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BAC3 – COURS DE CALCUL DES

STRUCTURES

ACTIONS SUR LES STRUCTURES

INSTITUT HEMES GRAMME

Ir. Jacques Dehard


Professeur

Actions sur les struct. - Deh 2007 22


1. Présentation générale de l'Eurocode 1991
Les Eurocodes exigent que les structures soient calculées pour résister à l'effet des "actions" auxquelles elles sont
soumises. L’objectif de cette seconde partie de cours est de présenter le calcul des principales actions supportées par les
bâtiments, conformément à l’Eurocode 1 ou EC1 complété par l’Annexe nationale belge. Il s’agit des actions permanentes,
d’exploitation, de neige et de vent (parties 1.1, 1.3 et 1.4 de l’Eurocode 1). Ne seront pas abordés ici : le calcul des actions sur
les structures exposées au feu (partie 1.2), ni les actions thermiques (partie 1.5), ni les actions en cours d’exécution (partie
1.6), ni les actions accidentelles (partie 1.7), ni les charges sur les ponts dues au trafic (partie 2 de l’Eurocode 1), ni les
actions induites par les grues, les ponts -roulants et les machines d’activité industrielle (partie 3) et ni les actions dans les
silos et réservoirs (partie 4). On notera que les actions dues aux séismes sont traitées dans l’Eurocode 8, en parallèle avec la
présentation des méthodes permettant le calcul des ouvrages à l’action des séismes. Les cas particuliers (par exemple le
nucléaire) et ceux qui impliquent des déformations très importantes sont également exclus.

2. Généralités sur les actions


Le « poids propre » des constructions est considéré comme action permanente fixe . Il est représenté par une valeur
caractéristique, et calculé sur la base des dimensions nominales et des valeurs caractéristiques des poids volumiques qui le
constituent. Dans les combinaisons d'actions, il convient de considérer le poids propre total des éléments structuraux et des
éléments non-structuraux (revêtements, cloisons, bardages, …etc) comme une action unique.
Lorsque le poids propre peut varier dans le temps (poids volumique de matières sensibles à l’eau par exemple), il convient de
prendre en considération la valeur caractéristique supérieure et la valeur caractéristique inférieure.
Dans certains cas, lorsqu'il est libre (cas de cloisons mobiles, par exemple), il convient de traiter le poids propre comme une
charge d'exploitation supplémentaire (charge uniformément répartie équivalente).
Le poids des terres sur les toitures et terrasses doit être considéré comme une action permanente, de même que les poussées
de terres sur les murs enterrés, ainsi que les pressions interstitielles.
Il convient également, de tenir compte des variations de teneurs en eau et d'épaisseurs susceptibles de se produire, suite à
une accumulation incontrôlée de matériau, pendant la durée de vie prise en compte pour le calcul de la structure.
Les poids des équipements et installations fixes sont également à considérer comme des charges permanentes.
Il peut s'avérer nécessaire de devoir prendre en compte les équipements techniques alors qu’ils ne sont pas précisément
localisés au stade du calcul (appareils de chauffage, d’éclairage, câbles, tuyauteries, gaines de ventilation et d’air
conditionné, …). Bien que ces charges ne soient pas strictement uniformément réparties, il est souvent suffisamment précis
de les modéliser comme telles. La grandeur de ces charges uniformément réparties équivalentes sera alors estimée au mieux,
sur base de l'expérience (par exemple, une valeur comprise entre 0,05 et 0,10 kN/m2 semble suffisante pour bien des toitures
de halles industrielles classiques).
Les charges d’exploitation des bâtiments (c à d provenant de l’occupation des locaux) sont généralement considérées
comme actions variables libres. Il convient également de les considérer comme des actions quasi-statiques.
Les effets de résonance dus à des mouvements rythmés et synchronisés de personnes, à des mouvements de danse ou à
des sauts , peuvent être négligés si les fréquences propres de vibration de la structure ou des éléments supportant les
mouvements sont supérieures aux valeurs critiques données dans la partie du cours « Bases de calcul ». Si une fréquence
propre de vibration de la structure ou d’un élément supportant les mouvements est inférieure à ces valeurs critiques, une
étude particulière de l’amplification des déformations par effet de résonance doit être effectuée et ses résultats pris en
compte dans l’évaluation de valeurs statiques équivalentes des charges d’exploitation à considérer.
D’une manière générale, les actions provoquant une accélération significative de la structure ou d'éléments structuraux
doivent être classées comme actions dynamiques et prises en compte dans une analyse dynamique.
Dans les situations de projet dans lesquelles les charges d'exploitation agissent en même temps que d'autres actions
variables (actions dues au vent, à la neige, aux grues ou aux machines, par exemple), les charges d'exploitation totales
incluses dans le cas de charge doivent être considérées comme une action unique.
Lorsque la charge d'exploitation est considérée comme une action d'accompagnement, un seul des deux facteurs ? et a n doit
être appliqué.
Cas particulier : en ce qui concerne les toitures inaccessibles (sauf pour l’entretien), il convient de ne pas appliquer
simultanément les charges d’exploitation et les actions dues à la neige ou au vent uniquement lors d’une
vérification aux états limites de service !
Lorsque le nombre de variations de charge ou les effets des vibrations peuvent provoquer des phénomènes de fatigue, il
convient d'établir un modèle de charge de fatigue.

