou liaison par impédance
 Pour la deuxième lettre, la situation des masses des récepteurs qui sont reliées directement à
la terre (T) ou reliées au neutre (N)

Les trois régimes de neutre possibles sont :


 Le régime TT qui signifie neutre et masse reliés à la terre
 Le régime TN qui signifie neutre relié à la terre et massa reliée au neutre.
Ce type de régime peut se scinder en deux catégories :
- Le TNC dans ce cas, le conducteur de neutre et de protection sont confondus et
forment 4 conducteurs
- Le TNS dans ce cas le conducteur de neutre et de protection sont séparés et
forment un circuit de 5 conducteurs
 Le régime IT qui signifie neutre isolé et masse métallique reliée à la terre

A chaque type de régime du neutre, correspond des dispositifs de protection appropriés.


II- DEFINITIONS

1- Défaut simple d’isolement

C’est un défaut d’isolement de l’un des conducteurs actifs (phase et neutre) par rapport soit à la terre
soit à la masse
2- Notion d’isolement

Isoler deux corps en électricité consiste à créer une grande impédance entre ces deux corps. Si
l’impédance tend vers 0, alors on a un défaut d’isolement
3- Défaut double isolement

C’est un défaut d’isolement affectant simultanément deux conducteurs actifs différents par rapport soit
à la masse soit à la terre.
III- LE REGIME TT
1- Principe

Dans ce système de distribution, le neutre de la source d’alimentation est mis à la terre. Les masses
sont reliées entre elles et mises à la terre.
Soit le réseau TT de distribution suivant :

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 42


Ph1
Ph2

Ph3
N

Prise de
terre du Rd Id Prise de
neutre
terre des
masses
RN Ud RA

Lorsqu’une phase touche la masse, il y’a élévation du potentiel de cette masse


Si Rd est résistance de défaut (dans ce cas égale à 0, Rd = 0), RA est la résistance des prises de masses,
RN la résistance de la prise de la terre du neutre. Il s’établit un courant dans le circuit en pointillé rouge
appelé courant de défaut égal à :

𝑽𝒏 𝟐𝟐𝟎
Id = 𝑹𝑨+𝑹𝒅+𝑹𝑵 AN: Id = 𝟐𝟎+𝟏𝟎 = 7,33A

La tension de masse ou tension de défaut ou de contact par rapport à la terre sera égale à : Ud = RAId
AN : Ud= 20×7,33 = 146,6V qui est une tension mortelle UC >> UL
Lorsque dans un réseau survient un défaut d’isolement, il y’a élévation dangereuse de potentiel des
masses qui est habituellement égale à 0v
Tout ceci nous permet de déterminer la sensibilité du disjoncteur à utiliser d’après la formule
𝑽𝒍
IDn = UL = tension de sécurité
𝑹𝑨
RA =égale
Pour une tension limite normale résistance
à 50V,des
on masses
a: 𝟓𝟎
IDn = 𝟐𝟎 = 2,5A
La sensibilité du disjoncteur différentiel résiduel est indiquée par le symbole IDn qui indique le système
de protection ; lequel peut être un interrupteur ou un disjoncteur
2- Règle à observer
 Toutes les masses des matériels protégés par un même dispositif de protection doivent être
interconnectés et reliés par un conducteur de protection (PE) à une même prise de terre. (PE :
protection équipotentiel)
 La condition de protection doit satisfaire la condition suivante : RAID ≤ UL
 Dans les schémas TT, la protection est assurée par un dispositif de courant différentiel résiduel

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 43


Ph1
Ph2

Ph3
N

DDR

Prise de Prise de
terre du terre des
neutre masses
Leçon 14

IV- REGIME TN
1) Principe

Dans le régime TN, le neutre de l’alimentation est relié à la terre et les masses sont reliées au neutre.
Il existe deux sous divisions du régime TN :
 Le TNC : le neutre et le conducteur de protection sont confondus. Ce type de schéma est
interdit pour des conducteurs ayant une section inférieure à 10mm²
 Le TNS : le neutre est séparé du conducteur de protection. Par conséquent le conducteur (PE)
n’est pas coupé mais le neutre peut être coupé. L’appareillage utilisé est tétra polaire.

