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évoquer DELF B2 - Session 1 - Les jouets https://savoirs.rfi.

fr/fr/apprendre-
évoquer: to recall/ enseigner/soci%C3%A9t%C3%A9/delf-b2-
mention/remind 7 milliards de voisins du 21 décembre session-1-les-jouets/1
2016 Charlie Dupiot:
la inégalité: Charlie Dupiot : Hello, welcome, 7 billion neighbors.
disparity, inequality Bonjour, bienvenue, 7 milliards de voisins.
They are often singled out when we talk
cacher: to hide, Ils sont souvent pointés du doigt quand about gender inequalities. They hide on
cacher qch a qn to on évoque les inégalités hommes- store shelves, often blue for boys, or pink
hide sthing from femmes. Ils se cachent dans les rayons for girls. A few days before Christmas, we
s.one des magasins, souvent bleus pour les are talking about children's toys.
pour ne rien vous garçons, ou roses pour les filles. À
cacher quelques jours de Noël, nous parlons des Are girls condemned to dolls and dinettes?
to be quite frank jouets pour enfants. Boys with knight swords and toy cars? In
short, are toys sexist, carrying stereotypes,
le visage caché Les filles sont-elles condamnées à la which would influence the professional
derrière son voile poupée et à la dinette ? Les garçons à choices of children who have grown up? In
her face hidden l’épée de chevalier et aux petites any case, Christmas catalogs, sometimes
behind her veil voitures ? Bref, les jouets sont-ils sexistes, very clichés, irritate feminist associations.
porteurs de stéréotypes, qui
condamner = to influenceraient les choix professionnels So what impact do these toys have on
sentence, to d’enfants devenus grands ? Chaque année children's development, whether they are
punish, en tout cas, les catalogues de Noël, little girls or boys? Are they the only ones
parfois très clichés, irritent les to blame and do we need neutral toys:
épée: sword associations féministes. neither pink nor blue?
chevalier: knight
poupée: búp bê Alors, quel impact ont ces jouets sur le Our guests to talk about it: Mona Zegai,
développement de l’enfant, que ce soient sociologist, professor at the University of
irriter: to irritate, to des petites filles ou des garçons ? Sont-ils Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, hello.
annoy les seuls à blâmer et faut-il des jouets
neutres : ni roses, ni bleus ? Mona Zegai:
argumenter: to Hello.
argue. Nos invités pour en parler : Mona Zegai,
sociologue, professeure à l’Université de Charlie Dupiot:
Blâmer: to criticize Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, You have conducted several studies on toys
bonjour. related to this gender issue.
Intituler: to call
To entitle, Mona Zegai : CUT [01’10 to 3’10]
Bonjour.
La rubrique: Mona Zegai, what do we see that the toys
section/category Charlie Dupiot : sold today are largely gendered, so that is
Vous avez mené plusieurs études sur les to say, for girls on the one hand or for boys
Ailleur: elsewhere, jouets en lien avec cette question du on the other?
besides, moreover, genre.
inaddition Mona Zegai:
COUPE [01’10 à 3’10] It’s the marketing that most of the time
d'ailleurs, je n'étais gender toys.
pas là Mona Zegai, à quoi voit-on que les jouets
besides, I wasn't vendus aujourd’hui sont en grande partie
there sexués, donc c’est-à-dire, pour filles d’un So, for example, there are certain toys like
côté ou pour garçons de l’autre ? Barbies, like Monster high, in the pages
par ailleurs, that are titled "girls" in toy catalogs or in
Mona Zegai : toy stores, in the shelves titled "girls"; and
l'inflation a atteint C’est le marketing qui la plupart du temps other toys, such as warrior toys, on the
un taux record sexue les jouets. pages and in the headings that are titled
in addition, "boys."
inflation has Donc, par exemple, on trouve certains
reached a record jouets comme les Barbies, comme les
level Monster high, dans les pages qui sont Then there are colors, the color pink for
intitulées « filles » dans les catalogues de example, which is omnipresent for girls;
étonner: to jouets ou dans les magasins de jouets, and then different colors for boys, we often
surprise, dans les rayons intitulés « fillejs » ; et talk about blue, but there are also black,
d’autres jouets, les jouets guerriers par green, orange, red. So there are the colors.
il ne faut pas exemple, dans les pages et dans les
s'étonner que … rubriques qui sont intitulées « garçons ». There are also photographs of children,
it should come as Ensuite, il y a des couleurs, la couleur rose especially on toy boxes and in toy catalogs:
no surprise that … par exemple, qui est omniprésente pour photographs of little girls for some toys and
les filles ; et puis différentes couleurs pour little boys for other toys.
ça m'étonnerait les garçons, on parle souvent du bleu,
qu'elle refuse mais il y a aussi du noir, du vert, du And then, the sales pitches too, in toy
I'd be surprised if orange, du rouge. Donc, il y a les couleurs. catalogs and on toy boxes, which also
she refused indicate to whom it correspond.
Il y a les photographies aussi des enfants,
La époque: time, sur les boîtes de jouets notamment et
era dans les catalogues de jouets : les Charlie Dupiot:
photographies de petites filles pour So, in the 70s and 80s - and by the way, it's
Conséquences certains jouets et de petits garçons pour quite surprising - catalogs were in fact
d’autres jouets. much less marked from this point of view,
Le champ: field, les from a gender point of view.
champs de coton, Et puis, les argumentaires de vente aussi,
en pleins champs, dans les catalogues de jouets et sur les Mona Zegai:
lĩnh vực boîtes de jouets, qui indiquent aussi à qui Yes, the marketing was less developed too,
ça correspond. therefore, indeed the toy catalogs were
Marquer: to mark, distributed with fewer copies; so it was not
to signal, to show Charlie Dupiot : the same time, the same configuration.
Alors, dans les années 70-80 – et
Puisque: since, d’ailleurs, c’est assez étonnant –, les So the toy catalogs were often organized
puisque c'est catalogues en fait étaient beaucoup moins by type of toy: cars for example, dolls and
comme ça, je m'en marqués de ce point de vue-là, du point less often by sex boys-girls.
vais -since it's like de vue du genre.
that I'm going Charlie Dupiot:
puisqu'il pleut je Mona Zegai : And in a Leclerc catalog of 88, we see a girl
reste ici -since or as Oui, le marketing était moins développé and a boy in the middle of a household
it's raining, I'm aussi, donc, effectivement les catalogues both, with false aprons, a false vacuum
staying here de jouets se distribuaient à moins cleaner. Why did we go back like this? You
d’exemplaires ; donc, c’était pas la même talk about marketing, what does that mean
Dịch ra Tout faire à époque, la même configuration. exactly?
deux, c’est encore
mieux ». - "Doing it Donc, les catalogues de jouets souvent
together, it's even étaient organisés par types de jouets : des
better voitures par exemple, des poupées et Mona Zegai:
moins souvent par sexe garçons-filles. In addition, in this image, we see the boy
and the girl doing the housework together
Charlie Dupiot : and he marked: ". So there’s really an idea,
Y compris des Et dans un catalogue Leclerc de 88, on there you go, playing together, it’s fun to
jouets liés au voit d’ailleurs une fille et un garçon en play together.
ménage plein ménage tous les deux, avec des faux
Le ménage tabliers, un faux aspirateur. Pourquoi est- Charlie Dupiot:
Y compris : ce qu’on est revenus en arrière comme Including household related toys.
including ça ? Vous parlez de marketing, qu’est-ce
Le jouet que ça veut dire exactement ? Mona Zegai:
Yes, including household related toys,
la marque: brand, Mona Zegai : which is quite rare, this is an exception
make, mark, sign, En plus, dans cette image-là, on voit le anyway. But indeed, it challenges gender
score garçon et la fille en train de faire le stereotypes.
ménage ensemble et il y a marqué : «
lier = to tie, to bind Tout faire à deux, c’est encore mieux ». So why did we go back from that? Because
, to link, to thicken Donc, il y a vraiment une idée, voilà, de marketing has developed and because it is
lier qch avec de la jouer à deux, c’est amusant de jouer à also a seller, certainly, of creating ranges
ficelle= to tie up deux. especially for boys and ranges especially
with a string for girls. Because when you buy a pink bike
lier a : link to Charlie Dupiot : for example from your little girl, it is
Y compris des jouets liés au ménage. difficult then to pass it on to the son who
comes next.
remettre: put sth Mona Zegai :
back, present sth Oui, y compris des jouets liés au ménage, CUT [05’26 to 6’26]
to sb, hand sth to ce qui ça est assez rare, c’est une
sb, to postpone, to exception quand même ce catalogue-là. Charlie Dupiot:
put off, to add sth Mais effectivement, il remet en question And what problems it actually poses this
or to put in, to les stéréotypes sexués. sexualization of toys, Mona Zegai, in your
wear opinion.
Donc, pourquoi est-ce qu’on est revenus
arrière: cuối, en arrière par rapport à ça ? Parce que le Mona Zegai:
masculine noun marketing s’est développé et parce que Children are oriented towards
defender, cuối. c’est vendeur aussi, certainement, de differentiated universes and suddenly it
créer des gammes spécialement pour les also limits their field of possibilities.
orienter: to adjust, garçons et des gammes spécialement
to channel pour les filles. Parce que quand vous Girls are oriented towards everything
achetez un vélo rose par exemple à votre related to make-up, beauty, aesthetics,
orienter la petite fille, c’est difficile ensuite de le domestic work, taking care of the house,
maison/terrasse transmettre au fils qui vient après. taking care of children, fairies , to
vers le sud or (face) princesses, so we come back to aesthetics.
au sud COUPE [05’26 à 6’26]
orienter qch sur And then, the boys are more oriented
qch Charlie Dupiot : towards more warlike toys, linked to
Et quels problèmes ça pose en fait cette adventure and so on. So it does not guide
s'orienter vers les sexualisation des jouets, Mona Zegai, boys and girls towards the same universes.
sciences/carrières selon vous.
scientifiques
to go in for science Mona Zegai :
subjects/a career in Les enfants sont orientés vers des univers So, it is not a question of prohibiting a little
science différenciés et du coup ça borne aussi leur girl from playing the doll, nor of forcing a
champ des possibles. boy to play the doll, but of opening the
Et puis: and then field of possibilities so that the children
et cætera: etc Les filles, elles, sont orientées vers tout ce have the the right to play all toys and not
qui est lié au maquillage, à la beauté, à just certain ranges of toys.
Chú ý dùng chữ ça l’esthétique, au travail domestique, au fait
On pense que ça a de s’occuper de la maison, au fait de
des conséque s’occuper des enfants, aux fées, aux
que ça a des princesses, donc on revient sur Charlie Dupiot:
conséquences l’esthétique. We think that it has consequences in fact
on the career choices, later, much later, for
borner: to mark out Et puis, les garçons sont plus orientés vers these children?
the boundaries, des jouets plus guerriers, liés à l’aventure
border, to limit et cætera. Donc ça oriente pas les garçons Mona Zegai:
s’borner: to limit et les filles vers les mêmes univers. There are surveys that show that this has
oneself to do consequences for the choices already made
something Alors, il ne s’agit pas d’interdire à une in school and then for career choices and
petite fille de jouer à la poupée, ni that it limits the field of possibilities, in
ça borne le champ d’obliger un garçon à jouer à la poupée, particular for girls.
des possible, en mais d’ouvrir le champ des possibles de
particulier des manière à ce que les enfants aient le droit So I didn’t specifically work on it; but
filles. de jouer à tous les jouets et pas indeed, there are surveys that show that,
uniquement à certaines gammes de since little girls, for example, are not
Étonner: to surprise jouets. socialized in locating in space, for example,
ça m'étonnerait (chú ý cấu trúc câu chỗ này) in being interested in mechanics and so on;
qu'elle refuse full of areas that are exclusively masculine
I'd be surprised if Charlie Dupiot : in toys and that do not invite them to take
she refused On pense que ça a des conséquences en an interest. And finally to find that it can be
tu m'étonneras fait sur les choix de carrière, plus tard, funny and fun to play it and therefore to do
toujours beaucoup plus tard, pour ces enfants-là ? it in life later.
you never cease to
amaze me Mona Zegai :
Il y a des enquêtes effectivement qui
montrent que ça a des conséquences sur
les choix déjà scolaires et ensuite les choix
de carrière et que ça borne le champ des
possible, en particulier des filles.

Alors moi, je n’ai pas spécialement


travaillé là-dessus ; mais effectivement, il
y a des enquêtes qui montrent ça, puisque
les petites filles par exemple sont pas
socialisées au repérage dans l’espace, par
exemple, au fait de s’intéresser à la
mécanique et cætera ; plein de domaines
finalement qui sont exclusivement
masculinisés dans les jouets et qui les
invitent pas à s’y intéresser. Et finalement
à trouver que ça peut être drôle et
amusant d’y jouer et donc d’en faire dans
la vie plus tard.
Devant: là ngay DELF B2 - Session 1 - Génération what ? DELF B2 - Session 1 - Generation what?
trước
Reportage France du 3 mai 2016 France report of May 3, 2016
lorsque= when
Louise Raulais : Louise Raulais:
diffuser = to Alexandre, Aurélie et Marianne, 20 ans, Alexandre, Aurélie and Marianne, 20, are
broadcast, to sont étudiants en chimie. Devant leur chemistry students. In front of their
spread, to ordinateur, ils répondent aux 149 computer, they answer the 149 questions
distribute, questions de « Generation What ? » et of "Generation What?" And are sometimes
s’étonnent parfois des résultats lorsqu’ils amazed at the results when compared to
proper: clean, tidy, se comparent aux autres témoignages. other testimonials.
neat, decent,
honest, own Le questionnaire est diffusé dans douze The questionnaire has been distributed in
pays et dans neuf langues depuis le 11 twelve countries and in nine languages
ma propre voiture= avril. Son objectif : laisser la jeunesse faire since April 11. Her goal: to let youth take
my own car son propre autoportrait. their own self-portrait.
e mes propres yeux
with my own eyes [Musique] [Music]

il n'y a que ses Christophe Nick est l’un des créateurs de Christophe Nick is one of the creators of
propres recherches « Generation What ? ». Pour ce "Generation What? ". For this journalist
qui l'intéressent journaliste et documentariste, il fallait un and documentary maker, he needed a tool
he's/she's only outil qui permette aux jeunes de se that would allow young people to realize
interested in rendre compte qu’ils forment un collectif. that they are a collective. Even if they
his/her own Même s’ils l’ignorent, il y a des valeurs, ignore it, there are values, experiences,
research des expériences, des désirs qui sont desires that are specific to their generation.
propres à leur génération.
il manque de Christophe Nick:
personnalité Christophe Nick : It is first and foremost a service for young
propre C’est d’abord un service fait pour les people, but it is also something that
he doesn't have a jeunes, mais c’est aussi quelque chose European societies absolutely need: that
personality of his dont les sociétés européennes ont we hear young people yelling, that they
own absolument besoin : qu’on entende les really tell us who they are, what they want,
jeunes gueuler, qu’ils nous disent how they see things.
Chú ý cách đặt để vraiment qui ils sont, ce qu’ils veulent,
của adverb: comment ils voient les choses. There, if we manage to have more than a
ont absolument million young people who answer all over
besoin Là, si on arrive à avoir plus d’un million de Europe to this survey: it turns things up.
je n’ai pas jeunes qui répondent dans toute l’Europe
spécialement à cette enquête : ça bouleverse les Louise Raulais:
travaillé choses. Christophe Nick admits, it was not easy to
peut difficilement set up this project and find broadcasters in
se passer Louise Raulais : each country. The reason according to him:
Christophe Nick l’admet, cela n’a pas été an aging society, which does not leave
Dạng câu nói thứ facile de monter ce projet et de trouver enough room for youth. For Aurélie, people
nhất, sau đó: des diffuseurs dans chaque pays. La raison her age are not really listened to.
C’est d’abord un selon lui : une société vieillissante, qui ne
service fait pour les laisse pas assez de place à la jeunesse. Aurélie:
jeunes, mais c’est Pour Aurélie, les personnes de son âge ne I think maybe we could sometimes take us
aussi quelque sont pas vraiment écoutées. more seriously, the more seriously we take
chose dont les the advice we have.
sociétés Aurélie :
européennes ont Je pense qu’on pourrait peut-être parfois Of course, we may not have the experience
plus nous prendre au sérieux, plus of people who have worked for several
Dont: thay cho prendre au sérieux les avis qu’on a. years, who have a family, who are more
which, whom responsible, etc. But despite everything, I
la jeune fille dont Certes, on n’a peut-être pas l’expérience think that we can have an opinion and we
on nous disait de personnes qui ont travaillé pendant are not just fools who want to party and
qu'elle avait 20 ans plusieurs années, qui ont une famille, qui participate in nothing.
the girl who they sont plus responsables etc. Mais malgré
said was 20 tout, je pense qu’on peut avoir un avis et So, I think that is above all that the
dont les fonctions on n’est pas juste des imbéciles qui ont problem too, is that we do not necessarily
se multiplient et envie de faire la fête et de participer à feel consulted or so when we are, our
dont la présence rien. opinion will not necessarily have the same
semble désormais impact and the same weight as if it was the
garante de notre Donc, je pense que c’est surtout ça le opinion of someone 40 years old for
lien social: whose problème aussi, c’est que l’on ne se sent example.
functions are…. pas forcément consultés ou alors quand Duration of the audio document: 1’52
on l’est, notre avis ne va pas forcément
gueuler: to yell avoir le même impact et le même poids
que si c’était l’avis de quelqu’un de 40 ans
arriver: arriver à par exemple.
faire Durée du document sonore : 1’52
to manage to do, to
succeed in doing
ça arrive mais c'est
rare
it does happen, but
not very often

bouleverse: to
move, to disrupt, to
change:
ça bouleverse les
choses

admettre: to admit

malgré: dispite
malgré les efforts
de qn
despite sb's efforts
elle l'a épousé
malgré son âge
she married him in
spite of his age
elle est toujours
belle malgré les
années
she's still beautiful
despite her years

literary malgré qu'il


en ait
in spite of his
wishes to the
contrary

donc: so, therefore,


il n'y avait pas de
trains, ils sont donc
partis en voiture
there were no
trains, so they left
by car
il avait une réunion,
il n'a donc pas pu
venir
he had a meeting,
so or therefore he
was unable to
come

c'est donc pour ça


qu'il n'est pas
venu!
so that's why he
didn't come!

