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NOTES AUX LECTEURS

« Il s’agit d’un travail personnel effectué dans le cadre d’une scolarité à l’Institut de
Formation en Soins Infirmiers Croix-Rouge d’Ollioules. Il ne peut faire l’objet d’une
publication en tout ou partie sans l’accord de son auteur et de l’IFSI »

Afin de simplifier la lecture de ce travail, l’infirmier(ère) sera réduit à l’infirmière1.

1 Selon l’édition 2012 de « Repères et références statistiques » disponible sur le site Internet du
ministère de l’Education nationale, elles sont 7335. Elles, car le métier est quasi exclusivement
féminin. http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html
« Si je puis créer une certaine qualité de
relation, l’autre pourra découvrir en lui la
capacité d’utiliser cette relation pour sa
croissance, pour le changement, et pour le
développement personnel. »

Carl Rogers, 1961


Sommaire

I. Introduction 1

II. Phase d’appel 2-7

1. Situation d’appel 2
2. Questionnement professionnel 5
3. Question de départ initiale 7

III. Phase exploratoire 8-15

1. Pré-enquête 8
1.1 Choix de l’outil

1.2 Interprétation des données 8


1.2.1 Analyse des résultats 8
1.2.2 Synthèse 10

2. Le cadre législatif 10
3. Expériences vécues 13
4. Question de départ définitive 15

IV. Phase conceptuelle 16-31

1. La confiance dans la relation d’aide 16


1.1 L’information 17
1.1.1 Les objectifs 17
1.1.2 Les modes de diffusion 18

1.2 Le processus d’écoute, première phase de l’entrée en communication 18


1.2.1 Définition et principe 18
1.2.2 Ecouter, c’est d’abord savoir se taire 19

1.3 L’attitude de l’infirmière 21


1.3.1 La posture et les attitudes corporelles 21
1.3.2 L’utilisation des sens 22
1.3.3 La gestuelle 22

2. L’accompagnement infirmier, un pas vers la réussite 23


2.1 Du repérage au dépistage 23
2.1.1 L’infirmière observatrice 24
2.1.2 L’infirmière enquêtrice 24
2.1.3 L’infirmière actrice (et éducatrice) 25

2.2 Un modèle idéal 27

2.3 Le PAI 28

3. Analyse 30
V. Hypothèse de recherche 31

VI. Dispositif d’enquête 31-34

1. Les objectifs 31
2. L’échantillon 31
3. Outil retenu 32
4. Guide d’entretien 33

VII. Conclusion provisoire 34-35

Bibliographie 36-38

Annexes 39-42
I. Introduction

Dans le cadre de la formation conduisant au Diplôme d’Etat Infirmier, il est


demandé à chaque étudiant de réaliser un travail écrit individuel, de recherche et de
réflexion, à partir d’une situation vécue ou observée au cours de ces trois années
d’études.

Suite à l’obtention de mon diplôme, j’envisage de passer un concours de la


Fonction Publique afin d’évoluer vers le métier d’Infirmière de l’Education Nationale et de
l’Enseignement Supérieur. De ce fait, il me parait pertinent d’approfondir mes recherches
et connaissances dans ce domaine d’exercice au travers de mon Travail de Fin d’Etudes.

Les rôles et missions de l’Infirmière de l’Education Nationale tels que définis par le
Ministère de l’Education Nationale sont assez peu connus du grand public, et peu abordés
au cours des apports théoriques proposés par le programme actuel de formation au
Diplôme d’Etat Infirmier.

Ayant eu l’expérience d’un stage en milieu scolaire au cours de ma formation, je


vais utiliser une situation qui m’a interpellée et questionnée, afin d’axer mes recherches
sur l’influence de l’infirmière scolaire sur le parcours des adolescents.

Après une retranscription de cette situation d’appel rencontrée en stage de la


manière la plus factuelle possible, une première phase d’exploration porte sur le décalage
existant et perceptible entre la connaissance et la réalité des rôles et des missions de
l’infirmière de l’Education Nationale. Ceci va me conduire à établir une question de départ,
base du cadre théorique que je vais développer ensuite. Mon hypothèse va émerger du
constat du manque d’information sur le sujet et du lien direct entre l’information et la
relation de confiance.

Je vais tenter de vérifier mon hypothèse à l’aide d’entretiens semi-directifs avec des
infirmières du secteur. Je proposerai une analyse des résultats obtenus via cette méthode
lors de ma soutenance orale qui aura lieu à l’issu de ce travail.

1
II. Phase d’appel

1. Situation d’appel

Au cours de ma deuxième année de formation en soins infirmiers, j’ai été affectée


en stage d’une durée de cinq semaines à l’infirmerie d’un lycée général de la région. Deux
infirmières se relaient du lundi au vendredi afin d’être présentes à temps complet sur le
site. En dehors de leurs heures de présences, toute situation urgente doit faire appel au
SAMU.

Il est 9h55 lorsque la sonnerie indiquant le début de la récréation retentit dans les
couloirs du lycée.


Un élève est convoqué ce jour par l’infirmière pour un entretien, suite à des problèmes de
comportement inadapté, se manifestant aussi bien en classe qu’à l’extérieur de
l’établissement. Le jeune homme a été sanctionné à maintes reprises, et rappelé à l’ordre,
mais son professeur principal a fait part de récidives quant à son attitude inappropriée
pendant les cours.

Lorsque celui-ci entre dans le hall d’attente de l’infirmerie, deux jeunes filles sont déjà
installées dans le bureau avec l’infirmière. Nous l’invitons à patienter et fermons donc la
porte séparant les deux pièces, afin de préserver la confidentialité de la prise en charge
des élèves présentes.

La salle d’attente dispose de bancs devant des murs couverts d’affiches de


campagnes de prévention en matière d’IST (Infections Sexuellement Transmissibles), et
d’informations relatives à la sexualité et à la contraception. Diverses affiches de promotion
de la santé (sensibilisation à la vaccination, prévention contre la consommation de
cannabis, coordonnées de centres médico-psychologiques, etc) complètent le décor. Sur
deux étagères, des dépliants d’informations sont en libre-service pour les élèves et
professeurs de passage.

2
A 10h05 sonne la fin de la récréation. Les deux élèves quittent l’infirmerie pour
retourner en classe. Le jeune homme convoqué est toujours là, et entre à son tour dans le
bureau. La convocation par l’infirmière peut être prévalante sur un cours, ou du moins
constitue une excuse légitime à un retard ou une absence.

L’infirmière, qui me décrit auprès des élèves comme une collègue infirmière de
deuxième année, me propose de rester afin de procéder ensemble à cet entretien.
J’accepte et me présente, car le jeune homme semble quelque peu intrigué par ma
présence. Je lui indique qu’il peut parler sans crainte car je suis, comme l’infirmière
scolaire, assujettie au secret professionnel.

Nous retrouvons son dossier dans le logiciel de suivi des élèves (Sagesse), et nous
l’ouvrons pour nous remémorer les événements antérieurs. Cet élève s’est déjà rendu à
l’infirmerie pour des symptômes bénins, et il a également parlé à l’infirmière de ses
problèmes de comportement en classe notamment.

Au fil de l’entretien, le jeune homme nous explique être en attende de jugement


pour avoir été complice d’actes délictueux dans la rue le soir d’Halloween. Il a participé à
des jets d’oeufs sur un monument aux morts et a été pris en flagrant délit par des policiers
en patrouille. Cela l’angoisse beaucoup, bien qu’il ait du mal à reconnaisse une réelle
responsabilité des faits.

Il nous dit aussi ne pas se sentir à l’aise en cours, ni avoir aucune matière de
prédilection, et qu’il s’ennuie beaucoup, d’où son agitation et l’alerte donnée par ses
professeurs.

A tour de rôle, l’infirmière et moi-même le stimulons à développer au sujet de son


inquiétude, son avenir personnel et professionnel, ainsi la position de ses proches vis-à-
vis de tout cela. Nous lui posons des questions ouvertes afin de lui laisser la possibilité de
s’exprimer comme il le souhaite. L’élève répond très brièvement et aucun amorce
d’échange n’est possible, ses réponses étant laconiques. Les silences sont nombreux,
nous attendons qu’il prenne l’initiative de poursuivre, en vain. Son regard est fuyant, il se
pose régulièrement sur les armoires à pharmacie et la fenêtre se trouvant derrière nous.

3
C’est alors qu’il prend la parole pour affirmer « de toute façon ça sert à rien, vous
pouvez pas m’aider ».

L’infirmière lui rappelle que le rôle de l’Infirmière de l’Education Nationale est entre
autres d’accompagner et d’orienter les élèves vers une réflexion ou vers d’autres
professionnels formés à l’écoute et à l’assistance, afin de l’aider à trouver des solutions à
ses problèmes.

Elle lui demande également pourquoi il pense que « ça sert à rien ». Le jeune homme
répond qu’il est trop tard, que sa place n’est pas à l’école car il a des difficultés depuis
longtemps et que personne n’a jamais rien fait pour lui.

Nous cherchons à cerner la nature des difficultés décrites par l’élève, qui précise
avoir eu du mal à comprendre les consignes lors des contrôles et mettre beaucoup plus de
temps que les autres, ne jamais terminer ses devoirs, et que, bien souvent, il lui est
reproché un manque de lisibilité de son travail écrit. Grâce à l’expérience de l’infirmière et
à ce que j’ai déjà appris au cours du stage, nous évoquons ensemble, en présence de
l’élève, une possible dyslexie.