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3. Poids volumique des matériaux
L’annexe A de la partie 1-1 de l’EN 1991 fournit des tableaux détaillés de poids volumiques des matériaux tant pour les
matériaux de construction que les matériaux stockés. Dans ce cas, ce sont les valeurs moyennes qui ont été adoptées comme
valeurs caractéristiques.

Poids volumiques de quelques matériaux de construction courants


Matériaux γ [kN/m3]
Béton
léger (varie avec la classe de densité) 9 - 20
normal 24
lourd >28
béton armé et précontraint; béton non durci 25

Blocs de maçonnerie en
béton cellulaire 5 – 6,5
béton d’argile expansée (creux) 8
béton d’argile expansée (pleins) 10
béton « lourd » (creux) 12 - 16
pierre calcaire dense 20 - 29
granit 27 - 30
grès 21 - 27
blocs de verre, creux 8
terre cuite, pleine 21

Métaux
aluminium 27
cuivre 88
laiton, bronze 84
acier 78
plomb 113
zinc 71

Bois
bois d'œuvre (selon classes de résistance) 3,5 - 11
Lamellé-collé (selon classes de résistance) 3,5 à 4,5
contre-plaqué brut (résineux et bouleau) 5 et 7
panneau laminé et latté 4,5
panneau de copeaux 8
panneau de fibres agglomérées 12
panneau rigide, standard et trempé 10
panneau de fibre de densité moyenne (MDF) 8

Autres matériaux
verre, en plaques 25
plaque acrylique 12
mousse de verre expansé 1,4
asphalte et béton bitumineux 23 - 25
enduit plâtre 10 - 12
mortier de ciment 19 - 23
gravier et sable en vrac 15 - 20
ciment en vrac 16
ardoise 29
terres 16-21

