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Service de Mécanique rationnelle, Dynamique et Vibrations
Mécanique rationnelle II
Deuxième Candidature
Pr´
erequis
Objectifs
Comp´
etences sp´
ecifiques
• Maı̂triser les effets d’inertie associés au mouvement, comprendre et appliquer les principes
de base de la dynamique (corrélation entre les forces agissant sur un système mécanique et
les mouvements de ce système) ;
• Illustrer et utiliser les notions mathématiques associées à ces matières (calcul vectoriel, ma-
trices, nombres complexes, résolution d’équations différentielles, séries de Fourier, trans-
formée de Laplace) ;
• Appliquer ces notions dans le cadre d’exemples industriels ou de situations de la vie cou-
rante (résonance, fréquence propre, isolation vibratoire, équilibrage, réactions d’inertie, ef-
forts dynamiques, effets gyroscopiques . . . , la mécanique rationnelle constituant un des
champs d’application les plus concrets de la physique car les phénomènes qu’elle décrit
sont généralement à l’échelle des dimensions humaines) ;
• Acquérir les prérequis nécessaires aux cours ultérieurs faisant appel aux notions de force et
de mouvement ;
• Introduire l’application des lois de base de la mécanique à des systèmes continus peu ou
fortement déformables.
Savoir-être et attitudes
• Développer les capacités d’observation, d’induction, de formalisation, sur la base de la
résolution de problèmes concrets de dynamique ;
• Développer l’intuition et le sens physique des étudiants face à des problèmes concernant
les relations entre efforts et mouvements.
I
Avant-propos - II-
Contenu du cours
5. El´
ements de m´
ecanique des milieux continus 7h 2h
Intervenants
Avant-propos I
I M´
ecanique rationnelle, Dynamique et Vibrations 1
1 Grandeurs cin´
etiques 2
1.1 Définition des grandeurs cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Le torseur des réactions d’inertie ~R(−ma) , M
~ (−ma)O . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Le torseur des quantités de mouvement ~P, ~LO . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.3 L’énergie cinétique T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Théorèmes généraux de la cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Relation entre la résultante des réactions d’inertie et la résultante des quan-
tités de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Relation entre le moment des réactions d’inertie et le moment cinétique . 7
1.2.3 Relation entre les résultantes des deux torseurs cinétiques et le mouvement
du centre de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Théorème de Koënig - Mouvement d’un système mécanique autour de son centre
de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Expression des torseurs cinétiques relatifs au centre de gravité G dans le
mouvement par rapport au repère de Koënig . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1.1 Torseur des quantités de mouvement au centre de gravité G/S k 9
1.3.1.2 Torseurs des réactions d’inertie au centre de gravité G/S k . . . 10
1.3.2 Théorèmes de Koënig (ou théorèmes de transport) . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Propriétés d’inertie d’un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Tenseur d’inertie en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.2 Matrice d’inertie en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.3 Moments d’inertie par rapport à une droite et produits d’inertie par rapport
à deux droites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
i
Table des matières - ii-
1.10.3.1 S’il existe un point O tel que sa vitesse instantanée soit nulle . 35
1.10.3.2 Méthode générale basée sur le théorème de Koënig . . . . . . 36
1.11 Cinétique d’un solide en rotation autour d’un axe fixe . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.12 Tests de compréhension sur l’inertie et les grandeurs cinétiques . . . . . . . . . . 39
1.12.1 Tige en rotation autour d’un axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1.12.2 Plaque tournant autour d’un axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.12.3 Moto roulant sans glisser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.13 Exercices à résoudre sur les notions de grandeurs cinétiques . . . . . . . . . . . 42
1.13.1 Transmission par roues dentées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1.13.2 Plaque en rotation - Conditions d’équilibrage d’un solide en rotation au-
tour d’un axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1.13.3 Rotation autour d’un axe vertical, du bâti d’une foreuse en fonctionnement
- Manifestation du couple gyroscopique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2 Th´
eorèmes g´
en´
eraux de la dynamique 44
2.1 Principe fondamental de la Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.1.1 Principe fondamental en repère galiléen . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.1.2 Principe fondamental en repère non galiléen . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.1.3 Principe fondamental en repère géocentrique . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.1.4 Principe fondamental par rapport à des axes liés à la terre . . . . . . . . . 52
2.1.4.1 Direction du vecteur ~g . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.1.4.2 ~ par
Grandeur du vecteur gravité ~g et de l’attraction terrestre H
unité de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.1.4.3 Différence entre jour solaire et jour sidéral . . . . . . . . . . . 55
2.1.5 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale
en rotation. Résolution en appliquant le principe fondamental de la dyna-
mique - Equilibre des forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.2 Principe de d’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.2.1 Application du principe des puissances virtuelles . . . . . . . . . . . . . 60
2.2.1.1 Rappels de mécanique analytique . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.2.1.2 Méthodologie d’application du principe des puissances vir-
tuelles - Démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.2.2 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale en
rotation - Résolution par application du principe des puissances virtuelles 63
2.3 Conditions initiales - Etat dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.4 Théorèmes généraux de la Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.3 Mouvement forcé d’un système à un degré de liberté soumis à des forces élastiques
et dissipatives ainsi qu’à une excitation harmonique f (t) = F cos ωt + Φ F . . . . 112
3.3.1 Solution globale en transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.3.2 Mouvement sinusoı̈dal en régime - Réponse harmonique - Courbe d’am-
plification dynamique G1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
3.3.3 Interprétation de l’évolution fréquentielle des réponses harmoniques en
amplitude et en phase - Aspects physiques et mathématiques . . . . . . . 120
3.3.4 Interprétation de l’évolution fréquentielle des réponses harmoniques en
amplitude et en phase - Visualisation dans le plan complexe . . . . . . . 121
3.3.5 Aspects énergétiques du comportement d’un système mécanique amorti
soumis à une excitation harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
3.3.5.1 Energie développée par la force d’excitation harmonique durant
un cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.3.5.2 Egalité sur un cycle entre l’énergie dissipée par l’amortisseur et
l’énergie fournie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
3.3.5.3 Energie dissipée par l’amortisseur durant un cycle . . . . . . . 124
3.3.6 Réponse dans le cas particulier (théorique) où l’amortissement est nul. . . 125
3.4 Mouvement forcé d’un système à un degré de liberté soumis à des forces élastiques
et dissipatives, ainsi qu’à une excitation provoquée par la rotation d’un balourd . 126
3.4.1 Equation différentielle du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
3.4.2 Mouvement sinusoı̈dal en régime - Courbe de gain G 2 . . . . . . . . . . 127
3.4.3 Force dynamique transmise au sol - Courbe de transmissibilité T . . . . . 130
3.5 Mouvement forcé d’un système à un degré de liberté soumis à des forces élastiques
et dissipatives, ainsi qu’à une excitation par la base . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.5.1 Equation différentielle du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.5.2 Mouvement sinusoı̈dal en régime - Courbe de transmissibilité T . . . . . 134
3.6 Mouvement forcé d’un système à un degré de liberté soumis à des forces élastiques
et dissipatives, ainsi qu’à une excitation périodique . . . . . . . . . . . . . . . . 136
3.6.1 Rappels sur la décomposition en séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . 136
3.6.2 Étude de la réponse de régime lorsque l’excitation est périodique . . . . . 137
3.6.3 Application à la dynamique des systèmes mécaniques : importance du do-
maine fréquentiel pour les vibrations mécaniques . . . . . . . . . . . . . 139
3.6.4 Application en métrologie : reproduction d’un signal d’entrée . . . . . . 140
3.7 Réponse indicielle d’un système mécanique linéaire à un degré de liberté soumis
à des forces élastiques et dissipatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
3.7.1 Equation différentielle du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
3.7.2 Utilisation de la réponse indicielle en métrologie . . . . . . . . . . . . . 143
5 La dynamique du point mat´ eriel et ses applications aux mouvements des satellites et
aux effets de rotation de la terre 211
5.1 Les lois de Kepler et ses applications aux mouvements des planètes (et des satellites)211
5.1.1 Equations d’équilibre de translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
5.1.2 Application du théorème du moment cinétique . . . . . . . . . . . . . . 213
5.1.2.1 Premier cas : si la projection selon l’axe Oz du moment en O est
nulle à tout instant : MOz (t) = 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
5.1.2.2 Deuxième cas : Cas de forces centrales telles que le moment au
~ O (t) = ~0 . . . . . . . . . . . . 215
point O est nul à tout instant : M
5.1.3 Etablissement des équations du mouvement pour une masse ponctuelle
soumise à une force centrale en l’absence de pertes . . . . . . . . . . . . 216
5.1.3.1 Expression de l’énergie potentielle . . . . . . . . . . . . . . . 217
5.1.3.2 Expression de l’énergie cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . 217
5.1.3.3 Résolution des équations différentielles du mouvement . . . . 218
5.1.3.4 Vitesse de satellisation et vitesse de libération . . . . . . . . . 219
5.1.3.5 Période de révolution d’un satellite sur sa trajectoire elliptique 220
II El´
ements de m´
ecanique des milieux continus 233
6 El´
ements de m´ ecanique des milieux continus. D´
eformations infinit´
esimales et
contraintes dans un solide d´
eformable isotrope 234
6.1 Déformations infinitésimales en un point d’un solide déformable - Tenseur des
déformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
6.1.1 La notion de milieu continu et de point matériel . . . . . . . . . . . . . . 235
6.1.2 Déplacement et déformation dans un milieu continu déformable . . . . . 236
6.1.3 Les tenseurs F, gradient de déformation et G, gradient de déplacement . . 237
6.1.3.1 ~ et dE)
Tenseur F, gradient de déformation (relation entre de ~ . . 237
6.1.3.2 ~ et dE)
Tenseur G, gradient de déplacement (relation entre du ~ . 238
6.1.3.3 Relation entre le tenseur F, gradient de déformation et le tenseur
G, gradient de déplacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
6.1.3.4 Décomposition cartésienne du tenseur G, gradient du
déplacement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
6.1.4 Tenseur symétrique ε des déformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
6.1.4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
6.1.4.2 Interprétation des termes de la diagonale de la matrice des
déformations ε . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
6.1.4.3 Interprétation des éléments hors diagonale de la matrice des
déformations ε . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
6.1.4.4 Interprétation du tenseur des déformations ε - Raisonnement
géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
6.1.5 Propriétés des valeurs propres et directions propres de la matrice des
déformations ε. - Dilatations principales et directions principales . . . . 246
M´
ecanique rationnelle, Dynamique et
Vibrations
1
Chapitre 1
Grandeurs cin´
etiques
Un système discret est constitué par un ensemble de points matériels et/ou de solides
indéformables, reliés entre eux par des liaisons cinématiques et/ou par des éléments de forces. Les
liaisons cinématiques peuvent être des liaisons articulées (rotoı̈des, prismatiques ou sphériques
par exemple) ou des liaisons de contact (glissement ou roulement sans glissement par exemple).
Les éléments de force sont des éléments générant des forces agissant sur le système (ressorts,
amortisseurs ou actuateurs par exemple).
En statique, les équations d’équilibre d’un point matériel et d’un solide s’expriment sous la
forme suivante :
1. pour un point mat´ eriel P, une condition d’équilibre suffit (Fig. 1.1) : la condition
nécessaire et suffisante pour qu’un point matériel soit en équilibre est que la résultante ~R
de toutes les forces ~Fi s’appliquant sur ce point matériel P soit nulle.
~R = ∑ ~Fi = ~0 (1.1)
i
1 Il est important de remarquer que les relations qui seront ´etablies en cin´etique seront d´efinies par rapport `a un
rep`ere quelconque alors qu’en dynamique, les relations entre forces et mouvements ne seront vraies que par rapport `a
certains rep`eres particuliers, dits galil´eens
2
Chapitre I- 1 Grandeurs cinétiques - 3-
_
F
_ 2
P
F
1
_ _ _
_ R=0 F
F 3
i
F IG . 1.1 – Equilibre statique d’un point matériel.
_
F
_ S 2
F
1 A A2
1
A A
i 3
_ _
R=0
_ _ _
_ F
F Mo=0
o 3
i
2. pour un solide S, deux conditions d’équilibre sont nécessaires (Fig. 1.2) : les conditions
nécessaires et suffisantes pour qu’un solide soit en équilibre sont les suivantes :
(a) la résultante ~R de toutes les forces ~Fi s’appliquant sur le solide S est nulle ;
(b) le moment résultant M~ o par rapport à un pôle O quelconque, de toutes les forces ~Fi
s’appliquant sur le solide S, est nulle.
~R = ∑ ~Fi = ~0 (1.2)
i
−→
~O =
M ∑ OAi ∧ ~Fi = ~0 (1.3)
i
En dynamique, lorsqu’un système mécanique est hors équilibre statique, les forces qui
agissent sur lui induisent un mouvement. Comme on le verra plus loin, le mouvement d’un élément
ponctuel de masse mα intervient dans les équations d’équilibre du système par l’intermédiaire de
sa réaction d’inertie −mα~aα . La réaction d’inertie d’un élément correspond à l’opposé du produit
de sa masse par son accélération.
En dynamique, les équations d’équilibre s’expriment de la façon suivante par rapport à un
repère galiléen (ou assimilé) :
1. pour un point mat´ eriel P, une condition d’équilibre suffit : la condition nécessaire et suf-
fisante d’équilibre dynamique d’un point matériel est que la somme de la résultante ~R des
forces s’appliquant sur ce point matériel P et de la réaction d’inertie −m~a P/s soit nulle, par
rapport à un repère s galiléen ou assimilé.
~R − m~aP/s = ~0 (1.4)
Ak A"
_
R _
_ R(-ma)
Mo
_ _
F
i
o o M(-ma)o
2. pour un solide S, deux conditions sont nécessaires : les conditions nécessaires et suffisantes
d’équilibre dynamique d’un solide S, considéré comme un ensemble de masses ponctuelles
élémentaires α de masse mα , sont les suivantes :
(a) la somme de la résultante ~R des forces appliquées sur le solide S et de la résultante des
réactions d’inertie ~R(−ma) est nulle ;
(b) la somme du moment résultant M ~ o par rapport à un pôle O quelconque des forces
~ (−ma)O est
appliquées sur le solide S et du moment résultant des réactions d’inertie M
nulle.
~R + ~R(−ma) = ~0 (1.5)
~ O +M
M ~ (−ma)O = ~0 (1.6)
~ (−ma)O = ∑α −
avec ~R(−ma) = ∑α −mα~aα et M
→
OAα ∧ (−mα~aα )
Les grandeurs cinétiques correspondant aux réactions d’inertie élémentaires forment le torseur
des réactions d’inertie (~R(−ma) , M
~ (−ma)O ).
Lorsqu’il s’agira de déterminer le torseur des réactions d’inertie, il sera opportun de passer par
un autre torseur, le torseur des quantités de mouvement, dont la grandeur de base pour un élément
da masse mα est le produit mα~vα de la masse par la vitesse ~vα . La quantité de mouvement étant
proportionnelle à la vitesse, la réaction d’inertie étant proportionnelle à l’accélération, il faudra
s’attendre à ce que le passage d’un torseur à l’autre passe par une opération de dérivation. La
1.1.3 L’´
energie cin´
etique T
Certaines méthodes (qui seront décrites plus loin) visant à exprimer les équations du mouve-
ment d’un système mécanique exploitent un bilan énergétique plutôt qu’un équilibre des forces.
Dans ces méthodes, le mouvement est pris en compte par l’intermédiaire de l’énergie cinétique T .
2
1/2 m v
" "
A"
1.2 Théor`
emes généraux de la cinétique
Ces théorèmes expriment d’une part, les relations entre torseurs des réactions d’inertie et
torseurs des quantités de mouvements et d’autre part, la relation entre la résultante de ces deux
torseurs et le mouvement du centre de gravité.
Dans la mesure où l’élément de base du torseur des réactions d’inertie est proportionnel à
l’accélération et que d’autre part, l’élément de base du torseur des quantités de mouvement est
proportionnel à la vitesse, il faut s’attendre à ce que les éléments du torseur des réactions d’inertie
puissent être obtenus à partir de la dérivée par rapport au temps des éléments du torseur des quan-
tités de mouvement. Si cette relation est vraie comme on le verra dans la suite pour la résultante
des deux torseurs, elle ne l’est pas nécessairement dans tous les cas pour les moments en un pôle
O quelconque.
La relation entre résultante des réactions d’inertie et résultante des quantités de mouvement
découle directement de la définition de ces deux grandeurs cinétiques. En effet,
d~vαS/s d~mvαS/s
~R(−ma)S/s = ∑ −m~aαS/s = ∑ −m = ∑− (1.13)
α α dt α dt
D’où :
d ~PS/s
~R(−ma)S/s = − (1.14)
dt
La résultante des réactions d’inertie est égale à l’opposé de la dérivée par rapport au temps de
la résultante des quantités de mouvement.
Considérons un pôle O pouvant se déplacer à la vitesse ~v O/s par rapport au repère fixe s. La
définition du moment cinétique ~LOS/s permet d’écrire que :
~LOS/s = ∑ OA
~ α ∧ mα~vαS/s (1.15)
α
La dérivation par rapport au temps ainsi que la définition du centre de gravité G du solide
conduit à :
d~LOS/s d~v ~
~ α ∧ mα αS/s + ∑ d OAα ∧ mα~vαS/s
= ∑ OA (1.16)
dt α dt α dt
d~LOS/s
~ α ∧ mα~aαS/s + ∑(~vαS/s −~vO/s ) ∧ mα~vαS/s
= ∑ OA (1.17)
dt α α
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s + ∑~vαS/s ∧ mα~vαS/s − ∑~vO/s ∧ mα~vαS/s
= −M (1.18)
dt α α
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s −~vO/s ∧ ∑ mα~vα/s
= −M (1.19)
dt α
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s −~vO/s ∧ m~vGS/s
= −M (1.20)
dt
Pour un pôle O quelconque, le moment des réactions d’inertie et le moment cinétique d’un
système mécanique sont liés par la relation suivante :
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s = −
M −~vO/s ∧ m~vGS/s (1.21)
dt
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s = −
M (1.26)
dt
La r´
esultante des r´
eactions d’inertie est définie par :
~R(−ma)S/s = ∑ −mα~aαS/s (1.27)
α
La position du centre de gravité G d’un système mécanique est définie à partir de la somme
pondérée des coordonnées vectorielles ~e α des masses élémentaires mα constituant ce système,
les facteurs de pondération étant les masses relatives élémentaires associées à ces coordonnées
vectorielles. D’où, si ~eG est la coordonnéée vectorielle du centre de gravité G et m la masse totale
du système, on a :
∑ mα~eα
~eG = α (1.28)
m
Après double dérivation par rapport au temps, on obtient :
∑α mα~aαS/s
~aGS/s = (1.29)
m
La résultante des réactions d’inertie d’un système de masse m est égale à la réaction d’inertie
de la masse du système localisée en son centre de gravité :
La r´ esultante des quantit´ es de mouvement peut quant à elle être déterminée en exploitant
la définition du centre de gravité :
La résultante des quantités de mouvement d’un système de masse m est égale à la quantité de
mouvement de la masse du système localisée en son centre de gravité :
1.3 Théor`
eme de Koënig - Mouvement d’un syst`
eme mécanique au-
tour de son centre de masse
Zk
z G Sk
Yk Xk
O
y s
x
F IG . 1.7 – Repère de Koënig Sk en translation par rapport au repère s.
Etudier le mouvement d’un système mécanique autour de son centre de masse G, c’est
l’étudier par rapport à un repère S k = GXkYk Zk centré en G et dont les axes ont des directions
fixes (en pratique parallèles) par rapport au repère initial s. Ce repère S k est appelé repère de
Koënig. Le repère de Koënig Sk est donc en translation permanente par rapport au repère de base
s:
~ωSk/s = 0 (1.33)
La résultante des quantités de mouvement est nulle dans le mouvement relatif par rapport au
repère de Koënig.
~PS/S = m~vGS/S = ~0 (1.34)
k k
Le torseur des quantités de mouvement se réduit donc à un couple en repère de Koënig. Le moment
cinétique absolu par rapport au repère s s’exprime par
~LGS/s = ∑ −
→
GAα ∧ mα~vαS/s (1.35)
α
Si on applique la composition des vitesses et si on tient compte du fait que le repère S k est en
translation permanente par rapport à s, on obtient
D’où :
~LGS/s = ∑ −
→ −→ −→
GAα ∧ mα (~vαS/Sk +~vGS/s ) = ∑ GAα ∧ mα~vαS/Sk + ∑ GAα ∧ mα~vGS/s (1.37)
α α α
• Le premier terme du second membre représente le moment cinétique relatif par rapport au
repère de Koënig Sk :
~LGS/S = ∑ − −→
GAα ∧ mα~vαS/Sk (1.38)
k
α
• Le second terme du second membre est nul. En effet,
−→ −→
∑ GAα ∧ mα~vGS/s = ∑ mα GAα ∧~vGS/s (1.39)
α α
Or
−→
∑ mα GAα = ~0 (1.40)
α
En effet, la position par rapport à un pôle P du centre de gravité G d’un ensemble de masses
mα localisées en Aα peut être trouvé par la relation classique suivante :
−→
~ ∑α mα PAα
PG = (1.41)
∑α mα
Dès lors, si on prend pour pôle le point G lui-même, on a
−→
−→ ~ ∑α mα GAα
GG = 0 = (1.42)
∑α mα
D’où :
−→
∑ mα GAα = ~0 (1.43)
α
Le moment cinétique absolu au centre de gravité G par rapport au repère s est égal au moment
cinétique relatif au centre de gravité G par rapport au repère de Koënig S k
La résultante des réactions d’inertie est nulle dans le mouvement relatif par rapport au repère
de Koënig.
~R(−ma)S/S = −m~aGS/S = ~0 (1.45)
k k
Le torseur des réactions d’inertie se réduit donc à un couple en repère de Koënig. Le moment
des réactions d’inertie absolu par rapport au repère s s’exprime par
~ (−ma)GS/s = ∑ −
M
→
GAα ∧ (−mα~aαS/s ) (1.46)
α
• Le premier terme du second membre représente le moment des réactions d’inertie par rap-
port au repère de Koënig
~ (−m~a)GS/S = ∑ −
M
→
GAα ∧ −mα~aαS/Sk (1.50)
k
α
car
−→
∑ mα GAα = ~0 (1.52)
α
Le moment des réactions d’inertie absolu au centre de gravité G par rapport au repère s est
égal au moment des réactions d’inertie relatif au centre de gravité G par rapport au repère de
Koënig Sk :
~ (−m~a)GS/s = M(−m~a)GS/S
M (1.53)
k
1.3.2 Th´
eor`
emes de Koënig (ou th´
eor`
emes de transport)
Ces théorèmes permettent de passer d’une grandeur relative (/S k ) avec le centre de gravité G
pour pôle, à la grandeur absolue (/s) avec un point quelconque O pour pôle. Ils s’énoncent comme
suit :
Pour la détermination du moment cinétique, du moment résultant des réactions d’inertie et de
l’énergie cinétique, la grandeur absolue(/s, avec O pour pôle) est égale à la grandeur relative (/S k ,
avec G pour pôle), augmentée de la grandeur correspondante que la masse aurait si toute la masse
était concentrée au centre de masse G.
~LOS/s = ~LGS/S + − →
OG ∧ m~vGS/s
k
~ (−ma)OS/s = M
M ~ (−ma)GS/Sk + −→
OG ∧ (−m~aGS/s )
1
TS/s = TS/Sk + mv2GS/s
2
Les démonstrations sont assez directes :
• pour le moment cin´ etique, la relation du changement de pôle du point O au centre de
gravité G pour le torseur des quantités de mouvement implique que
~LOS/s = ~LGS/s + ~P ∧ −→
GO (1.54)
Or, le moment cinétique absolu au centre de gravité G par rapport au repère s est égale au
moment cinétique relatif au centre de gravité G par rapport au repère de Koënig S k :
D’où :
~LOS/s = ~LGS/S + −→
OG ∧ m~vGS/s (1.56)
k
D’où :
M ~ (−m~a)GS/Sk + −
~ (−m~a)OS/s = M →
OG ∧ −m~aGS/s (1.59)
• pour l’´
energie cin´
etique, par définition, on a :
1
2∑
T= mα v2αS/s (1.60)
α
Si on applique la composition des vitesses et si on tient compte du fait que le repère S k est
en translation permanente par rapport à s, on obtient :
~vαS/s =~vαS/Sk +~vαSk /s =~vαS/Sk +~vGSk /s = vαS/Sk +~vGS/s (1.61)
D’où
1 1
TS/s = ∑
2 α
mα v2αS/s = ∑ mα (~vαS/Sk +~vGS/s )2
2 α
(1.62)
1 1 1
= ∑
2 α
mα v2αS/Sk + ∑ mα v2GS/s + ∑ mα 2~vαS/Sk~vGS/s
2 α 2 α
(1.63)
1 1
= ∑
2 α
mα v2αS/Sk + Mv2GS/s +~vGS/s ∑ mα~vαS/Sk
2
(1.64)
α
Le premier terme du second membre représente l’énergie cinétique relative par rapport au
repère de Koënig :
1
TS/Sk = ∑ mα v2αS/Sk (1.65)
2 α
Le dernier terme du second membre est nul. En effet, la position par rapport à un pôle P
du centre de gravité d’un ensemble de masses m α localisé en Aα peut être trouvée par la
relation suivante : −
→
−→ ∑α mα PAα
PG = (1.66)
∑α mα
Dès lors, si on prend pour pôle le point G lui-même, on a
−→
−→ ~ ∑α mα GAα
GG = 0 = (1.67)
∑α mα
D’où :
−→
∑ mα GAα = ~0 (1.68)
α
Si on dérive cette relation, on obtient
∑ mα~vαS/Sk = ~0 (1.69)
α
D’où,
1
TS/s = TS/Sk + mv2GS/s (1.70)
2
Le tenseur d’inertie en un point O définit la relation existant entre d’une part, le moment
cinétique ~LOS/s et le vecteur rotation ~ωS/s , lorsque le point O est un point dont la vitesse est nulle
dans le mouvement du solide S par rapport au repère s. On va montrer qu’il s’agit d’une relation
tensorielle ayant la forme générale suivante :
~vOS/s = ~0 (1.73)
On a donc :
~LOS/s = ∑ −
→ −
→ −
→
OAα ∧ mα~vαS/s = ∑ OAα ∧ mα (~ωS/s ∧ OAα ) (1.75)
α α
~LOS/s = ∑ mα OA2α~ωS/s − mα (−
→ −→
OAα .~ωS/s )OAα (1.76)
α
Le premier terme du second membre est parallèle au vecteur rotation ~ωS/s tandis que le second
terme ne lui est pas nécessairement parallèle.
A toute rotation instantanée ~ωS/s passant par le point fixe O, on peut associer le moment
cinétique ~L0S/s qui ne lui est pas nécessairement parallèle. Cette application tensorielle est
représentée par le tenseur d’inertie Φ O de S au point O.
ΦO = ΦTO (1.80)
Par rapport à une base de vecteurs orthonormés Oxyz, cette relation tensorielle fait apparaı̂tre
la matrice [ΦO ] représentative du tenseur d’inertie dans ce repère :
n o
~LOS/s = [ΦO ] ~ωS/s (1.81)
ΦOi j = ΦO ji (1.83)
les élements de cette matrice étant notés Φ Oi j et spécifiant les éléments du tenseur d’inertie en O
correspondant à la ligne i et à la colonne j.
1.4.3 Moments d’inertie par rapport a`une droite et produits d’inertie par rapport
a`deux droites
LOx ωx xα
LOy = ∑ α α α α y
m (x 2
+ y 2
+ z ω
2
) − (x ω
α x + y ω
α y + z ω
α z ) yα (1.84)
LOz α ωz zα
D’où,
LOx ∑α mα (y2α + z2α ) − ∑α mα xα yα − ∑α mα xα zα ωx
LOy = − ∑α mα xα yα ∑α mα (x2α + z2α ) − ∑α mα yα zα ωy (1.85)
LOz − ∑α mα xα zα − ∑α mα yα zα ∑α mα (x2α + y2α ) ωz
avec
IOxx : moment d’inertie / axe Ox 2 : IOxx = ∑α mα (y2α + z2α ) = ∑α mα d(α,Ox)
2
IOii = ∑ mα d(α,Oi)
2
(1.87)
α
Le produit d’inertie IOi j = −ΦOi j est le produit d’inertie de S relativement aux axe Oi et O j
et représente physiquement la somme des masses multipliées par les deux distances (prises avec
leur signe) aux deux axes considérés :
IOi j = ∑ mα iα jα (1.88)
α
L’intérêt de ce produit d’inertie sera explicité plus loin, principalement dans le cadre de
l’équilibrage dynamique d’un solide en rotation autour d’un axe.
2 Comme le moment d’inertie ne d´epend pas du point sur la droite, on le note parfois iIi au lieu de IOii
1.4.4 Propri´
et´
es de variance tensorielle
On peut montrer que le terme T (i, j) d’une matrice [T ] représentative d’un tenseur T peut être
obtenu en faisant le produit scalaire entre le vecteur ~u i et le vecteur T~u j , ce dernier 3 correspondant
à la transformation du vecteur ~u j par le tenseur T .
On a donc
IOxx = ~ux ΦO~ux IOyy = ~uy ΦO~uy IOzz = ~uz ΦO~uz (1.90)
IOxy = −~ux ΦO~uy IOxz = −~ux ΦO~uz IOyz = −~uy ΦO~uz (1.91)
L’extension de la définition des moments et produits d’inertie à des solides où la masse est
répartie de façon continue peut aisément être réalisée en passant à l’intégration sur le volume :
Z Z Z
IO xx = ρ(y2 + z2 )dV (1.92)
V
Z Z Z
IOyy = ρ(x2 + z2 )dV (1.93)
V
Z Z Z
IOzz = ρ(x2 + y2 )dV (1.94)
V
Z Z Z
IOxy = ρxydV (1.95)
V
Z Z Z
IOxz = ρxzdV (1.96)
Z Z ZV
IOyz = ρyzdV (1.97)
V
Le moment cinétique ~LO du solide S en rotation instantanée de vecteur ~ω autour d’un axe
passant par le point O (~vOS/s = ~0) s’exprimant par
Par rapport à un axe quelconque Od passant par O orienté par le vecteur unitaire ~u d , le moment
d’inertie IOdd s’exprime par
IOdd = ∑ mα d(α,d)
2
= ~ud ΦO~ud (1.102)
α
soit
LOd = Idd ω (1.105)
Lorsqu’un solide tourne autour d’un axe, le moment d’inertie I dd par rapport à cet axe apparaı̂t
comme la caractéristique du solide qui relie linéairement la grandeur de la rotation à la projection
du moment cinétique sur l’axe.
Le rayon de giration iOdd est la distance à laquelle il faudrait concentrer toute la masse (soit
en un point, soit sur une circonférence, soit sur une coque cylindrique) pour obtenir un moment
d’inertie identique. Le rayon de giration i Odd est donc tel que
D’où : r
IOdd
iOdd = (1.107)
M
1.4.8 Propri´
et´
es d’inertie centrales
Les caractéristiques d’inertie ramenées au centre de gravité d’un solide sont appelées les ca-
ractéristiques d’inertie centrale.
La démarche classique pour déterminer les propriétés d’inertie des solides de forme
géométrique simple consiste à transformer la sommation discrète à la base de la définition des
moments et produits d’inertie en une intégrale triple sur l’ensemble du volume. Toutefois dans
certains cas simples, il est possible de les déterminer directement
1.4.9.1 Circonf´erence homogène, par rapport à l’axe Oz passant par son centre O ou coque
cylindrique circulaire homogène, par rapport à son axe Oz
Dans ces deux cas, toute la masse se situe à une distance R de l’axe Oz. Si M est la masse des
solides considérés, on a
IOzz = MR2 (1.108)
Le moment d’inertie est identique par rapport à n’importe quelle droite Od. Si on considère
la base orthonormée Oxyz, on a donc
Or
Si on passe à l’intégration en prenant pour élément de volume une coque sphérique de rayon
r et d’épaisseur dr, (donc de volume élémentaire égal à 4πr 2 dr), on a
R5 2 4
Z R Z R
2 2 2 2
IOdd = ρ4πr2 r2 dr = ρπ 4r4 dr = ρπ4 = ρπR5 = MR2 . (1.115)
3 0 3 0 3 5 53 5
Le moment d’inertie d’une sphère par rapport à n’importe quel axe passant par son centre s’ex-
prime donc par
2
IOdd = MR2 (1.116)
5
z b
c
a O y
1.4.9.3 Parall´
elipipède rectangle, plaque plane et barre par rapport à des axes passant par
leur centre de gravit´e O et parallèles aux côt´
es
Chaque moment d’inertie s’obtient en multipliant le 12-ème de la masse par la somme des carrés
des deux arêtes de la face coupée par l’axe considéré.
z b
a O y
sont choisis parallèlement aux bords de la plaque rectangulaire passant par son centre de gravité
O, le tenseur d’inertie se réduit alors à :
2
b
12 0 0
a2
[ΦO ]/xyz = m 0 12
(1.118)
0
a2 +b2
0 0 12
L y
O
1.4.9.4 Cylindre et disque par rapport à leur axe Oz, et à deux axes perpendiculaires à
celui-ci
O y
H
F IG . 1.12 – Cylindre
O y
R
x
F IG . 1.13 – Disque
Un disque, de rayon R, peut être considéré comme un cylindre dont l’épaisseur est supposée
négligeable par rapport à son rayon. Si les axes OX et OY sont dans le plan du disque en son centre
géométrique O, le tenseur d’inertie se réduit alors à :
2
R
4 0 0
2
[ΦO ]/xyz = m 0 R4 0 (1.121)
R2
0 0 2
2 2
Pour un disque, l’inertie axiale IA = m R2 et l’inertie équatoriale IE = m R4 . La figure 1.14 illustre
les résultats obtenus.
Il peut être utile de transposer les propriétés d’inertie en différents points selon des directions
parallèles entre elles. Si O est un point quelconque et si G est le centre de gravit é du solide S, on
considère les deux systèmes d’axes Oxyz et Gxyz dont les axes sont parallèles entre eux.
Si un élément de masse mα a les coordonnées (xα , yα , zα ) par rapport au repère Oxyz, le
moment d’inertie IOxx s’exprime par :
SPHERE CYLINDRE
2
I R
2 M R2 = M
A 2
5 R
PARALLELIPIPEDE
o o H
o
2 2
a
I E =M ( R + H )
4 12 b
2 2
M( a + b )
12 12
z S
y
P z
G y
x
x
D’autre part, si cet élément de masse m α a les coordonnées (Xα , Yα , Zα ) par rapport au repère
Gxyz, le moment d’inertie IGxx s’exprime par :
D’où :
∑ mα(y2α + z2α) = ∑ mα
IOxx = (yG +Yα )2 + (zG + Zα )2 (1.126)
α α
= ∑ mα(y2G + 2yGYα +Yα2 + z2G + 2zG Zα + Zα2 )
α
= ∑ mα(y2G + z2G) + 2yG ∑ mαYα + 2zG ∑ mα Zα + ∑ mα (Yα2 + Zα2 )
α α α α
= m(y2G + z2G ) + 2yG ∑ mα Zα + 2zG ∑ mαYα + IGxx
α α
Or :
∑ mα Zα = 0 et ∑ mαYα = 0 (1.127)
α α
En effet, rappelons que la position par rapport à un pôle P du centre de gravité G d’un en-
semble de masses mα localisées en Aα peut s’exprimer par la relation classique suivante :
−
→
−→ ∑α mα PAα
PG = (1.128)
∑α mα
Dès lors, si on prend pour pôle le point G lui-même, on a
−→
→
− ∑ mα GAα
G G = ~0 = α (1.129)
∑α mα
D’où :
−→
∑ mαGAα = ~0 (1.130)
α
Et :
∑ mα Xα = 0 ∑ mαYα = 0 ∑ mα Zα = 0 (1.131)
α α α
D’où
IOxx = IGxx + m(y2G + z2G ) = IGxx + md 2 (Ox, Gx) (1.132)
d(0x, Gx) étant la distance entre les axes Ox et Gx.
Une démonstration analogue peut être effectuée pour les produits d’inertie, par exemple pour
IOxy .
Si un élément de masse mα a les coordonnées (xα , yα , zα ) par rapport au repère Oxyz, le
moment d’inertie IOxy s’exprime par :
IOxy = ∑ mα xα yα (1.133)
α
D’autre part, si cet élément de masse m α a les coordonnées (Xα , Yα , Zα ) par rapport au repère
Gxyz, le moment d’inertie IGxy s’exprime par :
D’où :
• Le moment d’inertie au point O dans la direction i est égal au moment d’inertie au centre de
gravité G dans la même direction i augmenté du moment d’inertie par rapport à Oi qu’aurait
le système si toute sa masse était ponctuelle au centre de gravité :
• Le produit d’inertie au point O dans les directions i et j est égal au produit d’inertie au
centre de gravité G dans les direction i et j augmenté du produit d’inertie, par rapport aux
axes Oi et O j, qu’aurait le système si toute sa masse était ponctuelle au centre de gravité :
Lorsque la matrice du tenseur d’inertie d’un solide est connue dans un repère et qu’on désire
l’obtenir dans un repère orienté différemment, tout en restant au même pôle, on applique les pro-
priétés de variance tensorielle du tenseur d’inertie.
En effet, le moment d’inertie par rapport à un axe orienté ~u d s’exprime par :
IOdd = ~ud O~
ud (1.139)
Cette expression qui aboutit à la valeur scalaire IOdd à partir d’une opération vectorielle et tenso-
rielle, peut être projetée sur n’importe quel repère.
z
Z
u
_ Y
d
y
O
X
x
Si le tenseur d’inertie ΦO est connu dans le repère Oxyz, l’inertie IOdd s’exprime dans ce
repère Oxyz par :
Iodd = {~ud }T/xyz [ΦO ]/xyz {~ud }/xyz (1.140)
où {~ud }/xyz représente la projection de ~ud dans le repère Oxyz.
Cette propriété peut être appliquée pour n’importe quel vecteur ~u d , et en l’occurence pour les
vecteurs unitaires du nouveau repère. On obtient donc :
IOXX = ~uX ΦO~uX = {~uX }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uX }/Oxyz (1.141)
IOYY = ~uY ΦO~uY = {~uY }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uY }/Oxyz (1.142)
IOZZ = ~uZ ΦO~uZ = {~uZ }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uZ }/Oxyz (1.143)
En ce qui concerne les produits d’inertie, un raisonnement similaire donne :
IOXY = −~uX ΦO~uY = − {~uX }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uY }/Oxyz (1.144)
IOXZ = −~uX ΦO~uZ = − {~uX }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uZ }/Oxyz (1.145)
IOY Z = −~uY ΦO~uZ = − {~uY }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uZ }/Oxyz (1.146)
Déterminer la matrice du tenseur d’inertie du solide de la Fig. 1.17 construit à partir d’un
disque de rayon R et de masse M et d’un cylindre de rayon r, de hauteur h et de masse m. Le
cylindre est fixé à une distance d du centre du disque.
