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Réaction Sulfatique Interne Du Béton PDF
Réaction Sulfatique Interne Du Béton PDF
Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
c2254
Réaction sulfatique interne
dans les structures en béton - Mécanisme,
pathologie et prévention
Date de publication : 10/05/2009
Par :
Bruno GODART
Directeur technique Ouvrages d'Art au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC)
Loïc DIVET
Chef de la division Physico-chimie des Matériaux au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Editions T.I.
Ce document a été délivré pour le compte de 7200048927 - ecole des mines d ales // 159.31.1.1
et Loı̈c DIVET
Chef de la division Physico-chimie des Matériaux au Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC)
L a réaction sulfatique interne (RSI) par formation différée d’ettringite est une
cause de désordres susceptibles d’endommager sévèrement des ouvrages
en béton.
Les premiers cas sont apparus à l’étranger, à partir de 1987, dans certaines
pièces préfabriquées qui avaient été soumises à un traitement thermique ina-
5 - 2009
la surface vers le cœur de la pièce, la RSI affecte l’ensemble du béton sans faire
appel à une source extérieure de sulfates. Elle se manifeste alors par un gon-
flement du matériau et une fissuration de la structure.
Figure 1 – Aiguilles d’ettringite primaire non expansive dans la pâte Figure 2 – Ettringite secondaire non expansive dans un pore
de ciment (microscope électronique à balayage) (microscope électronique à balayage)
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tions d’hydratation du ciment. En effet, les sulfates apportés par le – en relation avec les pressions osmotiques dues à la crois-
régulateur de prise ne sont pas mobilisés en totalité pour former sance d’une ettringite colloı̈dale [21].
l’ettringite primaire ([3], [4], [5], [68]). Par ailleurs, la solubilité de Dans la réalité, il est vraisemblable que les deux mécanismes
l’ettringite primaire augmente avec la température ce qui se traduit puissent entrer en jeu simultanément et ne soient pas vraiment
par une concentration plus élevée en ions sulfate dans la solution dissociés.
interstitielle du béton ([6], [7]).
De plus, la présence d’autres ions en solution tels que les ions & Gonflement par pressions de cristallisation
Na+ ou K+ augmentent également la solubilité de l’ettringite [8]. La théorie des pressions de cristallisation suggère que le gonfle-
Des calculs thermodynamiques et de nombreuses expériences ment engendré par un sel quelconque est en relation avec la pres-
attestent qu’en présence d’une forte quantité d’alcalins et à des sion de cristallisation de ce sel en solution. La pression de cristalli-
températures supérieures à 65 C, le domaine de stabilité de l’et- sation dépend elle-même du taux de sursaturation de la solution.
tringite est considérablement réduit ([9], [10]). Ces variations ther- Elle peut s’exprimer par la formule :
modynamiques entrainent une augmentation de la teneur en alca-
lins et en sulfates dans la solution interstitielle du béton. P = ðRT /VsÞ ðlogC /CsÞ
Selon Scrivener [11], aux températures comprises entre 70 et avec C concentration du sel en solution,
90 C environ, une part importante des sulfates résultant de la Cs concentration de la solution à la saturation,
décomposition de l’ettringite est incluse dans les silicates de cal-
Vs volume molaire du sel,
cium hydratés dénommés C–S–H (hydrate majoritaire des ciments)
sous forme d’ions SO42– adsorbés et de cristaux nanométriques de R constante des gaz parfaits,
monosulfoaluminates de calcium intimement mélangés aux hydra- T température absolue.
tes du ciment.
De nombreux travaux ont montré cette capacité d’adsorption Selon Scherer [22], les pressions engendrées dépendent de la
physique des ions SO42– par les C–S–H ([12], [13], [14], [15]). Par ail- courbure du cristal en supposant un matériau saturé et un réseau
leurs, Barbarulo [16] et Matschei [17] ont également montré que la constitué de pores cylindriques :
P = K CL Y CL
90
Température (°C)
avec P pression, Température à cœur
80
KCL courbure du pore,
70
YCL énergie libre du cristal.
60
Il en déduit que les plus grandes pressions sont développées 50
dans les plus petits pores d’accès à un gros cristal. Température en bordure de coffrage
40
& Gonflement par pressions osmotiques 30
Température extérieure
Expansion (%)
1,6 Temps de latence = 87 jours
Les conditions chimiques de ce processus d’expansion ne diffé- Expansion max = 1,6 %
rent pas fondamentalement des conditions évoquées pour la pres- 1,2
sion de cristallisation. En effet, la formation de l’ettringite suit un Temps de latence = 603 jours
processus de dissolution/précipitation dans un espace confiné, en 0,8 Expansion max = 0,8 %
présence de chaux. Pièce massive
0,4
Préfabrication
0
1.3 Rôle des divers paramètres 0 200 400 600 800 1 000
Temps (jours)
La RSI n’est susceptible de se produire à long terme que sous 10 heures à 80°C 5 jours à 80-70 °C
certaines conditions spécifiques. La probabilité d’apparition est for-
tement liée à l’environnement de la structure et à certains paramè- Figure 5 – Influence de la durée de maintien à haute température
tres propres au matériau ou conditionnés par le processus de sur la RSI (d’après [70])
fabrication.
température reste entre 70 et 80 C pendant 5 jours. Il s’agit
1.3.1 Influence du cycle thermique subi d’éprouvettes cylindriques 11 x 22 cm dosées à 400 kg/m3 de
par le béton ciment et de rapport E/C = 0,5.
