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Livret Textes Chansons PDF
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1) Elle était jeune et belle z C’est lui qu’ mon cœur a choisi
Comm’ de bien entendu Par. R. Asso, mus. M. d’Yresne (1939)
Il eut l’ béguin pour elle
Comm’ de bien entendu 1) Je m’ rappell’ plus comment
Elle était demoiselle On s’était rencontrés
Comm’ de bien entendu Je n’ sais plus si c’est lui
Il se débrouilla pour qu’elle ne le soit plus Qu’a parlé le premier
Comm’ de bien entendu Ou bien si c’était moi
Qu’avais fait les avances
2) Ils se mir’nt en ménage Ça n’a pas d’importance
Comm’ de bien entendu Tout c’ que j’ veux me rapp’ler :
Elle avait du courage
Comm’ de bien entendu Refrain
Il était au chômage C’est lui qu’ mon cœur a choisi
Comm’ de bien entendu Et quand il m’ tient contre lui
Ça lui f’sait déjà un joli p’tit rev’nu Dans ses yeux caressants
Comm’ de bien entendu Je vois l’ ciel qui fout l’ camp
C’est bon... c’est épatant
3) Voulant faire un’ folie Il a pas besoin d’ parler
Comm’ de bien entendu Il a rien qu’à m’ regarder
Il offrit à sa mie Et j’ suis à sa merci
Comm’ de bien entendu Je n’ peux rien contre lui
Un billet de lot’rie Car mon cœur l’a choisi
Comm’ de bien entendu
Ça lui fit jamais que cent balles de perdues 2) Je n’ sais pas s’il est riche
Comm’ de bien entendu Ou s’il a des défauts
Mais d’ l’aimer comm’ je l’aime
4) Mais il se mit à boire Un homme est toujours beau
Comm’ de bien entendu Et quand on va danser
Ell’ ne fit pas d’histoires Qu’il pose sur mes hanches
Comm’ de bien entendu Ses belles mains si blanches
Mais pour pas être une poire Ça m’ fait froid dans le dos
Comm’ de bien entendu
Ell’ se consola en le faisant cocu 3) J’ sais pas c’ qui m’arriv’ra
Comm’ de bien entendu Si ça dur’ pas longtemps
Mais j’ me fich’ du plus tard
5) Il la trouva mauvaise J’ veux penser qu’au présent
Comm’ de bien entendu En tout cas il m’a dit
Mais elle ram’nait du pèze Qu’il m’aim’rait tout’ la vi-e
Comm’ de bien entendu C’que la vie sera joli-e
Au lieu d’ ram’ner sa fraise S’il m’ai-me pour tout l’ temps
5
z L’Accordéoniste Les fill’s lui font la gueule
M. Emer (1942) Les hommes n’en veul’nt pas !
Et tant pis si ell’ crève
1) La fill’ de joie est belle Son homm’ ne r’viendra plus
Au coin d’ la rue Labat Adieu tous les beaux rêves
Elle a un’ clientèle Sa vie, elle est foutue
Qui lui remplit son bas Pourtant ses jambes tristes
Quand son boulot s’achève L’entraînent au boui-boui
Ell’ s’en va à son tour Où y’a un autre artiste
Chercher un peu de rêve Qui joue toute la nuit
Dans un bal du faubourg Elle écout’ la java... [accordéon]
Son homme est un artiste Elle entend la java... [accordéon]
C’est un drôl’ de p’tit gars Elle a fermé les yeux... [accordéon]
Un accordéoniste Les doigts secs et nerveux... [accordéon]
Qui sait jouer la java Ça lui rentr’ dans la peau
Elle écout’ la java Par le bas, par le haut
Mais ell’ ne la dans’ pas Elle a envie d’ gueuler, c’est physique
Ell’ ne regarde mêm’ pas la piste Alors pour oublier
Mais ses yeux amoureux Ell’ s’est mise à danser
Suivent le jeu nerveux A tourner au son de la musique
Et les doigts secs et longs de l’artiste [accordéon]
Ça lui rentr’ dans la peau Arrêtez !
Par le bas, par le haut Arrêtez la musique !
Elle a envie d’ chanter, c’est physique
Tout son être est tendu
Son souffle est suspendu z Ballade irlandaise
C’est une vraie tordue d’ la musique Par. E. Marnay, Mus. E. Stern (1958)
1) Cet air qui m’obsèd’ jour et nuit Un petit cordonnier, qui voulait aller danser
Cet air n’est pas né d’aujourd’hui Avait fabriqué des petits souliers
Il vient d’aussi loin que je viens Une belle est entrée, qui voulait les acheter
Traîné par cent mill’ musiciens Mais le cordonnier lui a déclaré
Un jour cet air me rendra folle Ils seront à vous sans qu’ils vous coût’nt un sou
Cent fois j’ai voulu dir’ pourquoi Mais il vous faudra danser avec moi
Mais il m’a coupé la parole Ils seront à vous sans qu’ils vous coût’nt un sou
Il parle toujours avant moi Mais il vous faudra danser avec moi
Et sa voix couvre ma voix
Petit cordonnier t’es bête, bête
Padam… Padam… Padam… Qu’est-c’ que t’as donc dans la tête, tête
Il arrive en courant derrièr’ moi Crois-tu que l’amour s’achète, chète
Padam… Padam… Padam… Avec un’ pair’ de souliers ?
Il me fait le coup du « souviens-toi »
Padam… Padam… Padam… Mais la belle accepta, elle emporta sous son
C’est un air qui me montre du doigt bras
Et je traîne après moi Les petits souliers, pour aller danser
Comme un’ drôle d’erreur Cordonnier tout réjoui, a mis ses plus beaux
Cet air qui sait tout par cœur habits
Et s’est pomponné pour la retrouver
2) Il dit : « Rappell’-toi tes amours Mais hélas quand il voulut la fair’ danser
Rappell’-toi puisque c’est ton tour Elle lui rit au nez d’un p’tit air futé
Y a pas d’ raison pour qu’ tu n’ pleur’s pas Mais hélas quand il voulut la fair’ danser
Avec tes souv’nirs sur les bras » Elle lui rit au nez d’un p’tit air futé
Et moi, je revois ce qui reste
Mes vingt ans font battre tambour Petit cordonnier t’es bête, bête
Je vois s’entrebattre des gestes Qu’est-c’ que t’as donc dans la tête, tête
Tout’ la comédie des amours Crois-tu que mon cœur s’achète, chète
Sur cet air qui va toujours Avec un’ pair’ de souliers ?