Celui-ci nous confirme avoir déjà entendu parler de cela plus jeune, lors de sa
scolarité, mais qu’il n’a jamais été question de correction ou de compensation de celle-ci,
du moins pas dans ses souvenirs.

L’infirmière lui propose de rencontrer le médecin scolaire, présent deux jours dans
la semaine, et d’apporter à l’occasion de ce rendez-vous quelques copies de ses contrôles
effectués en classe sans correction de l’orthographe, ainsi que ceux rédigés à la maison,
après une éventuelle relecture.

Le jeune homme accepte, et nous lui demandons, avant de l’inciter à retourner en cours,
d’informer l’infirmière et son professeur principal du verdict rendu lors de son jugement
consécutif aux actes délictueux pour lesquels il est poursuivi.

Après son départ, nous relatons cet entretien dans le dossier informatisé, avant de
revenir sur les propos de l’élève et son ressenti par rapport à son vécu.

4
2. Questionnement professionnel

J’ai été interpellée par les mots du jeune homme, « de toute façon ça sert à rien,
vous pouvez pas m’aider », car il exprime par là un réel sentiment d’abandon de la part du
système éducatif ainsi que l’absence d’intervention de la santé scolaire jusqu’alors. Ses
propos mènent donc à penser que si jamais rien n’a été fait, cela ne peut pas changer à
présent, et qu’il n’est pas du ressort de l’infirmière scolaire de l’aider.

Pourtant, mon stage en soins infirmiers au sein de l’Education Nationale m’a appris
que le rôle de l’infirmière peut être déterminant sur le cours de vie des élèves et que sa
place est importante au sein de l’équipe pluridisciplinaire d’un établissement scolaire. Par
exemple, une élève de terminale atteinte de la maladie de Crohn a pu obtenir, pour le
passage de son bac, la possibilité de se rendre à n’importe quel moment à l’infirmerie,
ainsi qu’un tiers temps éventuel, afin de compenser le temps perdu pendant l’épreuve. Un
aménagement à n’utiliser qu’en cas de besoin, mais qui pourrait lui être indispensable le
jour J, et qui n’aurait pas été sans l’implication de l’infirmière scolaire.

De plus, à plusieurs reprises au cours de mon stage, et lors de discussions avec


certains élèves, il m’est arrivé d’avoir le sentiment que pour certain, se rendre à l’infirmerie
était un prétexte à manquer ou retarder un cours, ou encore de les entendre exprimer de
diverses manières que l’infirmière du milieu scolaire n’est pas « utile ».

Cette série de constatations soulève en moi plusieurs questions.


Je jeune homme, par ses propos, montre qu’il ne considère pas l’infirmière scolaire
comme une personne ressource. Qu’est-ce qui, dans le parcours scolaire de cet élève, le
conduit à penser que l’infirmière ne peut pas l’aider ?

L’élève considère-t-il l’infirmière de l’Education Nationale comme une


professionnelle de santé au même titre qu’une infirmière exerçant en service hospitalier ?

5
De quelle manière ses problèmes comportementaux sont-ils liés à ses difficultés
scolaires ? Cet élève semble atteint d’un trouve de type « DYS », pourquoi n’a-t-il pas été
pris en charge plus tôt ? Le jeune homme a mis du temps à évoquer ses difficultés
scolaires lors de l’entretien. La dyslexie est-elle vécue comme quelque chose de honteux
par un élève ? Vit-il cela comme un échec ? Cela m’amène à me demander si le sujet
n’est pas en quelque sorte tabou, si les élèves sont informés de leurs possibilités d’être
aidés. Ses difficultés et son désintérêt pour l’enseignement sont-il une explication à ses
comportements excessifs à l’extérieur de l’établissement ?

Cependant, l’élève a fini par lancer une phrase interpellante, presque provocatrice :
« ça sert à rien, vous pouvez pas m’aider. » Voulait-il faire passer un message, était-ce un
appel à l’aide ?

Un professeur donne une alerte, et de ce fait, recommande à l’infirmière de


convoquer un élève suite à un comportement inadapté en classe. Quels sont les moyens
d’intervention de l’infirmière scolaire sur les problèmes comportementaux d’un jeune
scolarisé dans l’enseignement secondaire ?

L’infirmière peut être amenée à s’intéresser à la situation d’un élève par différents
moyens, un geste désespéré, une alerte donnée par ses professeurs, par ses camarades,
ou par une demande de l’élève lui-même. Quelles sont les fonctions et les listes du rôle de
l’infirmière scolaire dans la prise en charge d’un élève en demande ou en nécessité de
soin ?

6
3. Question de départ initiale

Ces observations, tant les remarques des élèves que la réalité constatée pendant
mon stage, ajoutées aux différentes interrogations qui me viennent à l’esprit, me
conduisent à me poser la question suivante, après regroupement et tri des idées
associées :

Pourquoi les élèves, de manière générale, pensent-il


qu’une infirmière de l’Education Nationale ne peut pas agir sur leurs problèmes de
scolarité ?

7
III. Phase exploratoire

1. Pré-enquête
1.1 Choix de l’outil

Afin de répondre à cette question, j’ai dans un premier temps mis en place un outil
d’exploration, pour dégager certains éléments de réponse et de réflexion sur le sujet.


Pour cela, j’ai créé puis distribué un questionnaire anonyme à quarante élèves,
choisis au hasard, à la sortie et aux abords d’un établissement de l’enseignement
secondaire de l’aire toulonnaise : ANNEXE I.

J’ai choisi d’utiliser un questionnaire anonyme pour obtenir un plus grand nombre
de réponses sincères aux questions que soulèvent mes réflexions. Afin de ne pas
généraliser un petit nombre de cas, ce qui aurait été le cas si j’avais procédé à deux ou
trois entretiens, il m’a semblé plus juste d’analyser les réponses apportées par un
échantillon plus important.

Sur 40 questionnaires distribués, et pour avoir pris le temps des explications au


sujet de l’importance pour moi de leur implication, 35 élèves m’ont retourné des
questionnaires utilisables, remplis avec rigueur.

1.2 Interprétation des données


1.2.1 Analyse des résultats

L’âge de l’échantillon s’étend de 14 à 18 ans, pour des élèves de la seconde à la


terminale.

La plupart des élèves affirme que l’infirmière scolaire ne leur a pas été présentée
en début d’année, comme le sont généralement, à ma connaissance, les enseignants et
responsables constituant l’équipe pédagogique.

8
Le bilan est marqué, à la question « à quoi sert l’infirmière scolaire ? »,
volontairement posée comme telle, 80% des élèves répondent que l’infirmière scolaire sert
à traiter la bobologie1 , (« distributeur de sucre, de doliprane et de préservatifs »), et même
« à rien car elle n’est jamais là ».

Les mots clés attendus étaient de l’ordre de : soigner, accompagner, écouter, aider,
orienter.

4 élèves sur les 7 ayant apporté des réponses conformes à la réalité sur le rôle de
l’infirmière scolaire sont concernés par un handicap ou une maladie (troubles de type
« dys » et maladie chronique), soit plus de la moitié d’entre eux.

Cependant, bien que les réponses fournies par 80% des élèves à la question « à
quoi sert l’infirmière scolaire ? » soient restreintes à peu de choses, si ce n’est
« discuter », qui appartiendraient à l’aspect de soin relationnel, une majorité d’entre eux
(60,71%) s’est déjà rendue à l’infirmerie de l’établissement dans l’année.

Il est surprenant de constater que les élèves se rendant le plus souvent à


l’infirmerie ne sont pas exclusivement les porteurs d’un handicap ou une maladie : 3/7 n’y
vont qu’une à trois fois dans l’année, et un seul, atteint de la maladie de Stargardt2 , s’y
rend toutes les semaines.

Les principaux motifs pour se rendre à l’infirmerie évoqués par les élèves
questionnés relèvent effectivement de la bobologie. Les céphalées, douleurs abdominales
et sensations de malaise (nausées, fatigue, crises de spasmophilie) sont recensées.
Certains élèves évoquent aussi le faire de se rendre à l’infirmerie pour échapper à un
cours auquel ils n’ont pas envie d’assister (« faire un tour » par exemple), mais aussi le fait
de s’y rendre pour parler à un adulte, simplement.

1GIRAC-MARINIER Carine, FLORENT Jacques. Le petit Larousse illustré 2013, les mots nouveaux. Dossier
presse : bobologie n.f. Fam., péjor. Ensemble des maux bénins qui occasionnent des interventions ou des
consultations médicales souvent abusives, aux urgences, notamm. Disponible sur :

http://www.editions-larousse.fr/Service_presse/Communique/PDF/PL2013_dossier_de_presse.pdf

2 KAPLAN Josseline, Génétique des dégénérescences maculaires [format PDF] médecine/sciences 1998 ;
14 : 1329-36 : «  Décrite par Karl Stargardt au début du siècle, il s’agit d’une dystrophie maculaire pure,
caractérisée par la survenue brutale entre 7 et 12 ans d’une baisse importante de l’acuité visuelle,
d’évolution rapide, transformant en quelques mois ces enfants en amblyopes profonds. » Disponible sur :
www.inserm.fr/content/…/1/file/genetique_degenerescence_dmla.pdf
9
Les 4 élèves concernés par une maladie ou un handicap, citent pour motif le suivi
de leur pathologie ou un rende-vous avec le médecin scolaire dans leurs réponses.

