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S08 - Risques de financement

et de liquidité

Institut du FMI pour le développement des capacités Conférencier


Institut de formation pour l’Afrique Ian Nield
Cours sur la Surveillance du secteur financier (AT19.01)
Du 25 mars au 5 avril 2019
Le présent support de formation appartient au Fonds monétaire international (FMI) et son Institut pour le développement des capacités (IDC) . Il a
été conçu pour une utilisation dans le cadre des cours de l’IDC et du FMI. Toute réutilisation doit être soumise à l’accord préalable du FMI et de l’IDC.
Objectifs de ce cours

I. Comprendre le sens et les différences entre les deux


principaux concepts de liquidité - liquidité de
financement et liquidité de marché
II. Être capable de déterminer les sources du risque de
liquidité pour les banques et de construire des
indicateurs clés du risque de liquidité
III. Comprendre les principes essentiels de la gestion du
risque de liquidité et être capable d’effectuer des
tests de résistance aux chocs basés sur les flux de
trésorerie

SSF 2
Partie 1
Le risque de liquidité
et le risque de marché

SSF 3
En quoi consiste la liquidité?
Différents aspects et concepts de la liquidité :
• Liquidité du marché financier
• Liquidité bancaire
• Liquidité des bilans/des actifs Objet de cette conférence!
• Liquidité de financement
• Liquidité de la Banque centrale
• Liquidité mondiale

En outre, il y a des interconnexions importantes entre chaque


concept de liquidité
• On en dira plus sur ces liens dans la conférence sur le dimension transversale
du risque systémique.

SSF 4
Liquidité de financement
Un concept lié à un établissement (une banque) :
• Capacité des banques à honorer leurs engagements
ainsi qu’à dénouer ou à solder leurs positions quand
elles arrivent à échéance (BRI 2008).
• Capacité des institutions solvables à effectuer à temps
des paiements convenus( RSFM avril 2008)
• Capacité à honorer immédiatement ses
obligations(Drehmann and Nikolaou 2010)
• Capacité à lever des fonds rapidement au moyen de
nouveaux emprunts

SSF 5
La liquidité comme un concept stock-flux

Une banque est liquide tant qu’à tout moment les sorties de
fonds sont inférieures ou égales aux entrées de fonds
majorées du stock de fonds.
Comment lever des fonds?
• nouveaux emprunts () se financer sur les marchés
et/ou auprès de la clientèle de détail
• cessions d’actifs (un tampon suffisant d’actifs
liquides)

SSF 6
liquidité contre solvabilité

solvable mais illiquide insolvable

SSF 7
liquidité contre solvabilité

Augmentation
Ratios de des coûts de
solvabilité financement
décroissants et accès au
financement

Négliger cette interaction peut entraîner une grave sous-estimation


des risques de solvabilité et de liquidité.

SSF 8
La transformation des échéances
• Les banques seront toujours soumises à un certain de degré de risque
de liquidité. Pourquoi? Elles créent de la liquidité (de la monnaie)
• Concept de création de liquidité (les déposants préfèrent la
liquidité, les emprunteurs préfèrent les prêts à long terme)
• Toutefois, selon ce concept, une plus grande création de liquidité
signifie que les déposants, et non les banques, disposent de
davantage de liquidité
• La création de liquidité renvoie au concept de transformation des
échéances
• Les banques créent de la monnaie (et génèrent une prime pour
cela) avec un écart entre leurs échéances, c’est-à-dire qu’elles « se
financent à court terme et prêtent à long terme’’
• Cela entraîne un risque de liquidité inhérent (non congruence entre
le flux de remboursement des avoirs et des engagements)

SSF 9
La liquidité de marché
La liquidité de marché : la capacité à négocier un actif à bref
délai, à faible coût et avec peu d’incidence sur son prix
(Nikolaou 2009).
Il y a trois dimensions clés de la liquidité du marché :
1. Serré: le coût de changer de position du portefeuille de
négociation
2. Profondeur du marché: la taille de la transaction ou l'épaisseur
du profil du carnet d'ordres nécessaire pour modifier les prix
3. Résilience du marché: la période nécessaire pour se remettre
des fluctuations de prix causées par un choc soudain ou pour
atteindre un nouvel équilibre
SSF 10
Mesurer la liquidité du marché
Compromis entre sophistication / valeur de l'information
et simplicité / disponibilité des données
Measure Data requirement Calculation method Interpretation