(pour renforcer une


affirmation, un
ordre, une
question) laissez-
moi donc
tranquille!

Acrro: addict; DELF B2 – Session 2 – Vivre sans https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-


▸ les accros de la portable ? enseigner/societ%C3%A9/delf-b2-session-
moto/du petit 2-vivre-sans-portable/1
écran Extrait du Débat du jour du 05 février
motorcycling/TV 2016. Today's debate. François Bernard.
addicts
Le débat du jour. François Bernard. François Bernard: Good evening and
débattre de= to welcome to listen to the debate on RFI.
discuss François Bernard : Bonsoir et bienvenue à
l’écoute du débat, sur RFI. Tomorrow, Saturday is World Day without
fiers d’avoir résisté a mobile phone. The aim of the event is,
à leur addiction: tự Demain, samedi, c’est la Journée according to its initiator, to discuss our use
hào vì đã mondiale sans téléphone portable. Le but of the telephone. Addicts who have tried to
de la manifestation est, selon son get by without the phone the day have
déléguer: to initiateur, de débattre de notre usage du mixed memories: proud of having resisted
delegate téléphone. Les accros qui ont essayé de se their addiction but convinced that modern
passer… la journée sans leur téléphone en life can hardly do without this pocket tool
sembler: gardent un souvenir mitigé : fiers d’avoir whose functions are multiplying and whose
sembler résisté à leur addiction mais convaincus presence now seems to guarantee our
heureux/être que la vie moderne peut difficilement se social bond.
heureux passer de cet outil de poche dont les
to seem happy/to fonctions se multiplient et dont la So, can we live without a cell phone? We’re
be happy présence semble désormais garante de talking to you about it with two guests,
notre lien social. whom I’ll introduce right away: Bernard
elle semble croire Benhamou is a former interdepartmental
que … Alors, peut-on vivre sans téléphone delegate for Internet uses, secretary
she seems to portable ? On vous en parle avec deux general of the Institute for Digital
believe that … invités, que je vous présente tout de Sovereignty and a teacher of digital
suite : Bernard Benhamou est ancien policies. Good evening to you, Bernard
il semble que … délégué interministériel aux usages de Benhamou.
it seems that … l’Internet, secrétaire général de l’Institut
il semble bon de de la souveraineté numérique et Bernard Benhamou: Good evening and
faire enseignant sur les politiques numériques. thank you.
it seems Bonsoir à vous, Bernard Benhamou. François Bernard: Jean-Noël Lafargue
appropriate to do teaches him at the École supérieure d'art
il semble que le Bernard Benhamou : Bonsoir et merci. du Havre and in Paris 8, expert in
problème soit réglé technology history, also programmer and
it seems (that) the François Bernard : Jean-Noël Lafargue blogger, author of a recent comic strip with
problem has been enseigne lui à l’École supérieure d’art du Marion Montaigne entitled Artificial
solved Havre et à Paris 8, expert en histoire des Intelligence. It’s at Éditions Le Lombard.
technologies, également programmeur et Good evening Jean-Noël Lafargue.
blogueur, auteur d’une BD récente avec Jean-Noël Lafargue: Good evening.
au-delà: (m) Marion Montaigne intitulée L’Intelligence
beyond, the artificielle. C’est aux Éditions Le Lombard. François Bernard: So, gentlemen, did you
beyond Bonsoir Jean-Noël Lafargue. turn off your laptops? Bernard Benhamou?
un peu/très au-delà Bernard Benhamou: Preventively, yes.
a bit/far beyond Jean-Noël Lafargue : Bonsoir.
c'est un problème François Bernard: Yes? Can you live
de financement, et François Bernard : Alors, messieurs, vous without it? More than twenty minutes?
au-delà, avez éteint vos portables ? Bernard
d'organisation Benhamou ? Bernard Benhamou: More than twenty
générale Bernard Benhamou : Préventivement, oui. minutes, yes. Sometimes even more than a
it's a problem of day, but it is true that beyond it becomes a
funding, and François Bernard : Oui ? Vous pouvez vous little more complicated.
beyond that, of en passer ? Plus de vingt minutes ?
general François Bernard: What does this laptop
organization Bernard Benhamou : Plus de vingt mean to you?
minutes, oui. Parfois même plus d’une
Et c’est vrai que = it journée, mais c’est vrai qu’au-delà ça Bernard Benhamou: Well, let's say that for
is true that devient un peu plus compliqué. all of us who work in technology, it's a
computer in your pocket. Before being a
Mêler: to mix, to François Bernard : Qu’est-ce que ça communication tool, it is really a tool for
blend, to combine, représente pour vous, ce portable ? receiving information. But it is also true
to involve that it becomes more and more our
Bernard Benhamou : Ben, disons que pour deported brain, as we say, our exo-brain as
Surtout = at all nous tous qui travaillons dans le domaine say the authors of science fiction.
des technologies, c’est un ordinateur dans
Maîtriser = to la poche. Avant que d’être un outil de
control, to master, communication, c’est vraiment un outil de
Se maîtriser = self réception d’informations. Mais c’est vrai And it is true that we see coming the
control aussi que ça devient de plus en plus notre moment when it will be intimately involved
cerveau déporté, comme on dit, notre in all the acts of life and ... soon the
La maîtrise = the exo-cerveau comme disent les auteurs de payment, especially soon all that will be
mastery, the science-fiction. health, all that will be control of the
perfect command, environment, control of energy. And so, it
the supremacy, Et c’est vrai qu’on voit venir le moment où is true that what we know today - the
La maîtriser de la ça sera intimement mêlé à tous les actes laptop - is nothing compared to what we
langue= thuần thục de la vie et… bientôt le paiement, surtout will know very soon, that is to say in the
bientôt tout ce qui sera santé, tout ce qui next two, three, four years . And so the
Le rapport = sera maîtrise de l’environnement, question you are asking today, that is to
connect, en rapport maîtrise de l’énergie. Et donc, c’est vrai say "can we do without it?" "Today I think
avec = kin touch, que ce que nous connaissons aujourd’hui so; tomorrow, i think it will be socially
sous le rapport de = – le portable – n’est rien par rapport à ce really discriminating.
from the view que nous allons connaître très bientôt,
point, sous tout les c’est-à-dire dans les deux, trois, quatre François Bernard: And personally, it is
rapports = in all the prochaines années. Et donc la question essential to your life, yours?
aspect, yield que vous posez aujourd’hui, c’est-à-dire «
return, report, est-ce qu’on peut s’en passer ? », Bernard Benhamou: In terms ... in terms of
aujourd’hui, je pense que oui ; demain, je finding information and consulting
Compared with: le pense que ce sera socialement vraiment information, it's obvious. Several hours a
chômage a discriminant. day, of course.
augmenté par François Bernard : Et personnellement, il
rapport à l'an est indispensable à votre vie, le vôtre ? François Bernard: So, Jean-Noël Lafargue,
dernier you did not have to turn off your laptop
unemployment Bernard Benhamou : En termes… en since I was told that you did not have one.
increased termes de recherche d’informations et de What convinced you then not to have one?
compared with last consultation d’informations, c’est évident.
year Plusieurs heures par jour, évidemment. Jean-Noël Lafargue: So a lot of people
▸ il est asked me, "Why did you stop having a
généreux/petit par François Bernard : Alors, Jean-Noël laptop? But I never stopped, I never did.
rapport à son frère Lafargue, vous n’avez pas eu à éteindre When people got on the mobile phone,
he's votre portable puisqu’on m’a dit que vous twenty years ago, I was getting on the
generous/small n’en aviez pas. Qu’est-ce qui vous a Internet, especially, which was taking me a
compared with his convaincu alors de ne pas en avoir ? lot of time, where my social life was
brother happening, it was really going on, which
Jean-Noël Lafargue : Alors, beaucoup de was already costing me quite a lot it. I
dérouler: to unroll, gens m’ont demandé : « pourquoi est-ce never really wanted to have a phone. And I
unfold,to let down. que tu as arrêté d’avoir un portable ? » saw people next to them, gradually,
To go, to unfold. Mais je n’ai jamais arrêté, je n’en ai jamais equipping themselves, tearing their hair
eu en fait. Quand les gens se sont mis au out with the commercial services of
I have never ever téléphone mobile, il y a vingt ans, moi je operators who were not always friendly.
wanted a phone - me mettais à Internet, surtout, qui me
Je n’ai jamais prenait beaucoup de temps, où ma vie And then finally be a little bit slaves to their
vraiment eu envie sociale se faisait, se déroulait vraiment, phones. And I don't regret not having one.
d’avoir un qui me coûtait déjà assez cher comme ça. When I say "slave", for example, I am
téléphone. Je n’ai jamais vraiment eu envie d’avoir un always amazed at the availability of people:
téléphone. Et je voyais à côté les gens, it rings and - poof - they take their phone
Lesquels: which, progressivement, s’équiper, s’arracher les and they answer immediately, as if they
who cheveux avec les services commerciaux were ringing a bell.
des opérateurs qui ne sont pas toujours
il m'a présenté son sympathiques. François Bernard: Well, isn't that a
cousin, lequel handicap for you?
cousin vit en Et puis finalement être un petit peu
Allemagne esclaves de leur téléphone. Et je ne Jean-Noël Lafargue: Not having a phone? It
he introduced me regrette pas de ne pas en avoir. Quand je is, just a little bit. There are some cases,
to his cousin, who dis « esclave », par exemple, je suis then, in which I observe most often ... well,
lives in Germany toujours étonné de la disponibilité des what happens to me most often is to arrive
gens : ça sonne et – pouf – ils prennent at the door, in Paris, of friends and then
Moi, ça m’arrive leur téléphone et ils répondent tout de not to have their code [note: to enter the
souvent d’être suite, comme si on les sonnait avec une building] It's a classic but no one thinks
embêté. – arriver sonnette. about it anymore because we just have to
send an sms or whatever to get the code
Héberger: to host François Bernard : Bon, ce n’est pas un and that's it. Me, I often get annoyed. And,
handicap pour vous ? since this year, there has been no more
Et donc j’ai dû phone booth. In any case, I did not see any
donner celui d’un Jean-Noël Lafargue : De ne pas avoir de at the Saint-Lazare station just now, by the
ami. téléphone ? Ça l’est, un tout petit peu. Il y way, so I think they were really removed.
Celui a quelques cas, alors, dans lesquels So it's really a handicap.
tes yeux sont bleus, j’observe le plus souvent… enfin, ce qui
ceux de ton frère m’arrive le plus souvent, c’est d’arriver
sont gris devant la porte, à Paris, d’amis et puis de And there are some commercial services,
ne pas avoir leur code [ndlr : pour entrer like the company that hosts my servers,
évoquer: to dans l’immeuble] C’est un classique mais [which] refuses my customers if I don't
mention, to recall, plus personne n’y pense parce qu’on a have a mobile number to provide. They
to evoke, to bring juste à envoyer un sms ou je ne sais quoi don't want a landline number. And so I had
back pour avoir le code et voilà. Moi, ça to give that of a friend.
m’arrive souvent d’être embêté. Et, François Bernard: Bernard Benhamou, not
place; ▸ la réunion depuis cette année, il n’y a plus de cabine having a mobile phone for you would be a
Is'est déroulée hier téléphonique. En tout cas, je n’en ai pas daily handicap.
à Damas comme
prévu the meeting vu à la gare Saint-Lazare, tout à l’heure,
took place en passant, donc je crois qu’elles ont Bernard Benhamou: So, I was going to say,
yesterday in vraiment été retirées. Donc c’est vraiment for all those who work in technology,
Damascus as un handicap. whose job is technology, it is more than a
planned
Et il y a quelques services commerciaux, handicap, it is an impossibility.
par exemple la société qui héberge mes
serveurs, [qui] refuse ma clientèle si je François Bernard: Well Jean-Noël Lafargue,
n’ai pas un numéro de portable à fournir. he's there too.
Ils ne veulent pas un numéro de fixe. Et
donc j’ai dû donner celui d’un ami. Bernard Benhamou: Yes, then it's true ...
it's true that it's remarkable. But overall,
François Bernard : Bernard Benhamou, ne today, it becomes practically the substitute
pas avoir un portable, pour vous, ce serait of the computer for practically the
un handicap au quotidien. essential of the functions: to write
messages, to consult information, to
Bernard Benhamou : Alors, j’allais dire, observe the social networks… It is
pour tous ceux qui travaillent dans les especially that. And I was going to say, the
technologies, dont le métier sont les function that we mentioned earlier, the
technologies, c’est plus qu’un handicap, telephone communication function, the
c’est une impossibilité. one that made us twenty years ago - or
twenty-five years ago - to take an interest
François Bernard : Eh bien Jean-Noël in mobiles, this function , it has become the
Lafargue, il y est aussi. seventh function of the phone, in time
spent on the device. So, it’s true that today
Bernard Benhamou : Oui, alors, c’est people use it for many other things than
vrai... c’est vrai que c’est remarquable. calling someone.
Mais globalement, aujourd’hui, ça devient And it is this "a lot of other things" which is
pratiquement le substitut de l’ordinateur in fact quite simply the fact of putting the
pour pratiquement l’essentiel des computer in the pocket and of no longer
fonctions : écrire des messages, consulter cluttering up as it was the case, a lot, with a
des informations, observer les réseaux computer that is forced to unfold, which is
sociaux… C’est surtout ça. Et j’allais dire, bulky, which has energy problems. And it is
la fonction qu’on évoquait tout à l’heure, true that it is this function which is now the
la fonction de communication priority function.
téléphonique, celle qui nous a fait il y a
vingt ans – ou vingt-cinq ans – nous
intéresser aux mobiles, cette fonction-là,
c’est devenue la septième fonction du
téléphone, en temps passé sur l’appareil.
Donc, c’est vrai qu’aujourd’hui les gens
s’en servent pour beaucoup d’autres
choses que d’appeler quelqu’un.

Et c’est ce « beaucoup d’autres choses »


qui est en fait tout simplement le fait de
mettre l’ordinateur dans la poche et de ne
plus s’encombrer comme c’était le cas,
beaucoup, avec un ordinateur qu’on est
obligé de déplier, qui est encombrant, qui
a des problèmes d’énergie. Et c’est vrai
que c’est cette fonction-là qui est
maintenant la fonction prioritaire.
La Parole: the https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
speech, word, enseigner/soci%C3%A9t%C3%A9/delf-b2-
Prend la parole= to session-2-labstention/1
speak DELF B2 – Session 2 – L’abstention DELF B2 - Session 2 - Abstention
porte-parole Extrait du Reportage France du 29 Extract from the France Report of
décembre 2016. December 29, 2016.
la démarche: walk, Journaliste : Dunor Excellent est le porte- Journalist: Dunor Excellent is the
approach, parole du collectif 2017 avec nous. Sa spokesperson for the 2017 collective with
reasoning mission : convaincre les étudiants de faire us. Its mission: to convince students to take
(évolution) les démarches pour obtenir leur carte steps to obtain their voter registration
démarche de la d’électeur. Si le collectif se donne autant card. If the collective is taking so much
pensée/du de mal pour accompagner les jeunes dans trouble to support young people in this
raisonnement cette démarche citoyenne, c’est que dans civic approach, it is that in the suburbs
thought/reasoning les banlieues l’abstention bat des records. abstention breaks records. More than 80%
process Ils sont plus de 80 % à ne pas voter. of them do not vote.
▸ analyser la Toufa is 18 years old. In communication
démarche par Toufa a 18 ans. En licence de license, she will vote for the very first time.
laquelle l'enfant communication, elle va voter pour la She appreciates the concrete help of the
apprend à parler toute première fois. Elle apprécie l’aide collective.
to analyse the concrète du collectif.
process by which a Toufa: At the entrance of the residence,
child learns to Toufa : À l’entrée de la résidence, ils nous they offer to register if we have not done
speak proposent de nous inscrire si on n’a pas [Editor's note: registration] directly at the
▸ démarche de fait [Ndlr : l’inscription] à la mairie town hall. So it's very handy for students
l'analyse directement. Donc c’est très pratique because I think there are a lot of people
analytical pour les étudiants parce que je pense qu’il who signed up. Maybe even half of the
methodology, y en a beaucoup qui se sont inscrits. Peut- residence. Personally, I would not have had
procedure, être même la moitié de la résidence. the idea to travel to go and register at the
reasoning Personnellement, je n’aurais pas eu l’idée town hall directly.
de me déplacer pour aller m’inscrire à la
lan moitié: half mairie directement. Journalist: Because often it is the
même la moitié de cumbersome administrative procedures
la résidence Journaliste : Car souvent ce sont les that hamper young people, even if Toufa is
lourdeurs des démarches administratives aware of the importance of this right.
Car because qui freinent les jeunes, même si Toufa a
conscience de l’importance de ce droit. Toufa: Being a French citizen, you still have
La lourdeurs: the to give your opinion. Afterwards, we must
complexity, burden Toufa : Étant citoyenne française, il faut not complain behind, if we do not vote,
donner quand même son avis. Après, il ne about what the government is doing to
La pensée= thought faut pas se plaindre derrière, si on ne vote French citizens.
pas, de ce que le gouvernement fait aux
citoyens français. Journalist: Hyppolite does not share this
Apporter= opinion. At 23, this computer science
contribute Journaliste : Hyppolite ne partage pas cet student never had a voter card. And he still
ils n’ont pas grand- avis. À 23 ans, cet étudiant en doesn't want it.
chose à apporter. informatique n’a jamais eu de carte
d’électeur. Et il n’en veut toujours pas. Hyppolite: I don't want to vote.
Empêche = cản trở
Hyppolite : Je n’ai pas envie de voter. Dunor Excellent: Okay. But that doesn't
stop you from having the card. You can
Dunor Excellent : D’accord. Mais ça ne change your mind afterwards.
vous empêche pas d’avoir la carte. Vous
pouvez changer d’avis, après. Hyppolite: Well if I'm not going to vote,
well, it doesn't do me much.
Hyppolite : Ben si je ne vais pas voter, ben
ça ne me sert pas à grand-chose. Dunor Excellent: No, but if you change your
mind. If you decide to go ... finally you say
Dunor Excellent : Non mais si vous to yourself, there, maybe I should go and
changez d’avis. Si vous décidez d’aller… vote.
finalement vous vous dites, là, il faut peut-
être que j’aille voter. Hyppolite: No, because I have already
entered into a thought where I tell myself
Hyppolite : Non, parce que je suis déjà that I will not vote.
entré dans une pensée où je me dis que je
ne vais pas voter. Dunor Excellent: Okay.
Hyppolite: Because I don't think the
Dunor Excellent : D’accord. candidates have much to contribute.