1.2.2 Synthèse

La conclusion essentielle que je tire de cette analyse est qu’il existe une disparité
de perception et une certaine méconnaissance des élèves du rôle de l’infirmière de
l’Education Nationale. Assurément, le rôle de cet acteur de santé au sein du système
scolaire est mal connu et souvent dénigré.

Afin d’éclairer le sujet, j’ai retenu certains textes définissant les fonctions et
missions réelles de l’Infirmière exerçant au sein de l’Education Nationale.

2. Le cadre législatif

Rappelons que l’infirmière de l’Education Nationale est avant tout une Infirmière
Diplômée d’Etat (Infirmière DE ou IDE). Son rôle propre tel qu’elle l’exerce est précisé aux
articles R4311-1 à R311-5 du code de la santé publique.

« Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière les soins liés aux fonctions d’entretien et de
continuité de la vie et visant à compenser particulièrement ou totalement un manque ou une diminution
d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personne. Dans ce cadre, l’infirmier ou l’infirmière a
compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu’il juge nécessaires conformément
aux dispositions des articles R.4311-5 et R.4311-6. // identifie les besoins de la personne, pose un
diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en oeuvre les actions appropriées et les
évalue. […]3 »

Abordons à présent le cadre législatif dessinant les contours du métier de


l’infirmière scolaire et ses missions. Une infirmière scolaire doit effectivement, en plus des
missions définies dans les termes des compétences du Diplôme d’Etat, répondre aux
missions établies par le Ministère de l’Education Nationale.

3Article R 4311-3 du Code de la Santé Publique J.O n°183 du 8 août 2004 page 37087 : texte n°37086.
Disponible sur http://www.legifrance.gouv.fr
10
L’infirmière scolaire, en tant qu’IDE, « exerce sa profession dans le cadre fixé par
les Décrets n° 93-345 et 93-221 de 1993 relatifs aux règles professionnelles, des Décrets
n° 2002-194 de 2002 et 802 de 2004 relatifs aux actes professionnels4 . »

Le rapport n°3968 enregistré à la présidence de l’Assemblée Nationale le 17


novembre 2011 vient confirmer le fait que l’importance de l’intervention de la médecine
scolaire est négligée : « Bien qu’elle soit souvent décisive, la contribution de la médecine
scolaire aux différentes politiques publiques menées en milieu scolaire est insuffisamment
reconnue5. »

L’IDE doit avoir réussi un concours pour obtenir un poste de titulaire fonctionnaire et
d’agent public de l’Education Nationale. En référence aux chiffres avancés par Valérie
Cottin dans son ouvrage Infirmière en milieu scolaire, selon leur affectation (école
primaire, enseignement secondaire ou internat, …), elles ont en charge en moyenne 1000
à 2000 élèves.

« Les infirmières en général dépendent du Ministère de la Santé publique. Les


infirmières en milieu scolaire dépendent, elle, du Ministère de l’Education Nationale.6 ». Ce
statut place les personnels de santé en tant que membre à part entière de la communauté
éducative. »

Ses missions sont définies par le Ministère de l’Education Nationale. Le Bulletin


Officiel Spécial N°1 du 25 janvier 2001 en fait la synthèse, mettant en évidence l’étroite
collaboration entre le médecin et l’infirmière scolaire dont les missions se recoupent et se
complètent afin de participer à la réussite des élèves.

En ce sens, l’infirmière doit « accueillir et accompagner les élèves. L’infirmier(ère)


accueille tout élève qui la sollicite pour quelque motif que ce soit, y compris d’ordre

4 COTTIN Valérie. Infirmière en milieu scolaire, écouter, soigner, dépister. Editions Elsevier Masson. 2012. p8
5 Paragraphe 3 du rapport 3968 de l’assemblée Nationale enregistrée à l’Assemblée Nationale le 17
novembre 2011. Rapport d’informations déposé par le Comité d’Evaluation et de contrôle des politiques
publiques sur la médecine scolaire, présenté par le deux députés : M. GAUDRON Gérard et Mme PINVILLE
Martine. Disponible sur : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i3968.asp
6 COTTIN Valérie. Infirmière en milieu scolaire, écouter, soigner, dépister. Editions Elsevier Masson. 2012. P7
11
relationnel ou psychologique, dès lors qu’il y a une incidence sur sa santé ou sa
scolarité.7»

Tout comme le médecin, elle doit également « Contribuer à l’intégration scolaire des
enfants et adolescents atteints de handicap8. », et « Aider à la scolarisation des enfant et
adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période.9 :

« L’élaboration du projet d’accueil individualisé est effectuée par le médecin de l’éducation nationale en
concertation étroite avec le médecin traitant. Le suivi est assuré avec l’infirmier(ère). »

Une autre des missions essentielles de l’infirmière de l’Education Nationale est de


« suivre les élèves signalés par les membres de l’équipe éducative10. L’infirmier(ère) assure les actes
infirmiers de dépistage et les contrôles qui sont de sa compétence chez les élèves qui lui sont signalés, en
relation avec les autres partenaires de l’équipe éducative. »

« Le travail en réseau » implique des échanges d’informations entre les différents


professionnels, et constitue un réel partenariat multi-institutionnel dans l’intérêt des élèves.

Depuis le mois de mai 2012 les infirmières ont obtenu le décret sur l’intégration
statuaire en catégorie A de la fonction publique (paru le 10 mai 2012 au Journal officiel).
Ce statut vient fortifier le fait que l’infirmière scolaire travail en autonomie et fait preuves de
responsabilités. Elle prend seule des décisions en fonction de son jugement, si elle estime
qu’il y a une nécessité d’agir dans l’intérêt d’un élève.

7 BO spécial n°1. Circulaire C. n° 2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières de l’Education


Nationale. 25 janvier 2001. Chapitre 3.1.1. Disponible sur http://www.education.gouv.fr/bo/2001/special1/
texte.htm
8 Ibid. Chapitre 3.2.7
9 BO spécial n°1. de la circulaire C. n° 2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières de l’Education
Nationale. Chapitre 3.2.8 et de la circulaire C. n°2001-013 du 12-1-2001 : les missions des médecins de
l’Education Nationale. Chapitre 3.2.7. Disponible sur : http://www.education.gouv.fr/bo/2001/special1/
texte.htm

10BO spécial n°1. de la circulaire C. n° 2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières de l’Education
Nationale. Chapitre 3.2.2
12
3. Expériences vécues

Les missions réelles de l’infirmière sont donc bien éloignées de ce qu’en pensent
les élèves. Je me souviens également de ma propre scolarité, au cours de laquelle j’avais
le même point de vue, le même a priori que les élèves interrogés au sujet de l’infirmière
scolaire. Mon avis n’a changé que lorsque j’ai eu l’occasion de constater, aux côtés de
l’une d’entre elle durant 5 semaines, que j’avais bien longtemps dénigré l’étendue de ses
actions et leur complexité.

Je me suis permis, de manière informelle, de questionner mon entourage avec la


même question que celle posée aux lycéens : « à quoi sert l’infirmière scolaire ? », non
pas pour placer l’infirmière à titre d’objet mais pour que la question soit accessible et que
tout le monde comprenne et réponde comme il l’entend, quel que soit l’âge et le niveau de
culture.

Mes collègues de promotion de troisième année d’études d’infirmiers ont vu leurs


réponses influencées par ce qu’ils ont appris et reçu en cours au sujet du rôle et des
missions de l’infirmière de l’Education Nationale.

En tant que mère d’un adolescent au collège et influencée par les dires de son fils,
une étudiante infirmière m’a confié qu’elle serait tentée de penser que l’infirmière scolaire
n’est pas très utile car elle n’est pas disponible lorsque les enfants en ont le plus besoin.
Sa connaissance professionnelle vient modérer cette idée car elle a conscience que
l’infirmière fait du mieux qu’elle peut pour assumer son rôle sur un temps de présence qui
est souvent insuffisant pour prendre en charge tant d’élèves.

Parmi mes proches questionnés, ceux ayant accomplis au moins 4 années


d’études supérieures toutes disciplines confondues en dehors du domaine médical, ou
étant dans la vie active et dotés d’une certaine maturité m’ont apporté des réponses
similaires : « A apporter une aide, un soutien aux adolescents en période de
questionnement, elle est un relais, une oreille attentive, donne des conseils avisés
dispensés de manière impartiale, sans juger et en inspirant confiance à l’élève », « reçoit
les élèves en détresse psychologique, malades, ou qui ont des questions sur la sexualité.
Elle fait aussi des intervention dans l’établissement : sexualité, tabac… », « A soigner les
petits bobos de tous les jours et les urgences médicales, mais aussi à soulager les bleus
13
de l’âme par l’écoute, à percevoir les maltraitantes et alerter, à entendre les questions,
existentielles ou non, et à aider l’enfant à accéder à une réponse en le dirigeant vers les
partenaires médicaux, associatifs…mais également en animant des séances d’éducation
à la santé. », « A la prévention : actes auto-agressifs, sensibilisation à la sexualité
(préservatifs, pilules…), rôle social, relation d’aide, de soutien pour les ados qui sont mal
dans leur peau, sans oublier les premiers secours, gestes d’urgence très
occasionnellement », « Apporter les premiers soins pour les maux du quotidien et
accompagner les élèves dans leurs questionnements d’adolescents », « Une infirmière est
là pour soutenir et aider les jeunes autant sur la santé que le social, elle peut intervenir par
elle-même en réalisant des actions de prévention et être disponible pour répondre à un
appel d’un élève. », « Au premier abord, l’infirmière scolaire, pour nous en tant qu’élèves,
ne sert à rien. Mais c'est la première personne qui est là pour nous aider en cas de
malaise ou autres problèmes. De plus, si nous avons une laisse de moral, des problèmes
de famille/amour/amitié… nous savons que nous pouvons aller lui parler, car c'est une
personne neutre qui n’émettra aucun jugement. A l’époque, je pensais qu'elle servait à
donner du sucre et du Spasfon®, mais quand j'ai eu besoin je savais qu'elle était là, même
si elle m’a servi d'excuse pour louper des cours. »

Il m'a été précisé que ces réponse correspondent à ce que ces personnes
imaginent dans leurs représentations idéales de l'infirmière scolaire, grâce aux
informations qu'on leur a donné ou ce qui est véhiculé, mais que cet idéal ne correspond
pas nécessairement à la réalité de ce qu'elles ont vécu.