Padam… Padam… Padam… Mais à peine la belle avait-elle fait trois pas
Des « Je t’aim’ » de quatorze Juillet Que ses p’tits souliers fur’nt ensorcelés
Padam… Padam… Padam… Ell’ se mit à tourner, comme un’ toupie déréglée
Des « toujours » qu’on achète au rabais Et les musiciens n’y comprenaient rien
Padam… Padam… Padam… Ell’ tourna, tourna jusqu’au petit matin
Des « veux-tu », en voilà par paquet Et tout épuisée se mit à pleurer
Et tout ça pour tomber Ell’ tourna, tourna jusqu’au petit matin
Juste au coin d’ la rue Et tout épuisée se mit à pleurer
Sur l’air qui m’a reconnue
Petit cordonnier arrête, rête
[Padam… Padam… Padam…] Je me sens tourner la tête, tête
Ecoutez le chahut qu’il me fait Tu ne dois pas être bête, bête
[Padam… Padam… Padam…] Pour m’avoir ensorcelée
Comm’ si tout mon passé défilait
Padam… Padam… Padam… Petit cordonnier arrête, rête
Faut garder du chagrin pour après Que ta volonté soit faite, faite
J’en ai tout un solfèg’ Tout’ la vie le cœur en fête, fête
Sur cet air qui bat Dans tes bras je veux danser
Qui bat, comme un cœur de bois
10
z La Valse brune Que l’ jeune homm’ à la main tenait
Par. G. Villard, mus. G. Krier (1909) négligemment
1) Ils ne sont pas des gens à valse lente 3) En voyant l’émoi d’ la d’moiselle
Les beaux rôdeurs qui glissent dans la nuit Il s’approcha un p’tit peu d’elle
Ils lui préfèrent la valse entraînante Et comm’ en chaque homm’ tout de suite
Souple et rapide, où l’on tourne sans bruit S’éveill’ le démon qui l’habite
Silencieux ils enlacent leurs belles Le jeune homm’ lui sortit sa... carte
Mêlant la cotte avec le cotillon Et lui dit j’ m’appelle Jules et j’habite rue
Légers, légers, ils partent avec elles Descartes
Dans un gai tourbillon
4) L’ métro continue son voyage
Refrain Ell’ se dit c’ jeune homme n’est pas sage
C’est la valse brune des chevaliers de la lune Je sens quelque chos’ de pointu
Que la lumière importune Qui d’un air ferme et convaincu
Et qui recherchent un coin noir Cherche à pénétrer dans mon... cœur
C’est la valse brune des chevaliers de la lune Ah qu’il est doux d’aimer, quel frisson de
Chacun avec sa chacune la danse le soir bonheur
2) Ils ne sont pas tendres pour leurs épouses 5) Ainsi à Paris quand on s’aime
Et quand il faut, savent les corriger, On peut se le dir’ sans problème
Un seul soupçon de leurs âmes jalouses Peu importe le véhicule
Et les rôdeurs sont prêts à se venger N’ayons pas peur du ridicule
Tandis qu’ils font à Berthe, à Léonore, Dit’s lui simplement je t’en... prie
Un madrigal en vers de leur façon Viens donc à la maison manger des spaghetti
Un brave agent de son talon sonore
Souligne la chanson
z La Vie en rose
3) Quand à la nuit le rôdeur part en chasse Par. E. Piaf, mus. Louiguy (1946)
Et qu’à la gorge il saisit un passant
Les bons amis pour que tout bruit s’efface 1) Des yeux qui font baisser les miens
Non loin de lui chantent en s’enlaçant Un rir’ qui se perd sur sa bouch’
Tandis qu’il pille un logis magnifique Voilà le portrait sans retouch’
Ou d’un combat qu’il sait sortir vainqueur De l’homme auquel j’appartiens
Les bons bourgeois, grisés par la musique,
Murmurent tous en chœur Refrain
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas
z La jeune fille du métro Je vois la vie en rose
(Idylle souterraine, L. Henneve et G. Gabaroche Il me dit des mots d’amour
1933, dernier couplet Renaud) Des mots de tous les jours
Et ça m’ fait quelque chose
1) C’était un’ jeune fille simple et bonne Il est entré dans mon cœur
Qui demandait rien à personne Une part de bonheur
Un soir dans l’ métro y’avait presse Dont je connais la cause
Un jeune homm’ osa je l’ confesse C’est lui par moi,
Lui passer la main sur les... ch’veux Moi par lui, dans la vie
Comme elle était gentille ell’ s’approcha un peu Il me l’a dit, l’a juré pour la vie
Et dès que je l’aperçois
2) Mais comme ell’ craignait pour ses robes Alors je sens en moi
A ses attaques ell’ se dérobe Mon cœur qui bat
Sentant quelqu’ chos’ qui la chatouille
Derrièr’ son dos ell’ tripatouille 2) Des nuits d’amour à en mourir
Et tomb’ sur une bell’ pair’ de... gants Un grand bonheur qui prend sa place
Les ennuis les chagrins s’effacent
Heureux, heureux pour mon plaisir
11
z Coin de rue Ce doux refrain de nos faubourgs
C. Trenet (1954) Parle si gentiment d’amour
Que tout le monde en est épris
1) Je m’ souviens d’un coin de rue C’est la romance de Paris
Aujourd’hui disparu Que tout le monde en est épris
Mon enfance jouait par là C’est la romance de Paris
Je m’ souviens de cela
Il y avait une palissad’ La banlieue était leur vrai domaine
Un taillis d’embuscad’s Ils partaient à la fin d’ la semaine
Les voyous de mon quartier Dans les bois pour cueillir le muguet
Venaient s’y batailler Ou sur un bateau pour naviguer
A présent il y a un café Ils buvaient aussi dans les guinguettes
Un comptoir flambant qui fait d’ l’effet Le vin blanc qui fait tourner la tête
Une fleuris-te qui vend ses fleurs aux amants Et quand ils se donnaient un baiser, oui
Et mêm’ aux enterrements Tous les couples en dansant se disaient
2) Je revois mon coin de rue C’est ici que s’arrêt’ mon histoire
Aujourd’hui disparu Aurez-vous de la peine à me croire
Je m’ souviens d’un triste soir Si je vous dis qu’ils s’aimèr’nt chaque jour
Où le cœur sans espoir Qu’ils vieillir’nt avec leur tendre amour
Je pleurais en attendant Qu’ils fondèr’nt un’ famille admirable
Un amour de quinze ans Et qu’ils eur’nt des enfants adorables
Un amour qui fut perdu Qu’ils mourur’nt gentiment, inconnus, oui
Juste à ce coin de rue En partant comme ils étaient venus
Et depuis j’ai beaucoup voyagé
Trop souvent en pays étrangers
Mondes neufs, constructions et démolitions z Où sont tous mes amants
Vous m’ donnez des visions Par. M. Vandair, mus. Charlys (1935)
Zaï Zaï Zaï Zaï, Zaï Zaï Zaï Zaï (2x) 1) J’avoue, j’en ai bavé, pas vous, mon amour
Oh oh, oh oh (2x) Avant d’avoir eu vent de vous, mon amour
Refrain
z C’est si bon Ne vous déplaise
Par. A. Hornez, mus. H. Betti (1947) En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
1) Je ne sais pas s’il en est de plus blonde Le temps d’une chanson
Mais de plus belle il n’en est pas pour moi
Elle est vraiment toute la joie du monde 2) A votre avis qu’avons-nous vu, de l’amour
Ma vie commence dès que je la vois De vous à moi, vous m’avez eu, mon amour
Et je fais : Oh ! Et je fais : Ah !