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4. Charges d’exploitation des bâtiments
Les charges d’exploitation des bâtiments (appelées aussi parfois « surcharges ») sont modélisées sous forme de charges
uniformément réparties, linéiques ou concentrées. Ces charges tiennent compte des personnes, meubles, objets mobiles,
machines, véhicules, articles, matières, … etc, présents ou stockés dans les locaux et dépendent d’un classement des
planchers en catégories en fonction de leur utilisation.
Les locaux à équipements lourds (cuisine industrielle, salle de radiographie, chaufferie, … etc) ne sont pas pris en compte
dans ce classement. Ils doivent faire l’objet d’une étude spécifique en accord avec le client.
Pour le calcul d'un plancher à l'intérieur d'un bâtiment ou en toiture, la charge d’exploitation doit être considérée comme une
action libre appliquée sur la partie la plus défavorable de la surface d'influence des effets de l'action considérés. Lorsque les
charges des autres niveaux jouent un rôle, elles peuvent être considérées comme uniformément réparties (actions fixes).
Pour s’assurer que le plancher présente une résistance locale minimale, une vérification séparée doit être effectuée avec une
charge concentrée qui, sauf indication contraire, ne doit pas être combinée avec des charges uniformément réparties ou avec
d'autres actions variables.
Pour le calcul des poutres, les charges d'exploitation correspondant à une catégorie unique peuvent être réduites au moyen
d'un coefficient de réduction a A, en fonction des aires portées par l'élément considéré, comme indiqué par la suite.
Pour le calcul des poteaux ou des murs recevant les charges de plusieurs étages, il convient de considérer que les charges
d'exploitation totales sur le plancher de chacun des étages sont uniformément réparties.
Lorsque les charges d'exploitation de plusieurs étages agissent sur les poteaux et les murs, les charges d'exploitation totales
peuvent être réduites par l'application d'un coefficient a n comme indiqué par la suite.
Les valeurs caractéristiques des charges d’exploitation sont composées de parties à long terme, et à court terme. En
pratique, il est souvent inutile d'opérer une distinction entre ces catégories sauf lorsque les matériaux sont sensibles aux
actions dépendant du temps. Par exemple, le béton est susceptible de fluage, et il est nécessaire de prendre en compte la
durée de la charge dans certains aspects du calcul de ces structures, de même que des structures mixtes.
Pour rappel, les poids propres des clois ons mobiles déplaçables ainsi que ceux des équipements qui peuvent être
repositionnés pendant la durée d’exploitation de l’ouvrage, sont traités comme des charges variables.

4.1 Bâtiments résidentiels, sociaux, commerciaux ou administratifs


On distingue, en fonction de leur usage spécifique, les cinq catégories de surfaces suivantes :

Catégories d’usages
Catégorie Usage spécifique Exemples
s
A Habitation, résidentiel Pièces des bâtiments et maisons d’habitation ; chambres et salles
d’hôpitaux ; chamb res d’hôtels et de foyers ; cuisines et sanitaires
B Bureaux
C Lieux de réunion, de C1 : espaces avec tables (écoles, restaurants, cafés, salles de
rassemblement de personnes (à réception et de banquet, salles de lecture, …)
l’exception des surfaces des C2 : espaces avec sièges fixes (églises, théâtres, cinémas, salles de
catégories A, B, et D) conférence, amphithéâtres, salles de réunion, salles d’attente, …)
C3 : espaces sans obstacles à la circulation des personnes (musées,
salles d’exposition, …) et locaux d’accès des bâtiments publics et
administratifs, hôtels, hôpitaux, gares, …
C4 : espaces permettant des activités physiques (dancings, salles
de gymnastique, scènes, …)
C5 : espaces susceptibles d’accueillir des foules importantes, lieux
d’événements publics (salles de concerts, salles de sports y compris
tribunes, terrasses et aires d’accès, quais de gares, …)
D Commerces D1 : surfaces de magasins pour vente au détail
D2 : surfaces de grands magasins
- par précaution, les surfaces classées, à priori, C2, C3, ou C4, peuvent être classées C5.
- indépendamment de la classification, les effets dynamiques doivent être pris en compte s’ils sont significatifs, notamment
pour les catégories de surfaces C4 et C5.