Hyppolite : Parce que je pense que les Journalist: But Dunor Excellent wonders
candidats ils n’ont pas grand-chose à about the lack of motivation in certain
apporter. suburban municipalities to encourage
young people to vote.
Journaliste : Mais Dunor Excellent
s’interroge sur le peu de motivation de Dunor Excellent: I personally think that
certaines communes de banlieue à inciter abstention, at times, benefits those in
les jeunes à voter. charge a little bit because I feel that they
have no interest in encouraging
Dunor Excellent : Je pense participation and changing the electorate .
personnellement que l’abstention, des So why doesn't the administration take up
fois, profite un petit peu à ceux qui sont this subject head on? The best method is to
aux responsabilités parce que j’ai go get the people because it is a real
l’impression qu’ils n’ont aucun intérêt à problem, abstention, in local and also
favoriser la participation et à changer le national elections.
corps électoral. Donc, pourquoi
l’administration ne prend pas ce sujet à
bras le corps ? La meilleure méthode reste
d’aller chercher les personnes parce que
c’est un vrai problème, l’abstention, aux
élections locales, et aussi nationales.
DELF B2 – Session 3 – Le prix Vendredi https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/culture/delf-b2-session-3-le-
d’ailleurs qui= by prix-vendredi/1
the way
Yvan Amar : Yvan Amar:
la vie sauvage= wild Hommage au prix Vendredi, c'est la Homage to the Friday price, it is the first
life première fois qu'il est proclamé, c'est un time that it is proclaimed, it is a new
nouveau prix littéraire, il y en a beaucoup, literary price, there are many, but him it
adolescent = mais lui il a une spécificité, une has a specificity, a particularity, it crowns
teenage particularité, il couronne ce prix un roman this price a novel for teenagers. And its
pour adolescents. Et son nom bien sûr, il name of course, it owes it to Michel
ce que c'est qu'un le doit à Michel Tournier et à ce célèbre Tournier and to this famous novel for
roman pour roman pour enfants ou pour adolescents, children or for adolescents, famous double
adolescents célèbre roman double d’ailleurs qui novel by the way which is called either
ce que c'est que ce s'appelle soit Vendredi ou les limbes du Friday or the Pacific limbo or Friday or the
prix Vendredi en Pacifique soit Vendredi ou la vie sauvage. wild life. So, we are not going to talk about
deux mots, Alors, on ne va pas parler de Vendredi Friday except by ... in a little oblique way
sinon par... de façon un petit peu oblique but we are going to talk about L'Aube sera
mais on va parler de L'Aube sera grandiose by Anne-Laure Bondoux and
romancière = tiểu grandiose d'Anne-Laure Bondoux et de ce what it is like a novel for teenagers with
thuyết gia que c'est qu'un roman pour adolescents Marie Desplechin who belongs to the jury
avec Marie Desplechin qui appartient au for this Friday prize.
le retentissement = jury de ce prix Vendredi. Hello Marie Desplechin.
the boom, impact, Bonjour Marie Desplechin.
effect, sensation Marie Desplechin :Bonjour. Marie Desplechin: Hello.

le lauréat= winner Yvan Amar : Yvan Amar :


Merci beaucoup de venir nous voir. Vous Thank you very much for coming to see us.
auparavant= êtes vous-même romancière, on le sait, et You yourself are a novelist, as we know,
formerly, before, puis vous avez fait partie du jury du prix and then you were part of the jury for the
previously, Vendredi. Alors, dites-nous un petit peu Friday Prize. So tell us a little bit about
nous ferons comme ce que c'est que ce prix Vendredi en deux what this Friday price is in two words, how
auparavant. mots, comment il est né, pourquoi et de it was born, why and from what?
Il était auparavant quoi ?
ambassadeur = Marie Desplechin : Marie Desplechin:
previously he was Alors, il est né à l'initiative de Thierry So, he was born on the initiative of Thierry
embassador Magnier qui est éditeur jeunesse et pour Magnier, who is a youth and adolescent
l'adolescence, lui-même, et qui fait partie publisher, himself, and who is part of the
Pareil (adj) = similar du Syndicat national de l'édition. Et donc, National Publishing Syndicate. And so, he
à , such (le noun) il se disait qu'il manquait un prix très told himself that he was missing a very
mon frère et ma visible, très grand public qui couronnerait visible price, very general public which
sœur sont pareils. le roman adolescent. would crown the adolescent novel.
en pareil cas, dans
un cas pareil C'est-à-dire qu'il existe des prix pour That is to say that there are prix for
in such cases enfants mais un prix qui prenne vraiment children but a prix that really takes
sa beauté est sans l'adolescence en compte n'existe pas et adolescence into account does not exist
pareille qui ne soit pas un prix un petit peu and that is not a prix a little categorical or
her beauty is catégoriel ou confidentiel mais qui confidential but which participates in the
without equal participe à toute la liste des grands prix whole list great fall prizes and therefore
nos pareils d'automne et donc qui donne du that gives impact to the winner.
our fellows, our retentissement au lauréat.
peers Yvan Amar : Yvan Amar:
Alors est-ce que vous avez l'impression So do you have the impression that the
Quel optimisme que la naissance de ce prix correspond à birth of this prize corresponds to the birth
la naissance d'un genre ? Est-ce que le of a kind? Is the kind"adolescent-novel"
Précoces= en genre "roman-adolescent" est en train de blooming. In any case, does it have more
avance, prémature fleurir. Est-ce que, en tout cas, il a plus de visibility? Is it more explicit than before?
visibilité ? Est-ce qu'il a un caractère plus
mûr mûre = ripe, explicite qu'auparavant ?
mature, tight
Marie Desplechin : Marie Desplechin:
il en a dit des Peut-être oui qu'il y avait une distinction Perhaps yes, there was a distinction that
vertes et des pas qui était plus marquée entre les romans was more marked between the novels of
mûres à ton sujet l'âge de l'enfance et le monde adulte avec childhood and the adult world with what
ce qu'on mettrait maintenant dans les we would now put in young adult novels.
en voir des vertes romans jeunes adultes.
et des pas mûres= Yvan Amar:
to go through a lot Yvan Amar : Yes, because there are young adult novels.
hardtime Oui parce qu'il y a des romans jeunes A young adult novel for you is not a novel
adultes. Un roman jeune adulte pour vous for adolescents, is it not the same?
moindre = lesser, ce n'est pas un roman pour adolescents,
le moindre = the ce n'est pas pareil ? Marie Desplechin:
least. For me, it's actually an adult novel. It's just
à moindre prix Marie Desplechin : a little marketing niche, it's called a young
more cheaply Pour moi, c'est un roman pour adultes en adult, but in fact it's not quite the same.
fait. C'est juste une petite niche de
dernier point à marketing, on appelle ça jeune adulte
souligner et non mais en fait ce n'est pas tout à fait pareil.
des moindres
last but not least Non, le roman pour adolescents, il a No, the novel for teenagers, it still has
quand même quelques caractéristiques. some characteristics. The heroes are
quand même = at Les héros sont des personnages adolescent characters. So the question we
the same time adolescents. Alors la question qu'on asked ourselves was: how old is
même si = even if s'était posée c'est : quel âge adolescence ... so here, we start it at 13
l’adolescence… donc là, on la commence à years old and after that it can run until 17
doué douée = 13 ans disons et après elle peut courir years old and ...
giftedm, talented, jusqu'à 17 ans et ...
doué de = talented Yvan Amar : Yvan Amar:
with Quel optimisme ! Il y en a qui courent What optimism! There are some who run
jusqu'à 50 ans. up to 50 years.
C'est-à-dire que ce
n'est pas un prix = Marie Desplechin : Marie Desplechin:
mẫu câu c’est à Alors c'est ce que j'allais vous dire, ça peut So that's what I was going to tell you, it can
dire que ce… commencer plus tôt pour ceux qui sont start earlier for those who are precocious
précoces et se terminer beaucoup and end much much later. After, as they
La explication = beaucoup plus tard. Après, comme ce are novels, they can interest adults too and
explanation, sont des romans, ils peuvent intéresser the jury is made up of adults, we don't
argument, des adultes aussi et le jury est composé have the slightest teenager. So the hero
commentary, d'adultes, on n'a pas le moindre (…).
reason de adolescent. Donc le héros (…).
je n'ai pas Yvan Amar : Yvan Amar:
d'explications à (…) Alors pourquoi vous n'avez pas le (…) So why don't you have the least
vous donner moindre adolescent dans le jury ? teenager on the jury?
I don't have to
explain Marie Desplechin : Marie Desplechin:
Ce n'est pas l'objet. C’est des amateurs. It is not the object. They are amateurs. We
La auteure = author On lit comme des... il y a beaucoup de read like ... there are a lot of journalists,
journalistes, de critiques littéraires et on literary critics and we read like lovers of
Affronter = to face, lit comme des amateurs de romans. C'est- novels. That is to say, it is not a price of the
to confront à-dire que ce n'est pas un prix du public, public, it is a price of ... almost a price of
c'est un prix de...presque un prix de critics. Well, I'm an author, I'm the only
critiques. Bon moi je suis auteure, je suis author in the lot and so it changes things a
la seule auteure dans le lot et donc ça little.
change un peu les choses.
Donc, le héros est adolescent et il affronte
les...il affronte l'expérience de ces années- So the hero is a teenager and he faces
là, de 13-17 ans, qui sont des années qui the ... he faces the experience of those
sont vraiment particulières puisque c'est years, from 13-17 years old, which are
toutes les années de transition, years that are really special since it is all
d'initiation, des lourdes premières fois. the years of transition, of initiation, heavy
C'est un âge où l'on rit énormément. Je first times. It's an age where we laugh a lot.
pense que ce doit être les hormones qui I think that it must be the hormones that
en font cet âge tellement ... et c'est un make this age so much ... and it is an age
âge où l'on souffre énormément aussi where we suffer a lot too since we will
puisqu'on va s'intégrer dans le monde integrate into the adult world, take full
adulte, se prendre de plein fouet toutes blast all these issues which fall on us and it
ces problématiques qui nous tombent is the age of excess, the age of the Gothic,
dessus et c'est l'âge des excès, l'âge des the age of ... here.
gothiques, l'âge des...voilà.
Yvan Amar:
Yvan Amar : Is it difficult to write in your opinion? Does
Est-ce que c'est difficile à écrire à votre it require a style? Do you have to find a
avis ? Est-ce que ça nécessite un style ? particular air of music to write this kind of
Est-ce qu'il faut trouver un air de la novel?
musique particulier pour écrire ce genre
de roman ?
Marie Desplechin:
Marie Desplechin : No, because we read a lot, it has been a
Non, parce qu'on en a lu beaucoup, ça a work of this summer this price. I read, my
été un travail de tout l'été ce prix. J’ai lu, comrades too, 60 novels this summer and
mes camarades aussi, 60 romans cet été there are some short novels which can be
et il y a quelques romans courts qui very very beautiful too but often there are
peuvent être très très beau aussi mais big novels and what is really amazing - and
souvent il y a des gros romans et ce qui that is why it was so difficult even to make
est vraiment étonnant - et c'est pourquoi even the first selection - you have all kinds
c'était tellement difficile même de faire of books. You have all kinds of styles and
même la première sélection - vous avez unlike the adult novel there are no genres,
toutes sortes de livres. Vous avez toutes that is to say that everything is of the
sortes de styles et à la différence du adolescent novel. You have thrillers, you
roman adulte il n'y a pas les genres, c'est- have science fiction, you have some kind of
à-dire que tout est du roman adolescent. "road movies" in books, you have more
Vous avez des thrillers, vous avez de la classic literature like Bondoux's book which
science-fiction, vous avez des espèces de is a literature that can be said of white
"road movies" en livre, vous avez une literature and it's all in the same block so
littérature plus classique comme le livre there is a variety of voices and talents that
de Bondoux qui est une littérature qu'on is - so what made reading sixty reads not
peut dire de la littérature blanche et tout that bad - but that is really interesting.
ça est dans le même bloc donc il y a une
variété de voix et de talents qui est - alors
ce qui faisait qu'en lire soixante n'était pas
si horrible que ça - mais qui est vraiment
intéressante.
DELF B2 – Session 3 – La presse jeunesse https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/soci%C3%A9t%C3%A9/delf-b2-
Extrait de l’Atelier des médias du 25 session-3-la-presse-jeunesse/1
novembre 2017
Extract from the November 25, 2017 media
L'atelier des médias, Ziad Maalouf workshop

Ziad Maalouf : The media workshop, Ziad Maalouf


Bonjour et bienvenue. Mercredi prochain
s'ouvre à Montreuil, en région parisienne Ziad Maalouf:
le Salon du livre et de la presse jeunesse. Hello and welcome. Next Wednesday
Une fois n’est pas coutume, nous prenons opens in Montreuil, in the Paris region, the
prétexte à l'Atelier de cette rencontre Book and Youth Press Fair. Once is not
annuelle pour vous proposer de découvrir custom, we take the pretext of the
plusieurs journaux ou projets destinés aux Workshop of this annual meeting to offer
jeunes. Si nous avons fait ce choix, c'est you to discover several newspapers or
bien entendu parce qu'il se passe quelque projects intended for young people. If we
chose dans cet univers. Notre périple du made this choice, it is of course because
jour compte six étapes. La première something is happening in this universe.
s'appelle Topo. Our journey of the day has six stages. The
first is called Topo.
Laurence Fredet :
Alors, je suis Laurence Fredet, rédactrice Laurence Fredet:
en chef de la revue Topo qui a été créé en So, I'm Laurence Fredet, editor-in-chief of
septembre 2016. the magazine Topo which was created in
September 2016.
Ziad Maalouf :
Alors, qu'est-ce que c'est Topo ? Ziad Maalouf:
So what is Topo?
Laurence Fredet :
Topo, c'est un magazine d'actualité en Laurence Fredet:
bande dessinée pour les adolescents. Topo is a topical comic book magazine for
teenagers.
Nous, on dit toujours qu'à Topo, le
vocabulaire de Topo, c'est le dessin et son We always say that at Topo, Topo's
moteur, c'est l'information. En fait, on a vocabulary is drawing and its engine is
regardé un peu la presse existante pour information. In fact, we looked a little at
les jeunes avant de lancer Topo et on a vu the existing press for young people before
que souvent les articles faisaient 4 pages launching Topo and we saw that often the
avec énormément d'images, comme si on articles were 4 pages with a lot of images,
partait déjà un peu perdants en se disant as if we were already starting a little losers
que, partant du principe que les ados saying that, starting from the principle that
n'aiment pas lire et que du coup, il faut teens do not like to read and that suddenly,
mettre beaucoup d'images et très peu de you have to put a lot of images and very
texte. little text.

Or, une information pour qu'elle soit bien However, information for it to be well
comprise, il faut qu'elle soit understood, it must be recontextualized.
recontextualisée. Et pour qu'elle soit And for it to be recontextualized, space is
recontextualisée, il faut de la place. Et la needed. And comics are an absolutely
bande dessinée c'est un médium fabulous medium for that because
absolument fabuleux pour ça parce que suddenly, we can do 25-page reports, take
du coup, on peut faire des reportages de the time to explain things well, to explain
25 pages, prendre le temps pour bien the ins and outs, where do they come
expliquer les choses, pour expliquer les from, origins of information.
tenants, les aboutissants, d'où viennent,
les origines de l'information. And we found that Topo could really be an
additional key for teenagers to better
Et on a trouvé que Topo pouvait vraiment understand the world around them.
être une clé supplémentaire pour que les
adolescents comprennent mieux le
monde qui les entoure.
DELF B2 – Session 4 – L’impact de l’édition
française

Extrait de C’est pas du vent du 24 Extract from C’est pas du vent for
septembre 2017. September 24, 2017.

La journaliste (Anne-Cécile Bras) : The journalist (Anne-Cécile Bras):


581 romans et recueils de nouvelles, tel 581 novels and collections of short stories,
est le volume de la rentrée littéraire 2017. such is the volume of the 2017 literary
Derrière chaque livre, il y a bien sûr une season. Behind each book, there is of
création artistique mais aussi, et cela course an artistic creation but also, and
personne n'en parle, un bilan social et that nobody talks about, an increasingly
environnemental de plus en plus disastrous social and environmental impact
désastreux surtout que cette année la especially that this year the fashion is in big
mode est aux gros livres. 700 à 1000 books. 700 to 1000 pages. The newspaper
pages. Le journal Le Monde signe un Le Monde signs an article: "The pavement,
article : « Le pavé, tendance lourde ? » heavy trend? Without worrying for a
sans s'inquiéter un seul instant d'ailleurs moment about the consequences of this
des conséquences de cette industrie. industry. Fortunately, the teams of
Heureusement que les équipes du B.A.S.I.C, the societal analysis office for
B.A.S.I.C, le bureau d'analyse sociétale citizen information, are there to alert us.
pour une information citoyenne, sont là
pour nous alerter. Hello Marion Muller and Christophe Alliot.