3) Hélas avril en vain me voue à l’amour
C’est si bon de partir n’importe où J’avais envie de voir en vous cet amour
Bras dessus bras dessous
En chantant des chansons 4) La vie ne vaut d’être vécue sans amour
C’est si bon de se dir’ des mots doux Mais c’est vous qui l’avez voulu mon amour
Des petits riens du tout
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z La Mattchiche Et mieux qu’ le cak’-walk
Chanson populaire espagnole, par de Briollet et Léo Met l’amour au cœur
Lelièvre, arr. Ch. Borel-Clerc (1924) Dit’s à vos amants
De vous la montrer rapid’ment
1) Un Espagnol sévère C’est la danse nouvelle Mesdemoiselles
D’une ouvrière Dans les bras d’un homm’ tendre
Au moulin d’ la Galette Il faut l’apprendre
Fit la conquête J’ vous souhait’ jusqu’à l’aurore
Il dit à sa compagne D’danser encore
Comme en Espagne Cett’ dans’ qui nous aguiche
Je m’en vais vous montrer Viv’ la Mattchiche
Un pas à la mode Tout doucement
Qui va vous charmer Sans presser le mouv’ment
Amoureusement Ce s’ra charmant
Laissez-vous conduir’ gentiment Car l’amour vous attend
C’est la danse nouvelle Mademoiselle
Ainsi qu’une Espagnole
Lascive et folle z Aux Champs-Elysées
Il faut cambrer la taille (Waterloo road, par. fr. de P. Delanoë,
D’un air canaille par. orig. et mus. M. Wilsh et M. Deighan, 1969)
Cett’ dans’ qui nous aguiche
C’est la Mattchiche 1) Je m’ baladais sur l’Avenue
Allons douc’ment Le cœur ouvert à l’inconnu
Ne pressons pas l’ mouv’ment J’avais envie de dire bonjour
C’est palpitant et ça dur’ plus longtemps A n’importe qui
N’importe qui et ce fut toi
2) Adorant qu’on la frôle Je t’ai dit n’importe quoi
S’sentant tout’ drôle Il suffisait de te parler
La jolie Montmartroise Pour t’apprivoiser
D’humeur grivoise
Se faisant plus câline Refrain
Tendre et féline Aux Champs-Elysées (bis)
Dit à son hidalgo Au soleil, sous la pluie,
J’ suis fatiguée, allons au dodo A midi, ou à minuit,
Mais vers les minuit Il y a tout c’ que vous voulez
Ils s’ réveillèr’nt en ch’mis’ de nuit Aux Champs-Elysées
Puis redoublant de zèle
La demoiselle 2) Tu m’as dit « J’ai rendez-vous
Dit cett’ dans’ est un rêve Dans un sous-sol avec des fous
Faut que j’ me lève Qui vivent la guitare à la main
Elle est bien plus exquise Du soir au matin »
Quand en chemise Alors je t’ai accompagnée
On saut’ comme une biche On a chanté, on a dansé
Viv’ la Mattchiche Et l’on n’a même pas pensé
O mon Trésor, ma petit’ gueul’ en or, A s’embrasser
Encor, encor, je t’en prie serr’-moi fort
3) Hier soir deux inconnus
3) Depuis lors les p’tit’s femm’s Et ce matin sur l’Avenue
Chaqu’ soir se pâment Deux amoureux tout étourdis
Pour cett’ danse espagnole Par la longue nuit
Qui les rend folles Et de l’Etoile à la Concorde
La Mattchiche prenante Un orchestre à mille cordes
Et délirante Tous les oiseaux du Point du Jour
Maintenant fait fureur Chantent l’Amour
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z Ah ! le petit vin blanc Demande sévère
Par. J. Dréjac, mus. J. Dréjac et Ch. Borel-Clerc (1943) A la jeune enfant
Ma fille, raconte,
1) Voici le printemps Comment, triste honte,
La douceur du temps As-tu fait ton compte,
Nous fait des avances Réponds, je t’attends
Partez mes enfants
Vous avez vingt ans
Partez en vacances z Mon amant de Saint-Jean
Vous verrez agiles Par. L. Agel, mus. E. Carrara (1942)
Sur l’onde tranquille
Les barques dociles 1) Je ne sais pourquoi j’allai danser
Aux bras des amants A Saint-Jean, au musette
De fraîches guinguettes Mais il m’a suffi d’un seul baiser
Des filles bien faites Pour que mon cœur soit prisonnier
Y a des chansonnettes
Et y a du vin blanc Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux
Refrain Car l’on croit toujours
Ah ! le petit vin blanc Aux doux mots d’amour
Qu’on boit sous les tonnelles Quand ils sont dits avec les yeux
Quand les filles sont belles Moi qui l’aimais tant
Du côté de Nogent Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean
Et puis de temps en temps Je restais brisée sans volonté
Un air de vieille romance Sous ses baisers
Semble donner la cadence
Pour fauter pour fauter 2) Sans plus réfléchir je lui donnai
Dans les bois dans les prés Le meilleur de mon être
Du côté du côté de Nogent Beau parleur chaque fois qu’il mentait
Je le savais mais je l’aimais
2) Suivons le conseil
Monsieur le soleil Comment ne pas perdre la tête
Connaît son affaire Serrée par des bras audacieux
Cueillons en chemin Car l’on croit toujours
Ce minois mutin Aux doux mots d’amour
Cette robe claire Quand ils sont dits avec les yeux
Venez belle fille Moi qui l’aimais tant
Soyez bien gentille Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean
Là, sous la charmille Je restais brisée sans volonté
L’amour nous attend Sous ses baisers
Les tables sont prêtes
L’aubergiste honnête 3) Mais hélas à Saint-Jean comme ailleurs
Y’a des chansonnettes Un serment n’est qu’un leurre
Et y a du vin blanc J’étais folle de croire au bonheur
Et de vouloir garder son cœur
3) A ces jeux charmants
La taille souvent Comment ne pas perdre la tête
Prend de l’avantage Serrée par des bras audacieux
Ce n’est pas méchant Car l’on croit toujours
Ça finit tout l’ temps Aux doux mots d’amour
Par un mariage Quand ils sont dits avec les yeux
Le gros de l’affaire Moi qui l’aimais tant
C’est lorsque la mère Mon bel amour, mon amant de Saint-Jean
Il ne m’aime plus... c’est du passé...
N’en parlons plus
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z Bambino Les mamans c’est fait pour ça
Nisa, J. Larue, G. Fanciulli (1956) Et là, blotti dans l’ombre de ses bras
Pleure un bon coup et ton chagrin s’envolera
1) Les yeux battus,
La mine triste et les joues blêmes
Tu ne dors plus, z Aragon et Castille
Tu n’es que l’ombre de toi-même Par. B. Lapointe, mus. E. Lorin et Lapointe (1960)
Seul dans la rue,
Tu rôdes comme une âme en peine Refrain
Et tous les soirs, Au pays da-ga d’Aragon
Sous sa fenêtre on peut te voir Il y’avait tu-gu d’une fill’
Je sais bien que tu l’adores Qui aimait les glac’s au citron… et vanille
Et qu’elle a de jolis yeux Au pays de-gue de Castill’
Mais tu es trop jeune encor Il y’avait tun-gun d’un garçon
Pour jouer les amoureux Qui vendait des glaces vanill’… et citron
Et gratte, gratte, sur ta mandoline 1) Moi j’aime mieux les glac’s au chocolat,
Mon petit Bambino Poil aux bras
Ta musique est plus jolie Mais chez mon pâtissier il n’y en a plus,
Que tout le ciel de l’Italie C’est vendu
Et chante, chante de ta voix câline C’est pourquoi je n’en ai pas pris,
Mon petit Bambino Tant pis pour lui
Tu peux chanter tant que tu veux Et j’ai mangé pour tout dessert,
Elle ne te prend pas au sérieux Du camembert
Avec tes cheveux si blonds Le camembert c’est bon quand c’est bien fait,
Tu as l’air d’un chérubin Viv’ l’amour
Va plutôt jouer au ballon A ce propos, rev’nons à nos moutons...