Même si la connaissance du rôle théorique de l'IDE scolaire défini par le Ministère


de l'Education Nationale, est présente chez les personnes de mon entourage, elle n'est
pas en accord parfait avec la réalité, mais il est reconnu que son poste ne serait pas
existant s'il était inutile, et qu'elle fait sans doute de son mieux avec les moyens qui lui
sont octroyés, de manière avisée et sans jugement. De ce fait, il lui est accordé une
certaine confiance, mais c'est le cas alors que ces personnes ne sont plus scolarisées.

Ce recueil auprès de personnes matures et ayant une plus grande connaissance de


la vie met à nouveau en évidence le défaut d'informations apportées aux jeunes au cours
de la scolarité. Ce manque de renseignements semblent être responsable de la
méconnaissance des élèves du rôle réel de l'IDE au scolaire, et de ce fait le manque de
confiance qui fait qu'ils ne vont pas spontanément voir l'infirmière pour se confier. Cela
14
implique que s'il ne savent pas ce qu'elle peut faire pour eux, et qu'ils ne vont pas la voir,
elle ne peut évidemment pas les aider ni les orienter!

4. Question de départ définitive

Au regard de ces différents constats établis au travers de mes recherches, il


semble que la méconnaissance du rôle de l'Infirmière de l'Education Nationale soit due à
un manque d'informations apportées aux élèves au sujet de son rôle dans leur
établissement scolaire. Elle est une personne ressource ignorée, à l’heure où les jeunes
en pleine période de questionnements en auraient sans doute le plus besoin.

La période de l'adolescence est certainement la plus difficile car c'est pendant cette
phase de construction que ces adultes en devenir vont faire des choix déterminants dans
leur vie personnelle et professionnelle. Selon la définition de son rôle et de ses missions,
l’Infirmière de l'Education Nationale est là pour accompagner et guider les élèves dans
cette étape de la vie qu'ils traversent durant leur scolarité au collège au lycée.

En quoi l'infirmière de l'éducation nationale, en instaurant un climat de confiance


auprès des élèves au travers des informations apportées sur son rôle, peut-elle
permettre un accompagnement profitable à leurs cursus?

15
IV. Phase conceptuelle

1. La confiance dans la relation d’aide

La relation d'aide est un concept à part entière. Définie par le psychologue


américain Carl Rogers quand « l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser
chez l'autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et
une plus grande capacité d'affronter la vie.11 » « Cette relation se développe au cours d'un
entretien visant la compréhension profonde de ce que je vit l'aidé, de sa manière de
comprendre sa situation et de percevoir les moyens dont il dispose pour résoudre ce
problème évoluer comme être humain.12 »

La relation d'aide est elle-même alimentée par des concepts de bases qui en sont
le fondement et qui, par le travail de l'infirmière scolaire, passe avant tout par la confiance.
Cette relation va permettre à l'élève de trouver les moyens de satisfaire chacun de ses
besoins essentiels, dont la recherche est commune à tous les individus, définis dans la
pyramide de Maslow (ANNEXE II).

En effet, instaurer un climat de confiance est un élément clé de la prise en charge


des élèves, qui se sentiront plus à l'aise face à un adulte qu’il ne connaissent pas. Afin
d'atteindre cet objectif, l'IDE scolaire se doit d'utiliser des outils qui vont lui permettre de
créer cette atmosphère de confiance réciproque, et ainsi d'ouvrir une porte vers la relation
d'aide. Les outils peuvent être développés de différentes manières, mais certains d'entre
eux me semble incontournable

11 ROGERS, Carl. Le développement de la personne. InterEditions. 2ème édition. 2005. P27

12PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d’aide et validation. La relation d'aide une relation
de nature thérapeutique. Editions Chenelière Education. 2002. P320
16
1.1 L’information

Effectivement, une infirmière de soins généraux à un devoir informatif envers les


patients et leur entourage pour qui c’est un droit, au sujet du déroulement d'une
intervention chirurgicale par exemple, de la prise en charge de la douleur, des suites post-
opératoires, du fonctionnement du service, et bien d'autres sujets encore. Il en est de
même pour une infirmière scolaire, qui est d'abord une infirmière DE soumise aux même
règles déontologiques. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la
qualité du système de santé en fait état : « toute personne a le droit d'être informée sur
son état de santé.» Le principe et les modalités sont indiqués à l'article L. 1111–2 du code
de la Santé Publique :

« Cette information porte sur les différentes investigations, traitement actions de prévention qui sont
proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents au grave
normalement prévisibles qu'ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les
conséquences prévisibles en cas de refus. Lorsque, postérieurement à l'exécution des investigations,
traitements ou actions de prévention, les risques nouveaux sont identifiés, la personne concernée doit en
être informé, sauf en cas d'impossibilité de la retrouver. […] Cette information incombe à tous les
professionnels de santé […] »

Au-delà du cas du patient hospitalisé, l'élève scolarisé lui aussi est une personne à
prendre en soin d’une certaine manière. Avant de lui expliquer les tenants et les
aboutissants de prises en charge possibles, éventuelles solutions à ses problèmes, et
réponses à ses questions, il est important qu'elle éclaire l’élève accueilli sur ses rôles et
ses missions spécifiques, ainsi que sa place au sein du système éducatif.

1.1.1 Les objectifs

Les objectifs de cette information apportée en amont d'une prise en charge quelle
qu'elle soit sont de mettre les patients dans une position de choix et d’égalité. Claude
Churchod, infirmier enseignant, écrit « Garder l ‘information pour soi constitue une forme
de prise de pouvoir », dans le sans ou tout pouvoir légitime constituant une autorité, le
pouvoir imposé se révèle être une source d’anxiété pour la personne prise en soin.

17
En ce sens, l’Infirmière de l'Education Nationale, se doit d'apporter aux élèves de
son établissement l'information nécessaire à la connaissance de ce qu'elle peut leur
apporter. Cette démarche entre dans son objectif d'instaurer une relation de confiance, il
en est la première étape : l’infirmière scolaire se présente afin de ne plus être une
inconnue.

1.1.2 Les modes de diffusion

L’infirmière scolaire peut faire circuler l'information au sujet de son rôle dans
l'établissement scolaire, et promouvoir son poste et la santé par le biais de différents
moyens :

- l'Équipe éducative
- Les messages véhiculés par les élèves entrent eux
- L’affichage
- Le CDI, les brochures, intranet
- L’IDE scolaire elle-même en entretien individuel / en présentation collective en début
d'année et tout au long de l'année à l'occasion d'actions de prévention

1.2 Le processus d’écoute, première phase de l'entrée en communication


1.2.1 Définition et principe

L'écoute est un processus qui pousse à la communication. Elle est une forme
d'accueil du message de l'autre en différentes étapes (saisir ou recevoir, entendre ou
comprendre, mémoriser, évaluer puis répondre), une mise en condition de l’élève dans le
cas de l'infirmière scolaire. Communiquer peut se faire de manière verbale. Ici, l’écoute
s'associe à la communication verbale.

« l'écoute soignante impose une implication affective avec le patient ainsi qu'une
attention particulière centrée uniquement sur le patient. Un soignant en position d'écoute
induit un relationnel particulier, proximal, avec celui qu'il écoute. On pourrait le qualifier
d'intimité professionnelle. L’écoute permet d'entendre le patient et sa souffrance

18
éventuelle, c'est-à-dire de percevoir, au-delà des sons, son humanité : ses crainte et ses
forces, ses doute et ses certitudes, ses éléments d'équilibre et de faiblesse.13 »

L’infirmière doit donc se mettre dans une disposition ou tout ce que va transmettre
l’élève est son seul intérêt, et se concentrer sur son message, sur ce qu'il vit et non
seulement sur ce qu'il dit.

1.2.2 Ecoutez, c'est d'abord savoir se taire

Infirmière scolaire doit, pour prendre en charge un élève de manière optimale,


prendre le temps d'une écoute active, bienveillante, sans jugement sous-jacent, pour
développer une atmosphère de mise en confiance. Cette écoute active est, selon Carl
Rogers, la base de la relation aidante. Elle se définit comme suit :

« Une action qui consiste a adopter certaines attitudes et à utiliser certaines


techniques dans un effort pour comprendre la personne dans ce qu'elle vit intérieurement
afin de l'amener à prendre conscience par elle-même de ses besoins, de ses attentions et
de ses disponibilités et, par conséquent, à mieux s’assumer ou se prendre en charge.14 »

L'écoute active fait appelle à une première qualité primordiale chez l'infirmière qui
est celle d'observer, car cela va permettre de déceler tout ce qui n'est pas dit. « L'écoute
constitue la toile de fond des attitudes de réceptivité et de partage nécessaire à la
communication et la relation d'aide. Elle est complémentaire à l'observation et lui est
presque inhérente. D'une importance majeure en communication fonctionnelle, elle
devient essentiel dans la relation d’aide.15 »

Ensuite, pour activer cette écoute, comme l'illustre le psychosociologue Jacques


Salomé, il est essentiel de savoir se taire.