Par ailleurs, Brunetaud [26] a étudié les couplages entre certains
La température maximale atteinte dans le béton est un para- des principaux paramètres de la RSI par la méthode des plans d’ex-
mètre essentiel du déclenchement de la RSI. Il est maintenant périences. La principale interaction concerne alors la température
admis qu’un matériau cimentaire développera une expansion et la durée de l’échauffement.
liée à la RSI si celui-ci est porté à une température supérieure
à 65 C environ pendant son hydratation ([23], [24], [69]). 1.3.2 Influence de l’environnement de la structure
De plus, une température maximale plus élevée augmente les en béton
expansions finales observées ([25], [69]).
On a pu constater depuis longtemps, aussi bien en laboratoire
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& Dans le cas de l’industrie de la préfabrication des bétons, les piè- que sur ouvrages, le rôle fondamental de l’eau dans le déve-
ces subissent une phase dénommée prétraitement qui consiste à loppement de la RSI. L’eau est un milieu réactionnel nécessaire
maintenir le matériau à la température ambiante avant la période au déroulement de la réaction. Elle intervient, aussi bien dans
de montée en température. Pour Fu [25], plus la durée de la phase les processus de transfert, que dans la formation des produits
de prétraitement est courte, plus l’expansion finale du matériau est de réaction.
importante.
La RSI touche essentiellement les parties d’ouvrage en contact
& Dans le cas de pièces massives en béton coulées en place et, avec l’eau (zone immergée, zone de marnage) ou soumises à des
lors de fortes chaleurs d’été, l’hydratation du ciment peut suffire à venues d’eau (défaut d’étanchéité, absence de drainage, etc.),
générer des températures proches de 80 C au cœur de la pièce en voire exposées à un taux d’humidité élevé.
béton. De plus, la durée de maintien à haute température est beau-
En laboratoire, les travaux de Heinz et Ludwig [27] et, plus
coup plus longue (plusieurs jours) que dans le cas d’éléments en
récemment de Graf [28] ont montré qu’aucune expansion n’est
béton étuvés en usine (durée inférieure à 8 heures en général).
observée en dessous de 90 % d’humidité relative. La remise à
La figure 4 donne un exemple d’échauffement d’une pièce mas- 100 % d’humidité relative permet ensuite le développement d’ex-
sive en béton de 4 mètres de haut, pour 6 mètres de long et 5 mètres pansion. Les expansions finales sont plus élevées et les temps de
de large. La température au cœur du béton a atteint 80 C et le béton latence plus courts lorsque les échantillons sont conservés dans
a été maintenu à une température supérieure à 70 C durant 9 jours. l’eau, plutôt qu’à 100 % d’humidité relative ([27], [29]).
La présence d’eau entraı̂ne aussi une lixiviation du matériau, en
La durée de maintien à haute température favorise la RSI en particulier des alcalins. Les travaux de Famy [29] ont montré que la
accélérant la cinétique de la réaction et en augmentant l’amplitude conservation de prismes de mortier dans une solution alcaline pou-
du gonflement [70]. La figure 5 illustre ce phénomène pour une vait retarder, voire inhiber les expansions observées lorsque le mor-
même formulation de béton, en comparant un cycle thermique uti- tier est conservé sous eau. La lixiviation des alcalins est un facteur
lisé en usine de préfabrication où la température demeure à 80 C qui modifie les équilibres chimiques du matériau et qui est suscep-
pendant 10 heures avec un échauffement d’une pièce massive où la tible de modifier la cinétique de RSI, voire son déclenchement.
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Expansion (%)
ques semaines à quelques mois dans les essais de laboratoire Partie 1
sur pâtes pures, sur mortiers ou sur bétons. 0,80
Pont x
Dans les bétons d’ouvrage, le délai peut atteindre plusieurs 0,70
années, selon les conditions d’humidité. 0,60
0,50
1.5 Conséquences mécaniques 0,40
Partie 2
pour le béton et les structures 0,30
0,20
Sur la base d’une évaluation de l’énergie libre de la réaction de
formation de l’ettringite à partir de réactifs anhydres, Dron et Bri- 0,10
vot [19] ont pu estimer que la pression de cristallisation à l’extré- Partie 3
0
mité d’une aiguille d’ettringite pouvait atteindre 70 MPa. Dans une 0 365 730 1 095 1 460
section donnée, la pression moyenne est évidemment à pondérer Temps (jours)
par le taux d’aiguilles en croissance, la densité des aiguilles, ainsi
que leur orientation. Figure 7 – Gonflement d’éprouvettes de bétons, reconstituées
Il n’en demeure pas moins que le gonflement ettringitique est en laboratoire, et représentatives des bétons composant
les différentes parties d’un même pont
puissant, qu’il génère des expansions de béton bien supérieures à
celles créées par l’alcali-réaction et qu’il peut aller jusqu’à l’éclate-
ment du matériau.