Bid-ask spread Quotes Ask minus bid quote Transaction costs

Turnover Volume data (Trade volume)/(market value of Trading activity


outstanding securities)
Roll‘s price Price data Covariance btw price change at Transaction costs
reversal (1984) times t and t-1
Imputed round- Price & volume data Highest price of a transaction Transaction costs
trip costs minus lowest price of the same
transaction within 1 day
Amihud ratio Daily price & volume (Absolute daily return)/(daily Market depth, marginal
volume) costs of trading an
additional unit
Quote depths Quotes Total number or size of quotes Market depth

Dealer count Unique providers of # of market makers/dealers Measure of market


quotes willing to trade breadth
Source: FMI GFSR 2015, Octobre, Tableau 2.1 (sélection)

SSF 11
Exemple de mesure composite
de la liquidité du marché

Source: Adrian et al (2017): An Index of Treasury Market Liquidity: 1991-2017, FRBNY


Notez : Moyenne lissée de trois mesures normalisées de l'écart entre prix à l'achat et à la vente,
de la profondeur et de l’impact sur les prix des obligations du Trésor.
SSF 12
Partie 2
Risque de liquidité : Sources

SSF 13
Formes et sources du risque de liquidité

• Les entrées et les sorties de fonds en temps normal :


o La structure du bilan (principalement le degré de
transformation des échéances)
o Le modèle d’activité de la banque (mode de financement,
nature des actifs, opérations habituelles, produits dérivés)

• L’approche par les flux de trésorerie


o Risque de liquidité: entrées de fonds inférieures aux
attentes, sorties de fonds supérieures aux attentes
• L’approche par le bilan
o La tension entre tant du côté de l'actif que de celui de
passif

SSF 14
Le risque de liquidité : les actifs
• En raison notamment de la diminution de la liquidité du marché !
o Diminution de la liquidité des actifs détenus pour servir
d’amortisseur de la liquidité
= impossible de les vendre à la valeur comptabilisée
• Indisponibilité des créances à court terme en raison de la défaillance
de contreparties (créances interbancaires)

Actifs Passif
d’amortisseur • Liquidités et quasi liquidités • Dépôts de détail
de liquidité (bons du Trésor)
• Autres titres • Dépôts de gros
• «Actifs illiquides» (prêts) • Dette MT/LT, titres
hybrides
Risque de liquidité du marché • Fonds propres

SSF 15
Le risque de liquidité : le passif
• Notamment en raison d'une détérioration (et rumeurs sur) de la
solidité d’une banque.
o Retraits de dépôts de détail et de gros (panique bancaire)
o Forte augmentation des coûts de financement
o Impossibilité de refinancer la dette arrivant à échéance (risque de refinancement)
o Impossibilité d’emprunter de nouveaux fonds sur les marchés de financement.

Actifs Passif
• Liquidité et quasi liquidités • Dépôts de détail
(bons de Trésorerie) Risque de
• Autres titres • Dépôts de gros liquidité de
financement
• «Actifs illiquides» (prêts) • Dette MT/LT, titres
hybrides
• Fonds propres
SSF 16
Spirale de liquidité : liquidité de marché et de financement

SSF 17
Les banques centrales :
les fournisseurs de liquidité
• Les banques centrales ont été instituées pour assumer le rôle de
prêteurs en dernier ressort (PDR « LOLR »)
o Elles aident à résoudre les crises de liquidité en fournissant de la base
monétaire (ou monnaie de banque centrale)
o En principe, l’utilisation de la liquidité fournie par une banque centrale
permet de remédier à toute tension dans le secteur bancaire

• Toutefois, la fonction de PDR des banques centrales est en


général régie par des règles , par exemple:
o la banque aidée doit être solvable
o existence de garanties et rémunération de la liquidité

Règle formulée par Bagehot (1873): « Prêtez sans limite, à des


entreprises solvables, contre des garanties solides et à des taux
élevés »

SSF 18
Sondage: risque de liquidité
Supposez que, dans un pays, les écarts de rendements souverains
augmentent soudain, au moment où les marchés anticipent une performance
budgétaire médiocre. Sur quel type de risque de liquidité pour le secteur
bancaire cette situation pourrait-elle avoir une incidence (et par quels
canaux?)