13BIOY A. ; BOURGEOIS F. ; NEGRE I. Communication soignant–soigné, Repères et pratiques. Editions


Bréal. 2ème édition. Collection Etudiants en IFSI Formation Paramédicale. 2009. p31
14ROGERS Carl Par HARDUIN Muriel. La relation professionnelle. Disponible sur : http://www.prezi.com/
psyylf1zqo0e/la-relation-professionnelle/

15PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d'aide et validation. La relation d'aide une relation
de nature thérapeutique. Editions Chenelière Education. 2002. Chapitre 4. P151
19
« Ecouter, c'est accepter. C'est laisser tomber ce qui nous occupe pour donner son
temps à l'autre. L’écoute ouverte est semblable à une promenade avec un ami. On
marche à son pas, proche mais sans gêner, on se laisse conduire par lui, on s’arrête à sa
discrétion, on repart avec lui, on est là pour lui. Cela s'appelle cheminer en compagnie.16 »

Le silence est une invitation à la confidence, en laissant toute la place à


l'interlocuteur. Carl Rogers explique que l’écoute active fonctionne grâce à l'utilisation de
trois outils :

- L'investigation de manière appropriée, à l'aide de questions ouvertes ou fermées en


fonction de ce qui est recherché, une alternance des deux pour un entretien optimal
ainsi que des questions de relance lorsque les silences ne sont pas utilisés par
l'interlocuteur, en l'occurrence l’élève.
- L'évitement de questions qui en comporte deux en une, de poser des questions
inductives, et de coller à un questionnaire prédéfini lors d'un entretien.
- La reformulation, qui se décline en différents types : écho, résumé et élucidation, afin
de valoriser l'essentiel du discours et de faire confirmer que celui-ci a bien été
compris.

Ces outils doivent être utilisés par l'infirmière de l'Education Nationale dans une
position d'empathie à l'égard de l'élève, afin de rentrer dans une relation aidante avec lui.
Les formations à l'écoute existent, l'infirmière scolaire a le droit d'en faire la demande, car
même si c'est une qualité de l'infirmière et une compétence requise pour son métier, il est
toujours possible d'en améliorer la qualité, de la réévaluer et de la réajuster.

1.3 L’attitude de l’infirmière

Toujours dans une recherche de climat de confiance, l’attitude, le comportement


adopté par l'infirmière face à un élève ou groupe d'élèves est déterminant dans le résultat
obtenu. L'attitude comporte une multitude d’attributs. Margot Phaneuf17, auteur de renom

16SALOME, Jacques. psychologies.com Ecouter, l’art de se mettre en veilleuse. Disponible sur : http://
www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Relationnel/Articles-et-Dossiers/Ecouter-l-art-de-se-mettre-
en-veilleuse. Avril 2001
17 PHANEUF, Margot, infirmière, Doctorat (Ph.D) en didactique. Membre de l’Ordre du Canada (C.M)
20
dans le domaine de la santé précise : « les stratégies et comportements qu'elle adopte ne
doivent pas être considérés en pièces détachées, mais comme un ensemble orienté vers
un but d’aide. Il ne sont en somme que le prolongement, l'extériorisation de l'intérêt que la
soignante manifestent à la personne soignée.18 »

1.3.1 La posture et les attitudes corporelles

Certaines postures sont significatives, bien qu'on ne le soupçonne pas


nécessairement. Se pencher légèrement vers son interlocuteur, s'asseoir, sans pour
autant envahir ou menacer la personne, doit se faire totalement mais pas machinalement.
L'infirmière doit tout de même être attentive, et encore une fois dans l'observation des
expressions de l'élève, qui peut percevoir cette posture commune intrusion, une menace.

« Une posture légèrement inclinée vers la personne à laquelle on s'adresse lui


montre bien que, pour un moment, elle devient le centre de nos préoccupations.
L'orientation du corps est ainsi celles de l'attention. Dans le rapport humain, l'inclinaison
vers l'autre est une marque d'intérêt, de recherche d’intimité […]19 »

1.3.2 L'utilisation des sens

La façon d'utiliser nos sens fait partie intégrante des manières d'être qui peuvent
nuire à la relation, au contraire la favoriser.

- Le contact visuel : comme toute infirmière qui effectue un un entretien avec un patient,
pour l'infirmière scolaire, regarder l'élève droit dans les yeux, ne pas avoir le regard
fuyant montre une certaine assurance, qui peut avoir pour effet de rassurer l’élève.
- La voix : l’intonation fait partie de la communication para-verbale, adapter le ton de sa
voix permet à l’infirmière de créer une atmosphère propice à la confidence, en fonction
de la situation et des émotions de l'interlocuteur. Cette harmonies inspire à l’élève
confiance en elle.

18PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d'aide et validation. La relation d'aide une relation
de nature thérapeutique. Éditions Chenelières Education. 2002.Chapitre 2. P28

19 Ibid. Chapitre 2. P29


21
- Le toucher :

« Outil de libération et de réparation, le toucher favorise et soutient un processus global de


guérison et d'évolution. Le processus thérapeutique engendré par le toucher s'accomplit
dans le respect du cheminement de chacun à partir des difficultés qu'il rencontre dans son
corps, ses relations et son quotidien. Dans la Relation d'Aide par le Toucher, le corps est
pris en compte dans sa globalité psychosomatique est énergétique en correspondance
avec l'histoire de la personne et ses attitudes de vie. C'est pourquoi la relation d'aide par le
toucher s'affirme comme une démarche particulièrement efficace tant pour l'amélioration
des troubles physiques que pour la résolution des difficultés de la vie.20 »

1.3.3 La Gestuelle

Selon Margot Phaneuf, certains des gestes de la soignante peuvent être perçus et
utilisés par la personne prise en soin, il est donc important de prêter attention afin de ne
pas laisser place à une interprétation négative. « Nos gestes et nos comportements en
tant que soignante traduisent aussi notre état intérieur […]. La personne malade possède
souvent une grande capacité de saisir l'embarras de la soignante et d'en profiter.
L’adolescent rebelle ou certaines personnes atteintes de troubles psychiatriques sont
particulièrement habiles le faire.21 »

Globalement, l’information préalable est un outil indispensable à la prise en charge.


Elle apporte une première notion de ce que peut faire l'infirmière d'un établissement,
éclaircit l'intérêt de sa présence en donnant un aperçu des missions qu'elle a pour tâche
d’accomplir. Cette information est le point de départ d'une bonne base pour établir une
relation de confiance avec les élèves.

Une fois ce premier travail effectué, l'infirmière scolaire, si elle se met dans une
attitude relationnelle propice, va induire une confiance réciproque au cours des entretiens

20 MASCAUX Fabrice, licencié en psychologie à l’ULG, spécialisé dans l'apprentissage et la transmission de


massages et de techniques d'accompagnement thérapeutique par le toucher. La relation d'aide par le
toucher. Article consulté le 19/04/13. Disponible sur : http://www.espace-de-ressourcement.be/nos-soins/
la-relation-d-aide-par-le-toucher.html

21PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d'aide et validation. La relation d’aide une relation
de nature thérapeutique. Editions Chenelière Education. 2002. Chapitre 2. P29
22
qu'elle effectue avec les élèves. La façon d'accueillir l'élève va conditionner la prise en
charge. La confiance est la base de la démarche de relation, et va impliquer une facilité de
consentement de l'élève, d'adhésion à un projet, une meilleure réception des conseils
prodigués, en quelque sorte, une notion d'alliance. Cette alliance est nécessaire pour
permettre à l'infirmière de l'Education Nationale un accompagnement optimal de l'élève
dans sa scolarité.

2. L’accompagnement infirmier, un pas vers la réussite

L'accompagnement est une des missions premières de l'infirmière scolaire, qui,


rappelons-le, est avant tout une infirmière diplômée en soins généraux.

2.1 Du repérage au dépistage

Le repérage et le dépistage sont des missions de l'Infirmière de l'Education


Nationale, mais que renferment ces termes ?

Afin de repérer, puis dépister, l’infirmière scolaire mobilise ses compétences


fondamentales.

2.1.1 L’infirmière observatrice

« La chose la plus importante à enseigner à un(e) futur(e) infirmier(e) est


l’OBSERVATION : quoi observer, comment observer ?22 »

Effectivement, l’observation est l’élément clé du repérage. D’un oeil avis », en tout
occasion l’IDE scolaire fait attention aux indices qui lui permettent de déceler quelque
chose qui tourmente un adolescent et qui peut interférer sur sa scolarité : un
comportement inadapté, une attitude (extraverti, repli, position sociale), une dépression,
un risque suicidaire, ou encore un trouble spécifique de l’apprentissage. Pour cela, il lui
faut un outil essentiel : la connaissance. L’infirmière scolaire doit donc continuellement se
former au repérage en cultivant sa connaissance du développement de l’enfant et de
l’adolescent, ainsi que le repérage des signes de passage à l’acte en matière de suicide,

22 NIGHTINGALE Florence
23
ou encore à l’interprétation d’indices comportementaux, qui tiennent compte du contexte
actuel en termes d’usage des technologies, des tendance, modes, et les risques qui y sont
associés. Par sa connaissance, elle va également être à même de repérer des anomalies
de l’apprentissage telles que des troubles de type « DYS23 », qui rappellent la situation
d’appel de ce travail.

