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Série 8 : Les coûts partiels - Chapitre 37 : L’analyse de la relation coût - volume - profit

UV 104 Comptabilité
Série 8 : Les coûts partiels
Chapitre 37 : L’analyse de la relation coût – volume - profit

Auteur : Didier CHADOURNE

L’analyse de la relation coût – volume - profit a pour objet l’étude des interrelations entre les
ventes, les coûts, le niveau d’activité et par conséquent la profitabilité de l’entreprise (aptitude de
l’entreprise à générer un profit). Elle fournit un cadre de raisonnement pertinent à de nombreuses
décisions de gestion telles que :

• fixer ou modifier un prix de vente ;


• fixer ou modifier des exigences de rentabilité ;
• fixer ou modifier un niveau de risque acceptable ;
• abandonner ou développer un produit, une ligne de produit, un site de production ;
• internaliser ou externaliser une activité.

Elle permet de répondre à de nombreuses questions comme :

• quel est l’impact sur le résultat d’une hausse des prix de vente de x % et d’une baisse conjuguée
des ventes de y % ?
• quel doit être le montant du chiffre d’affaires pour obtenir un résultat de x euros ?
• quel est l’impact sur le résultat d’une baisse des prix de vente de x % ?
• etc….

On sait par ailleurs que le niveau d’activité est un des principaux facteurs d’incertitude de
l’entreprise car il est soumis aux fluctuations de la demande, aux phénomènes de saisonnalité, au
cycle micro-économique, et de façon générale à des facteurs extérieurs à l’entreprise que les
dirigeants ne peuvent pas toujours maîtriser.

L’analyse coût - volume - profit présente donc un réel intérêt pour les gestionnaires. Elle fournit des
outils d’aide à la décision à l’évaluation du risque. Comme tout modèle de gestion, elle présente des
limites.

Nous développerons donc ce chapitre autour de trois questions :

• quels sont les fondements de l’analyse coût – volume - profit ?

• quels outils d’aide à la décision et de mesure du risque propose cette analyse ?

• quelles sont les limites de cette analyse ?

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Série 8 : Les coûts partiels - Chapitre 37 : L’analyse de la relation coût - volume - profit

I Les fondements de l’analyse coût – volume - profit


L’analyse de la relation coût – volume - profit s’appuie sur la méthode du coût déjà évoquée dans le
chapitre précédent de la même série.

Exemple :

Considérons le compte de résultat par variabilité de l’entreprise BERGER :

Compte de résultat par variabilité de l’exercice N


Éléments Coûts Marges %
Chiffre d'affaires hors taxes 1 000 000,00 100,00 %
- Charges variables 600 000,00 - 600 000,00 60,00%
= Marge sur coûts variables (MCV) 400 000,00 40,00%
- Charges fixes (CF) 220 000,00 - 220 000,00
= Résultat courant 180 000,00 18,00 %

Cette présentation met en évidence les relations existantes entre les coûts (variables et fixes), le
volume des ventes et le profit. On voit ainsi qu’il faut réaliser une marge sur coût variable suffisante
pour couvrir la totalité des charges fixes.
Lorsque l’entreprise couvre ses charges fixes cela signifie qu’elle a atteint, voire dépassé son seuil
de rentabilité ou point mort.

II Les outils d’aide à la décision et la mesure du risque


Ils peuvent être utilisés à posteriori pour analyser une activité passée ou à priori dans une optique
prévisionnelle. Il s’agit principalement de la méthode du seuil de rentabilité.

1°) Le seuil de rentabilité


On appelle seuil de rentabilité, le niveau d’activité (exprimé en chiffre d’affaires ou en volume
d’activité) pour lequel le résultat d’une entreprise est nul, c’est à dire pour lequel la marge sur coût
variable est égale aux charges fixes. Au-delà de ce seuil de niveau d’activité, l’entreprise réalise des
bénéfices : elle est en zone de profitabilité.

Exemple :

Si l'on considère à nouveau le cas de l'entreprise BERGER, cela signifie que l'on cherche un niveau
de chiffre d'affaires appelé seuil de rentabilité tel que :

Éléments Marges %
Seuil de rentabilité (SR) ? 100 %

- Charges variables ? 60 %

= Marge sur coûts variables (MCV) 220 000 40 %

- Charges fixes (CF) - 220 000

= Résultat courant 0

On peut observer que MCV = SR × 40 %

On voit également que MCV = CF

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D’où :

SR × 40% = CF

CF 220 000
SR = ⎯⎯⎯⎯ = ⎯⎯⎯⎯ = 550 000 €
40% 0,40

Le seuil de rentabilité exprimé en chiffre d’affaires peut donc être déterminé par le calcul en
appliquant la règle suivante :

Charges fixes
Seuil de rentabilité = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
(en valeur) Taux de marge sur coûts variables

Remarque : lorsqu’il est exprimé en valeur, le seuil de rentabilité est parfois appelé chiffre
d’affaires critique.