Ph1

Ph2
A B
Ph3
E
N + PE
F PEN PE

PEN

Prise de
terre du D
neutre C

Id
Schéma TNC Schéma TNS Prise de
terre
d’utilisation

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 44


Courant de défaut 𝟎,𝟖 .𝒕𝒆𝒏𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒅é𝒇𝒂𝒖𝒕 𝟎,𝟖 𝒙 𝑽
Id = 𝒊𝒎𝒑é𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒃𝒐𝒖𝒄𝒍𝒆 𝒆𝒏 𝑪𝒆 = 𝒁𝒅

2) Explication de la protection

Lorsqu’un défaut d’isolement survient entre une phase et la masse du fait que cette masse soit reliée au
neutre, il se produit une forte différence de potentiel. Celle-ci a tendance à provoquer le claquage des
isolants et de transformer le défaut en un court-circuit. Cette élévation du potentiel de la masse devient
rapidement dangereuse et les dispositifs de protection contre les surintensités (fusible + disjoncteur)
doivent couper le circuit dans le temps définit par la courbe de sécurité.
3) Courbe de sécurité

En fonction des courants dangereux pour le corps humain, on définit les courbes de sécurités qui
tiennent compte de :
 Les tensions limite à ne pas dépasser
 Les conditions d’environnement
 Des temps maximums supportables par le corps humain
 La nature du courant.
 La tension limite de sécurité est la tension de contact la plus élevée qui puisse être
maintenue sans danger pour les personnes
 Condition de sécurité : la protection en régime TN est assurée par le disjoncteur et le
fusible.

4) Protection
a) Protection par disjoncteur

Un disjoncteur assure la protection des personnes dans le schéma TN à condition que le courant de
défaut soit supérieur au courant de fonctionnement du déclencheur magnétique.

t(s) t(s)

t = f(I) t = f(I)

tC : temps
de coupure
tmax tmax

tC tC

Im Id I (mA) If Id I (mA)
Courbe de protection Courbe de protection
par disjoncteur ou de par fusible ou de
déclenchement fusion
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 45
L’analyse des courbes ci-dessus montre que le temps de fonctionnement du disjoncteur tc est très
inférieur au temps tmax par la norme.
Dans tous les cas, le temps de coupure peut être plus important mais ne doit pas dépasser 5s. Il est
donné par le tableau suivant :

Tension normale Temps de coupure


120, 127 0,8
220, 230 0,4
380, 400 0,2
>400 0,1

Soit le schéma simplifié du régime TNC


B

PEN 50 50 mm²
mm²
UC BC = DE =40m

D
C UC
Id

Les conducteurs sont en cuivre de section 50mm² et de résistivité 22,5Ωmm²/m = 22,5× 10-9m
La boucle de tension est alimentée par une tension estimée égale à 0,8 fois la tension simple
L’impédance de défaut sera ramenée à la résistance des câbles.
𝑳
Ainsi, Zd = ZBC + ZDE = 2 ZBC = 2𝛒
𝑺

La tension de contact est considérée comme étant la moitié de la tension de la boucle de défaut à
savoir : 𝟏𝟕𝟔 qui est la tension dangereuse franc.
0,8 ×220V = = 88V
𝟐
En cas de défaut, il faut couper immédiatement le circuit en défaut.
Si le disjoncteur utilisé a pour calibre 160A avec un relais magnétique qui

Imag = 7 ×160 = 1120A Imag = 1120A


ρ =22, 5× 10-3× 10-6Ωm = 22, 5 ×10-9Ωm
40
Zd = 2 ZBC = 2× 22, 5 × 10-3∙ 50 = 0,36Ω Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 46
𝟎,𝟖 𝒙 𝑽 𝟎,𝟖 𝒙 𝟐𝟐𝟎
Id = 𝒁𝒅
= 𝟎,𝟑𝟔
= 4888,8 A

Id étant supérieur au courant magnétique, il déclenche le disjoncteur.