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Les valeurs caractéristiques des actions qk (charges uniformément réparties) et Qk (charges concentrées) à considérer, sont
fournies ci-après en fonction des catégories du tableau précédent.
Charges d’exploitation sur planchers , balcons et escaliers dans les bâtiments
Aires chargées qk (kN/m2) Qk (kN)
Catégorie A - planchers 2,0 2,0
- escaliers 3,0 2,0
- balcons 4,0 2,0
Catégorie B 3,0 3,0
Catégorie C - C1 3,0 4,0
- C2 4,0 4,0
- C3 5,0 4,0
- C4 5,0 7,0
- C5 5,0 4,5
Catégorie D - D1 5,0 4,0
- D2 5,0 7,0
- pour les catégories B, C et D, la charge réparties q k sur les balcons ne sera pas inférieure à 4 kN/m2 ;
- la charge concentrée Qk, agissant seule, doit être prise en compte pour la vérification des effets locaux. Elle peut agir en
n’importe quel point du plancher, balcon, ou escalier, et est appliquée sur un carré de 50mm de côté. Sa valeur est
supposée inclure les effets dynamiques. Pour les marches d’escaliers, Qk = 3 kN ;
- les charges concentrées dues aux rayonnages ou matériel de levage doivent faire l’objet d’une étude spécifique ;
Cloisons mobiles
Sous réserve qu'un plancher permette une distribution latérale des charges, le poids propre des cloisons mobiles peut être
pris en compte sous forme d’une charge variable uniformément répartie q k qu'il convient d'ajouter aux charges d'exploitation.
Cette charge uniformément répartie dépend du poids propre des cloisons de la manière suivante :
- cloisons mobiles de poids propre = 1,0 kN/m linéaire de mur : q k = 0,5 kN/m² ;
- cloisons mobiles de poids propre = 2,0 kN/m linéaire de mur : q k = 0,8 kN/m² ;
- cloisons mobiles de poids propre = 3,0 kN/m linéaire de mur : q k = 1,2 kN/m².
Pour les cloisons plus lourdes, il convient de tenir compte, dans le calcul, de leur emplacement et de leur orientation.

4.2 Aires de stockage et locaux industriels


Catégories d’usages
Catégories Usage spécifique Exemples
E1 Surfaces susceptibles de Aires de stockage, y compris stockage de livres et autres
recevoir une accumulation de documents
marchandises (stockage), y
compris aires d’accès
E2 Usage industriel

Charges d’exploitation sur les planchers dues au stockage


Aires chargées qk (kN/m2) Qk (kN)
Catégorie E - E1 7,5 7,0
- E2 5,0 5,0
- la charge q k est destinée à la détermination des effets globaux et la charge concentrée Qk des effets locaux ;
- pour la catégorie E1, les charges à considérer sont déterminées en fonction de la nature, de la hauteur et du mode de
stockage (vrac, étagères fixes ou mobiles, …etc) ;
- pour la catégorie E2 (équipements industriels, équipements techniques, locaux techniques de bâtiments courants, …etc)
les charges d’exploitation sont à déterminer en fonction de l’usage prévu et des équipements à installer ;
- les actions des chariots élévateurs et véhicules de transport font l’objet d’un chapitre de l’EC1.1 qui n’est pas repris dans
ces notes.

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4.3 Réductions
Pour les catégories de planchers A à E et de toitures accessibles I, il peut être fait usage d’un coefficient de réduction α A à
appliquer aux charges d’exploitation correspondant à une catégorie unique, pour le calcul d’un élément horizontal (poutre)
supportant un plancher de surface A selon la formule :
5 A0
αA = ? 0 + ≤ 1, 0 mais ≥ 0,6 pour les catégories C et D
7 A
avec : ψ0 coefficient de combinaison de l’EN 1990 ;
A 0 =10 m2 ;
A = la surface chargée supportée par la poutre (m2).
Lorsque la charge d’exploitation n’est pas considérée comme action principale Q1, il n’est pas permis de cumuler les deux
coefficients ψ0 et αA .
Pour les catégories de planchers A à D et de toitures accessibles I, il peut être fait usage, pour le calcul d’un élément vertical
(colonne ou mur) supportant plusieurs étages, d’un coefficient de réduction α n à appliquer aux charges
d’exploitation totales de chaque étage selon la formule de dégression suivante :
[2 + ( n − 2 )? 0 ] .
αn =
n
avec : n = le nombre d’étages (> 2) supportés par les éléments verticaux chargés.
Lorsque le bâtiment comporte un ou deux niveaux d’occupation différente, ceux-ci ne sont pas concernés par la dégression
verticale. C’est notamment le cas de la charge d’exploitation des toitures.