Comme font tous les gamins
2) Vendre des glac’s c’est un très bon métier,
2) Tu peux fumer Poil aux pieds
Comme un monsieur des cigarettes C’est beaucoup mieux que marchand de
Te déhancher mouron,
Sur le trottoir quand tu la guettes Patapon
Tu peux pencher Marchand d’ mouron c’est pas marrant,
Sur ton oreille ta casquette J’ai un parent
Ce n’est pas ça Qui en vendait pour les oiseaux,
Qui dans son cœur te vieillira Mais les oiseaux
L’amour et la jalousie N’en achetaient pas, ils préféraient l’crottin,
Ne sont pas des jeux d’enfant De mouton
Et tu as toute la vie A ce propos, rev’nons à nos agneaux......
Pour souffrir comme les grands
3) Mais la Castill’ ça n’est pas l’Aragon,
Et gratte, gratte, sur ta mandoline Ah ! Mais non
Mon petit Bambino Et l’Aragon ça n’est pas la Castille,
Ta musique est plus jolie Et la fill’
Que tout le ciel de l’Italie S’est passée de glac’s au citron,
Et chante, chante de ta voix câline Avec vanille
Mon petit Bambino Et le garçon n’a rien vendu,
Tu peux chanter tant que tu veux Tout a fondu
Elle ne te prend pas au sérieux Dans un commerce, c’est moch’ quand le fond
Si tu as trop de tourment fond,
Ne le garde pas pour toi Poil aux pieds
Va le dire à ta maman A propos d’ pieds, chantons jusqu’à demain....
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z Un Gamin d’ Paris Un gamin d’ Paris
Par. M. Micheyl, mus. A. Marès (1951) M’a dit à l’oreille
Si je pars d’ici
Un gamin d’ Paris Sachez que la veille
C’est tout un poème J’aurai réussi
Dans aucun pays A mettre Paris en bouteille
Il n’y a le même
Car c’est un titi
Petit gars dégourdi z Pigalle
Que l’on aime Par. G. Ulmer et G. Koger, mus. G. Ulmer et G.
Un gamin d’ Paris Luypeerts (1946)
C’est le doux mélange
D’un ciel affranchi C’est un’ ru-e, c’est un’ place
Du diable et d’un ange C’est même tout un quartier
Et son œil hardi On en parle, on y passe
S’attendrit devant une orange On y vient du monde entier
Pas plus haut que trois pommes Perchée au flanc de Paname
Il lance un défi De loin, el-le vous sourit
A l’aimable bonhomme Car el-le reflète l’âme
Qui l’appelait : "mon petit" La douceur et l’esprit de Paris
Un gamin d’ Paris Un p’tit jet d’eau, un’ station de métro
C’est une cocarde Entourée de bistrots, Pigalle
Bouton qui fleurit Grands magasins, ateliers de rapins
Dans un pot d’ moutarde Restaurants pour rupins, Pigalle
Il est tout l’esprit Là, c’est l’ chanteur des carr’fours
L’esprit de Paris qui musarde Qui fredonn’ les succès du jour
Ici l’athlète en maillot
Pantalons trop longs pour lui Qui soulèv’ des poids d’ cent kilos
Toujours les mains dans les poches Hôtels meublés discrèt’ment éclairés
On le voit qui déguerpit Où l’on n’ fait que passer, Pigalle
Aussitôt qu’il voit un képi Et vers minuit un refrain qui s’enfuit
D’une boîte de nuit, Pigalle
Un gamin d’ Paris
C’est tout un poème On y croise des visages
Dans aucun pays Communs ou sensationnels
Il n’y a le même On y parle des langages
Car c’est un titi Comme à la tour de Babel
Petit gars dégourdi Et quand vient le crépuscule
Que l’on aime C’est le grand marché d’amour
Il est héritier C’est le coin où déambulent
Lors de sa naissance Ceux qui prennent la nuit pour le jour
De tout un passé Girls et mann’quins, gitan’s aux yeux malins
Lourd de conséquences Qui lisent dans les mains, Pigalle
Et ça il le sait Clochards, cam’lots, tenanciers de bistrots
Bien qu’il ignore l’histoir’ de France Trafiquants de coco, Pigalle
Sachant que sur les places Petit’s femm’s qui vous sourient
Pour un idéal En vous disant : « Tu viens chéri »
Des p’tits gars pleins d’audace Et Prosper qui dans un coin
A leur façon fir’nt un bal Discrèt’ment surveill’ son gagn’ pain
Un gamin d’ Paris Un p’tit jet d’eau, un’ station de métro
Rempli d’insouciance Entourée de bistrots, Pigalle
Gouailleur et ravi Ça vit, ça gueul’, les gens diront c’ qu’ils
De la vie qui danse veul’nt
S’il faut, peut aussi Mais au monde y a qu’un seul Pigalle
Comm’ Gavroch’ entrer dans la danse
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z Le Clair de Lune à Maubeuge Mais moi j’aime pas la frime
Par. P. Perrin, mus. P. Perrin et Cl. Blondy (1962) J’ préfèr’ les p’tits bistrots
3ème cplt : Cathy, Nadine, Elisabeth (mars 2000) Et je dis non,
Non non non non
Je suis allé aux fraises Oui je dis non
Je suis rev’nu d’ Pontoise Non non non non
J’ai filé à l’anglaise non non non non
Avec une tonkinoise Tout ça n’ vaut pas
Si j’ai roulé ma bosse Un’ soirée Bachiques-Bouzou-kes
Je connais l’univers Tout ça n’ vaut pas
J’ai même roulé carrosse Chanter dans l’Jardin des Hall’s
Et j’ai roulé les R Tout ça n’ vaut pas
Et je dis non, Une bonn’ bouteill’, un cass’-croûte
Non non non non Tout ça n’ vaut pas
Oui je dis non Les copains autour d’un bar... à vins
Non non non non
non non non non
Tout ça n’ vaut pas z Chez Laurette
Un clair de lune à Maubeuge Par. M. Delpech, mus. R. Vincent (1965)
Tout ça n’ vaut pas
Le doux soleil de Tourcoing 1) A sa façon de nous app’ler ses gosses
Tout ça n’ vaut pas On voyait bien qu’elle nous aimait beaucoup
Une croisière sur la Meuse C’était chez elle que notre argent de poche
Tout ça n’ vaut pas Disparaissait dans les machines à sous
Des vacances au Kremlin... Bicêtre Après les cours on allait boire un verre
Quand on entrait Laurette souriait
J’ai fait toutes les bêtises Et d’un seul coup nos leçons nos problèmes
Qu’on peut imaginer Disparaissaient quand elle nous embrassait
J’en ai fait à ma guise
Et aussi à Cambrai C’était bien chez Laurette
Je connais toutes les mers Quand on y f’sait la fête
La mer Rouge, la Mer Noire Elle venait vers nous, Laurette
La Mer-diterranée C’était bien, c’était chouette
La Mer de Charles Trenet Quand on était fauché
Et je dis non, Elle payait pour nous, Laurette
Non non non non
Oui je dis non 2) Et plus encore afin qu’on soit tranquille
Non non non non Dans son café y’avait un coin pour nous
non non non non On s’y mettait pour voir passer les filles
Tout ça n’ vaut pas Et j’en connais qui nous plaisaient beaucoup
Un clair de lune à Maubeuge Si par hasard on avait l’âme en peine