Solution
[ΦO ]/xyz =
2
2 2
M R4 + m r4 + h3 + d 2 0 0
2
2 2
M R4 + m r4 + h3 −md 2h
0 (1.147)
2
2
0 −md 2h M R2 + m r2 + d 2
z z r
d
y
G
h y
x
O
R
Déterminer le tenseur d’inertie associé au disque de la figure 1.18 dans le repère Oxyz. L’axe
OZ du disque fait un angle α avec l’axe Oz (les directions OX et OY sont dans le plan du disque).
Z
z
y
Y
O
X=x
Solution
R2
4 0 0
R2 R2
4 (1 + sin α) − 4 cos α sin α
2
[ΦO ]/xyz = m 0 (1.148)
2 2
0 − R4 cos α sin α R4 (1 + cos2 α)
Un axe est dit axe principal d’inertie en O lorsque, si le solide est mis en rotation autour de
cet axe, le moment cinétique est parallèle au vecteur rotation.
Supposons que Ox soit une direction principale en O. Cela signifie que si ~ω = ω~ux , ~LO est
parallèle à Ox et Loy = Loz = 0
o
o
X Y
F IG . 1.19 – Solide tournant autour de l’axe Ox
Dès lors, si Ox est principal en O, les deux produits d’inertie qui s’y rapportent sont nuls : I Oxy = 0
et IOxz = 0.
Inversément, si les deux produits d’inertie qui se rapportent à une direction sont nuls, la di-
rection est principale. En effet, si IOxy = 0 et IOxz = O, on a :
La condition nécessaire et suffisante pour qu’un axe Oi soit principal d’inertie est que les deux
produits d’inertie IOi j et IOik qui s’y rapportent soient nuls.
Si le vecteur unitaire ~n est dirigé suivant une direction principale en O, ~LO est parallèle à ω~n.
On a donc
ΦO ω~n = µω~n (1.153)
µ étant un scalaire. D’où :
ΦO~n = µ~n (1.154)
D’où
([ΦO ] − µ[I]){~n} = {~0} (1.156)
Ce système d’équations algébriques homogènes n’admet une solution non triviale autre que
~
~n = 0 que si
det([ΦO ] − µ[I]) = 0 (1.157)
Les µi , racines de cette équation, sont les 3 valeurs propres (i=1, 2 et 3). On a donc :
Ii = µi (1.158)
permet de déterminer les vecteurs propres ~n ∗i , dans un premier temps à une constante mul-
tiplicative près (puisque le système précédent est un système d’équations linéaires algébriques
homogènes dont le déterminant est nul).
Les vecteur ~n∗i trouvés peuvent ensuite être rendus unitaires en les divisant par leur norme :
~n∗i
~ni = (1.160)
|n∗i |
Les axes principaux d’inertie au point O sont donc les directions propres du tenseur d’inertie
ΦO . Le trièdre formé par ces axes est dit principal d’inertie en O. Dans ce trièdre, la matrice du
tenseur d’inertie a la forme diagonale suivante :
I1 0 0
[ΦO ] = 0 I2 0 (1.161)
0 0 I3
1.6.0.1 Propri´
et´
es d’un axe principal central
Les axes principaux et les moments d’inertie principaux relatifs au centre de masse G sont
qualifiés de centraux.
Un axe principal central est principal en tous ses points. En effet, soit Gx, un axe principal
central et soit O, un point quelconque de cet axe.
Comme Gx est principal, IGxy = 0 et IGxz = 0
Pour que Ox soit principal, il faudrait que IOxy = 0 et IOxz = 0. Or, si on applique le théorème
des axes parallèles,
IOxy = IGxy + mxG yG et IOxz = IGxz + mxG zG (1.162)
D’où
IGxy = 0 et IGxz = 0 (1.164)
et la direction Ox est principale pour tout point O d’un axe principal central.
Un solide est dynamiquement de révolution si deux de ses moments d’inertie principaux cen-
traux sont égaux.
Si G est le centre de gravité et si Gx et Gy sont les deux directions pour lesquelles les moments
d’inertie principaux sont égaux, on a
IGzz = IA (1.166)
On peut démontrer que le moment d’inertie par rapport à n’importe quelle droite comprise dans
le plan XY vaut également IE . En effet, pour une droite Gd quelconque faisant l’angle α avec la
direction GX, on a
IE 0 0 cos α
IOdd = ~ud ΦO~ud = {~ud }T [ΦO ]{~ud } = {cos α, sin α, 0} 0 IE 0 sin α (1.167)
0 0 IA 0
= IE cos2 α + IE sin2 α = IE (1.168)
Le moment d’inertie mécanique de cette même surface, (de masse m et de masse volumique ρ)
par rapport à l’axe Ox, est égale à la somme de chaque élément de masse pondéré par le carré de
la distance à l’axe :
meca
IOxx = ∑ mα y2α (1.170)
α
Or, un élément de masse mα = ρSα , si Sα est l’élément de surface.
D’où :
= ∑ mα y2α = ∑ ρSα y2α = ρ ∑ Sα y2α = ρIOxx
meca geom
IOxx (1.171)
α α α
Le moment d’inertie géométrique se rapportant à une section plane est égal au moment
d’inertie mécanique de la plaque pesante correspondante, qui aurait une masse volumique uni-
taire (ρ = 1).
On peut ainsi facilement en déduire l’inertie géométrique d’une section circulaire :
R2 R2 πρR4 πR4
IEmeca = M = ρπR2 = → IEgeom = (1.172)
4 4 4 4
Pour une section rectangulaire de base B et de hauteur H, on a :
H2 H2 BH 3
IEmeca = M = ρBH → IEgeom = (1.173)
12 12 12
On dit qu’il y a cas plan en cinétique du solide si lorsque le solide est en mouvement plan,
les torseurs cinétiques sont plans (à savoir, résultante dans le plan et moment perpendiculaire au
plan).
z z
G P
F IG . 1.20 –
Considérons un solide S en mouvement plan par rapport au repère s. Soit Oxy le plan dans
lequel se meut son centre de masse, l’axe Z étant perpendiculaire à ce plan. le mouvement étant
plan, le vecteur rotation est perpendiculaire au plan : ~ω = ω~uz .
La résultante des torseurs des quantités de mouvement ~PS/s et la résultante des réactions
d’inertie R(−m~a)S/s sont situés dans le plan du mouvement car elles correspondent à la résultante
En repère de Koënig, le mouvement de S est une rotation permanente autour de l’axe fixe Gz,
à la vitesse angulaire ~ω = ω~uz .
Le moment cinétique relatif en G peut être déterminé à partir de ~LG = ΦG~ω. D’où :
Pour que le torseur des quantités de mouvement soit plan , il faut que ~LG soit dirigé suivant l’axe
Gz, donc pratiquement que IGxz = 0 et IGyz = 0, Il faut donc que Gz soit direction principale
centrale.
Cette condition suffit également pour assurer que le torseur des réactions d’inertie soit
également plan.
En effet, l’expression vectorielle du moment des réactions d’inertie au centre de gravité est
d~LGS/Sk d~ωS/Sk
~ (−ma)G = −
M S/S
= −ΦG ( )SK − ~ωS/Sk ∧ ΦG ~ωS/Sk (1.177)
k dt dt
D’autre part, le repère de Koënig est en translation par rapport au repère de base s :
La relation précédente s’applique donc également par rapport au repère de base s car les
dérivées par rapport à deux repères en translation l’un par rapport à l’autre sont identiques. D’où :
d~ωS/s
~ (−m~a)G
M S/S
= −ΦG − ~ωS/s ∧ ΦG ~ωS/s (1.179)
K dt s
ce qui conduit à
dω
M(−m~a)Gx = IGxz − ω2 IGyz (1.180)
dt
dω
M(−m~a)Gy = IGyz + ω2 IGxz (1.181)
dt
dω
M(−m~a)Gz = − IGzz (1.182)
dt
Pour que les composantes suivant x et y soient nulles, il faut également que I Gxz et IGyz = 0.
On peut également montrer que si on étudie le mouvement du solide dans le plan du mouve-
ment passant par le centre de gravité G, en n’importe quel point de ce plan, les produits d’inertie
se rapportant à l’axe z sont nuls tous deux. En effet, en un point P de ce plan, on a :
Les torseurs cinétiques sont donc plans en n’importe quel point de ce plan dès que l’axe Gz
est principal central.
En conclusion, il y a cas plan de la cinétique d’un solide si d’une part, le solide est en mou-
vement plan, et si d’autre part, l’axe Gz perpendiculaire au plan au centre de gravité est un axe
principal central.
En pratique, deux méthodes peuvent être utilisées pour déterminer la résultante des réactions
d’inertie d’un solide indéformable. La première se base sur l’accélération du centre de masse, la
seconde sur la variation de la quantité de mouvement.
d ~PS/s
~R(−m~a)S/s = − (1.187)
dt
~ (−m~a)O des r´
1.10.2 Moment M eactions d’inertie au point O
Plusieurs approches peuvent être utilisées pour déterminer le moment des réactions d’inertie
par rapport à un pôle O quelconque :
• La première approche exploite la relation généralisée entre moment des réactions d’inertie
en O et variation du moment cinétique en O.
• La seconde s’appuye sur le théorème de Koënig en passant par le centre de gravité G du
solide : elle décompose le moment des réactions d’inertie en distinguant le mouvement par
rapport au centre de gravité et le mouvement propre du centre de gravité.
• Une troisième approche s’appuye sur le passage par un autre point plus adapté pour
exprimer ce moment et l’exploitation du changement de pôle pour le torseur des réactions
d’inertie.
1.10.2.1 D´
erivation du moment cin´
etique au même point O
Dans cette méthode, il est nécessaire d’utiliser d’une part, la relation entre le moment des
réactions d’inertie en O et le moment cinétique en O, et d’autre part, de déterminer le moment
cinétique ~LOS/s .
Rappelons que la relation généralisée entre le moment des réactions d’inertie en O et la varia-
tion du moment cinétique en O pour un pôle O quelconque s’exprime par :
d~LOS/s
~ (−m~a)OS/s = −
M −~vO/s ∧ m~vGS/s (1.188)
dt
Le dernier terme de cette équation est nul si :
donc en pratique, si l’une des conditions suivantes (appelées conditions I) est respectée, à savoir :
si ~vO/s = ~0 (1.190)
ou si ~vGS/s = ~0 (1.191)
ou si ~vO/s //~vGS/s (1.192)
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
d~LOS/s
~ (−m~a)OS/s = −
M (1.193)
dt
Rappelons d’autre part, que le moment cinétique est lié par la relation tensorielle suivante
avec le vecteur rotation pour autant que le pôle O se trouve sur l’axe de rotation :
dΦO~ωS/s
~ (−m~a)S/s = −
M (1.195)
dt s
Cette dérivée étant prise par rapport à un observateur lié au repère s fixe, le tenseur ne peut
généralement pas sortir de l’opérateur dérivation, dans la mesure où pour un observateur fixe,
ce tenseur n’est pas constant, la répartition des masses étant variable pour cet observateur fixe). La
répartition des masses est toutefois constante pour un observateur qui serait lié au solide lui-même.
Il est donc indiqué de passer par un observateur lié au solide S en appliquant la composition des
dérivées, ce qui conduit à :
dΦO~ωS/s
~ (−m~a)S/s = −
M − ~ωS/s ∧ ΦO ~ωS/s (1.196)
dt S
Or, la dérivation du vecteur rotation entre deux solides est identique que l’on dérive par rapport à
l’un ou l’autre des deux solides concernés par la rotation. En effet, la composition des rotations
donne dans ce cas :
d~ωS/s d~ωS/s d~ωS/s
= + ~ωS/s ∧ ~ωS/s = (1.197)
dt s dt s | {z } dt s
0
Si les conditions I et II sont vérifiées, le moment des réactions d’inertie s’exprime par :
d~ωS/s
~
M(−m~a)S/s = −ΦO − ~ωS/s ∧ ΦO ~ωS/s (1.198)
dt s
Cette dernière expression se simplifie en cas plan : en effet, le vecteur rotation est dans ce
cas perpendiculaire au plan. Il est dirigé dans la direction z qui est une direction principale. Le
deuxième terme de l’expression précédente s’annule dans la mesure où si le vecteur est dirigée
selon une direction principale, il est parallèle au moment cinétique. et de ce fait, les produits
d’inertie contenant z sont nuls.
En cas plan, si les conditions I et II sont respectées, le moment des réactions d’inertie s’ex-
prime donc dans ce cas par :
dω
~ (−m~a)S/s = −IOzz S/s ~uz
M (1.199)
dt
IOzz étant le moment d’inertie au point O dans la direction z.
.
• le premier terme correspond au moment des réactions d’inertie dans le mouvement de ro-
tation autour du centre de gravité G par rapport au repère de Koënig S K ;
• le second terme correspond au moment des réactions d’inertie qu’aurait le système si toute
la masse était ponctuelle au centre de gravité (contribution du mouvement propre du centre
de gravité).
Le moment des réactions d’inertie relatif par rapport au repère de Koënig peut être déterminé
de façon systématique. En effet, le repère de Koënig est lié au centre de gravité G. On a donc
Les conditions I et II sont donc toujours respectées au point G dans le mouvement par rapport
au repère de Koënig. On a donc :
d~LGS/Sk d~ωS/Sk
~ (−m~a)G = −
M S/S
= −ΦG − ~ωS/Sk ∧ ΦG ~ωS/Sk (1.202)
k dt dt Sk
D’autre part, le repère de Koënig est en translation par rapport au repère de base s :
La relation précédente s’applique donc également par rapport au repère de base s car les
dérivées par rapport à deux repères en translation l’un par rapport à l’autre sont identiques.
Au centre de gravité G, dans le mouvement par rapport au repère de Koënig S k , le moment
des réactions d’inertie relatif s’exprime toujours par :
d~ωS/s
~ (−ma)G = −ΦG
M S/Sk
− ~ωS/s ∧ ΦG ~ωS/s (1.204)
dt s
dωS/s
~ (−ma)GS/S = −IGzz
M ~uz (1.205)
k
dt
1.10.2.3 En passant par un autre point point P mieux adapt e´pour l’expression du moment
des r´
eactions d’inertie
~ (−ma)O = M
M ~ (−ma)P + ~R(−m~a) ∧ −→
PO (1.206)
S/s S/s
La passage par un autre point P est dans certains cas indiqué si en ce point, le moment des
réactions d’inertie s’exprime plus facilement par exemple si en ce point, les conditions I et II y
sont simultanément vérifiées.
Si un solide S est en mouvement par rapport au repère s, on peut exprimer son énergie
cinétique en passant par l’une des deux méthodes suivantes.
1.10.3.1 S’il existe un point O tel que sa vitesse instantan e´e soit nulle
D’où
1 −
→
TS/s = ∑
2 α
mα~vαS/s (~ωS/s ∧ OAα ) (1.209)
Comme le point O est tel que ~vOS/s = ~0, le moment cinétique s’exprime par rapport au vecteur
rotation en passant par le tenseur d’inertie Φ O :
1.10.3.2 M´
ethode g´
en´
erale bas´
ee sur le th´
eorème de Ko¨
enig
On sait par le théorème de Koënig appliqué à l’énergie cinétique que l’énergie cinétique
absolue(/s) est égale à l’énergie cinétique relative (par rapport au repère de Koënig S k ), augmentée
de la grandeur correspondante que la masse aurait si toute la masse était concentrée au centre de
masse G.
1
TS/s = TS/Sk + Mv2G (1.215)
2
Or, dans le mouvement par rapport au repère de Koënig, le point G est un point fixe, puisque
~vGS/Sk = ~0 (1.216)
D’où
1
TS/Sk = ~ωS/Sk ΦG~ωS/Sk (1.217)
2
Considérons un solide S en rotation permanente autour de l’axe fixe Oz par rapport au repère
s (O étant un point de l’axe).
Les vecteurs rotation et accélération angulaire s’expriment par :
~ω = ω~uz (1.220)
d~ω
~uz (1.221)
dt
La résultante des quantités de mouvement devient :
~
~P = m~vGS/s = m(ω~uz ∧ OG) (1.222)
Y
y
X
G G
z
O z x
o
Si on projette ces relations sur une base OXY Z liée à S, OX faisant l’angle α avec l’axe Ox de
la base fixe Oxyz (ω = dαdt ) et OZ coı̈ncidant avec Oz, on obtient
dω dω
{~R−m~a }T = (+M YG + Mω2 XG , −M XG + Mω2YG , 0) (1.227)
dt dt
dω dω dω
{M(−m~a)O }T = (+ IGXZ − ω2 IGY Z , + IGY Z + ω2 IGXZ , − IGZZ ) (1.228)
dt dt dt
La résultante des réactions d’inertie est nulle si et seulement si le centre de masse G est situé
sur l’axe de rotation (YG = 0, XG = 0)
Le moment des réactions d’inertie en O s’annule si les produits d’inertie relatif à l’axe Z
s’annulent (IGXZ = 0 IGY Z = 0), donc si l’axe de rotation est principal d’inertie en O.
Le torseur des réactions d’inertie sera équivalent à zéro si l’axe de rotation est principal cen-
tral.
Dans ces conditions, sur le plan des efforts transmis pas le solide en rotation à ses paliers, les
efforts dynamiques sont équivalents à zéro et les efforts supportés par les paliers sont les mêmes
que dans le cas statique, même si le rotor tourne. On dira dans ce cas que le rotor est parfaitement
équilibré.
Dès lors, la condition pour qu’un solide soit parfaitement équilibré est que le centre de gra-
vité se trouve sur l’axe (équilibrage statique) et que l’axe soit une direction principale centrale
(équilibrage dynamique).
Les produits d’inertie jouent de ce fait un rôle important dans les conditions d’équilibrage
d’un solide puisque l’égalité à 0 des produits d’inertie concernant l’axe de rotation assurent un
équilibrage parfait, pour autant que le rotor soit déjà préalablement statiquement équilibre (centre
de gravité sur l’axe).
Une tige AB tourne à vitesse constante autour de l’axe Oz, O étant le centre de gravité de
la tige qui fait un angle β avec l’axe Oz (Fig. 1.21). Répondre par vrai ou faux aux propositions
suivantes 5
5 Il vous est fortement conseill´e d’essayer de r´epondre `a ce type de tests sur le site http ://elear-
ning.fpms.ac.beverbatim
Une plaque en forme de L tourne autour de l’axe Ox. Une masse m peut osciller le long
d’une glissière solidaire de la plaque et dirigée selon la direction perpendiculaire à Ox (Fig. 1.22).
Répondre par vrai ou faux aux questions suivantes 6 :
6 Il vous est fortement conseill´e d’essayer de r´epondre `a ce type de tests sur le site http ://elearning.fpms.ac.be
7 Il vous est fortement conseill´e d’essayer de r´epondre `a ce type de tests sur le site http ://elearning.fpms.ac.be
Déterminer la réaction d’inertie et le moment des réactions d’inertie de la roue S dans son
mouvement par rapport au bâti s. La roue dentée S (centre C, rayon r) roule sans glisser en M sur
la roue dentée s (centre O, rayon R). La bras S ∗ tourne en O par rapport à s, la roue S tournant en
C par rapport à S∗ (Fig. 1.24). L’évolution de l’angle du bras θ(t) est supposée connue.
F IG . 1.24 – Transmission par roue dentée avec roulement extérieur par rapport à une roue centrale
fixe
Solution
~R(−ma)S/s = mθ̈(R + r)~uX + mθ̇2 (R + r)~uY (1.229)
~ (−ma)OS/s = −m(R + r)(R + 3r )θ̈~uZ
M (1.230)
2
1.13.3 Rotation autour d’un axe vertical, du baˆti d’une foreuse en fonctionnement
- Manifestation du couple gyroscopique
Le cylindre S tourne autour de l’axe AB à vitesse constante ~ωS/S0 = ~ωR = ωR~uX 0 . Les paliers
A et B appartiennent au solide S 0 en rotation constante ~ωS0 /s = ~ωE = ωE~uZ par rapport au repère
Solution
~R(−m~a)S/s = ~0 (1.233)
~ (−ma)OS/s = −IA ωS/S0 ωS0 /s~uY 0
M (1.234)
Cette dernière expression est un cas particulier de l’expression générale donnant le couple gyro-
~ g = IA (~ωR ∧ ~ωE ), ~ωR étant la vitesse angulaire relative et ~ωE étant la vitesse
scopique, à savoir C
angulaire d’entraı̂nement.
Th´
eor`
emes g´
en´
eraux de la dynamique
La Dynamique porte sur l’étude du mouvement des systèmes mécaniques soumis à des ac-
tions appelées forces. Elle se préoccupe de la relation entre mouvements et forces alors que la
Cinématique se borne à décrire les mouvements.
L’énoncé des lois de la Dynamique fait appel aux notions d’espace, de temps et de masse qu’il
est utile de préciser.
• L’espace est supposé homogène et isotrope : aucun point, aucune direction n’est privilégiée
de sorte que les dimensions d’un solide rigide ne peuvent dépendre ni de sa position, ni de
son orientation . C’est l’espace euclidien à 3 dimensions de la géométrie classique.
• Le temps est homogène, sans origine privilégiée. Il est défini de façon à respecter le
principe de causalité : ”Lorsque les mêmes conditions se présentent en 2 lieux différents
et à 2 instants différents, les mêmes phénomènes se produisent, transportés seulement dans
l’espace et le temps”. Si ce principe n’était pas respecté, dans un même intervalle de temps
mesuré à partir d’instants initiaux différents, les mêmes causes produiraient des effets
inégaux. Le temps doit donc s’écouler à cadence régulière. L’horloge définie à partir du
mouvement de rotation diurne de la terre par rapport aux étoiles satisfait suffisamment à ce
critère1 .
• La masse est une mesure de la quantité de matière d’un corps. La masse totale d’un corps
se conserve ; on peut admettre qu’un corps de masse m se scinde en 2 parties de masse
m1 et m2 , mais la masse totale m = m1 + m2 doit être conservée. D’autre part, une masse
ne peut disparaı̂tre en un point à un certain instant pour réapparaı̂tre ailleurs en un autre
instant : les déplacements matériels sont continus.
1 L’espace et le temps sont des variables absolument distinctes et ne peuvent pas en eux-mˆemes ˆetre des causes de
mouvements.
44
Chapitre I- 2 Théorèmes généraux de la dynamique - 45-
Rappelons que les principes fondamentaux de la Mécanique classique définis en statique sont :
ependance des effets des forces : des forces ~Fi agissant sur un même point matériel
• l’ind´
M ont le même effet qu’une force unique ~R = ∑i ~Fi égale à leur somme vectorielle. Il en
découle le principe de superposition vectorielle des forces qui permet d’appliquer l’algèbre
vectorielle à l’étude des forces.
• le principe de l’´
egalit´
e de l’action et de la r´
eaction.
Si ~R est la résultante des forces agissant sur un point matériel P de masse m, il existe un repère
d’espace absolu s et une horloge absolue par rapport auxquels le mouvement du point matériel P,
répond à l’équation :
~R = m ~aP/s (2.1)
_
F
_ 2
F
1 P
z _ _
_ R F
F 3
i
s
y x
F IG . 2.1 – Mouvement d’une masse ponctuelle soumise à ensemble de forces ~Fi
Il s’agit d’un principe de nature expérimentale : toutes les conséquences de ce principe, utilisé
dans le cadre de la Mécanique classique, sont vérifiées par l’expérience.
Le principe fondamental de la Dynamique contient le principe d’inertie : si la masse ponc-
tuelle en P est isolée (c’est-à-dire infiniment distante de tout autre élément matériel et soumise à
aucune force), son accélération est nulle et son mouvement est rectiligne et uniforme. En effet, si
la résultante ~R = ~0, l’accélération ~a = ~0 et la vitesse ~v = d~a/dt est constante.
Le repère d’espace absolu, noté s, est appelé le repère galil éen. Il s’agit d’une repère lié
aux étoiles fixes. Les étoiles dessinent pour nous un solide stellaire apparemment invariable quoi-
qu’elles soient animées de vitesses considérables, étant donné les distances énormes qui nous en
séparent. Une bonne image en est donnée par un trièdre joignant le centre de masse du système
solaire (voisin du centre de masse du soleil) à trois étoiles (trièdre de Copernic).
Ces principes de la Mécanique classique constituent les lois de Newton.
Les limites de la Mécanique classique (ou newtonienne ou galiléenne) sont les suivantes :
• limitation due aux grandes vitesses : les principes précédents ne sont vérifiés que lorsque
la vitesse v reste petite par rapport à la vitesse c de la lumière, sinon on entre dans le cadre
de la mécanique relativiste2 (cf cours de Physique Générale) ;
• limitation due aux petites dimensions : le mouvement d’une particule évoluant dans un
milieu présentant des dimensions caractéristiques de l’ordre de grandeur de la longueur
d’onde associée (longueur d’onde de de Broglie) λ = h/(mv), est du ressort de la
mécanique ondulatoire (cf cours de Physique Générale) 3 .
Remarquons que la masse est introduite en Mécanique par deux lois indépendantes :
• la loi de gravitation universelle qui établit que la force d’attraction F entre deux corps de
masse m1 et m2 est proportionnelle à leur masse et inversément proportionnelle au carré de
la distance d entre elles (masse gravitationnelle ou masse pesante) :
m1 m2
F =γ 2 (2.2)
d
γ étant une constante universelle égale à 6.6710 −11 m3 kg−1 s−2 .
Considérons un repère S en mouvement par rapport au repère galiléen s (Fig. 2.2). Si ~R est la
résultante des forces exercées sur le point matériel P de masse m, on a :
~R = m ~aP/s (2.4)
2 La relation ~R = dt
d
(m~v) = d~
p
dt (th´eor`eme de la quantit´e de mouvement), ´equivalente en M´ecanique classique o`
um
est invariable, est plus g´en´erale, car elle s’applique encore en M´ecanique relativiste o`u m est variable.
3 h est la constante de Planck ´egale `a 6.62610−34 J.s
Z _ _
-ma F
P/s 2
_
F
1 P
_ _
S _ R
z F
F 3
i
Y X
s
y x
F IG . 2.2 – Masse ponctuelle soumise à un ensemble de forces ~Fi , en mouvement par rapport à un
repère non galiléen
faisant intervenir l’accélération relative ~a P/S , l’accélération d’entraı̂nement ~a PS/s ainsi que
l’accélération de Coriolis ~aC = 2 ~ωS/s ∧~vP/S .
On ne peut donc pas affirmer que ~R = m ~aP/S par rapport à un repère S quelconque.
En effet :
~R − m ~aPS/s − m ~aC = m ~aP/S (2.6)
En conséquence, pour traiter un problème de Dynamique par rapport à un repère S non ga-
liléen, on peut supposer qu’il s’agit d’un repère galiléen, à condition d’ajouter aux forces agissant
réellement sur le point deux forces fictives : la réaction d’inertie d’entraı̂nement (−m ~a PS/s ) et la
réaction d’inertie de Coriolis (−m ~aC ).
Tous les théorèmes établis en repère galiléen subsisteront donc en repère non galiléen, à condi-
tion d’ajouter les forces fictives de réaction d’inertie aux forces réelles.
D’autre part, il existe une infinité de repères galiléens ou repères inertiels : ce sont tous les
repères en translation rectiligne et uniforme par rapport au repère absolu défini initialement. Tous
ces repères sont équivalents en Mécanique classique.
En effet, les accélérations d’entraı̂nement ~a PS/s et de Coriolis ~aC sont nulles si le repère S est
en translation rectiligne et uniforme. En effet,
• si ~ωS/s = ~0, l’accélération de Coriolis ~aC est nulle,
• si le repère S est en translation rectiligne et uniforme, la vitesse d’entraı̂nement ~v PS/s est
constante et l’accélération ~aPS/s est nulle.
Considérons un point matériel P, de masse m, au voisinage de la terre. Il est soumis aux effets
suivants :
• la force de gravitation due à la terre, notée ~FTerre ;
• les forces de gravitations dues aux autres corps célestes que la terre, notée ~RAutres ;
• d’autres forces ~Fi autres que ces forces de gravitation, et dont la résultante sera notée ~R.
En appliquant la composition des accélérations, l’accélération absolue ~a P/s du point P par rap-
port au repère galiléen s peut être développée en passant par le repère intermédiaire géocentrique
SG :
~aP/s = ~aP/SG +~aPSG /s + 2 ~ωSG/s ∧~vP/SG (2.8)
Si on passe par le point O, centre de la terre, et compte tenu du fait que le repère S G
est en translation permanente par rapport à s, l’accélération d’entraı̂nement ~a PSG /s est égale à
l’accélération absolue du centre O de la terre :
Le troisième terme entre parenthèses combine l’effet des autres astres et de la réaction d’iner-
tie due au mouvement du centre de la terre par rapport au repère galiléen s. Il convient de l’expli-
citer pour en estimer l’ordre de grandeur.
• R´esultante ~RAutres des effets d’attraction des autres astres
Afin d’expliciter l’effet d’attraction des corps célestes, considérons l’un d’entre eux α (la
lune par exemple), de masse Mα et de centre Oα . Ce corps exerce sur le point P la force
−→
~Fα = γ m Mα POα (2.12)
PO3α
Les forces de gravitation dues aux autres corps célestes que la terre deviennent
−→
~RAutres = ∑ γ m Mα POα (2.13)
α PO3α
−→ −→
POα OOα
~R + ~FTerre + ∑ γ mMα ( PO3 − OO3 ) = m ~aP/SG (2.16)
α α α
L’effet combiné d’attraction dû aux autres astres ~RAutres et de la réaction d’inertie −m~aO/s
−→
due au mouvement du centre de la terre se ramène à une somme de termes ∆F α explicitant la
contribution de chaque astre α :
−→
~R + ~FTerre + ∑ ∆F α = m ~aP/SG (2.17)
α
avec : −→ −→
−→ POα OOα
∆F α = γ mMα ( 3 − ) (2.18)
POα OO3α
centre O de la terre et le centre Oα de l’astre considéré (Fig. 2.4). Si R T est le rayon terrestre, ce
terme sera :
• maximum positif si POα , distance entre le point P considéré et le centre O α de l’astre, est
la plus petite possible, donc lorsque P en P 0 tel que si P0 Oα = dα − RT , les points O, P0 et
Oα étant alignés selon le vecteur unitaire ~u OOα .
• maximum négatif si POα , distance entre le point P considéré et le centre O α de l’astre, est
la plus grande possible, donc lorsque P en P 00 tel que si P00 Oα = dα + RT , les points P00 , O,
et Oα étant alignés selon le vecteur unitaire ~u OOα .
Ces forces sont donc répulsives par rapport au plan diamétral de la terre, perpendiculaire à la droite
joignant le centre de la terre à l’astre agissant.
Pour la première configuration (P en P 0 ), on a donc,
−−→ −→ !
P0 Oα OOα 1 1
3
− 3
= 0 2
~
u OO α − ~uOOα (2.19)
P0 Oα OOα P Oα OO2α
En grandeur, on obtient
!
1 1 1 1 1 2RT 2RT
− 2 = 2 −1 = (1 + − 1 + ···) ∼ 3 (2.20)
(dα − RT ) 2 dα dα (1 − RdαT )2 dα2 dα dα
La constante universelle γ intervenant dans la loi d’attraction universelle, peut être explicitée
en exprimant l’attraction de la masse m par la masse M T de la terre :
m MT
FTerre = γ ∼ mg (2.22)
R2T
Cette force d’attraction est pratiquement égale comme on le verra plus loin au poids mg, g
étant la gravité.
On en déduit que la constante universelle γ s’exprime par
En P0 , cette contribution est positive (selon le vecteur unitaire ~u OOα , donc dirigée vers l’astre
de O vers Oα .
En P00 , on pourrait montrer par un développement similaire que cette contribution a le même
ordre de grandeur tout en étant négative, donc dirigée vers l’opposé de l’astre, donc de O α vers O.
Sachant que le rayon de la terre RT = 6378 km, les ordres de grandeurs suivants s’appliquent
dans le cas de la lune :
• dα , distance du centre de la terre au centre de la lune = 380 000 km,
• mα /MT , rapport des masses entre la lune et la terre = 1/80
D’où :
F 1 1 3
=2 ( ) ∼ 1.1610−7 (2.25)
mg 80 60
On pourrait montrer de manière identique que l’influence du soleil vaut environ la moitié de
celle de la lune.
La force maximum sur P, due à l’attraction de l’ensemble des corps célestes et de la réaction
d’inertie due au mouvement du centre de la terre, est de l’ordre de 10 −6 de la force d’attraction
terrestre (pratiquement le poids m~g de la masse). En première approximation, ces termes pourront
donc être négligés et la loi (2.16) pourra s’écrire :
→
− ~
R + FTerre = m ~aP/SG (2.26)
Plaçons-nous dans le cas où on néglige l’effet d’attraction des autres astres de manière à
pouvoir admettre que le repère géocentrique S G est galiléen (Fig. 2.6). On a donc :
géocentrique SG est :
~R + ~FTerre = m(~aP/S +~aPS /S +~aC ) (2.28)
T T G
où
• ~aP/ST est l’accélération de P par rapport à la terre,
• ~aPST /SG est l’accélération d’entraı̂nement due au mouvement de rotation de la terre sur elle-
même.
• ~aC est l’accélération de Coriolis s’exprimant par
~aC = 2 ~ωST /SG ∧~vP/ST (2.29)
~vP/ST étant la vitesse relative du point P par rapport à la terre.
D’où
~R + ~FTerre − m~aPS /S − m~aC = m~aP/S (2.30)
T G T
Les termes ~FTerre − m~aPST /SG représentent la somme combinée de la force de gravitation due
à la terre et de la force fictive de réaction d’inertie due au mouvement relatif par rapport au repère
géocentrique. Ils correspondent par définition au poids m~g :
m~g = ~FTerre − m~aPST /SG (2.31)
L’accélération relative par rapport au repère géocentrique peut être explicitée à partir du mou-
vement du repère ST lié à la terre en rotation par rapport au repère géocentrique S G , cette rotation
uniforme Ω s’effectue autour de l’axe sud-nord :
~ωST /SG = Ω ~uSN (2.34)
~uSN étant le vecteur unitaire selon l’axe sud-nord.
Si on passe par le point P0 , pied de la perpendiculaire abaissée de P sur l’axe de rotation de la
terre (Fig. 2.7), on a
d~ωST /SG −→ −→ −→
~aPST /SG = ~aP0 ST /SG + ∧ P0 P − ω2ST /SG P0 P = −Ω2 P0 P (2.35)
dt
D’où : −→
m~g = ~FTerre − m~aPST /SG = m H ~ + Ω2 P0 P)
~ − m~aPS /S = m( H (2.36)
T G
Les propriétés du vecteur gravité ~g peuvent être décrites en considérant le cas statique d’une
masse m suspendue à un fil (fil à plomb).
La masse est dans ce cas en équilibre relatif par rapport à la terre. Dans ce cas, l’accélération
relative ~aP/ST par rapport à la terre est nulle. La vitesse relative ~v P/ST par rapport à la terre est
également nulle, ce qui conduit à une réaction d’inertie due à l’accélération de Coriolis nulle :
~T + m ~g = ~0 (2.40)
La tension dans le fil est opposée au poids. La direction du fil est celle du vecteur ~g, donc de
la verticale locale en P, le plan horizontal local étant le plan normal à ~g ; g est l’acc élération de la
pesanteur en P.
Ω2 P0 P = Ω2 RT cos φ
~R représentant la résultante des forces autres que le poids et autres que les forces attractives dues
aux corps célestes, et Ω étant le vecteur rotation de la terre.
Les forces de Coriolis (−2 m ~Ω ∧~vP/ST ) sont souvent négligeables, Ω étant très petit et la
vitesse~vP/ST par rapport à la terre généralement limitée, sauf dans certains phénomènes spécifiques
(pendule de Foucault, déviation des projectiles, · · · ).
A titre d’exemple, si ~vP/ST est perpendiculaire à ~Ω et vaut 103 m/s (3 600 km/h), le rapport
entre la réaction d’inertie due à l’accélération de Coriolis et le poids vaut :
2 m ~Ω ∧~v /m g = 1, 5 %
(2.43)
En conclusion, pour les phénomènes observés à la surface de la terre, celle-ci peut être
considérée comme un repère galiléen, à condition de
• remplacer l’attraction de la terre sur un élément de matière par son poids,
• de ne pas tenir compte de l’attraction des autres astres,
• de négliger la réaction d’inertie liée à l’accélération de Coriolis.
2.1.4.3 Diff´
erence entre jour solaire et jour sid´
eral
Le jour solaire est la durée entre 2 passages consécutifs du Soleil dans le plan méridien d’un
observateur terrestre, la durée du jour solaire moyen est fixée à 24 h.
Si on représente par S ∗ , le solide imaginaire reliant le centre du soleil au centre de la terre
(Fig. 2.8), la vitesse de rotation angulaire correspondant au jour solaire (noté j) s’exprime par
2π
ωT /S∗ = (2.45)
1j
Le jour sidéral, repéré par rapport aux étoiles fixes ou au repère galiléen, correspond à la durée
entre deux passages consécutifs d’une étoile (par exemple : la polaire) dans le plan méridien du
même observateur. La vitesse de rotation angulaire correspondant au jour sidéral s’exprime donc
par rapport au repère galiléen s par :
2π
ωT /s = (2.46)
TS
TS étant la durée du jour sidéral.
Si on applique la composition des rotations, on a donc que :
ωS∗ /s est la vitesse de rotation correspondant à la période de rotation de la terre autour du soleil, à
savoir 365, 256 jours solaires.
D’où
2π 2π 2π 2π 1 2π 366, 256 2π
= + = (1 + )= ( ) = 365,256 (2.48)
TS 1 j 365, 256 j 1j 365, 256 1 j 365, 256 1 j 366,256
Le jour sidéral vaut donc le jour solaire (24 h = 86400 s) multiplié par le facteur
365.256/366.256, à savoir 86164 s = 23 h 56 min 4 s.
2.1.5 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale en
rotation. R´
esolution en appliquant le principe fondamental de la dynamique
- Equilibre des forces
Un moteur fait tourner la tige d dans le plan horizontal Oxy, autour de O, à une vitesse ω
constante imposée a priori. Le point M, de masse m, peut glisser sans perte sur la tige d (Fig. 2.9).
A l’instant t = 0, la tige d coı̈ncide avec l’axe Ox et le point M est à une distance r 0 du point
fixe O, au repos relatif sur la tige d (ṙ(0) = 0). On recherche la loi du mouvement OM = r(t) ainsi
que la puissance fournie par le moteur en appliquant le principe fondamental de la dynamique.
Si on prend comme système, la masse ponctuelle en M, celle-ci est soumise à l’action :
• du poids m~g,
• de la force de liaison ~F` exercée par la tige d sur la masse m.