1: risque de liquidité des


2: risque de liquidité de 3: Ces deux risques de
actifs (amortisseur de
liquidité).
financement. liquidité à la fois.
33.3% 33.3% 33.3%

Funding liquidit
SSF 19
Partie 3 :
Indicateur des risques de liquidité
(des banques)

SSF 20
Indicateurs de financement «stable»
Observez dans quelle mesure les banques recourent à un
financement «stable» (c’est-à-dire un financement moins sujet à des
retraits soudains)
• Ratio prêts/dépôts
• Idéalement, les dépôts devraient être des dépôts de détail ou
des dépôts stables (appelés dépôts de base)
• Ratio prêts/financements stables
• Le dénominateur se compose en général des dépôts de
détail, d’obligations ordinaires et garanties ainsi que des
fonds propres
• Écart de financement des clients
• Différence entre les prêts et les dépôts (de base) par rapport
aux prêts totaux
• Financements de gros et financements de marché par rapport
au total des financements/des engagements
SSF 21
Indicateurs de non congruence des échéances
Ratio de financement stable net de Bâle III
• Il s’agit d’un indicateur complexe mesurant à quel degré les
actifs à long terme sont financés par des engagements à long
terme
Indicateurs de l’écart des échéances à un certain horizon (comme 3
mois ou 12 mois)
• L’écart des échéances cumulé dans le bilan (avoirs moins
engagements au sein de chaque tranche d’échéances
résiduelles)
• Échéance résiduelle contractuelle par rapport à échéance
résiduelle comportementale
o Les dépôts de base peuvent avoir une échéance contractuelle
très courte (dans des circonstances normales), mais une
échéance comportementale très longue

SSF 22
Ratio prêts/dépôts

Source: Dérivé de la base de données sur la structure financière (2017) et Perspectives de l'économie mondiale du FMI

SSF 23
Indicateurs du risque de refinancement
Observez dans quelle mesure la structure des échéances des
engagements des banques est étalée dans le temps
• Si les refinancements s’accumulent au sein d’une certaine
tranche d’échéances, le risque de refinancement augmente
(nécessité de refinancer une grande partie des
engagements à un moment donné – concentration, risque
de diminution de la liquidité de marché)
• Profil des échéances des financements de gros
• Comprend tous les financements de gros, c’est-à-dire
les dépôts de gros et interbancaires, les billets de
trésorerie et les obligations émises
• Profil des échéances de l’encours des titres de dette
• Comprend les instruments de dette à court et à long
terme
SSF 24
Risque de refinancement

SSF 25
Indicateurs de la liquidité des actifs
Observez le montant de l’amortisseur de liquidité en cas de chocs
de liquidité
• Les actifs liquides en proportion des actifs totaux
• La définition des actifs liquides peut varier selon les pays
• Il existe très souvent un cadre réglementaire définissant les
actifs liquides
• Les réserves déposées auprès de la banque centrale:
peuvent-elles être utilisées?
• Les actifs liquides en proportion des financements (de gros) à
court terme
• La cession des actifs liquides serait-elle suffisante pour
couvrir les sorties de fonds résultant d’un fléchissement des
financements (de gros) à court terme?

SSF 26
Indicateurs basés sur les flux de trésorerie

• Modèle de la non congruence des échéances / tableau


d'échéances
o Écart entre les entrées et les sorties de fonds à un
horizon donné
o Nécessité de connaître les entrées et les sorties de
fonds pour différents postes du bilan
• Indicateurs de couverture conjuguant stock et flux comme
le ratio de couverture de la liquidité de Bâle III
o Actifs liquides par rapport aux sorties de fonds nettes
en phase de tension

SSF 27
Partie 4 :
Gestion du risque de liquidité et test
de résistance de la liquidité

SSF 28
Gestion du risque de liquidité
• Approche par l’appariement des flux de trésorerie
– L’entreprise tente de faire correspondre les sorties de
trésorerie aux entrées de trésorerie contractuelles au sein
de différentes tranches d’échéances à court terme
– Cela n’est peut-être pas faisable tout le temps, donc
• Approche par l’appariement des flux de trésorerie et
des actifs liquides
– L’entreprise tente d’apparier les sorties de trésorerie dans
chaque tranche d’échéances par rapport à un ensemble
d’entrées de trésorerie contractuelles
– à quoi s’ajoutent les entrées de trésorerie qui peuvent
résulter de la cession d’actifs (liquides), de pensions
livrées et d’autres emprunts garantis (actifs liquides gagés)