Tout ça n’ vaut pas Laurette seule savait nous consoler
Le doux soleil de Tourcoing Elle nous parlait et l’on riait quand même
Tout ça n’ vaut pas En un clin d’œil ell’ pouvait tout changer
Une croisière sur la Meuse
Tout ça n’ vaut pas C’était bien, chez Laurette
Des vacances au Kremlin... Bicêtre On y retournera
Pour ne pas l’oublier, Laurette
J’ai vu tous les spectacles Ce s’ra bien, ce s’ra chouette
Qu’on peut imaginer Et l’on reparlera
Mais j’en ai eu ma claque Des histoir’s du passé, chez Laurette
Moi je préfèr’ chanter Ce s’ra bien, ce s’ra chouette
J’ai dîné chez Maxim’s Et l’on reparlera
J’ai soupé au Lido Des histoir’s du passé, chez Laurette
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z Mon Homme Connu ceci
Par. A. Willemetz et J. Charles, mus. M. Yvain (1920) Ose venir la première
Me j’ter la pierre
1) Sur cette terr’, ma seul’ joie En avoir un dans la peau
Mon seul bonheur C’est l’ pir’ des maux
C’est mon homme Mais c’est connaître l’amour
J’ai donné tout c’ que j’ai Sous son vrai jour
Mon amour et tout mon cœur Et j’ dis qu’il faut qu’on pardonne
A mon homme Quand un’ femm’ se donne
Et même la nuit A l’homm’ qu’elle a dans la peau
Quand je rêve c’est de lui
De mon homme
Ce n’est pas qu’il est beau z Rio
Qu’il est riche ni costaud L’incendie à Rio, par. M. Tézé, mus. G. Gustin
Mais je l’aime, c’est idiot (1966)
I’ m’ fout des coups
I’ m’ prend mes sous 1) En pleine nuit, une sirène
Je suis à bout mais malgré tout Appelle au feu tous les pompiers
Que voulez-vous Et tout Rio qui se réveille
Voit brûler l’usine de café
Je l’ai tell’ment dans la peau Il n’y a pas de temps à perdre
Qu’ j’en d’viens marteau Sinon tout l’ quartier va brûler
Dès qu’il s’approch’ c’est fini Oui, mais voilà, pendant c’ temps-là
Je suis à lui A la caserne on entend les pompiers crier
Quand ses yeux sur moi se pos’nt
Ça m’ rend tout’ chose Refrain
Je l’ai tell’ment dans la peau Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux
Qu’au moindre mot Des lanc’s et de la grande échelle
I’ m’ f’rait faire n’importe quoi Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux
J’ tuerais ma foi Pas de paniqu’ il nous les faut
J’ sens qu’il me rendrait infâme
Mais je n’ suis qu’un’ femme 2) Mais l’incendie là-bas fait rage
Et j’ l’ai tell’ment dans la peau Et le ciel est noir de fumée
Et tous les gens dans les étages
2) Pour le quitter c’est fou Se dis’nt "mais que font les pompiers ?"
C’ que m’ont offert Il n’y a plus de temps à perdre
D’autres hommes Sinon tout l’ quartier va brûler
Entre nous, voyez-vous Oui, mais voilà, pendant c’ temps-là
Ils ne valent pas très cher A la caserne on entend les pompiers crier
Tous les hommes
La femme à vrai dir’ 3) Au p’tit matin on le devine
N’est faite que pour souffrir Tout le quartier avait brûlé
Par les hommes Il ne restait plus que des ruines
Dans les bals j’ai couru Sur des centain’s de mètr’s carrés
Afin d’ l’oublier j’ai bu Quand tout à coup dans le jour blême
Rien à faire, j’ai pas pu On vit accourir un pompier
Quand i’ m’ dit « viens ! » Qui s’écria : "je viens d’ la part du capitain’
J’ suis comme un chien Vous dir’ de n’ pas vous énerver
Y a pas moyen c’est comme un lien
Qui me retient Dernier refrain
On a r’trouvé les tuyaux
Je l’ai tell’ment dans la peau Les lances et la grande échelle
Qu’ j’en suis dingo Mais on est en panne d’auto
Que cell’ qui n’a pas aussi Et on cherch’ la manivelle"
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z La Chansonnette Car on n’oublie jamais
Par. J. Dréjac, mus. P. Gérard (1966) Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
1) La, la, la, min’ de rien Il faut du temps, c’est vrai
La voilà qui revient Pour séparer
La Chansonnette Le bon grain de l’ivraie
Elle avait disparu Pour comparer
Le pavé de ma rue Mais on trouve un beau jour
Etait tout bête Sa Chansonnette... d’amour
Les refrains de Paris
Avaient pris l’ maquis
Les forains, l’orphéon z Tel qu’il est
La chanson d’ Mackie Par. M. Vandair et Charlys, mus. M. Alexander (1935)
Mais on n’oublie jamais
Le flonflon qui vous met 1) J’avais rêvé de prendre un homme
Le cœur en fête Un garçon chic et distingué,
Quand le vieux musicien Mais je suis chipée pour la pomme
Dans le quartier D’un vrai tordu mal balancé
Vient revoir les anciens Ce n’est pas un Apollon mon Jules,
Fair’ son métier Il n’est pas taillé comme un Hercule
Le public se souvient Malgré qu’il ait bien des défauts,
La Chansonnette... tiens, tiens... C’est lui que j’ai dans la peau
Refrain
z Un jour tu verras L’amour est enfant de Bohême
Par. Mouloudji, mus. G. van Parys (1954) Il n’a jamais, jamais connu de loi
Si tu ne m’aimes pas, je t’ai-me
Un jour, tu verras Si je t’aime, prends garde à toi
On se rencontrera Prends garde à toi !
Quelque part, n’importe où Si tu ne m’aimes pas,
Guidés par le hasard Si tu ne m’aimes pas, je t’aime
Nous nous regarderons Prends garde à toi !
Et nous nous sourirons Mais si je t’ai-me
Et la main dans la main Si je t’aime, prends garde à toi !
Par les rues nous irons
Le temps passe si vite 2) L’oiseau que tu croyais surprendre
Le soir cachera bien nos cœurs Battit de l’aile et s’envola
Ces deux voleurs qui gardent leur bonheur L’amour est loin, tu peux l’attendre
Puis nous arriverons Tu ne l’attends plus, il est là
Sur une place grise Tout autour de toi, vite, vite
Où les pavés seront doux à nos âmes grises Il vient, s’en va, puis il revient
Il y aura un bal Tu crois le tenir, il t’évite
Très pauvre et très banal Tu crois l’éviter, il te tient
Sous un ciel plein de brume
Et de mélancolie
Un aveugle jouera de l’orgu’ de Barbarie
Cet air pour nous sera le plus beau l’ plus joli
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z Les Enfants du Pirée z Bandiera Rossa
Musique & paroles originales : Manos Hadjidakis Carlo Tuzzi (1908)
Paroles françaises – Jacques Larue- 1960
1) Avanti o popolo, alla riscossa,
(prononcer th comme en anglais) Bandiera rossa, bandiera rossa
1) Ap to parathiro mou steln(o) éna di-o Avanti o popolo, alla riscossa,
Ké tria ké tesséra filia Bandiera rossa trionferà.