Par ailleurs, l’article 4311-3 du décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux
parties IV et V du code de la santé publique sur l’exercice de la profession infirmière font
état de cette compétence : « Recueil des observations de toute nature susceptible de
concourir à la connaissance de l’état de santé de la personne. » « Observation et
surveillance des troubles du comportement24 . »

2.1.2 L’infirmière enquêtrice

Spécialiste du recueil d’informations, l’infirmière en milieu scolaire utilise toutes les


ressources possibles pour vérifier un élément qu’elle semble avoir repéré. A ce moment, le
travail en équipe pluridisciplinaire entre en jeu et devient prépondérant. Les informations
recueillies auprès des enseignants, élèves, assistants d’éducation, parents, et autres
intervenants de la vie scolaire vont orienter une piste si nécessaire. C’est l’étape cruciale
vers le dépistage.

2.1.3 L’infirmière actrice

Si un diagnostic doit être posé, l’infirmière oriente l’élève concerné vers le médecin
scolaire, et travaille alors en collaboration. C’est le cas pour les troubles de
l’apprentissage, qui souvent, sont révélés au cours d’entretiens intuitifs avec un élève qui
se rend à l’infirmerie pour d’autres raisons, ou suite à un signalement par un professeur. Si
le problème relève de sa seule compétence et de son champ d’actions, l’infirmière de

23Les troubles de type DYS font partie des troubles spécifiques de l’apprentissage oral ou écrit : dyslexie,
dysgraphie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie,…

24 JO n°183 du 8 août 2004 p37087 : texte n°37086. Décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties
IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce
code. Disponible sur :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichText.do?cidTexte=JORFTEXT000000421679&categorieLien=id
24
l’Education Nationale agit au mieux dans l’intérêt de l’élève, sinon le redirige vers le
professionnel compétent.

L’article 4211-1 du décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V du code
de la santé publique sur l’exercice de la profession infirmière résume son action :
« L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte l’analyse, la réalisation
des soins infirmiers et leur évaluation, la contribution au recueil des données cliniques et
épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de
formation et d’éducation à la santé. »

Quelques unes des missions de l’infirmière scolaire sont, en corrélation avec son
rôle d’actrice et d’éducatrice :

- « Accueillir et accompagner les élèves. L’infirmier(ère) accueille tout élève qui le(la)
sollicite pour quelque motif que ce soir, y compris d’ordre relationnel ou psychologique,
dès lors qu’il y a une incidence sur sa santé ou sa scolarité. Après un entretien
personnalisé, moment privilégié qui permet de nouer une relation de confiance au cours
de laquelle l’élève peut y exprimer une demande, un malaise, une souffrance en toute
confidentialité, il(elle) évalue la situation, pose un diagnostic infirmier dans le cadre de
son rôle propre, met en place la démarche de soins adéquate et si l’urgence le justifie,
oriente vers la structure la plus adapté. Dûment formé(e) à cet effet il(elle) est à même
de jouer un rôle d’observation, de dépistage et de relais dans le domaine de la santé
mentale. Il(elle) assure un suivi et un accompagnement individuels, établit les relais
nécessaires au sein de l’établissement (médecins de l’Education Nationale,
assistant(e)s de service social, psychologues scolaires, conseillers d’orientation
psychologues, conseillers principaux d’éducation, enseignants…) dans la prise en
charge du ou des problèmes identifiés et travaille en étroite relation avec les parents et
les professionnels du réseau de santé. Il(elle) effectue le suivi des actes infirmiers ou de
l’orientation proposés. Dans ce cadre, il (elle) retranscrit les actes infirmiers sur le cahier
de l’infirmier(ère), et, si nécessaire, dans le dossier de santé de l’élève. Il (elle) est
attentif(ve) à renforcer l’écoute auprès des élèves et à assurer leur information sur la
maîtrise du corps. […] Il (elle) accueille également les parents.25 »

25 BO spécial n°1. Circulaire C. n°2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières de l’Education


Nationale. 25 janvier 2001. Chapitre 3.1.1. Disponible sur : http://www.education.gouv.fr/bo/2001/special1/
texte.htm
25
- « Suivre les élèves signalés par les membres de l’équipe éducative26. L’infirmier(ère)
assure les actes infirmiers de dépistage et les contrôles qui sont de ses compétences
chez les élèves qui lui sont signalés, en relation avec les autres partenaires de l'équipe
éducative. Ce suivi doit permettre de s'assurer que toute difficulté scolaire ou
comportement difficile d'un élève n'a pas entre autre pour origine un problème de santé.
[…] Dès que les difficultés ne semble pas liées à un problème médical, l'infirmier assure
un suivi et un accompagnement personnalisé de l'élève en lien étroit avec les familles et
en collaboration avec le service social scolaire, si nécessaire. »

- « Développer une dynamique d'éducation à la santé. Les axes de la politique de


l'éducation nationale en matière de prévention et d'éducation à la santé ont été définis
dans les circulaire n° 98–108 du 1er juillet 1998 et n° 98–237 du 24 novembre 1998.
Cette politique a pour but de proposer aux élèves, dans un contexte plus large que la
famille, les moyens de s'approprier des données essentielles leur permettant d'effectuer
des choix pour eux-mêmes et pour les autres, et de développer leur esprit critique et
leur esprit de responsabilité […] La contribution spécifique apportée par les
infirmier(ère)s, en fonction de leur rôle propre, se traduit principalement par :

• Les conseils et informations dispensées aux élèves lors des passages à


l'infirmerie, des dépistages infirmiers ou des entretiens personnalisés;
• La coordination qu'elles sont appelées à assurer, en leur qualité de référent
santé de la communauté scolaire avec les autres partenaires institutionnels et
les intervenants extérieurs;
• La participation à l'élaboration du projet santé de l'école ou de l'établissement à
partir des besoins repérés des élèves et de leurs demandes et à la mise en
place des rencontres éducatives sur la santé;
• L'évaluation des actions de promotion et d'éducation à la santé;
• L'implication dans le dispositif de formation initiale et continue des
personnels.27 »

26 BO spécial n°1. Circulaire C. n°2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières de l’Education


Nationale. 25 janvier 2001. Chapitre 3.2.2. Disponible sur : http://www.education.gouv.fr/bo/2001/special1/
texte.htm

27 Ibid Chapitre 3.1.5


26
2.2 Un modèle idéal

J'ai trouvé pertinent de comparer la démarche de l'infirmière a la roue de Deming,


système de référence de l'amélioration de la qualité sur le mode PDCA signifie Plan–Do–
Check–Act. C'est une suite d’étapes qui constitue une méthode de perpétuelle recherche
de qualité d'organisation et de résultats, rendue célèbre dans les années 50 par le
statisticien William Edwards Deming. Non seulement applicable dans les domaines du
marketing, du management et de la gestion de projet où elle est très utilisée, la méthode
de gestion de la qualité par le biais de la route de Deming est juste une illustration du
travail de l'Infirmière de l'Education Nationale.

© http://www.piloter.org/qualite/roue-de-deming-PDCA.htm

Appliquée à la pratique de l’IDE scolaire, les étapes, cyclique, se succèdent comme


suit, et la démarche peut commencer par l'une ou l'autre de ces étapes, s'entraînant
inexorablement.

Check : Vérifier. Dans plusieurs situations, l’IDE scolaires peu commencer par cette étape.
C'est le cas lors d'une alerte donnée par un professeur ou un élève. Elle va interroger des
27
autres professeurs, les camarades, afin de vérifier les informations. Elle évalue aussi ce
qu’elle a mis en place une fois les autres étape accomplies, la roue tourne
continuellement.

Do : Faire. Par une convocation, ou un accueil de l'élève qui se présente spontanément,


l’infirmière scolaire va s'entretenir avec lui afin de confirmer la situation, et de proposer à
l'élève des solutions, des outils de réflexion, des actions à envisager. Elle l'oriente vers le
professionnel ou la structure adaptée en fonction du besoin, si elle ne peut pas y répondre
seule.

Plan : Planifier. L'infirmière prévoit, conçoit ce qu'elle va mettre en œuvre, seule ou en


collaboration avec les autres acteurs de la santé scolaire (assistante sociale, médecin
scolaire). C'est à ce moment qu'elle joue le rôle de coordinatrice, de relais d'informations
entre la famille, l'équipe éducative, les structures partenaires et les professionnels de
santé autour de l’élève.

Act : Agir/Réagir. Suite à la conception d'un projet, d'un moyen de prise en charge du
problème rencontré par un élève, l'infirmière met en œuvre son action. Elle agit dans
l'intérêt de l'élève, et propose des réajustements en fonction de l'évolution de sa situation.

Cette démarche donne une image concrète de la mission première de l'infirmière de


l'éducation nationale qui, cité précédemment, est :

« Accueillir et accompagner les élèves. L’infirmier(ère) accueille tout élève qui


la sollicite pour quelque motif que ce soit, y compris d'entre relationnel ou
psychologique, dès lors qu'il y a une incidence sur sa santé ou sa scolarité.»

2.3 Le PAI

Le projet d'accueil individualisé (PAI) est un outil d'accompagnement à la scolarité


des élèves, il permet de mettre en place des aménagements facilitant la compensation
des troubles de l'apprentissage ou des problèmes de santé, ou encore d'organiser des
cours à domicile dans le cadre de phobies scolaires.