F IG . 2.9 – Masse glissant sans perte sur une tige tournant à vitesse angulaire constante dans un
plan horizontal
Pv = ~F` ~vvM/s + (−~F` )~vvM d/s = ~F` (~vvM/s −~vvM d/s ) = 0 ∀ M.V.L. (2.50)
les composantes de la forces de liaison F` (F`r ; F`θ ; F`z ) sont telles que
ṙv
P = F` ~vvM/d = (F`r , F`θ , F`z ) 0 = F`r ṙv = 0 ∀ ṙv (2.53)
0
5 Ilest important de signaler que si l’´equilibre dynamique doit ˆetre exprim´e par rapport `a un rep`ere galil´een, le
syst`eme de projection peut ne pas ˆetre galil´een.
Si la liaison est sans perte, la composante radiale F`r de la force de liaison doit donc être nulle. La
force ~F` a donc pour composantes (0 , F`θ , F`z ) dans le repère (~ur , ~uθ , ~uz ).
La réaction d’inertie −m~aM/s peut être exprimée à partir de la composition des accélérations,
en prenant la tige d comme repère intermédiaire :
avec
• ~aM/d = r̈ ~ur , l’accélération relative,
• ~aMd/s = −m ω2 r ~ur , l’accélération d’entraı̂nement correspondant à l’accélération cen-
tripète dans un mouvement de rotation à vitesse angulaire constante,
• ~aC = 2~ωd/s ∧ ~vM/d = 2 ω ṙ ~uθ , l’accélération de Coriolis.
(−m r̈ + m ω2 r ; −2 m ω ṙ ; 0) (2.55)
La projection sur la base formée par le repère (~u r ,~uθ ,~uz ) aboutit aux équations différentielles :
r̈ − ω2 r = 0 (2.56)
F`θ − 2 m ω ṙ = 0 (2.57)
F`z − m g = 0 (2.58)
r = r0 cosh(ω t) (2.59)
F`θ = 2 m ω r0 sinh(ω t)
2
(2.60)
D’où :
ṙ
P = (0, F`θ , F`z ) ωr = F`θ ω r = 2 m ω3 r0 2 cosh(ω t) sinh(ω t) (2.63)
0
Cette puissance est 6= 0 : c’est celle fournie par le moteur imposant la liaison rhéonome.
Soit ~Faα , la résultante des forces directement appliquées et ~F`α , la résultante des forces de
liaison en action sur l’élément matériel M α , de masse mα , faisant partie d’un système mécanique
constitué de N éléments (Fig. 2.10).
Par rapport à un repère galiléen s, les équations du mouvement du système s’écrivent :
c’est-à-dire que tout se passe comme si, à chaque instant t, le système était en équilibre statique
sous l’action des forces directement appliquées, y compris les réactions d’inertie ~Faα + ~Fα∗ et des
forces de liaison ~F`α . Par abus de langage, on dira qu’à tout instant, les forces réelles et les réactions
d’inertie assurent l’équilibre dynamique du système.
Le principe de d’Alembert exprime que pour établir les équations d’un système mécanique en
mouvement, il suffit d’appliquer les méthodes de la statique en ajoutant les réactions d’inertie aux
forces réelles agissant sur le système.
Le principe de d’Alembert ne contient évidemment rien de plus que le principe fondamental
de la Mécanique duquel il est directement déduit. Il permet simplement d’interpréter ce dernier
comme une équation d’équilibre.
Du principe de d’Alembert, on peut immédiatement déduire les th éorèmes de la Dynamique
suivants :
1. Une condition nécessaire, mais pas suffisante en général, d’ équilibre dynamique d’un
système est que le torseur des forces extérieures agissant sur le système, y compris le torseur
des réactions d’inertie, soit équivalent à zéro, c’est-à-dire
Le principe des puissances virtuelles peut être appliqué pour obtenir les équations du mouve-
ment d’un système holonome à n degrés de liberté, que celui-ci soit scléronome ou rhéonome.
2.2.1.1 Rappels de m´
ecanique analytique
~ sans
Un mouvement virtuel est le passage de la configuration ~q à la configuration ~q + δq,
variation du temps. Ce mouvement sera dit licite, si les liaisons sont respectées. Un mouvement
virtuel licite (noté MV L) est un mouvement imaginé respectant les liaisons.
Si un accroissement arbitraire δqi de tous les paramètres qi du système entraı̂ne un mouvement
virtuel licite, le système est dit holonome. Si au contraire, l’accroissement n’est arbitraire que pour
un certain nombre de paramètres, le système est dit non holonome. En d’autres termes pour les
systèmes holonomes, le nombre de paramètres est le nombre minimum nécessaire pour décrire le
système.
Le système est dit scl´
eronome si aucun des paramètres de configuration du système ne dépend
explicitement du temps. Si au moins un des paramètres dépend explicitement du temps, le système
est alors dit rh´
eonome (notons que les paramètres de configuration dépendent toujours implicite-
ment du temps à cause de la dynamique du système).
Il est essentiel de remarquer que les mouvements virtuels sont hors du temps réel, c’est-à-
dire qu’ils sont imaginés a partir de la configuration du système à l’instant t considéré. Le temps
réel t est bloqué durant les mouvements virtuels. En d’autres termes, le problème est ramené à un
problème de statique dans la configuration occupée en t, les forces, les réactions d’inertie et les
liaisons étant celles existant à l’instant t.
Rappelons qu’une liaison rhéonome est une liaison qui dépend explicitement du temps. Dans
le mouvement virtuel licite, une liaison rhéonome est ainsi bloquée dans la configuration qu’elle
possède à l’instant t . Elle sera dite sans perte au sens vu en Statique, à savoir que la puissance
développée par les deux forces opposées de liaison est nulle pour tout mouvement virtuel licite.
Ainsi, un point astreint à glisser sans perte sur une surface mobile sera soumis à une force de liaison
normale à la surface : la puissance virtuelle de cette force sera nulle pour tout mouvement virtuel
licite du point, la surface étant bloquée dans la position qu’elle occupe à l’instant t considéré 6 .
Considérons un torseur de forces ~Fα agissant sur les éléments matériels A α de masse mα
(α = 1, · · · , N) d’un système mécanique (ces forces pouvant être des forces appliquées Faα , des
forces de liaison F`α ou les réactions d’inertie −mα~aα ).
La puissance virtuelle développée par ce torseur vaut :
N
PvF = ∑ ~Fα ·~vvα (2.68)
α=1
La vitesse~vvα , qui représente la vitesse virtuelle du point A α dans un mouvement virtuel licite,
peut être reliée à la vitesse des paramètres de configuration (q̇ v1 , . . . , q̇vn ) (ou vitesses généralisées)
par :
n
∂~fα
~vvα = ∑ q̇v j (2.69)
j=1 ∂q j
si~eα = ~fα (q1 , · · · , qn , t) détermine la position des éléments A α du système par rapport à un pôle 0,
en fonction des paramètres de configuration q 1 , . . . , qn et du temps t si le système est rhéonome 7 .
D’où :
N n
∂~fα n N
∂~fα
Pv = ∑ α ∑ ∂q j q̇ jv =
~
F · ∑ ( ∑ ~Fα · ∂q j
)q̇v j (2.70)
α=1 j=1 j=1 α=1
6 Si la liaison est rh´eonome, les vitesses r´eelles n’appartiennent pas `a l’ensemble des vitesses virtuelles. Il est donc
possible que la puissance r´eelle de la force de liaison ne soit pas nulle, alors que la liaison est sans perte et que la
puissance virtuelle d´evelopp´ee par les deux forces de liaison oppos´ees est toujours nulle. Dans ce cas, la liaison en elle-
mˆeme ne dissipe pas d’´energie lors de son fonctionnement, sous forme de chaleur par exemple, mais le dispositif qui la
fait varier avec le temps de mani`ere pr´ed´etermin´ee, produit ou consomme une certaine ´energie qui peut ˆetre introduite
dans le syst`eme m´ecanique par l’interm´ediaire des forces de liaison.
7 La vitesse virtuelle est la mˆeme, que le syst`eme soit rh´eonome ou scl´eronome, puisque le mouvement virtuel est
imagin´e `a temps t bloqu´e. La vitesse r´eelle pour un syst`eme rh´eonome serait diff´erente et vaudrait :
n ∂~fα ∂~fα
~vvα = ∑ ∂q j
q̇jv +
∂t
j=1
Chacun des coefficients des vitesses généralisées est appelé la composante généralisée Q j
correspondant à la coordonnée généralisée q j :
N
∂~fα
Qj = ∑ ~Fα · ∂q j (2.71)
α=1
n
Pv = ∑ Q j q̇v j (2.72)
j=1
Pv = 0 ∀ q̇v j (2.74)
Soit
Q(−m~a) j + Qa j + Q` j = 0 j = 1, · · · , n. (2.75)
Si les liaisons du système sont sans perte, la puissance développée par les forces de liaison
est nulle pour tout mouvement virtuel licite
Dans ce cas,
Q` j = 0 j=1..n (2.77)
Q(−m~a) j + Qa j = 0 (2.78)
2.2.2 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale en
rotation - R´
esolution par application du principe des puissances virtuelles
On reprend l’exemple précédent du moteur faisant tourner la tige d dans le plan horizontal
Oxy, autour de O, à la vitesse ω constante). La vitesse ω est imposée a priori. Le point M, de
masse m, peut glisser sans perte sur la tige d (Fig. 2.2.2).
A l’instant t = 0, la tige d coı̈ncide avec l’axe Ox et le point M est à une distance r 0 du point
fixe O, au repos relatif sur la tige d (ṙ(0) = 0). On recherche la loi du mouvement OM = r(t) en
appliquant la méthode des puissances virtuelles. Si le système choisi est la masse m en M, cette
F IG . 2.11 – Masse glissant sans perte sur une tige tournant à vitesse angulaire constante dans un
plan horizontal
Le mouvement virtuel licite est le mouvement obtenu à temps t bloqué. Dans la configuration
existant à l’instant t, on a :
~vvM/s = vv ~ur = ṙv ~ur (2.80)
vv vv vv
Pv = (0, 0, −mg) 0 + (0, F` θ , F` z ) 0 + (−m r̈ + m ω2 r , −2 m ω ṙ, 0) 0 = 0 ∀ MV L
0 0 0
(2.81)
Pv = (−m r̈ + m ω2 r) vv = 0 ∀ vv . (2.82)
ce qui implique
r̈ − ω2 r = 0 (2.83)
ce qui implique
r̈ − ω2 r = 0 (2.87)
F` θ = 2 m ω ṙ (2.88)
Les forces s’exerçant sur les éléments M d’un système mécanique peuvent dépendre de leurs
positions (forces exercées par un ressort, forces de gravitation, . . . ), des vitesses (résistance du
milieu ambiant, force exercée par un champ magnétique sur une charge électrique, forces gyro-
scopiques, . . . ), et du temps (force appliquée variant selon une loi imposée a priori). Mais, dans
aucun phénomène physique, il n’existe de force réelle dépendant des accélérations ou de dérivées
supérieures à 2 par rapport au temps (quoiqu’on puisse concevoir des servomécanismes qui pro-
duisent artificiellement de telles forces).
Le principe fondamental appliqué aux N éléments matériels constituant un système
mécanique soumis à l’action de forces ”naturelles”, conduira donc à un système de N équations
différentielles vectorielles de la forme :
mα ~aα = ~Rα (~e1 , . . . , ~eN ; ~v1 , . . . , ~vN ; t) (2.89)
Pour obtenir une solution déterminée de ce système, il faut connaı̂tre les conditions initiales,
c’est-à-dire les positions ~eα0 et les vitesses ~vα0 des points du système à l’instant t = t 0 , considéré
comme instant initial. Les ~eα0 et ~vα0 caractérisent l’état dynamique du système à l’instant t o .
Physiquement, les équations différentielles permettent de déterminer en t 0 + dt l’état dyna-
mique infiniment voisin de celui existant en t 0 et, de proche en proche, l’état dynamique à tout
instant. De cette manière, on peut considérer le mouvement du système comme une suite continue
d’états dynamiques.
Les idées précédentes sont conformes au déterminisme scientifique admis dans toute la Phy-
sique classique : ”La connaissance de toutes les conditions initiales, en t = t 0 , et des actions
régissant un phénomène pour t > t 0 , détermine complètement l’évolution de ce phénomène”.
2.4 Théor`
emes généraux de la Dynamique
Nous avons démontré à la section précédente (2.1) que des conditions nécessaires, mais non
suffisantes en général, d’équilibre dynamique d’un système mécanique sont :
~Re + ~R(−m~a) = 0 (2.90)
~ eO + M
M ~ (−m~a)O = 0 (2.91)
∀ le pôle O, et par rapport à un repère galiléen s (ou assimilé).
Ces relations permettent de décrire le mouvement ”global” du système.
Jointes aux équations de la Cinétique, elles donnent des relations équivalentes, mais mises
sous une forme qui permet de donner bien souvent une meilleure interprétation physique des
phénomènes, relations appelées théorèmes généraux de la Dynamique.
2.4.1 Th´
eor`
eme de la quantit´
e de mouvement et th´
eor`
eme du centre de masse
d ~P = ~Re dt (2.94)
Z t2
~P2 − ~Pl = ~Re (t) dt (2.95)
t1
R t2
~P12 = t1
~Re dt est appelée l’impulsion du système entre les instants t 1 à t2 .
Le théorème du centre de masse exprime que le centre de masse d’un syst ème se meut comme
si toute la masse y était concentrée, et toutes les forces y étaient transportées.
En effet, on sait que la résultante des réactions d’inertie est égale à l’opposé du produit de la
masse par l’accélération du centre de masse du système considéré.
~R(−m~a) = −M~aG (2.96)
D’où :
~Re = M ~aG (2.97)
Ce théorème du centre de masse (ou le théorème de la quantité de mouvement qui lui est
équivalent) permet de scinder les problèmes de Dynamique en deux parties : dans une première
étape, on détermine le mouvement du centre de masse, et ensuite le mouvement des diverses parties
du système “autour du centre de masse”.
• Si toutes les forces extérieures sont parallèles à une droite d, la composante de ~P normale
à cette droite reste constante :
si Rex = Rey = 0, Px = PxO = Cte et Py = PyO = Cte,
ou vGx = Cte = vGxO et vGy = Cte = vGyO .
2.4.2 Th´
eor`
eme du moment cin´
etique
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s = −
M −~vO/s ∧ m~vGS/s (2.98)
dt
Remarquons que le dernier terme de (2.98) est nul si :
donc en pratique, si l’une des conditions suivantes (conditions I) est respectée, à savoir :
si ~vO/s = ~0 (2.100)
ou si ~vGS/s = ~0 (2.101)
ou si ~vO/s //~vGS/s (2.102)
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
d~LOS/s
~ (−ma)OS/s = −
M (2.103)
dt
d~LOS/s
~ eO
=M (2.104)
dt
O étant un pôle fixe (ou un pôle tel qu’une des conditions I soit respectée) par rapport au repère
galiléen s (ou assimilé).
La forme intégrée du théorème du moment cinétique peut être obtenue en passant à la forme
différentielle et en l’intégrant :
d~LOS /s = M
~ e O dt (2.105)
Z t2
~LO2 −~LO1 = ~ eO (t) d
M (2.106)
t1
2.4.2.1 Exemple - Equation du mouvement d’un solide en rotation permanente autour d’un
axe fixe Oz
d~LO ~
= MeO (2.107)
dt
• Les deux théorèmes généraux peuvent s’énoncer sous la forme globale suivante : les
dérivées, par rapport au temps, des composantes du torseur des quantités de mouvement
(prises par rapport à un pôle O fixe (ou respectant les conditions I) /s galiléen) sont égales
aux composantes du torseur des forces extérieures.
• Pour faire varier le torseur des quantités de mouvement, il faut nécessairement exercer des
forces extérieures sur le système.
• Le moment cinétique en un point O, fixe ou respectant l’une des conditions I, varie entre
deux instants si l’intégrale du moment des forces ext érieures par rapport au pôle O est
différent de 0.
~Re = 0 et M
~ eO = 0 (2.111)
Sur une barque de masse M pouvant glisser sans perte sur l’eau, un passager de masse m se
déplace de l’avant vers l’arrière en parcourant une distance L par rapport à la barque (Fig. 2.4.4.1).
Montrer que la barque reculera d’une distance
m
∆X = − L (2.113)
M+m
Un disque horizontal, de masse M et de rayon R, peut tourner sans perte autour d’un axe
vertical Oz. Un chien de masse m se déplace en effectuant un trajet circonférentiel sur la périphérie
(Fig. 2.13). Si l’angle parcouru sur le disque est appelé α, et si l’angle de rotation du disque est β
par rapport à une direction fixe, montrer que
mR2
∆β = − ∆α (2.114)
MR2 /2 + mR2
2.5 Théor`
eme de l’énergie cinétique (ou théor`
eme des forces vives)
La dérivée par rapport au temps de l’énergie cinétique d’un système est égale à la puissance
totale développée par toutes les forces en action sur le système (l’énergie cinétique et la puissance
étant définies par rapport à un repère galiléen s).
Considérons un ensemble de masses ponctuelles en A α de masse mα (α = 1, · · · , N) soumise
à des forces ~Fα .
L’énergie cinétique T s’exprime par
N
1
T/s = ∑ 2 mα v2α /s (2.115)
α=1
D’où
dT
= ∑ ~Fα ·~vα = Ptot (2.118)
dt
Le théorème de l’énergie cinétique s’exprime donc par :
dT
= Ptot = Pi + Pe = Pa + P` (2.119)
dt
la puissance totale pouvant être considérée comme la somme des puissances développées par les
forces extérieures (Pe ) et intérieures (Pi ), ou bien comme la somme des puissances développées
par les forces appliquées (Pa ) et des forces de liaison (P` ).
La forme intégrée du théorème de l’énergie cinétique peut être obtenue en passant à la forme
différentielle et en l’intégrant entre deux instants t 1 et t2 :
dT = Ptot dt (2.120)
Z t2
T2 − T1 = Ptot dt (2.121)
t1
(δW signifiant que la forme différentielle δW - travail élémentaire - n’est pas a priori une
différentielle totale exacte), et sous forme intégrée :
= Ptot = Pi + Pe = Pa + P` (2.124)
soit
Pi + Pe + P(−m~a) = Pa + P` + P(−m~a) = 0 (2.125)
Cette dernière relation ne doit pas être confondue avec le principe des puissances virtuelles ;
elle en constitue un cas particulier si le système mécanique est scléronome, puisque alors le champ
de vitesses réelles fait partie de l’ensemble des champs de vitesses virtuelles licites, ce qui n’est
pas vrai si le système est rhéonome. Par ailleurs, on a déjà fait remarquer que pour un système
rhéonome, la puissance réelle développée par des forces de liaisons sans perte pouvait être non
nulle, alors que la puissance virtuelle de ces forces est toujours nulle.
Par rapport à un repère non galiléen, le théorème de l’énergie cinétique s’écrit :
dT
= Pi + Pe + P(−m~a)e (2.126)
dt
puisque la puissance des forces de Coriolis est toujours nulle (~v · (−2 m ~ω ∧~v) = 0).
Remarquons finalement que, lorsque le système est déformable (Pi 6= 0), le théorème de
l’énergie cinétique fournit une équation indépendante de celles établies à partir des théorèmes
généraux précédents.
Une liaison est dite sans perte si la puissance virtuelle développée par les forces de liaison est
nulle pour tout champ de vitesses virtuelles licites.
La puissance réelle développée par les forces de liaison n’est identiquement nulle que si les
liaisons sont sans perte et indépendantes du temps.
F IG . 2.14 – Contact ponctuel entre deux solides S 1 et S2 , eux-même en mouvement par rapport au
repère s
En effet, prenons par exemple le cas d’un contact ponctuel entre deux solides S 1 et S2 , eux-
même en mouvement par rapport au repère s. La paire de forces opposées de liaison au contact est
égale au produit de la force par la vitesse relative. En effet,
Pic = ~F`S1 /S2 ·~vMS2 /s + ~F`S2 /S1 ·~vMS1 /s = ~F`S1 /S2 · (~vMS2 /s −~vMS1 /s ) (2.127)
→−
= ~F`S1 /S2 ·~vMS2 /S1 = − f F `n |~vg | ≤ 0 (2.128)
Ainsi par exemple, si S2 roule sans glisser sur S1 en M, S1 étant lui-même en mouvement, S1
fournit à S2 la puissance ~F`S1 /S2 ·~vMS2 /s et S2 fournit à S1 la puissance opposée.
On dira que la liaison est sans perte mais dépendante du temps, si le système choisi étant l’un
des deux solides concernés, la liaison fournit une puissance par le biais du mouvement provenant
de l’autre solide.
En pratique, une liaison sans perte sera dite indépendante du temps,
• soit si les deux solides concernés par la liaison sans perte sont à l’intérieur du système
considéré,
• soit si lorsque seul un des deux solides concernés par la liaison sans perte est à l’intérieur
du système considéré, l’autre solide intervenant au niveau du contact sans perte étant fixe.
Dès lors, si toutes les liaisons sont sans perte et indépendantes du temps, la puissance des
forces de liaison sera nulle : P` = 0.
Si toutes les liaisons du système sont sans perte et indépendantes du temps, alors le théorème
de l’énergie cinétique se simplifie car P` = 0 :
dT
= Pa (2.130)
dt
et ne fait plus intervenir que les forces directement appliquées.
Exemple : équation du mouvement d’un solide S en rotation autour de l’axe fixe Oz et soumis
à l’action du torseur de forces (~R, M
~ eo ).
dT
= Pa + Pl = Pa = ~Re ·~vO + ~ω · M
~ eO = ωz MeOz (2.131)
dt
Or,
1
T= IOzz ωz 2 (2.132)
2
donc,
dωz
IOzz ωz = ωz MeOz (2.133)
dt
soit
dωz d2α
IOzz = IOzz 2 = MeOz (2.134)
dt dt
Un torseur de forces ~Fα s’exerçant sur les points Mα (~eα ) est dit dérivé d’une énergie poten-
tielle généralisée pouvant dépendre explicitement du temps si
V = V (x1 , y1 , z1 ; · · · ; xN , yN , zN ; t)
Les composantes des forces ~Fα peuvent être déduite de l’énergie potentielle par
~Fα = −−−→ ∂V ∂V ∂V
grad α V = −( ~ux + ~uy + ~uz ) (2.135)
∂xα ∂yα ∂zα
La vitesse élémentaire ~vα /s par rapport au repère galiléen s, dans le mouvement réel, s’ex-
prime par
d~eα dxα dyα dzα
~vα/s = = ~ux + ~uy + ~uz (2.136)
dt dt dt dt
Au cours du mouvement réel, la puissance développée devient
N N
∂V dxα ∂V dyα ∂V dzα
P= ∑ ~Fα ·~vα/s = − ∑ ∂xα dt
+
∂yα dt
+
∂zα dt
(2.137)
α=1 α=1
D’autre part, l’énergie potentielle étant une fonction explicite du temps, donc fonction de x α , yα ,
zα et du temps t, on obtient :
dV N
∂V dxα ∂V dyα ∂V dzα ∂V
=∑ + + + (2.138)
dt α=1 ∂xα dt ∂yα dt ∂zα dt ∂t
de sorte que
dV ∂V dV
P=− + dt 6= − (2.139)
dt ∂t dt
Il devient impossible d’interpréter l’énergie potentielle V comme une réserve d’énergie du
point de vue strictement mécanique. La variation dV /dt du potentiel par rapport au temps est
égale à la puissance mécanique - P fournie par le système plus la variation propre ∂V /∂t produite
par un certain phénomène physique qui comporte une certaine énergie capable de se transformer
en énergie potentielle mécanique.
2.5.2.3 Exemples
Il est également impossible de fixer le zéro d’une telle énergie potentielle d’un point de vue
strictement mécanique, car elle n’est définie en fait qu’à une fonction arbitraire de t près :
si V (x, y, z; t) satisfait aux relations précédentes, V ∗ = V (x, y, z; t) + f (t) y satisfait aussi,
quelle que soit f (t).
2. Ressort dont l’une des extr´ emit´es appartient au système consid´ er´
e et l’autre extr´
emit´ e
n’appartenant pas au système est soumise à un mouvement impos´ e.
Le point M appartenant à un système mécanique, est relié au point A par un ressort linéaire
(k, Lo), A et M pouvant glisser sur l’axe Ox (Fig. 2.15).
Si x(t) est le déplacement absolu de M, l’énergie potentielle du ressort vaut à chaque instant
1
V= k [x − xA (t) − L0 ]2 (2.141)
2
et la force que le ressort exerce sur le point M est
∂V
FR = − = −k (x − xA − L0 ) (2.142)
∂x
Le système mécanique reçoit en M, de la part du ressort, la puissance P
dx dx
P = FR = −k (x − xA − L0 ) (2.143)
dt dt
tandis que la variation du potentiel du ressort vaut
dV dx dxA dxA
= k (x − xA − L0 ) − k (x − xA − L0 ) = −P + FR (2.144)
dt dt dt dt
La puissance FR dxdtA que fournit la liaison rhéonome en A est d’une part fournie au système
en M (P) et est d’autre part accumulée sous forme d’énergie potentielle dans le ressort ( dV 9
dt ) .
P` = 0 (2.146)
• si toutes les forces directement appliquées dérivent d’une énergie potentielle généralisée
indépendante du temps, ce qui implique que la puissance des forces appliquées
9 Le concept de mouvement impos´e par exemple pour l’autre extr´emit´e doit ˆetre compris comme ´etant un mouvement
provenant de l’ext´erieur du syst`eme consid´er´e, quelle que soit son origine. En effet, par rapport au syst`eme consid´er´e,
`a savoir la masse d´ecrite par le param`etre de configuration x, l’´energie potentielle du syst`eme d´epend non seulement de
x, mais aussi de l’´evolution de xA (t), qui peut soit ˆetre impos´e explicitement, soit provenir de la dynamique du syst`eme.
soit
T +V = T0 +V0 = E = Cte. (2.150)
2.5.2.5 Exemples
1 ẋ2
T= m (i2 + r2 ) 2 (2.155)
2 r
V = −m g sin αx (2.156)
d
de dt (T +V ) = 0, on déduit la loi du mouvement uniformément accéléré de S :
g sin α
ẍ = 2 (2.157)
1 + ( ri 2 )
Le théorème de l’énergie cinétique ne permet évidemment pas de calculer la réaction de
liaison ~R` du plan incliné sur le solide. Connaissant la loi du mouvement, on peut alors
rechercher ~R` à l’aide du théorème du centre de masse :
m g sin α
m ẍ = 2 = R`x + m g sin α (2.158)
1 + ( ri 2 )
F IG . 2.16 – Solide de révolution roulant sans glisser sur un plan incliné fixe
Un motocycliste roule sans glisser vers la droite. Les roues ont une masse m, un rayon de
giration central i et un rayon r. Le cadre de la moto et le motocyliste sont assimilés à un solide
indéformable de masse M. Déterminer l’accélération ẍ de la moto.
Réponse :
C
ẍ = (2.162)
r (M + 2m(1 + i2 /R2 ))
dT + dU = δWe + δQ (2.163)
où
• U est l’énergie interne du système, fonction d’état du système,
• T est l’énergie cinétique du système, fonction d’état du système,
• W est l’énergie reçue sous forme mécanique,
dT et dU sont des différentielles totales exactes, tandis que δWe et δQ ne le sont pas a priori.
Ce principe exprime la balance entre la variation d’énergie accumulée par le système, soit sous
forme macroscopique (dT ), soit sous forme microscopique (dU) et l’énergie reçue par le système,
soit sous forme macroscopique (δWe ), soit sous forme microscopique (δQ).
L’énergie potentielle éventuelle est comprise dans dU (variation de l’énergie accumulée par
le système sous forme microscopique) si elle correspond à des forces intérieures (par exemple
l’énergie de déformation), ou dans dWe (variation de l’énergie accumulée par le système sous
forme macroscopique) si elle correspond à des forces extérieures (pesanteur par exemple).
Par comparaison avec le théorème de l’énergie cinétique, on déduit :
δWi = δQ − dU (2.164)
On dit qu’il y a cas plan en dynamique du solide quand les torseurs cinétiques d’un solide en
mouvement plan sont plans. On a vu que pour qu’il en soit ainsi, il faut que l’axe GZ du solide
perpendiculaire au plan du mouvement, soit principal central .
d 2 xG
M = Rax + R`x = Rex (2.165)
dt 2
d 2 yG
M = Ray + R`y = Rey (2.166)
dt 2
L’équilibre de rotation en G, centre de gravité, s’exprime par :
~ G+M
M ~ (−ma) = ~0 (2.167)
G
dω
~ G − IGzz ~uz = ~0
M (2.168)
dt
dω
~ G − MiGzz ~uz = ~0
2
M (2.169)
dt
d2θ
M iG 2 = MaGz + M`Gz (2.170)
dt 2
(θ étant l’angle dont tourne S/s).
En cas plan de la dynamique du solide, on dispose de trois équations du mouvement (deux de
translation (2.165 et 2.166), une de rotation (équation 2.170)).
Ces équations ne font intervenir que la sollicitation plane (R ax , Ray , MaGz ) et les forces de
liaisons planes.
Le théorème du centre de masse projeté sur Oz et le théorème du moment cinétique projeté
sur Gx et Gy donnent en outre les relations suivantes :
Ces équations sont identiques à celles obtenues en Statique. Le mouvement du solide n’inter-
vient pas. La sollicitation normale (R az , MaGx , MaGy ) est reprise directement par les réactions de
liaison qui imposent le mouvement plan.
Pour résoudre un problème plan de dynamique du solide, on peut donc d’abord considérer
que S n’est soumis qu’à l’action de la sollicitation normale et déterminer les forces de liaison cor-
respondantes et ensuite considérer qu’il n’est soumis qu’à la sollicitation et aux forces de liaison
planes, et déterminer ainsi son mouvement (comme si S était une figure plane).
Il y a cas strictement plan de la dynamique du solide lorsque le torseur des forces directement
appliquées est plan. Alors, seules les trois premières équations subsistent.
Le système des trois équations du mouvement ne peut évidemment contenir que trois fonc-
tions inconnues (inconnues du mouvement - x G (t), zG (t), θ(t) - ou inconnues de liaison - R `x (t),
R`y (t), M`Gz (t)).
Par exemple, si le mouvement plan de S est libre, les trois inconnues sont x G , yG et θ (R`x =
R`y = M`Gz = 0) ; si S est astreint à rouler sans glisser sur un axe, les inconnues à rechercher seront
par exemple x, R`x et R`y .
On peut également :
• démontrer l’invariance des théorèmes généraux par rapport à tout repère galiléen. Les
théorèmes généraux dérivent directement du principe fondamental ; ils sont donc vrais par
rapport à tout repère galiléen, alors que les quantités cinétiques varient quand on change de
repère. On peut vérifier explicitement
− l’invariance des théorèmes généraux par rapport à tout repère galiléen ;
− que le théorème du moment cinétique, avec G pour pôle, et celui de l’énergie cinétique
se maintiennent en repère de Koënig, quoique ce repère ne soit galiléen en général ;
• généraliser le théorème du moment cinétique autour d’un point quelconque et démontrer
que si on considère le repère S 0 lié au point A en mouvement par rapport au repère galiléen
s, S0 étant en translation permanente par rapport à s (~ωS0 /s ≡ 0)
d~LrA ~ −→
= MeA − M AG ∧~aA (2.174)
dt
S
y
R
C r
x
s O
A F
_
F IG . 2.19 – Poulie
La poulie de la figure 2.19 de rayon R roule sans glisser sur le sol horizontal s grâce à deux
ergots de rayon r. Le rayon de giration de l’ensemble poulie-ergots autour de l’axe CZ vaut i c
et la masse de l’ensemble vaut m. Une force ~F = F~ux est appliquée en A. Déterminer l’équation
différentielle du mouvement de la poulie, repérée par l’abscisse x de son centre de gravité.
Solution
Fr(R − r)
ẍ = −
m(i2c + r2 )
Une tige AB homogène de masse m et de longueur L est articulée sans perte au centre B d’un
disque homogène de masse M et de rayon R.
Le système est situé dans le plan vertical et peut se déplacer sur un rail rectiligne horizontal
(cas plan) ; le coefficient de frottement entre disque et rail et entre tige et rail vaut f ; on supposera
que f est suffisamment grand pour que le disque puisse rouler sans glisser. A l’instant initial, on
lance le système de telle façon que le point B soit animé d’une vitesse ~v 0 parallèlement au rail
(vers la droite).
On demande de déterminer l’équation différentielle du mouvement ainsi que la loi du mouve-
ment correspondant du point B en fonction des caractéristiques du système.
B
y
A M
x
F IG . 2.20 – Système roue + tige glissant avec frottement
Solution
f mg l cos α f mg l cos α t2
ẍ = − x(t) = v0 t −
(3M + m)R f + (3M + 2m)l cos α (3M + m)R f + (3M + 2m)l cos α 2
Le carrousel de la figure 2.21 est composé de 3 barres parfaitement articulées. Les barres AB
et CD sont identiques de longueur l et de masse m. Elles sont assimiliées à des poutres parfaites.
Les passagers se logent sur le solide BD. Ils se répartissent de façon aléatoire. Le solide BD et les
passagers ont une masse M et une inertie principale IG connues (G : centre de gravité de BD +
passagers). Le carrousel est entraı̂né par un moteur agissant en A et développant un couple moteur
~
connu C.
On demande l’équation différentielle du mouvement du carrousel.
Solution
2
C = (M + m)l 2 θ̈ + (M + m)gl sin θ
3
A _ C
C
E F
G D
B
F IG . 2.21 – Engin de foire à structure cinématique d’un mécanisme à 4 barres
Pour ralentir un avion S lors de son appontage, celui-ci est muni d’une crosse qui accroche
un câble en C. Ce câble roule sans perte sur les poulies S 1 et S2 et est fixé au solide s en P. La
poulie S2 est montée sur un équipage mobile de masse m 2 qui glisse sans perte. Il est relié au
travers d’une suspension de raideur k, de longueur naturelle l 0 et d’un amortisseur c, au piston
d’un vérin pneumatique percé d’ouı̈es qui dissipent l’énergie cinétique du piston par laminage.
Cette dissipation est modélisée par la force c 3 ẏ3 où ẏ3 est la vitesse absolue du piston.
L’avion de masse M a une vitesse initiale V~u y . Il accroche le milieu du câble et on considérera
pour simplifier qu’il se déplace sans perte selon OY . Les poulies S 1 et S2 sont de rayon r et leur
inertie est négligeable. Les câbles sont élastiques de raideur k c .
On demande d’établir les équations du mouvement du système.
Solution
q
kc y1
ÿ1 = −2 H 2 + y21 − H − 2y2 ) q
( (2.175)
M H 2 + y21
q
kc k c
ÿ2 = −2 ( H 2 + y21 − H − 2y2 ) − (y2 − y3 − l0 ) − (ẏ2 − ẏ3 ) (2.176)
m2 m2 m2
k c c3
ÿ3 = (y2 − y3 − l0 ) + (ẏ2 − ẏ3 ) − ẏ3 (2.177)
m3 m3 m3
y1 0 = 0 ẏ1 0 = V (2.178)
y2 0 = 0 ẏ2 0 =0 (2.179)
y3 0 = 0 ẏ3 0 =0 (2.180)
J’entends et j’oublie.
Je vois et je me souviens.
Je fais et je comprends.
P ROVERBE CHINOIS
3.1.1.1 Mouvement horizontal d’une masse glissant sans perte soumise à des forces
e´lastiques et d’amortissement
Considérons une masse ponctuelle m en P, pouvant glisser sans perte sur une glissière hori-
zontale OX, soumise à l’action (Fig. 3.1) :
• d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur naturelle L 0 , générant une force propor-
tionnelle à l’allongement :
~FR = −k(X − L0 )~uX (3.1)
• d’un amortisseur linéaire (ou dashpot) générant une force proportionnelle à la vitesse, de
constante d’amortissement c :
~FA = −cẊ~uX (3.2)
L’équation d’équilibre dynamique s’écrit :
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse m :
88
Chapitre I- 3 Vibrations des Systèmes Mécaniques - 89-
(la liaison en P étant sans perte, il n’y a pas de composantes selon OX de la force de liaison F`
exercée par la glissière sur la masse).
Si on pose x(t) = X(t) − L0 , la distance x(t) est l’écart entre la position du point P par rapport
à sa position d’équilibre Xeq = L0 et représente la réponse dynamique du système autour de sa
position de repos.
On a donc
ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ (3.6)
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.7)
Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre, à coefficients constants, qui exprime
l’équilibre dynamique entre les forces variables qui s’exercent sur M :
• la force d’inertie −m ẍ
• la force dissipative −c ẋ
• la force élastique −k x
3.1.1.2 Mouvement vertical d’une masse ponctuelle soumise à des forces e´lastiques et
d’amortissement
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse m :
−m g − k (X − L0 ) − c Ẋ − m Ẍ = 0 (3.11)
m Ẍ + c Ẋ + k (X − L0 ) + mg = 0 (3.12)
Posons Xeq = X −(Lo +mg/k), qui représente la position d’équilibre finale du système lorsque
Ẍ = 0 et Ẋ = 0
La longueur ∆ = mg/k représente la déflexion statique, à savoir la longueur de compression
du ressort sous l’effet du poids.
Comme précédemment, si on pose x(t) = X(t) − Xeq , la distance x(t) est l’écart entre la posi-
tion du point P autour de sa position d’équilibre Xeq et représente la réponse dynamique du système
autour de sa position de repos.
Comme ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ, en substituant dans l’équation 3.13, on obtient la même équation que
précédemment quant au mouvement libre x(t) du point P autour de sa position de repos X eq :
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.14)
En pratique, la position d’équilibre des deux systèmes (horizontal et vertical) est différente
(ressort à sa longueur naturelle dans le premier cas, ressort à sa longueur naturelle moins la
déflexion statique dans le second cas), mais la façon dont le système vibre autour de cette confi-
guration d’équilibre est identique.
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.15)
peut s’écrire
K(D) x = 0 (3.16)
en posant
K(D) = m D2 + c D + k (3.17)
K(D) étant l’opérateur différentiel à coefficients constants, D étant l’opérateur de dérivation d/dt.
Si bs , de multiplicité ks (s = 1, · · · , p), sont les p racines de l’équation caractéristique K(D) =
0, la solution générale de l’équation homogène est :
p
x(t, · · · ) = ∑ eb t pk
s
s−1 (t) (3.18)
s=1
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Dans le cas d’une équation différentielle du second ordre, la solution dépendra de deux
constantes A et B que l’on retrouve dans le(s) polynôme(s) p ks−1 (t). On aura en effet :
• soit deux racines distinctes b1 et b2 (de multiplicité 1), qui conduisent à :
3.1.3 Lois du mouvement libre d’un syst` eaire vibrant amorti a`1 degr´
eme lin´ e de
libert´
e
Après avoir été soumis à une excitation f (t) jusqu’à l’instant t = 0, cette excitation cessant à
partir de cet instant ( f (t) = 0 pour t > 0 ), le système ne sera plus au repos, en général, à l’instant
0. A partir de cet instant, sa réponse x(t) vérifie l’équation homogène K(D) x = 0 et constitue la
solution particulière définie par l’état dynamique suivant : t 0 = 0, x0 = x(0) et ẋ0 = ẋ(0). Cette
réponse x(t), pour t > 0, est la réponse en mouvement libre (naturelle ou non forcée) du système.