SSF 29
Gestion du risque de liquidité

• L’appariement des flux


de trésorerie nécessite
une prévision des
entrées et des sorties de
fonds dans toutes les
tranches d’échéances
• Calcul des flux de
trésorerie nets (écarts
de liquidité)

Source L. Matz: la gestion du risque de liquidité

SSF 30
Test de résistance de la liquidité
• L’objectif du test de résistance sur la liquidité est d’évaluer la
résilience d’une banque (ou d’un groupe de banques) en cas de chocs
défavorables sur la liquidité au cours d’une certaine période (un
semaine à six mois)
• Méthodologies basées sur les flux de trésorerie
– Projection des entrées et des sorties de fonds des banques et capacité de
rééquilibrage dans des conditions de marché difficiles
– résiliente (ou liquide) si :
capacité de rééquilibrage > les écarts de liquidité potentiels cumulés.
• Les mesures de la résilience incluent: :
– L’horizon de survie : mesure de l’horizon temporel au cours duquel une
banque reste liquide
– Le ratio de couverture : mesure de la liquidité du bilan calculée comme
le ratio valeur liquide des actifs/sorties de fonds cumulées à l’horizon
de la tension

SSF 31
Les étapes des méthodologies basées
sur les flux de trésorerie
• Choisissez un horizon pour le test de résistance sur la liquidité, pour
exemple, de 6 mois.
• Étape 1 : calculez la différence entre les sorties et les entrées de
fonds (écart)
• Étape 2 : déterminez l’horizon de survie lorsque seuls les actifs
liquides sont utilisés pour contrebalancer les écarts de liquidité
• Étape 3 : déterminez l’horizon de survie, mais supposez que la
banque puisse utiliser à la fois les actifs liquides et illiquides
– formulez une hypothèse comportementale

SSF 32
Méthodologies basées sur les
flux de trésorerie
• Considérez un test de résistance sur la liquidité à un horizon de 6
mois
– Semaine 1 = entrées de fonds totales = 13
– Semaine 2 = entrées de fonds totales = 4
– etc. jusqu’à la semaine 24 (6 mois)
Solde au point de
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées/ titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6

SSF 33
Méthodologies basées sur les
flux de trésorerie
• Étape 1: calculez la différence entre les sorties et les entrées de fonds (écart)

Solde au point
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
de départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées / titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6
SORTIES DE FONDS 22 58 32 1
FLUX NETS (ÉCART) (9) (54) (29) 5

SSF 34
Méthodologies basées sur les
flux de trésorerie
• Étape 2: Déterminez l’horizon de survie lorsque seuls les actifs liquides
sont utilisés pour contrebalancer les écarts de liquidité

Solde au point
ACTIFS Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3
de départ
Liquidez: 9 Liquidez: 41 Liquidez: 0
Actifs Actifs liquides restants: Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
50
liquides 50 –9 = 41 41 – 41 = 0 0

Non utilisés Non utilisés Non utilisés


Actifs
25
illiquides
0 0 0

(54) + 41 = (-13) (28)+(13) = (41)


FLUX NETS La banque n’arrive pas à La banque n’arrive pas à
(9) + 9 = 0
(ÉCART) éliminer complétement éliminer complétement
l’écart: illiquide l’écart: illiquide

Horizon de survie: 2 semaines

SSF 35
Méthodologies basées sur les
flux de trésorerie
• Étape 3: déterminez l’horizon de survie, mais supposez que la banque puisse
utiliser à la fois les actifs liquides et illiquides  formulez une hypothèse
comportementale

Solde au point
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
de départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées / titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6
SORTIES DE FONDS 22 58 32 1
FLUX NETS (ÉCART) (9) (54) (28) 5

SSF 36
Méthodologies basées sur les
flux de trésorerie
• Hypothèse comportementale: les actifs sont liquidés proportionnellement :
 Cette hypothèse est-elle réaliste?