Pou ftanoun sto limani éna ké di-o
Ké tria ké tesséra poulia Refrain
Pos ithéla na ika éna ké dio Bandiera rossa deve trionfar (ter)
Ké tria ké tesséra pédia E viva il comunismo e la libertà.
Pou san tha mégalossoun ola na guinoun
Lévendès guia kari tou Piréa 2) Avanti o popolo, alla stazione,
Rivoluzione, rivoluzione
Refrain Avanti o popolo, alla stazione,
Mon dieu que j'aime Rivoluzione trionferà.
Ce port du bout du monde
Que le soleil inonde 3) Non più nemici, non più frontiere :
De ses reflets dorés Sono i confini rosse bandiere.
Mon dieu que j'aime O proletari, alla riscossa,
Sous leurs bonnets oranges Bandiera rossa trionferà.
Tous les visages d'anges
Des enfants du Pirée
Ma liberté Refrain
Longtemps je t'ai gardée Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse
Comme une perle rare Elle a plumé plus d'un pigeon
Ma liberté La Marie-Vison
C'est toi qui m'as aidé Du côté d'la Chapelle
A larguer les amarres C'est comm'ça qu'on l'appelle
Pour aller n'importe où Même en été elle a sur l'dos
Pour aller jusqu'au bout Son sacré manteau
Des chemins de fortune Il est bouffé aux mites
Pour cueillir en rêvant Et quand elle a la cuite
Une rose des vents Ell' n'peut pas s'empêcher de raconter
Sur un rayon de lune Que la vie était belle
Qu'ell' portait des dentelles
Ma liberté
Et tous les homm's, oui tous les homm's
Devant tes volontés
Etaient fous d'elle
Mon âme était soumise
Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse
Ma liberté
Elle a plumé plus d'un pigeon la Marie-Vison
Je t'avais tout donné
Ma dernière chemise
Et combien j'ai souffert Mais un soir, un soir ce fut plus fort qu'elle
Pour pouvoir satisfaire La v'la qui s'est mise à pleurer
Tes moindres exigences Et son secret, son secret trop lourd pour elle
J'ai changé de pays Dans un bistrot me l'a confié.
J'ai perdu mes amis
Pour gagner ta confiance Refrain
Ell' n'a jamais cherché un p'tit cœur à aimer
Ma liberté Ell' n'a choisi que des ballots
Tu as su désarmer Au cœur d'artichaut
Toutes mes habitudes A jouer de la prunelle de Passy à Grenelle
Ma liberté On perd son temps et ses vingt ans
Toi qui m'as fait aimer V'là qu'ils fich'nt le camp
Même la solitude Pour ce sacré manteau
Toi qui m'as fait sourire Qu'ell' voulait sur son dos
Quand je voyais finir Elle a foutu au clou ses rêv's de gosse
Une belle aventure Et ce sacré manteau
Toi qui m'as protégé
Qu'ell' a toujours sur l'dos
Quand j'allais me cacher
Ca l'a mené
Pour soigner mes blessures
A la Chapelle dans mon quartier
Ma liberté Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse
Pourtant je t'ai quittée Elle a plumé plus d'un pigeon
Une nuit de décembre
J'ai déserté Coda
Les chemins écartés La Marie-Vison
Que nous suivions ensemble Vous, les jouvencelles
Lorsque sans me méfier Ne fait's pas comme elle
Les pieds et poings liés S'aimer d'amour,
Je me suis laissé faire C'est ça qu'est bon
Et je t'ai trahie pour Sacré nom de nom !
Une prison d'amour
Et sa belle geôlière
Z'étaient chouettes les filles du bord de mer 2) Au bord de l’eau y’a des pêcheurs
Z'étaient faites pour qui savait y faire Et dans la Marn’ y’a des baigneurs
On voit des gens qui mang’nt des moul’s
Y'en avait une qui s'appelait Eve Ou des frit’s s’ils aiment pas les moul’s
C'était vraiment la fille d'mes rêves On mange avec les doigts c’est mieux
Elle n'avait qu'un seul défaut Y’a qu’ les bell’s fill’s qu’on mang’ des yeux
Elle se baignait plus qu'il ne faut Sous les tonnelles on mang’ des glaces
Plutôt qu'd'aller chez le masseur Et dans la Marne on boit la tasse
Elle invitait le premier baigneur
A tâter du côté de son cœur, 3) Et quand la nuit tombe à neuf heures
En douceur, en douceur… Y’a p’us d’ pêcheurs, y’a p’us d’ baigneurs
En douceur et profondeur Y’a p’us d’ belles filles sous les ramures
Y reste plus qu’ des épluchures
Z'étaient chouettes les filles du bord de mer Mainmain’ me dit j’ai mal aux pieds
Z'étaient chouettes pour qui savait y faire Sur mon vélo j’ dois la ram’ner
Mais dès l’ lundi j’ pense au sam’di
Lui pardonnant cette manie Quand vient l’ samedi, moi ça me dit
J'lui propose de partager ma vie
Mais dès que revint l'été
Je commence à m'inquiéter
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z Armstrong On pourrait changer d’ planète
Par. Claude Nougaro, mus. trad. USA (1964) Tant qu’ j’ai mon cœur près du tien
J’entends les flonflons d’ la fête
Armstrong, je ne suis pas noir, Et la terr’ n’y est pour rien
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir ? 2) Ah oui parlons-en d’ la terre
Quel manque de pot, Pour qui ell’ se prend la terre
Oui j'ai beau voir le ciel… l'oiseau… Ma parol’ y’a qu’elle sur terre
Rien, rien, rien ne luit là-haut… Y a qu’ell’ pour fair’ tant d’ mystère
Les anges… zé-ro,
Je suis blanc de peau Mais pour nous y a pas d’ problème
Car c’est pour la vie qu’on s’aime
Armstrong, tu te fends la poire, Et si y avait pas d’ vie même
On voit toutes tes dents Nous on s’aimerait quand même
Moi, je broie plutôt du noir,
Du noir en dedans, Car... Tu me fais tourner la tête
Chante pour moi, Louis… oh ! oui… Mon manège à moi c’est toi
Chante, chante, chante…ça tient chaud… Je suis toujours à la fête
J'ai froid… oh ! moi, Quand tu me tiens dans tes bras
Qui suis blanc de peau… Je ferais le tour du monde
Ça ne tourn’rait pas plus qu’ ça
Armstrong, la vie, quell’ histoire ? La terr’ n’est pas assez ronde
C'est pas très marrant Pour m’étourdir autant qu’ toi
Qu'on l'écrive blanc sur noir,
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge…du rouge z Tchi-Tchi
Sang, sang, sans trêv’ ni repos… Par. R. Pujol, E. Audiffred et G. Koger, mus. V.