Dans ce cas, l’équation différentielle décrivant le mouvement est une équation différentielle
d’ordre 2, non amortie et homogène :
m ẍ + k x = 0 (3.22)
satisfaisant aux conditions initiales x(0) = x 0 et ẋ(0) = ẋ0 .
ẍ + ω20 x = 0 (3.25)
L’équation caractéristique
D2 + ω20 = 0 (3.26)
admet les racines imaginaires + jω0 et − jω0 .
La multiplicité de ces racines étant égale à 1, la solution s’ecrit :
Comme la réponse x(t) est réelle, il faut nécessairement que B soit le conjugué de A. Si
Et :
C et ψ étant deux constantes qui peuvent être déterminées à partir des conditions initiales en t = 0.
L’expression de ces conditions initiales aboutit à :
s
ẋ20 x˙0
x0 = C cos ψ ẋ0 = −Cω0 sin ψ → C = x20 + ψ = arctan (− ) (3.33)
ω20 ω0
On peut donc interpréter la pulsation propre d’un système non amorti comme sa pulsation
naturelle d’oscillation, qui dépend de ses propriétés d’inertie (par la masse m) et de ses propriétés
d’élasticité (par sa raideur k) par : r
k
ω0 = (3.34)
m
Trois cas sont possibles pour la détermination de ses racines, selon que ξ < 1 (amortissement
faible), ξ = 1 (amortissement critique) ou ξ > 1 (amortissement fort).
L’amortissement est dit critique et le mouvement libre correspondant est dit apériodique cri-
tique. Les deux racines sont égales à −ω 0 , leur multiplicité est donc double et la solution générale
est
x(t) = e−ω0 t (A + Bt) (3.39)
Les constantes arbitraires A et B doivent être telles que les conditions initiales soient res-
pectées, à savoir x0 = A et ẋ0 = B − ω0 A :
La vitesse devient
v(t) = ẋ(t) = (ẋ0 − ω0 (ẋ0 + ω0 x0 )t) e−ω0t (3.41)
L’amortissement est dit fort et le mouvement libre correspondant est dit apériodique. Les
racines de l’équation caractéristique sont réelles et négatives :
en posant p
ωa = ω 0 ξ2 − 1 (3.43)
annulation de la vitesse
1.5
+15 = Vo To / Xo
Déplacement : X / Xo
0.5
−2
0
−20
−0.5
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps : t / To
F IG . 3.5 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement critique, pour
différentes vitesses initiales
Les conditions initiales imposent x(0) = x 0 = A et ẋ(0) = ẋ0 = ωa B − ξω0 A, de telle sorte
que
x˙0 + ξω0 x0
x(t) = e−ξω0 t (x0 cosh(ωa t) + sinh(ωa t)) (3.45)
ωa
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξẋ0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cosh(ωa t) + p sinh(ωa t)) (3.46)
ξ2 − 1
Comme dans le cas apériodique critique, on démontre que la vitesse s’annule une fois au plus.
Le mouvement a la même allure, mais est plus lent (Fig.3.6).
si p
ωa = ω 0 1 − ξ2 (3.48)
ξ = 0,1
2
ξ=5 ξ = 0,2
ξ=3
Déplacement : X / Xo
1
ξ=2
ξ = 0,3
ξ = 1 ξ = 1,5
−1 ξ = 0,7
ξ = 0,5
ξ = 0,3
−2
ξ = 0,2
ξ = 0,1
−3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps : t / To
F IG . 3.6 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement faible, critique et
fort
x˙0 + ξω0 x0
x(t) = e−ξω0 t (x0 cos(ωa t) + sin(ωa t)) (3.49)
ωa
ou
x(t) = C e−ξω0 t cos(ωa t + ψ) (3.50)
avec s 2
ẋ0 + ξω0 x0
C= x2o + (3.51)
ωa
et
ẋ0 + ξω0 x0
tan(ψ) = − (3.52)
ωa x0
(cos ψ ayant le signe de x0 )
p
1 La
pseudo-p´eriode Ta du mouvement faiblement amorti est plus grande que T0 : Ta = T0 / 1 − ξ2 . En pratique, la
diff´erence entre Ta et T0 est insensible si ξ est suffisamment petit.
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξx˙0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cos(ωa t) + p sin(ωa t)) (3.53)
ξ2 − 1
3.1.3.3 Analyse d´
etaill´
ee de l’´
evolution correspondant à une loi du mouvement pseudo-
p´
eriodique
Lorsque le degré d’amortissement ξ < 1, la loi du mouvement est une sinusoı̈de dont l’ampli-
tude varie selon une exponentielle décroissante (les ”enveloppes” sont ±C e −ξω0 t )(Fig. 3.7).
1.5
B2
0.5
C2
Déplacement X
A1 A3
0
A2
−0.5
B1
point de tangence
C1
−1
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1.5
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps t
le rapport de telles élongations est constant (= −q) au cours du mouvement. En particulier, si l’on
désigne par ai les élongations maximales successives, prises avec leur signe par a i , c’est-à-dire les
ordonnées des points Bi , on obtient :
ai + √ πξ
= −q = −e 1−ξ2 q>1 (3.55)
ai+1
puisque les points Bi sont distants de Ta /2.
On pose :
πξ
Λ = ln q = p (3.56)
1 − ξ2
Λ est le d´
ecr´
ement logarithmique du mouvement considéré.
On peut en déduire le degré d’amortissement ξ par la formule inverse :
Λ/π
ξ= q (3.57)
1 + (Λ/π)2
3.1.4 D´
etermination exp´
erimentale du degr´
e d’amortissement
Deux méthodes peuvent être utilisées dans ce cas et sont basées sur la mesure des maxima
successifs qui conduisent à la connaissance du décrément logarithmique.
3.1.4.2 Deuxième m´
ethode : en d´
eterminant directement le d´
ecr´
ement logarithmique
|Xi |
=q (3.64)
|Xi+1 |
Considérons cette relation pour la première oscillation et prenons en le logarithme népérien
|X0 |
= q → ln |X0 | − ln|X1 | = ln q = Λ → ln |X1 | = ln |X0 | − Λ (3.65)
|X1 |
Pour la deuxième oscillation, on a
|X1 |
= q → ln |X1 | − ln |X2 | = ln q = Λ → ln |X0 | = ln |X2 | − 2Λ (3.66)
|X2 |
Dès lors, si on porte en graphique ln |Xi | en fonction de l’ordre i, les points s’alignent selon
une droite dont la pente vaut −Λ (Fig. 3.10). A partir de ce décrément logarithmique Λ, le degré
d’amortissement réduit ξ peut être déduit comme précédemment.
Seule, la première des deux méthodes est applicable si le système n’oscille pas autour du zéro.
Dans ce cas, si η est la valeur d’équilibre autour de laquelle oscille le système, si X i sont les oscilla-
tions maximales successives, celles-ci peuvent être explicitées par rapport à la position d’équilibre
en introduisant Xir , oscillations maximales successives ramenées à la position d’équilibre η (Fig.
3.11).
Xir = Xi − η (3.68)
On a donc :
Xir
= −q (3.69)
Xi+1r
Et :
Xi − η
= −q (3.70)
Xi+1 − η
Xi = −qXi+1 + η(1 + q) (3.71)
On pourrait porter en graphique Xi en fonction de Xi+1 , les points s’alignant dans ce cas sur
une droite dont la pente vaut −q et l’ordonnée à l’origine η(1 + q).
On peut également séparer les oscillations paires (i = 0, 2, 4...) et impaires (i = 1, 3, 5...) en
convenant de considérer la valeur de départ X0 paire et positive (Fig. 3.12).
Supposons que l’on soit parti d’une valeur X0 (que l’on considère conventionnellement
positive), on a
X2n = q(−X2n+1 ) + η(1 + q) (3.73)
Si pour les oscillations paires, on porte Xi en fonction de −Xi+1 , les points s’alignent sur
une droite de pente égale à q et d’ordonnée à l’origine égale à η(1 + q).
On peut donc tracer deux droites dont la pente égale à q, et qui permet donc de déterminer
le décrément logarithmique (Λ = ln q) et le degré d’amortissement réduit comme précédemment
(ξ = Λ/π si ξ est faible).
On peut en outre
√ montrer que l’intersection des droites avec la bissectrice des 2-ème et 4-ème
quadrants vaut η 2.
En effet, les deux droites ont pour équations y = qx + η (1+q) et y = qx − η(1 + q). L’in-
tersection de la première√droite avec la droite y = −x donne le point de coordonnées (−η, +η),
distant de l’origine de η 2. L’intersection de la seconde √ droite avec la droite y = −x, donne le
point de coordonnées(+η, −η), distant de l’origine de η 2. Les intersections des deux √ droites
par n’importe quelle droite parallèle à la bissectrice y = −x sont donc distantes de 2η 2.
Supposons que M glisse avec frottement sur Ox (Fig. 3.13). En plus de la force de frottement
visqueux (−c v), il s’exercera sur M la force de frottement sec θ f Fln , si f est le coefficient de
frottement et Fln la force normale de liaison entre Ox et M ; −1 ≤ θ ≤ +1 : θ = ±1 s’il y a
mouvement (+1 si v < 0 et −1 si v > 0) et −1 < θ < +1 s’il n’y a pas mouvement.
La relation entre la force de frottement F f rott et la vitesse v n’est pas une fonction (Fig. 3.14) :
pour v = 0, Ff rott peut prendre toutes les valeurs comprises entre − f Fln et + f Fln .
Mathématiquement, il est donc impossible de réduire le problème à une unique équation
différentielle ; la loi du mouvement doit être soigneusement discutée.
Soit x = 0 le point de repos du système lorsque la force de frottement n’agit pas (en supposant
f = 0) et supposons que M soit abandonné à lui-même, sans vitesse initiale, d’une abscisse x 0 > 0.
Étudions l’évolution du système.
2. Supposons alors que x0 > ε. La force de rappel du ressort est supérieure à la force de frotte-
ment maximum ; il y aura mouvement de M vers l’arrière, selon la loi
m ẍ + c ẋ + k x = + f F`n (3.76)
En posant X = x − ε = x − f F`n
k , on obtient
m Ẍ + c Ẋ + k X = 0 (3.77)
X(t) suit une loi du mouvement vibratoire amorti (en supposant ξ < 1) répondant aux C.I
X(0) = x0 − ε et Ẋ(0) = 0.
8
Xo
4
Déplacement X
2
+ε
−2
−ε
−4
Dans le plan (x,t), on obtient une courbe de mouvement pseudo-périodique, dont l’axe O 0t 0
est décalé de +ε par rapport à l’axe Ot (cf Fig. 3.15)
Cette loi de mouvement reste valable aussi longtemps que v reste inférieur à 0. Dès que la
vitesse s’annule, l’équation du mouvement change. A l’instant où v = 0, M est en x 1 et
X0 |x0 − ε| x0 − ε
= = =q (3.78)
−X1 |x1 − ε| −x1 + ε
3. Si |x1 | < ε, la force de rappel du ressort est insuffisante pour remettre M en mouvement. M
restera immobile dans la position atteinte.
4. |x1 | > ε, M repart en sens contraire, avec une vitesse supérieure à 0 et son mouvement répond
à l’équation
m ẍ + c ẋ + k x = + f F`n (3.79)
En posant Y = x + ε = x + f Fln
k , cette équation devient
m Ÿ + c Ẏ + kY = 0 (3.80)
a2n − ε −a2n+1 − ε √ πξ
= = q = eΛ = e 1−ξ2 (3.82)
−a2n+1 + ε a2n+2 + ε
Expression de l’´
energie potentielle et de l’´
energie cin´
etique
L’´
energie potentielle comprend deux termes : l’un dû à la force constante mg et l’autre cor-
respondant à l’énergie élastique accumulée dans le ressort.
On a :
1
V = +mgX + k(X − L0 )2 (3.83)
2
Soit Xeq , la position du point de repos (imposée par la force constante F = mg et le ressort).
∂V
A l’équilibre statique, −mg − k(Xeq − L0 ) = 0 (d’ailleurs = 0 à l’équilibre) :
∂r x=0
mg
Xeq = L0 − (3.84)
k
Si x = X − Xeq est le mouvement du point P autour du point de repos, on a donc
X = x + Xeq (3.85)
D’où
1
V = +mg(x + Xeq ) + k(x + Xeq − L0 )2 (3.86)
2
1 1
= +mgx + mgXeq + kx2 + k(Xeq − L0 )2 + kx(Xeq − L0 ) (3.87)
2 2
1 1 mg
= +mgx + mgXeq + kx2 + k(Xeq − L0 )2 − kx (3.88)
2 2 k
1 2
= kx + termes constants (3.89)
2
Donc,
1
V = kx2 (3.90)
2
à une constante près : l’énergie potentielle est une forme quadratique définie positive en le pa-
ramètre x, décrivant l’écart de position autour du point de repos.
L’´ etique T = 21 m ẋ2 est une forme quadratique définie positive en la vitesse ẋ.
energie cin´
1 1
E = T +V = k x2 + m ẋ2 (3.91)
2 2
On définit la fonction de dissipation par
1
F = cẋ2 (3.92)
2
L’énergie mécanique totale E du système diminue constamment : elle est dissipée dans
l’amortisseur.
D’une élongation maximale à l’autre, E diminue en progression géométrique de raison q 2 ,
car en ces instants, elle est toute entière sous forme d’énergie potentielle. En effet, à l’instant
correspondant à une élongation maximale, la vitesse est nulle. Ainsi par exemple, pour l’élongation
d’ordre i, l’énergie totale Ei s’exprime par
1
Ei = kx2i (3.96)
2
De même, pour l’élongation d’ordre i + 1, l’énergie totale E i+1 s’exprime par
1
Ei+1 = kx2i+1 (3.97)
2
Le rapport entre les énergies correspondant à 2 extrema successifs devient
Ei x2
= 2i (3.98)
Ei+1 xi+1
E = T +V = Cte (3.101)
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.102)
On a :
1 1
V = k x2 = kC2 cos2 (ω0 t + ψ) (3.103)
2 2
1 1
T = m x2 = mC2 ω20 sin2 (ω0 t + ψ) (3.104)
2 2
1
Tmax = Vmax = E = mC2 ω20 (3.105)
2
Dans un mode propre, l’énergie cinétique maximum est égale à l’énergie potentielle maxi-
mum ; elle est proportionnelle au carré de l’amplitude et au carré de la pulsation propre 3 .
Considérons une masse ponctuelle m en P, pouvant glisser sans perte sur une glissière hori-
zontale OX, soumise à l’action d’une force f (t)~u X , d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur
naturelle L0 et d’un amortisseur linéaire, de constante d’amortissement c (Fig. 3.17).
La liaison étant sans perte, il n’y a pas de composante selon OX de la force de liaison exercée
par la glissière sur la masse.
Si on pose x(t) = X(t) − L0 , la longueur x(t) est l’écart entre la position du point P autour
de sa position de repos (ou d’équilibre) Xeq = L0 et représente la réponse du système autour de
celui-ci4 .
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse :
3 Cesconsid´erations ´energ´etiques resteront valables pour les syst`emes vibrants `a n degr´es de libert´e.
4 On peut ne pas tenir compte des forces constantes telles que la gravit´e qui influence la configuration d’´equilibre,
mais pas le comportement dynamique.
m ẍ + c ẋ + k x = f (t) (3.108)
Si la fonction R(x) peut être développée en série autour de x = 0 (Fig. 3.18), on obtient :
2 2
dR d R x
m ẍ + c ẋ + x+ 2
+ · · · = f (t) (3.110)
dx 0 dx 0 2
force statique r
R0 M0
x
x0
F IG . 3.18 – Linéarisation
En supposant que les déplacements x restent suffisamment petits, on peut confondre la fonc-
tion R(x) avec sa tangente au point de repos et linéariser ainsi l’équation différentielle du mouve-
ment :
m ẍ + c ẋ + k x = F(t) (3.111)
dR
avec k = dx 0 .
La linéarisation fournit une bonne approximation du mouvement réel tant que les
déplacements gardent des valeurs suffisamment faibles, sinon il faut absolument considérer
l’équation différentielle non linéaire, beaucoup plus difficile à intégrer que l’équation linéarisée.
Les systèmes non linéaires peuvent être l’objet des phénomènes caractéristiques que la seule étude
des systèmes linéaires ne permet pas de soupçonner (résonances subharmoniques, oscillations de
relaxation, instabilités à la résonance,... ).
La linéarisation n’est pas toujours possible, en particulier si le système présente des jeux ou
du frottement sec. Si le jeu (ou le contact unilatéral) se produit entre le solide étudié et un élément
élastique, la force de rappel que l’un exerce sur l’autre présente des discontinuités inconciliables
avec une linéarisation ; si le jeu se produit entre le solide et un autre élément supposé rigide, des
phénomènes de chocs seront alors à prendre en considération. La force de frottement sec n’est
pas décrite par une fonction, puisque, en l’absence de glissement relatif des surfaces en contact,
elle peut prendre n’importe quelle valeur entre deux limites ; la linéarisation est évidemment im-
possible. L’étude des systèmes présentent des jeux ou du frottement sec s’avère généralement fort
complexe.
3.2.3.1 Int´
egrale g´
en´
erale - Int´
egrale particulière
3.2.3.2 Propri´
et´
es
Lin´
earit´
e
Si xi (t) est solution générale de K(D) x i = fi (t), alors x = ∑i λi xi est solution générale de
l’équation K(D) x = f , avec f = ∑i λi fi , les λi étant des constantes arbitraires.
Par conséquent, si les causes s’additionnent, les effets s’additionnent. Cette propriété reste
vraie si les coefficients m, c et k sont des fonctions du temps, c’est-à-dire si le système évolue dans
le temps.
Permanence
Si x(t) est solution générale de K(D) x = f (t), alors, ∀τ, x(t − τ) est solution générale de
K(D) x(t − τ) = f (t − τ).
Le système reste identique à lui-même, quel que soit l’instant où on le considère. Cette pro-
priété ne se maintient que si les coefficients sont constants.
3.2.3.3 Solution g´
en´
erale de l’´
equation non homogène
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Pour obtenir la solution de l’équation non homogène satisfaisant aux conditions initiales
x(0) = x0 et ẋ(0) = ẋ0 , il suffit de choisir les constantes arbitraires de la solution générale de
sorte que
x0 = xt (0,C1 ,C2 ) + xr (0) (3.117)
et
ẋ0 = ẋt (0,C1 ,C2 ) + ẋr (0) (3.118)
En pratique, on considère que l’excitation ou l’entrée f (t) ne commence qu’à partir d’un
certain temps, que l’on choisit pour instant t = 0. On admet généralement que, jusque cet instant,
le système était au repos. En principe, la réponse x(t) est la solution particulière qui correspond à
l’état dynamique initial x0 = 0 et ẋ0 = 0 (x(t) ≡ 0 pour t < 0).
Pour noter clairement des fonctions identiquement nulles pour t < 0, il est commode d’utiliser
la fonction échelon (u(t) = 0 si t < 0 et u(t) = 1 si t ≥ 0. Ainsi la fonction sin(ωt) u(t) est la
fonction sinusoı̈dale sin(ωt) sur [0, ∞], mais est identiquement nulle sur [−∞, 0].
Des entrées fort importantes seront les fonctions sinusoı̈dales F cos(ωt + Φ F ) u(t), échelon
Fu u(t), et l’impulsionnelle P δ(t). Les réponses respectives sont appelées réponses harmonique,
indicielle, ou impulsionnelle.
Sur le plan de leurs applications, trois types de problèmes peuvent en pratique être distingués
en mécanique vibratoire quant à la réponse harmonique d’un système linéaire à un degré de liberté,
selon que
• le système est sollicité par une force d’excitation harmonique f (t) = F cos ωt + Φ F (Cas
général),
• l’excitation provient d’un rotor déséquilibré solidaire du système, ce qui conduit à une
excitation par balourd dont l’amplitude est proportionnelle au carr e´de la pulsation
(Exemple : vibrations transmises par une machine tournante, ...),
• l’excitation est causée par un mouvement impos´ e à la base du système (Exemple : iso-
lation des passagers d’un véhicule par rapport au sol, isolation d’un dispositif fragile par
rapport aux vibrations provenant du sol, ...).
Considérons un système mécanique à un degré de liberté constitué par une masse m pouvant
osciller horizontalement sans perte, et soumise à l’action d’un ressort de raideur k et de longueur
naturelle L0 , d’un amortisseur de constante c et d’un force sinusoı̈dale f (t) = F cos(ωt + Φ F )
agissant brusquement en t = 0 sur le système schématisé à la figure 3.19 (système initialement au
repos). Les conditions initiales sont x 0 = ẋ0 = 0.
F IG . 3.19 – Système soumis à une excitation harmonique f (t) = F cos ωt + Φ - Cas général.
Excitation f(t)
2
1
Réponse x(t)
Déplacement X
−1
Transitoire)
−2 Φ/ω
Régime
−3
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps t
Et :
mẍ + c ẋ + k x = F cos(ωt + ΦF ) (t ≥ 0) (3.120)
soit, après division par m, et introduction de la pulsation propre ω 0 et du degré d’amortissement
ξ:
F
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = cos(ωt + ΦF ) (3.121)
m
La réponse globale x(t) est égale à la somme de la réponse en transitoire x t (t), solution
de l’équation différentielle homogène, et de la solution de régime x r (t), solution particulière de
l’équation différentielle (Fig. 3.20).
En supposant ξ < 1, la solution générale xt (t,C, ψ) de l’équation homogène est :
1
Réponse transitoire − solution de l’homogène
0
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse en régime : solution particulière
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse globale
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
En utilisant la loi du mouvement libre pour ξ < 1 (par exemple), on obtient finalement :
x(t) = xt (t) + xr (t)
ω ξ
= −Xe−ξω0t [cos(ΦX ) cos(ωa t) + ( sin(ΦX ) + p cos(ΦX )) sin(ωa t)](3.129)
ωa 1 − ξ2
+X cos(ωt + ΦX ) (t ≥ 0). (3.130)
Le premier terme xt (t), correspondant au mouvement libre du système, disparaı̂t avec le temps
(que ξ soit < 1, = 1 ou > 1, sauf si ξ = 0 qui n’est en fait qu’un cas spécial théorique) : c’est le
F f (t)
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = cos(ωt + ΦF ) = (3.131)
m m
La solution de régime cherchée x(t) (solution particulière de l’équation non homogène), est
une fonction sinusoı̈dale, de même pulsation ω que l’entrée, de la forme :
x(t) = X cos(ωt + ΦX )
La réponse et l’excitation peuvent être explicitées en fonction des substituts complexes s’y
rapportant6 :
5 Comme on se polarise sur la solution en r´egime, nous noterons dans la suite de ce chapitre x(t) = xr (t)
6 On sait d’apr`es la formule d’Euler que
La relation 3.137 peut donc se transformer en une égalité algébrique entre substituts com-
plexes7 :
F
−ω2 + ω20 + 2 jξωω0 x = (3.138)
m
soit
1/m
X= 2 F (3.139)
ω0 − ω + 2 jξωω0
2
F /k
X= (3.142)
(1 − Ω2 + 2 j ξ Ω)
On voit donc que dans le domaine fréquentiel, il y a linéarité entre substituts complexes de la
réponse X et de l’excitation F, puisque
7 En effet, si Re ce jωt = 0 ∀t, avec c = Ce jθ , donc si C cos(ωt + θ) = 0 ∀t, alors c = 0
8 On soulignera H pour pr´eciser qu’il s’agit d’une fonction complexe.
F
On peut rendre cette fonction de transfert non dimensionnelle. On pose généralement = Xst ,
k
qui représente le déplacement statique de la masse m sous l’action d’une force constante d’ampli-
tude égale à F. Le rapport XXstat correspond au rapport entre l’amplitude de la réponse dynamique X
et la réponse statique Xst = F/k. Ce rapport est appelé le gain G 1 , ou le coefficient d’amplification
dynamique du système.
X
On appellera plus généralement la fonction complexe gain G 1 = F/k , dont l’amplitude est le
coefficient d’amplification dynamique. D’où :
X 1
= G1 = (3.145)
F/k 1 − Ω2 + 2 jξΩ
Xe jΦX 1
F jΦF = 1 − Ω2 + 2 jξΩ (3.146)
ke
Si on pose :
ΦX = Φ F − Φ (3.150)
Φ représente le déphasage de la réponse x(t) par rapport à l’excitation f (t) de telle façon que la
réponse x(t) s’exprime sous la forme générale :
Φ/ω représentant le retard de la réponse sur l’entrée (en pratique, le temps séparant deux passages
à zéros successifs (dans le même sens), la réponse étant en retard sur l’entrée.
D’où :
2ξΩ
Φ = arctan (3.152)
1 − Ω2
2ξΩ
Φ = arctan (3.154)
1 − Ω2
Ω étant la pulsation réduite égale à Ω = ω/ω 0 .
Remarques
• La méthode des substituts complexes est générale ; elle s’appliquera à la recherche des
réponses harmoniques des systèmes à plusieurs degrés de liberté.
• Ce qui a été établi pour la forme a cos(ωt + θ) peut évidemment l’être de même pour
la forme a sin(ωt + θ) ; il suffit de prendre la partie Im au lieu de la partie Re dans les
démonstrations. Dès que l’on a choisi la forme cos ou la forme sin, il faut s’y tenir tout au
long de l’étude.
Analyse d´
etaill´
ee de l’´
evolution fr´
equentielle des fonctions gain G1 et d´
ephasage
2ξΩ
2. L’étude de la loi du déphasage Φ(Ω) = arctan appelle les commentaires suivants
1 − Ω2
(Fig. 3.23) :
• Comportement aux basses et hautes fr´ equences :
φ(Ω → 0) ∼ 2ξΩ ;
2ξ
φ(Ω → ∞) ∼ π − quel que soit l’amortissement ;
Ω
• Comportement à la r´ esonance (Ω ∼ 1)
φ(Ω = 1) = 90o
dφ dφ 1
= G21 2ξΩ(1 + Ω2 ) ; en particulier, = à la résonance : la pente est d’autant
dΩ dΩ ξ
plus raide que le degré d’amortissement est faible.
dφ 1 + Ω2 √ √
• si ξ = √1 ∼ 70%, = 2 : la pente reste voisine de 2 pour 0 ≤ Ω < 1 et le
2 dΩ 1 + Ω 4
√
diagramme du déphasage est quasi-linéaire (φ ∼ 2Ω).
m ẍ = F cos(ωt + ΦF ) et (3.158)
F F/k
x(t) ∼ cos(ω + ΦF ) = − 2 cos(ωt + ΦF ) (3.159)
mω 2 Ω
Xst 1
= − 2 cos(ωt + ΦF ) (G1 → 2 Φ → π) (3.160)
Ω Ω
3. A la r´
esonance
Si Ω est voisin de 1, la réaction d’inertie est égale à la force élastique, et seule la force d’amor-
tissement s’oppose à la force d’entrée.
En effet,
Et :
F Xst 1 π
x(t) ∼ sin(ωt + ΦF ) ∼ cos(ωt + ΦF − π/2) (G1 → φ→ ) (3.163)
cω 2ξ 2ξ 2
Cette interprétation peut également être établie à partir d’un raisonnement basé sur la
représentation graphique des substituts complexes de chacun des termes intervenant dans
l’équation différentielle, à savoir les forces élastiques (−kx), les forces d’amortissement (−cẋ),
les forces d’inertie (−mẍ) et la force d’excitation ( f (t)). En effet, on a :
Chacun des substituts complexes peut être représenté dans le plan complexe en supposant par
exemple que ΦF = 0, ce qui implique que F = Fe jΦF = F est dirigé dans ce cas selon l’axe réel.
3. A la r´esonance
La figure 3.26 se rapporte à la résonance (Ω = 1 (ω = ω 0 ), pour laquelle le déphasage Φ est
égal π/2. A la résonance, la force d’élasticité compense exactement la réaction d’inertie, et
la force F n’est compensée que par les forces d’amortissement, ce qui justifie une réponse
importante si le coefficient d’amortissement est faible.
Multiplions par la vitesse ẋ afin de faire apparaı̂tre les puissances développées par chacune de
ces forces :
−kxẋ − cẋẋ − mẍẋ + f (t)ẋ = 0 (3.168)
3.3.5.1 Energie d´
evelopp´
ee par la force d’excitation harmonique durant un cycle
Considérons la force sinusoı̈dale f (t) = Fcos(ωt + Φ F ) qui développe une puissance instan-
tanée P(t) s’exprimant par :
Après développement9 , on a :
1
P(t) = −FXω (sin(2(ωt + 2ΦF − Φ)) − sin(Φ)) (3.171)
2
Il s’agit d’une fonction sinusoı̈dale de pulsation 2ω, oscillant autour de la valeur moyenne
Pmoy
1
Pmoy = FXω sin Φ
2
L’énergie fournie durant un cycle de durée T est égale à
Z T Z T Z T
1
Efournie / cycle = f ẋdt = −FXω( (sin(2ωt + 2ΦF − Φ)dt − sinΦ))dt (3.172)
0 0 2 0
9 Rappel de trigonom´etrie :
Et
1
cos a. sin(a − b) = (sin(a + (a − b)) − sin(a − (a − b))
2
3.3.5.2 Egalit´
e sur un cycle entre l’´
energie dissip´
ee par l’amortisseur et l’´
energie fournie
On peut démontrer que la puissance fournie par cycle par l’excitation est dissipée entièrement
par l’amortissement durant un cycle.
En effet, la puissance développée par la réactions d’inertie −mẍẋ peut s’exprimer en fonction
de l’énergie cinétique T par :
dT
−mẍẋ = − (3.174)
dt
De même, la puissance développée par la force élastique −kxẋ peut s’exprimer en fonction de
l’énergie potentielle V par :
dV
−kxẋ = − (3.175)
dt
Intégrons sur un cycle (puisque la réponse est périodique sinusoı̈dale) :
Z Z Z Z
2
−dV + −cẋ dt + −dT + f (t)ẋdt = 0 (3.176)
cycle cycle cycle cycle
Le mouvement étant harmonique, les énergies potentielles en début et en fin de cycle sont
identiques, de même que les énergies cinétiques en début et en fin de cycle. D’où :
Z Z
−dV = 0 −dT = 0 (3.177)
cycle cycle
La somme de l’énergie fournie au système par la force f (t) et l’énergie dissipée (de signe
négatif) par les forces d’amortissement durant un cycle est donc nulle :
Z Z
−cẋ2 dt + f (t)ẋdt = 0 (3.178)
cycle cycle
L’énergie dissipée Ediss / cycle (en valeur absolue) dans l’amortisseur vaut donc l’énergie fournie
par cycle : Z Z
Ediss / cycle = cẋ2 dt = f (t)ẋdt = Efournie / cycle (3.179)
cycle cycle
Dans le cas d’un mouvement harmonique, l’énergie dissipée durant un cycle peut donc s’ex-
primer par :
Z Z T
Ediss/cycle = cX 2 ω2 sin2 (ωt + ΦF − Φ)dt = cX 2 ω2 sin2 (ωt + ΦF − Φ)dt(3.180)
cycle 0
Z 2π Z 2π
= cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) = cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) (3.181)
0 0
(1 − cos2(ωt − Φ))
Z 2π Z 2π
1
= cX ω 2
dt = cX ω 2
d(ωt) (3.182)
0 2 2 0
Force f(t)
Déplacement x(t)
• cette aire donne une image de la dissipation d’énergie par cycle, d’autant plus importante
que le coefficient d’amortissement c est grand :
• l’énergie fournie durant un cycle par la force d’amplitude F est maximum pour une pulsa-
tion d’excitation égale à la pulsation de résonance car Φ = π/2 et E fournie/cycle = πFX sin Φ
Si ω 6= ω0 , les calculs précédents restent valables, mais le terme que l’on avait appelé transi-
toire devient sinusoı̈dal et ne disparaı̂t plus avec le temps. En régime, la réponse sera la superpo-
sition de deux sinusoı̈des, l’une de pulsation ω, indépendante des conditions initiales, l’autre de
pulsation ω0 , en dépendant.
Si ω = ω0 , le calcul de la réponse harmonique n’est plus valable. L’équation 3.187 admet une
solution particulière
Fω0
x(t) = t sin(ω0 t + ΦF ) (3.189)
2k
l’équation homogène admettant la solution générale
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.190)
Considérons le cas d’un solide S de masse M pouvant osciller sans perte en translation selon
l’axe x horizontal et solidaire d’un axe de rotation Oz autour duquel peut tourner à vitesse angulaire
constante ω un balourd caractérisé par sa masse m 0 et sa distance r0 (au point P) par rapport à l’axe
Oz (Fig. 3.28).
L’équation différentielle du mouvement selon l’axe x est obtenue de la façon suivante si x est
l’écart par rapport à la configuration d’équilibre
Or
~aP/s = ~aP/S +~aPS/s + 2~ωS/s ∧~vP/S (3.195)
c k m0 r0 2
ẍ + ẋ + x = ω cos(ωt + ΦF ) (3.201)
m m m
m0 r0 2
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = ω cos(ωt + ΦF ) (3.202)
m
m ω e
m0 r 2 jΦF
X= (3.205)
ω0 − ω2 + 2 jωξω0
2
ω
Si on introduit la pulsation réduite Ω = ω0 , le substitut complexe X de la réponse du système
s’exprime par :
m Ω e
m0 r 2 jΦF
X= (3.206)
1 − Ω2 + 2 jξΩ
X Ω2
= G 2 = (3.207)
Xeq e jΦF 1 − Ω2 + 2 jξΩ
ou
Xe jΦX Ω2
= (3.208)
Xeq e jΦF 1 − Ω2 + 2 jξΩ
Si on examine cette réponse sur le plan de l’amplitude (Fig. 3.29), on obtient le gain G 2 :
X X Ω2
G2 = = =p (3.209)
m0 r0 /m Xeq (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
10 On verra qu’il s’agit aussi du d´eplacement que l’on aurait pour une excitation `a fr´equence ´elev´ee.
Ω2
ΦX − Φ F = + arg (3.210)
1 − Ω2 + 2 jξΩ
2ξΩ
ΦX − Φ F = − arctan (3.211)
1 − Ω2
Si on pose :
ΦX = Φ F − Φ (3.212)
2ξΩ
Φ = arctan (3.214)
1 − Ω2
Analyse d´
etaill´
ee de l’´
evolution fr´
equentielle de la fonction gain G2 et du d´
ephasage
L’étude de cette fonction G2 appelle les commentaires suivants (Fig. 3.30 : (cf 3.30) :
• A la r´
esonance (Ω ∼ 1)
dG2 1
= 0 pour Ω → ∞ et Ω∗ = p :
dΩ 1 − 2ξ2
Elle passe par un maximum si
1 1 1
ξ ≤ √ ∼ 70% ; ce maximum vaut G2max = p . Si ξ 1, le maximum est voisin
2 2ξ 1 − ξ2
du point à la résonance.
1
• La courbe correspondant à ξ = √ ∼ 70% est la plus voisine de l’horizontale G 2 = 1
2
Intéressons-nous à la force dynamique transmise au sol. Dans le cas d’une machine tournante,
le choix de la suspension sur laquelle repose la machine doit se faire de telle façon à minimiser
cette force transmise, responsable des vibrations sur l’environnement.
On sait que dans le domaine temporel, cette force correspond à la somme des contributions
de la force élastique passant par le ressort et la force dissipative passant par l’amortisseur.
ω e
m0 r 2 jΦF
F dyn = (k + jωc) 2 m 2 (3.217)
ω0 − ω + 2 jωξω0
Si on pose
Fexc = m0 rω2 (3.218)
cette force représente l’amplitude de la force sinusoı̈dale qui serait transmise au sol sous l’effet de
la rotation à vitesse ω d’un balourd m 0 r, s’il n’y avait aucune suspension (il s’agit de la projection
sur Ox de la réaction d’inertie −m0 ω2 r~un qui serait dans ce cas reprise par la réaction du sol).
On obtient alors :
F dyn (k + jωc) 1 ω20 + j2ξω0 ω
= = (3.219)
Fexc e jΦF m ω20 − ω2 + 2 jξωω0 ω20 − ω2 + 2 jξωω0
On introduit classiquement la pulsation réduite en divisant le numérateur et le dénominateur par
ω20 :
Fdyn 1 + j2ξΩ
= (3.220)
Fexc e jΦ F 1 − Ω2 + 2 jξΩ
Le rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti et l’amplitude
Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur porte le nom de
transmissibilité T .
La fonction complexe transmissibilité T est définie par le rapport entre F dyn et Fexc e jΦF :
F dyn 1 + j2ξΩ
T= = (3.221)
Fexc e jΦ F 1 − Ω2 + 2 jξΩ
L’amplitude de cette transmissibilité T , représentée sur la figure 3.31, est le paramètre impor-
tant qui permet d’évaluer les propréités d’isolation vibratoire d’une suspension :
s
Fdyn 1 + (2ξΩ)2
T= = (3.222)
Fexc (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
On peut en déduire que pour qu’il y ait atténuation de la force dynamique transmise au sol, il
faut nécessairement que la transmissibilité T soit < 1. On peut démontrer que l’abscisse
√ du point
√
d’intersection de la courbe de transmissibilité avec la droite T = 1 vaut Ω = 2 ou ω = ω0 2
(pulsation de coupure).
Un effet d’atténuation de la force dynamique transmise au √ sol est donc obtenu si la pulsation
d’excitation ω dépasse la pulsation propre ω 0 multipliée par 2 :
√ √
Ω > 2 ou ω > 2ω0 (3.223)
Cette condition permet de déterminer la valeur maximale de la raideur k qui permet d’atténuer
la force dynamique transmise au sol et donc les vibrations induites sur l’environnement. En effet,
k
ω2 > 2ω20 = 2 (3.224)
m
D’où :
k < 2mω2 (3.225)
Dans le cas d’un moteur dont le bâti est placé sur sa suspension, la raideur est limitée vers la
haut par cette valeur limite au-delà de laquelle les vibrations induites sur l’environnement seraient
amplifiées. Si on a intérêt à assouplir la suspension, la raideur est toutefois limitée vers le bas par
des contraintes touchant essentiellement le déplacement en translation de la masse en statique, afin
de ne pas aller au-delà de la déflexion maximale statique ∆ max . Comme la déflexion statique ∆ peut
être déterminée à partir du bilan de forces statiques, on a donc :
mg
k∆ = mg et ∆ = < ∆max (3.226)
k
D’où :
∆max
k< (3.227)
mg
mω2 ∆max
<k< (3.228)
2 mg
m étant la masse du système, ω est sa vitesse de rotation, ∆ max est la déflexion statique maximale
Pour autant que le choix de l’amortissement puisse être réalisé (le choix de la raideur étant
prioritaire), les caractéristiques d’amortissement sont limitées vers la bas par le comportement à
la résonance, et vers la haut par les qualités d’isolation dynamique de la machine au-delà de la
résonance de la suspension.