À la différence de l’alcali-réaction, où le gonflement du matériau
est lié à la distribution des sites réactifs au sein du béton, la RSI
résulte davantage d’un gonflement de la pâte de ciment et ce gon-
flement apparaı̂t ainsi de façon plus homogène au niveau d’une
éprouvette de béton. Pour un matériau donné, ce sont la localisa-
tion et la quantité de pâte gonflante ainsi que la distribution et l’im-
portance des vases d’expansion (macropores, bulles d’air, auréoles
de transition entre granulats et pâte de ciment,…) qui déterminent
son expansion.
Dans les pièces massives, des gradients thermiques dus à la
réaction exothermique d’hydratation du ciment existent à la cons-
truction entre le cœur et la périphérie des pièces. Dans certains
cas, la totalité de la pièce peut atteindre une température supé-
rieure au seuil de déclenchement de la RSI, et c’est l’ensemble de
la pièce qui gonfle.
Mais, dans la plupart des cas, le seuil de déclenchement est
atteint au cœur, alors qu’il ne l’est pas en périphérie de pièce, et il
se produit alors des gonflements différentiels entre le cœur et la
peau qui génèrent des gradients de contraintes internes et qui
Figure 8 – Fissuration en réseau observée sur une pile de pont
expliquent la large ouverture, parfois constatée, des fissures à la
au Portugal
surface des éléments de structures.
Des essais, menés récemment au LCPC, permettent d’estimer un à la direction selon laquelle l’expansion du béton est gênée (l’expan-
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ordre de grandeur du gonflement du béton. Il s’agit d’essais d’ex- sion du béton se faisant toujours préférentiellement suivant la direc-
pansion menés sur des éprouvettes de diamètre 11 cm et de hau- tion la moins contrainte). En outre, le gonflement d’une partie de la
teur 22 cm dont le béton a été reconstitué en laboratoire de façon structure atteinte de RSI peut provoquer la fissuration de l’autre par-
à reproduire les formulations de béton ayant servi à la fabrication tie non malade de la structure qui lui est liée.
des différentes parties d’un ouvrage atteint de RSI. Les résultats de
ces essais, menés selon la méthode d’essai LPC n 66 [57], mon- Un exemple de ce problème est donné par le gonflement de l’em-
trent que les gonflements totaux des éprouvettes peuvent atteindre base d’un pylône qui supporte un tablier haubané, ce gonflement
0,9 %, et que les cinétiques d’expansion peuvent varier du simple ayant pour conséquence d’écarter les jambes du pylône et de mettre
au quintuple selon la formulation du béton (voir figure 7). À la fin en traction les entretoises du pylône qui se fissurent.
de ces essais, les éprouvettes ont été testées sous presse afin
d’évaluer leur résistance en compression résiduelle.
Il en ressort que la résistance en compression est drastiquement
réduite par le développement de la RSI car, en fin d’essai, les
éprouvettes représentatives de la partie d’ouvrage qui a le plus 2. Pathologie et gestion
gonflé ont perdu les deux-tiers de leur résistance initiale à la com-
pression. La résistance à la traction et le module de déformation des ouvrages malades
sont également réduits, et ceci avant la chute de résistance en
compression.
Dans les structures, la pathologie se traduit par un gonflement et
une fissuration tridimensionnelle, lorsque le béton n’est pas gêné 2.1 Description des désordres
dans son expansion et que la structure est faiblement armée. et dépistage
Lorsque la structure présente un ferraillage important, selon une,
voire deux directions (ou lorsqu’elle est précontrainte, ou bien que Les désordres les plus courants, provoqués par une réaction sul-
des efforts concentrés existent au sein de celle-ci), la fissuration fatique interne, sont la fissuration en réseau et le faı̈ençage
s’oriente parallèlement aux efforts de compression ou parallèlement (figure 8).
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Il est également important de noter que ce sont généralement D’une manière générale, la manifestation de désordres est
les parties de structures en contact direct avec l’eau (piles en visible sur un ouvrage entre cinq et dix ans après la
rivière (figure 9), fondations, barrages, tuyaux d’irrigation,…) construction.
et les parties de structure soumises à des venues d’eau en rai-
son de défauts de drainage ou d’étanchéité (chevêtres sur De plus, ces désordres n’affectent jamais la totalité de l’ou-
appuis, sommiers de culée,…) qui sont touchées par cette vrage, mais essentiellement les parties massives exposées à
réaction. l’humidité ou à des venues d’eau.