Solde au point
ACTIFS Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3
de départ
Actifs
Liquidez: 9*(50/75) = 6 Liquidez: 54*(44/66) = 36 Liquidez: 18
liquides
Actifs liquides restants:
50 Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
:
50 – 6 = 44 44 – 36 = 8
18 – 18 = 0

Actifs Actifs liquidés: 9*(25/75) Actifs liquidés: 54*(22/66) = Actifs liquidés: 4


illiquides =3 18
25 Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
Actifs liquides restants:
25 - 3 = 22 22 – 18 = 4
4–4=0
(28) + 18 + 4 = (6)
FLUX NETS La banque n’arrive pas à
(9) + 6 + 3 = 0 (54) + 36 + 18 = 0
(ÉCART) éliminer complétement
l’écart: illiquide
Horizon de survie: 3 semaines
SSF 37
Comment concevoir un scénario de
tension?
• L’objectif d’un scénario à facteur de risque unique est d’évaluer la
résilience d’une banque confrontée à un choc brutal sur une source
de financement spécifique. Par exemple:
– Un retrait soudain par 25% des particuliers détenant des dépôts
– Une baisse de la notation.
– Une perte totale des financements non garantis.
• Un scénario de tension macro cohérent , composé de chocs sur
l’ensemble du système financier et organisé sous la forme d’une
« histoire cohérente » accréditant les hypothèses sur tous les
éléments en rapport
– Taux de retrait de diverses sources de financement (détail et gros)
– Décote des actifs et retrait des engagements conditionnels
– Appels de garanties/de marge résultant d’une volatilité accrue des prix
des actifs et/ou d’une dégradation de la qualité de crédit de la banque

SSF 38
Comment calibrer les chocs?
• La capacité de rééquilibrage
– Les études empiriques donnent peu d’indications sur la
capacité de rééquilibrage appropriée dans le cadre de tests de
résistance.
– Les chocs sur la capacité de rééquilibrage sont introduits sous la
forme de décotes en phase de tension.
• Le calibrage des décotes doit établir une distinction entre les catégories
d’actifs:
– Définir quelles catégories d’actifs restent liquides, par exemple en utilisant les
critères d’éligibilité des banques centrales pour les opérations d’open market.
– Définir la proportion des actifs liquides qui restent non grevés.
– S’agissant des actifs jugés illiquides, définir la liquidité de marché, c’est-à-dire la
perte de valeur (décote) que les banques doivent accepter pour céder ces actifs.
• Les décotes doivent être conçues de façon cohérente par rapport aux chocs
de financement :
– Il faut synchroniser les fortes décotes des actifs illiquides avec les tensions sur les
marchés de financements garantis.

SSF 39
Comment calibrer les chocs?

Source: Schmieder et autres (2012)

SSF 40
Comment calibrer les chocs?

Décotes des pensions livrées en mars 2008

Source: Shin (2009)

SSF 41
Résumé
Dans cette conférence, nous avons discuté:
• Les significations et les différences entre les différents
concepts de liquidité et axés sur:
– Liquidité bancaire, liquidité des bilans/des actifs et liquidité
de financement; et
– risque de liquidité.
• Des sources et des indicateurs de risque; et
• Nous avons introduit quelques des techniques de gestion
du risque de liquidité:
– l’appariement des flux de trésorerie;
– le test de résistance; et
– la conception et le calibrage des tests de résistance.

SSF 42
Références

Banque de France, 2008, Revue de stabilité financière – Numéro spécial liquidité.


https://www.banque-france.fr/uploads/tx_bdfgrandesdates/rsf_0208_01.pdf

Drehmann, M., Nikolaou, K., 2010, « Le risque de liquidité de financement: définition et


mesure ». Document de travail de la BRI n°316. http://www.bis.org/publ/work316.pdf

Nikolaou, K., 2009, « Concepts du risque de liquidité – définitions et interactions ».