4.4 Garages et surfaces affectées à la circulation des véhicules


Les aires de circulation et de stationnement à l’intérieur des bâtiments sont réparties en deux catégories :

Aires de circulation dans les bâtiments


Catégories Usage spécifique Exemples
F Aires de circulation et de stationnement Garages, parcs de stationnement, parkings à plusieurs
pour véhicules légers (poids total véhicule étages
≤ 30kN)
G Aires de circulation et de stationnement Voies d’accès, zones de livraisons, zones accessibles aux
pour véhicules moyens (pds total véhicule véhicules de lutte contre l’incendie (pds 160kN)
> 30kN et ≤ 160kN)

Charges d’exploitation pour garages et aires de circulation et stationnement de véhicules


Aires chargées qk (kN/m2) Qk (kN)
Catégorie F (poids ≤ 30kN) 2,5 20
Catégorie G (poids > 30kN et 5,0 90
≤ 160kN)
- les valeurs caractéristiques des actions qk et Qk s’appliquent séparément, l’une sert à la détermination des effets globaux
dans la structure, et l’autre, des effets locaux ;
- le modèle de charge pour Qk comporte un essieu unique de 1,80m comme dessiné ci-dessous, avec, a = 100 mm pour la
catégorie F et a = 200 mm pour la catégorie G :

- pour les charges réparties q k des aires de circulation et de stationnement des véhicules, aucune réduction n’est admise, les
coefficients αa et αn doivent avoir la valeur 1!
- pour les véhicules d’un poids supérieur à 160 kN, une étude spécifique doit être menée.

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4.5 Toitures
Les toitures de bâtiments sont divisées, selon leur accessibilité, en trois catégories :
Catégories de toitures
Catégories Usage spécifique
H Toitures inaccessibles sauf pour entretien normal, réparations,
peinture, …
I Toitures accessibles pour les usages des catégories A à D
K Toitures accessibles pour des usages particuliers (atterrissage
d’hélicoptères par exemple)

Charges d’exploitation pour toitures inaccessibles


Toitures qk (kN/m2) Qk (kN)
Catégorie H - pente < à 20° (0,8 – A/100) ≥ 0,4 1,5
Catégorie H - pente > à 60° 0,0 1,5
Pour les pentes intermédiaires on procédera par interpolation.
Catégorie H :
- la valeur caractéristique de la charges uniformément répartie qk de la catégorie H est appliquée, sur les toitures en pente,
par m2 de surface de la toiture projetée verticalement ;
- aux états limites ultimes, la charge uniformément répartie q k agit sur une aire limitée A (m2), projetée verticalement et définie
comme suit : A = L x D où L est la longueur de l’élément porteur entre appuis ou en porte-à-faux et D est la largeur de
l’élément porteur (tôle de toiture par exemple) ou la distance entre éléments porteurs parallèles en m. Aux états limite de
service, la charge q k n’est pas considérée ;
- une vérification distincte doit être effectuée pour la charge concentrée Qk et la charge répartie q k, agissant
indépendamment ! La charge Qk (pour la vérification locale) est supposée appliquée sur un carré de 50mm de côté ;
- aucune réduction de la charge d’exploitation ne pouvant avoir lieu, le coefficient αa doit avoir la valeur 1!
Catégorie I :
- les valeurs caractéristiques des actions q k et Qk à considérer sont égales à celles des catégories de planchers A à D ;
Catégorie K :
- les charges d’exploitation à considérer pour la catégorie K doivent faire l’objet d’une étude particulière.
Il y a également lieu de prendre en compte les effets d’éventuelles accumulations d’eau sur les toitures.