L’équation différentielle du mouvement selon l’axe x est obtenue de la façon suivante si x a est
l’écart par rapport à la référence fixe
c k k c
ẍ + ẋ + x = xB + ẋB (3.233)
m m m m
X 1 + 2 jξΩ
T= = (3.238)
X B 1 − Ω2 + 2 jξΩ
L’expression de cette transmissibilité est identique à celle obtenue dans le cas du rapport entre
force dynamique et force d’excitation transmise au sol pour un système à un degré de liberté excité
par un balourd en rotation.
Analyse d´
etaill´
ee de l’´
evolution fr´
equentielle de la fonction transmissibilit´
eT
qui est donc la même relation que celle s’appliquant dans le cas d’un système excité par un
balourd quant au rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti et
l’amplitude Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur (Fig.
3.34).
On peut donc déduire les mêmes conclusions que précédemment pour le choix de la suspen-
sion destinée à atténuer les vibrations d’un système à protéger par rapport aux vibrations venant
du milieu extérieur et transmises par le sol (Fig. 3.35), à savoir :
mω2 ∆max
<k< (3.241)
2 mg
m étant la masse du système, ω est la pulsation d’excitation dominante venant du sol, ∆ max
est la déflexion statique maximale.
• Pour autant que le choix de l’amortissement puisse être réalisé (le choix de la raideur étant
prioritaire), les caractéristiques d’amortissement sont limitées vers la bas par le comporte-
ment à la résonance, et vers la haut par les qualités d’isolation dynamique de la machine
au-delà de la résonance de la suspension.
ZT
1
a0 = f (t)dt (3.243)
T
0
d’ordre n).
ZT ZT
2 2
an cos ψn = x(t) cos(nωF t)dt et − an sin ψn = x(t) sin(nωF t)dt (3.245)
T T
0 0
x(t)
0, 5
t
0 T /2 T 3T /2 2T
Ainsi, par exemple, pour la fonction en ”dent de scie” de la figure 3.36, on obtient le
développement suivant :
1 4 1 t
f (t) = + 2 ∑ cos(2πn + π) (3.246)
2 π n=1,3,5··· n 2 T
Les amplitudes an diminuent rapidement avec le rang n (a n = π42 n12 ). Les déphasages ψn sont
tous égaux à π (Fig. 3.37).
an
En pratique, le rapport 1 à partir d’un certain rang N, de sorte que l’on pourra limiter
aN
la série :
N
f (t) ∼ a0 + ∑ cos(nωt + ψn ) (3.247)
n=1
´
3.6.2 Etude de la r´
eponse de r´
egime lorsque l’excitation est p´
eriodique
Spectre en amplitude
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Spectre en phase (rad)
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Supposons que l’excitation f (t) soit une fonction périodique que l’on peut décomposer en
séries de Fourier :
∞
f (t) = F0 + ∑ Fn cos(nωt + ΦFn ) (3.249)
n=1
Le système étant linéaire, on obtiendra la réponse de régime en additionnant les réponses de régime
que donneraient séparément les différents termes de l’excitation d’entrée s’ils agissaient seuls :
∞
F0 Fn
x(t) = + ∑ G1 (nΩ) cos(nωt + ΦFn − Φ(nΩ)) (3.251)
k n=1 k
avec Ω = ωω0 , G1 et Φ étant les valeurs des fonctions gain G 1 et déphasage Φ se rapportant à la
réponse harmonique d’un système excité par une fonction sinusoı̈dale, pour des pulsations égales
à nΩ, à savoir :
1
G(nΩ) = q (3.252)
(1 − n2 Ω2 ) + (2ξnΩ)2
2
2ξnΩ
tan Φ(nΩ) = (0 ≤ φ ≤ π) (3.253)
1 − n 2 Ω2
On obtient de cette manière la série de Fourier se rapportant à la réponse qui est évidemment
périodique, de période T .
Pour un système mécanique linéaire, la linéarité se marque dans le domaine fréquentiel dans
lequel pour chaque composante fréquentielle, il y a linéarité entre réponse et excitation.
En effet, la composante d’ordre n de la réponse Xn s’exprime en amplitude par
Fn
Xn = G1 (nΩ) (3.254)
k
et en phase par
Φn = ΦFn − Φ1 (nΩ) (3.255)
Lorsqu’un système mécanique à un degré de liberté est excité par une force f (t) périodique,
les composantes fréquentielles dominantes au niveau de la réponse peuvent correspondre :
• soit aux pulsations dominantes provenant de l’excitation (pour lesquelles Fn sont les plus
importantes)
Ces conclusions peuvent être extrapolées aux systèmes mécaniques en général (systèmes
continus ou à plusieurs degrés de liberté présentant un ensemble de fréquences propres) et pour des
excitations quelconques. Le domaine fréquentiel et ses propriétés de linéarité est le domaine le plus
adapté pour poser un diagnostic sur l’origine de vibrations excessives d’un système mécanique,
celles-ci pouvant être associées soit aux faiblesses dynamiques du système (aux pulsations de
résonance pour lesquelles le système est particulièrement flexible), soit à l’excitation elle-même,
lorsqu’elle présente des composantes fréquentielles dominantes.
3.6.4 Application en m´
etrologie : reproduction d’un signal d’entr´
ee
Supposons que l’on désire reproduire un signal d’entrée, c’est-à-dire obtenir un signal de
sortie x(t) proportionnel au signal d’entrée f (t) (Cas d’un appareil de mesure par exemple).
Les harmoniques du signal d’entrée sont donc traités différemment en fonction de leur pul-
sation nΩ. On dit que les harmoniques de la réponse subissent une distorsion d’amplitude et une
distorsion de phase. En général, quel que soit ξ, le gain diminue si n augmente suffisamment, de
sorte que les harmoniques de rang élevé sont atténués vis-à-vis de ceux de rang inférieur.
Pour atteindre la proportionnalité entre signal d’entrée et signal de sortie, 2 méthodes sont
possibles :
F IG . 3.40 – Métrologie
√
1. Rendre nΩ < 1 et ξ ∼ ξopt = 2/2 ∼ 70%
F (t) r(t)
t
0 τ T 2T
√
En effet, on sait que pour ξ = 1/ 2, la courbe de gain G1 est la plus voisine√ de G1 = 1
(G1 = 0.97 pour Ω = 0.5) et que la loi du déphasage est quasi linéaire (φ ∼ 2Ω), de sorte
que :
∞ √
F0 Fn
x(t) ∼ +∑ 1 cos(nωt + ΦFn − 2iΩ)
k n=1 k
∞
√ ! !!
1 2
= F0 + ∑ Fn cos nω t − T0 + ΦFn
k n=1 2π
1
= f (t − τ)
k
√
avec τ = 2π2 T0 = 0.225T0
La réponse x(t) est bien proportionnelle à l’entrée f (t), avec un certain délai τ. Ce délai
τ = 0.225T0 = 0.225
n nΩT sera petit par rapport à la période T de l’entrée.
2. Rendre nΩ 1 et ξ 1
Dans ce cas, G1 (iΩ) ∼ 1 et φ(iΩ) ∼ 0, de sorte que x(t) ∼ 1k f (t)
La réponse indicielle, notée g(t), est la réponse à une entrée égale à l’échelon unitaire de force
Fu u(t) agissant sur le système schématisé à la figure 3.38, Fu = 1N étant égal à une unité de force
(u(t) est sans dimension).
13
Il s’agit de la solution de l’équation différentielle
m ẍ + c ẋ + k x = Fu u(t) (3.256)
En utilisant les résultats obtenus précédemment pour la solution transitoire dans le cas
d’un amortissement faible (ξ < 1 (solution de l’équation différentielle homogène), il vient
immédiatement (t > 0) :
g(t) 1
= 1− p e−ξω0t cos(ωa t − ψ) (3.258)
g(∞) 1−ξ 2
p
si ωa = 1 − ξ2 ω0 et ψ = arctan √ ξ (0 ≤ ψ ≤ π2 ) ;
1−ξ2
Fu
g(∞) = (avec Fu = 1) est la nouvelle position de repos atteindre asymptotiquement, ap-
k
pelée valeur de régime.
Quelques réponses indicielles13 sont portées en graphique en fonction de ξ, à la figure 3.42.
13 Si ξ est faible, g(t) oscillera tr`es longtemps avant de tendre vers la nouvelle position de repos. Si ξ est grand, g(t)
tendra tr`es lentement vers cette position
Si ξ < 1, g(t) passe la première fois par la position g(∞) à l’instant t ∗ = (π/2 + ψ)/ωa en
√ t∗ 3√
particulier, si ξ = 2/2 ∼ 70%, = 2 = 0.530
T0 8
3.7.2 Utilisation de la r´
eponse indicielle en m´
etrologie
La réponse indicielle joue un rôle important dans la pratique en métrologie. C’est la réponse à
des commandes brusques. Dans la plupart des questions techniques, on désire que g(t) se stabilise
le plus rapidement possible à sa valeur de régime et avec une bonne précision, c’est à dire sans
trop dépasser cette valeur de régime. Analysons ces deux qualités généralement demandées aux
systèmes.
• Rapidit´
e
(g(t) − g(∞))
On démontre que le temps réduit t 0 /T0 ,
après lequel l’écart réduit
reste
g(∞)
définitivement
√ inférieur à 5%, est minimum pour un degré d’amortissement ξ de 70%
(∼ 2/2). Pour cette valeur de ξ, t 0 /T0 = 0.43.
• Pr´
ecision
(gmax − g(∞))
Il faut éviter que le dépassement ne soit trop important. Le dépassement vaut
g(∞)
100% pour ξ = 0 (mouvement sinusoı̈dal) et est nul pour (ξ = 1) (mouvement apériodique).
Le dépassement est de 4% seulement pour ξ = 70%.
L’amortissement optimal ne peut être mathématiquement défini, car son choix résulte d’un
compromis entre la précision et la rapidité de la réponse. Les considérations précédentes montrent
qu’en pratique, un amortissement de 70% donne satisfaction à tout point de vue. L’amortissement
de 70% sera optimal pour la réponse fidèle à des signaux d’entrée.
En fait, si ξ = 70%, comme chaque oscillation maximale autour de la valeur de régime n’at-
teint que 11% de la précédente (1/q = e −Λ = 11%) et que la première vaut 4% de la valeur de
régime, le caractère oscillatoire du phénomène disparaı̂t.
3.7.3 Utilisation de la r´
eponse indicielle pour la d´ eponse a`une
etermination de la r´
excitation quelconque
f (t) ∼ f (0+ ) u(t) + ( f (τ1 ) − f (0+ )) u(t − τ1 ) + ( f (τ2 ) − f (τ1 )) u(t − τ2 ) + · · · (3.259)
soit15 :
∞
f (τi ) − f (τi−1 )
f (t) ∼ f (0+ ) u(t) + ∑ (τi − τi−1 ) u(t − τi ) (3.260)
i=1 τi − τi−1
Zt
d f (τ)
+
x(t) = f (0 ) g(t) + g(t − τ)dτ (3.263)
dτ
0+
f(t)
f(τ )
4
f(τ )
3
f(τ )
2
f(τ )
1
+
f(0 )
Temps t
0
+ τ τ τ τ
1 2 3 4
F IG . 3.43 – Utilisation de la fonction échelon pour recomposer une excitation f (t) quelconque
ou
Zt
dg(τ)
x(t) = f (t − τ)dτ (3.265)
dτ
0
La réponse impulsionnelle x(t) = z(t) est la réponse à une impulsion de Dirac unitaire de
force. C’est la solution particulière de l’équation différentielle
avec x(0) = ẋ(0), Pu étant égal à une unité de force fois une unité de temps (δ(t) a pour dimension
l’inverse d’un temps.
L’impulsion de Dirac unitaire correspond à une force f (t) exercée durant un intervalle t I et
tel que la surface sous-tendue par la courbe f (t) tend vers l’impulsion unitaire P u lorsque cet
intervalle tI tend vers 0 :
Z tI
lim f (t)dt = Pu Pu étant l’impulsion unitaire (3.267)
tI →0 0
En pratique, une réponse impulsionnelle sera créée par une force d’entrée variant rapidement
pendant un intervalle de temps très bref, négligeable par rapport à la période propre T0 du système
(un choc par exemple). On peut donc déterminer la réponse impulsionnelle en considérant :
• que le système est soumis à l’impulsion unitaire P u pendant l’intervalle de temps compris
entre l’instant 0 et l’instant 0+ à la fin de l’impulsion.
L’application du théorème de la quantité de mouvement durant cet intervalle aboutit à :
Z
+
mẋ(0 ) − mẋ(0) = f (t)dt = Pu (3.268)
Comme les conditions initales sont nulles (ẋ(0) = 0) et la vitesse à la sortie de la phase de
percussion s’exprime par :
Pu
ẋ(0+ ) = (3.269)
m
• que le système évolue ensuite librement, en respectant à l’instant initial, les conditions de
vitesses correspondant à la fin de la phase d’impulsion.
Il s’agit d’une réponse en mouvement libre correspondant aux conditions initiales suivantes
x(0+ ) = 0 et ẋ(0+ ) = Pmu
Comme la position initiale est nulle, la forme générale de la réponse libre utilise la fonction
sin(ωa t) s’annulant en t = 0, ce qui donne (si ξ < 1, par exemple) :
Pu ω 0 1 p
x(t) = p e−ξω0t sin(ω0 1 − ξ2t) (3.274)
k 1 − ξ2
z(t) x(t) 1 p
= =p e−ξω0t sin(ω0 1 − ξ2t) (3.275)
Pu ω0 /k Pu ω0 /k 1 − ξ2
z(t)
• ξ=1: = ω0 te−ξω0t
a
z(t) e−ξω0t p
• ξ>1: =p sinh( ξ2 − 1ω0 t)
a ξ2 − 1
Dans chaque cas, z(t) tend vers zéro si t tend vers l’infini. Quelques réponses impulsionnelles
sont portées en graphique, en fonction de ξ, à la figure 3.44.
Dans chacun des cas (ξ < 1, = 1 ou > 1), z(t) passe par un maximum z max avant de revenir à
l’équilibre. Si la percussion n’est pas unitaire, mais vaut P , la réponse impulsionnelle est multi-
pliée par P (linéarité), ainsi que z max . zmax est donc proportionnel P : c’est le principe des appareils
de mesure balistiques.
3.8.1.1 Utilisation de la r´
eponse impulsionnelle pour la d´
etermination à une excitation quel-
conque
f(t)
f(τ )
4
f(τ )
3
f(τ )
2
f(τ )
1
+
f(0 )
∆τ
Temps t
0
+ τ τ τ τ
1 2 3 4
F IG . 3.45 – Utilisation de la fonction impulsion pour recomposer une excitation f (t) quelconque
Considérons une excitation d’entrée f (t) commençant en t = 0. f (t) peut être décomposé
comme suit16 :
f (t) ∼ f (0+ ) ∆τ δ(t) + f (τ1 ) ∆τ δ(t − τ1 ) + f (τ2 ) ∆τ δ(t − τ2 ) + · · · (3.276)
soit : ∞
f (t) ∼ ∑ f (τi ) ∆τ δ(t − τi ) (3.277)
i=0
Zt
x(t) = f (τ) z(t − τ)dτ (3.280)
0
Rappelons que la réponse à une excitation quelconque f (t) en passant par la réponse indicielle
g(t) s’exprime par :
Zt
dg(τ)
x(t) = f (t − τ)dτ (3.282)
dτ
0
Si on passe par la réponse impulsionnelle z(t), la réponse à une excitation quelconque f (t)
s’exprime par :
Zt
x(t) = z(τ) f (t − τ)d(τ) (3.283)
0
On en déduit que la réponse impulsionnelle est la dérivée de la réponse indicielle (fois une
unité de temps, pour assurer l’homogénéité de la relation) :
dg(t)
z(t) = (3.284)
dt
3.9 Syst`
emes du premier ordre
1. si la masse m est n´
egligeable
On a alors
+c ẋ + k x = f (t) (3.285)
C’est une approximation que l’on peut admettre lorsqu’on étudie des réponses à des entrées
très lentes. Par exemple, si l’entrée est sinusoı̈dale ( f (t) = F cos(ωt)), les forces élastiques
sont indépendantes de la pulsation ω, les forces d’amortissement sont proportionnelles
à ω, et les forces d’inertie à ω2 . Si ω est suffisamment petit, les forces d’inertie seront
négligeables par rapport aux autres (étude quasi statique). Mais, si ω augmente, les forces
d’inertie ne seront plus négligeables. Considérer que la masse m est négligeable ne provient
donc pas d’une propriété intrinsèque du système, mais constitue seulement une approxima-
tion valable lorsque les phénomènes sont suffisamment lents.
2. il n’y a pas de ressort (k = 0)
Considérons par exemple un point M attaché à un point fixe par l’amortisseur c et soumis à
l’action de la force f (t) (le ressort n’existe pas).
M (m)
x
c
F (t)
m ẍ + c ẋ = f (t) (3.286)
Si f (t) = 0, toute position est position d’équilibre statique (équilibre indifférent). On dit que
le système est semi-défini.
En choisissant pour réponse, la vitesse v(t) = ẋ, on obtient l’équation différentielle du pre-
mier ordre :
m v̇ + c v = f (t) (3.287)
c f (t) v f (t)
v̇ + v= → v̇ + v= (3.288)
m m m/c m
m
Si on pose τ = ; (τ est la constante de temps du système), l’équation du mouvement
c
devient :
v f (t)
v̇ + = (3.289)
τ m
3.9.2 R´
eponse en mouvement libre
1.4
Vitesse relative par rapport à la vitesse initiale
V / Vo
1.2
0.8
0.6
τ=1s
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps (s)
3.9.3 R´
eponse indicielle d’un syst`
eme du premier ordre
v(∞) est la vitesse v vers laquelle tend asymptotiquement le système pour un temps infini (Fig.
3.48).
V / V∞
1.2
V∞ = Fu τ / m
0.8
0.6
τ=1s
0.4 m = 1kg
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps
F IG . 3.48 – Réponse à une excitation de type échelon d’un système du premier ordre
Un corps en chute libre est soumis à l’action de la force constante mg et de la force −cv de
résistance de l’air (supposée proportionnelle à la vitesse).
Si l’axe x est dirigé vers le bas, on a :
m g − c ẋ − m ẍ = 0 (3.296)
m ẍ + c ẋ = m g (3.297)
Si (v(t) = ẋ, on a
m v̇ + c v = m g
τ −t
m
v = mg 1−e τ , τ= (3.298)
m c
Sa vitesse limite (t → ∞) vaut
m
vlim = gτ = g (3.299)
c
3.9.4 R´
eponse harmonique d’un syst`
eme du premier ordre
v f (t)
v̇ + = (3.300)
τ m
avec τ = m/c.
Si f (t) = F cos(ωt + ΦF ), la réponse en régime s’exprime par v(t) = V cos(ωt + Φ F − Φ).
F = Fe jΦF (3.302)
on obtient la relation suivante :
1 F F/c F/c
jω + V= = = (3.303)
τ m m/c τ
soit
V 1
= (3.304)
F/c 1 + jωτ
V 1
G= =√ (3.305)
F/c 1 + ω 2 τ2
et le déphasage s’exprime par :
Φ = arctan(ωτ) (3.306)
V
Les caractéristiques de la réponse en fréquence F/c sont représentées en amplitude et en phase
sur la figure 3.49.
1
Rapport entre les amplitudes de la vitesse et de la force
0.8
divisée par la constante d’amortissement
v / (F/c)
0.6
τ = 1 s)
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
100
90 Φ − Φ (deg)
F V
80
70
60
50 τ = 1 s)
40
30 Déphasage entre la vitesse et la force d’excitation
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
Différents types de capteurs peuvent être utilisés pour mesurer les vibrations, notamment
les capteurs d’accélération ou accéléromètres, ou les capteurs de vitesse ou géophone. Les prin-
cipaux types de capteurs d’accélérations le plus généralement utilisés sont les accéléromètres
piézoélectriques.
Le capteur qui de nos jours, est plus ou moins universellement utilisé pour les mesures de
vibrations est l’accéléromètre piézoélectrique. Le coeur d’un accéléromètre piézoélectrique est
constitué d’un élément de matériau produisant un effet piézoélectrique : lorsque cette tranche
subit une contrainte mécanique en extension, en compression ou en cisaillement, elle engendre
une charge électrique proportionnelle à la force qui le sollicite.
Les accéléromètres piézo-électriques contiennent généralement une ou plusieurs plaquettes
en matériau piézo-électrique, en contact avec une ou plusieurs masses sismiques (Fig. 3.51). Le
mouvement que subit l’accéléromètre provoque une contrainte mécanique produite par les masses
sismiques sur les plaquettes piézo-électriques, ce qui induit la charge électrique sur le matériau
piézo-électrique. Une précontrainte mécanique est généralement exercée sur l’élément central pour
pouvoir réaliser des mesures dans les deux sens (positif et négatif). Le rapport entre charge induite
et accélération constitue la sensibilité de l’accéléromètre. La charge électrique est ensuite reprise
par un amplificateur de charge, permettant d’obtenir une tension électrique à partir de la charge
aux bornes du cristal. Certains capteurs plus récents utilisent un amplificateur directement intégré,
qu’il est alors nécessaire d’alimenter .
Plusieurs dispositions sont possibles selon qu’il s’agit d’accéléromètres de type ”compres-
sion” (compression type), cisaillement (planar type) ou cisaillement avec charges cumulées (”delta
shear”). (Fig. 2)
3.10.2 Caract´
eristique fr´
equentielle d’un acc´
el´
erom`
etre
Le déplacement relatif que tend à avoir la masse sismique par rapport au boı̂tier B est limité
par les propriétés élastiques de son environnement. Ce déplacement est une image de la solli-
citation que subira le matériau piézo-électrique de l’accéléromètre. L’allure des caractéristiques
dynamiques d’un accéléromètre peut par conséquent être obtenue à partir d’un modèle simple
constitué par le système classique masse m - ressort k - amortisseur c contenu dans un boı̂tier B.
la masse par rapport au boı̂tier. En appliquant le principe de base de la dynamique par rapport au
repère galiléen, on obtient :
−kXM − cẊM − m(ẍB + ẌM ) = 0 (3.307)
XM 1
=q (3.311)
AB
(ω2 − ω2 )2 + (2 jξω0 ω)2
Le déphasage étant égal à
2ξΩ
Φ = arctan (3.312)
1 − Ω2
Zone utile
1 / ω2
0
ω0
0 Pulsation ω
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.53) :
• pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers une valeur constante égale à
1/ω20 . Dans cette zone en-dessous de la fréquence propre, le rapport déplacement relatif-
accélération est constant, autrement dit les mouvements de la masse ont tendance à suivre
les effets d’accélération du boı̂tier.
• pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance de l’accéléromètre, ce rapport passe par un
maximum, d’autant plus aigu que le degré d’amortissement est faible.
• pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers 0.
Au delà de la fréquence propre, il n’y a pratiquement plus de mouvement relatif de la masse,
la fréquence étant trop grande. D’où, l’intérêt pour un accéléromètre piézoélectrique de présenter
une fréquence propre élevée. Les accéléromètres piézoélectriques sont principalement utilisés pour
des gammes de fréquences basses à moyennement élevées (pratiquement de 1 à 10 kHz).
2π
Si le mouvement de S est périodique, de période T = , on peut décomposer aB (t) en série
ω
de Fourier : ∞
aB (t) = a0 + ∑ an cos(nωt + ΦFn ) (3.313)
n=1
Pour que l’appareil fonctionne en accéléromètre, il faut que X M (t) soit semblable à aB (t), le
plus fidèlement possible, nous avons vu que deux techniques peuvent être utilisées dans ce but :
• si Ω < 1, n étant l’harmonique de plus haut rang contenu dans le signal d’entrée, on sait
que ce signal d’entrée sera bien reproduit au délai τ = 0.255T0 près, si l’amortissement du
système est optimal : ξ ∼ 70%. Cette solution est généralement utilisée pour l’étude de
phénomènes à basse fréquence (∼< 5Hz) ; dans ce cas, on peut admettre des harmoniques
dans le signal d’entrée jusque nΩ ∼ 0.4.
• si nΩ 1 et si ξ ∼ 0, alors G1 ∼ et φ ∼ 0, de sorte que le signal d’entrée sera bien repro-
duit. Cette solution est celle adoptée dans les capteurs à céramiques piézoélectriques. La
fréquence propre f 0 de ces capteurs est de l’ordre de 20000Hz et l’amortissement est très
faible. Les harmoniques doivent être limités à nΩ ∼ 0.1.
Que l’on adopte une solution ou l’autre, la réponse est d’autant meilleure que la fréquence du
signal d’entrée est faible par rapport à la fréquence propre du capteur.
3.10.3.1 Principe
Des capteurs de vitesse peuvent toutefois encore être utilisés pour les mesures à basse
fréquence, notamment dans le cadre de la mesure des vibrations induites dans les bâtiments (où la
vitesse est le paramètre principal à mesurer).
Le signal utile d’un capteur de vitesse (de type géophone) est généré à partir d’une bobine
solénoı̈dale se déplaçant dans un champ magnétique, créé par exemple par un aimant permanent
(Fig.3.54). La tension induite dans l’enroulement est directement proportionnelle à la vitesse re-
lative entre enroulement et aimant. Soit l’enroulement, soit l’aimant permanent est solidaire de
la partie vibrante, le mouvement de l’autre composant servant alors pour mesurer la vitesse. La
figure 3.54 représente le schéma de principe d’un capteur de vitesse dans lequel l’aimant perma-
nent est solidaire de la structure vibrante, une bobine pouvant osciller à l’intérieur de cet aimant
permanent, le mouvement de l’enroulement étant soumis à l’effet de rappel de ressorts extérieurs.
3.10.3.2 Caract´
eristique fr´
equentielle d’un capteur de vitesse
La courbe fréquentielle caractéristique d’un capteur de vitesse peut également être ob-
tenue à partir du même modèle simple masse-ressort-amortisseur à un degré de liberté. Les
équations différentielles du mouvement sont identiques aux équations développées dans le cadre
du modèle associé à l’accéléromètre piézo-électrique. En prenant pour paramètre de configuration
le déplacement relatif XM de la masse par rapport au boı̂tier et en appliquant le principe de base de
la dynamique par rapport au repère galiléen, on obtient :
Au niveau de la résolution, la différence importante vient du fait que l’excitation d’entrée que
l’on veut suivre est la vitesse du boı̂tier ẋ B = vB , tandis que le phénomène qui permet de mesurer
la vibration est ici la vitesse relative de la masse ẊM = VM .
D’où :
VM
XM = (3.319)
jω
Et
AB = jωV B (3.320)
D’où,
VM
(−ω2 + 2ξ jωω0 + ω20 ) = − jωV B (3.321)
jω
D’où :
−ω2
VM = VB (3.322)
(ω20 − ω2 + 2ξ jωω0 )
Le rapport entre l’amplitude de la vitesse relative de la masse par rapport à la vitesse absolue
du boı̂tier s’exprime par :
VM ω2 Ω2
=q = q (3.323)
VB 2
ω20 − ω2 + (2ξω0 ω)2 (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
Le déphasage étant égal à
2ξω0 ω 2ξΩ
Φ = arctan = arctan (3.324)
ω20 − ω2 1 − Ω2
1.4
VM / VB
1.2
Zone utile
1
0.8
0.6
0.4
0.2
ω
0 0
Pulsation ω
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.55) :
• pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers 0.
• pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance du vibromètre, ce rapport peut passer par un
maximum d’autant plus aigu que l’amortissement est faible. Pour un degré d’amortissement
de l’ordre de 70%, la fonction garde une valeur relativement constante dans la zone de la
résonance,
• pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers une valeur constante égale à 1.
La zone utile pour le capteur de vitesse est la zone se situant au-dessus de la fréquence de
résonance, qu’il y a donc intérêt à avoir la plus faible possible. Pour que l’appareil fonctionne
convenablement en vibromètre, il faut donc que sa fréquence propre soit très faible par rapport à
celle du fondamental du signal d’entrée 17 .
On parlera d’un pendule simple lorsqu’il s’agit d’un mouvement pendulaire concernant
une masse ponctuelle. Il s’agira plutôt d’un pendule composé lorsque le mouvement pendulaire
concerne un solide oscillant autour d’un axe.
Un point M, de masse m, glisse sans perte sur une circonférence (0, l) située dans un plan
vertical, ou un point M, de masse m, est lié par un fil parfait au point fixe O et se meut dans le
plan vertical Oxz (si M est dans le plan Oxz en position initiale est dans ce plan, sa trajectoire sera
entièrement dans ce plan ).
Le système est conservatif :
T +V = E = Cste (3.325)
0 x
l θ
M
m~g
17 Th´eoriquement, il n’y a donc aucune diff´erence essentielle au niveau du mod`ele de base entre un vibrom`etre et un
acc´el´erom`etre. Le mˆeme appareil fonctionnerait en acc´el´erom`etre pour des ph´enom`enes tr`es lents (pour autant qu’on
suive le d´eplacement relatif), et en vibrom`etre pour des ph´enom`enes tr`es rapides (pour autant qu’on suive la vitesse
relative)
Le solide pesant S tourne sans perte autour de l’axe horizontale Oy ; a est la distance OG de
son centre de masse G à l’axe Oy ; le plan vertical Oxz est le plan du mouvement de G. On suppose
que l’amortissement est négligeable. i 0 est le rayon de giration par rapport à Oy m est la masse et
θ est l’angle que forme OG avec la verticale descendante.
Le système est conservatif T +V = E = Cte.
Comme pour le pendule simple, on peut caractériser l’énergie mécanique totale E par la lon-
gueur H telle que E = m g H ; H est la hauteur maximale que pourrait atteindre G si toute l’énergie
cinétique du solide était convertie en énergie potentielle. On a :
1
E = m g H = m i20 θ̇2 − m g a cos θ (3.330)
2
0 x
~un
S ~ut
θ a
G
m~g
Cette équation a la même forme que celle du pendule simple : le pendule composé aura même
loi de mouvement que celle du pendule simple de longueur :
i20 i2
ls = = a+ G (3.332)
a a
(théorème des axes parallèles), i G étant le rayon de giration par rapport à G y .
Le longueur ls est appel´ ee longueur synchrone : il s’agit de la longueur du pendule simple
qui aurait la même période d’oscillation que le,pendule composé.
La longueur ls est toujours supérieure à la distance a du centre de masse à l’axe de rotation.
Le mouvement sera oscillatoire si H < a ; dans ce cas, E = −mga cos θ m . Il sera révolutif si
H > a (H = a étant un cas spécial).
Au-delà des petits angles, l’ équation différentielle de comportement dynamique n’est plus
linéaire. Elle peut être déterminée par intégration numérique (voir laboratoire) ou par intégration
analytique de l’équation différentielle en passant par les intégrales elliptiques de second espèce.
3.11.3 Syst`
emes m´ equation du mouvement est identique a`celle du
ecaniques dont l’´
pendule
alors la seule équation du mouvement est fournie par le théorème de l’énergie cinétique :
d(T +V )
=0 (3.336)
dt
soit
g
θ̈ + sin(θ) = 0 (3.337)
A/B
Le système considéré a une loi de mouvement identique à celle d’un pendule simple de longueur
A
ls = (ls est la longueur du pendule simple synchrone).
B
Le disque S est suspendu à un fil vertical Oz. Ce fil se comporte comme un ressort en torsion
générant un couple proportionnel à l’écart angulaire entre ses deux extrémités. Si θ et θ e désignent
les angles dont tournent respectivement chacune des extrémités, à partir d’un état non déformé
du fil, l’angle de torsion vaut θ − θe et le fil transmet au disque un couple de rappel C ~ r d’axe Oz,
proportionnel à ce dernier :
Crz = −k (θ − θe ) (3.338)
k étant la raideur en torsion du fil (de dimension [FL]).
Par son mouvement dans le milieu ambiant, le disque S subit des résistances passives ; leur
moment résultant par rapport à l’axe de rotation z est proportionnel à la vitesse angulaire ω z = α̇,
si celle-ci reste suffisamment faible. On peut augmenter ce couple par des amortisseurs artificiels
(amortisseurs à huile ou à courants de Foucault,...). En général, on aura :
c étant le coefficient d’amortissement dû aux éléments amortisseurs (de dimension [FLT ]).
L’équation d’équilibre de rotation autour de l’axe Oz s’écrit :
M ~ (−ma)0/s = ~0
~ 0 +M (3.340)
I θ̈ + c θ̇ + k θ̇ = k θe (t) (3.342)
I θ̈ + c θ̇ + k θ̇ = k θE sin ωt (3.344)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V2 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en rotation.
constante c. Un moteur fixé à la table entraı̂ne deux balourds S 0 et S00 (masse m et centre de gra-
vité respectivement en P et Q, à une distance r des axes de rotations O 0 et O00 ), de façon à ce
qu’au cours du mouvement, les deux balourds restent symétriques par rapport au plan horizontal.
Les deux balourds tournent à vitesse angulaire ω constante de grandeur constante mais de sens
opposé. L’équation d’équilibre de translation s’exprime par :
~R + ~R(−ma)/s = ~0 (3.345)
Si x est l’écart par rapport à la position d’équilibre de la table, et si la table se déplace sans perte
horizontalement, la résultante des forces extérieures projetée sur l’horizontale donne
Comme la table S est en translation horizontale, la vitesse angulaire d’entraı̂nement ~ωS/s est nulle,
de même que l’accélération de Coriolis. Dans ce cas, l’accélération absolue ~a PS0 /s correspond à la
somme de :
• l’accélération relative ~aPS0 /S = ω2 r~un due à la rotation autour du point O0 à vitesse
constante,
• l’accélération d’entraı̂nement ~a PS/s = ẍ~ux due à la translation horizontale de la table.
On a donc
~R(−ma) = −M ẍ~ux − mẍ~ux − mω2 r~un0 − mẍ~ux − mω2 r~un00 (3.349)
Les deux balourds tournant à la même vitesse constante ω, l’angle que fait O 0 P (et donc le vec-
teur −~un0 avec l’horizontale vaut ωt tandis que l’angle que fait O 00 Q (la direction du vecteur−~un00 )
avec l’horizontale vaut -ωt.
Et :
(M + 2m)ẍ + cẋ + kx = 2mω2 r cos ωt (3.352)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V3 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en translation.
3.15 Exercices
Un coureur cycliste roule sur une route pavée ; on souhaite étudier la façon dont les vibrations
provenant du sol sont amorties à partir de l’action de ses pneus. Le modèle simplifié masse-ressort-
amortisseur correspondant est défini en considérant que la masse totale M du cycliste et de son vélo
oscille verticalement en translation sous l’action d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur
naturelle L0 ainsi que d’un amortisseur linéaire de constante c. Les irrégularités provenant du sol
sont idéalisées par une évolution sinusoı̈dale : on considèrera que la base du pneu est soumise à
un déplacement sinusoı̈dal qui s’exprime en fonction du temps par y S (t) = YS .sinωt par rapport au
niveau de référence fixe s. H est la hauteur du centre de gravité G par rapport à la base de la masse
M.
G
H
y
k c
s yS (t)
8
On demande :
1. d’établir l’équation différentielle du mouvement de la masse M, en utilisant le paramètre
de configuration y décrivant la hauteur absolue du centre de gravité G de la masse M par
rapport au niveau de référence fixe s
Solution :
c k k c
Ÿ + Ẏ + Y = ys + ẏs
M M M M
Ÿ + 2ξω0Ẏ + ω20Y = ys + 2ξω0 ẏs
λ =VT
T = λ/V
ω = 2π/T = 2πV /λ
On souhaite placer une antenne parabolique à bord d’un navire pour suivre la progression de
satellites (Fig. 3.62). Pour cela, il y a lieu de stabiliser la plate-forme par rapport aux mouvements
du navire. Ce problème est idéalisé en assimilant les mouvements du bateau à des oscillations de
roulis β(t) de faible amplitude autour du point A (figure 3.62). La plate-forme oscille sans perte
autour du point O. Ses propriétés géométriques et d’inertie sont supposées connues.
On demande :
1. l’équation du mouvement de la plate-forme ;
Solution :
i2G + a2 θ̈ + g a sin θ − −a l β̈ cos (θ − β) − al β̇2 sin (θ − β) = 0
−ω2 a l βm
θ=
− ω2 i2G + a2 + g a
L’angle maximum θm atteint par la plate-forme est fourni par le module θ
ω2 a l β m
θm = |θ| =
− ω2 i2G + a2 + g a
Pour ralentir un avion S lors de son appontage, il est muni d’une crosse qui accroche un
câble en C (Fig. 3.63). Ce câble roule sans perte sur les poulies S 1 et S2 et est fixé au solide s
en P. La poulie S2 est montée sur un équipage mobile de masse m 2 qui glisse sans perte. Il est
relié au travers d’une suspension de raideur k, de longueur naturelle l 0 et d’un amortisseur c, au
piston d’un vérin pneumatique percé d’ouı̈es qui dissipent l’énergie cinétique du piston. Cette
dissipation est modélisée par la force c 3 ẏ3 où ẏ3 est la vitesse absolue du piston.
L’avion de masse M apponte à la vitesse y˙1 uy au milieu du câble et se déplace sans perte selon OY
sans tourner. Les poulies S1 et S2 sont de rayon r et leur inertie est négligeable. Les câbles sont
élastiques de raideur kc .
q
kc y1
ÿ1 = −2 (H 2 + y21 − H − 2y2 ) q (3.353)
M H 2 + y21
q
kc k c
ÿ2 = −2 ( H 2 + y21 − H − 2y2 ) − (y2 − y3 − l0 ) − (ẏ2 − ẏ3 ) (3.354)
m2 m2 m2
k c c3
ÿ3 = (y2 − y3 − l0 ) + (ẏ2 − ẏ3 ) − ẏ3 (3.355)
m3 m3 m3
(3.356)
4.1 Percussions
Un solide S, de masse M, entre en contact à l’instant t 0 avec un solide s supposé fixe. Il est
soumis à l’action de différentes forces appliquées (son poids m~g par exemple), représentées par le
→
− → −
torseur des forces appliquées au point O, de coordonnées ( R a , M aO ).
Durant le choc, les deux solides S et s se déforment : le solide s exerce sur S, à travers la
→
− →
−
surface de contact, des forces de liaison dont la résultante est F ` . Cette force F ` (t) croı̂t très
rapidement au début du contact en t 0 (elle s’oppose à la pénétration des deux corps), selon une loi
complexe. Après la phase de choc, les deux solides S et s tendent à reprendre leur forme initiale :
→
−
F ` (t) décroı̂t, pour retomber finalement à zéro à l’instant t 00 , lorsque la bille se sépare de s.