Document de travail de la BCE 1008/2009
https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/scpwps/ecbwp1008.pdf?e87aba3a52137adea91048
bf54801968

Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, octobre 2014, « Bâle III: le ratio structurel de
liquidité à long terme »
http://www.bis.org/bcbs/publ/d295.pdf”

Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, janvier 2013, « Bâle III: Ratio de liquidité à court
terme et outils de suivi du risque de liquidité », http://www.bis.org/publ/bcbs238.pdf

SSF 43
Annexe
Plus de détails sur les tests de
résistance de la liquidité

SSF 44
Test de résistance de la liquidité
• L’objectif du test de résistance sur la liquidité est
d’évaluer la résilience d’une banque (ou d’un groupe de
banques) en cas de chocs défavorables sur la liquidité au
cours d’une certaine période
• Que serait une mesure pratique de la «résilience» qui
tiendrait compte des multiples aspects du risque de
liquidité?
• Comment concevoir le scénario de tension?
– Quels sont les principaux facteurs de risque dont il faut tenir
compte?
– Comment calibrer les chocs?
– Quelle serait la durée du test de résistance?

SSF 45
Méthodologies basées sur les flux de
trésorerie
• Considérez un test de résistance sur la liquidité à un horizon de 6 mois
– Semaine 1 = entrées de fonds totales = 13
– Semaine 2 = entrées de fonds totales = 4
– etc. jusqu’à la semaine 24 (6 mois)
• Étape 1: calculez la différence entre les sorties et les entrées de
fonds (écart)
• Étape 2: Déterminez l’horizon de survie lorsque seuls les actifs
liquides sont utilisés pour contrebalancer les écarts de liquidité
• Étape 3: déterminez l’horizon de survie, mais supposez que la
banque puisse utiliser à la fois les actifs liquides et illiquides
– formulez une hypothèse comportementale

SSF 46
Méthodologies basées sur les flux de
trésorerie
• Considérez un test de résistance sur la liquidité à un horizon de 6
mois
– Semaine 1 = entrées de fonds totales = 13
– Semaine 2 = entrées de fonds totales = 4
– etc. jusqu’à la semaine 24 (6 mois)
Solde au point de
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées/ titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6

SSF 47
Méthodologies basées sur les flux de
trésorerie
• Étape 1: calculez la différence entre les sorties et les entrées de fonds (écart)

Solde au point
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
de départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées / titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6
SORTIES DE FONDS 22 58 32 1
FLUX NETS (ÉCART) (9) (54) (29) 5

SSF 48
Méthodologies basées sur les flux de trésorerie

• Étape 2: Déterminez l’horizon de survie lorsque seuls les actifs liquides


sont utilisés pour contrebalancer les écarts de liquidité

Solde au point
ACTIFS Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3
de départ
Liquidez: 9 Liquidez: 41 Liquidez: 0
Actifs Actifs liquides restants: Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
50
liquides 50 –9 = 41 41 – 41 = 0 0

Non utilisés Non utilisés Non utilisés


Actifs
25
illiquides
0 0 0

(54) + 41 = (-13) (28)+(13) = (41)


FLUX NETS La banque n’arrive pas à La banque n’arrive pas à
(9) + 9 = 0
(ÉCART) éliminer complétement éliminer complétement
l’écart: illiquide l’écart: illiquide

Horizon de survie: 2 semaines

SSF 49
Méthodologies basées sur les flux de
trésorerie
• Étape 3: déterminez l’horizon de survie, mais supposez que la banque puisse
utiliser à la fois les actifs liquides et illiquides  formulez une hypothèse
comportementale
Solde au point
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
de départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées / titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS - 13 4 3 ... 6
SORTIES DE FONDS 22 58 32 1
FLUX NETS (ÉCART) (9) (54) (28) 5

SSF 50
Méthodologies basées sur les flux de
trésorerie
• Hypothèse comportementale: les actifs sont liquidés proportionnellement :
 Cette hypothèse est-elle réaliste?

Solde au point
ACTIFS Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3
de départ
Actifs
Liquidez: 9*(50/75) = 6 Liquidez: 54*(44/66) = 36 Liquidez: 18
liquides
Actifs liquides restants:
50 Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
:
50 – 6 = 44 44 – 36 = 8
18 – 18 = 0