Le seuil de rentabilité exprimé en volume s’obtient de la sorte :

Seuil de rentabilité en valeur


Seuil de rentabilité = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
(en quantité) Prix de vente unitaire hors taxes

Il peut aussi être déterminé graphiquement :

Détermination graphique du seuil de rentabilité

450 000
y = 0,40 x
400 000

350 000

300 000
MCV et charges fixes

Zone bénéfice
250 000
y = 220 000
200 000
Zone perte
150 000

100 000 Marge / coût variable


Charges fixes
50 000

0
0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 Chiffres d'affaires

Seuil de rentabilité = 550 000 €

Voir Animation Flash


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Résultat courant Détermination graphique du seuil de rentabilité

200 000
y = 0,40 x
150 000

100 000

50 000
Zone bénéfice
0 Chiffre d'affaires
0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000
-50 000
Zone perte
-100 000

-150 000

-200 000

-250 000
Résultat courant
Seuil de rentabilité = 550 000 €

Chiffre d'affaires et
charges totales
Détermination graphique du seuil de rentabilité

1 200 000

1 000 000 x=y

800 000 Zone bénéfice x = y + 220 000

600 000 Chiffre


d' ff i totales
Charges
400 000
Zone perte

200 000

0
0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000
Chiffre d'affaires
Seuil de rentabilité = 550 000 €

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L’entreprise peut par ailleurs être amenée à procéder à des changements pour s’adapter à
l’évolution de la demande et aux exigences de la compétitivité ; cela permet le plus souvent
d’augmenter la marge sur coût variable mais implique une augmentation des charges fixes.

Concrètement, la structure d’une entreprise peut être modifiée par :


• les investissements de renouvellement ;
• les investissements de capacité ;
• les investissements de productivité ;
• la réorganisation des locaux et des services ;
• la réduction ou l’augmentation des effectifs.

Exemple :

Considérons le cas de l’entreprise ALUIN qui va connaître, au cours de l’exercice N+1 des
changements de structure liés au renouvellement du matériel. Son taux de marge sur coût variable
(25 % du chiffre d’affaires) ne sera pas affecté par ces changements de structure.

Les données prévisionnelles de l’exercice N+1 sont donc les suivantes :

Chiffre d’affaires hors taxes (CAHT) Charges fixes Seuil de rentabilité (SR)
CAHT < 30 000 € 4 500 € 4 500 / 0,25 = 18 000 €
30 000 € <= CAHT < 70 000 € 12 000 € 12 000 / 0,25 = 48 000 €
70 000 € <= CAHT < 90 000 € 20 000 € 20 000 / 0,25 = 80 000 €

Le graphique ci-dessous montre que l’entreprise va atteindre ces seuils de rentabilité par alternance
de zones de perte (surface grisée) et de zones de bénéfice (surface hachurée).

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Ce graphique montre également que si l’entreprise est par exemple dans la zone de chiffre d’affaires
comprise entre 48 000 € et 70 000 € et qu’elle pense qu’elle n’atteindra pas un chiffre d’affaires d’au
moins 80 000 €, elle a alors intérêt à ne pas développer ses ventes afin de ne pas rentrer dans la
zone comprise entre 70 000 € et 80 000 € car elle se trouverait alors en déficit.
Il y a au moins une leçon à tirer de cette démonstration : la croissance du chiffre d’affaires doit faire
l’objet d’un suivi permanent à l’aide d’indicateurs de gestion pour être efficacement maîtrisée.

Dans le prolongement de la notion de seuil de rentabilité plusieurs indicateurs peuvent être utilisés
pour évaluer le risque lié à un retournement de conjoncture :
• le point mort exprimé en mois ou en jours ;
• la marge ou distance de sécurité ;
• le taux de prélèvement des charges fixes ;
• le levier d’exploitation ou opérationnel.

L’analyse ou l’évaluation du niveau de risque est devenue aujourd’hui un élément fondamental de la


gestion de l’entreprise.