Quels que soient les mouvements exacts de la bille durant ou après le choc, entre l’instant
initial t 0 et l’instant final t 00 (après le choc, des ondes se propagent encore dans la bille et dans
le solide s), les théorèmes de la quantité de mouvement et du moment cinétique peuvent être
appliqués :
174
Chapitre I- 4 Percussions - Gyroscopie - Equilibrage - 175-
4.1.2.1 Th´
eorème de la quantit´
e de mouvement
Sous forme intégrée, durant l’intervalle de temps que dure le choc (entre t 0 et t 00 ), on obtient :
Z t 00 Z t 00 Z t 00
~ =
dP ~Ra (t) dt + ~F` (t) dt (4.2)
t0 t0 t0
→
−
L’intervalle de temps t 00 −t 0 est petit (de l’ordre de 100 ms en pratique), de sorte que R a reste
à peu près constant durant cet intervalle de temps, tout en étant petit par rapport aux forces de liai-
→
−
son. L’intégrale portant sur R a est considérée comme négligeable vis-à-vis des autres intégrales
concernant les forces de liaison.
La quantité de mouvement gagnée ou perdue s’exprime donc par :
Z t 00
~P(t 00 ) − ~P(t 0 ) = ~F` (t) dt (4.3)
t0
4.1.2.2 Th´
eorème du moment cin´
etique
Les phénomènes réels impliquent les déformations locales des solides en contact et des plages
de contact non ponctuelles. Pour rester dans le cadre de la mécanique rationnelle des systèmes
discrets, on idéalise les phénomènes, ce qui revient à faire l’hypothèse, à la limite, que :
• les solides sont indéformables,
• les contacts sont ponctuels,
• le choc est instantané.
On admet ainsi qu’à l’instant t 0 (avant) = t 00 (après) du choc, les déplacements ne varient pas,
mais que les vitesses peuvent varier brusquement (ce qui implique que les trajectoires présentent
un point anguleux.
le contact étant supposé ponctuel et les déplacements étant nuls durant le choc.
Pour que ces limites aient un sens, la force de liaison ~F` (t) est idéalisée par une impulsion de
Dirac du premier ordre, état limite d’une fonction nulle en dehors de l’intervalle (t 0 , t 00 ), qui tend
vers l’infini lorsque ε = t 00 − t 0 tend vers 0 (l’impulsion ayant lieu en l’instant t 0 = t 00 = t ∗ ), mais
de telle sorte que l’intégrale ~P de la fonction reste finie1 :
Z t∗
~P = lim lim F` (t) dt (4.11)
∗t →t t
Les équations de base décrivant le cas d’une seule percussion sur le solide S s’expriment par :
Le vecteur percussion ~P étant défini à partir d’une intégrale de la force de liaison ~F` , aura les
mêmes caractéristiques qu’une force de liaison classique :
• si, dans les conditions normales, le coefficient de frottement f entre les deux corps S et s
est nul, le vecteur percussion ~P est perpendiculaire aux surfaces en contact. Dans ce cas, ~P
introduit une seule inconnue :
~P = P u~n (4.14)
Il faut toutefois signaler que même si la liaison est sans perte, le choc peut dissiper de
l’énergie2 .
• si le contact est caractérisé par un coefficient de frottement f et l’angle de frottement φ
correspondant, ~P sera situé sur ou à l’intérieur du cône de frottement selon qu’il y a - ou
qu’il n’y a pas - de glissement. Mathématiquement, s’il y a glissement, on a :
vg = vMS/st 00 = ~0 (4.16)
Sur un plan énergétique, le vecteur percussion ~P caractérise entièrement la variation de quan-
tité de mouvement ou du moment cinétique, mais ne fournit aucun renseignement sur les échanges
→
−
énergétiques lors du choc : il ne permet pas de calculer le travail fourni par F ` (t).
Le théorème de l’énergie cinétique donne simplement :
∆Wi représentant l’énergie interne du solide en mouvement, emportée sous forme d’ondes et dis-
sipée ensuite dans ce solide (∆Wi 6= 0 car on ne peut admettre que le solide reste rigide) ; ∆We
représente le travail des forces de contact.
2 Cette notion sera d´evelopp´ee plus loin lors de l’introduction du coefficient de restitution.
~P00 − →
−0
P = ∑ ~Pe (4.18)
la variation de la vitesse du centre de masse d’un système matériel qui subit un choc est la même
que si toute la masse y était concentrée, et toutes les percussions y étaient appliquées.
Considérons un solide S (de masse M, de rayon de giration central i G ) pouvant osciller sans
perte autour d’un axe horizontal Oz (pendule composé). Le solide S est initialement au repos, le
point G est dans le plan vertical Oxy et l’axe Gz est principal central (cas plan de la Dynamique).
On exerce la percussion appliquée ~Pa (supposée connue) sur S, dans le plan Oxy. On souhaite
rechercher quelles conditions doivent être remplies pour que le support Oz ne subisse aucune
percussion3 .
F IG . 4.7 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’une batte et poignet pour
minimiser le choc au niveau du poignet
Si C est le point où la ligne d’action de ~Pa coupe l’axe OG, on appellera `, la distance OC et
a, la distance OG. ~P` est la percussion de liaison que développe l’axe Oz en O sur S.
Le théorème de la quantité de mouvement donne :
~P 00 (t) − ~P 0 (t) = ~Pa + ~P` (4.21)
M~vG 00 − M~vG 0 = ~Pa + ~P` (4.22)
3 Ce mod`ele peut ˆetre appliqu´e pour ´evaluer la distance entre le point d’impact d’une balle et le poignet lorsqu’on
frappe une balle avec une raquette de tennis ou une batte de base ball, ou la longueur optimale du manche d’un marteau,
ou la distance entre le point d’arrˆet d’une porte par rapport aux charni`eres de celles-ci (Fig. 4.7, Fig. 4.8, Fig. 4.9).
F IG . 4.8 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’une raquette de tennis et
poignet pour minimiser le choc au niveau du poignet
F IG . 4.9 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’un arrêt de porte et l’axe
des charnière pour minimiser le choc au niveau des charnières
l’axe Oz étant principal, puisque l’axe Gz est principal central et I Oxz = IGxz + MxG zG = 0 et IOyz =
IGyz + MyG zG = 0.
Après projection, le système étant à l’arrêt avant la percussion (v 0Gx = 0, v0Gy = 0 et ω0 = 0),
on obtient :
Les conditions cinématiques après la percussion correspondent à une rotation autour du point
O:
−→ −→
~vG 00 =~v00O + ~ω 00 ∧ OG = ω00~uz ∧ OG (4.28)
Après projection, on obtient :
v00Gx = ω00 a et v00Gy = 0 (4.29)
ce qui donne
4.1.6 D´
efinition du coefficient de restitution et aspects´
energ´
etiques
Considérons un solide S heurtant le solide s fixe. L’état dynamique de S avant le choc est
caractérisé par ~v0G et ~ω0S/s et l’état dynamique après le choc par ~v 00G et ~ω00S/s .
Supposons que la liaison développée entre s et S soit sans frottement : ~P` = P` u~n est normal
aux deux surfaces en contact.
Dans un cas spatial, les théorèmes généraux
comportent sept inconnues (v00Gx , v00Gy , v00Gz , ω00x , ω00y , ω00z , P` ) et fournissent six équations seulement.
Dans un cas plan, elles comportent quatre inconnues (v 00Gx , v00Gy , ω00z , P ) et fournissent trois
équations seulement (deux en translation et une en rotation).
Le problème est indéterminé. Pour lever cette indétermination, il est indispensable d’in-
troduire des hypothèses sur la nature physique du choc, c’est-à-dire de considérer l’aspect
énergétique.
Généralement, on exprime que la vitesse normale relative de séparation après choc diminue
avec le choc et représente la fraction e de la vitesse normale relative d’approche. Elle change
également de signe, ce qui conduit à :
0≤e≤1 (4.41)
Si e = 1, le choc est dit élastique ; l’énergie de S n’a pas varié (ce qui sera vérifié plus loin).
Si e = 0, le choc est dit mou ; la vitesse normale s’annule, S glissant éventuellement sur s.
Pour le choc entre deux solides S1 et S2 , le coefficient de restitution e est défini par :
Si S2 est un solide mobile dont le mouvement est imposé et ne peut être perturbé par le choc
- liaison dépendant du temps -, alors ~v 00MS /s =~v0MS /s ).
2 2
4.1.6.1 D´
etermination du coefficient de restitution. Rebond d’une bille
Le coefficient de restitution e peut être obtenu en mesurant la hauteur de rebond h 00 d’une bille
lâchée sans vitesse initiale d’une hauteur h 0 , sur une face plane horizontale du matériau considéré
(e est fonction de la nature des deux matériaux en présence).
En effet, on peut distinguer les 3 phases successives se rapportant à la chute libre de la bille,
le choc sur s, et la remontée de la bille.
Lors de la première phase en chute libre à partir d’une hauteur h 0 , le système est conservatif si
on néglige l’effet dissipatif dû au freinage par l’air. L’énergie totale T +V du système reste donc
constante. Si v0 est la vitesse juste avant le rebond, on a :
1
0 + mgh0 = mv0 2 + 0 (4.44)
2
Lors de la phase de choc, si v00 est la vitesse de remontée de la bille juste après le choc (prise
positivement vers le haut), on a :
v00 = ev0 (4.45)
1 00 2
mv + 0 = 0 + mgh00 (4.46)
2
On a donc :
1 1 1
mgh00 = mv00 ,2 = m(ev0 )2 = (mv0 2 ) e2 = mgh0 e2 (4.47)
2 2 2
h00
= e2 (4.48)
h0
Le coefficient de restitution e est donc égal à la racine carrée du rapport entre deux rebonds
successifs : r
h00
e= (4.49)
h0
On laisse tomber en t = 0, d’une hauteur h, sans vitesse initiale, une bille sur un sol horizontal,
et on la laisse rebondir successivement. On recherche la loi y(t) de la hauteur de la bille en fonction
du temps.
Si hi est la hauteur maximum à laquelle remonte la bille après le i `emechoc produit en ti ,
Le solide S entre en contact avec le solide fixe s. On suppose que le contact est sans frottement.
Vérifions que si e = 1, l’énergie cinétique du solide S est conservée : T 00 = T 0 (l’énergie
potentielle ne pouvant varier, puisque les déplacements sont supposés nuls).
Les théorèmes des généraux aboutissent à :
Or
−−→
~v0MS/s =~v0G + ~ω 0 ∧ GM (4.62)
et
−−→
~v00MS/s =~v00G + ~ω00 ∧ GM (4.63)
de sorte que l’equation (4.61) devient :
−−→ −−→
(~v00G + ~ω 00 ∧ GM)~un = −(~v0G + ~ω 0 ∧ GM)~un (4.64)
ou
−−→ −−→
~v00G · u~n + ~ω00 · (GM ∧ u~n ) = −(~v0G · u~n + ~ω0 · (GM ∧ u~n )) (4.65)
et
−−→
(~v0G +~v00G ) · u~n + (~ω0 + ~ω00 ) · (GM ∧ u~n ) = 0 (4.66)
4.1.7 Validit´
e de la th´
eorie des percussions
La théorie des percussions néglige la déformation des corps réels, ainsi que le temps de pro-
pagation des ondes dans les matériaux. La théorie sera bien vérifiée pour les corps de dimensions
suffisamment petites par rapport aux longueurs d’ondes des phénomènes de propagation. Pour les
corps élancés, la théorie est fausse.
Considérons, par exemple, le choc coaxial d’un cylindre S avec une barre élancée S 0 , de même
section droite et constituée du même matériau. La théorie des percussions prévoit un rebond de S
sur S0 , selon la loi de conservation de la quantité de mouvement totale des corps supposés rigides
et avec conservation de l’énergie cinétique totale si le choc est supposé élastique. En réalité, des
ondes élastiques de compression vont être générées à l’endroit de l’impact et se propager avec une
certaine vitesse dans les deux solides. Si la longueur L de S 0 est suffisamment grande par rapport à
celle ` de S, après un certain temps, l’ensemble du ”paquet d’ondes” généré sera entièrement dans
S0 et S sera au repos !
Le solide S est astreint à tourner sans perte autour de l’axe fixe Oz (Fig. 4.12). Il est soumis à
l’action des forces appliquées qui se réduisent à (~Ra ; M
~ aO ) en O.
Puisque les liaisons sont sans perte, M `Oz = 0, les autres inconnues de liaison
R`x , R`y , R`z , M`Ox et M`Oy pouvant a priori prendre n’importe quelle valeur.
Les équations dynamiques de S sont les suivantes :
L’équation 4.73 de translation suivant l’axe z ne dépend pas de la loi du mouvement ; elle
exprime simplement que la résultante des forces appliquées parallèlement à l’axe de rotation est
reprise directement par les liaisons.
L’équation 4.76 de rotation autour de l’axe z correspond à l’équation différentielle du mouve-
ment.
La loi du mouvement α = α(t) ayant été déterminée par intégration de cette équation, les cinq
premières équations permettent le calcul des cinq coordonnées inconnues du torseur des forces de
liaison4 .
On constate que les forces d’inertie sont proportionnelles à dω/dt et à ω 2 . Elles peuvent
prendre des valeurs importantes lors des démarrages ou des ralentissements (dω/dt = M az /IOzz ),
ou aux grandes vitesses (ω2 ). Il importe donc de les réduire au maximum par un équilibrage.
4.2.2 Caract´
eristiques d’´
equilibrage d’un rotor
Un rotor est dit statiquement équilibré si son centre de masse G est situé sur l’axe de rotation,
la résultante des réactions d’inertie étant nulle (~R(−m~a) = ~0) :
XG = YG = 0 (4.77)
Dans ce cas, l’équilibre statique est indifférent autour de l’axe de rotation.
Les équations d’équilibre dynamique de translation montrent que
La résultante des réactions d’inertie s’annule, mais le moment des réactions d’inertie n’est pas
nul en général.
Un rotor est dynamiquement équilibré si l’axe de rotation est axe principal d’inertie pour l’un
des points. Si l’on place le pôle O en ce point, les produits d’inertie en O sont nuls, et les moments
des réactions d’inertie selon les directions perpendiculaires à l’axe de rotation sont nuls :
Supposons que la liaison rotoı̈de soit réalisée à l’aide d’une rotule en O et d’un palier-guide
placé en un point A de l’axe Oz. Le solide est mis en rotation, et on supprime ensuite les forces
~
~ aO = O.
appliquées de sorte que M
~ `O = 0 et ω = Cte.
Les équations d’équilibre dynamique montrent que l’on a alors M
4 Selonla fac¸ on dont elles sont r´ealis´ees, on en d´eduira finalement les diff´erentes forces de liaison, si elles ne sont
pas surabondantes.
Les forces de liaison peuvent donc se réduire à leur résultante R ` localisée en O, ce qui im-
plique que la force ~F`A du palier-guide est nulle. On peut supprimer la liaison en A : le solide
continuera à tourner indéfiniment autour de Oz à la même vitesse angulaire. On vérifie ainsi qu’un
axe de rotation qui est axe principal d’inertie pour l’un de ses points est un axe permanent de
rotation.
Un rotor est parfaitement équilibré s’il est à la fois statiquement et dynamiquement équilibré.
Le centre de gravité G doit être sur l’axe et l’axe de rotation doit être un axe principal central du
solide.
En effet, on sait qu’un axe principal central est principal en tous ses points. En effet, si I GXZ =
IGY Z = 0, l’application du théorème des axes parallèles aboutit à I OXZ = IOY Z = 0, quel que soit le
pôle O choisi.
Les réactions de liaison sont dans ce cas indépendantes du mouvement du solide :
~R` = −~Ra , M`Ox = −MaOx , M`Oy = −MaOy M`z = 0 (4.82)
Supposons que le solide soit mis en rotation autour d’un de ses axes principaux centraux,
puis que l’on supprime toutes les forces appliquées (~Ra = 0, M~ a0 = 0). On obtient alors ~R` = 0
~ `O = 0, de sorte que l’on peut supprimer toutes les liaisons sans perturber le mouvement de
et M
rotation du solide autour de son axe Oz, à vitesse angulaire constante. On vérifie ainsi qu’un axe
principal central est un axe naturel de rotation.
4.2.3 Th´
eor`
eme fondamental de l’´
equilibrage
Équilibrer un rotor, c’est lui ajouter ou lui enlever des masses de sorte que ses réactions
d’inertie transmises aux paliers soient nulles (équilibrage parfait). Il faut donc que la résultante
des réactions d’inertie soit nulle et les composantes du moment des réactions d’inertie dans un
plan perpendiculaire à l’axe Oz soient nulles. En pratique, l’axe de rotation Oz doit devenir axe
principal central d’inertie pour le solide :
Les équations 4.73 montrent qu’il suffit de procéder à l’équilibrage d’un rotor rigide lorsque
celui-ci tourne à une vitesse constante ω quelconque : si le rotor est équilibré pour cette vitesse de
rotation, il le sera pour toute autre vitesse, même variable.
4.2.3.1 D´
efinition du vecteur balourd
4.2.3.2 Th´
eorème de base de l’´
equilibrage
Du point de vue de son équilibrage, un rotor est équivalent à deux balourds placés dans deux
plans perpendiculaires à l’axe de rotation et dont la position est arbitrairement choisie.
F IG . 4.13 – Système constitué par 2 balourds dans deux plans perpendiculaires à l’axe de rotation
−−−→
Considérons en effet deux balourds ~B0 = m0 O~0 P0 et ~B00 = m00 O00 P00 situés respectivement dans
les plans π0 et π00 perpendiculaires à Oz, z0 et z00 étant les cotes de ces plans, par rapport à l’axe Oz.
Dans le repère XY Z lié au solide S que l’on supposera tourner à vitesse angulaire constante,
le torseur des réactions d’inertie s’exprime par :
−−→ −−−→
~R(−m~a) = −m0~aP0 − m00~aP00 = −m0 ω2 P0 O0 − m00 ω2 P00 O00 (4.84)
−−→ −−−→
= m0 ω2 O0 P0 + m00 ω2 O00 P00 = ~B0 ω2 + B
~00 ω2 (4.85)
−−→ −−−→
~ (−m~a)
M = OO0 ∧ (−m0~aP0 ) + O00 P00 ∧ (−m00~aP00 ) (4.86)
O
~uX ~uY ~uZ ~uX ~uY ~uZ
= x0 y0 z0 + x00 y00 z00 (4.87)
B0X ω2 BY0 ω2 0 B00X ω2 BY00 ω2 0
L’équivalence des deux systèmes (le rotor S initial et le système S ∗ constitué par les deux
balourds) est assuré quel que soit le choix de z 0 et de z00 par la résolution du système suivant :
Ce système peut d’ailleurs être réécrit en fonction des propriétés d’inertie du solide S. A
vitesse ω constante, si G0 est la projection du centre de gravité G sur l’axe Oz, et compte tenu des
équations 4.76, on obtient :
−−→ −−→
~R(−ma)S/s = −M~aG = −M ω2 GG0 == M ω2 G0 G = {M XG ω2 ; M YG ω2 ; 0} (4.90)
~ (−ma)OS/s = −~ω ∧ ΦO~ω = (−IOY Z ω2 ; −IOXZ ω2 ; 0)
M (4.91)
D’où :
Il est donc toujours possible de trouver deux balourds ~B0 et ~B00 ayant les mêmes ca-
ractéristiques de déséquilibre qu’un rotor S donné, celui-ci étant caractérisé par MX G, MYG , IOXZ
et IOY Z , la position des plans π0 et π00 pouvant être arbitrairement choisie.
4.2.4 R´
ealisation de l’op´
eration d’´
equilibrage d’un rotor
Pour équilibrer un rotor S, il suffit d’enlever les balourds B 0 = m0 r0 et B00 = m00 r00 définis dans
le théorème précédent, ou d’ajouter ces balourds en les points symétriques par rapport à l’axe de
rotation ω.
−−→
La résultante ~R(−m~a) = Mω2 G0 G = Mω2 (XG~uX + YG~uY ) et le moment résultant M ~ (−m~a)0 =
ω (−IOY Z~uX + IOXZ~uY ) des réactions d’inertie sont des vecteurs liés à S. Ces réactions d’inertie
2
vont donc produire des forces sinusoı̈dales, de pulsation ω, sur les paliers. Ces forces peuvent être
mesurées par des capteurs logés dans les paliers (à l’aide de vibromètres ou d’accéléromètres).
Dans deux plans π0 et π00 perpendiculaires à l’axe, on place des balourds correctifs B 0 et B00 (ou
on enlève de la matière), de sorte que les capteurs enregistrent finalement la vibration minimum
acceptable.
Les vibrations mesurées en deux points 1 et 2 du stator ont un contenu fréquentiel dominé par
la composante correspondant à la pulsation de rotation du moteur. On considèrera donc les deux
réponses sinusoı̈dales suivantes aux points 1 et 2 (Fig. 4.2.4.1) :
Les excitations et les réponses étant sinusoı̈dales et de même pulsation, on peut les représenter
grâce à leurs substituts complexes B 0 et B00 correspondants, définis par :
Au départ, les réponses aux balourds naturels sont décrites par les substituts complexes X 10 et
X20 .
Le problème revient à déterminer quels balourds il convient d’ajouter dans les plans π 0 et π00
du rotor pour que les vibrations induites aux points 1 et 2 du stator s’annulent.
Si on considère le système comme linéaire, les réponses aux balourds ajoutés dans le plan π 0
et π00 satisfont à :
4.2.4.2 D´
etermination des coefficients d’influence
La connaissance des coefficients d’influence est nécessaire et peut être déterminée en ajoutant dans
chaque plan un balourd connu dans une direction de référence connue.
Ainsi par exemple, si la direction de référence dans le plan π 0 est la direction 10 (Fig. 4.16),
et si on ajoute un balourd m0 r0 sur la direction 10 , on teste l’effet d’un balourd B0 (10 ) = m0 r0 e j0 sur
X1 (100 ) = X10 + Z12 B00 (100 ) X2 (100 ) = X20 + Z22 B00 (100 ) (4.105)
4.2.4.3 V´
erification de l’hypothèse de lin´
earit´
e et comportement lin´
eaire moyen
Les relations entre les réponses obtenues pour ces 4 directions perpendiculaires s’expriment
par :
Si l’on examine la position de ces points dans le plan complexe (Fig. 4.17), on constate que le
point X1 (10 ), représentatif de la réponse au point 1 pour un balourd dans la direction 1 0 , peut être
obtenu à partir de la position de la réponse au balourd naturel X 10 à laquelle on ajoute le vecteur
Z11 B0 (10 ).
Pour le point X1 (20 ), représentatif de la réponse au point 1 pour un balourd dans la direction
20 , le point représentatif est obtenu à partir de la position de la réponse au balourd naturel X 10 à
laquelle on ajoute le vecteur Z11 B020 , qui n’est rien d’autre que le vecteur Z 11 B010 qui aura effectué
une rotation de 90 degrés (puisque B 0 (20 ) = B0 (10 )e j90 et que Z11 est considéré comme constant).
Un raisonnement analogue pour les points représentatifs des réponses aux balourds placés en
30et 40 conduirait au tracé d’un carré dans le plan complexe. La plus ou moins grande distorsion de
ce carré est une image de la plus ou moins grande linéarité du système. De plus, la position de ce
carré peut être exploitée en traçant le meilleur carré (au sens des moindres carrés) collant au mieux
aux réponse obtenues, ce qui permettrait de déterminer un coefficient d’influence correspondant
4.3 Gyroscopie
Un gyroscope est un solide de révolution en rotation rapide autour de son axe. S’il est placé
dans un système de telle façon qu’il peut tourner sans perte autour d’un point O sur cet axe (grâce
à une suspension à la cardan par exemple), cette rotation rapide lui confère une très grande sta-
bilité, qui peut être exploitée notamment lorsqu’il s’agit de stabiliser l’orientation de solides dans
l’espace (horizon artificiel en navigation aérienne par exemple ou minimisation des effets pertur-
bateurs sur la trajectoire d’obus, qui sont de ce fait animé d’un mouvement de rotation à la sortie
du canon).
la composante axiale ω3 étant nettement plus grande que les autres composantes ω 1 et ω2 de la
vitesse :
5 Une proc´edure du mˆeme type pourrait ˆetre utilis´ee pour tester la d´ependance ´eventuelle du coefficient d’influence
par rapport `a l’amplitude du balourd.
La direction du moment cinétique ~LO coı̈ncide approximativement avec l’axe OG3 du gyroscope.
La propriété caractéristique d’un gyroscope (qui sera démontrée au point suivant) est la sui-
vante : si un moment perturbateur M ~ aO est appliqué en O perpendiculairement à l’axe de rotation
~u3 du gyroscope (en rotation à la vitesse angulaire ω 3 ), celui-ci ne bascule pas selon l’axe du mo-
ment perturbateur appliqué (ce qu’il ferait si le solide n’était pas en rotation axiale rapide), mais
~ aO :
plutôt suivant un axe ~uE perpendiculaire à ~u3 et M
~ aO
~u3 ∧ M
ωE~uE = (4.113)
IA ω3
Il tend ainsi à s’aligner sur l’axe du couple appliqué par le plus court chemin, la vitesse
de rotation ωE étant d’autant plus faible que le moment d’inerte IA et la vitesse de rotation du
gyrosocpe ω3 sont grands.
Cette mise en équation sera réalisée en deux étapes, en passant d’abord par
• les équations d’équilibre dynamique d’un solide autour d’un point O autour duquel il peut
tourner sans perte (il s’agit des équations d’Euler) ;
• l’application des équations d’Euler au cas particulier d’un gyroscope
4.3.2.1 Equations d’Euler : mouvement d’un solide autour d’un point fixe O
Considérons un solide S pouvant tourner sans perte autour du point fixe O ainsi qu’un système
d’axe O1 , O2 et O3 correspondant aux directions principales en O.
L’équation d’équilibre de rotation autour du point O donne :
d~ω
MO + M`O = ΦO + ~ω ∧ ΦO~ω (4.114)
dt
MO x M` Ox I1 0 0 dω1 /dt ~u1 ~u2 ~u3
MO y + M` Oy = 0 I2 0 dω2 /dt + ω1 ω2 ω3 (4.115)
MO z M` Oz 0 0 I3 dω3 /dt I1 ω1 I2 ω2 I3 ω3
~ `O = ~0),
Si on tient compte du fait que la rotation s’effectue sans perte autour du point O ( M
on obtient les équations d’Euler :
dω1
MaO1 = I1 + (I3 − I2 )ω2 ω3 (4.116)
dt
dω2
MaO2 = I2 + (I1 − I3 )ω1 ω3 (4.117)
dt
dω3
MaO3 = I3 + (I2 − I1 )ω2 ω1 (4.118)
dt
Si le moment M~ aO initial des forces appliquées sur S est nul, l’axe OG 3 reste fixe dans l’espace
lorsqu’il est abandonné à lui-même sans vitesse initiale (ω E (0) = 0).
Supposons ensuite que S soit soumis à l’action de forces dont le moment par rapport à l’axe
OG3 est nul. On ne quantifiera en pratique que l’effet d’un moment perturbateur perpendiculaire à
l’axe du gyroscope, donc tel que :
MaO3 étant nul, la troisième équation d’Euler (Equ. 4.118) implique que la rotation ω 3 autour
de l’axe ~u3 reste constante. En effet, si la direction du gyroscope coı̈ncide avec la direction 3, on a
I3 = IA et I2 = I1 = IE (4.120)
~ aO = dIA ω3~u3
M (4.123)
dt
~ aO = IA ω3 d~u3
M (4.124)
dt
En appliquant la composition des dérivées (en passant par le solide S lui-même), on obtient :
~ aO = IA ω3 (~ω ∧~u3 ) = IA ω3 [(ω3~u3 + ωE~uE ) ∧~u3 )] = IA ω3 ((ωE~uE ) ∧~u3 ) = IA (ωE~uE ∧ ω3~u3 )
M
(4.125)
Si on multiplie les deux membres de cette relation par ~u 3 , on obtient :
~ aO = ~u3 ∧ IA (ωE~uE ∧ ω3~u3 )
~u3 ∧ M (4.126)
D’où
~ aO
~u3 ∧ M
ωE~uE = (4.128)
IA ω3
On en déduit que, sous l’action du couple appliqué M ~ a0 , l’axe du gyroscope ne tourne pas
autour de l’axe de ce couple, ce qu’il ferait si le solide S n’était pas en rotation axiale rapide, mais
~ a0 . L’axe du gyroscope tend à s’aligner sur
qu’il tourne autour d’un axe perpendiculaire à ~u 3 et à M
l’axe du couple appliqué par le plus court chemin (tendance au parallélisme des axes de rotation).
La vitesse de rotation ωE = Ma0 /IA ω3 est d’autant plus faible que le moment cinétique axial (IA ω3 )
est grand.
La rotation axiale rapide du gyroscope lui assure une grande stabilité (le changement de di-
rection de l’axe sous l’influence d’un couple perturbateur est d’autant plus faible que le moment
cinétique est élevé). Lorsque le couple M ~ aO cesse d’agir, l’axe du gyroscope reste fixe dans la
position atteinte (en réalité, il précessionne avec une faible nutation autour de cette position).
4.3.2.3 Comparaison de l’effet d’un moment perturbateur sur un solide en rotation ou non
Pour illustrer la stabilité d’un gyroscope S, comparons son comportement à celui d’un solide
identique S∗ qui ne tourne pas sur lui-même, lorsque ces deux solides sont soumis à l’action d’un
couple perturbateur M~ a0 perpendiculaire à l’axe OG3 (Ma3 = 0) durant l’intervalle de temps ∆t.
Initialement, aucun couple n’agit sur les solides articulés en O : ils restent en équilibre dans
leur position actuelle.
F IG . 4.20 – Comparaison de l’effet d’un moment pertubateur sur un solide initialement à l’arrêt
ou en rotation
L’effet gyroscopique est utilisé lorsqu’on veut exploiter une orientation fixe dans un système
mécanique, comme par exemple,
6 Tout ce qui pr´ec`ede s’applique sans modification au mouvement d’un gyroscope autour de son centre de masse,
quel que soit le mouvement de ce dernier, puisque le mouvement d’un solide autour de son centre de masse est le mˆeme
que si ce dernier restait fixe.
F IG . 4.21 – Structure cinématique d’un gyroscope à la base d’un dispositif maintenant un horizon
artificiel
4.3.3.1 R´
eactions d’inertie dues à la combinaison de deux rotations
Les machines mobiles comportent fréquemment des masses en rotation rapide (roues, volants,
turbines,...). Toute rotation de ces machines provoque des effets gyroscopiques sur les paliers qui
supportent les rotors. Nous nous proposons de calculer ces couples ”inattendus”.
Considérons un solide S” dynamiquement de révolution, en rotation autour de son axe princi-
pal central AB par rapport au solide S 0 (carter ou armature). ~ωr = ωr~ur désigne la rotation ~ωS0 /s de
S0 par rapport au repère galiléen s (rotation d’entraı̂nement).
(~R0e , M ~ e0
0 ) sont les coordonnées par rapport à un pôle fixe O du torseur des forces extérieures
agissant sur S0 ; (~Re ”, M ~ e0 ”) sont celles du torseur des forces extérieures agissant sur S” ; ( ~Re =
~R0e + ~Re ”; M ~ e0 = M
~ e0
0 +M ~ e0 ”) sont les coordonnées du torseur s’exerçant sur l’ensemble des deux
0
solides S et S”.
Désignons par S∗ , le solide que l’on obtiendrait en soudant S” à S 0 , c’est-à-dire en supposant
que ωr = 0. La position relative de S” par rapport à S 0 dans l’ensemble rigide S ∗ importe peu
puisque S” est dynamiquement de révolution autour de AB.
Le problème est le suivant : on recherche le torseur de forces qu’il faudrait ajouter au torseur
réellement appliqué (~Re , M
~ e0 ) pour que le solide S∗ ait le même mouvement que le solide S 0 lorsque
ce dernier comporte le rotor S” tournant à la vitesse constante ω r .
F IG . 4.22 – Gyroscope
F IG . 4.24 – Effets dynamiques résultant de la combinaison d’une rotation relative et d’une rotation
d’entraı̂nement
4.3.3.2 Th´
eorème de la quantit´
e de mouvement
puisque S∗ a le même mouvement que S 0 et que le centre de masse G00 de S” est sur AB lié à
S0 . Dès lors,
d ~P∗ d ~P ~
= = Re (4.133)
dt dt
Le théorème de la quantité de mouvement n’est pas modifié. Il ne faut ajouter aucune
résultante supplémentaire à ~Re pour que ce théorème s’applique au solide S ∗ (autrement dit : le
centre de masse de S∗ est identique à celui de l’ensemble de S 0 et S00 ; il a même mouvement s’il
est soumis à l’action de la même force ~Re ).
4.3.3.3 Th´
eorème du moment cin´
etique
φG00 étant le tenseur d’inertie central de S 00 (S00 étant dynamiquement de révolution, φ G00 est le même
à tout instant par rapport à S’).
Le moment cinétique total de S 0 et S” vaut donc :
~L0 = ~L00 +~L0 ” = ~L00 + φG00 (~ωr + ~ωe ) + M 00~eG00 ∧~vG00 (4.134)
Donc,
~L0 −~L∗0 = φG00~ωr = IA~ωr = IA ωr~ur (4.136)
si IA est le moment d’inertie axial de S”. La différence des moments cinétiques est simplement
le moment cinétique relatif de S”. Dès lors,
de sorte que,
d~L0 d~L∗0
= + IA ωr~ωe ∧~ur
dt dt
d~L∗0
= + IA~ωe ∧ ~ωr = M
~ e0
dt
Finalement, on obtient :
d~L∗0 ~ ~g
= Me0 + C (4.140)
dt
en posant
~ g = IA~ωr ∧ ~ωe
C (4.141)
Le couple gyroscopique C ~ g permet d’expliquer les résultats du numéro précédent (effet gyro-
scopique), notamment la tendance au parallélisme des axes de rotation des gyroscopes (C ~ g , per-
pendiculaire à ωr et ωe , tend à amener ~ωr sur ~ωe ).
Remarquons que la puissance développée par un couple gyroscopique est nulle :
~ g ~ωe = 0
Pg = C (4.142)
La valise va tendre à tourner autour de l’axe horizontal Gy, et non autour de la verticale
comme on s’y attendrait ! Elle s’oppose au mouvement qu’on voudrait lui imposer. Cet exemple
montre les effets particuliers de l’inertie gyroscopique.
Un avion monoréacteur volant à 2400 km/h vire à droite en décrivant un cercle horizontal
de 10 km de rayon. Son réacteur est longitudinal et tourne à 9000 tours par minute, dans un sens
positif par rapport à un axe Gx dirigé vers l’avant. Le moment d’inertie axial I A du rotor est égal à
50 kg m2 . Le couple gyroscopique développé sur le rotor durant le virage vaut :
~ g = IA~ωr ∧ ωe
C (4.145)
~ g = −3141 (N.m)~uy
C (4.146)
Gy étant dirigé vers le centre du cercle. Ce couple de tangage, très perceptible pour le pilote,
va tendre à faire piquer l’avion.
F IG . 4.26 – Rotor dont les paliers sont eux-mêmes entraı̂nés dans un mouvement de rotation
d’entraı̂nement
Si S0 est fixe, les forces dans les paliers A et B valent 100 9.81
2 = 491 N, en supposant que le
rotor est placé au milieu de AB.
Supposons ensuite que le bâti S 0 tourne autour de la verticale avec une vitesse angulaire rela-
tivement faible, par exemple 100tr/min. Le couple gyroscopique agissant sur S” du fait de cette
rotation vaut :
~ g = IA~ωr ∧ ωe
C
2
2π
= −1 · 1500 · 100 · ~ux
60
Les efforts supplémentaires dans les paliers A et B pour reprendre ce couple valent :
~RB = −~RA = 3290 N uz (4.147)
4.3.5 R´
esum´
e des effets gyroscopiques
~ a0 (avec Ma3 = 0) sur l’axe d’un gyroscope, cet axe 0G3 subit la
Si l’on exerce un couple M
rotation instantanée
~u ∧ M ~ a0
~ωE = 3 (4.148)
IA ω3
Les relations précédentes expriment les mêmes phénomènes, mais décrits en intervertissant
ce que l’on choisit comme cause et comme effet.
Pour étudier ensuite le mouvement de S ∗ par rapport à la terre s, il faut remplacer l’attraction
de la terre sur les divers éléments matériels m par leur poids m~g, et ajouter aux forces réelles et à
~ g , les forces d’inertie de Coriolis
C
~ g = IA ωr ∧ (~ωe + ~Ω)
C (4.154)
~ gΩ = IA~ωr ∧ Ω
C (4.156)
Supposons que S0 soit astreint à tourner sans perte autour de la verticale Oz et que l’axe du
gyroscope soit calé dans S 0 perpendiculairement à Oz : l’axe du gyroscope est astreint à rester dans
le plan horizontal Oxy.
Si α désigne l’azimut de l’axe du gyroscope par rapport à la direction Ox 0 du nord, on a :
On reconnaı̂t une équation du même type que celle du pendule simple qui pour des angles α
faibles (sin α = α)devient :
∗ d α
2
IOzz + IA Ωωr sin λα = 0 (4.160)
dt 2
Elle admet aux faibles oscillations, une solution sinusoı̈dale dont la pulsation ω est égale à :
s
IA Ωωr sin λ
ω= ∗ =0 (4.161)
IOzz
L’axe du gyroscope va donc osciller autour de la direction Ox 0 du Nord, la période des faibles
oscillations étant
2π
T=q (4.162)
I
IA
∗ Ωω r sin λ
Ozz
Il faut accepter
de paraı̂tre ignorant
pour apprendre
Les équations de base de la dynamique du point matériel sont à la base des célèbres lois de
Kepler qui permettent à la fois de décrire les mouvements de planètes autour du soleil ainsi que
celui des satellites en orbite terrestre :
• les planètes (les satellites) ont une orbite elliptique dont le soleil (la terre) est l’un des foyer
(Fig 5.5) ;
• une ligne joignant une planète (un satellite) au soleil (à la terre) balaie une surface identique
en l’unité de temps (Fig 5.4) ;
• le carré de la période de révolution d’une planète (d’un satellite) est proportionnel au cube
de demi-axe long de sa trajectoire elliptique (Fig 5.7)
211
Chapitre I- 5 Dynamique du point matériel - 212-
système classique :
d2x
Rx = max = m (5.1)
dt 2
d2y
Ry = may = m 2 (5.2)
dt
d2z
Rz = maz = m 2 (5.3)
dt
Pour des conditions initiales données, l’intégration numérique de ce système permettrait de
déterminer numériquement la trajectoire, pour autant que la fonction ~R = ~R(x, y, z) précisant la
résultante ~R en fonction de la position x, y, z soit bien déterminée.