Les parties de structure soumises aux intempéries, ou à une
humidité permanente, ou à une alternance de cycles séchage- Les bétons ont subi un échauffement important qui a pu
humidification (traverses de chemins de fer, toitures en fibro- conduire à une température de l’ordre de 80 C, cette dernière
ciment,…) peuvent également présenter des désordres. résultant de la géométrie de la pièce, de la période de coulage (en
été) et d’un fort dosage en ciment.
2.2 Bilan des structures à l’étranger Une expertise plus détaillée a été réalisée à partir de huit ouvra-
ges afin de rechercher les paramètres simultanément présents et a
Les premiers cas reconnus, où la RSI est considérée comme la priori nécessaires au développement de la RSI [4]. Ces paramètres
principale source de dégradation, correspondent à des traverses ont été classés en quatre groupes :
de chemin de fer préfabriquées en béton ayant subi un traitement – liés à la température ;
thermique. Plusieurs pays ont rencontré ce phénomène et l’on peut – liés au ciment ;
citer notamment la Finlande en 1987 [42], l’Allemagne en 1989 [43], – liés au béton ;
l’ancienne Tchécoslovaquie en 1991 [44], l’Australie [45], l’Afrique – liés à l’environnement.
du Sud en 1992 [46], les États-Unis en 1995 [47] et, plus récemment,
la Suède en 2004 [48]. Ces données sont rassemblées dans le tableau 1.
Année de construction 1955 1967 1980 1988 1990 1982 1988 1989
Partie d’ouvrage Chevêtre Pile Chevêtre Pile Pile Chevêtre Socle de pile Chevêtre
concernée
Paramètres
liés à la température :
• Période de bétonnage Août Inconnue Août/sept. Juillet/août Août/sept. Juillet/août Juillet/août Juillet/août
• Type de ciment CPA CPAL (10 % CPA 55R CPJ 55 (10 % CPA 55R CPA CPA CPA 55R
de laitier) filler cal-
caire)
• SO3 (% massique 2,5 2,7 2,6 2,5 2,8 3,2 2,2 3,5
• C3A (% massique) 11,2 9,6 9,8 7,0 8,2 11,0 7,1 10,1
• Dosage en ciment (kg/m3) 430 430 400 380 410 350 385 400
• Rapport E/C 0,50 0,50 0,47 0,54 0,46 0,49 0,48 0,50
• Nature des granulats Siliceux Siliceux Silico- Siliceux Siliceux Silico- Siliceux Silico-
calcaire calcaire calcaire
• Teneur en alcalins (Na2O 2,0 4,3 4,0 4,1 2,3 3,0 3,9 4,6
équivalent en kg/m3) (1)
Paramètre
lié à l’environnement :
• Humidité Problème Absence de Condensa- Zone de Zone de Soumis aux Soumis aux Absence de
d’étanchéité drainage tion marnage marnage intempéries intempéries drainage
Alternance
humidifica-
tion-sé-
chage
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2.4 Diagnostic Il est important de noter que les prélèvements doivent être
suffisamment profonds pour être représentatifs des températu-
Le diagnostic doit permettre de déterminer l’origine exacte des res maximales atteintes dans la pièce en béton.
désordres, d’estimer l’étendue du phénomène et éventuellement
d’obtenir des informations sur l’évolution à terme de la réaction
délétère. La difficulté du diagnostic réside dans la complexité de la En effet, il peut exister un fort gradient de températures à partir
RSI et dans la confusion qui peut exister avec des désordres simi- de la surface vers le cœur. Le matériau peut apparaı̂tre sain dans
laires dus à l’alcali-réaction. les premiers centimètres en raison d’une plus faible élévation de
température alors que des produits délétères peuvent être présents
La démarche doit reposer sur une approche globale, c’est-à-dire
à cœur.
qu’elle doit prendre en compte à la fois les aspects microscopiques
propres au matériau et les aspects macroscopiques liés à la struc-
ture (environnement, sollicitations mécaniques,…) [55]. 2.4.2 Examens au microscope électronique
à balayage
2.4.1 Prélèvement de carottes in situ La microscopie électronique à balayage est actuellement la seule
technique permettant d’identifier des produits résultant de la RSI.
Les analyses en laboratoire sur des carottes prélevées sur
Cette technique permet de distinguer une ettringite normale résul-
ouvrage constituent les bases indispensables du diagnostic. Cette
tant de l’hydratation du ciment, d’une ettringite délétère ayant des
étude est alors effectuée à partir d’échantillons prélevés sur l’ou-
propriétés expansives.
vrage par carottage, tant en zone altérée (avec un échantillonnage
réparti compte tenu de l’hétérogénéité du phénomène) qu’en zone En effet, la présence d’ettringite n’est pas suffisante pour déclarer
saine. un béton affecté par une réaction sulfatique.