Qu'on soit… ma foi, Scotto (1936)
Noir ou blanc de peau
1) Tu n’as que seize ans et faut voir comme
Armstrong, un jour, tôt ou tard, Tu affoles déjà tous les hommes
On n'est que des os Est-ce ton œil si doux
Est-c’ que les tiens seront noirs ? Qui les mine ?
Ce s’rait rigolo Ou bien la rondeur de ta poitrine
Allez Louis, allé-luia… Qui les rend fous ?
Au-delà de no-s oripeaux…
Noir et blanc seront ressemblants… Refrain
Comm’ deux gout-tes… d'eau… O Catarinetta bella Tchi-tchi
Ecoute l’amour t’appelle, Tchi-tchi
Pourquoi dire non, maintenant ? Ah Ah
z Mon Manège à moi Faut profiter quand il est temps ! Ah Ah
Par. J. Constantin, mus. N. Glanzberg (1958) Plus tard quand tu seras vieille, Tchi-tchi
Tu diras baissant l’oreille, Tchi-tchi
Tu me fais tourner la tête Si j’avais su dans ce temps-là, Ah Ah
Mon manège à moi c’est toi O ma belle Catarinetta
Je suis toujours à la fête
Quand tu me tiens dans tes bras 2) Malgré les jolis mots, les invites
Je ferais le tour du monde Tu remets à demain, tu hésites…
Ça ne tourn’rait pas plus qu’ ça Ça c’est, en vérité, ridicule !
La terr’ n’est pas assez ronde Dis toi bien, au fond, que tu recules
Pour m’étourdir autant qu’ toi Pour mieux sauter !
1) Ah c’ qu’on est bien tous les deux 3) Pourquoi donc te montrer si rebelle ?
Quand on est ensembl’ nous deux L’amour c’est une chose éternelle !
Quelle vie on a tous les deux Demande-le, crois-moi, à ta mère :
Quand on s’aime comm’ nous deux Elle l’a chanté, avec ton père, bien avant toi
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z La Foule z La Marine
Par. M. Rivegauche, mus. A. Cabral (1953) Georges Brassens (1953)
Par un soir de novembre, à cheval sur le toit Mignonne, quand la lu-ne éclai-re la plain’
Un vrai tonnerr’ de Brest, avec des cris d’ Aux bruits mélodieux
putois, Lorsque – l’étoi-le du mystè-re revient
Allumait ses feux d’artifice Sourire aux amoureux
Bondissant de sa couche en costume de nuit As-tu parfois sur la colli-ne
Ma voisine affolée, vint cogner à mon huis Parmi les souffles caressants
En réclamant mes bons offices. Entendu la chanson divi-ne
"Je suis seule et j’ai peur, ouvrez-moi par pitié Que chantent les blés frémissants ?
Mon époux vient d’ partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire Refrain
Contraint d’ coucher dehors quand il fait Mignonn’, quand le soir descendra sur la terre
mauvais temps Et que le rossignol viendra chanter encor
Pour la bonne raison qu’il est représentant Quand le vent soufflera sur la vaste bruyère
D’une maison de paratonnerres " Nous irons écouter la chanson des blés d’or
(bis)
En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins As-tu parfois sous la ramu-re à l’heure
Et puis l’amour a fait le reste Où chantent les épis
Toi qui sèmes des paratonnerr’s à foison Ecouté leur joyeux murmu-re au bord
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison ? Des vallons assoupis
Erreur on ne peut plus funeste. Connais-tu cette voix profon-de
Qui revient au déclin du jour
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs Chanter parmi la moisson blon-de
La belle ayant enfin conjuré sa frayeur Des refrains palpitants d’amour
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers, fair’ sécher son mari Mignonne, allons à la nuit clo-se rêver
En m’ donnant rendez-vous les jours Aux chansons du printemps
d’intempéries Pendant que des parfums de ro-se viendront
Rendez-vous au prochain orage Embaumer nos vingt ans
Aimons sous les rameaux super-bes
A partir de ce jour, j’ n’ai plus baissé les yeux Car la nature aura toujours
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux Du soleil pour dorer les ger-bes
A regarder passer les nues Et des ro-ses pour nos amours !
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n’est pas revenue z Jolie Môme
L. Ferré (1961)
Son bonhomm’ de mari avait tant fait d’affair’s
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer T’es toute nue sous ton pull
Qu’il était dev’nu millionnaire Y’a la rue qu’est maboul’
Et l’avait emmenée vers des cieux toujours Jolie môme
bleus T’as ton cœur à ton cou
Des pays imbécil’s où jamais il ne pleut Et l’bonheur par en-d’ssous
Où l’on ne sait rien du tonnerre Jolie môme
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T’as l’ rimmel qui fout l’ camp T’es qu’un’ pauvr’ petite fleur
C’est l’ dégel des amants Qu’on guimauv’ et qui meurt
Jolie môme T’es qu’une femme à r’passer
Ta prairie ça sent bon Quand son âme est froissée
Fais en don aux amis Jolie môme
Jolie Môme T’es qu’un’ feuille de l’automne
Qu’on effeuille monotone
T’es qu’un’ fleur du printemps T’es qu’un’ joie en allée
Qui s’ fout d’ l’heure et du temps Viens chez moi la r’trouver
T’es qu’un’ rose éclatée Jolie môme
Que l’on pose à côté
Jolie môme T’es tout’ nue sous ton pull
T’es qu’un brin de soleil Y’a la rue qu’est maboul’
Dans l’ chagrin du réveil Jolie môme.... !
T’es qu’un’ vamp qu’on éteint
Comme un’ lampe au matin
Jolie môme z Passant par Paris
Anonyme, antérieure à la Révolution
Tes baisers sont pointus
Comme un accent aigu 1) Passant par Paris
Jolie môme Vidant la bouteille (bis par le chœur)
Tes p’tits seins sont du jour Un de mes amis
A la coque à l’amour Me dit à l’oreille
Jolie môme Chœur : BON BON BON
Ta barrière de frou-frou Solo : Le bon vin m’endort
Faut s’ la faire mais c’est doux L’amour me réveille
Jolie môme Chœur : Le bon vin m’endort
Ta violette est l’ violon L’amour me réveille encor
Qu’on violente et c’est bon
Jolie môme 2) Jean, prends garde à toi
On courtis’ ta belle
T’es qu’un’ fleur de pass’ temps ... Courtis’ qui voudra
Qui s’ fout d’ l’heure et du temps Je me fie en elle
T’es qu’une étoile d’amour
Qu’on entoile aux beaux jours 3) J’ai eu de son cœur
Jolie môme La fleur la plus belle
T’es qu’un point sur les « i » ...Dans un beau lit blanc
Du chagrin de la vie Gréé de dentelles
T’es qu’une chose de la vie
Qu’on arrose qu’on oublie 4) J’ai eu trois garçons
Jolie môme Tous trois capitaines
...L’un est à Bordeaux
T’as qu’une paire de mirettes L’autre à La Rochelle
Au poker des conquêtes
Jolie môme 5) L’plus jeune à Paris
T’as qu’une rime au bonheur Courtisant les belles
Faut qu’ ça rime ou qu’ ça pleure ...Et l’ père est ici
Jolie môme Qui hâl’ la ficelle
T’as qu’un’ source au milieu
Qu’éclabousse du bon dieu
Jolie môme
T’as qu’un’ porte en voil’ blanc
Que l’on pousse en chantant
Jolie môme
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z Milord Allez venez ! Milord
Par. G. Moustaki, mus. M. Monnot (1959) Vous avez l’air d’un môme
Laissez-vous fair’, Milord
Allez venez ! Milord Venez dans mon royaume
Vous asseoir à ma table Je soigne les remords
Il fait si froid dehors Je chante la romance
Ici, c’est confortable Je chante les milords
Laissez-vous faire, Milord Qui n’ont pas eu de chance
Et prenez bien vos aises Regardez-moi, Milord
Vos peines sur mon cœur Vous n’ m’avez jamais vue...