Considérons une masse ponctuelle m en A soumise à une force résultante ~R. L’application du
théorème du moment cinétique donne :
d~LO ~
= MO ou d~LO = M
~ O dt (5.9)
dt
ce qui conduit sous forme intégrée à :
Z t
~LO (t) −~LO (0) = ~ 0 dt
M (5.10)
0
5.1.2.1 Premier cas : si la projection selon l’axe Oz du moment en O est nulle à tout instant :
MOz (t) = 0
Cette hypothèse signifie pratiquement que la résultante vecR passe par l’axe Oz à tout instant
(Fig. 5.2). En effet, comme
M ~ ∧ ~R
~ O = OA (5.11)
si la résultante ~R passe par l’axe Oz, le vecteur MO est perpendiculaire au plan formé par OA et R,
et a donc une composante MO z sur Oz nulle.
Il y a dès lors conservation du moment cinétique en O suivant l’axe z puisque :
Z t
LOz (t) − LOz (0) = MOz dt = 0 (5.12)
0
Et :
LOz (t) = LOz (0) (5.13)
Interpr´
etation de la conservation du moment cin´
etique selon Oz - Loi des aires
La composante suivant l’axe Oz du moment cinétique (composante qui reste donc constante)
s’exprime par :
LOz = m(x vy − y vx ) (5.15)
F IG . 5.2 – Masse ponctuelle soumise à une résultante ~R passant à tout instant par un axe Oz. Loi
des aires dans le plan xy perpendiculaire à Oz
D’où
LOz
x vy − y v x = =c (5.16)
m
La constante c = LOz /m est appelée la constante des aires.
L’interprétation géométrique est toutefois plus directe en coordonnées cylindriques. Si (r, θ,
z) sont les coordonnées cylindriques du point A (r, θ) sont les coordonnées polaires décrivent la
position de la projection A0 du point A dans le plan x, y perpendiculaire à l’axe Oz.
En effet
Cette équation différentielle r 2 dθ/dt = c conduit à la loi des aires se rapportant à la surface
balayée par la trajectoire r = r(θ) de la projection dans le plan perpendiculaire à l’axe Oz (par
rapport auquel le moment cinétique est conservé).
La surface balayée peut en effet être décomposée en une succession de surfaces élémentaires
comprises entre θ et θ + ∆θ. La surface ∆S θ se rapportant à une de ces surfaces élémentaires peut
être approchée par un triangle de base r(θ) et de hauteur r(θ + ∆θ) sin ∆θ ∼ r(θ + ∆θ)∆θ :
1
∆Sθ = r(θ) r(θ+∆θ)∆θ (5.22)
2
La surface balayée entre 0 et θ est obtenue à partir de la somme de toutes ces surfaces
élémentaires :
θ
1
Sθ = ∑ r(θ) r(θ+∆θ)∆θ (5.23)
0 2
La loi des aires exprime que l’aire balayée par A 0 par unité de temps reste constante (Fig. 5.2) :
dS c
(5.25)
dt 2
En conclusion, si une masse ponctuelle m est soumise à une force ~R passant par un axe Oz à
chaque instant t,
• la composante LO z du moment cinétique en O suivant l’axe Oz est conservée,
• la projection de la trajectoire de la masse sur un plan perpendiculaire à l’axe z suit une loi
r = r(θ) telle que
LO z
− sous forme différentielle, r 2 dθ
dt = c = m
− géométriquement, elle respecte la loi des aires, à savoir que la surface balayée par unité
de temps est constante, ce qui correspond sous forme différentielle à dS c
dt = 2 et sous
1
forme intégrale à S = 2 ct.
5.1.2.2 Deuxième cas : Cas de forces centrales telles que le moment au point O est nul à
~ O (t) = ~0
tout instant : M
Dans le cas de forces centrales, la résultante R passe constamment par un point O (Fig. 5.3) :
~ O = ~0 à chaque instant.
M
L’application du théorème du moment cinétique sous sa forme intégrée donne dans ce cas :
Z t
~LO (t) −~LO (0) = ~ 0 dt = ~0
M (5.26)
0
F IG . 5.3 – Masse ponctuelle soumise à une force centrale ~R passant à tout instant par un point O.
Loi des aires dans le plan xy perpendiculaire au plan formé par la vitesse initiale de la masse A et
OA
5.1.3 Etablissement des e´quations du mouvement pour une masse ponctuelle sou-
mise a`une force centrale en l’absence de pertes
Le mouvement étant plan, le système à deux degrés de liberté est décrit par les variables r et
θ.
L’application du théorème du moment cinétique aboutit à la première équation différentielle
caractéristique de la loi des aires :
r2 θ̇ = c = LOz /m (5.28)
F IG . 5.4 – Deuxième loi de Kepler - Loi des aires : une ligne joignant une planète (un satellite) au
soleil (à la terre) balaie une surface identique en l’unité de temps
dT dV d(T +V )
= Ptot = − =0 T +V = constante (5.29)
dt dt dt
La force centrale attirant une masse m à une autre masse M s’exprime par :
F IG . 5.5 – Première loi de Kepler : les planètes (les satellites) ont une orbite elliptique dont le
soleil (la terre) est l’un des foyer
c2
Le paramètre p est lié au moment cinétique initial, puisque p = GM avec c = LO z/m =
mv0 r0 /m = v0 r0
D’où
(v0 r0 )2
p= (en m) (5.38)
GM
L’excentricité n’a pas de dimension et correspond à :
r
2(v0 r0 )2 E
e = 1+ 2 (5.39)
G mM 2
E = 0 (5.42)
1 2 Mm
mv0 /s = G (5.43)
2 r0
2GM
v20 = (5.44)
r
r0
2GM
v0 = = vlib (5.45)
r0
D’autre part, e = 0 correspond à la limite pour obtenir une trajectoire circulaire. On peut en
déduire la vitesse de satellisation v sat par :
r
2c2 E
e = 0 = 1+ 2 (5.46)
G mM 2
2c2 E
0 = 1+ 2 (5.47)
G mM 2
−G2 mM 2 = 2c2 (5.48)
−G2 mM 2 −G2 mM 2
E = = (5.49)
2c2 E 2r02 v2O
1 2 Mm −G2 mM 2
mv0 − G = (5.50)
2 r0 2r02 v2O
La figure 5.6 illustre le type de trajectoire du satellite en fonction de la vitesse initiale v 0 pour
une distance initiale r0 correspondant à un satellite attiré par une masse M, G étant la constante
d’attraction universelle.
5.1.3.5 P´
eriode de r´
evolution d’un satellite sur sa trajectoire elliptique
Dans le cas d’un satellite à trajectoire stable elliptique, on peut montrer que les dimensions
des demi-axes de l’ellipse sont respectivement
p √
a= et b = ap (5.52)
1 − e2
Si on applique la loi des aires, la surface S de l’ellipse, balayée pour un tour complet est
donnée par :
1
S = cT (5.53)
2
F IG . 5.7 – Troisième loi de Kepler : proportionnalité entre le cube du grand demi-axe de la trajec-
toire elliptique et le carré de la période de révolution
√ √
2πa a p 2πa3/2 c
T= = √ (5.56)
c c GM
4π2 3
T2 = a (5.57)
GM
Et
T2 4π2
= (5.58)
a3 GM
Dans le cas particulier d’un mouvement circulaire, la vitesse de satellisation peut être
déterminée plus simplement, en exprimant que la force gravitationnelle compense la réaction
TAB . 5.1 – Rapport constant entre le cube du grand axe de l’orbite elliptique et le carré de la
période pour différentes planètes du système solaire
F = ma (5.59)
2 2 2
GMmr = mω = v r (5.60)
v2 = GMr (5.61)
r
GM
v = (5.62)
r
5.1.4.2 P´
eriode de r´
evolution
Toujours dans le cas particulier d’un mouvement circulaire, la période de révolution T peut
être dédéterminée en utilisant l’expression de la vitesse dans un mouvement circulaire
2π
v = ωr = r (5.63)
T
4π2 2
v2 = r (5.64)
T2
(5.65)
GM 4π2 2
= 2r (5.66)
r T
et en déduire la troisième loi de Kepler :
T2 4π2
= (5.67)
a3 GM
Altitude du point d’injection (Km) Première vitesse spatiale (m/s) Période de révolution
150 7814 87,49 min = 5249 s
200 7789 88,34 min = 5300 s
300 7726 90,52 min = 5431 s
500 7613 94,62 min = 5677 s
1000 7350 105,1 min = 6306 s
2000 6898 127,2 min = 7632 s
5000 5919 201,3 min = 12078 s
10000 4933 347,7 min = 20862 s
35786 3075 1436 min = 23 h 56 min
TAB . 5.2 – Première vitesse spatiale (vitesse de satellisation) et période de révolution en fonction
de l’altitude du point d’injection d’un satellite
Pour l’altitude de 35786 km, un satellite situé dans le plan équatorial de la Terre survole
toujours le même point puisque sa période de révolution est égale à la période de rotation de la
Terre (23 h 56 min) sur elle-même : le satellite est dit géostationnaire.
Dans la pratique, la satellisation ne peut se faire que depuis une altitude élevée, car l’at-
mosphère freinerait le satellite, et le détruirait par l’échauffement. C’est pourquoi on ne peut faire
tourner un satellite à moins de 150 kilomètres d’altitude.
La satellisation se fait en pratique en plusieurs étapes :
• lancement depuis le sol avec pour vecteur une fusée ou une navette, qui porte l’objet à une
altitude suffisante (le point d’injection),
• puis modification de la trajectoire pour placer le satellite le plus près possible de l’hori-
zontale. À ce stade, soit la trajectoire souhaitée est circulaire, et le mobile est amené à la
vitesse de satellisation (7,8 km/s à 150 km/h) avant que la propulsion ne soit coupée, soit
on veut obtenir une orbite elliptique ; dans ce dernier cas, la vitesse est supérieure à celle de
satellisation, et le point P (où la trajectoire était horizontale) devient le périgée de l’ellipse.
Après une demi-période, le satellite passe à son apogée, et revient ensuite en P avec une
vitesse égale à la vitesse acquise lors de l’arrêt de la propulsion à ce point. On dit alors que
le satellite est ”injecté” dans son orbite.
Si le satellite est lancé depuis l’équateur et que son orbite est directe vers l’est, il bénéficie de
la vitesse de rotation de la Terre (c’est-à-dire 464 m/s ).
La vitesse de libération (ou deuxième vitesse spatiale) est la vitesse pour laquelle l’engin
s’éloignerait à jamais de la Terre : sa trajectoire est alors parabolique. Toute vitesse qui est com-
prise entre la première et la deuxième vitesse spatiale est une vitesse de satellisation. Toute vitesse
qui est supérieure à la deuxième vitesse spatiale est une vitesse de libération (qui doit être com-
muniquée à toute sonde interplanétaire).
A l’instar de la première vitesse spatiale, la deuxième vitesse spatiale ne dépend que de l’al-
titude du point d’injection ; sur Terre, cette vitesse est de l’ordre de 11 kilomètres par seconde
(Tableau 5.3).
Sur d’autre planètes, dont les tailles, les masses et, par conséquent, les valeurs de
l’accélération de la pesanteur, sont différentes, les vitesses de satellisation varient : les vitesses
minimales de satellisation sont de 1,7 km par seconde dans le cas de Lune, de 3,6 kilomètres par
seconde pour Mars.
Si on néglige l’effet d’attraction des autres astres de manière à pouvoir admettre que le repère
géocentrique SG est galiléen (Fig. 5.8), on a :
~R + ~FTerre = m ~aP/S (5.68)
G
où
• ~aP/ST est l’accélération de P par rapport à la terre,
• ~aPST /SG est l’accélération d’entraı̂nement due au mouvement de rotation de la terre sur elle-
même,
• ~aC est l’accélération de Coriolis s’exprimant par
D’où
~R + ~FTerre − m~aPS /S − m~aC = m~aP/S (5.71)
T G T
Les termes ~FTerre − m~aPST /SG représentent la somme combinée de la force de gravitation due
à la terre et de la force fictive de réaction d’inertie due au mouvement relatif par rapport au repère
géocentrique. Ils correspondent par définition au poids m~g :
En conclusion, le mouvement d’un point matériel P au voisinage de la terre s’écrit, par rapport
à un repère ST lié à la terre :
~R représentant la résultante des forces autres que le poids et autres que les forces attractives dues
aux corps célestes, et Ω étant le vecteur rotation de la terre.
Dans le cas d’un mouvement en chute libre, la masse n’est soumise à aucune autre force que
la gravité :
m ~g + (−2 m ~Ω ∧~vP/ST ) = m ~aP/ST (5.74)
Coriolis, et que dans l’estimation de ce dernier terme, on peut ne considérer pour la vitesse rela-
tive par rapport à la terre que la vitesse verticale due au mouvement principal. En effet, en chute
libre, on a
Si on considère le repère de projection lié à la terre, constitué par l’axe ~u x , orienté pa-
rallèlement au méridien vers le sud, l’axe ~u y orienté vers l’Est, l’axe ~uz étant dirigé selon la verti-
cale locale en P, la force perturbatrice peut être évaluée par :
ux uy uz
~Fpert = −2m −Ω sin λ 0 −Ω cos λ = +2mΩ sin λ gt~uy (5.79)
0 0 −g t
La déviation se situe donc bien vers l’Est (~u y ). On pourra en exprimer l’ordre de grandeur en
évaluant successivement l’accélération de perturbation a pert , la vitesse de perturbation vpert et la
distance de perturbation dpert pour un temps de chute t déterminé.
Le temps de chute libre correspondant à une hauteur de chute H donnée peut être estimé à
partir de la loi de chute (v = gt) qui aboutit à
t2
H = g (5.84)
s2
2H
t = (5.85)
g
2H 3/2
dpert = +Ω sin λg (5.86)
g
√
2 2 H 3/2
dpert = + Ω sin λg 1/2 (5.87)
3 g
La déviation se situe donc bien vers la droite dans l’hémisphère Nord. On pourra en exprimer
l’ordre de grandeur en évaluant successivement l’accélération de perturbation a pert , la vitesse de
perturbation vpert et la distance de perturbation dpert pour un temps de chute t déterminé.
Le temps de parcours correspondant à une distance L donnée par être estimée à partir de la loi
du mouvement L = vt qui aboutit à
L
t = (5.96)
v
L2 L2
dpert = Ωv cos λ = +Ω cos λ (5.97)
v2 v
On peut estimer l’ordre de grandeur de la longueur de déviation, par exemple une vingtaine
de mètres pour un obus lancé à une vitesse v = 1000km/h sur une distance de 10km. Par contre,
pour un ballon de basket, à une vitesse de 5m/s sur une distance de 5m, la perturbation n’est que
de 0.2mm et est donc négligeable.
La longueur du pendule étant assez grande, on pourra admettre que le mouvement de la masse
est pratiquement plan.
La coordonnée vectorielle repérant la masse M par rapport à au pôle O, sur la verticale passant
par C, point d’accrochage du pendule, est situé dans le plan π du mouvement.
La tension du fil T peut être décomposée en
• une tension verticale Tz = T cos θ ∼ T ∼ mg
• une tension dans le plan, en module, égale à
e e
Tplan = T ∼ θ = T = mg (5.99)
L L
D’où
~Tplan = − mg~e (5.100)
L
L’équation du mouvement dans le plan π devient :
mg
− ~e + (−2 m ~Ω ∧~vP/ST ) = m ~aP/ST (5.101)
L
Le vecteur ~Ω de rotation de la terre par rapport à la terre peut être décomposé en sa composante
verticale Ωv et Ωh suivant la direction verticale ~uv et horizontale ~uh :
mg
− ~e + [−2 m (Ωv~uz + ~Ωh~uh ) ∧~vP/ST ] = m ~aP/ST (5.102)
L
Seule la composante Ωv induit après multiplication vectorielle par v P/ST induit une compo-
sante horizontale dans le plan du mouvement :
mg
− ~e + (−2 m Ωv~uz ∧~vP/ST ) = m ~aP/ST (5.103)
L
En se ramenant aux coordonnées dans le repère tournant S ∗ , les conditions initiales sont les
suivantes :
x∗ = a y = 0 ẋ∗ = 0 ẏ∗ = Ωv a (5.115)
car
~vP/ST =~vP/S∗ +~vPS∗ /ST (5.116)
0 = ẋ∗ 0 = ẏ∗ − Ωv a (5.117)
En tenant compte des conditions initiales, la trajectoire dans le repère S ∗ est décrite par
x∗ = a cos ωt y∗ = ω˙v aω sin ωt (5.118)
La trajectoire est une trajectoire elliptique dont le rapport entre petit demi-axe et grand demi-
axe est très petit :
Ωv a Ωv Ωv
= = q ∼0 (5.119)
ωa ω g
L
La trajectoire dans le repère S ∗ est pratiquement contenue dans un plan qui tourne à la vitesse
angulaire −Ωv par rapport à la verticale ~uz (Ω − v étant la projection du vecteur rotation de la terre
sur la verticale).
La période de rotation du plan de la trajectoire s’exprime par
T = 2πΩv = 2πΩ cos λ = (23h56min) cos λ (5.120)
• dans le sens horlogique dans l’hémisphère Nord, avec une période variant de 1 jour au pôle
Nord, à 32h à Paris, l’infini à l’équateur (le plan ne bouge pas)
• dans le sens antihorlogique dans l’hémisphère Sud, avec une période variant de l’infini à
l’équteur (le plan ne bouge pas), à 43 h à Sidney et 1 jour au pôle Sud.
El´
ements de m´
ecanique des milieux
continus
233
Chapitre 6
Lorsqu’un système mécanique est soumis à des sollicitations, plusieurs questions sont en
rapport direct avec les préoccupations de l’ingénieur qui doit le concevoir et le dimensionner la
structure. Parmi les questions les plus fondamentales :
• Quelles sont les contraintes, les déformations et les déplacements engendrés par les sollici-
tations ?
• Ces chargements sont-ils supportables par le matériau ?
Ces questions peuvent être abordées à partir des théories de l’ e´lasticit´
e combinées aux critères
de r´
esistance des mat´ eriaux.
Ce chapitre intitulé ”Eléments de mécanique des mileiux continus” porte sur les fonde-
ments de l’élasticité classique. Il concerne l’étude du comportement des solides déformables,
élastiques, isotropes en se plaçant dans le cadre de l’hypothèse des petits déplacements et des pe-
tites déformations. On peut montrer que ces hypothèses ont pour conséquences de rendre linéaires
les équations différentielles de l’élasticité, on parle dès lors d’ e´lasticit´
e lin´
eaire. Elles ne sont pas
trop restrictives car la majorité des matériaux utilisés en construction mecanique ou en génie civil
sont peu déformables et de toute façon utilisés en limitant leur déformation en service.
234
Chapitre II- 6 Déformations infinitésimales - Tenseur des déformations - 235-
Pour fixer les idées, signalons qu’un acier courant supporte des élongations relatives maxi-
mum de l’ordre de 0, 1% seulement1 .
D’autre part, ce chapitre constitue une introduction au cours de Résistance des Matériaux :
on ne s’intéressera en pratique qu’à la statique des corps élastiques, qui considère essentiellemnt
l’état final du solide lorsque l’application du chargement est terminée et que le solide a atteint son
état d’équilibre sous la charge2 .
Seront succesivement considérés :
• les outils mathématiques nécessaires à la description des déformations infinitésimales dans
le cadre restreint des petites déformations d’un solide homogène isotrope (tenseur du gra-
dient de déformations F, tenseur du gradient de déplacement G, tenseur des contraintes
ε;
• le tenseur Σ permettant de décrire l’état des contraintes à l’intérieur d’un milieu continu ;
• les lois de comportement dans le cadre de l’élasticité linéaire isotrope en déformations
infinitésimales, à savoir la relation éxistant entre tesneur des contraintes Σ et tenseur des
déformations ε.
Mathématiquement parlant, un milieu matériel est considéré comme continu si on peut définir
des champs de grandeurs physiques locales relatives à ce milieu matériel. Il peut s’agir par exemple
de grandeurs scalaires (masse volumique...), vectorielles (vitesses, accélérations,...) ou tensorielles
(tenseurs des déformations et des contraintes...).
En pratique, la mécanique des milieux continus considère la matière d’un point de vue macro-
scopique. En effet, les connaissances de la physique moléculaire et atomique nous apprennent qu’à
l’échelle microscopique, la matière est discontinue, les notions de masse volumique ou de vitesse
n’ayant aucun sens à cette échelle (la matière vue à cette échelle est essentiellement constituée de
vides).
Un ”point” pour l’observateur macroscopique est en fait un petit volume suffisamment grand
pour qu’il puisse être représentatif des propriétés macroscopiques du matériau au voisinage de ce
point (ce volume devant toutefois être suffisamment petit pour pouvoir être associé aux propriétés
locales en ce point). Pour fixer les idées, un volume de l’ordre de 0.1 à 1 mm 3 dans le cas de l’acier
pour lequel les grains ont une taille moyenne de l’ordre de quelques dizaines de µm.
Contrairement à la mécanique des solides indéformables, le nombre de paramètres pour
décrire le mouvement d’un milieu continu déformable est infini. En effet, pour décrire la vitesse
d’un point Q d’un solide indéformable, il suffit de connaı̂tre la vitesse d’un point P de ce solide
1 Comme
∂ui
∂X j sont << 1, de sorte
on le verra plus loin, les d´eplacements ui sont tels que leurs d´eriv´ees premi`eres
fluides ou dans la dynamique et vibrations des structures m´ecaniques)ne sera pas abord´ee.
ainsi que le vecteur rotation ω du solide, soit au total 6 composantes projetées, donc 6 paramètres,
dans le cas général spatial. Les vitesses des points d’un solide découlent directement de la relation
classique du champ de vitesse
−→
~v(Q) =~v(P) + ~ω ∧ PQ (6.1)
dont l’origine provient de la propriété d’équiprojectivité du champ de vitesse, trouvant son origine
dans le fait que la distance entre deux points d’un solide indéformable reste constante durant le
mouvement.
En mécanique des milieux continus déformables, la distance entre deux points du milieu
considéré varie. Il faut donc en principe décrire le mouvement de chaque particule du milieu
et pouvoir distinguer dans le déplacement d’une particule, la partie qui concerne spécifiquement
la déformation que subit le milieu continu par rapport à la partie qui concerne un déplacement
d’ensemble du solide (comme si celui-ci était rigide).
6.1.2 D´
eplacement et d´
eformation dans un milieu continu d´
eformable
Les coordonnées du vecteur déplacement ~u par rapport au référentiel fixe s sont ~u(u 1 , u2 , u3 ).
La fonction de base décrivant le mouvement du solide déformable au cours du temps décrit la
correspondance entre les points P et P0 : il s’agit de la fonction vectorielle précisant la position ~e
à l’instant t pour un point de coordonnée vectorielle ~E à l’instant t0 :
~e =~e(~E,t) (6.3)
On admettra que cette fonction est continue et différentiable, ce qui est notamment le cas pour
un solide déformable isotrope en élasticité linéaire.
~ = F dE
de ~ (6.4)
~ aux coor-
Dans le référentiel de base s, ce tenseur relie les coordonnées (dx 1 , dx2 , dx3 ) de de
~ Il est donc représenté par une matrice (3x3) :
données (dX1 , dX2 , dX3 ) de dX.
∂x1 ∂x1 ∂x1
dx1 ∂X1 ∂X2 ∂X3 dX1
∂x2 ∂x2 ∂x2
dx 1 ∂X2 ∂X3 dX2 (6.5)
2 ∂X ∂x3 ∂x3 ∂x3
dx3 dX3
∂X1 ∂X2 ∂X3
Les composantes du tenseur gradient de déformation F par rapport à la base s= 0123 s’ex-
priment par :
∂xi ∂ui
Fi j = = δi j + (6.6)
∂X j ∂X j
~ = GdE
du ~ (6.7)
~ aux coor-
Dans le référentiel de base s, ce tenseur relie les coordonnées (du 1 , du2 , du3 ) de du
~ Il est donc représenté par une matrice (3x3) :
données (dX1 , dX2 , dX3 ) de dX.
∂u1 ∂u1 ∂u1
1 ∂X1 ∂X2 ∂X3 dX1
du
∂u2 ∂u2 ∂u2
du 1 ∂X2 ∂X3 dX2 (6.8)
2 ∂X ∂u3 ∂u3 ∂u3
du3 dX3
∂X1 ∂X2 ∂X3
Les composantes du tenseur gradient de déplacement G par rapport à la base s = 0123 = Oxyz
s’expriment par :
∂ui
Gi j = (6.9)
∂X j
D’où :
~ = dE
F dE ~ + GdE
~ (6.11)
Le tenseur des tenseurs gradient de déformations F est égal à la somme du tenseur unitaire I
et du tenseur gradient de déplacement G.
F = I +G (6.12)
Les composantes du tenseur gradient de déformation F par rapport à la base s (0123) s’ex-
priment par :
∂xi
Fi j = (6.13)
∂X j
6.1.3.4 D´
ecomposition cart´
esienne du tenseur G, gradient du d´
eplacement.
G = ε+Ω (6.14)
G + GT
avec ε = = εT (6.15)
2
G − GT
et Ω = = −ΩT (6.16)
2
3 Rappelons qu’il est toujours possible de d´ecomposer un tenseur T en la somme d’un tenseur sym´etrique S et d’un
T T
tenseur antisym´etrique A, qui peuvent ˆetre obtenus par S =T +T
2 et A = T −T
2
Ce résultat peut être utilisé pour le tenseur F, gradient de la déformation en P, qui s’exprime
par :
F = I +G (6.19)
G étant le tenseur gradient du déplacement
D’où :
F = I + ε + Ω. (6.20)
Le tenseur F, gradient des déformations, est égal à la somme du tenseur unitaire I, d’un
tenseur symétrique ε et d’un tenseur antisymétrique Ω.
L’interprétation physique de ces deux derniers tenseurs sera abordée dans le cas de
déformations infinitésimales dans les points suivants.
etrique ε des d´
6.1.4 Tenseur sym´ eformations
6.1.4.1 D´
efinition
Considérons
~ =−
• le vecteur élémentaire initial (à l’instant t 0 ) dE
−→
P0 Q0 = ds0 ~n, dirigé suivant le vecteur
unitaire ~n et de grandeur ds0 :
~ = ds0 ~n
dE (6.21)
~ de longueur
• ce vecteur élémentaire, devenu après déformation à l’instant t, le vecteur de,
ds = |d~e|.
ds − ds0
λ= (6.22)
ds0
Après déformation, on a donc :
~ · de
ds2 = de ~ = F dE~ · F dE
~ (6.23)
~ · F T F dE
= dE ~ = dE~ ·CdE
~ (6.24)
ds2
=~n · F T F~n =~nF T F~n (6.26)
ds20
Et :
ds2 − ds20
2
=~n(F T F − I)~n =~n(C − I)~n (6.27)
ds0
On pose
1 1 T
E= (C − I) = F F −I (6.28)
2 2
E étant le tenseur (symétrique) des déformations finies de Green (ou de Lagrange).
Moyennant l’introduction de ce tenseur, on obtient
ds2 − ds20
=~n · 2E~n (6.29)
ds20
C = F T F = I + ε − Ω + ε + ε.ε + Ωε + Ω − εΩ − ΩΩ (6.31)
ds2 − ds20
=~n2ε~n (6.34)
ds20
Si on se place dans le cadre de faibles déformations et déplacements, on sait que ds 0 est proche
de ds. D’où :
ds2 − ds20 (ds + ds0 )(ds − ds0 )
= ∼ 2(ds − ds0 ) (6.35)
ds20 ds20
ds = ds0 (1 + λ1 ) (6.37)
D’autre part, une propriété classique de la matrice représentative d’un tenseur du second ordre
est que le terme d’indice (i, j) de la matrice peut être trouvé à partir de l’opération tensorielle ~u i ε~u j .
Dans le cas qui nous occupe, l’élément (1, 1) s’exprime donc par ε 11 = u1 ε~u1 qui est donc
précisément égal à la dilatation linéaire relative dans la direction ~u 1 :
~ 0 et de
Après déformation, ces deux vecteurs élémentaires sont devenus les vecteurs de ~ 00
Déterminons l’angle entre ces deux vecteurs élémentaires après déformation à partir de l’ex-
pression de leur produit scalaire :
Or
de0 = dE 0 (1 + λ0 ) (6.44)
de 00
= dE (1 + λ )
00 00
(6.45)
0 00
F IG . 6.3 – Déformation de deux vecteurs élémentaires orientés avant déformation selon ~n et ~n et
angle θ après déformation
D’où
dE 0 (1 + λ0 )dE 00 (1 + λ00 ) cos θ = dE 0~n0CdE 00~n0 (6.46)
Et
(1 + λ0 )(1 + λ00 ) cos θ =~n0C~n0 =~n0 F T F~n00 =~n0 (I + 2ε)~n00 (6.47)
ce qui permet de déterminer l’angle θ après déformation en fonction des directions initiales ~n0
et n~00 des deux vecteurs élementaires. En particulier, l’angle θ i j formé par les vecteurs initialement
alignés selon les axes coordonnées O i et O j (donc formant avant déformation un angle de 90
degrés) est donné par (Fig. 6.4) :
On définit l’angle de distorsion (ou de glissement) γ i j comme la variation d’angle subie par
les axes i et j de la base :
π
γi j = − θi j , (6.51)
2
D’où :
2εi j
cos θi j = sin γi j = (6.52)
(1 + λi ) (1 + λ j )
Si les déformations sont faibles, le sinus étant assimilable à l’angle, et les dilatations rela-
tives étant faibles par rapport à l’unité, les termes hors diagonales correspondent à la moitié de la
distorsion angulaire γi j :
γi j
εi j ∼ (6.53)
2
Dans le cas de déformations infinitésimales, les termes hors diagonales ε i j correspondent à la
moitié de la distorsion angulaire γ i j entre les vecteurs correspondant de la base.
En conclusion, toute l’information concernant la déformation en un point est contenue dans
la matrice symétrique ε, ce qui justifie son nom de matrice des déformations infinitésimales, les
termes de la diagonale εii correspondant aux dilatations relatives λ i , les termes hors diagonales εi j
correspondent à la moitié de la distorsion angulaire γ i j entre les vecteurs correspondant de la base.
dY
u dY
Y R’
v
dY
Y
de’’
y π/2 − γ
γ’’ de’
v
dX
X
γ’
P dX u Q’ x
dX
R0 A0 X
dE’’
dY u (u, v, w)
dE’
P0 dX Q0 x
0 00
~ et dE
F IG . 6.5 – Mouvement des deux vecteurs perpendiculaires dE ~
0 −−→
Pour le vecteur d ~E = P0 Q0 , on a :
−→ −−→ ∂~u 0
d~u = PQ − P0 Q0 = dX1 (dX2 = dX3 = 0 pour d ~E ) (6.56)
∂X1
∂u1 ∂u2 ∂u3
ou d~u = + + dX1 , (6.57)
∂X1 ∂X1 ∂X1
0 −→ ∂u1 ∂u2 ∂u3
d’où d~e = PQ = (1 + )~ux + ~ux + ~ux dX1 . (6.58)
∂X1 1 ∂X1 2 ∂X1 3
00 −−→
Pour le vecteur d ~E = P0 R0 , on a de même :
00 −→ ∂u1 ∂u2 ∂u3
d~e = PR = ~ux + (1 + )~ux + ~ux dX2 . (6.59)
∂X2 1 ∂X2 2 ∂X2 3
Dès lors, l’élongation relative suivant l’axe 1 peut être obtenue par
s
PQ − P0Q0 ∂u1 2 ∂u2 2 ∂u3 2
λ1 = = 1+ + + −1 (6.60)
P0 Q0 ∂X1 ∂X2 ∂X3
s
∼ ∂u1 ∂u1
= 1+2 −1 ∼= : (6.61)
∂X1 ∂X1
∂u1
λ1 = = ε11 au second ordre près. (6.62)
∂X1
PR − P0Q0
λ2 = = ε22 . (6.63)
P0 R0
D’autre part :
γ = γ0 + γ00 (6.64)
∂u2 ∂u1
∼ ∂X1 ∂X2
= ∂u1
+ ∂u2
(6.65)
1 + ∂X1
1 + ∂X2
∼ ∂u2 ∂u1
= + : (6.66)
∂X1 ∂X2
∂u2 ∂u1
γ12 = + = 2ε12 au second ordre près. (6.67)
∂X2 ∂X2
6.1.5 Propri´
et´
es des valeurs propres et directions propres de la matrice des
eformations ε. - Dilatations principales et directions principales
d´
6.1.5.1 D´
etermination des dilatations et directions principales
Il existe une base de vecteurs orthonormés ~n 1 , ~n2 et ~n3 telle que le tenseur de déformation
infinitésimale ε s’exprime sous une forme diagonale : ces directions sont dites principales.
Cette base correspond aux directions propres du tenseur ε et si les valeurs propres sont ε 1 , ε2
et ε3 , le tenseur des déformations s’exprime dans la base formée par les directions principales par :
ε1 0 0
[ε] = 0 ε2 0 (6.68)
0 0 ε3
εi j = 0 → γi j = 0 si i 6= j (6.69)
Les directions propres de la matrice symétrique ε sont les directions principales de la trans-
formation.
Rappelons que dans le cas général, ces directions et valeurs propres peuvent être trouvées en
cherchant le vecteur unitaire ~n et le scalaire µ tels que
D’où
([ε] − µ[I]){~n} = {~0} (6.71)
Ce système d’équations algébriques homogènes n’admet une solution non triviale autre que
~n = ~0 que si
det([ε] − µ[I]) = 0 (6.72)
Les µi , racines de cette équation, sont les 3 valeurs propres (i=1, 2 et 3). On a donc :
εi = µ i (6.73)
permet de déterminer les vecteurs propres ~n ∗i , dans un premier temps à une constante mul-
tiplicative près (puisque le système précédent est un système d’équations linéaires algébriques
homogènes dont le déterminant est nul).
Les vecteur ~n∗i trouvés peuvent ensuite être rendus unitaires en les divisant par leur norme :
~n∗i
~ni = (6.75)
|n∗i |
6.1.5.2 Propri´
et´
es des dilatations principales
On peut démontrer que si on classe les dilatations principales dans l’ordre suivant :
la plus grande valeur propre ε1 correspond à la dilatation relative maximale et la plus petite
valeur propre ε3 à la dilation relative minimale. Autrement dit, les dilatations relatives dans les
autres directions sont comprises entre ces deux valeurs extrêmes.
En effet, considérons une direction quelconque se rapportant au vecteur unitaire ~n, dont les
composantes (cosinus directeurs) dans la base principale sont
Dans la base principale correspondant aux vecteurs propres ~n 1 ,~n2 ,~n3 , on peut expliciter
l’élongation relative dans la direction ~n par :
ε1 0 0 p
εnn =~nε~n = {p, q, r} 0 ε2 0 q = ε 1 p2 + ε 2 q2 + ε 3 r 2 (6.78)
0 0 ε3
r
ε3 < ε 1 p2 + ε 2 q2 + ε 3 r 2 (6.81)
etrique Ω - Interpr´
6.1.6 Tenseur antisym´ etation
~ = de
du ~ = ΩdE
~ − dE ~ car ε = 0 (6.83)
On sait que
→
− −→ −→
de = P0 R + RQ (6.84)
−
→ −→ −−→
dE = P0 R + RQ0 (6.85)
D’où :
~ = de ~ =−
~ − dE → −→ −→ −−→ −→ −−→
du P0 R + RQ − P0 R − RQ0 = RQ − RQ0 (6.86)
−→ −−→
Le vecteur RQ correspond à la rotation du vecteur RQ0 autour de l’axe ~n perpendiculaire au
−→ −−→
plan contenant les points R, Q et Q0 . La grandeur des vecteurs RQ et RQ0 est donc identique
puisqu’ils résultent d’une simple rotation.
On a donc
−→
RQ = |RQ| cos α ~uRQ0 + |RQ| sin α ~uRW , (6.87)
D’où :
−→ −−→ −−→
RQ = cos α RQ0 + sinα (~n ∧ RQ0) (6.90)
cos α ≈ 1 (6.91)
sin α ≈ α (6.92)
D’où :
−→ −−→ −−→
RQ = RQ0 + α(~n ∧ RQ0 ) (6.93)
−→ −−→ −−→
RQ − RQ0 = α~n ∧ RQ0 (6.94)
Et :
~ = RQ
du ~ 0 = α~n ∧ RQ
~ − RQ ~ 0 (6.95)
Dès lors, en l’absence de déformations, suite à une simple rotation d’angle α autour de l’axe~n,
on a
~ = α~n ∧ −
du
−→
RQ0 = α~n ∧ dE
~ (6.96)
On peut montrer que cette opération, similaire à l’expression classique (produit vectoriel)
peremttant de décrire la rotation d’un angle α, revient à appliquer un tenseur de rotation anti-
symétrique, qui correspond justement à la matrice antisymétrique Ω.
Ce dernier résultat peut être obtenu à partir de la multiplication d’une matrice antisymétrique
~ :
par le vecteur dE
0 −α3 α2 dX1
~ = α3
{du} 0 −α1 dX2 (6.98)
−α2 α1
0 dX3
Une rotation infinitésimale d’un angle α du vecteur dE ~ autour d’un axe de vecteur unitaire
~n équivaut à la multiplication par une matrice antisymétrique, qui est justement la matrice anti-
symétrique Ω, dont les termes sont donc les suivants :
0 −α3 α2
α3 0 −α1 (6.100)
−α2 α1 0
6.1.7 D´
eformations planes et cercle de Mohr associ´
e au tenseur de d´
eformation
Une déformation est plane si le déplacement se situe dans un plan et est indépendant de la
coordonnée perpendiculaire au plan. Ainsi par exemple, une déformation plane contenue dans
le plan X1 X2 = xy correspond à un déplacement ~u perpendiculaire à X3 = Oz et indépendant de
X3 = z :
Comme
∂ui
Gi j = (6.102)
∂X j
les termes concernant u3 (ou les dérivées partielles par rapport à X3 ) sont nuls :
On en déduit que
1 1 1
ε13 = (G13 + G31 ) = 0 ε23 = (G23 + G32 ) = 0 ε33 = (G33 + G33 ) = 0 (6.104)
2 2 3
D’autre part, les termes restant différent de 0, à savoir ε 11 , ε22 et ε12 sont indépendants de z = X3 .