Par ailleurs, il également s’assurer que le temps de déclenchement du disjoncteur est inférieur au
temps maximal.
b) Protection par fusible

Un fusible assure la protection des personnes dans les conditions suivantes :


Id ≥ IF (courant de fusible)
Le temps de coupure du fusible doit être conforme à la courbe de sécurité, ce qui est possible s
𝑽𝑩𝑬
Zd ≤ 𝑰𝒇

5) détermination des protections


a) Hypothèses simplificatrices
 VBE = 0,8 V
 Le conducteur de protection chemine à coté des conducteurs de phases tels que : LBC = LDE =
L
 Le conducteur de protection PE n’étant pas un conducteur actif, sa section SPE peut être
inférieure ou égale à la section du conducteur actif Sph. On aura donc le rapport :

𝑺𝑷𝒉
m= avec m ≥ 1
𝑺𝑷𝑬
 Les réactances des conducteurs sont négligeables devant leurs résistances, sauf les sections
supérieures à 120mm². Dans, on majore les résistances de manière suivante :
S = 150mm², prendre Req = R + 15% R = 1,15R
S = 180mm², prendre Req = R + 20% R = 1,2R
S = 240mm², prendre Req = R + 25% R = 1,25R

b) Calcul du courant de défaut Id

B
VBE

PEN

D
C UC2
Id UC1
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 47
Le courant de défaut Id a pour expression :

𝑽𝑩𝑬 𝟏 𝟏
Id = avec Zd = RPh + RPE = 𝛒 L ( 𝑺𝒑𝒉 + 𝑺𝒑𝑬 )
𝒁𝒅

0,8 𝑥 𝑉∙𝑆𝑃ℎ ∙𝑆𝑃𝐸


𝑉𝐵𝐸 0,8 ∙ 𝑉 0,8 ∙ 𝑉 0,8 𝑥 𝑉∙𝑆𝑃ℎ ∙𝑆𝑃𝐸 𝑆𝑃𝐸
Id = = 1 1 = 𝑆𝑃ℎ+𝑆𝑃𝐸 = ρ L ( 𝑆𝑃ℎ+𝑆𝑃𝐸)
= 𝑆𝑃ℎ+𝑆𝑃𝐸
𝑍𝑑 ρL( + ) ρL( ) ρL( )
𝑆𝑝ℎ 𝑆𝑝𝐸 𝑆𝑝ℎ 𝑥 𝑆𝑃𝐸 𝑆𝑃𝐸

0,8 ∙ 𝑉∙ 𝑆𝑃ℎ 𝟎,𝟖 ∙𝑽 ∙𝑺𝑷𝒉


Id = 𝑆𝑃ℎ 𝑆𝑃𝐸 d’où Id =
ρL( + ) 𝛒 𝐋 ( 𝐦+𝟏)
𝑆𝑃𝐸 𝑆𝑃𝐸

c) Tension de contact ou de défaut

Soit le schéma équivalent suivant

RPh

RPE
UC2 UC1

RN

La tension de contact UC a pour expression


UC = UC1= UC2 = RPE. Id
d) Longueur maximale de la canalisation
 Cas de la protection par disjoncteur

Pour que la protection des usagers soit assurée par disjoncteur, il faut que :
0,8 ∙𝑉 ∙𝑆𝑃ℎ 0,8 ∙𝑉 ∙𝑆𝑃ℎ 𝟎,𝟖 ∙𝑽 ∙𝑺𝑷𝒉
Im ≤ Id ֞ Im ≤ ֞ Im = d’où Lmax =
ρ L ( m+1) ρ Lmax ( m+1) 𝛒 𝐈𝐦 ( 𝐦+𝟏)

 Cas de la protection par fusible

Par analogie, on obtient par rapport au fusible


𝟎,𝟖 ∙𝑽 ∙𝑺𝑷𝒉 𝟎,𝟖 ∙𝑽 ∙𝒎
Lmax = UC = 𝐦+𝟏
𝛒 𝐈𝐟 ( 𝐦+𝟏)
Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 48
Leçon 15
V- LE REGIME IT
1- Principe