Et vos pieds sur un’ chaise (pause)
Je vous connais, Milord Mais vous pleurez, Milord
Vous ne m’avez jamais vue Ça, j’ l’aurais jamais cru.
Je ne suis qu’une fill’ du port
Une ombre de la rue... Eh ! bien voyons…, Milord
Souriez-moi, Milord
Pourtant, j’ vous ai frôlé Mieux que ça, un p’tit effort...
Quand vous passiez hier Voilà, (voilà) c’est ça !
Vous n’étiez pas peu fier Allez riez ! Milord
Dame ! le ciel vous comblait Allez chantez ! Milord
Votre foulard de soie Ta da da da, da da,
Flottant sur vos épaules Mais oui, dansez, Milord…
Vous aviez le beau rôle La la la la…
On aurait dit le roi
Vous marchiez en vainqueur
Au bras d’une demoiselle z A la Bastille
Mon Dieu ! qu’elle était belle A. Bruant (1910)
J’en ai froid dans le cœur...
Quand elle était p’tite, le soir elle allait
Allez venez ! Milord A Sainte-Marguerite où qu’elle s’ dessalait
Vous asseoir à ma table Maintenant qu’elle est grande, elle marche le soir
Il fait si froid dehors Avec ceux de la bande du Richard-Lenoir
Ici, c’est confortable
Laissez-vous faire, Milord Refrain
Et prenez bien vos aises A la Bastille on aime bien Nini-Peau d’ Chien
Vos peines sur mon cœur Elle est si bonne et si gentille
Et vos pieds sur une chaise Qu’on aime bien - qui ça ?
Je vous connais, Milord Nini Peau d’ Chien - où ça ? A la Bastille
Vous n’ m’avez jamais vue
Je ne suis qu’une fille du port Elle a la peau douce aux tâches de son
Une ombre de la rue... A l’odeur de rousse qui donne un frisson
Et de sa prunelle aux tons vert-de-gris
Dir’ qu’il suffit parfois L’amour étincelle quand ses yeux sourient
Qu’il y ait un navire
Pour que tout se déchire Quand le soleil brille dans ses cheveux roux
Quand le navir’ s’en va L’ génie d’ la Bastille lui fait les yeux doux
Il emm’nait avec lui Et quand elle s’ promène su’ l’ bout d’ l’Arsenal
La douce aux yeux si tendres Tout l’ quartier s’amène au coin du canal
Qui n’a pas su comprendre
Qu’ell’ brisait votre vie Mais celui qu’elle aime, qu’elle a dans la peau
L’amour, ça fait pleurer C’est Bibi-la-crème le roi des costauds
Comme quoi l’existence Parce que c’est un homme qui n’a pas l’ foie
Ça vous donn’ tout’s les chances blanc
Pour les reprendre après... Aussi faut voir comme Bibi l’a dans l’ sang
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z Lily On la trouvait plutôt jolie, Lily
P. Perret (1977) Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
On la trouvait plutôt jolie, Lily Qui venaient tous de leur plein gré
Elle arrivait des Somalies Lily Vider les poubelles à Paris.
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris z Le Chant des Partisans
Elle croyait qu’on était égaux Lily Par. M. Druon, J. Kessel, mus. A. Marly (1944)
Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche Ami entends-tu le vol noir des corbeaux
Il faut deux noires pour une blanche Sur nos plaines
Ça fait un sacré distinguo Ami entends-tu ces cris sourds du pays
Elle aimait tant la liberté Lily Qu’on enchaîne
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan Ohé ! partisans, ouvriers et paysans :
L(ui) a précisé en arrivant C’est l’alarme
Qu’on ne recevait que des Blancs Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang
Et des larmes
Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s’est tapé les sales boulots Lily Montez de la mine descendez des collines
Elle crie pour vendre des choux-fleurs Camarades
Dans la rue ses frères de couleur Sortez de la paille les fusils, la mitraille,
L’accompagnent au marteau-piqueur Les grenades
Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily Ohé ! les tueurs à la balle et au couteau
Elle trouvait ça très amusant Tuez vite
Même s’il fallait serrer les dents Ohé ! saboteurs attention à ton fardeau
Ils auraient été trop contents D’ dynamite
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l’épouser Lily C’est nous qui brisons les barreaux des prisons,
Mais la belle-famille lui dit nous pour nos frères
Ne sommes pas racistes pour deux sous La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse,
Mais on veut pas de ça chez nous la misère
Elle a essayé l’Amérique Lily Il y a des pays où les gens au creux des lits
Ce grand pays démocratique Lily Font des rêves
Elle aurait pas cru sans le voir Ici nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue,
Que la couleur du désespoir nous on crève
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily Ici chacun sait ce qu’il veut ce qu’il fait
Elle a vu Angela Davis Lily Quand il passe
Qui lui dit viens ma petit’ sœur Ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre
En s’unissant on a moins peur A ta place
Des loups qui guettent le trappeur
Et c’est pour conjurer sa peur Lily Demain du sang noir sèchera au grand soleil
Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily Sur les routes
Au milieu de tous ces gugus Chantez compagnons : dans la nuit la liberté
Qui foutent le feu aux autobus Nous écoute
Interdits aux gens de couleur
Ami entends-tu les cris sourds du pays
Mais dans ton combat quotidien Lily Qu’on enchaîne
Tu connaîtras un type bien Lily Ami entends-tu le vol noir des corbeaux
Et l’enfant qui naîtra un jour Sur nos plaines
Aura la couleur de l’amour
Contre lequel on ne peut rien
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z Le petit bonheur Il me restait l’oubli
F. Leclerc (1950) Il me restait l’ mépris
Enfin que je me suis dit
C’est un petit bonheur que j’avais ramassé Il me reste la vie
Il était tout en pleurs sur le bord d’un fossé J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et
Quand il m’a vu passer mes guenilles
Il s’est mis à crier Et je bats la semelle dans les pays de
Monsieur ramassez-moi malheureux
Chez vous emmenez moi Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une
Mes frèr’s m’ont oublié je suis tombé je suis fille
malade, Je fais un grand détour ou bien je me ferme les
Si vous n’ me cueillez point je vais mourir, yeux (bis)
quelle ballade !
Je me ferai petit tendre et soumis je vous le jure
Monsieur je vous en prie délivrez moi de ma z Avoir un bon copain
torture Par. J. Boyer, mus. W. Heymann (1930)
Y’a d’ la joie
Petits papiers (les) 56
Piano du pauvre (le) 55 3
Pigalle 24
Plus bath des javas (la) 48
Plus beau tango du monde (le) 30
Poinçonneur des Lilas (le) 47
Porque te vas 36
Pour un flirt 55
Pour une amourette 18