Bonjour Marion Muller et Christophe Marion Muller and Christophe Alliot:


Alliot. Hello.

Marion Muller et Christophe Alliot : The journalist :


Bonjour. So, you have just published a study behind
the scenes of publishing and the
La journaliste : conclusions, Christophe Alliot, are
Alors, vous venez de publier une étude surprising since you say that behind every
justement sur les coulisses de l'édition et euro of profit for the publisher, there is a
les conclusions, Christophe Alliot, sont hidden social and environmental cost of 75
surprenantes puisque vous dites que cents . So tell us how it is possible?
derrière chaque euro de bénéfice pour
l'éditeur, il existe un coût caché social et Christophe Alliot:
environnemental de 75 centimes. Alors So how is it possible first of all, what is this
expliquez-nous comment c'est possible ? social and environmental cost? It is public
expenditure that different countries,
Christophe Alliot : starting with France, bear to support or to
Alors, comment c'est possible d'abord combat the negative consequences of how
c'est ce coût social et environnemental, the sector works by starting [to] logging
c'est quoi ? C'est des dépenses publiques until the purchase and recycling books.
que différents pays, à commencer par la Roughly speaking, what do these societal
France, prennent en charge pour costs correspond to? If you have a factory
supporter ou pour lutter contre des in Brazil, we will say at random, who will
conséquences négatives de comment la release pollutants into the water, not
filière fonctionne en démarrant [à] completely filter them and well you have
l'exploitation forestière jusqu'à l’achat et after a cost of pollution downstream to
au recyclage des livres. Grosso modo, ces make the water potable and that's it borne
coûts sociétaux, ça correspond à quoi ? Si by the citizens of the cities who must try to
vous avez une usine au Brésil, on va dire get their supplies. It is typically this kind of
au hasard, qui va rejeter des polluants expense. And suddenly, we measured that
dans l'eau, pas complètement les filtrer et there were half of the societal costs on the
bien vous avez après un coût de whole upstream of the sector, that is to say
dépollution en aval pour rendre l'eau all the papermaking and the other half, and
potable et ça c'est à la charge des citoyens until printing. , the other half downstream.
des villes qui doivent essayer de
s'approvisionner. C'est typiquement ce The journalist :
genre de dépenses. Et du coup, on a So, downstream, that is to say?
mesuré qu'il y avait la moitié des coûts
sociétaux sur tout l'amont de la filière
c'est-à-dire toute la fabrication du papier Christophe Alliot:
et l'autre moitié, et jusqu'à l'impression, So the downstream, that is to say, is the
l’autre moitié sur tout l'aval. chain of the book. It starts with printing,
and it goes as far as ... it goes through
La journaliste : publishing, distribution of books to points
Alors, l'aval, c'est-à-dire ? of sale, purchases and then the recycling
part. So what does it correspond to? Half of
Christophe Alliot : it is environmental costs, it is expenditure
Alors, l'aval c'est-à-dire, c'est la chaîne du to fight against various pollutions, against
livre. Ça démarre à l'impression, et ça va overconsumption of water by the sector,
jusque...ça passe par l'édition, la climate change which is associated ... then,
distribution des livres jusqu'aux points de that is not to say that the sector, in
vente, les achats et puis la partie du particular paper, has not done much work,
recyclage. Alors à quoi ça correspond ? there have been efforts made. Simply
Pour la moitié, c'est des coûts today, it does not take care of everything in
environnementaux, ce sont des dépenses France and when we are in foreign
de lutte contre les différentes pollutions, countries like Brazil, for once, there the
contre la surconsommation d'eau par le expenses are really put back on society.
secteur, le changement climatique qui est And then, we must not forget the social
associé... alors, c'est pas pour dire que le part, the social part which was also
secteur, notamment du papier, n'a pas important all along the chain: these are
fait beaucoup de travail, il y a eu des under-remunerations, especially precisely
efforts de faits. Simplement aujourd'hui, in countries like Brazil; it is also a lot of
ça ne prend pas tout en charge en France unemployment since the paper sector, the
et quand on est sur des pays étrangers printing sector, the distribution sector and
comme le Brésil, pour le coup, là les points of sale are sectors which destroy a
dépenses sont vraiment remises sur la lot of jobs. It means a cost of
société. Et après, il ne faut pas oublier la unemployment which is borne by society
partie sociale, la partie sociale qui était and then we do not always know it but a
importante aussi tout le long de la lot of public subsidies in the different
chaîne : ce sont des sous-rémunérations, countries, starting with France, to try to
notamment justement sur des pays fight against this disappearance of jobs,
comme le Brésil ; c'est aussi beaucoup de maintain competitiveness, try to save what
chômage puisque le secteur du papier, le can be saved.
secteur de l'imprimerie, le secteur de la
distribution et des points de vente sont The journalist :
des secteurs qui détruisent beaucoup Well here is a well drawn blackboard.
d'emploi. Ça veut dire un coût du Marion Muller, the book is an object of
chômage qui est à la charge de la société mass consumption and there is a real
et puis on ne le sait pas toujours mais concentration in the sector which explains
beaucoup de subventions publiques dans this situation in particular.
les différents pays, à commencer par la
France, pour essayer de lutter contre Marion Muller:
cette disparition des emplois, maintenir la Absolutely, we are today in a very
compétitivité, essayer de sauver ce qui concentrated French book sector with 3
peut l'être. large groups which make more than 50% of
turnover. This concentration is all the less
La journaliste : visible from the outside since we still have
Eh bien voilà un tableau noir bien dressé. a diversity of names of publishing houses
Marion Muller, le livre est un objet de but behind we have 3 large groups that are
consommation de masse et on observe Hachette, Editis and Madrigal which make
une vraie concentration du secteur qui more than 50%, another times, turnover.
explique notamment cette situation. This concentration is historic and has
experienced quite a development since the
Marion Muller : beginning of the 20th century but
Tout à fait, on est aujourd'hui sur un accelerated in the 80s from the time when
secteur du livre français très concentré the big publishing houses were integrated
avec 3 grands groupes qui font plus de and bought by big globalized groups. And
50% du chiffre d'affaires. Cette there, I am thinking in particular of the first
concentration est d'autant moins visible one, Hachette, which was bought by the
depuis l'extérieur puisqu'on a une Lagardère group.
diversité encore des noms des maisons
d'édition mais derrière on a bien 3 grands
groupes que sont Hachette, Editis et The journalist :
Madrigal qui font plus de 50%, encore une And is it from there that the environmental
fois, du chiffre d'affaires. Cette and social balance sheet of the publishing
concentration est historique et a connu world finally deteriorated?
tout un développement depuis le début
du XXe siècle mais s'est accélérée dans les Marion Muller:
années 80 à partir du moment où les So, we cannot necessarily make a direct
grandes maisons d'édition ont été correlation. What we know and what has
intégrées et rachetées par des grands been reported to us, whether it is the
groupes mondialisés. Et là, je pense bibliography that we used for the report or
notamment à la première qu'est Hachette even actors in the publishing world, it’s
qui a été racheté par le groupe Lagardère. good that it has changed, it turned
something up inside the French publishing
La journaliste : sector. It was already Bourdieu who posed
Et c'est à partir de là que le bilan it in the 90s and who explained the re-
environnemental et social du monde de entry finally of marketing, of management
l'édition finalement s'est détérioré ? in the French publishing houses which
were until then fairly preserved by these
Marion Muller : challenges. So Bourdieu asked it already in
Alors, on ne peut pas faire forcément une the 90s, it was repeated by several other
corrélation directe. Ce qu'on sait et ce qui authors throughout the 2000s and today,
nous a été rapporté, que ce soit de la we come to a conclusion where yes, we
bibliographie qu'on a utilisée pour le have publishing houses which are very
rapport ou même des acteurs du secteur permeated by this profitable dimension of
du monde de l'édition justement, c'est the book; where we are going to have a lot
bien que ça a changé, ça a bouleversé more thinking in economic and financial
quelque chose à l'intérieur du secteur de terms, whether on books, printing or
l'édition française. C'est déjà Bourdieu paper.
qui le posait dans les années 90 et qui
expliquait la rentrée finalement du
marketing, du management dans les
maisons d'édition françaises qui étaient
jusque-là assez préservées par ces enjeux.
Donc Bourdieu le posait déjà dans les
années 90, ça a été répété par plusieurs
autres auteurs tout au long des années
2000 et aujourd'hui, on arrive à un
constat où oui, on a des maisons d'édition
qui sont très imprégnées par cette
dimension rentable du livre ; où on va
avoir une réflexion beaucoup plus en
termes économiques, financiers, que ce
soit sur le livre, l'impression ou le papier.
DELF B2 – Session 4 – Le boom du vélo
électrique Extract from the France Report of
September 19, 2017.
Extrait du Reportage France du 19
septembre 2017. The journalist :
At the Vincennes RER station in the east of
La journaliste : Paris, nearly a hundred bikes hung in a
À la gare RER de Vincennes dans l'est de furnished and covered space, but not many
Paris près d'une centaine de vélos electric bikes.
accrochés dans un espace aménagé et
couvert mais pas beaucoup de vélos A cyclist:
électriques. "I hesitated a long time before taking an
electric bike and it was the cost that made
Une cycliste: me not buy it and I admit anyway, I regret
« J'ai hésité longtemps avant de prendre it a little everyday but at the same time I
un vélo électrique et c'est le coût qui m'a muscle my thighs , here. "
fait ne pas l'acheter et j'avoue quand
même, je le regrette un peu au quotidien A passerby :
mais en même temps je muscle mes "An electric bike can be good for someone
cuisses, voilà. » who is going to have a job where he is
going to have to present himself, so he
Un passant : cannot arrive by sweating at his workplace.
« Un vélo électrique ça peut être bien "
pour quelqu'un qui va avoir un travail où il
va devoir se présenter, donc il ne peut pas The journalist :
arriver en transpirant sur son lieu de For Magalie, who makes almost 14
travail. » kilometers a day, the choice was simple,
she opted for the electric bike.
La journaliste :
Pour Magalie qui fait près de 14 Magalie:
kilomètres par jour, le choix a été simple, "It's the same driving time as public
elle a opté pour le vélo électrique. transport, there are bike places
everywhere and you can park very easily."
Magalie :
« C'est le même délai de route que les The journalist :
transports en commun, il y a des The cost, a source of discouragement for
emplacements vélo partout et on se gare many cyclists, however, the aid for the
très facilement.» purchase of bikes with electric assistance
multiply like that of Paris up to 400 euros.
La journaliste : Christophe Najdovski is assistant to
Le coût, une source de découragement transport at the town hall of Paris.
pour beaucoup de cyclistes pourtant, les
aides à l'achat de vélos à assistance Christophe Najdovski:
électrique se multiplient comme celle de The subsidy for the purchase of electric
Paris jusqu'à 400 euros. Christophe bikes has existed since 2009 in Paris. It
Najdovski est adjoint aux transports à la helped finance the purchase of more than
mairie de Paris. 20,000 bikes. But we have seen over time
that the entry price (which) tends to fall.
Christophe Najdovski : We now find bikes at 600 euros; it also
La subvention pour l'achat de vélos allows households with lower incomes to
électriques existe depuis 2009 à Paris. Elle also be able to access these electric bikes.
a permis de financer l'achat de plus de 20
000 vélos. Mais on a pu constater avec le The journalist :
temps que le prix d'entrée (qui) a 134,000 pedelecs sold in 2016, perhaps
tendance à baisser. On trouve désormais even more this year with the creation by
des vélos à 600 euros ; ça permet aussi à the Ministry of the Environment of a
des ménages qui ont des revenus plus national subsidy of 200 euros. Matt Anger
faibles de pouvoir aussi accéder à ces is in charge of an electric bike store in the
vélos électriques. east of the capital; first prize: 1100 euros.

La journaliste : Matt Anger:


134000 VAE vendus en 2016, peut-être It is a clientele that has the means to afford
plus cette année encore avec la création a vehicle whose price is around 1500 euros.
par le Ministère de l'environnement d'une In there, we have people who use the
subvention nationale de 200 euros. Matt electric bike in addition to their car or
Anger est responsable d'un magasin de scooter, etc. But we also have an
vélos électriques dans l'est de la capitale ; interesting clientele of younger people for
premier prix : 1100 euros. whom it is really their main vehicle. So they
make a real financial sacrifice to equip
Matt Anger : themselves.
C'est une clientèle qui a les moyens de
s'offrir un véhicule dont le prix tourne The journalist :
autour de 1500 euros. Là-dedans, on a des The VAE, a product gradually more
gens qui utilisent le vélo électrique en affordable but beware, the price does not
plus de leur voiture ou de leur scooter, stop with the purchase of the car. Also
etc. Mais on a aussi une clientèle count the change of the battery every 3 to
intéressante de gens plus jeunes pour qui 5 years, anti-theft device, helmet, luggage,
c'est vraiment leur véhicule principal. child seat and obviously rain gear.
Alors eux font un vrai sacrifice financier
pour s'équiper.

La journaliste :
Le VAE, un produit progressivement plus
abordable mais attention, le prix ne
s'arrête pas à l'achat du bolide. Comptez
aussi le changement de la batterie tous les
3 à 5 ans, antivol, casque, bagagerie, siège
enfants et évidemment vêtements de
pluie.
DELF B2 – Session 5 – L’école à la maison https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/societe/delf-b2-session-5-lecole-
Extrait de 7 milliards de voisins du 10 %C3%A0-la-maison/1
mars 2017

Charlie Dupiot :
Bonjour, bienvenue, 7 milliards de voisins.

Aujourd'hui, sujet éducation comme


chaque vendredi, nous parlons de
l'instruction en famille, quand des parents
refusent d'inscrire leurs enfants à l'école
classique accusée d'ennuyer, d'angoisser
voire d'exclure. En France, ils seraient 25
000 enfants de 6 à 16 ans à ne pas aller à
l'école et à être instruits à domicile par
leurs parents. Une éducation hors
système mais parfaitement légale puisque
c'est l'instruction qui est obligatoire et
non pas l'école. Ce phénomène de
déscolarisation existe et est reconnu dans
des pays anglo-saxons comme le Canada,
les États-Unis, la Grande-Bretagne mais en
France, il fait l'objet de soupçons, de
critiques et de fantasmes. Pourtant il
semblerait faire de plus en plus d'adeptes.
Alors faut-il défendre le droit d'apprendre
librement en dehors de murs de l'école ?
Si oui, comment et quel rôle, quelle
responsabilité pour les parents qui
s'engagent dans cette voie et puis bien sûr
quel impact pour l'enfant ?

Mais tout de suite reportage Lila, Loline et


Oriane ont 12, 15 et 17 ans et les 3 sœurs
n'ont jamais été à l'école de leur vie. Leur
apprentissage s'est toujours fait à la carte
comme l'ont décidé leurs parents. Cette
semaine, mardi dernier avec tout un
groupe de jeunes qui, comme elles, ne
vont pas à l'école, elles se sont rendues au
Palais de la découverte à Paris pour
assister à un atelier de chimie. Elles
étaient accompagnées par leurs parents
Frédéric et Claudia.

Alice Milot a suivi la petite famille, micro à


la main.

L’une des sœurs (Oriane) :


Donc on est au Palais de la découverte,
mes deux sœurs ont fait un atelier et moi
j'en ai fait qu'un seul donc il y avait une
intervenante du Palais qui nous a fait un
exposé sur les couleurs.

Alice Milot :
Toutes les trois, aucune de vous trois ne
va à l'école, alors ?

L’une des sœurs :


Ouais, c'est ça. On a le lundi on fait du
cirque, après le mardi de temps en temps
donc on vient au Palais de la découverte
ou à la Cité des sciences. Après il y a... on
a aussi des cours d'anglais avec une amie
américaine qui vient chez nous, on fait du
bricolage, du théâtre, de la danse, donc
on a plein d'activités comme ça.

Alice Milot :
Et alors est-ce que vous pouvez
m'expliquer comment ça se fait que vous
n'alliez pas à l'école.

L’une des sœurs :


C'est nos parents qui ont décidé donc.

Alice Milot :
Papa, maman ? Le papa ?

Le père :
C'est moi qui étais à l'origine de l'idée.
C'était à la naissance d'Oriane donc il y a
17 ans, l'idée de l'école est apparue dans
ma tête et je me suis dit ben un jour je
vais lui dire : « Ma chère fille, demain tu
vas aller à l'école ». Et je dois lui expliquer
pourquoi elle y va et donc il faut que j’aie
de bons arguments mais je n'en ai pas
trouvé en fait. En regardant mon propre
parcours, j'ai fait beaucoup d'études mais
mon activité quotidienne tous les jours :
l'école ne m'a servi à rien, strictement
rien ; et donc si c'était à refaire pour moi,
je n'y serais pas allé. Du coup, pour mes
enfants, je me suis dit ben je vais leur
offrir ce potentiel de temps à leur
disposition qu'elles puissent faire ce
qu'elles veulent de leur temps.

Alice Milot :
Et donc vous en avez parlé à votre chère
et tendre qui est ici et madame vous étiez
d'accord ?
La mère :
Non, moi j'étais pas d'accord, j'ai mis trois
ans à être d'accord au moins trois ans.
Pour moi, c’était évident que les enfants
apprennent en dehors de l'école. Moi-
même, j'avais été prof d'histoire-géo et je
voyais très bien que deux ou trois mois
après un contrôle, où les élèves avaient
eu des bonnes notes, ils ne se
souvenaient plus de ce qu'ils avaient
appris et qu’ils étaient censés savoir donc
de ce point de vue-là, au point de vue de
l'apprentissage, il n'y a pas eu besoin de
me convaincre. En revanche, je me disais
que les enfants allaient être seuls.