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2.4.3 Bilan minéralogique du béton constitué de quatre axes tracés dans une zone d’un mètre
carré sur la partie de parement à étudier (figure 10).
En complément aux examens microscopiques, il est nécessaire
L’indice de fissuration d’une zone déterminée est la somme
de recourir à l’analyse minéralogique complète qui permet de
des ouvertures des fissures interceptées par les quatre axes,
reconstituer le béton à l’origine (nature des granulats, type de
rapportée à l’unité de longueur (ouverture/m). Dans le cas
ciment, dosage en ciment, teneur en alcalins, etc.). C’est aussi un
d’une fissuration orientée, la valeur de l’indice de fissuration
moyen de déterminer l’origine des sulfates (interne ou externe)
à considérer n’est pas la moyenne des valeurs obtenues sur
impliqués dans la réaction sulfatique et de vérifier la présence des
les différents axes du repère mais la valeur maximale obte-
paramètres nécessaires au développement de la RSI.
nue sur l’axe perpendiculaire aux fissures.
La méthode d’essai LPC n 47 fournit également un tableau
2.4.4 Calcul de l’histoire thermique de la pièce
pour analyser la gravité de la fissuration.
en béton
La démarche de surveillance et d’évaluation vise également à
Le paramètre température est primordial dans les mécanismes évaluer les déformations globales de la structure dans le
de la RSI. C’est pourquoi, il est parfois souhaitable de procéder à temps, en l’équipant avec des bases de mesure dimensionnel-
une étude thermique afin d’évaluer par le calcul la température les. Les informations recueillies doivent permettre de connaı̂tre
maximale qui a pu être atteinte lors de la construction. La connais- précisément l’évolution ultérieure de l’ouvrage sous l’effet de
sance de ce paramètre constitue un élément important pour com- la pathologie qui le touche et serviront aussi, le cas échéant, à
pléter le diagnostic. paramétrer les modèles de recalcul de la structure ou encore à
Des outils de calcul relativement simples peuvent être utilisés évaluer l’influence d’un éventuel traitement ultérieur.
pour estimer l’élévation de température à partir de certains para- Bien que plus difficile à réaliser, le suivi des déformations
mètres de la formulation du béton, du ciment utilisé et de la géo- (figure 11) présente un intérêt supérieur au suivi de la fissu-
métrie de la pièce [56]. Dans certains cas, il est préférable de réali- ration car il intègre le gonflement du béton entre les fissures.
ser une étude plus fine en utilisant un code de calcul aux éléments
finis qui prend en compte la chaleur dégagée par le béton lors d’un
essai spécifique [55].
tation simplifiée de mesure de l’évolution des déformations de cer- Distancemètre D7 et Sonde de température T7
taines parties de l’ouvrage (bases de distancemétrie). Cette surveil-
0,5 60
Température en °C
mm/m
& Dans le troisième et dernier cas, celui d’ouvrages très endom- lution rapide des désordres visibles in situ, mettent en évidence un
risque fort à court terme pour la sécurité, une démolition de l’ou-
magés et/ou évoluant rapidement, il est nécessaire de vérifier la
vrage ou de la partie d’ouvrage concernée est à programmer
capacité portante de la structure et sa sécurité vis-à-vis des diffé-
(figure 12).
rents états limites (service, ultime, fatigue, stabilité de forme).
Pour cela, plusieurs approches peuvent être mises en œuvre :
– des investigations sur site, avec par exemple la réalisation d’un
essai de chargement permettant, sous charge contrôlée, de vérifier 3. Prévention des désordres
le comportement de l’ouvrage et, notamment, de le comparer à son
comportement lors des essais de réception réalisés à sa mise en
service ;
– un recalcul de l’ouvrage, visant à vérifier sa capacité portante et
3.1 Principes
le non dépassement d’états-limites notamment dans les armatures. La prévention des désordres dus à la réaction sulfatique interne
Ces ouvrages font l’objet d’une surveillance renforcée, avec par fait l’objet d’un guide technique du LCPC [56]. La démarche de pré-
exemple une plus grande fréquence des visites (entre 3 mois et vention suivie dans ce guide consiste à identifier les parties d’ou-
1 an), ou une surveillance métrologique. vrages susceptibles de développer des désordres dus à la réaction
sulfatique interne. Ce sont essentiellement les parties d’ouvrage
définies comme étant des pièces critiques (c’est-à-dire des pièces
2.7 Problématique du traitement en béton pour lesquelles la chaleur dégagée n’est que très partiel-
lement évacuée vers l’extérieur et conduit à une élévation impor-
Il n’existe actuellement aucune méthode permettant d’arrêter tante de la température du béton) et les produits préfabriqués en
une réaction sulfatique interne. Il n’existe donc pas aujourd’hui béton ayant subi un traitement thermique.
