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« trois hypostases », l’Un n’étant pas une hypostase 12. Tout ce que
l’on peut dire est que ce titre a facilité la récupération de l’œuvre de
Plotin dans un sens trinitaire par certains Pères de l’Église 13. Origène
parlait déjà de trois hypostases, avant la composition des Ennéades 14.
Même si l’importance de la notion d’émanation dans la philo-
sophie juive médiévale est incontestablement due à l’influence des
philosophes arabes, les doutes, que nous venons de rappeler concer-
nant Plotin lui-même et son influence éventuelle sur les théologiens
chrétiens, invitent à se demander s’il ne faut pas revoir l’hypothèse
traditionnelle à la racine et placer le judaïsme en amont de l’histoire
des notions d’émanation et d’hypostase et non en aval. En d’autres
termes, le rapport du judaïsme à ces deux notions serait beaucoup
plus ancien qu’on ne le pense généralement.
17. Joseph Milik, « Milkî-Sedeq et Milkî-Resha’ dans les anciens écrits juifs
et chrétiens », Journal of Jewish Studies, t. XXIII, 1972, p. 125. Le texte commenté
est 11Q Melkisedeq (11Q 13, II).
18. Erwin Goodenough, By Light, Light. The Mystic Gospel of Hellenistic Judaism,
New Haven, Yale University Press, 1935, p. 359-369.
19. Voir Si 1, 4 ; Ba 3, 9-4, 4 ; Sg 1, 7 et 7, 25-26 ; De somniis, I, 75 et De fuga
et inventione, 110.
20. Voir Gabriele Boccaccini, « Hellenistic Judaism. Myth or Reality ? », in
Jewish Literatures and Cultures. Context and Intertext, A. Norich et Y. Z. Eliav (dir.),
Providence, Brown Judaic Studies, 2008, p. 55-76.
21. Voir Arnold M. Goldberg, Untersuchungen über die Vorstellung von der
Schekhinah in der frühen rabbinischen Literatur, Berlin, W. de Gruyter, 1969, p. 1-7.
22. Pesiqta de-rab Kahana, 1, Paris, Alliance israélite universelle, ms. H 47 A.
Il n’est pas sûr que la citation de Nb 7, 1 ait un rapport direct avec l’enseignement
qui précède, à moins que le verbe « achever » (kallot) soit mis en relation avec la
plénitude (l’idée de totalité : kol ) de la lumière divine.
23. Voir Émile Bréhier, La philosophie de Plotin, Paris, Vrin, 1999, p. 42-43.
24. Be-ret Rabba, 3 :4, Vatican, ms. heb., 60.
25. Valentin Aptowitzer, « Zur Kosmologie der Aggada. Licht als Urstoff »,
Monatsschrift für Geschichte und Wissenschaft des Judentums, t. LXXII, 1928,
p. 363-370 ; Alexander Altmann, « A Note on the Rabbinic Doctrine of Creation »,
Journal for Jewish Studies, t. VII, 1956, p. 195-206.
26. Voir José Costa, « Émanation et création : le motif du manteau de lumière
revisité », Journal for the Study of Judaism, t. XLII, 2011, p. 244-248.
27. Le commentateur rapproche la « voie de l’Orient » (derekh qadim) des
« jours de la création » (yeme qedem).
28. Littéralement : « dire ».
29. Be-ret Rabba, 3 :4, Vatican, ms. heb., 60.
37. Alan F. Segal, Two Powers in Heaven. Early Rabbinic Reports about Christianity
and Gnosticism, Leyde, Brill, 1977.
38. Voir Moshe Idel, Ben : Sonship and Jewish Mysticism, Londres-New York,
Continuum, 2007, p. 645-670, et les références données par Daniel Boyarin,
La Partition du judaïsme et du christianisme, Paris, Cerf, 2011 [traduction française
de Border Lines. The Partition of Judaeo-Christianity, Philadelphie, University of
Pennsylvania Press, 2004], p. 225-226.
39. Daniel Boyarin, ibid.
Littérature rabbinique et littérature des Hekhalot L’ange Métatron dont le nom est comme celui de son
maître
Littérature du Shi‘ ur Qoma Un Dieu anthropomorphe et gigantesque
Targum Le memra, c’est-à-dire le Verbe divin
52. Sur cette pluralité des judaïsmes après 70 et le « judaïsme synagogal », voir
l’ouvrage de Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du vie siècle avant notre ère
au iiie siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Paris, PUF, 2012.