Alice Milot :
Donc suite à ça vous avez constitué des
groupes avec d'autres enfants qui ne vont
pas à l'école et ça permettait de résoudre
ce problème de sociabilité ?

La mère :
Exactement, oui. On a commencé avec 25
personnes à qui j'ai envoyé le tout
premier message il y a 12 ans. Là, il y a
1050 familles qui entrent sur le site de la
vie qui est à www.lecoledelavie.org et
c'est un réseau, en fait, de familles qui
organisent des choses ensemble pour se
rencontrer.

Alice Milot :
Et toi, ça t'a jamais rendue curieuse, t'as
jamais eu envie d’aller voir ce qui se
passait du côté de l'école ?

Une autre des sœurs (Loline) :


Ah non, pas du tout.

Alice Milot :
Et pourquoi ?

Une autre des sœurs (Loline) :


Ben, avant je faisais un cours de magie et
j'étais avec que des enfants qui allaient à
l'école et c'était souvent que de la
moquerie quand quelqu'un genre ne
savait pas faire quelque chose ou alors...
ça donnait pas envie d'être à leur place.

Alice Milot :
Mais cette manière de travailler « à la
carte », est-ce que ça permet quand
même d'avoir les fondamentaux en
termes de mathématiques,
d'apprentissage de l'orthographe et de la
grammaire, par exemple.

La mère :
C'est quelque chose qui se transmet
quand elles nous envoient un sms ou un
mail alors je ne corrige pas tout mais le s
qui se met après le tu, en conjugaison
c'est quelque chose qu'on a vu parce que
c'était pas spontané. Il y a probablement
des enfants qui l'apprennent en lisant
beaucoup. Là chez nous c'était plutôt en
en parlant suite aux écrits qu'elles
faisaient.

Le père :
Simplement, ce ne sont pas des exercices
imposés. On ne demande pas d'apprendre
la table de multiplication de 7, voilà.

Alice Milot :
Mais, elles la connaissent ?

Le père :
La table, non. Mais, si la multiplication de
deux nombres les intéresse, elles vont
l'absorber.

Alice Milot :
Parce que ça leur est utile.

Le père :
Parce que ça leur est utile, bien sûr, oui,
oui, oui, oui.

Alice Milot :
Tu penses qu'en termes de connaissances,
tu vas arriver à l'âge adulte en sachant
autant de choses que quelqu'un qui a été
à l'école ?

La troisième des sœurs (Lila) :


Je ne vais connaître les trucs qui sont
inutiles genre je sais pas mais les détails
qu'on doit apprendre comme ça, à
retenir, mais je pense.

La mère :
Ce que je trouve de différent c'est que
éventuellement elles auront des lacunes,
comme tout le monde, mais elles auront
la confiance en elles de se dire qu'elles
peuvent les combler, qu'elles vont savoir
où trouver l'information pour les combler
et ça c'est énorme la confiance en soi-
même pour trouver les informations
qu'on cherche et savoir quelles sont les
informations dont on a besoin.
DELF B2 – Session 5 – Les jeunes et les https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
smartphones enseigner/societe/delf-b2-session-5-les-
jeunes-et-les-smartphones/1
Extrait de Reportage France du 6 février
2018

Arthur :
Parfois je l’utilise jusqu’à deux heures,
deux heures et demie du matin.

Émilie :
Moi, je l’utilise tout le temps, en fait j’en
ai besoin h24.

Anna :
Ce que j’utilise le plus, c’est les réseaux
sociaux pour envoyer des messages à mes
amis ou pour prendre des photos,
souvent, que je diffuse après.

Valérie Cohen :
Arthur, Émilie et Anna ont 14 ans et
comme plus de 90% des adolescents
français, ils possèdent un smartphone. Et
si c’était l’inverse ? Si c’était le téléphone
qui les possédait ? Pour la psychologue
Béatrice Copper-Royer, l’emprise est
réelle. En cause en particulier, les réseaux
sociaux.

Béatrice Copper-Royer :
Ça crée une certaine dépendance c’est-à-
dire qu’ils ont l’impression qu’ils sont
presque contraints d’être dans cette
communication à outrance parce qu’ils
ont énormément peur de passer à côté de
quelque chose, d’un dialogue dans lequel
ils ne pourraient pas intervenir et donc il y
a une espèce d’injonction comme ça à
être tout le temps présent pour ne pas
être oublié. Dans la logique des
adolescents, pour qui être reconnu par les
gens du même âge c’est essentiel, la
famille n’arrive plus au premier plan de
leur univers affectif et avoir des amis,
c’est le plus important.

Valérie Cohen :
Cette dépendance est savamment
orchestrée par les concepteurs des
réseaux sociaux. Prenons le « like », il
s’agit de dire qu’on aime un message ou
une image en cliquant sur une icône.
Émilie garde toujours un œil sur le
compteur.

Émilie :
Si t’as beaucoup de « like », ben, t’es
quelqu’un qu’on suit beaucoup. Et si t’en
as pas beaucoup, ben, t’es un peu
inexistant. C’est comme la popularité en
fait.

Valérie Cohen :
Toujours quelque chose à faire, à scruter,
à écouter sur son précieux smartphone et
c’est aussi la faculté de concentration qui
est mise à mal. Béatrice Copper-Royer.

Béatrice Copper-Royer :
Ça fait des enfants qui sont sans arrêt
dans une attention morcelée. Ils
apprennent une leçon mais ils jettent un
coup d’œil à leur téléphone et puis ils
reviennent et donc si vous voulez c’est les
troubles de l’attention, maintenant c’est
un peu la tarte à la crème. On est consulté
sans arrêt pour des enfants qui, peut-être,
seraient dans un déficit de l’attention et
en réalité l’attention est tout le temps
interrompue et c’est un gros effort pour
eux d’avoir une attention plus soutenue.
DELF B2 – Session 6 – La colocation sous https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
toutes ses formes enseigner/soci%C3%A9t%C3%A9/delf-b2-
session-6-la-colocation-sous-toutes-ses-
Emmanuelle Bastide : formes/1
Bonjour, bienvenue, 7 milliards de voisins.
Aujourd'hui, l'habitat en partage ou la
colocation sous toutes ses formes.
Partager son logement avec des
personnes âgées quand on est étudiant
ou encore avec des personnes
handicapées ou tout simplement partager
un loyer devenu trop cher. L'habitat
partagé s'est développé avec la crise
économique du moins en Europe : réduire
ses dépenses, échapper aussi à la solitude
qui n'épargne aucune génération, ce sont
des solutions qui certes, demeurent
encore marginales mais qui interrogent.
Karim Goudiaby, donc directeur du site
apartager.com, site de colocation en
France, vous nous le disiez, le phénomène
maintenant est mondial du nord au sud
mais c'est un phénomène ancien, la
colocation, qui n'a pas attendu Internet ?

Karim Goudiaby :
Non, tout à fait, on a des colocataires -
d'ailleurs plus âgés qui remontent et qui
nous ont passé des témoignages de
colocations pendant la guerre, la
deuxième guerre mondiale, de colocation
dans les années 50. Donc, je pense que
c'est un phénomène assez ancien. En
France, ça s'est développé au tout début
des années 2000 un peu grâce à, je dirais,
la mode anglo-saxonne et les séries
notamment "Friends" que tout le monde
reconnaîtra et puis ensuite, la crise, le
désir de plusieurs personnes de bouger
vers les villes et d'habiter en ville a fait
qu'on a de plus en plus de personnes qui
souhaitent faire de la colocation.

Emmanuelle Bastide :
Ça a démarré vraiment aux États-Unis
évidemment avec la vague Internet.

Karim Goudiaby :
Totalement et ça a démarré, en fait les
étudiants américains partagent de facto
une chambre et c'est comme ça que la
colocation...

Emmanuelle Bastide :
Parce que les études sont très chères en
plus ?

Karim Goudiaby :
Effectivement et en France, on a un petit
peu adapté le concept puisqu'en général
la colocation c'est un partage
d'appartement et pas un partage de
chambre.

Emmanuelle Bastide :
Mais alors votre clientèle aujourd’hui, ce
sont avant tout des étudiants ?

Karim Goudiaby :
Ça dépend vraiment des périodes de
l'année. Si je prends le premier trimestre,
c'est avant tout des jeunes professionnels,
un peu plus de la majorité du site. Ensuite
quand on regarde le deuxième trimestre
et le troisième trimestre, on va retrouver
des étudiants et on a une part de plus en
plus croissante de plus de 40 ans.

Emmanuelle Bastide :
Alors vous devez évidemment vous
adapter à des logiques à des habitudes
différentes. Vous êtes présent au
Venezuela, au Chili, au Brésil, au Mexique,
à Hong Kong, en Colombie, Singapour,
Argentine, comment vous faites ? C’est
pas...ça fonctionne pas de la même
façon ? Je ne parle pas de l'aspect
juridique, là des réglementations mais
même de l'aspect commercial.

Karim Goudiaby :
Alors, l'aspect commercial, de manière
assez intéressante est finalement assez
proche. Dans certains pays, le service est
gratuit. Dans d'autres pays, comme en
France, le service est un service
commercial. Mais au final, les étudiants
ou les jeunes professionnels qui sont en
colocation dans ces grandes villes... une
personne qui habite à Mexico city, il y a
24 millions d'habitants, a probablement
des problématiques de logements encore
plus importantes qu'une personne qui
habite à Paris où il y a 8 millions
d'habitants. Et donc les problématiques
sont assez similaires. En revanche, il y a
des différences au niveau légal et il y a
aussi quelques différences culturelles où
on accompagne les utilisateurs du site à
se comprendre. L’un de vos utilisateurs
parlait de « communication », c'est
effectivement l'élément le plus important.

Emmanuelle Bastide :
C'est ça pour se supporter finalement.

Karim Goudiaby :
C'est souvent ça.
Emmanuelle Bastide :
Au départ, c'est vraiment un choix
économique chez vous, les gens qui
viennent sur le site pour être en
colocation.

Karim Goudiaby :
Il y a plusieurs motivations : la première
est très clairement la motivation
économique. C'est avoir un logement et
partager un logement avec un budget plus
limité, à Paris c'est environ 500 euros le
prix moyen. Et la deuxième motivation,
c'est l'espace.

Emmanuelle Bastide :
Le fait d'avoir tout de même le sentiment
de se choisir un minimum, c'est comme ça
que procèdent les étudiants quand ils se
mettent en colocation via des sites
comme le vôtre ?

Karim Goudiaby :
Ouais et c'est l'un des points les plus
importants. On dit que la colocation, c'est
partager plus qu'un toit et c'est important
qu'on puisse se choisir, réfléchir à son
style de vie, s'assurer de s'associer avec
quelqu'un qui partage ce style de vie et on
demande à nos utilisateurs de ne pas être
focalisés sur la pression de la location du
logement ou du prix.

Emmanuelle Bastide :
Oui c'est ça et sur le logement lui-même
d'ailleurs. Les personnes avec qui on
cohabite comptent autant que la taille des
pièces peut-être.

Karim Goudiaby :
Vaut mieux une petite chambre et un
petit salon et un colocataire avec lequel
on s'entend bien ; qu'un grand
appartement dans lequel on ne se parlera
pas parce qu'ensuite on oublie un petit
peu les avantages de la colocation.

Emmanuelle Bastide :
Karim Goudiaby, quelles sont finalement
aujourd'hui les conditions pour que la
colocation se développe dans une ville ?
Quand je vois que vous êtes présent dans
25 pays...
Karim Goudiaby :
Il y a plusieurs phénomènes. Je pense qu'il
y a le coût du logement qui est un
phénomène important, le nombre
d'habitants dans les villes qui est
important - même si on retrouve des
colocations dans des plus petites villes - la
présence d'étudiants, c'est souvent un
passage obligé et aujourd'hui la
colocation de plus en plus c'est un peu la
première marche, je dirais, de l'échelle ou
de l'escabeau pour s'inscrire sur le marché
de l'immobilier. Ça, c'est les éléments les
plus importants et ensuite un désir de
vivre ensemble.

Emmanuelle Bastide :
Peut-être en conclusion, je voudrais vous
lire le message de Clémentine que je
laisserai à votre appréciation, elle a posté
sur Facebook, il y a quelques minutes.
Conclusion donc, après 7 ans de coloc,
pour Clémentine : « Plus la colocation est
petite, plus c'est difficile car la vie
quotidienne se rapproche de la vie de
couple où les rapports se hiérarchisent
notamment lors du partage des tâches. »
Dans la coloc à 11 personnes où elle a
vécu, le plus grand défi nous dit
Clémentine, c'était de réussir à se
retrouver tous pour partager des
moments ensemble au moins une fois par
mois. 11 personnes.

Karim Goudiaby :
C'est grand.

Emmanuelle Bastide :
C'est grand pour une colocation ?

Karim Goudiaby :
Ouais, c'est grand-là.

Emmanuelle Bastide :
Y a un chiffre, il y a une taille
merveilleuse, il y a une taille où ça
marche, une taille critique ?

Karim Goudiaby :
Non pas que je sache. Je sais que la
moyenne des colocations, c'est trois
personnes. Donc, ça c'est plutôt des
grandes colocations mais 11 personnes,
c'est vrai que ça permet peut-être plus
une rotation des tâches ménagères, deux
personnes, c'est probablement plus une
vie de couple, effectivement.

Emmanuelle Bastide :
En colocation à 50 ans, à 60 ans, à plus,
c'est possible ? C'est le marché de demain
?

Karim Goudiaby :
C'est certainement le marché de demain,
c'est ce qu'on voit sur le site avec, c'est
une part petite des utilisateurs mais on
voit une augmentation.
Extrait de Chronique des matières https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
premières du 29 janvier 2018. enseigner/economie/delf-b2-session-6-la-
banane-mongee/1

Elle s’appelle Mongee, ce qui veut dire «


incroyable » en japonais. Cette nouvelle
banane vient de la préfecture d’Okayama,
dans l'ouest de l'archipel. Sa particularité,
c’est d’être entièrement comestible, peau
comprise. On l’obtient grâce à une
nouvelle méthode de culture, inspirée de
l’ère glaciaire. Une méthode d’alternance
gel et dégel, qui imite les conditions de
croissance de l’âge de glace, avec des
températures autour de 12 degrés.

Pour recréer l’environnement de cette


époque, on congèle d’abord les jeunes
plants de bananiers à moins de 60 degrés,
puis on les décongèle et on les replante.
Ces changements de température
encouragent les jeunes plants à pousser
très rapidement. Ils arrivent à maturité
après quatre mois, contre deux ans pour
les bananes d’aujourd’hui. Cette banane
Mongee à la peau comestible, donne aussi
un fruit plus sucré, riche en vitamines et
en magnésium. L’autre avantage et non
des moindres, on n'utilise pas de
pesticides et il n’y aucune modification
génétique.

Un bémol, son prix. Cette culture


innovante demande un grand
investissement, qui a un coût. Une banane
Mongee coûte près de 648 yens, soit 5
euros, l'unité. Pour le moment, seule une
dizaine de ces bananes est
commercialisée chaque semaine. La
société D&T Farm qui est à l’origine de
cette découverte ne veut pas s’arrêter là.
Avec la même méthode de culture, elle
veut développer sous des climats froids,
des variétés améliorées de blé, de soja et
de maïs.
DELF B2 – Session 7 – L’école des parents https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/societe/delf-b2-session-7-lecole-
Extrait d’Accents d’Europe du 17 août des-parents/1
2018

Catherine Rolland :
Bonjour à tous. C'est une étude de plus
qui pointe du doigt les défaillances de
l'école française. Parue le 19 mars dernier,
l'enquête de l'OCDE démontre que la
France est l'un des pays où la question de
l'origine sociale et culturelle pèse le plus
sur les résultats scolaires des enfants.
Bien que plus motivés que la moyenne
des élèves, les enfants d'immigrés
réussissent moins bien. Alors pour essayer
d'inverser la tendance, en France, un
dispositif « ouvrir l'école aux parents »
permet depuis 2008 d'accueillir des
familles d'origine immigrée pour des
cours du soir : 4 heures par semaine où
l’on apprend le français mais aussi les
arcanes et les subtilités du système
scolaire. Frédérique Lebel s'est rendue à
l'un de ces ateliers dans une école du
20ème arrondissement de Paris.

Frédérique Lebel : [bruits élèves dans une


école]
À l'heure où les jeunes élèves de cette
école élémentaire quittent
l'établissement, ce sont des étudiants
d'une toute autre génération qui font leur
entrée dans la classe.

deux fois par semaine, ces parents qui


viennent du Bangladesh, de Thaïlande, du
Pérou, du Chili ou encore d'Italie,
viennent apprendre, pas seulement le
français mais aussi l'école et son
fonctionnement. Comment aider leurs
enfants dans cet univers qui ne leur est
pas familier ? Djena Bouchard,
enseignante.
Djena Bouchard :
Beaucoup de parents d'ailleurs à ce cours,
quand on fait les espèces de présentation
en début de l'année, qu'on raconte un
petit peu d'où l’on vient, ils nous disent «
Moi, je ne suis pas allé à l'école, moi, je
n'ai rien à apporter à l'école, je ne peux
pas aider mon enfant. » Et on comprend
aussi que les parents du coup ne
s'autorisent pas forcément à venir à
l'école parce qu’ils ne se sentent pas en
capacité d'apporter quoi que ce soit.

