Vous êtes sur la page 1sur 1

Les années 90 ont été dorées pour Monique Proulx.

En 1993, l’écrivaine québécoise


a gagné de la reconnaissance internationale avec son roman « Le sexe des étoiles »
(1987), qui a été adapté au cinéma et a reçu une indication à l’Oscar du meilleur film
étranger. Dans cette même année, elle a publié « Homme invisible à la fenêtre »,
qui a gagné les prix Québec-Paris, le Prix des libraires du Québec ainsi que le Prix
littéraire Desjardins. Finalement, trois ans plus tard, elle publiera « Les Aurores
Montréales », cette fois-ci en se lançant à l’aventure avec un nouveau genre
littéraire: la nouvelle. Encore une fois, Proulx a frappé dans la mille et a montré au
monde que, plus qu’une excellente romancière, elle maîtrise aussi l’art de raconter
des petites histoires.

L’intelligente simplicité de ses récits fait de “Les Aurores Montréales” une œuvre à
être appréciée pour tous les types de lecteurs. Chaque nouvelle a une unité
particulière et autonome : sans hésiter, vous pouvez parcourir le livre et choisir par
hasard n’importe laquelle parmi les 27 histoires proposées, avec la certitude d’en
trouver un petit univers montréalais. Il y en a pour tous les goûts : le plus paresseux
des lecteurs sera bien sûr touché par “Ça”, un beau récit qui met en question le
laisser-aller social avec tout simplement deux paragraphes ; les lecteurs plus
féroces, par contre, iront au délire en essayant de créer et de trouver les multiples
liens qui connectent les intrigants personnages de ce livre.

Plus qu’une lecture agréable et poignante, “Les Aurores Montréales” est un portrait
fidèle et complexe de la société québécoise des années 90. Une bonne partie des
personnages sont les fils d’une première génération d’immigrants, conséquence de
la politique d’ouverture de frontières du Canada pendant les années 70. Le résultat
c’est une immense variété de profiles multiculturelles, presque toujours contrastés
avec la couleur blanche de la neige qui fait partie du paysage quotidien à Montréal.

Cette mosaïque bien soignée de narratives croisées par le froid québécois est le fruit
d’un travail long et fragmenté, comme la propre Monique Proulx va nous expliquer à
la fin du livre. L’œuvre a été édifiée petit à petit, « patiemment échelonnée sur des
années ». Quelques-unes des nouvelles ont été publiées avant, dans des revues
canadiennes ; il y a même deux parmi elles qui sont devenues des films. « Lea et
Paul » a été adaptée par Bruno Carrière, Acpav 1989, avec le titre « À la vie, à
l’amour » ; plus tard, “Le futile et l’essentiel”, a été réalisé par Jean Bourbonnais,
TVOntario 1991. “Malgré tout”, explique Monique, “pour le bénéfice du lecteur que
cette dispersion effaroucherait, je tiens à souligner que ce livre est, et a toujours été,
la destination première des textes qui le composent. »  Effectivement, l’écrivaine a
réussi à créer cette adorable collection d’histoires, urbaines et variées. 

Vous aimerez peut-être aussi