Actifs Actifs liquidés: 9*(25/75) Actifs liquidés: 54*(22/66) = Actifs liquidés: 4


illiquides =3 18
25 Actifs liquides restants: Actifs liquides restants:
Actifs liquides restants:
25 - 3 = 22 22 – 18 = 4
4–4=0
(28) + 18 + 4 = (6)
FLUX NETS La banque n’arrive pas à
(9) + 6 + 3 = 0 (54) + 36 + 18 = 0
(ÉCART) éliminer complétement
l’écart: illiquide
Horizon de survie: 3 semaines
SSF 51
Comment concevoir un scénario de
tension
• Les tests de résistance comparent les
expositions aux éventuelles sorties de
liquidité, dans le cadre d’un scénario de
tension, à la capacité de riposte disponible.
– Conformément aux principes fondamentaux en
matière de fiabilité des tests de résistance, les
scénarios doivent être «extrêmes, mais
plausibles »
– Quel doit-être le degré de tension? Si les chocs sont trop
extrêmes, même les amortisseurs de liquidité les plus solides
ne suffiront plus à protéger les banques

SSF 52
Comment concevoir un scénario de
tension?
• L’objectif d’un scénario à facteur de risque unique est d’évaluer la
résilience d’une banque confrontée à un choc brutal sur une source
de financement spécifique. Par exemple:
– Un retrait soudain par 25% des particuliers détenant des dépôts
– Une baisse de la notation.
– Une perte totale des financements non garantis.
• Un scénario de tension macro , composé de chocs sur l’ensemble
du système financier et organisé sous la forme d’une « histoire
cohérente » accréditant les hypothèses sur tous les éléments en
rapport
– Taux de retrait des financements
– Décote des actifs et retrait des engagements conditionnels
– Appels de garanties/de marge résultant d’une volatilité accrue des prix
des actifs et/ou d’une dégradation de la qualité de crédit de la banque

SSF 53
Comment concevoir un scénario de
tension?
• Schmieder et autres (2012) proposent un cadre qui
reproduit une crise de liquidité stylisée caractérisée
par trois étapes:
– Une augmentation généralisée du risque de contrepartie.
Les financements garantis pourraient rester disponibles,
mais il y aurait sans doute des appels de garantie/de
marge
– Un assèchement soudain des sources de financement: un
changement d’opinion des marchés (hausse de l’aversion
au risque) tarit les sources de financement non garanties
– Une panique bancaire et une contagion
 L’étendue de l’horizon temporel est essentielle

SSF 54
Comment calibrer les chocs?
• Les dépôts
– Bien qu’ils puissent éventuellement faire l’objet de certains retraits
soudains, les dépôts intégralement assurés sont moins sensibles aux
tensions que d’autres formes de financement.
– Les relations entre les déposants et les banques peuvent influer sur la
stabilité des dépôts.
– Il a été prouvé que la définition des «dépôts de base» avait peu
d’incidence sur les paniques bancaires réelles.
– D’autres caractéristiques ,comme la devise sous-jacente et l’échéance des
dépôts, peuvent avoir des répercussions sur leur stabilité:
• Les dépôts libellés en devises peuvent être considérés comme moins stables que ceux
en monnaie nationale et que les dépôts à terme en fonction du scénario.
• Les financements de gros non garantis
– Cette source de financement s’est avérée vulnérable lors de la dernière
crise. Dans un climat de tension, les prêts interbancaires ont en général
vu leur durée se raccourcir et, finalement, le marché interbancaire s’est
retrouvé paralysé par des comportements de thésaurisation de la
liquidité

SSF 55
Comment calibrer les chocs?
• Les financements garantis (pensions livrées, BTAA, etc)
– Les financements garantis sont très procycliques car ils dépendent des
décotes, de la valorisation des titres, de la réutilisation des garanties et des
limites sur le risque de crédit aux contreparties
 les appels de garanties réduisent la capacité de rééquilibrage
• Les facilités de liquidité et de crédit
– Le constat que les sorties de liquidité au titre des engagements de prêts sont
naturellement couvertes par les entrées de dépôts pendant un évènement
extrême peut faire l’objet de biais propres aux évènements
– Les engagements de prêts (accords sur l’octroi de fonds dans le futur)
peuvent aller jusqu’à 90 jours et même quelquefois davantage (en fonction
des clauses de changement défavorable significatif – «MAC clauses»).
– Les engagements inconditionnels de soutien à la liquidité (comme les
programmes BTAA et les émissions de billets de trésorerie) sont
potentiellement bien plus risqués que les engagements de prêts .
– Les chocs sont introduits sous la forme de taux de retrait appliqués à ces
engagement hors bilan.

SSF 56
Comment calibrer les chocs?