Or, on leur explique à travers ce dispositif,


cet atelier, qu'ils ont tout à fait leur place
dans l'éducation de leur enfant, en tant
que parents, qu'ils peuvent aider leur
enfant, même s'ils ne maîtrisent pas à
l'écrit un mot de français, juste en
s'intéressant au travail de leur enfant, en
ouvrant les cahiers. On leur explique : « Si
pour l’instant, vous ne savez pas en
français demander : « Comment s'est
passée ta journée ? Raconte-moi. » Vous
pouvez leur demander aussi dans votre
langue mais en tout cas, s'intéresser à sa
journée. »

[Dans la classe, Anthony Zoumeglini : «


Voilà, il faut bien se souvenir surtout de
cette tournure qui commence par
"Comment ou est-ce que", hein ?
Comment travaille-t-elle ? Comment puis-
je l'aider ? »]

Frédérique Lebel :
À ces côtés, Anthony Zoumeglini, lui aussi
professeur des écoles, assure le cours de
conversation avec le groupe de niveau le
plus faible. Des parents migrants qui ont
finalement peu de contacts avec des
Français.

Anthony Zoumeglini :
Ces personnes-là, souvent, ont du mal à
avoir des interlocuteurs. Elles vont
rencontrer le boulanger à qui on dit "Une
baguette s'il vous plaît, 1 euros 10, merci,
au revoir". Mais de vrais interlocuteurs
avec qui discuter… parce que si on n'a pas
un voisin ou une voisine compréhensif ou
intéressé… souvent ces personnes me
disent « Mais je ne parle avec personne,
je ne parle français qu'ici. »

[Dans la classe, une mère : « je un poquito


difficile pour me parler ! »]

Frédérique Lebel :
Dans le dispositif « Ouvrir l'école aux
parents », les cours ont pour but une
meilleure intégration des parents à
l'école. Tout l'apprentissage a donc
toujours une répercussion pratique.

Anthony Zoumeglini :
On travaille sur des documents
authentiques, c'est-à-dire le cahier de
correspondance ou un chéquier ou une
carte d'identité, et quand on est sur
l'école, on travaille beaucoup sur le cahier
de correspondance, le livret scolaire. On
apprend à la fois à comprendre ce qui est
inscrit dans un livret scolaire, ce que ça
représente et on apprend aussi à faire une
lettre à « Monsieur le directeur » pour
demander à ce que "mon enfant reste à la
cantine le jeudi et le vendredi, etc.", à
être plus autonome même l'idéal, être
complètement autonome pour être en
relation avec l’école : le directeur,
l'assistante sociale, le médecin et de
manière plus large après, avec la mairie,
voire la préfecture.

[Dans la classe, Anthony Zoumeglini : «


Est-ce que vous avez entendu parler des
classes de découvertes ? Oui ? les classes
de mer, les classes de neige, tout ça, ça ne
vous dit rien ? Ou les classes
transplantées, ça ne vous dit rien non plus
? »]

Frédérique Lebel :
Les codes de l'école sont pour ces parents
aussi déstabilisants que les références
culturelles qui ne sont pas les leurs. Les
activités extrascolaires et ces fameuses
classes de mer peuvent être sources de
stress.

Anthony Zoumeglini :
On a des parents qui étaient même très
très inquiets. Parfois même qui refusaient
parce qu'ils ne savaient pas très bien ce
dont il retournait. Par crainte en fait, ils
refusaient le départ des enfants. Ils ne
savaient pas exactement quel jour les
enfants devaient partir ou allaient revenir.
Il y a des situations très très difficiles avec
une angoisse chez certains parents
extrêmement forte.

[Dans la classe, Djena Bouchard : « Ca va,


Jiffa, vous vous en sortez ? C’est difficile ?
Alors regardez Jiffa… »]

Frédérique Lebel :
Les bénéfices en termes de résultats
scolaires pour les enfants sont difficiles à
chiffrer mais pour Djena Bouchard
l’implication des parents déteint aussi sur
leurs enfants et donc leur travail.

Djena Bouchard :
Quand on voit des mamans qui
apprennent. Alors, on a une maman qui
apprend à écrire et à lire, bah forcément,
pour son enfant qui est dans ma classe
c’est une grande fierté et c'est aussi « Bah
du coup maintenant, je vais pouvoir aider
ma mère.» C'est aussi « Je me mets dans
une posture de : bah, à la maison c'est pas
forcément maman qui m'aide à faire mes
devoirs, c'est aussi moi qui vais l'aider
aussi à apprendre grâce à tout ce que j'ai
appris en classe. » Ça c'est assez
formidable de voir que... c'était un petit
garçon notamment qui avait des
difficultés l'année dernière en CP et qui en
CE1, bah voilà, au fur et à mesure de son
travail, de ses efforts et de la confiance
qu'il a acquise aussi, est dans une posture
maintenant aussi de « Je sais. Je sais des
choses et je peux les apprendre aux
autres. Donc, que ce soit aux autres
élèves de ma classe et aussi à ma famille.
»

Un père, Cheikh :
Mon nom, c’est Cheikh et je viens du
Bangladesh. J’ai deux enfants. Premier il
est 7 ans, le deuxième, c’est 5 ans.

Frédérique Lebel :
Vous voulez un diplôme ?

Cheikh :
Oui, très important aussi pour travail
parce que je ne parle pas bien français.
Avec collègues, il est très difficile aussi.

[Dans la classe, Djena Bouchard : « Il y a


un gros écart entre le A1 et le A2, vous
avez vu ? C’est beaucoup plus difficile le
A2. »)

Frédérique Lebel :
Dans ce cours du lundi soir, on ne maîtrise
pas encore vraiment bien le français oral
tout autant qu'écrit mais là n'est pas tout
à fait l'essentiel, Djena Bouchard.

Djena Bouchard :
On a vu l'année dernière, sur 10 parents
qui organisaient la fête de l'école, on avait
7 parents qui venaient du cours de
français. Donc c'est formidable parce que
du coup ça veut dire que chaque parent,
quel que soit son niveau de langue a
confiance en l'école et a sa place à l'école.

[Dans la classe, Djena Bouchard : »Au


revoir », « Bonne soirée, tout le monde !
À mardi pour certains ! À demain pour
certains, à jeudi pour d’autres ! », «
Merci ! »)

Catherine Rolland :
Le reportage de Frédérique Lebel à l'école
des parents.
DELF B2 – Session 7 - Stop aux sachets https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
plastiques enseigner/environnement/delf-b2-session-
La vie ici du vendredi 13 avril 2018 7-stop-aux-sachets-plastiques/1

Jingle : [Musique] Afrique, La vie ici.


Afrique matin, on est bien !

Magali Lagrange :
On part maintenant pour le Bénin où le
problème des sachets plastiques est un
véritable fléau. Bonjour Sandra Idossou.
Vous êtes l’une des responsables de
l’initiative « Sachets Héloué ». « Héloué »
en langue fon ça veut dire danger,
malheur, catastrophe. Vous menez une
campagne de sensibilisation sur les
réseaux sociaux et dans les écoles au
Bénin. Pourquoi les écoles ?

Sandra Idossou : [par liaison


téléphonique]
Parce que malheureusement au Bénin,
nous mangeons, les enfants mangent
quasiment tout dans les sachets
plastiques. Des aliments froids et chauds,
la bouillie, les beignets, du yahourt, du
pain. Ils utilisent notamment les sachets
pour manger l’akassa, les aliments de
base au Bénin. C’est une pâte de maïs,
légèrement fermentée. Dans le passé
justement on l’emballait dans des feuilles
de bananiers ou de teck, et
malheureusement aujourd’hui, elle est
emballée dans les sachets plastiques.

Magali Lagrange :
Et pourtant la loi interdit les sachets
plastiques au Bénin.

Sandra Idossou :
Tout à fait, le texte a été voté à
l’unanimité le 3 novembre dernier. La loi
porte justement interdiction de la
production et [de] la commercialisation
du sachet plastique. Cette loi a été aussi
promulguée en décembre dernier par le
chef de l’État.

Magali Lagrange :
Est-ce que l’usage du sachet
biodégradable commence à se répandre ?

Sandra Idossou :
Alors, ça commence tout doucement.
Certains entrepreneurs n’ont pas attendu
la fin de la période de transition qui est de
6 mois avant d’introduire les emballages
papier. Les commerçants, en tout cas,
espèrent que ces emballages seront
accessibles et pas trop coûteux. Je peux
vous citer l’exemple de dame Diane, une
vendeuse de beignets communément
appelée Yovo Doko. Elle est prête à servir
ses beignets dans du papier mais elle
rappelle que ce qui rendait le sachet
jusque-là plus pratique, c’était sa
disponibilité, on pouvait en trouver
partout et ce n’était pas très cher, ça
coûtait 400 francs. Cette dame espère que
les nouveaux emballages seront dans cet
ordre de prix et qu’ils seront faciles à
acheter.
Magali Lagrange :
Sandra Idossou de l’initiative « Sachets
Héloué », merci.
DELF B2 – Session 8 – Les radioamateurs https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/societe/delf-b2-session-8-les-
Laurent Berthault : [bruits d’ondes radios] radioamateurs/1
Ils ont une technique éprouvée pour
communiquer avec des proches partis loin
de chez eux ou des inconnus à l’autre
bout du monde : les radioamateurs qui a
l’heure du téléphone portable et
d’Internet continuent de se passionner
pour les techniques de transmission et ce,
partout en Europe. En Allemagne, ils sont
environ 70000 à pratiquer ce loisir.
Pauline Curtet a rencontré quelques-uns
de ces radioamateurs lors d’un
rassemblement à Munich.

Pauline Curtet : [bruits d’ondes radios]


Longues antennes, émetteurs de toutes
les formes et de toutes les couleurs,
micros et surtout, beaucoup de câbles,
dans les locaux de l’université des
sciences appliquées de Munich, ce samedi
matin, plusieurs centaines de
radioamateurs - c’est ainsi qu’ils
s’appellent - partagent d’un stand à
l’autre, leurs connaissances et leur
passion. Beaucoup sont radioamateurs
depuis plusieurs décennies, c’est le cas de
Rainer Englert.

Rainer Englert : [avec traduction]


Je suis devenu radioamateur à l’âge de 15
ans. C’est une passion qui me permet de
communiquer directement avec d’autres
personnes partout dans le monde. Par
exemple, grâce à la radio, j’ai un très bon
ami qui habite en Colombie, un autre qui
habite aux États-Unis, à Denver. J’ai aussi
rencontré quelqu’un qui travaillait en
Antarctique, dans une station de
recherche.

[bruits d’ondes radios]

Pauline Curtet : [émissions de radio en


fond sonore]
Aujourd’hui l’Allemagne compte environ
70000 radioamateurs, un chiffre en légère
baisse ces dernières années. Cela ne
décourage pas Rainer Englert et d’autres
membres de l’association allemande des
radioamateurs qui diffuse chaque
dimanche à 11h une émission de radio
partout dans le monde. Et ce n’est là
qu’une petite partie de leurs activités. Car
l’objectif principal de ces passionnés est
de faire avancer la technologie dans ce
domaine. D’ailleurs le point commun
entre tous leurs appareils est qu’ils ont
été fabriqués de bout en bout par les
amateurs eux-mêmes. C’est ce qui fascine
Markus Eller un autre amateur de radio
présent à Munich.

Markus Eller : [avec traduction]


Le kit basique du radioamateur se trouve
sur Internet pour 20 ou 30 euros. Mais
généralement les gens veulent aller plus
loin. En tant que radioamateur, nous
n’avons pas à obtenir de certificat pour
nos appareils. Nous construisons ce que
nous voulons même s’il y a bien sûr des
règles à suivre pour travailler en sécurité.
Je pense qu’aujourd’hui la communication
n’est plus le but principal des amateurs de
radio. Ils peuvent se servir de leurs
téléphones pour cela. Le but est de
comprendre comment fonctionne la
technologie.

Pauline Curtet :
Pour être officiellement autorisés à
émettre ou recevoir, les radioamateurs du
monde entier doivent suivre un cours et
obtenir une licence grâce à laquelle ils
reçoivent un indicatif ou call sign, leur
nom d’utilisateur des fréquences radio. Et
même si ces passionnés se qualifient
d’amateurs, ils collaborent régulièrement
avec des chercheurs dans la création de
nouveaux systèmes de radio par exemple
pour des satellites ou sur une base en
Antarctique. D’autres cherchent à
repousser les frontières de la radio en
cherchant à émettre dans des endroits
particulièrement difficiles d’accès, par
exemple à la montagne. C’est ce que
raconte Sven, qui n’hésite pas à
transporter des kilos de matériel dans son
sac à dos, jusqu’au sommet des Alpes
bavaroises.

Sven : [avec traduction]


Nous emmenons le matériel radio sur la
montagne et l’activons une fois arrivés à
destination car du haut d’un sommet,
nous pouvons émettre très loin. Mais
comme nous devons transporter le
matériel, il faut que nous fabriquions des
émetteurs qui soient les plus petits
possibles.

Pauline Curtet :
Pour les radioamateurs, il y a donc encore
beaucoup de défis à relever dont un très
important : celui de montrer qu’à
l’époque d’Internet, leur passion est loin
d’être obsolète. Ils rappellent d’ailleurs
que toutes les technologies modernes -
Bluetooth, 3G, 4G, Wifi - reposent sur des
fréquences radio.
Elian Goetze, un ingénieur venu visiter
l’exposition des radioamateurs, avance
également un argument inattendu.

Elian Goetze : [avec traduction]


Le bilan énergétique de la radio est
intéressant. Quand je communique avec
par exemple les États-Unis par fibre
optique, je passe par beaucoup
d’intermédiaires et cela nécessite
énormément d’électricité. Pensez aux
centres de données : ils consomment une
quantité incroyable d’énergie. Avec la
radio, j’ai besoin d’une antenne, d’un
émetteur et c’est tout, cela ne consomme
rien.

Pauline Curtet :
Si l’argument écologique ne suffit pas,
Markus Eller en avance un autre : celui de
la nécessité de comprendre ce qui se
cache derrière nos technologies
modernes.

Markus Eller : [avec traduction]


Je suis un grand fan de technologie, je
trouve ça tellement excitant. Mais notre
société doit être capable de la maîtriser.
Les jeunes surtout, ils doivent savoir
comment fonctionne une machine et pas
seulement savoir comment l’allumer ou
l’éteindre. Nous voulons que la
technologie appartienne à toute la société
et pas seulement à l’industrie.
[bruits d’ondes radios]

Pauline Curtet :
Les radioamateurs cherchent donc à
recruter plus de jeunes en travaillant par
exemple avec l’université de Munich.
Arriveront-ils à former assez de nouvelles
recrues pour faire vivre leur passion ? Ils
l’espèrent. En tout cas, une chose est
sûre, ils ne manqueront pas d’écouter ce
reportage.
DELF B2 – Session 8 – Portrait d’un arbre https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/environnement/delf-b2-session-
Laurent Berthault : 8-portrait-dun-arbre/1
Vous connaissiez déjà le principe de la
personnalité de l'année, peut-être pas
celui de l'arbre européen de l'année.
Cette distinction est attribuée par une
fondation environnementale tchèque. Le
21 mars dernier à Bruxelles, c'est un
vénérable chêne portugais qui a été
distingué, un chêne-liège siffleur de 234
ans qui coule des jours heureux près de
Setúbal, village près de Lisbonne. Les
habitants l'appellent l'arbre siffleur car il
héberge des milliers d'oiseaux piailleurs
dans ses ramages. Un vote des plus
symboliques alors que le pays est toujours
traumatisé par les incendies de 2017 qui
ont fait 114 morts et détruit 500 000
hectares de forêt. Le portrait du lauréat
avec Marilyne Darcy.

Marilyne Darcy :
Le chêne siffleur impressionne : avec ses
16 mètres de hauteur, son tronc si large
qu'il faut 5 personnes pour l'entourer, et
sa frondaison de près de 30 mètres,
l'arbre est un seigneur. Malgré ses 234
ans d'âge, sa beauté est intacte et sa belle
stature en fait un très bon représentant
de l'espèce quercus suber, autrement dit
chêne-liège.

Pour sa première participation au


concours, le Portugal réalise un coup de
maître. Cette espèce est en effet typique
du Sud et le Portugal possède la plus
grande forêt de chênes liège du pourtour
méditerranéen. Dans le pays, et
particulièrement au sud, c'est toute une
activité agricole et pastorale qui s'est
développée autour de l'arbre, choyé pour
son écorce mais aussi pour ses glands qui
nourrissent les animaux encore
aujourd'hui. Sa carapace est une
merveille. Son écorce que l'on connaît
d'ordinaire sous la forme de bouchons,
constitue aussi une exceptionnelle
défense naturelle contre les incendies.
Une couche protectrice que le quercus
suber a su patiemment développer pour
faire face aux conditions extrêmes.

Pourtant, menacé par l'urbanisme, par les


cultures intensives d'autres espèces à
croissance plus rapide et à rentabilité plus
immédiate grâce à l'irrigation, le chêne-
liège et son écosystème disparaissent. Car
lui, c'est un lent : il lui faut 30 ans pour
donner du liège mais après les terribles
incendies de 2017 qui ont traumatisé les
Portugais, le chêne-liège est redevenu un
arbre chéri. Le siffleur de Águas de Moura
est devenu un symbole.
DELF B2 – Session 9 – La momie Ötzi https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/sciences/delf-b2-session-9-la-
Extrait d’Accents d'Europe du 1er janvier momie-otzi/1
2019

Céline Béal : Au musée d’archéologie du


Haut-Adige, les visiteurs en apprennent
beaucoup sur la momie Ötzi et sa
découverte par hasard dans un glacier, il y
a 27 ans. C’était un événement : non
seulement, le corps de cet homme de
l’âge de cuivre était presque parfaitement
conservé – y compris sa peau couverte de
mystérieux tatouages – mais avec lui tout
son équipement. Dans la glace, tout a
bien résisté au passage de 5300 ans si
bien que les visiteurs du musée peuvent
observer aujourd’hui de près ses
vêtements en cuir, son arc, son sac à dos,
ses chaussures. Chaque élément frappe
par sa ressemblance avec nos objets
modernes. L’exposition présente
également les recherches archéologiques
et biologiques dont fait l’objet notre
ancêtre. Enfin, la momie elle-même est
visible à la fin de la visite pour ceux qui le
souhaitent. Le corps nu est allongé dans
une chambre froide. Les curieux le
contemplent à travers une petite fenêtre.
Deux visiteurs allemands, Kurt et Birgit
Stanger, viennent de le faire.