28
« L'élaboration du projet d'accueil individualisé est effectuée par le médecin de l'éducation
nationale en concertation étroite avec le médecin traitant. Le suivi est assuré avec l’infirmier(ère).

A partir des informations recueillies auprès de la famille et du médecin traitant, le médecin de


l'éducation nationale détermine l'attitude de l'enfant à suivre une scolarité ordinaire et donne son
avis sur les aménagements particuliers susceptibles d'être mis en place.28 »

« le Projet d'Accueil Individualisé s'applique aux élèves à besoins spécifiques (maladie


signalée, pathologies chroniques, dyslexie,…).
Il a pour objectif de définir la prise en charge dans le cadre scolaire de l'élève au regard de ses
spécificités et d'assurer la communication avec la communauté éducative de l'établissement.
Le PAI est un protocole établi par écrit entre les parents, l’établissement scolaire (chef
d'établissement, médecin, infirmier, assistante sociale, conseiller principal d’orientation
psychologue, équipe éducative – enseignants, conseiller principal d’éducation,…) et des
partenaires extérieurs, pour permettre l'accueil d'un élève souffrant d'un handicap ou d'une
maladie.29 »

Les connaissances de l'infirmière sont des outils de prise en charge des élèves,
elles permettent de proposer des PAI adaptés et efficaces : Enfants sains et enfants
malades se côtoient à l'école, certains sont touchés par des maladies chroniques, causant
un handicap à l'apprentissage, comment sont-ils pris en charge à l’hôpital? L'infirmière
scolaire tient compte de l'histoire de vie les élèves, dans la relation qu'elle crée avec eux.
Les troubles de l'apprentissage nécessitent six des accompagnements différents suivant la
fonction altérée et l'ampleur du handicap qu'il causent. L'infirmière de l'éducation nationale
accompagne aussi bien la douleur psychique que ce trouble provoque que sa
compensation par un aménagement : « Jefferson est fâché avec le milieu scolaire. Il
commence à douter de lui, de ses capacités intellectuelles. Il est en grande souffrance. Le
PS a permis enfin à Jefferson d’être reconnu ‘non coupable’, mais handicapé de l’écrit.30 »

28 Ibid. Charpitre 3.2.7


29ESEN. PAI projet d’accueil individualisé. Mise à jour le 19/03/2012. Disponible sur : http://
www.esen.education.fr/?id=79&a=84&cHAsh=e800bc08c1

30COTTIN, Valérie. Infirmière en milieu scolaire, écouter, soigner, dépister. Edition Elsevier Masson. 2012.
P34
29
3. Analyse

Le moyen pour l'infirmière scolaire de se faire connaître et de se populariser, c'est


de prodiguer de l’information aux élèves. Ses missions sont méconnues, elle n’est
sollicitée, sauf exception, que pour une infime partie de ce pour quoi elle est compétente.
Pourquoi ? Parce-que l'information véhiculée à son sujet est incomplète, voire réductrice.
C'est donc elle, au travers de moyens de diffusion de l'information, et par un
investissement de l'espace dans son établissement, en allant à la rencontre des élèves,
qui va apporter la justesse de perception de son métier.

En revanche, elle, ne doit pas se focaliser uniquement sur l'information apportée


par un élève qui vient à sa rencontre et y répondre, mais sur ce qu'il ressent et les
émotions qui transparaissent, l'état d'esprit dans lequel il est au moment où il transmet son
message. L'écoute active ne sert à rien si « l’écoutant » ne met pas en place une attitude
mêlée d'authenticité et de compréhension, d’empathie dirais-je même. L'élève doit
ressentir que l'IDE comprend ce qu'il ressent, et pour cela, elle lui prouve au travers des
outils d'une écoute active.

Ces outils, si bien l'information, l'observation, l'écoute et l'attitude adaptée à la


situation, tout en inspirant confiance, apportent à l'infirmière de l'Education Nationale une
crédibilité aux yeux des élèves.

Pour Rogers, « les contenus émotionnels d'une situation sont plus importants que
les contenus intellectuels », ce qui démontre que l'IDE scolaire prend idéalement en
charge un adolescent en tant qu'être humain dans toute sa complexité, et non juste le
problème qui l’amène. Cette attitude est la source d'une réciprocité de la confiance que
l’infirmière se doit d'instaurer, et semble donc absolument nécessaire pour un
accompagnement optimal des jeunes scolarisés, quelle que soit finalement la nature du
problème.

30
V. Hypothèse de recherche

La modification des contenus et des modes de diffusion de l'information relative


aux missions et compétences des infirmières de l'Education Nationale pourrait, à
moyen terme, faire évoluer la perception, parfois dépréciative, des participants au
système éducatif (élèves, parents, équipe pédagogiques,…).
Cela permettrait de repositionner l’IDE scolaire dans la représentation collective en
créant un lien fort et explicite entre la profession, ses compétences et ses moyens
d'action au service de la réussite scolaire.

VI. Dispositif d’enquête

1. Objectifs

Afin de tenter de vérifier cette hypothèse, je vais passer par des étapes de
confirmation de mes précédents constats et de la théorie générale exprimée dans la partie
conceptuelle de ce travail de recherche. En effet, une approbation de chacun des
éléments de la construction de mon travail viendra étayer le fondement de mon hypothèse
de recherche.

2. Echantillon

J'ai donc choisi d'enquêter directement auprès de 3 à 4 infirmières (titulaires au


contractuelles) de l'Education Nationale. Les réponses à mes questions vont m'apporter
des éléments pour confirmer ou infirmer provisoirement mon hypothèse. Peut-être ont-
elles déjà essayé, sont-elles déjà dans cette démarche, et le résultat attendu était trop
ambitieux,…? Si tel est le cas, pour quelles raisons ? Existe-t-il un manque de temps, de
moyens, de personnel face à un nombre d'élèves trop important? Tant d'interrogations qui
me viennent à l'esprit et auxquelles personne mieux qu'une infirmière directement
immergée dans le milieu scolaire ne saurait répondre.
31
Mon enquête aura lieu au sein d’infirmeries d’établissements de l'enseignement
secondaire, dans le nombre sera fonction de la disponibilité des infirmières et de l'accord
des chefs d’établissement. Idéalement, j'aimerais me rendre en collège et en lycée pour
étudier une plus grande diversité de profils et de champs d'interventions, ainsi qu’évaluer
une possible évolution des mentalités.

3. Outil retenu

Pour atteindre ces objectifs, j'adopte une méthode d'entretien semi-directif. En effet,
je suis à la recherche de renseignements sur le vécu et le ressenti actuel des infirmières
scolaires par rapport à leur positionnement professionnel. Celui-ci d'ailleurs, peut différer
en fonction des établissements. Les témoignages recueillis par le biais de ce type
d'entretien seront donc bien plus riches que si je les aborde avec un questionnaire
préétabli dont les réponses sont inévitablement réduite à des informations quantitatives.
En ce sens, afin d'éviter le risque de ne pas retenir une information, les entretiens seront
enregistrés, avec l'accord des personnes interviewées pour lesquelles l’anonymat sera
scrupuleusement conservé. Je pourrai ainsi les retranscrire intégralement a posteriori.

32
4. Guide d’entretien

Questions Objectif(s) Mots clés attendus


- Affichage, brochures
informatives
- Confirmer le manque
- d’informations données aux - Présentation orale au début de
Existe-t-il des moyens de
élèves, révélés par les
présentation de votre métier et l’année scolaire
questionnaires de pré-enquête
de vos missions au service de
la santé scolaire? - Interventions dans les classes
- Mettre en avant que tous les
- moyens possibles de diffusion -
Comment sont-ils organisés Transmission/relais par les
ne sont pas nécessairement enseignants
utilisés
- Documents Intranet
- Bobologie
- Constat sur la perception que - Peu utile
- Selon vous, quelle est l’image l’IDE scolaire a d’elle-même
que les élèves ont, de manière - Maux du quotidien
générale, de l’infirmière - Vérifier si c’est en phase ou
scolaire? non avec ce que j’ai constaté - Soutien
grâce à ma pré-enquête
- Échappatoire
- Pensez-vous que l’information
sur votre rôle et vos missions - Moyens nationaux/
- Avoir une idée du ressenti de
auprès des élèves soit juste et académiques/établissement
l’infirmière sur la question de
suffisante au regard de ce que
l’information -
vous souhaiter représenter Incomplète
dans leurs esprits?
- Les méthodes utilisées - Attitude adaptée
- Comment établissez-vous une correspondent-t-elle aux
relation de confiance avec les dispositions adaptées à la - Écoute
élèves? relation d’aide /
l’accompagnement? - Climat de confiance
- De quelle manière participez- - Investissement
vous à la vie de votre
établissement? - Préventions

- - Constat sur la place qu'elle se -


Quels sont vos liens avec Travaille en collaboration
donne et celle qu'on lui donne
l'équipe pédagogique?
- Dialogue
- Avez-vous un rôle dans le
projet de l’établissement? - Santé scolaire
- Si une meilleure - Confirmer l'idée qu'une -
communication et un meilleur Valorisation de la profession
meilleure information peut
positionnement de votre
changer, à moyen terme, la -
profession induit que vous Surplus de travail
représentation collective
serez de plus en plus sollicitée
à l'avenir, pour des problèmes - Mettre en évidence le problème - Manque de temps / disponibilité
de jeunes qui dépassent
qu’impliquerait une telle -
souvent la bobologie, pourrez- Manque d'effectif
évolution
vous faire face a la demande?