• Les sorties de fonds dépendent de la situation de fait et des taux de


retrait en phase de tension
Solde au point
ACTIFS S1 S2 S3 ... S24
de départ
Actifs liquides non grevés 50
Autres titres (titres adossés à des prêts immobiliers,
25 1 1 1 ... 0
billets de trésorerie, actions, etc)
Prêts (prêts immobiliers résidentiels, prêts aux
325 6 1 1 ... 5
entreprises, etc)
Pensions livrées / titres prêtés 20 6 2 1 ... 1
Montants liés à des produits dérivés 70 0 0 0 ... 0
Autres actifs 18 0 0 0 ... 0
ENTRÉES DE FONDS INFLOWS - 13 4 3 ... 6
SORTIES DE FONDS 22 58 32 1
FLUX NETS (ÉCART) NET FLOWS (GAP) (9) (54) (29) 5

SSF 57
Comment calibrer les chocs?
• Les taux de retrait sont supérieurs pour les sources de financement moins
stables et peuvent augmenter de façon non linéaire.

Solde au point
Engagements de départ
S1 S2 S3 ... S24

Dépôts ...
De détail –assurés dépôts à vue/dépôts à
90 0.3% 0.3% 0.3% ... 0.3%
préavis
De détail –non assurés dépôts à vue/dépôts à
20 0.5% 0.5% 0.5% ... 0.5%
préavis
De détail- dépôts à terme 50 0.3% 0.3% 0.3% ... 0.3%
Financements de gros ...
Garantis 49 10% 25% 25% ... 0%
Non garantis 110 15% 50% 50% ... 20%
Autres engagements ...
Pensions livrées 6 0% 0% 0% ... 0%
Autres (dont produits dérivés, fonds propres, etc) 83 0% 0% 0% ... 0%
Engagements 100 - - - ... -

SSF 58
Comment calibrer les chocs?
• Dans cet exemple illustratif, on a calculé les sorties de fonds en appliquant des
taux d’interruption en phase de tension aux sources de financement concernées
Solde au
Engagements point de S1 S2 S3 ... S24
départ
Dépôts 90 0.3 0.3 0.3 ... 0.3
De détail –assurés dépôts à vue/dépôts à
20 0.1 0.1 0.1 ... 0.1
préavis
De détail –non assurés dépôts à vue/dépôts à
50 0.2 0.2 0.2 ... 0.2
préavis
De détail- dépôts à terme ...
Financements de gros 49 5 11 8 ... 0
Garantis 110 17 47 23 ... 0
Non garantis ...
Autres engagements 6 0 0 0 ... 0
Pensions livrées 83 - - - ... -
Autres (dont produits dérivés, fonds propres,
100 ...
etc)
SORTIES DE FONDS 22.6 58.6 31.6 0.6

SSF 59
Comment calibrer les chocs?

Source: Schmieder et autres (2012)

SSF 60
Comment calibrer les chocs?
• La capacité de rééquilibrage
– Les études empiriques donnent peu d’indications sur la
capacité de rééquilibrage appropriée dans le cadre de tests de
résistance.
– Les chocs sur la capacité de rééquilibrage sont introduits sous la
forme de décotes en phase de tension.
• Le calibrage des décotes doit établir une distinction entre les catégories
d’actifs:
– Définir quelles catégories d’actifs restent liquides, par exemple en utilisant les
critères d’éligibilité des banques centrales pour les opérations d’open market.
– Définir la proportion des actifs liquides qui restent non grevés.
– S’agissant des actifs jugés illiquides, définir la liquidité de marché, c’est-à-dire la
perte de valeur (décote) que les banques doivent accepter pour céder ces actifs.
• Les décotes doivent être conçues de façon cohérente par rapport aux chocs
de financement :
– Il faut synchroniser les fortes décotes des actifs illiquides avec les tensions sur les
marchés de financements garantis.

SSF 61
Comment calibrer les chocs?

Décotes des pensions livrées en mars 2008

Source: Shin (2009)

SSF 62
Horizon des tests de résistance

• Les horizons temporels des tests de


résistance sur la liquidité varient entre:
– Le court terme (1 à 4 semaines) pour une
analyse à facteur de risque unique
– Le moyen terme (2 à 6 mois) pour les scénarios
englobant l’ensemble du système financier

SSF 63

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