Kurt Stanger : [avec traduction] J’éprouve


un sentiment de recueillement. On est
devant lui et on sait le temps qu‘a passée
cette momie dans la glace pour être
finalement retrouvée par hasard. Et là, on
l’a pour de vrai devant soi. C’est un
sentiment sublime.

Birgit Stanger : [avec traduction] C’est


quand même un sentiment bizarre parce
que c’est aussi un cadavre tout
simplement, il ne faut pas l’oublier. Il est,
certes, cryogénisé mais c’est un mort. Je
ne sais pas, moi, si ça me plairait d’être
allongée là et que tout le monde me
regarde.

Céline Béal : L’ « Hibernatus » des Alpes


est la momie la plus examinée du monde.
Par les touristes mais surtout par toutes
sortes de scientifiques. Radiographies,
scanners, biopsies : ils analysent tout ce
qu’ils peuvent. Il y a quelques années, une
équipe internationale a même pu
déchiffrer son ADN.

Andreas Putzer : [avec traduction] Voilà,


pourquoi, nous en savons beaucoup sur
cet homme.

Céline Béal : Andreas Putzer, archéologue.

Andreas Putzer : [avec traduction] Il avait


dans les 45 ans au moment de sa mort.
Nous savons comment il est décédé. Il a
été assassiné par un tir de flèche. Ça s’est
passé à l’endroit où il a été trouvé, dans la
commune de Senales, à environ 3200
mètres d’altitude. Mais, ce que nous ne
savons pas encore, c’est ce que cet
homme venait faire là-haut.

Céline Béal : La découverte très


médiatisée de la momie en 1991 a
contribué à la vocation d’Andreas Putzer
qui s’est spécialisé depuis dans
l’archéologie de haute-montagne.
Aujourd’hui, il la trouve toujours aussi
fascinante mais cette fascination n’est pas
réservée qu’aux spécialistes. Selon lui,
c’est parce que ce corps a conservé une
apparence humaine ; ce qui n’est pas le
cas, par exemple, des ossements qui nous
sont aussi parvenus du néolithique.

Andreas Putzer : [avec traduction] Et puis,


les visiteurs du musée découvrent ses
vêtements et ses maladies – des maladies
assez banales comme l’arthrose ou les
calculs biliaires. Il avait aussi une
intolérance au lactose comme beaucoup
de gens aujourd’hui encore. Ça le rend
très humain et tangible.

Céline Béal : On en sait beaucoup sur Ötzi


mais également très peu. Dans les allées
du musée : Andréa Delprat. Il est guide
depuis 6 ans et la question qu’on lui pose
le plus souvent c’est « Qui était Ötzi ? ».
Selon lui, c’est ce mystère qui passionne.

Andréa Delprat : On ne peut pas


effectivement dire presque rien sur lui
alors on peut rester avec notre idée qu’il
était un peu comme moi. Il était un peu
comme toi.

Céline Béal : Ötzi a été tué alors qu’il était


seul dans la montagne. Pourquoi ? Et
pourquoi son meurtrier a-t-il abandonné
sur place la petite hache en cuivre de sa
victime, un vrai trésor à l’époque ? Enfin,
pourquoi Ötzi - un homme manifestement
doué de talents médicinaux – a t-il dû
quitter son village apparemment
précipitamment ? Voilà ce qui interpelle
dit Andréa Delprat.

Andréa Delprat : Qu’ici il y a une histoire


d’injustice, qu’ici il y a un talent qui a dû
fuir la société… Il y a beaucoup
[d’]ingrédients de l’histoire [du] héros.
D’un certain point de vue, c’est comme
mythologique.

Céline Béal : Pour le guide, philosophe de


formation, Ötzi nous fait réfléchir sur
nous-mêmes, les humains.

Andréa Delprat : Nous avons reçu comme


héritage [des] hommes du paléolithique,
nous avons reçu de l’art – les peintures
sur les rochers. Pour les hommes du
néolithique, nous avons reçu Ötzi qui a
été tué. Donc, un homme qui a été tué.
Qu’est-ce qu’on va laisser, nous, comme
héritage, hein ?... Que nous avons la
bombe atomique ? Donc, est-ce que vous
êtes sûrs que nous sommes en train
d’évoluer. Si on regarde avec les yeux de
l’archéologie, [ce n’est] pas sûr, ça.

Céline Béal : Et c’est en contemplant une


dernière fois Ötzi que chacun peut tenter
de se faire sa propre idée sur cette vaste
question.
DELF B2 – Session 9 – «Radio cartable» https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/societe/delf-b2-session-9-radio-
Reportage France du 13 février 2019 cartable/1

Leslie Diaz :
Il est 14 heures. Le générique vient de
retentir. Je vous fais écouter juste ce
générique que vous connaissez bien
maintenant. [Musique] Et là, c’est à vous.

Lucie Bouteloup :
Salma, Redouane, Assa et Kamra écoutent
attentivement les conseils de Leslie Diaz
qui les guide pour l’écriture du sommaire
de l’émission de la semaine. Âgés d’une
dizaine d’années, les quatre apprentis
journalistes prennent leur travail très au
sérieux et chacun a sa propre motivation
pour venir participer.

Enfant 1 :
Ce qui me plaît le plus à moi dans « Radio
cartable », c’est de rencontrer des
nouvelles personnes pour en savoir plus
sur leur métier.

Enfant 2 :
Moi, c’est qu’ils entendent ma voix et
qu’on rencontre des acteurs.

Enfant 3 :
En plus, on se rejoint en groupe et on
travaille en groupe.

Enfant 4 :
Ça nous transmet des choses qu’on ne
savait même pas avant et que
maintenant, on sait avec « Radio cartable
».
Leslie Diaz :
Alors avant d’annoncer le sommaire, il
faut qu’on se présente.

Lucie Bouteloup :
Professeure détachée par le rectorat,
Leslie Diaz anime depuis 3 ans les ateliers
de cette radio scolaire. Un boulot à plein
temps pour produire les 7 rubriques qui
composent l’heure d’antenne
hebdomadaire. Interviews, reportages,
critiques théâtrales ou littéraires,
réflexions philosophiques ou encore
décryptage de l’information, il y a de quoi
faire. Grâce à 2 studios mobiles et à un
studio fixe, Leslie tente de faire participer
toutes les écoles d’Ivry intéressées par cet
outil pédagogique et voit parfois opérer
des miracles.

Leslie Diaz :
On travaille sur des projets au long cours
avec certains enseignants et certains
élèves se révèlent au fur et à mesure de
mes interventions, trouvent un réel
intérêt en fait à se mettre à écrire et à
parler parce que ça va être écouté. Et
c’est très important. Ils prennent cet
exercice très au sérieux. Pas forcément,
voilà, de bons éléments scolaires mais des
élèves qui trouvent là une autre façon de
rentrer dans les apprentissages et qui se
révèlent, oui.
DELF B2 – Session 10 – Entretien sur la https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
biodiversité enseigner/environnement/delf-b2-session-
10-entretien-sur-la-biodiversite/1
Anne-Cécile Bras :
Bonjour, Hubert Reeves.

Hubert Reeves :
Bonjour ! Bonjour madame.

Anne-Cécile Bras :
Vous êtes le président d’honneur de
l’association « Humanité et biodiversité »
que vous avez dirigée dès 2001. Cela fait
donc 17 ans, 17 ans que, en parallèle de
vos travaux d’astrophysicien, vous
défendez la biodiversité. Une passion qui
date d’une quarantaine d’année et qui est
née, dites-vous, assis sur un banc, face à
un étang dans votre maison en
Bourgogne, dans le centre de la France.
Hubert Reeves :
Oui, j’ai eu beaucoup l’occasion sur ce
fameux banc justement, de réfléchir à
toute cette question, de m’interroger «
Qu’est-ce qui se passe ? Où allons-nous ?
Quel est notre avenir ? » et tout ça. C’est
des préoccupations : j’ai des enfants et
des petits-enfants et je suis inquiet de
savoir quel sera l’état de cette planète
dans 50 ans. Moi, dans 50 ans, je ne serai
plus, sans doute. Mais eux – il y en a qui
ont trois, quatre ans – ils ont toutes les
chances mais qu’est-ce qu’ils vont trouver
comme planète ? On ne peut pas
répondre à cette question parce que
l’avenir est inconnu. Mais il faut faire en
sorte… il faut essayer de faire tout ce
qu’on peut pour qu’elle reste habitable et
agréable.

Anne-Cécile Bras :
Parce que vous dites que, même au
niveau de votre petit étang, vous avez vu
des changements.

Hubert Reeves :
Ah oui, tout à fait ! C’est une maison de
campagne que nous avons en Bourgogne
depuis une quarantaine d’années et
effectivement, je me souviens quand on
est arrivés, il y avait beaucoup
d’hirondelles qui tournaient le soir autour
de cet étang. Maintenant, quand je vois
une hirondelle, j’ai de la chance. Nous
avions… nous avons un arbre à papillons.
C’est un arbre que les papillons adorent.
Eh bien, quand nous sommes arrivés, il y
avait 10 variétés de papillons qui
tournaient autour par les belles journées
d’été quand il faisait chaud. Maintenant,
on en a un ou deux. On le voit devant
nous : on voyait beaucoup de libellules,
on voyait beaucoup d’éléments. On a vu
sous nos yeux et tout le monde, je pense,
a pu constater, s’il a un certain âge, que
c’est à l’échelle de notre vie que les
transformations se font et que les
transformations se font généralement -
pas toujours mais généralement – dans un
mauvais sens. Plutôt une détérioration
qu’une amélioration. […]
Anne-Cécile Bras :
Alors dans votre documentaire, il y a
plusieurs spécialistes qui démontrent à
quel point les liens entre les êtres vivants
sont intimes. Je vous propose d’en avoir
un aperçu avec quelqu’un que vous aimez
beaucoup, je crois, qui s’appelle le
botaniste Francis Hallé. Il nous parle du
langage des arbres.

Hubert Reeves :
Très bien.

Francis Hallé :
Un acacia attaqué par une gazelle, en 20
secondes, il devient toxique. Ça, c’est déjà
quelque chose d’étonnant cette
transformation biochimique fulgurante.
Mais le plus étonnant, c’est que l’acacia
attaqué, devenu toxique, prévient les
autres acacias qui deviennent toxiques à
leur tour. Il les prévient à l’aide d’un
message gazeux qui descend le vent et
donc voilà, c’est une constatation qui a
lancé une problématique maintenant très
riche et qui continue à être très nouvelle :
la communication entre les arbres. On
s’en est aperçu dans les années 90 avec
cet exemple de l’acacia et des gazelles
d’Afrique du sud. Mais maintenant, on
s’aperçoit que les arbres communiquent
entre eux. Il n’y a pas besoin d’aller
jusqu’en Afrique du sud ! C’est pareil chez
nous. Alors ils communiquent par voie
aérienne, comme dans le cas de l’acacia.
Ils peuvent aussi communiquer par voie
souterraine, par des soudures de racines
ou par ces extraordinaires champignons
qui les relient les uns aux autres et qui
entrent en symbiose avec leurs racines.
Les arbres, vous voyez, ont des quantités
de manières de communiquer les uns
avec les autres.

Anne-Cécile Bras :
Le botaniste Francis Hallé dans C’est pas
du vent sur RFI. Hubert Reeves, donc les
arbres communiquent donc entre eux par
l’air et sous terre.

Hubert Reeves :
Oui, ça c’est une chose dont on prend
conscience : c’est que on a toujours
considéré, dans le passé, que les humains,
c’était ce qu’il y avait de mieux et que les
animaux, on doit les asservir, les mettre à
notre service. On s’aperçoit aujourd’hui
que cette attitude dominatrice de
l’humanité est une attitude qui amène à la
catastrophe. Pourquoi ? Parce que on voit
aujourd’hui comment nous sommes en
train, avec nos œuvres, nos activités de
détériorer tout ce bénéfice que la vie
nous apporte. Par exemple les vers de
terre, les abeilles, c’est des choses… on se
rend compte que ça nous est essentiel. Si
on élimine les vers de terre, on stérilise
les sols. Si on stérilise les sols, on n’a plus
de nourriture. Donc, nous sommes
dépendants de toute une partie de la
nature qu’on a détériorée allègrement
pour le profit à court terme, justement. Et
cette prise de conscience, ce manifeste,
ce e texte de Francis Hallé, c’est tout à fait
dans l’esprit de la période : se rendre
compte que nous ne sommes pas les
maîtres et les meilleurs de la terre. Nous
sommes une espèce parmi tant d’autres,
une espèce qui a besoin de s’intégrer dans
un écosystème… que si elle détruit son
écosystème, elle disparaitra elle-même.
C’est ça, la leçon qui amène toutes ces
nouvelles connaissances scientifiques, ces
merveilles que sont, par exemple, les
arbres qui communiquent entre eux, les
oiseaux migrateurs qui retrouvent leur
grange. Les hirondelles qui retrouvent
leur grange après un voyage de 10 000
kilomètres, c’est des choses qui nous
dépassent. On s’aperçoit que nous
sommes une espèce très intelligente et
c’est précisément un de nos problèmes.
DELF B2 – Session 10 – Des plats https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
végétariens à l’université enseigner/societe/delf-b2-session-10-des-
plats-vegetariens-a-luniversite/1
Extrait de Reportage France du 19 février
2019

[Bruits de plats et d’assiettes qu’on pose]

Gabrielle Maréchaux :
En 2019, Francis a pris une bonne
résolution.

Francis :
J’essaie au moins un repas par semaine de
prendre un repas exclusivement
végétarien. J’essaie de prendre plus
conscience sur mes actes au quotidien en
faveur de la planète. Donc, ça passe par
manger moins de viande qui est une
source de pollution que tout le monde
connaît.

Gabrielle Maréchaux :
Le pari est ambitieux pour cet étudiant de
Créteil qui assure être un grand carnivore.
Mais, dans ce restaurant universitaire, le
menu végétarien ressemble souvent à de
la viande.

Francis :
Par exemple, hier il y avait de la sauce
bolognaise avec du soja. Visuellement, si
on ne m’avait pas dit que c’était du soja,
j’aurais vu une bolognaise classique et
puis même à manger, à goûter, ça passait
très bien.

Gabrielle Maréchaux :
Comme Francis, ils sont de pus en plus
nombreux à manger végétarien pour
toutes sortes de raisons.

Une étudiante :
Dans des établissements comme ça, je
n’aime pas manger [de] la viande parce
que je ne sais pas d’où ça vient. Donc, je
mange végétarien.

Un étudiant :
Je [ne] suis pas végétarien. Je mange aussi
de la viande mais voilà, je sais que c’est
aussi des choses qui sont dites saines
donc…

Une étudiante :
Je ne mange pas la viande qui est à la
cantine pour des raisons religieuses en
fait. Donc forcément, je me rabats sur le
poisson ou le menu veggie.

Gabrielle Maréchaux :
Les 72 steacks de soja servis ce jour-là ont
ainsi été mangés par des étudiants plutôt
non végétariens. Pour les convaincre, le
chef Thierry Onesta doit être inventif.

Thierry Onesta :
On ne fait pas que des steacks, on a des
boulettes aussi. Des boulettes végétales à
base de protéines, voilà… soja, de blé et
ça, pour que ça puisse passer, je mets
souvent une sauce avec, en fait.

Gabrielle Maréchaux :
Cette tendance à manger moins de
viande, les industriels l’ont aussi
remarquée avec une consommation de
viande qui a chuté de 12 % en 10 ans
d’après le Credoc.
DELF B2 – Session 11 – Femme et https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
basketteuse enseigner/societe/delf-b2-session-11-
femme-et-basketteuse/1
Diara Ndiaye : On va à présent à la
rencontre de Syra Sylla, basketteuse.
Aujourd’hui, elle a plusieurs casquettes
dont celle de journaliste et fondatrice du
podcast Women Sports Stories. On en
parle avec elle tout de suite. Bonjour Syra.

Syra Sylla : Bonjour.

Diara Ndiaye : Alors, depuis le début de


l’émission, on parle de la carrière des
sportifs de haut niveau. À quel niveau
vous, vous avez évolué dans le basket ?

Syra Sylla: Alors, moi, je fais du basket


depuis une vingtaine d’années et j’ai joué
à un niveau semi-professionnel. Donc,
c’est… c’est de la Nationale 3, c’est juste
au-dessus des niveaux régionaux, etc. Et
juste avant d’être considéré comme
professionnel.

Diara Ndiaye : Vous avez arrêté ou alors


vous continuez ?

Syra Sylla : Non, je joue encore


aujourd’hui.

Diara Ndiaye : Vous jouez encore ? Dans


quel club ?

Syra Sylla : À un plus bas niveau. J’ai créé


un club de basket féminin dans le 20e
arrondissement qui s’appelle le Paris Lady
Basket et du coup, je joue là-bas.

Diara Ndiaye : Et si vous deviez retenir un


souvenir peut-être de cette époque…
Syra Sylla : J’en ai tellement ! Mais je
pense que les meilleurs moments que j’ai
passés, c’est quand je faisais des tournois
l’été avec des amis, qu’on bougeait un
peu partout en France, même à l’étranger
pour jouer au basket.

Diara Ndiaye : Et quand on évolue


justement en semi-pro… alors, semi-pro, il
y a quand même un encadrement
particulier comme les pros ou c’est
vraiment plus proche du volet amateur ?