33
VII. Conclusion provisoire

Mon mémoire a débuté par la rétrospective d'une situation que j'ai rencontrée en
stage au côté d'une infirmière d'un lycée général. Malgré l'évident investissement dont elle
fait preuve au quotidien au service de la santé et dans un objectif de réussite des élèves,
l'un d'entre m'a amené à réfléchir sur la vision collective et quasi-unanime, assez
réductrice, du rôle de l'infirmière de l'Education Nationale.

Au travers de ce travail, mon but est de comprendre, expliquer, et de proposer des


suggestions rectificatives au manque d'harmonie entre la fonction d'infirmière scolaire
définie par le Ministère de l'Education Nationale et la représentation collective.

J'ai effectivement pu constater et généraliser, dans une première phase


exploratoire, le décalage existant entre le rôle de l'infirmière de l'Education Nationale
auprès des élèves en demande ou en besoin et la perception qu'ils en ont. Un défaut
d'information semble être en grande partie responsable de la condescendance des
adolescents au sujet de l'infirmière scolaire.

Dans un second temps, mes recherches sur le sujet ont vérifié l'importance des
qualités infirmières essentielles, telles que l'observation et l'écoute, qui entrent dans une
démarche de relation d’aide à l’élève. Cela m'a permis aussi de démontrer que les
missions d'accompagnement des élèves, souvent méconnues, sont toutefois
déterminantes au cours de la scolarité de certains. J'ai ainsi pu recenser les éléments
caractéristiques des aspects généraux et des particularités de la fonction, qui, à la suite de
mon stage, m’ont poussés à vouloir exercer le métier d'infirmière du service de santé en
faveur des élèves.

Dans l'idée d’oeuvrer à rétablir une juste perception d'un métier en manque de
reconnaissance, j'ai proposé une hypothèse de recherche qui porte sur l'évolution possible
des mentalités, qui pourraient devenir conformes à la réalité de la fonction de l'IDE
scolaire, si le public en avait la connaissance, et ainsi la possibilité de réévaluer son
jugement.

34
D'autre part, si le public doit être mieux informé et confronté aux réalités de la
profession pour faire évoluer un jugement hâtif pouvant manquer de discernement, il est
prépondérant de préparer les IDE en milieu scolaire à faire évoluer le message et les
modes de transmission. Sont-elles prêtes à cela? C'est une des questions auxquelles je
vais m'efforcer de répondre prochainement grâce à l'outil d'enquête présenté en partie VI
de cette écrit.

Ce sujet est celui que j'ai choisi d'aborder, mais bien d'autres pistes auraient pu être
explorées suite à l'analyse de ma situation de départ. Pourquoi le jeune homme reçu au
départ pour des problèmes comportementaux en vient-il à évoquer sa dyslexie? Comment
l'infirmière de l'Education Nationale prend-elle en charge les élèves nécessitant un
accompagnement thérapeutique? Quels sont, encore une fois, ses outils? Pourquoi
l'infirmière oriente-t-elle l'adolescent au comportement inadapté en classe vers le médecin
scolaire? Comment se définit le travail en collaboration de la santé scolaire au sein du
système éducatif? L'infirmière scolaire par sa posture de soignante prend-elle en charge
des élèves ou des enfants avant tout? Il est également des compétences et missions de
l'infirmière scolaire de participer à l'intégration des élèves atteints de maladie de handicap.
Ma recherche aurait également pu s’atteler au développement de ce dernier concept, mais
aussi celui de l'orientation, du sentiment de réussite d’échec, de contrat, de réalisation de
soi, d'estime de soi,…, qui dans tous les cas, viendrait démentir le stéréotype de
l’infirmière scolaire, qui n'est certainement pas la préoccupation sociétale actuelle, mais
qui intéresse en tout premier lieu les adultes de demain.

35
Bibliographie

Ouvrages

COTTIN, Valérie. Infirmière en milieu scolaire, écouter, soigner, dépister. Edition Elsevier
Masson. 2012. 118 pages

ROGERS, Carl. Le développement de la personne. InterEditions. 2ème édition. 2005. 296


pages.

PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d'aide validation. La relation d’aide


une relation de nature thérapeutique. Editions Chenelière Education. 2002. 634 pages

BIOY, A. ; BOURGEOIS, F. ; NEGRE, I. Communication soignant–soigné : repères et


pratiques. Editions Bréal. 2ème édition. Collection Etudiants en IFSI Formation
Paramédicale. 2009. 158 pages.

Article provenant d'une ressource électronique

Fichiers PDF

• KAPLAN, Josseline. Génétique des dégénérescences maculaires [format PDF]


médecine/sciences 1998 ; 14 : 1329-36 : Définition de la maladie de Stargardt.
Disponible sur :
http://www.inserm.fr/content/…/1/file/genetique_degenerescence_dmla.pdf

• Bases théoriques de la relation d’aide. UE 4.2 S3 Soins relationnels.


Promotion 2010-2013. IFSI Fort de France. 23/09/2010

36
Pages Internet

• GIRAC-MARINIER Carine, FLORENT Jacques. Le petit Larousse illustré 2013, les


mots nouveaux. Dossier presse : Définition de la boboligue. Disponible sur : http://
w w w. e d i t i o n s - l a r o u s s e . f r / S e r v i c e _ p r e s s e / C o m m u n i q u e / P D F /
PL2013_dossier_de_presse.pdf

• J.O n°183 du 8 août 2004 page 37087 : texte n°37086. Article R 4311-3 du Code de
la Santé Publique. Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr - http://
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cidTexte=JORFTEXT000000421679&categorieLien=id

• Rapport 3968 de l’assemblée Nationale enregistrée à l’Assemblée Nationale le 17


novembre 2011. Rapport d’informations déposé par le Comité d’Evaluation et de
contrôle des politiques publiques sur la médecine scolaire, présenté par le deux
députés : M. GAUDRON Gérard et Mme PINVILLE Martine. Paragraphe 3
Disponible sur : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i3968.asp

• BO spécial n°1. Circulaire C. n°2001-014 du 12-1-2001 : missions des infirmières


de l’Education Nationale et la circulaire C. n°2001-013 du 12-1-2001 : les missions
des médecins de l’Education Nationale. Disponible sur : http://
www.education.gouv.fr/bo/2001/special1/texte.htm

• MASCAUX Fabrice. La relation d'aide par le toucher. Article consulté le 19/04/13.


Disponible sur : http://www.espace-de-ressourcement.be/nos-soins/la-relation-d-
aide-par-le-toucher.html

• SALOME, Jacques. psychologies.com Ecouter, l’art de se mettre en veilleuse. Avril


2001. Disponible sur : http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/
Relationnel/Articles-et-Dossiers/Ecouter-l-art-de-se-mettre-en-veilleuse

• http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html

37
Sources consultées non citées

• BOUDIER, Christiane. Cahier des sciences infirmières. Initiation à la démarche de


recherche. Science et techniques infirmières, fondements et méthodes UE 3.4.
Editions Elsevier Masson. 2012. 180 pages

• https://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-
psychiatrie/dossiers-d-information/troubles-des-apprentissages-dyslexie-
dysorthographie-dyscalculie

• https://www.dysphasie.org/images/livrettsaversailles.pdf

• http://www.ac-versailles.fr/public/upload/docs/application/pdf/2009-08/
accueil_handicapes_etab_ordinaire_aout_2009.pdf

• http://www.education.gouv.fr/bo/2003/34/MENE0300417C.htm

• https://www.education.gouv.fr/cid207/la-scolarisation-des-eleves-en-situation-de-
handicap.html

38
Annexes

ANNEXE I : Questionnaire de pré-enquête 40

ANNEXE II : La hiérarchie des besoins selon la pyramide de Maslow 42

39
ANNEXE I

Ce questionnaire entre dans le cadre d'un travail de recherche pour l'obtention du Diplôme d'État
Infirmier. Il ne sera utilisé qu’à ces fins et restera strictement anonyme. Merci pour votre
participation.
PERON Sophie, 3ème année IFSI Croix-Rouge d’Ollioules.

Indiquez votre classe : ……………. Votre âge : ……………

1. Depuis combien de temps fréquentez-vous cet établissement ?

……………….……………….……………….……………….……..

2. A la rentrée scolaire, l’infirmière de l’établissement a-t-elle été présentée?


(publiquement dans la cour ou dans la salle de classe)

OUI NON

3. Êtes-vous concerné par un quelconque trouble de l’apprentissage connu de type


« DYS » ? (dyslexie, dysgraphie, dysorthographie, dyscalculie…)

OUI Quel(s) trouble(s) ? …………………………………………

NON

4. Êtes-vous atteint d’une maladie entraînant un handicap pour votre scolarité ?

OUI Laquelle ? ……………………………………………………

NON

5. Selon vous, en 1 à 3 phrases, à quoi sert l’infirmière scolaire ?

……………….……………….……………….……………….……………………

……………….……………….……………….……………….……..……………..

……………….……………….……………….……………….……..……………..

40
6. A quelle fréquence vous rendez-vous à l’infirmerie ?

Jamais

Entre 1 et 3 fois dans l’année

Environ 1 fois par mois

Au moins une fois par semaine

7. Citez 3 raisons principales pour lesquelles vous vous rendez à l’infirmerie de


votre établissement scolaire :

……………….……………….……………….……………….……………………

……………….……………….……………….……………….……..……………..

……………….……………….……………….……………….……..……………..

41
ANNEXE II

©http://www.partages-et-questionnements.fr/article-les-modules-comportementaux-
biologiques-mis-en-lumiere-par-l-ethologie-4-4-112577171.html

42

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