Dans le régime de neutre isolé :


 Le neutre est isolé de la terre ou relié à la terre par une impédance élevée
 Les masses sont reliées à la terre.
Ph1

Ph2
Ph3
N

Z Eclateur

RN

Id UC1
UC2
Appareil 1 Appareil 2
RA2
RA1circulation d’un faible courant qui ne peut générer de
Au premier défaut, l’impédance Z doit assurer la
tension dangereuse
Dans ce cas
𝐕
Id =𝐙𝐝𝟏 Avec Zd1 = Zi+ Rph + RA + Rd + RN

Seul le contrôle de l’isolement et la signalisation sont exigés au premier défaut.


Au second défaut, il faut absolument couper le circuit après avoir recherché et éliminé le premier
défaut Ud = UC1 = Id. RA

Schéma équivalent

RPh
UC
RA1

RN
Zi

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 49


 Cas d’un second défaut

B
Ph1
UBF
Ph2
F
Ph3
H E
N

50m 40m

35mm² 25mm²

Z Eclateur
J D
G UC3 C
RN Id Id
RA
UC2 UC1
Appareil 2 RA2 Appareil 1

En cas de double défaut, (l’un sur la phase 1 et l’autre sur la phase 3) il s’établit un courant Id dans la
boucle BCDEFGHJ
Si Zd2 est l’impédance de la boucle BCDEFGH et J alors : Zd2 = RBC +RDE + RFG
+RHJ
Schéma équivalent
RPh1
UC1
RPE1 UC3
RPE3
UBF

RPE2
UC2
RPh3

Ainsi la tension UBF = 0,8 ∙V = 304V qui est une tension dangereuse
𝑼𝑩𝑱
Id = 𝒁𝒅
en négligeant la réactance, Zd2 = 2 (RBC +RFG ), pour ρ = 22,5 mm²Ω/m
22,5 𝑥 40
- RBC = 25
= 36Ω
22,5 𝑥 50
- RFG = = 32,14Ω d’où : Zd2 = 2 (36 +32,14 ) = 68,11Ω
35

𝟑𝟎𝟒
AN: Id = 𝟔𝟖,𝟏𝟏 = 4,46 Ω

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 50


La tension de contact ou la tension limite est la moitié de la tension défaut
𝑼𝑩𝑭 𝟑𝟎𝟒
UC = 𝟐
= 𝟐
=152V
A travers ces résultats, on voit qu’en cas de double défaut, on est en présence d’un fort courant de
court-circuit et d’une tension de contact dangereuse
 Protection en cas de double défaut

La protection en régime IT est assurée soit par un disjoncteur soit par un fusible. La comparaison des
courbes de fonctionnement et des courbes de sécurité permet de vérifier que la protection des
personnes est assurée au premier défaut par les disjoncteurs et au second défaut par les fusibles
 Condition d’enclenchement

Dans le régime IT en cas de second défaut, on est ramené au schéma TN mais avec deux
particularités :

 Le neutre n’est pas forcement distribué


 Il est impossible d’effectuer la vérification pour tous les cas de défauts. On suppose alors une
répartition de la tension entre chaque défaut.

VI- Critères de choix d’un régime de neutre

Pour choisir son propre régime de neutre, l’utilisateur doit être propriétaire de son transformateur ou
alors doit posséder sa source d’énergie. De plus, il doit tenir compte des critères de choix suivant :
 Caractéristiques des récepteurs et des circuits
 Des conditions d’entretien et la continuité des services
 Texte ministériel imposant pour certaines installations un régime de neutre
En fonction des caractéristiques particulière d’une installation, du coût de l’installation, le
régime de neutre peut être adapté à chaque cas particulier.

Exemple 1 : dans un atelier où la continuité de service est impérative et comportant des bureaux, on
utilise le régime TT
Exemple 2 : dans un atelier de traitement thermique contenant essentiellement des fours, on utilise le
régime TN

Par :Mr . TSAGUE Pierre Youri 51

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