de méthode de réparation pouvant être jugée comme suffisam- On effectue ensuite un croisement entre, d’une part, la catégorie
ment fiable et durable pour être considérée comme une solu- dans laquelle se trouve l’ouvrage (ou la partie d’ouvrage) définie en
tion de réparation définitive de l’ouvrage. fonction du niveau de risque d’apparition de désordres que l’on est
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I As As As
3.2.2 Classes d’exposition vis-à-vis de la RSI
La norme NF EN-206-1 qui définit de nombreuses classes d’expo- II As Bs Cs
sition relatives aux différentes agressions possibles du béton, ne
définit pas de classe d’exposition adaptée à la réaction sulfatique
interne. C’est pourquoi les recommandations du LCPC [56] intro- III As Cs Ds
duisent trois classes complémentaires par rapport à cette norme :
XH1, XH2 et XH3. Celles-ci tiennent compte du fait que l’eau ou
une hygrométrie ambiante élevée sont des facteurs nécessaires au d’exposition XH à laquelle est soumise la partie d’ouvrage considé-
développement de la réaction sulfatique interne. rée. Elle peut aussi se faire en considérant l’ouvrage dans son
L’apport d’alcalins et de sulfates par le milieu environnant est entier, mais il est recommandé d’examiner chaque partie d’ouvrage
également source d’aggravation de désordres, mais l’on considère pour déterminer le niveau de prévention adapté.
qu’ils font partie d’un processus de dégradation par la surface et Le choix des niveaux de prévention, désignés par les lettres As,
qu’ils relèvent de dispositions préventives qui sont traitées par ail- Bs, Cs et Ds, est de la responsabilité du maı̂tre d’ouvrage qui peut
leurs (par exemple, dans la norme NF EN 206-1). s’aider pour cela du tableau 3.
Ces trois classes d’exposition XH1, XH2 et XH3 sont définies
À titre d’exemple d’application, dans le cas d’un pont classé en
selon les indications du tableau 2 qui présente également, à titre
catégorie II, les pieux et les semelles de fondation peuvent relever
informatif, des exemples de parties d’ouvrage classées dans les
d’un niveau de prévention Cs, alors que les piles et le tablier pourront
milieux ambiants appropriés.
relever d’un niveau de prévention Bs.
Quant aux chevêtres sur pile et les sommiers sur culée, le choix du
3.2.3 Niveaux de prévention niveau de prévention se fera en fonction des dispositions prises pour
La détermination du niveau de prévention se fait en fonction, assurer l’évacuation des eaux sur ces parties d’ouvrage : le niveau de
d’une part, de la catégorie de l’ouvrage et, d’autre part, de la classe prévention sera Bs ou Cs, selon les risques de stagnation d’eau.
3.3 Précaution à adopter selon le niveau Tableau 4 – Présentation des six conditions utilisables
de prévention en cas de dépassement de la température seuil
À chacun des quatre niveaux de prévention As, Bs, Cs et Ds
Conditions À respecter
correspond un type de précaution à appliquer. Le principe de
prévention repose essentiellement sur la limitation de l’échauf- – Durée de maintien de la température du
fement du béton caractérisé par la température maximale béton au-delà de 75 C < 4 heures
Tmax susceptible d’être atteinte au sein de l’ouvrage et, le cas 1
– Alcalins équivalents actifs du bé-
échéant, par la durée de maintien d’une température élevée. ton < 3 kg/m3
Dans le cas d’un dépassement de la température maximale – Utilisation d’un ciment conforme à la
conseillée en fonction du niveau de prévention, plusieurs solutions norme NF P 15-319 (ES).