4.6 Charges horizontales sur garde-corps et murs de séparation


Les valeurs caractéristiques des charges linéiques qk et concentrées Qk horizontales, dues aux personnes, agissant au
niveau d’un garde-corps ou d’un mur de séparation (c'est-à-dire à une hauteur comprise entre 0,80m et 1,20m), sont données
au tableau suivant en fonction des catégories d’aires chargées. La charge concentrée Qk s’applique sur une surface carrée
de 100mm de côté.
Charges horizontales sur garde -corps et murs de séparation
Aires chargées qk (kN/m) Qk (kN) à la Qk (kN) sous la
hauteur de hauteur de
protection protection
Catégorie A 0,5 1,0 0,5
Catégories B et C1 1,0 1,0 0,5
Catégorie C2 à C4 et D 1,0 1,0 0,5
Catégorie C5 : pour distances entre garde-corps
5,0 4,0 3,0 2,0 2,0 0,5
ou séparation et sièges : ≥ 5m, = 4m, = 3m, ≤ 2m
Catégorie E 2,0 1,0 0,5
Pour les zones avec possibilité de foule importante à l’occasion de manifestations publiques, (stades, tribunes, scènes ,
salles de conférences, amphithéâtres, …), l’effort horizontal qk doit correspondre à la catégorie C5.
Pour les barrières de sécurité et garde-corps des parkings (aires F et G), l’annexe B de l’EC1-1 fournit des indications.
Pour la vérification locale de toute partie du garde-corps, une charge concentrée horizontale de 0,5 kN et une verticale de 1
kN sont à considérer, séparément, pour toutes les catégories.

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5. Charges de neige
L'EN 1991 partie 1-3, complété par l’Annexe nationale, donne des directives détaillées sur le calcul des charges exercées sur
les toitures par la neige, mais exclut les cas suivants :
- les sites dont l'altitude dépasse 1500 m ;
- les chocs dus aux charges de neige glissant ou tombant d’une autre toiture ;
- l’amplification de l’action du vent qui pourrait résulter de la modification de la forme ou de la dimension du bâtiment
due à la présence de neige ou de la formation de glace ;
- les charges de neige dans les zones où elle est présente toute l’année ;
- les charges dues à la glace ;
- les poussées latérales provoquées par les amoncellements de neige (congères) ;
- l'effet d'une chute de pluie importante sur de la neige ni de la rétention de l’eau par la neige.
Les charges de neige doivent être classées comme actions variables fixes et considérées comme des actions statiques. Les
charges exceptionnelles de neige, de même que des accumulations exceptionnelles de neige peuvent être traitées comme
actions accidentelles selon les situations géographiques. Les charges de neige exceptionnelles et les accumulations
exceptionnelles de neige ne sont pas d’application en Belgique.

5.1 Charge de neige au sol


La charge de neige au sol , correspondant à une hauteur uniforme de neige accumulée par temps calme ou peu venteux, au
niveau d’un sol plat. Il s’agit de sa valeur caractéristique s k , laquelle, par définition, est basée sur une probabilité annuelle
de dépassement de 0,02 c'est-à-dire correspondant à une période de retour de 50 ans.
Dans certains pays ou régions de pays, une charge de neige accidentelle s A est définie sous certaines conditions.