Syra Sylla : Alors, c’est… Ça reste de


l’amateur, dans le sens où on ne
s’entraîne déjà pas tous les jours. Déjà, on
n’est pas payé, on n’est pas salarié.
Ensuite, on ne s’entraîne pas tous les
jours, ça reste deux entrainements par
semaine plus les matchs. Et même au
niveau de l’encadrement, c’est vraiment…
ça reste quand-même du niveau très
amateur.

Diara Ndiaye : Et aujourd’hui, c’est


terminé ? Vous n’avez pas essayé
d’évoluer dans le statut pro ?

Syra Sylla : Non, j’aurais aimé être pro un


jour mais je crois que c’était un grand
rêve. Et à défaut d’avoir évolué en pro, j’ai
été journaliste et je suis toujours
journaliste sportive spécialisée dans le
basket. Et du coup, j’ai eu beaucoup
affaire aux pros que ce soit hommes ou
femmes et donc, j’ai des amies qui jouent
en tant que joueuses pro et du coup, c’est
ma façon de côtoyer…

Diara Ndiaye : … le monde des


professionnels du basketball. [rires]

Syra Sylla :… le monde des professionnels.

Diara Ndiaye : Parlons justement de cette


reconversion. Vous êtes devenue
journaliste. Alors, comment est née cette
vocation ? Comment est née cette passion
finalement ?

Syra Sylla : Alors, c’est né… c’est, c’est


venu de nulle part parce que j’étais… je
faisais des études pour être ingénieure
informatique. Donc, j’étais en école
d’ingénieurs. Et moi, je me suis mise au
basket, je me suis prise de passion
vraiment pour le basket. Donc je jouais
vraiment tous les jours, je faisais des
tournois, etc. Et quand il y a eu la période
des blogs - quand Internet est arrivé, qu’il
y a eu les blogs, etc – j’écrivais sur tous
mes déplacements, je racontais un peu
nos tournois qu’on faisait, les rencontres
que je faisais également. Et j’ai des amis -
qui avaient un site Internet et qui s’est
transformé en magazine papier – qui
m’ont demandé d’écrire sur ces péripéties
liées au basket. Et petit à petit, j’ai
commencé à me créer un réseau au
niveau des joueurs, à rencontrer
beaucoup de joueurs professionnels et de
joueuses professionnelles et donc j’ai fini
par devenir journaliste sportive.

Diara Ndiaye : On en arrive à Women


Sports Stories, un beau projet. J’ai
regardé… j’ai écouté quelques podcasts…

Syra Sylla : Cool ! [rires]

Diara Ndiaye : …notamment le dernier,


super intéressants. Et pour être plus
précise, c’est un podcast présenté par
vous-même et qui donne la parole aux
sporti-ves.

Syra Sylla : C’est ça !

Diara Ndiaye : Uniquement.

Syra Sylla : Très important !

Diara Ndiaye : De haut-niveau.

Andréa Delprat : C’est ça !

Diara Ndiaye : Alors, les femmes n’ont pas


assez la parole ?

Syra Sylla : Alors, moi je trouve que non.


Je trouve qu’on parle beaucoup et assez
facilement de sportifs qui marquent leur
sport, à raison hein, qui ont des
performances assez folles. Et je trouve
que quand c’est une femme, on n’en parle
pas assez, en fait. Et du coup, j’ai créé
mon podcast qui est dédié aux sporti-ves
de haut niveau et dans lequel je leur
donne la parole.

Diara Ndiaye : Et quelle est l’ambition


finalement du podcast au-delà de donner
la parole aux femmes ? Qu’est-ce que
vous souhaitez mettre en lumière ?

Syra Sylla : Alors, c’est… donc déjà, c’était


de donner la parole à ces sportives et
ensuite c’était… Moi, je trouve qu’on
minimise un peu le métier de sportive de
haut niveau – parce que c’est un métier –
et souvent, on entend dire : « Ah, c’est
leur passion. Elles sont payées pour ça. Il
n’y a pas de galère ! ». Alors que, derrière
ça, il y a du travail. Elles sont… enfin, elles
s’entraînent tous les jours. Il y a des
sacrifices aussi, [qu’ils soient] familiaux…
enfin, il y a plein… je pense qu’il y a plein
de femmes sportives qui ont mis de côté
leur ambition au niveau familial pour
pouvoir évoluer dans leur sport. Il y a
vraiment beaucoup de travail et de
sacrifices qui sont faits pour pouvoir
atteindre le sport de haut niveau. Et je
trouve que les gens ne s’en rendent pas
forcément compte. Et quand on me
raconte aussi… quand je parle avec mes
amies qui sont sportives, je vois bien
qu’autour d’elles, les gens ne se rendent
vraiment pas compte de ce que ça
demande de….

Diara Ndiaye : … de ce que ça représente..

Syra Sylla : … d’évoluer vraiment au haut


niveau, quoi !

Diara Ndiaye : Et quel serait pour vous


l’aboutissement de projet ? De ce beau
projet…

Syra Sylla : Alors, je ne sais pas si il y a un


aboutissement parce que, du coup, il y a
tellement d’histoires à raconter que l’idée
c’est que…

Diara Ndiaye : … de poursuivre…

Diara Ndiaye : … voilà, que ça se


poursuive. Après, j’aimerais bien peut-
être développer, peut-être recevoir
d’autres personnes qui ne sont pas
forcément sportives mais qui sont liées au
milieu du sport de haut niveau – peut-être
des médecins pour expliquer justement ce
qui a trait au haut niveau. Et puis, peut-
être aussi faire des documentaires vidéo
parce que je pense qu’avec l’image, on se
rend mieux compte de ce que c’est… de
tout ce que ça demande et du travail que
c’est.
DELF B2 – Session 11 – Le camion cinéma` https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
enseigner/culture/delf-b2-session-11-le-
Léa-Lisa Westerhorff : camion-cinema/1
Direction la Roumanie à présent. C’est
l’histoire d’un jeune qui a bricolé sa
camionnette pour en faire un cinéma
ambulant. Depuis 2014, Tudor Baciu fait la
tournée des villages, et a un succès fou
dans un pays où il n'y a presque plus de
salles de cinéma. Portrait signé Benjamin
Ribout.

Benjamin Ribout :
Comme chaque année à l’arrivée des
beaux jours, Tudor ressort son cinémobile
du garage. Ces cinq derniers mois, sa
caravane cinéma s’est arrêtée dans pas
moins de 55 villes. Privé de 7ème art dans
son enfance, Tudor a eu envie qu’il en soit
autrement pour les enfants de son pays.

Tudor Baciu : [avec traduction]


C’était mon rêve de parcourir toute la
Roumanie en organisant des projections
pour le jeune public. J’aurais aimé avoir la
même chose quand j’étais petit et ça m’a
manqué. Mon public a moins de 10 ans. Il
y a bien désormais quelques multiplex et
des cinémas rénovés mais les enfants ne
vont voir que des blockbusters. Pour moi,
il est important qu’ils voient des
documentaires et des films éducatifs.

Benjamin Ribout :
La caravane de films de Tudor fonctionne
à plein régime. En 2019, elle a rassemblé
40 000 spectateurs. C’est bien plus que
n’importe quel autre cinéma dans le pays.
Après les villages, Tudor s’attaque
désormais aux parkings des
supermarchés. Objectif : rendre plus
accessible un autre type de cinéma.

Tudor Baciu : [avec traduction]


J’ai voulu m’adapter à notre époque. Au
début, j’organisais ça avec les mairies
mais c’était difficile. J’ai donc commencé
ce projet avec la chaine de supermarchés
Kaufland Roumanie. Je projette des films
sur leurs parkings et le public vient en
masse. J’essaie de rendre accessible le
cinéma au grand public. Il faut tout
reprendre de zéro dans la plupart des
villes de Roumanie où les gens ne sont
jamais allés au cinéma. Je choisis donc des
animations et des films accessibles mais
pas n’importe quoi : des bons films sans
trop de clichés. Mon but est que cette
expérience de cinéma soit extraordinaire
avant de les amener à regarder des
documentaires.

Benjamin Ribout :
Preuve que ça marche : les parents sont,
eux aussi, ravis de découvrir ce cinéma. Ils
disent souvent à Tudor que le plus beau
cadeau qu’il leur ait fait est celui de
redevenir enfant le temps d’un film.
DELF B2 – Session 12 – Les « Digital https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
nomads » : travailler en voyageant enseigner/societe/delf-b2-session-12-les-
digital-nomads-travailler-en-voyageant/1
Emmanuelle Bastide :
Alors, à quoi ressemble la vie d’un «
digital nomad » ? Écoutez le témoignage
de Marianne Rigaud. Elle a 33 ans. Elle est
journaliste indépendante ; elle est aussi
responsable pédagogique dans un
organisme de formation continue. À priori
un job très classique et elle a travaillé
pendant un mois parmi la communauté
des digital nomads à Bali en Indonésie.
Raphaëlle Constant l’a rencontrée à son
retour à Paris dans la grisaille.

Marianne Rigaux :
C’est un projet que j’ai développé en
écoutant un podcast sur les travailleurs du
numérique qui voyagent et travaillent en
même temps.

[Voix off : « Bienvenue sur le podcast


Nomad Digital, le podcast qui… »]

J’ai donc proposé à mon chef de faire ça


pendant un mois. Il a vite compris que
j’avais besoin d’expérimenter ça, il a dit :
« OK ». En fait le plus dur dans l’histoire,
ça a été de trouver où je voulais partir :
l’Afrique du Sud ? La Scandinavie ?
Lisbonne ?... qui est une destination qui
monte en Europe sur le numérique.

Raphaëlle Constant :
Ce qui exige donc quand même de trouver
des villes assez connectées.

Marianne Rigaux :
Voilà ! L’impératif, c’était d’avoir une
bonne connexion Internet déjà. Et
finalement, en cherchant des infos sur les
destinations prisées chez les digital
nomads, Bali revenait en tête de tous les
classements. Il y a une très bonne
connexion Internet, il y a des bons
coworkings qui sont ouverts 24 heures sur
24.

Raphaëlle Constant :
Des espaces de coworking, c’est des
espaces où on peut venir travailler en
payant une sorte d’abonnement à la
journée ou à la semaine ou au mois.

Marianne Rigaux :
Tout à fait. On s’installe devant son
ordinateur avec d’autres personnes qui
sont aussi en train de travailler. On peut
aussi travailler dans un café wifi
évidemment. Souvent, il y a même une
piscine et ça c’est génial parce que, au lieu
de faire une pause cigarette par exemple,
on fait une pause plongeon dans la
piscine. Peu importe la destination, moi le
principe, c’était de pouvoir partir avec
mon ordinateur, de faire mon travail
comme d’habitude mais loin et en
télétravail.

Raphaëlle Constant :
Et justement, qu’est-ce qui est attirant
dans le fait de travailler hors les murs tout
en voyageant ?

Marianne Rigaux :
D’être dépaysée. Être dans un autre
hémisphère, être sur un autre fuseau
horaire, être loin de Paris. Travailler de la
même façon que d’habitude avec la
même implication, avec la même intensité
mais avec 30 degrés, la mer à côté, pieds
nus. Ce qui m’intéresse moi, ce n’est pas
tant me couper des autres… Je demande
juste à pouvoir profiter de la souplesse
qu’offre mon travail pour pouvoir
m’affranchir des horaires, du bureau
pendant un mois. De pouvoir se
déconnecter de tout ce qui peut peser
quand on est à Paris, quand on est dans
son quotidien et c’est s’extraire de tout
ça, prendre du temps pour soi, pour
repenser son rapport au travail et
finalement pouvoir sortir de sa zone de
confort tout en faisant son travail comme
d’habitude.

Raphaëlle Constant :
Et comment vous vous êtes organisée ?

Marianne Rigaux :
Dans l’entreprise où je travaille, on a déjà
l’habitude de faire du télétravail donc les
outils pour travailler à distance, ils sont
déjà en place. Donc, au niveau de
l’organisation, ça n’a pas changé grand
chose. Parfois je fais déjà du télétravail de
chez moi. Il y a un point sur lequel ça a
changé quelque chose, ce sont les
horaires puisqu’il y a 7 heures de décalage
horaire entre Bali et la France. Au départ,
j’ai travaillé de 15 heures à minuit dans les
heures locales de Bali ce qui correspond
en France à 8 heures/17 heures à peu
près. Donc en fait, les clients avec qui on
travaille ne voyaient pas la différence. Ils
pouvaient me joindre par téléphone, par
mail, par WhatsApp. Et le matin, et ben je
profitais, j’allais à la plage, faire du yoga,
faire du surf, me balader, lire, profiter de
la guesthouse où je dormais.

Raphaëlle Constant :
Est-ce qu’on ne se sent pas un peu seule
quand on travaille loin du bureau ?

Marianne Rigaux :
Il y a quelques moments où je me suis
senti seule notamment à cause du
décalage horaire. C’est à dire que moi, je
commençais ma journée un peu avant
que l’équipe arrive au bureau. Parfois,
j’avais envie de partager des soucis et si
c’était un horaire auquel l’équipe n’était
pas en ligne, ben là oui, j’étais un petit
peu toute seule. Par contre, j’ai rencontré
vraiment plein de personnes travaillant
dans le digital, des personnes qui ont créé
une start-up, une entreprise, des Français
beaucoup, des Australiens, des
Américains, des Russes. Même si on ne
rentre pas en profondeur dans les
dossiers qu’on traite, ça permet de se
mettre tous sur la même table avec un
ordinateur, un jus de fruits frais, de
partager un temps de travail tous
ensemble… et la concentration étant
meilleure, on va plus vite sur les tâches,
on va plus vite à l’essentiel, on devient
très vite beaucoup plus productif.

Raphaëlle Constant :
Quand vous avez parlé de votre projet à
votre entourage, comment ça a été reçu ?

Marianne Rigaux :
Tout mon entourage a été très content
pour moi. Ils trouvaient ça très cohérent.
J’ai toujours beaucoup voyagé à
l’étranger, seule. J’ai eu quand même
quelques petites remarques de jalousie : «
Ah, t’en as de la chance ! ». Non ! Ce n’est
pas de la chance, c’est un choix que je fais
et qui est certes permis par mon métier
mais c’est un choix que j’ai fait, de partir
un mois dans un pays où je ne connaissais
personne, où personne ne m’attendait.
Donc, je suis arrivée toute seule et puis je
me suis débrouillée pendant un mois pour
me loger, me déplacer et travailler.
Beaucoup de gens n’ont pas vraiment
compris : est-ce que c’étaient des
vacances déguisées ? Est-ce que j’allais
réussir à travailler ? Ça, c’était une grande
question. Oui, on peut travailler quand on
est à Bali et au contraire, je trouve qu’on
travaille même mieux. Les Anglais ont une
formule « Work hard, play hard » donc «
Travailler dur mais profiter grandement ».
Bali incarne vraiment cette formule. C’est
à dire que certes on travaille comme on le
ferait à Paris sauf que le reste du temps,
on peut profiter à la hauteur de ce qu’on
a travaillé.
DELF B2 – Session 12 – Interdiction des https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-
animaux sauvages dans les cirques enseigner/societe/delf-b2-session-12-
interdiction-des-animaux-sauvages-dans-
Extrait de Reportage France du 17 juillet les-cirques/1
2019

Catherine Rolland :
Autre façon de défendre les espèces
sauvages, c’est d’interdire ours cyclistes,
éléphants acrobates, tigres cascadeurs ou
encore singes déguisés en clowns. 40 pays
dans le monde dont 22 européens ont
interdit les cirques qui utilisent les
animaux sauvages. En Angleterre, les
cirques ambulants ne pourront plus les
faire travailler à partir de janvier prochain,
Marie Billon.

Marie Billon :
Anne était le dernier éléphant de cirque
en Angleterre et elle a tiré sa révérence il
y a plus de 10 ans déjà. Aujourd’hui, il n’y
a plus que deux cirques qui se partagent
19 animaux : des zèbres, des rennes, des
ratons laveurs, des chameaux, un renard,
un perroquet macao et un zébu. Il y a
quelques mois un dompteur de lions a
demandé une licence que le
gouvernement lui a refusé. Une première
victoire pour l’Association de défense des
animaux RSPCA qui fait campagne pour
l’interdiction de l’utilisation des animaux
sauvages dans les cirques itinérants. La
principale raison de cette opposition selon
Ros Clubb, scientifique à la RSPCA est la
condition de détention de ces bêtes.

Ros Clubb : [avec traduction]


On sait que le transport est stressant pour
les animaux. IIs sont enfermés dans des
cages trop petites et donc ils ne peuvent
s’adonner à aucune de leurs activités
naturelles. On leur impose aussi le contact
avec des animaux qu’ils ne
fréquenteraient pas dans la nature. On a
pu mettre les lions et les tigres ensemble
par exemple ou alors on isole des animaux
qui vivent en meute. Tout cela crée des
comportements qui ne sont pas naturels
comme tourner en rond dans une cage.

Marie Billon :
C’est au nom du bien-être animal que le
gouvernement a donc décidé de mettre
fin à la législation actuelle le 19 janvier
prochain. Certains dompteurs jugent cette
décision liberticide : « Les animaux de
cirque ne sont plus des animaux sauvages.
La plupart sont nés en captivité. » disent-
ils. « sauf que ça ne change pas leur
instinct. » répondent les associations.

L’opinion publique, elle, semble se


satisfaire de cette interdiction. Selon la
RSPCA, 94% de la population est contre
l’utilisation de lions, tigres et éléphants
dans les cirques. Au Pays de Galle, le
gouvernement a lancé une consultation
qui a reçu 6500 réponses en faveur de
l’interdiction. Un taux de participation
très honorable pour ce genre d’étude
d’opinion. Les 19 animaux qui travaillent
encore dans les cirques itinérants anglais
seront mis à la retraite de fait en janvier.

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