2 (Nota)
de remplacement sont parfois proposées. Dans le cas de CEM I et CEM II/A : alcalins
Les précautions correspondant aux quatre niveaux de prévention équivalents actifs du béton < 3 kg/m3
sont les suivantes :
– Utilisation de ciments non conformes à la
– niveau As : Tmax < 85 C. Dans le cas d’un traitement ther- norme NF P 15-319 de type CEM II/B-V ou
mique en usine de préfabrication, un dépassement de la tempéra- CEM II/B-S ou CEM II/B-Q ou CEM II/B (S-V)
ture Tmax = 85 C est autorisée jusqu’à 90 C, à condition que la 3
ou CEM III/A ou CEM V
durée pendant laquelle la température dépasse 85 C soit limitée à – Avec SO3 du ciment < 3 % et C3A
4 heures ; du clinker < 8 %
– niveau Bs : Tmax < 75 C. Si la température maximale atteinte
dans le béton ne peut rester inférieure à 75 C, alors elle doit rester – Utilisation, en combinaison avec du
inférieure à 85 C et au moins une des six conditions données dans CEM I, de cendres volantes, de laitiers de
le tableau 4 doit être respectée ; haut fourneau ou de pouzzolanes naturelles
– niveau Cs : Tmax < 70 C. Si la température maximale atteinte 4 calcinées
dans le béton ne peut rester inférieure à 70 C, alors elle doit rester – Proportion des additions > 20 %
inférieure à 80 C et au moins une des six conditions données dans – Avec SO3 du CEM I < 3 % et C3A du
le tableau 4 doit être respectée ; CEM I < 8 %
– niveau Ds. Pour ce niveau de prévention, le risque vis-à-vis de la
RSI doit être pris en compte par une des deux précautions suivantes, – Vérification de la durabilité du béton vis-à-
la première précaution étant recommandée comme prioritaire : vis de la RSI à l’aide de l’essai de perfor-
5
Précaution 1 : Tmax < 65 C, mance et par la satisfaction aux critères
décisionnels
Précaution 2 : si Tmax ne peut rester inférieure à 65 C, alors
elle doit rester inférieure à 75 C en respectant les 2 conditions – Pour les éléments préfabriqués, le couple
suivantes : béton/échauffement envisagé est identique
6
utilisation d’un ciment conforme à la norme NF P 15-319 (ES) ou analogue à un couple béton/échauffe-
avec dans le cas des CEM I et CEM II/A, une limitation à 3 kg/m3 ment disposant de 5 références d’emploi
de la teneur en alcalins équivalents actifs du béton (voir nota du
tableau 4). Nota : des travaux très récents menés au LCPC conduisent à
amender cette condition en excluant les ciments conformes à la
validation de la formulation du béton par un laboratoire indé-
norme NF P 15-319 (ES) de type CEM I, CEM II/A-L et CEM II/A-LL
pendant expert en RSI.
pour les bétons de pièces critiques coulés en place.
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œuvre. Il est ainsi possible d’éviter de couler des pièces critiques La durée minimale de cet essai est de 12 mois d’immersion, et
lors de fortes chaleurs ou de choisir une période nocturne pour elle peut être prolongée à 15 mois lorsqu’une expansion significa-
minimiser la température du béton frais. Il est parfois aussi pos- tive est mesurée.
sible de modifier la conception de pièces massives pour les trans- Le couple « formule de béton et échauffement » est considéré
former en éléments creux qui s’échauffent ainsi beaucoup moins. comme apte à l’emploi si l’un des deux critères suivants (critère 1
Pour les pièces de grande dimension, il est possible de prévoir un ou critère 2) portant sur le seuil de gonflement et sur la pente de la
fractionnement du bétonnage en plusieurs phases de façon à favo- courbe de gonflement est respecté :
riser les échanges thermiques. Ce fractionnement n’est efficace que – critère 1 :
si un délai conséquent (au minimum une semaine) est respecté
entre les coulages successifs. la déformation longitudinale moyenne de trois éprouvettes
est inférieure à 0,04 % et aucune valeur individuelle ne
Enfin, il est également possible de faire appel à une technique de dépasse 0,06 % à l’échéance de 12 mois,
refroidissement utilisée dans la construction des barrages. Il s’agit
la variation mensuelle de la déformation longitudinale
de refroidir le béton après sa mise en œuvre en incorporant des ser-
moyenne des trois éprouvettes, mesurée à partir du 3e mois,
pentins dans le béton et en y faisant circuler de l’eau fraı̂che qui éva-
est inférieure à 0,004 % ;
cue les calories dégagées par le béton (figure 13). Cette méthode
doit cependant faire l’objet d’un dimensionnement du système de – critère 2 :
refroidissement afin d’éviter l’apparition de gradients thermiques à la déformation longitudinale individuelle des trois éprouvettes
l’intérieur de la masse de béton, notamment au voisinage des est comprise entre 0,04 % et 0,07 % à l’échéance de 12 mois.
tubes, ces gradients pouvant générer de la fissuration interne. Dans ce cas, il est nécessaire de prolonger l’essai jusqu’au
15ème mois,
3.4.3 Maı̂triser les traitements thermiques
la variation mensuelle de la déformation longitudinale
des pièces préfabriquées moyenne des trois éprouvettes, mesurée à partir du 12e mois
Le traitement thermique des éléments préfabriqués est réalisé au est inférieure à 0,004 %, et la variation entre le 12ème mois et
moyen d’un apport extérieur de chaleur afin de réduire la durée le 15ème mois est inférieure à 0,006 %.
Ratio Qm/Q41 pour l'évaluation de Qm Coefficient K' des additions pour le calcul du
"liant équivalent chaleur"
1,6
Qm/Q41
K'
1,5 1,0
0,8 Fumée de silice (K'=1)
1,4
0,6 Laitier
1,3
0,4 Cendres volantes
1,2 0,2
1,1 0
0 1 2 3 4 5
1,0
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 Épaisseur de la pièce EP (m)
Rc2/Rc28
3.6 Estimation des températures atteintes Correction de l'élévation de température lié au rapport
Eeff/LEch
dans les structures 8
Alpha
Afin de pouvoir appliquer la politique de prévention précédem-
6
ment définie, il est nécessaire de pouvoir estimer la température
maximale susceptible d’être atteinte par le béton au cœur des 4
structures.