5.1.1 Valeurs caractéristiques


En Belgique, la valeur caractéristique s k de la charge de neige sur le sol est définie, comme suit, en fonction de l’altitude a du
site (en m) :
s k = 0,50 kN/m2 pour une altitude a ≤ 100 m
s k = [ 0,50 + 0,007(a – 100)/6] kN/m2 pour une altitude 100 < a ≤ 700 m
L’annexe C de EC1-1-3 ne donne pas une carte européenne des charges de neige sur le sol, mais seulement des cartes de
huit régions climatiques européennes, qui présentent des discontinuités de valeurs aux frontières. C’est notamment le cas
entre les régions Centre Est et Centre Ouest, le long de la frontière entre la Belgique et l’Allemagne, qu’aucune influence du
relief ne peut justifier. Par ailleurs, les valeurs indiquées pour la région Centre Ouest ne correspondent pas aux résultats de
mesures faites en Belgique.

5.1.2 Autres valeurs représentatives


Les valeurs de combinaisons, les valeurs fréquentes et quasi-permanentes dépendent des coefficients ψ0, ψ1, ψ2 qui figurent
dans la partie du cours « bases de calcul ».

5.2 Charge de neige sur les toitures


La neige peut se déposer différemment sur une toiture en fonction de sa forme, de ses propriétés thermiques, de la rugosité
de sa surface, de la quantité de chaleur engendrée sous la toiture, de la proximité de bâtiments voisins, du terrain
environnant, de l’importance des vents, des variations de température, de la fréquence des précipitations (pluie ou neige),
…etc.
Deux dispositions de charge fondamentales doivent être considérées :
- la charge de neige sur la toiture en l’absence d’accumulation (disposition de charge selon laquelle la charge de
neige, parvenant uniformément répartie sur la toiture, dépend seulement de la forme de celle-ci, avant toute
redistribution due à d’autres actions climatiques);
- la charge de neige sur la toiture après accumulation (disposition de charge décrivant la répartition de la charge de
neige sur la toiture après un déplacement provoqué par exemple par le vent).
Les charges de neige s sur les toitures sont calculées sur base de la charge caractéristique s k, (ou de la charge accidentelle
de calcul s Ad), qui est modifiée pour prendre en compte la forme de la toiture et l'effet du vent sur la répartition de la neige. Il
convient de considérer les charges de neige sur les toitures comme s’exerçant verticalement, et appliquée par m2 de
projection horizontale de la surface de la toiture !
Les charges de neige à prendre en compte (pour les situations de projet durables/transitoires) sur les toitures doivent
finalement être déterminées avec la formule suite :

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s = µi Ce Ct s k en kN/m2
Dans certains pays ou régions et sous certaines conditions, des situations de projet accidentelles doivent être envisagées,
dans lesquelles l'action accidentelle est la charge de neige exceptionnelle (s = µi Ce Ct s Ad) ou dans lesquelles l'action
accidentelle est l'accumulation exc eptionnelle de neige (s = µi s k). Ce n’est pas le cas en Belgique.
Où : µi est le coefficient de forme pour la charge de neige sur la toiture ;
s k est la valeur caractéristique de la charge de neige sur le sol (avec une période de retour de 50 ans) ;
s Ad est la valeur de calcul de la charge exceptionnelle de neige sur le sol pour un site donné ;
Ce est le coefficient d'exposition définissant la réduction ou l’augmentation de la charge de neige sur la toiture en
fonction de l’exposition du site au vent (site protégé: Ce =0,8; site normal: Ce =1; site balayé par les vents: Ce =1,2) ;
Ct est le coefficient thermique tenant compte de la réduction du poids de la neige en fonction du flux de chaleur au
travers de la toiture dû à une isolation thermique réduite, lequel engendre une fonte de la neige.
En Belgique, les coefficients Ce et Ct sont en pris égaux à 1!
Dans les régions où des pluies sur la neige peuvent provoquer des fontes suivies de gel, il convient d'augmenter les charges
de neige sur les toitures, en particulier si la neige et la glace peuvent bloquer le système de drainage de la toiture.

5.3 Coefficients de forme


Les paragraphes suivants donnent des valeurs de coefficients de forme de différents types toitures pour les dispositions de
charge de neige sans accumulation (une couche sur l’ensemble de la toiture) et avec accumulation (une redistribution par le
vent sur une partie de la toiture) ou accumulation au droit d’un obstacle.