Le tenseur de déformation ε est plan et indépendant de z = X3 . La matrice de ses composantes
par rapport aux axes O1 = Ox, O2 = Oy et O3 = Ozest :
ε11 ε12 0
[ε] = ε12 ε22 0 (6.105)
0 0 0
6.1.7.2 D´etermination des directions propres du tenseur des d e´formations ε dans un cas
plan
Recherchons les composantes du tenseur plan ε par rapport à une base (~u θ ,~uθ+π/2 ), tournée
de l’angle θ par rapport à la base Oxy = 012. On obtient :
εθ,θ = ~uθ · ε~uθ = ε11 cos2 θ + ε12 sin 2θ + ε22 sin2 θ (6.107)
εθ+π/2,θ+π/2 = ~uθ+π/2 · ε~uθ+π/2 = ε11 sin2 θ − ε12 sin 2θ + ε22 cos2 θ (6.108)
ε22 − ε11
εθ,θ+π/2 = ~uθ · ε~uθ+π/2 = sin 2θ + ε12 cos 2θ (6.109)
2
En particulier, les directions propres ~n i seront obtenues par les angles θi telles que εθi ,θi +π/2 =
0, c’est-à-dire tels que
2ε12
tan 2θi = . (6.110)
ε11 − ε22
La variance tensorielle peut être commodément illustrée par un tracé graphique appelé cercle
de Mohr.
Choisissons pour base celle des directions propres (~n 1 , ~n2 ) et désignons par β l’angle que
forme une direction quelconque avec ~n 1 (β = θ − θ1 )(Fig. 6.8).
Les composantes du tenseurs des contraintes se rapportant aux axes faisant un angle β et
β + π/2 par rapport à la direction propre ~n 1 s’expriment par :
y
+
θ2
θ + π/2
β + π/2 θ (β)
θ
θ1
β
n2
n1
θ1
0 x
F IG . 6.7 – Localisation d’une direction par rapport à l’axe x (θ) et à la direction principale ~n 1 (β)
εβ,β + π/2
A
Pβ + π/2
ε1 − ε2
2
Px (εxx, εxy )
2θ1
P2 (ε2 ) C P1 (ε1 )
O εββ
2β
2θ2
2θ
θ
Py (εyy’ − εyx )
ε1 + ε2 + β, θ
2 B
Les points P1 et P2 correspondant aux directions propres sont situés sur l’axe des abscisses.
Pour tracer le cercle de Mohr, il suffit de connaı̂tre les composantes ε xx , εyy et εxy du tenseur ε
par rapport à une base Oxy.
tr ε εxx + εyy
En effet, l’abscisse du centre du cercle est OC = = ; il suffit ensuite de porter le
2 2
point Px (εxx , εxy ) et de tracer le cercle de centre C et de rayon CPx .
Remarquons que les points A et B du cercle de Mohr, c’est-à-dire pour les directions qui sont
les bissetrices des axes principaux 1 et 2, les distorsions angulaires γ i j = 2εi j sont maxima et valent
±(ε1 − ε2 ).
D’où
∆V V −V0
∆= = = ε11 + ε22 + ε33 = tr (ε) (6.124)
V V
La trace de la matrice des déformations élémentaires est un invariant (qui ne dépend pas
de la base dans laquelle le tenseur des déformations est exprimé) et représente physiquement la
dilatation volumique relative.
par rapport à la base 0123 des directions propres, peut être un ellipsoı̈de, un hyperboloı̈de à une
nappe ou un hyperboloı̈de à deux nappes selon le signe des ε i .
Cette quadrique est l’indicatrice des déformations normales (quadrique de Cauchy). Elle joint
des propriétés classiques des quadriques associées à un tenseur symétrique.
1
Si M est le point de percée d’un axe ~n dans le quadrique, OM = p (εnn =~n · Σ~n) étant la
|εnn |
composante normale de ε dans la direction ~n et le vecteur ε~n est perpendiculaire au plan tangent à
la quadrique en M.
L’ellipsoı̈de des déformations est l’ellipsoı̈de direct de la transformation ε. Cet ellipsoı̈de est
la transformée de la sphère de centre O et de rayon unitaire.
En conclusion,
de ~ + εdE
~ = dE ~ + ΩdE
~ (6.126)
F dE ~ + εdE
~ = dE ~ + ΩdE
~ (6.127)
Et :
F = I +ε+Ω (6.128)
• F est le tenseur gradient de déformation reliant de~ à dE
~
• I est le tenseur unitaire correspondant à la translation de corps rigide ;
• ε est le tenseur symétrique des déformations infinitésimales contenant l’information sur la
déformation du milieu : les termes de la diagonale représentent les élongations relatives
suivant les axes coordonnées, les termes hors diagonales étant égaux à la moitié des angles
de distorsion qui s’y rapportent ;
• Ω est le tenseur antisymétrique des rotations contenant l’information sur la rotation de corps
rigide.
avec
F = I +G (6.129)
~ à dE,
G étant le tenseur gradient de déplacement reliant du ~ pouvant être décomposé en sa
partie symétrique ε et antisymétrique Ω par
G + GT
ε = (6.130)
2
G − GT
Ω = (6.131)
2
Si les coordonnées vectorielles du milieu déformé sont décrites par ~e = ~e( ~E ), ~E (X1 , X2 , X3 )
étant la configuration initiale, et ~e(x 1 , x2 , x3 ) étant la configuration déformée ou si le déplacement
par rapport à la configuration de référence est décrit par ~u = ~u( ~E) , avec ~u = ~e − ~E, les compo-
santes des diverses matrices peuvent être obtenues de la façon suivante :
∂ui ∂xi
Gi j = = − δi j (6.132)
∂X j ∂X j
∂ui ∂xi
Fi j = δi j + Gi j = δi j + = (6.133)
∂X j ∂X j
1 1 ∂ui ∂u j
εi j = (Gi j + G ji ) = ( + ) (6.134)
2 2 ∂X j ∂Xi
1 1 ∂ui ∂u j
Ωi j = (Gi j − G ji ) = ( − ) (6.135)
2 2 ∂X j ∂Xi
6.1.11 Exemples
x1 = X1 + kX2 (6.136)
x2 = X2 + kX1 (6.137)
x3 = X3 (6.138)
k(t) > 0. (6.139)
kX P (X+kY, Y+kX)
y u
C
P0 (X, Y) kY
kY0 B u
B0 (0, Y0 )
C0
π / 2 − γ xy
A
n2 n1 kX0
O x
A0 (X0 , 0)
Le tenseur G est donc symétrique ; on peut donc directement en déduire que si on veut le
décomposer en ses composantes symétrique et antisymétrique, cette dernière est nulle et la matrice
est directement égale à la composante symétrique.
En effet,
1 T
ε = (G + G) = G (6.142)
2
1 T
Ω = (G − G) = 0 (6.143)
2
La transformation est donc une déformation pure, décrite par le tenseur des déformations
infinitésimales :
0 k 0
[ε] = k 0 0 ; (6.144)
0 0 0
Les élongations relatives λi = εii selon les axes coordonnés Oi sont nulles.
λ1 = 0 = ε11 (6.149)
λ2 = 0 = ε22 (6.150)
λ3 = 0 = ε33 ; (6.151)
γ12 ∼ 2k (6.152)
γ13 = 0 (6.153)
γ23 = 0 (6.154)
La dilatation volumique relative est nulle : ∆ = tr ε = 0. Le volume est donc conservé lors de
la déformation.
Le cisaillement pur apparaı̂t comme une déformation plane sans rotation ni changement de
volume.
x1 = X1 + 2kX2 (6.155)
x2 = X2 (6.156)
x3 = X3 (6.157)
(k = 0,75)
φ
n1
φ
φ
n2
O A0 ( 1+k2 ; 0 ) x
1
ε = (GT + G) (6.160)
2
0 k 0
[ε] = k 0 0 (6.161)
0 0 0
1
Ω = (GT − G) (6.162)
2
0 k 0
[Ω] = −k 0 0 (6.163)
0 0 0
Un glissement infinitésimal se ramène à un cisaillement pur et à une rotation d’axe z. Les ca-
ractéristiques de la déformation dépendant du tenseur symétrique des déformations infinitésimales
ε sont identiques à ce qui a été obtenu précédemment dans le cas de la distorsion simple.
Les dilatations relatives principales sont :
OC − OC0
ε1 = µ 1 = =k (6.165)
OC0
AB − A0B0
ε2 = µ 2 = = −k (6.166)
A0 B0
ε3 = µ 3 = 0 (6.167)
Les élongations relatives λi = εii selon les axes coordonnés Oi sont nulles :
λ1 = 0 = ε11 (6.169)
λ2 = 0 = ε22 (6.170)
λ3 = 0 = ε33 (6.171)
γ12 ∼ 2k (6.172)
γ13 = 0 (6.173)
γ23 = 0 (6.174)
La dilatation volumique relative est nulle : ∆ = tr ε = 0. Le volume est donc conservé lors de
la déformation.
z z
1 −ν k
1 −ν k
0
y y
1
x
1+k
x
t = t0 t=t
x1 = X1 + kX1
x2 = X2 − νkX2
x3 = X3 − νkX3
k 0 0
[G] = 0 −νk 0 . (6.176)
0 0 −νk
f dm
z
dF
dm S
V dS
n
B(t)
O
y
1. Forces à distance
Sur chaque élément dm de matière agit une force ~f dm. ~f est une force massique :
• ~f = ~g pour la pesanteur
• ~f = −~a pour les réactions d’inertie (si le corps est en mouvement).
2. Forces de contact
En un point P de S, l’action de la matière extérieure à S sur un élément de surface ∆S, de
normale extérieure ~n, peut se réduire à une force ∆ ~F.
Nous admettrons que lorsque l’élément de surface ∆S tend vers zéro, le rapport ∆ ~F/∆S
admet une limite ~T = d ~F/dS (principe d’Euler-Cauchy).
~T = lim ∆F = d F
~ ~
(6.177)
∆S→0 ∆S dS
z i
σ ij T (uj )
C
n (nx , ny , nz)
ui
dz P
uj σ jj j
T (Tx , Ty , Tz)
P dy B y
dx
A
x
~T = ~T (P,~n) (6.178)
Le principe de l’égalité de l’action et de la réaction pour les forces de contact exprime que la
contrainte exercée à travers une facette par la matière située du côté négatif de ~n sur celle située
du côté positif de ~n, est opposée à la contrainte définie précédemment :
~T (P, −~n) = −~T (P,~n) (6.179)
• sur la face APB de normale extérieure −~u z = −~u3 , soumise aux contraintes -σ13 , −σ23 , et −
σ33 (parallèles respectivement aux axes 1, 2 et 3.
APB est la projection orthogonale de ABC (orientée par le vecteur ~n) sur le plan Pxy = P12
(orienté par le vecteur −~u3 ), l’aire APB s’exprime par :
aire APB = aire ACB cos(~n,~u3 ) = n3 dS ;
Les forces de contact sur la face APB sont donc égales à (−σ 13 n3 dS ; −σ23 n3 dS ;
−σ33 n3 dS)
• sur la face APC de normale extérieure −~u y = −~u2 , soumise aux contraintes -σ12 , -σ22 et
-σ32 , parallèles respectivement aux axes 1, 2 et 3.
APC est la projection orthogonale de ABC (orientée par le vecteur ~n) sur le plan Pxz = P13
(orienté par le vecteur −~u2 ), l’aire APC s’exprime par :
aire APC = aire ACB cos(~n,~u2 ) = n2 dS ;
Les forces de contact sur la face APC sont donc égales à (−σ 12 n2 dS ; −σ22 n2 dS ;
−σ32 n2 dS)
• sur la face BPC de normale extérieure −~u x = −~u1 , soumise aux contraintes -σ11 , −σ21 , et −
σ31 , parallèles respectivement aux axes 1, 2 et 3.
BPC est la projection orthogonale de ABC (orientée par le vecteur ~n) sur le plan Pyz = P23
(orienté par le vecteur (−~u1 ), l’aire BPC s’exprime par :
aire BPC = aire ACB cos(~n,~u1 ) = n1 dS ;
Les forces de contact sur la face BPC sont donc égales à (−σ 11 n1 dS ; −σ21 n1 dS ;
−σ31 n1 dS).
Il est utile de remarquer que les forces à distance ρ ~f dV = ρ~f dxdydz sont du troisième ordre,
donc négligeables par rapport aux forces de contact qui sont du second ordre (de même, toutes les
contraintes peuvent être considérées en P et non aux centres des faces puisque la différence est du
troisième ordre).
Etant donné cette relation linéaire entre les composantes de la contrainte ~T s’exerçant sur une
face de normale ~n, les contraintes σ i j sont donc les composantes d’un tenseur du second ordre Σ,
appelé le tenseur des contraintes en P, tel que
σzz
σyz
σxz
dz
σzy
P
O σzx
y σyy
y
σxx σxy
x σyx
x
dx
dy
F IG . 6.14 – Parallélipipède rectangle (dx, dy, dz) d’un solide déformable et contraintes agissant
sur les faces visibles de ce parallélipipède.
• La composante σnn =~n · Σ~n s’exerçant sur une facette orientée par le vecteur ~n est appelée
la contrainte normale à cette facette :
− si σnn > 0, la contrainte est une tension,
− si σnn < 0, la contrainte est une compression.
• La composante tangentielle ~σt = Σ~n − σnn~n est appelée contrainte de cisaillement. Ces
composantes tangentielles de cisaillement sont également notées τ.
La matrice des composantes du tenseur des contraintes Σ par rapport à la base Oxyz = 0123
peut être notée sous l’une ou l’autre des formes suivantes 4 :
σxx σxy σxz σx τxy τxz σ11 σ12 σ13 σ11 τ12 τ13
[Σ] = σyx σyy σyz = τyx σy τyz = σ21 σ22 σ23 = τ21 σ22 τ23 (6.185)
σzx σzy σzz τzx τzy σz σ31 σ32 σ33 τ31 τ32 σ33
Considérons un parallélipipède rectangle (dx, dy, dz) centré au point P(x, y, z) du corps
continu S.
dx
Sur la facette normale à Ox et d’abscisse , les composantes de la contrainte ~T (~ux ) sont :
2
4 Comme on le verra plus loin, on r´eservera la notation σi aux valeurs propres de la matrice des contraintes Σ.
dx dx dx
σxx x + , y, z , σyx x + , y, z , σzx x + , y, z
2 2 2
dx
Sur l’autre facette normale à Ox, d’absisse − , les composantes de la contrainte T (−~u x )
2
sont :
dx dx dx
−σxx x + , y, z , −σyx x + , y, z , −σzx x + , y, z
2 2 2
Des résultats similaires peuvent être obtenus pour les contraintes sur les facettes normales à
Oy et à Oz.
Ecrivons l’équation d’équilibre dynamique de rotation autour de l’axe Pz. Seules, les
contraintes σxy et σyx ont un moment non nul par rapport à cet axe ; le moment résultant des
forces élémentaires correspondantes vaut :
dy dy dx dx
MPz = −σxy (y + ) − σxy (y − ) dxdz + σyx (x + ) + σyx (x − ) dydz
2 2 2 2
= (−σxy (x, y, z) + σyx (x, y, z)) dxdydz
σi j = σ ji ou Σ = ΣT (6.188)
D’où
∂σxx ∂σxy ∂σxz
+ + + ρ ( f x − ax ) = 0
∂x ∂y ∂z
∂σyx ∂σyy ∂σyz
+ + + ρ ( f y − ay ) = 0
∂x ∂y ∂z
∂σzx ∂σzy ∂σzz
+ + + ρ ( f z − az ) = 0
∂x ∂y ∂z
soit
3
∂σi j
∑ − ρ ( f i − ai ) (i = 1, 2, 3) (6.189)
j=1 ∂x j
On obtient ainsi les équations différentielles exprimant l’équilibre dynamique d’un milieu
continu.
Il existe une base de vecteurs orthonormés ~n 1 , ~n2 et ~n3 telle que le tenseur des contraintes Σ
s’exprime sous une forme diagonale.
Cette base correspond aux directions propres du tenseur Σ et si les valeurs propres sont σ 1 ,
σ2 et σ3 , le tenseur des contraintes Σ s’exprime dans la base formée par les directions principales
par5 :
σ1 0 0
[σ] = 0 σ2 0 ; (6.190)
0 0 σ3
Les σi et les ~ni sont aussi appelés les contraintes et directions principales. Les contraintes
associées à ces directions principales sont donc purement normales aux facettes correspondantes ;
elles ne possèdent pas de composantes de cisaillement.
Rappelons que dans le cas général, ces directions et valeurs propres peuvent être trouvées en
cherchant le vecteur ~n et le scalaire µ tels que
D’où
([Σ] − µ[I]){~n} = {~0} (6.193)
5 Le tenseur des contraintes Σ ´etant sym´etrique admet trois valeurs propres r´eelles1 ,σσ2 et σ3
Ce système d’équations linéaires homogènes n’admet une solution non triviale autre que~n = ~0
que si
det([Σ] − µ[I]) = 0 (6.194)
Les µi , racines de cette équation, sont les 3 valeurs propres (i=1, 2 et 3). On a donc :
σi = µ i (6.195)
permet de déterminer les vecteurs propres ~n ∗i , dans un premier temps, à une constante mul-
tiplicative près (puisque le système précédent est un système d’équations linéaires algébriques
homogènes dont le déterminant est nul). Les vecteur n ∗i trouvés peuvent ensuite être rendus uni-
taires en les divisant par leur norme :
~n∗
~ni = ∗i (6.197)
|ni |
J1 = σ1 + σ2 + σ3 = tr Σ,
1
J2 = σ1 σ2 + σ2 σ3 + σ3 σ1 = (tr Σ)2 − tr Σ2 (6.198)
2
J3 = σ1 σ2 σ3 = trΣ.
par rapport à la base P123 des directions principales de P, ainsi que l’ellipsoı̈de des contraintes
(ou ellipsoı̈de de Lamé), d’équation
2 2 2
x1 x2 x3
+ + = 1 (6.200)
σ1 σ2 σ3
Ces quadriques jouissent de propriétés analogues à celles définies pour les quadriques as-
sociées au tenseur des déformations ε. On en déduit notamment que si σ 3 < σ2 < σ1 , σ1 et σ3 sont
respectivement le maximum et le minimum des contraintes normales σ nn .
L’état de contrainte de P est plan si toutes les contraintes se rapportant à une direction donnée
sont nulles, autrement dit, si toutes les contraintes sont parallèles à un plan.
Ainsi par exemple, pour un état de contrainte dans le plan xy, toutes les contraintes ~T = Σ~n
sont dans le plan xy. Le premier indice de σ i j se rapportant à la direction de projection i, on a
donc :
σzx = 0 , σzy = 0 , σzz = 0 (6.201)
La contrainte en un point P pour une facette orientée par le vecteur normal unitaire ~n =
nx~ux + nu~uy + nz~uz s’exprime par :
Le cas d’un état plan de contrainte se présente notamment en un point de la surface libre d’un
solide, où toutes les composantes selon la normale à cette surface sont nulles.
La recherche des contraintes principales σ 1 et σ2 et des directions principales ~nl et ~n2 du plan
xy ( σ3 = 0 et~n3 =~uz ), ainsi que la représentation graphique de la variance tensorielle par un cercle
de Mohr, peuvent être calquées sur l’étude similaire effectuée pour les déformations planes.
n (n1 , n2 , n3 )
3
Q τ
R
T
σ
facette πn
Les contraintes principales (σ1 , σ2 , σ3 ) étant supposées rangées dans l’ordre σ 3 < σ2 < σ1 ,
les inégalités suivantes en découlent :
σ1 − σ2 > 0 , σ1 − σ3 > 0et σ2 − σ3 > 0 (6.216)
(σ − σ2 )(σ − σ3 ) + τ2 ≥ 0 (6.217)
σ2 + σ 3 2 σ2 − σ 3 2
ou σ− +τ ≥2
(6.218)
2 2
Les points M (σ, τ) doivent donc être situés sur ou à l’ext érieur du demi-cercle de centre Cl
σ2 + σ 3 σ2 − σ 3
, 0 et de rayon .
2 2
De même, on déduit que les points M doivent être situés sur ou à l’int érieur du demi-cercle
σ1 + σ 3 σ1 − σ 3
de centre C2 , 0 et de rayon .
2 2
On déduit que les points M se trouvent sur ou à l’extérieur du demi-cercle de centre C3
σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
, 0 et de rayon .
2 2
Ces trois cercles sont appelés cercles de Mohr du tenseur des contraintes Σ (Fig. 6.16). Les
points M (σ, τ) appartiennent donc à la zone hachurée à l’intérieur du demi-cercle se rapportant
aux contraintes principales extrêmes σ 1 et σ3 , et à l’extérieur des deux autres cercles, se rapportant
à la contrainte principale intermédiaire σ 2 , et respectivement à la plus petite σ 1 et à la plus grande
contrainte principale σ3 .
τ
M (σ, τ)
σ1 −σ3
2
σ2 −σ3
2
σ1 −σ2
2
σ3 C1 O C2 σ2 N C3 σ1 σ
σ2 +σ3 σ1 +σ3 σ1 +σ2
2 2 2
τ τ τ
σ2
2 2 2
σ2 σ1
σ
σ3
σ2
σ
σ3 =0 σ σ3 σ2 =0 σ1 σ1 =0
Ce sont les bissectrices des directions principales P1 et P3 . Les facettes subissant le cisaillement
maximum sont donc celles contenant l’axe principal P2 et les bissectrices des autres axes princi-
paux.
Remarquons que si les trois contraintes principales sont égales (σ 1 = σ2 = σ3 = σ), le dia-
gramme se réduit au seul point (σ, 0). Le tenseur Σ est isotrope : Σ = σI, de sorte que ~T = Σ~n = σ~n ;
c’est l’état de contrainte hydrostatique.
En état plan de contrainte, les diagrammes (σ, τ) peuvent prendre l’une ou l’autre des allures
représentées à la figure 6.17.
6.2.7 Exemples
Admettons qu’en tout point P du corps S l’état de contrainte soit le suivant : σ xx = σ∗ , tous les
autres σi j étant nuls. C’est le cas d’un fil tendu selon l’axe x par une force F = Sσ ∗ , S étant l’aire
de la section droite du fil. Le corps est en traction simple (ou traction uniaxiale)(Fig. 6.18).
y
σ∗ σ∗
n
σ∗
P α T x
σ∗
σ∗ S
σ∗
M
n
σ∗
σnn 2
τ 2α
πn α σ
x O
P T (n) = σ∗ cos α ux σ2 = σ3 = 0 σ∗ σ1 = σ∗
2
Considerons l’état de contrainte suivant : σ xx = σ∗ , σyy = −σ∗ , tous les autres σi j étant nuls.
C’est le cas d’un cube soumis à des forces de traction sur ses faces perpendiculaires à l’axe x et
à des forces de compression de même grandeur sur ses faces perpendiculaires à l’axe y (Figure
6.20).
τ
y (3)
σ∗
B
τmax = σ∗
τ τ
σ∗
45°
P C σ
σ∗
A x (1) σ3 = − σ∗ σ2 = 0 σ1 = σ∗
τ τ
D
σ∗
L’état de contrainte est plan (plan xy). Les contraintes principales sont σ 1 = σ∗ , σ3 = −σ∗ et
σ2 = 0 ; les directions principales sont ~n 1 = ~ux , ~n3 = ~uy et ~n2 = ~uz .
L’état de contrainte est représenté par un graphe (σ, π) à la figure 6.20.
La contrainte maximum τmax = σ∗ est atteinte sur les facettes perpendiculaires au plan xy et
contenant les bissectrices des axes. Sur ces facettes, la contrainte normale σ = O. Ces facettes sont
soumises à du cisaillement pur.
Un cube tel que ABCD (Fig. 6.20) au sein du corps S est soumis uniquement à des contraintes
de cisaillement sur ses faces perpendiculaires au plan xy.
6.3.1 D´
eformations infinit´
esimales
Les déformations εi j et les rotations Ωi j en tout point des corps considérés seront supposées
petites vis–à–vis des dimensions de ces corps, ainsi que les déplacements u i par rapport à l’état de
référence.
Cette hypothèse de déformations infinitésimales est admissible tout au moins dans leur do-
maine d’utilisation normale en construction des machines ou en génie civil, car les déformations
subies par les matériaux sont très faibles.
Elle a notamment pour conséquence de considérer que la masse volumique ρ reste constante :
ρ0
ρ= ≈ ρ0 (6.220)
1+∆
la dilatation volumique ∆ étant infinitésimale.
Les équations d’équilibre seront d’autre part décrites dans l’état initial (non déformé) des
corps.
On appelle solide élastique le milieu continu qui vérifie les hypothèses suivantes :
• Il existe un état naturel tel qu’en absence de forces extérieures, les contraintes soient
nulles en tout point du corps. Nous choissirons cet état naturel comme état de référence
pour définir les déformations. Certains corps peuvent ne pas posséder d’état naturel ; citons
les pièces coulées dont l’extérieur s’est refroidi avant l’intérieur, les pièces frettées ou
précontraintes. Dans ce cas, il existe un champ de contraintes initales σ 0,i j au sein du
matériau, en l’absence de forces extérieures.
• Les transformations élastiques sont réversibles ; les phénomène d’hystérésis ne sont pas
pris en considération. En résumé, il existe des relations biunivoques entre les contraintes
σi j et les déformations εkl en tout point du matériau :
σi j = σi j (εkl ) (6.221)
• Il existe une énergie potentielle élastique Ve , fonction d’état telle que le travail ∆Wi
des forces intérieures entre l’état initial 0 et l’état final f ne depende pas des états in-
termédiaires :
Cette propriété devant être vérifiée pour n’importe quel volume V considéré dans le milieu
continu, on doit aussi avoir :
Le travail volumique (développé par les forces agissant sur un volume élémentaire) s’ex-
prime par :
Il s’agit d’une différentielle totale exacte ; l’énergie potentielle élastique par unité de vo-
lume ve est fonction des déformations (fonction d’état) : v e = ve (εi j ).
De (6.224) et (6.225), on déduit immédiatement que
∂ve
σi j = (6.226)
∂εi j
à condition de considérer que l’énergie potentielle élastique par unité de volume v e est
fonction des neuf variables (déformations) ε i j (sans tenir compte de la symétrie ε i j = ε ji ).
Explicitement, on a :
∂ve
σxx = (6.227)
∂εxx
∂ve
σxy = (6.228)
∂εxy
∂ve
σyx = (6.229)
∂εyx
... (6.230)
Les relations entre contraintes et déformations doivent alors vérifier les conditions sui-
vantes :
∂σi j ∂2 ve ∂σkl
= = (6.231)
∂εkl ∂εi j ∂εi j ∂εi j
Un solide élastique est dit linéaire si ses relations entre contraintes et déformations sont
linéaires :
En pratique, la plupart des matériaux d’utilisation courante peuvent être considérés comme
élastiques linéaires.
Les constantes Li jkl sont les coefficients d’élasticité. Dans un cas tout-à-fait général, ces co-
efficients sont au nombre de 81, reliant les 9 composantes de chacun des tenseurs.
En tenant compte de la symétrie des tenseurs Σ et ε, et de la symétrie apportée par les condi-
tions (6.231), on peut réduire les 81 coefficients L i jki à 21 coefficients indépendants :
σ11 L1111 L1122 L1133 L1112 L1113 L1123 ε11
σ22 L2222 L2233 L2212 L2213 L2223 ε22
σ33 L3333 L3312 L3313 L3323 ε33
= (6.233)
σ12 L1212 L1213 L1223 ε12
σ13 sym. L1313 L1323 ε13
σ23 L2323 ε23
Pour les matériaux possédant des propriétés de symétrie (cristaux, matériaux composites), ce
nombre peut encore être réduit par des considérations de symétrie.
Pour un corps isotrope, le nombre de coefficients d’élasticité est réduit à 2. En effet, puisque
les propriétés élastiques dans le voisinage d’un point sont les mêmes dans toutes les directions,
les directions principales des tenseurs Σ et ε doivent coı̈ncider. Les relations linéaires entre les
contraintes principales σi , et les déformations principales ε i doivent avoir la forme suivante :
σ1 = λ1 ε1 + λ2 (ε2 + ε3 ) (6.234)
σ2 = λ1 ε2 + λ2 (ε1 + ε3 ) (6.235)
σ3 = λ1 ε3 + λ2 (ε1 + ε2 ) (6.236)
(le premier coefficient λ1 s’appliquant à la direction considérée, le deuxième λ 2 aux deux direc-
tions perpendiculaires).
En introduisant la dilatation cubique ∆ = ε 1 + ε2 + ε3 = tr(ε) et en posant 2µ = λ1 − λ2 et
λ2 = λ, on obtient :
σ1 = λ∆ + 2µε1 (6.237)
σ2 = λ∆ + 2µε2 (6.238)
σ3 = λ∆ + 2µε3 (6.239)
σi = λ∆ + 2µεi . (6.240)
Les coefficients d’élasticité λ et µ, homogènes à une pression, sont appelés les coefficients de
Lamé.
σyz
σzy
γ σzy
y
σyz
σxx = λ∆ + 2µεxx
σyy = λ∆ + 2µεyy
σzz = λ∆ + 2µεzz (6.242)
σxy = 2µεxy = µγxy
σyz = 2µεyz = µγyz
σzx = 2µεzx = µγzx
avec ∆ = εxx + εyy + εzz
µ=G (6.243)
6.3.5 Relation reliant les d´ eformations en fonction des contraintes pour un solide
e´lastique lin´
eaire isotrope
Les relations réciproques expriment les déformations en fonction des contraintes. Elles
peuvent être obtenues à partir de la relation 6.241, qui devient :
1
ε= (Σ − λ∆I) (6.245)
2µ
La contrainte normale moyenne σm (analogue à une pression dans un fluide) est égale à la
moyenne des 3 contraintes principales :
σ1 + σ 2 + σ 3 s
σm = = . (6.251)
3 3
σm s/3 3λ + 2µ
K = = = . (6.252)
∆ ∆ 3
Considérons une éprouvette cylindrique dont le matériau constitutif est élastique linéaire, ho-
mogène et isotrope, soumise à un essai de traction simple selon l’axe Ox = 0 1 .
S
σ1
N N 1
O
En tout point de l’éprouvette (tout au moins dans sa partie centrale en pratique), l’état de
contrainte est le suivant (cf Figure 6.22, les axes 1, 2 et 3 étant principaux) :
σ1 6= 0 (6.253)
σ2 = σ 3 = 0 (6.254)
On peut vérifier que les équations différentielles d’équilibre sont satisfaites par cette solution
(en supposant que les forces massiques ~f sont négligeables), et que la contrainte ~T à la surface de
l’éprouvette est bien nulle (~T (~n) = Σ~n = 0 si ~n = (0, n2 , n3 )).
Expérimentalement, on obtient :
σ1 = E ε 1 (6.255)
et ε 2 = ε3 = − ν ε 1 . (6.256)
Le nombre de Poissonν (sans dimension) est le rapport entre la contraction latérale et la dila-
tation longitudinale.
Remarquons que si l’aire de la section droite de la barre est S et si sa longueur initiale est L 0 ,
N L − L0 ∆L
σ1 = = Eε1 = E =E (6.257)
S L0 L0
L’effort normal N = k∆L, ∆L étant la variation de longueur de la barre qui constitue ainsi un
ES
ressort rectiligne de raideur k = .
L0
Puisque
∆ = ε1 + ε2 + ε3 = (1 − 2ν)ε1 ,
σ1 = λ∆ + 2µε1 = (λ(1 − 2ν) + 2µ)ε1 = Eε1 , (6.258)
et σ2 = λ∆ + 2µε2 = (λ(1 − 2ν) + 2µν)ε1 = 0. (6.259)
On obtient ainsi les relations suivantes entre les coefficients de Lamé (λ, ν) et la paire module
Young, nombre de Poisson (E, ν) :
Eν E
λ= et G=ν= , (6.260)
(1 − 2ν)(1 + ν) 2(1 + ν)
ν(3λ + 2ν) λ
ou E= et ν= . (6.261)
λ+ν 2(λ + ν)
On peut aussi exprimer le module de compressibilité K en fonction de E et de ν :
E 1
K = (6.262)
1 − 2ν 3
K devant physiquement être ≥ 0, on déduit que
ν ≤ 0, 5 (6.263)
Lorsque ν = 0, 5, le matériau est incompressible (exemple : le caoutchouc est pratiquement in-
compressible).
Les caractéristiques élastiques moyennes de quelques matériaux sont les suivantes :
E (en 101 0Pa) ν G (en 1010 Pa) K (en 1010 Pa) ρ (en 103 kg/m3 )
acier 21 0,29 8,1 50 7,8
de construction
aluminium 7,1 0,34 2,7 22 2,6
verre 6 0,25 2,4 12 2,7
caoutchouc 2.10−4 0,5 6,7.10−5 ∞ 1
titane 10,5 0,34 3,9 33 4,5
A titre de comparaison, le module de compressibilité K vaut 0, 2.10 10 Pa pour l’eau.
La relation entre le tenseur des déformations ε et le tenseur des déformations Σ peut également
s’écrire en fonction de E et de ν :
1
ε = (−ν s I + (1 + ν)Σ) (6.264)
E
1
ou εi j = (−ν s δi j + (1 + ν) σi j ) (6.265)
E
avec s = trΣ
Explicitement, ces relations s’écrivent :
1
εxx = (σxx − ν(σyy + σzz )) (6.266)
E
1
εyy = (σyy − ν(σxx + σzz )) (6.267)
E
1
εzz = (σzz − ν(σxx + σyy )) (6.268)
E
1+ν 1
εxy = σxy = σxy (6.269)
E 2G
1+ν 1
εyz = σyz = σyz (6.270)
E 2G
1+ν 1
εxz = σxz = σxz (6.271)
E 2G
On peut interpréter les trois premières relations comme suit : l’élongation totale ε xx dans la
direction x est la somme de l’élongation σ xx /E due à la contrainte normale dans la même direction,
et des contractions latérales (−ν) associées aux élongations σ yy /E et σzz /E selon deux directions
orthogonales y et z.
L’interprétation des trois dernières relations a été effectuée précédemment, car elles expriment
la linéarité entre distortion angulaire et contrainte tangentielle :
1
γxy = σxy (6.272)
G
1
γyz = σyz (6.273)
G
1
γxz = σxz (6.274)
G
Cette relation entre le tenseur des contraintes Σ et tenseur des déformationsε peut également
s’écrire en fonction de G et de ν.
ν
Σ = 2G ∆I + ε (6.275)
1 − 2ν
ν
ou σi j = 2G ∆δi j + εi j (6.276)
1 − 2ν
avec s = trε
6.3.7 Exemple
Dans ce cas, Σ = −pI, ou σi j = −pδi j , p étant la pression à laquelle est soumise le matériau.
Le tenseur de déformation est alors ε et la dilatation cubique vaut ∆ = tr ε = − Kp .
σxy = σyx = τ 6= 0, les autres σi j étant nuls, l’état de contrainte est plan (plan xy).
La déformation est une distorsion simple. Si l’on suppose que la base PQ d’un parallélépipède
(dx, dy, dz) est fixe, la face parallèle à celle-ci glisse d’une quantité γdy = Gτ dy dans son propre
plan.
τ = σxy
dy γ
τ σyx = τ
6.3.8 Capteurs de d´
eformation
Elle est constituée par une grille formée par un conducteur filiforme de résistivité ρ, de section
S, et de longueur nl, l étant la longueur d’un brin et n leur nombre. La résistance R de la jauge a
pour expression :
ρnl
R= (6.279)
S
Le conducteur est fixé sur un support isolant qui est collé sur la structure étudiée. Il en résulte
que la jauge subit une déformation identique à celle de la structure, dans la direction parallèle aux
6.3.9 Exercices
6.3.9.1 Caract´
erisation de la d´
eformation d’un milieu continu
Solution
Solution
6.3.9.3 D´
eformations d’un carr´
e
√
Un carré A0 B0C0 D0 (A0 B0 définit l’axe x, A0 D0 , l’axe y), de côté c = 2mm a été tracé à
la surface d’un solide. Il a subi une déformation infinitésimale (ou supposée comme telle) sans
rotation qui l’a transformé en un losange ABCD dont les longueurs des diagonales AC et BD
valent respectivement 2.04mm et 1.98mm.
Représenter schématiquement les figures avant et après déformation.
Fournir les expressions des composantes σ x x, σx y et σy y du tenseur de déformation infi-
nitésimale ε.
Quelles sont les déformations et directions principales ?
Solution
Une rosette constituée par trois jauges de déformations placées suivant les directions x, y
et b (bissectrice intérieure des axes x et y) fournit les valeurs ε x x, εb b,εy y. Par un raisonnement
exclusivement basé sur la représentation graphique dans le plan de Mohr, prouver que ε x y = εb b −
εx x+εy y
2
Calculer εxx , εxy et εyy . Rechercher ensuite les valeurs principales ε 1 et ε2 et les directions
principales ~n1 et ~n2 du plan Mxy du tenseur des déformations ε.
Rechercher les expressions de σ1 , de σ2 et de εzz = σ3 en fonction de σ1 , σ2 de E et de ν.
Quelles sont les directions principales du tenseur des contraintes Σ ?
On demande de déterminer
• le tenseur de contraintes et des déformations en M,
• les contraintes et déformations principales en M ainsi que les directions principales corres-
pondantes,
• les cercles de Mohr du tenseur des contraintes, la contrainte tangentielle maximale ainsi
que la direction dans laquelle cette contrainte est maximale.
Solution
Forme g´
en´erale en surface des matrices repr´
esentatives des tenseurs des contraintes et des
d´
eformations
La surface en M est libre : la contrainte sur la surface orientée par l’axe z, normal à la surface
est nulle : ~T (~uz ) = ~0 car M est libre de forces dans la direction z normale à la surface.
Les composantes de cette contrainte selon les 3 directions sont donc nulles. En effet :
Et :
Et : σxz = 0 σyz = 0 σzz = 0 (6.297)
La forme générale du tenseur plan des contraintes en un point libre de la surface est la sui-
vante :
σxx σxy 0
[Σ] = σxy σyy
0 (6.298)
0 0 0
La relation générale entre tenseur des déformations et tenseur des contraintes est la suivante :
1
ε= ((1 + ν)Σ − ν tr(Σ) I) (6.299)
E
D´
etermination du tenseur des contraintes
L’exploitation de la relation entre tenseur des contraintes et tenseur des déformations aboutit
à
σxy = Eεxy /(1 + ν) (6.311)
εxx + νεyy
σxx = E (6.312)
1 − ν2
εyy + νεxx
σyy = E (6.313)
1 − ν2
Et
ν εxx + εyy
εzz = − (σxx + σyy ) = E (6.314)
E 1−ν
z est direction principale car les termes ε x z = 0 εy z = 0 et ε~uz = λ~uz = εz z~uz . L’étude des
directions principales peut donc se faire dans le plan xy.
On cherche une direction ~n telle que
D’où :
(ε − Iλ)~n = ~0 (6.316)
Une solution non triviale autre que ~n = ~0 existe si
Directions principales
Si n1x = 1, on a
1.2 − 2.546
n1y = = −5.384 (6.324)
0.25
D’où ~n∗1 = (1, −5.384) (non unitaire)
Contraintes principales
Les directions principales du tenseur des contraintes Σ sont celles du tenseur des déformations
ε (le solide étant homogène isotrope).