L’annexe 4 des recommandations du LCPC [56] fournit une 2
méthode pour estimer la température maximale au cœur d’une
pièce en béton pour laquelle on ne connaı̂t que l’épaisseur (dans 0
sa plus petite dimension) et les quelques données de base suivan- -2
tes sur la composition du béton :
– dosage en ciment du béton C ; -4
– dosage en addition minérale A ;
-6
– masse volumique du béton Mv ; 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55 0,60
– dosage en eau efficace Eeff du béton ; Eeff/LEch
– résistance en compression à 2 jours du ciment Rc2, selon
NF EN 196-1 ;
– résistance en compression à 28 jours du ciment Rc28, selon
Figure 16 – Abaque pour l’estimation du terme correctif a lié
NF EN 196-1 ; au rapport Eeff/Lech (d’après [56])
– chaleur d’hydratation à 41 h du ciment Q41 (en kJ/kg), selon
NF EN 196-9. Lors de la quatrième étape, on évalue l’élévation de tempéra-
& Cette méthode se décompose en cinq étapes. ture en conditions adiabatiques (isolation parfaite) DTadia (en
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C) à partir de la formule :
La première étape consiste à estimer la chaleur maximale
dégagée à long terme par le ciment Qm (en kJ/kg) par la DT adia = ðQm ¥ LEchÞ/ðC th ¥ MvÞ + a
formule : avec Cth capacité thermique du béton prise égale à
Qm = Q41 ¥ ratio Qm/Q41 1 kJ/(kg . C)
où la valeur du ratio_« Qm/Q41 » est donnée par l’abaque de À la cinquième et dernière étape, on estime les déperditions
Rc2 thermiques qui dépendent en particulier de la nervosité du
la figure 14 sur la base du rapport .
Rc28 ciment et de l’épaisseur de la pièce (la vitesse de production
La seconde étape consiste à prendre en compte les additions de chaleur est en compétition avec la vitesse de dissipation) à
qui participent au dégagement de chaleur du béton. On intro- l’aide d’un coefficient de réduction R (compris entre 0 et 1)
duit alors un liant équivalent chaleur noté « LEch » (en kg/m3) évalué à l’aide de l’abaque de la figure 17. L’élévation de tem-
par la formule : pérature DT (en C) est alors déduite de la formule :
LEch = C + K ¢A DT = R ¥ DT adia
avec A dosage en addition, C’est cette élévation de température qu’il convient d’ajouter à
K′ coefficient de pondération des additions donné la température du béton frais au moment du bétonnage pour
par l’abaque de la figure 15. obtenir la température maximale atteinte par le béton dans la
structure.
La troisième étape consiste à prendre en compte le rapport
Eeff/LEch qui conditionne le taux d’hydratation maximal à & Enfin, si l’on souhaite obtenir une estimation plus précise de la
long terme du liant. Plus ce rapport est élevé, plus l’hydrata- température maximale atteinte au sein du béton, il convient d’avoir
tion est complète, et plus importante est la chaleur dégagée. recours à un code de calcul aux éléments finis et à prendre en
Ceci est pris en compte au travers d’un terme correctif a ( C) compte la chaleur dégagée par le béton à partir de mesures de cha-
donné par l’abaque de la figure 16. leur dégagée en fonction du temps (essai calorimétrique). Cette
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P
O
U
Réaction sulfatique interne R
dans les structures en béton
Mécanisme, pathologie et prévention E
N
par Bruno GODART
Directeur technique Ouvrages d’Art au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC)
et Loı̈c DIVET S
Chef de la division Physico-chimie des Matériaux au Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC) A
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Normes et standards E
NF EN 197-1 Ciment – Partie 1 : Composition, spécifications et EN 13230-1 Applications ferroviaires – Voie – Traverses et sup-
NF EN 197-1/A1
critères de conformité des ciments courants.
Amendement A1 à la norme NF EN 197-1. NF EN 13369
ports en béton – Partie 1 : Prescriptions générales.
Règles communes pour les produits préfabriqués
N
NF EN 206-1 Béton – Partie 1 : spécification, performances, pro- en béton.
duction et conformité. NF EN 13369/A1 Amendement A1 à la norme NF EN 13369.
NF EN 206-1/A1
NF EN 206-1/A2
Amendement A1 à la norme NF EN 206-1.
Amendement A2 à la norme NF EN 206-1.
NF P 15-319 Liants hydrauliques – Ciments pour travaux en
eaux à haute teneur en sulfates. S
A
Annuaire
Organismes – Fédérations – Associations http://www.lcpc.fr/
V
Association française de génie civil – AFGC
http://www.afgc.asso.fr/
Service d’études techniques sur les transports, les routes, les auto-
routes et leurs aménagements
http://www.setra.equipement.gouv.fr/
O
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
I
R
P
L
U
S
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