5.3.1 Coefficient de forme pour une toiture à un versant


Il convient de considérer la disposition de charges suivante :

µ1

Angle du versant sur


0° ≤ α ≤ 30° 30° < α <60° α ≥ 60°
l’horizontale
Coefficient de forme µ1 0,80 0,8(60−α)/30 0,00

Si la rive basse se termine par un obstacle (garde-corps, barrière à neige, acrotère, …), µ ne pourra être inférieur à 0,8 !

5.3.2 Coefficient de forme pour une toiture à deux versants


Il convient de considérer la ou les plus défavorables des dispositions de charges suivantes :

0,5µ1(α 2)
µ2(α 1)

0,5µ1(α 1)
µ1(α 1) µ1(α 2) µ2(α 2)

α1 α2 α1 α2

disposition de charge sans accumulation dispositions de charge avec accumulation

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Angle du versant sur 0° < α ≤ 30° 30° < α <60° α ≥ 60°
l’horizontale
Coefficient de forme µ1 0,80 0,8(60−α)/30 0,00

Coefficient de forme µ2 0,8 + 0, 8α/30 1,6 0,00

Si une rive se termine par un obstacle (garde-corps, barrière à neige, acrotère ou autre), µ ne pourra être inférieur à 0,8 !

5.3.3 Autres cas


L’EN 1991 partie 1-3 fournit également des coefficients de forme pour d’autres formes de toitures telles que :
- des toitures à versants multiples ;
- des toitures cylindriques ;
- des toitures attenantes ou très proches de constructions plus élevées .

5.3.4 Effets locaux


a) Accumulation au droit de saillies et d’obstacles
En cas de vent, une accumulation de la neige peut se produire sur toute toiture présentant des obstacles, car ceux-ci créent
des zones d'ombre aérodynamique dans lesquelles la neige s'accumule. Il convient d'adopter les valeurs suivantes des
coefficients de forme et des longueurs d'accumulation pour des toitures quasi horizontales :

h µ2
µ1
ls ls

µ1 = 0,8 et µ2 = ?h/s k avec (0,8 = µ2 = 2,0) où


? est le poids volumique de la neige qui pour ce calcul peut être pris égal à 2 kN/m³ ;
ls = 2h avec la limitation suivante : 5 = ls = 15 m.
b) Neige en débord de toiture
Pour le calcul des parties de la toiture qui sont en débord des murs, il faut tenir compte, non seulement de la neige située au-
dessus de ces parties , mais aussi de la charge de neige qui est en débord de la toiture elle-même. La charge de cette neige
suspendue peut être assimilée à une force appliquée au bord de la toiture, calculée de la façon suivante :
Se = ks²/? où Se est la charge de la neige suspendue, par mètre linéaire ;
s est la charge de neige pour le cas de charge non accumulée le plus sévère pour la toiture considérée ;
? est le poids volumique de la neige, qui pour ce calcul peut être pris égal à 3 kN/m³ ;
k est un coefficient qui prend en compte l'irrégularité de forme de la neige : k = 3/d avec k < d? , d étant l'épaisseur
de la couche de neige sur la toiture, en mètres.

Remarque : le poids volumique apparent de la neige dépend de la durée de la couverture neigeuse. On peut estimer qu’il est
de 1 kN/m3 pour de la neige fraîche, de 2 kN/m3 pour une neige de quelques jours, de 3 kN/m3 pour une neige de quelques
mois et de 4 kN/m3 pour une neige mouillée.
c) Dispositifs de retenue
Les dispositifs de retenue et obstacles doivent être prévus pour résister à une poussée, provenant du glissement du poids
de la neige comprise entre le dispositif et le faîte de la toiture, en considérant un coefficient de frottement neige/toiture = 0.

Actions sur les struct. - Deh 2007 31

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