2°) Le point mort exprimé en mois ou en jours


Lorsqu’on souhaite connaître à quelle date le seuil de rentabilité est atteint, on peut calculer cet
indicateur en mois ou en jours. Exprimé en jours ou en mois, le seuil de rentabilité est appelé
« point mort ».
Lorsque le point mort est atteint l’entreprise dispose d’une marge de manœuvre pour orienter sa
politique de prix. Elle peut par exemple, en cas de forte élasticité de la demande par rapport au prix
baisser son prix de vente unitaire pour augmenter son chiffre d’affaires et réaliser une marge
globale plus importante tout en ayant une marge unitaire plus faible.

a) Calcul du point mort lorsque les ventes sont régulières

Lorsque les ventes sont régulières, le chiffre d’affaires mensuel est constant, le point mort peut être
déterminé par la formule suivante :

Seuil de rentabilité × Nombre de mois ou de jours d'activité


Point mort = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Chiffre d’affaires total hors taxes

Considérons le point mort de l’entreprise BERGER :

550 000 × 12
Point mort = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 6,60 mois
1 000 000

L’entreprise BERGER a atteint son seuil de rentabilité le 18 juillet environ. [6 mois + (30 jours × 0,60)]

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On peut aussi déterminer le point mort graphiquement :

Détermination graphique du point mort


MCV et charges fixes

450 000,00

400 000,00

350 000,00

300 000,00
Zone bénéfice
250 000,00

200 000,00 Marge / coût variable


Charges fixes
150 000,00 Zone perte

100 000,00

50 000,00

0,00 Mois
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Pont mort atteint au bout de 6,60 mois

Plus le point mort est atteint tardivement, plus le risque est important car un retournement de
conjoncture peut mettre l’entreprise en déficit.

b) Calcul du point mort lorsque les ventes sont irrégulières

Considérons le cas de l’entreprise HAUTIER dont les ventes sont irrégulières :

Éléments 1er Trimestre 2ème Trimestre 3ème Trimestre 4ième Trimestre


Chiffre d’affaires 160 000 € 190 000 € 340 000 € 80 000 €
Chiffre d’affaires cumulé 160 000 € 350 000 € 690 000 € 770 000 €

Les charges sont les suivantes :


Charges variables : 60 % du chiffre d’affaires
Charges fixes annuelles : 180 000 €

Le seuil de rentabilité se calcule de la sorte :

Pour calculer le point mort, il faut préalablement calculer le seuil de rentabilité :

Charges fixes
Seuil de rentabilité = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Taux de marge sur coût variable

180 000
Seuil de rentabilité = ⎯⎯⎯⎯⎯ = 450 000 €
0,40

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Le cumul du chiffre d’affaires montre que le seuil de rentabilité est atteint au cours du troisième
trimestre. Pour calculer le point mort, il faut cumuler le chiffre d’affaires trimestre par trimestre, puis
procéder au calcul de la date par interpolation linéaire.

Une fois qu’elle a réalisé le chiffre d’affaires cumulé des deux premiers trimestres soit 350 000 €,
l’entreprise doit encore réaliser un chiffre d’affaires de 450 000 – (160 000 + 190 000) = 100 000
pour atteindre le seuil de rentabilité. Le point mort se situe donc :

90 jours × (450 000 – 350 000)


Fin juin + ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 6 mois + 27 jours = le 27 juillet environ.
340 000

3°) La marge ou distance de sécurité

La marge de sécurité est constituée par le volume de chiffre d’affaires réalisé en sus du seuil de
rentabilité, ramenée au chiffre d’affaires elle s’appelle indice de sécurité :

Marge de sécurité = Chiffre d’affaires total hors taxes – seuil de rentabilité

Dans l’entreprise BERGER, cette marge est de : 1 000 000 – 550 000 = 450 000.

Plus la marge et l’indice de sécurité sont élevés plus grande est l’aptitude de l’entreprise à faire face
au risque. Sur cette part de chiffre d’affaires, il n’y a plus de charges fixes à absorber ; la marge
dégagée est donc du résultat.

On peut donc aussi définir la marge de sécurité comme la part de chiffre d’affaires réalisé au cours
de la période où est formé le résultat et poser l’égalité suivante :

Marge de sécurité × taux de marge sur coûts variables = Résultat courant

Vérifions à travers le cas de l’entreprise BERGER : 450 000 × 40 % = 180 000

L’indice de sécurité permet d’exprimer la marge de sécurité pour 1 € de chiffre d’affaires. Cet
indicateur facilite les comparaisons dans le temps et dans l’espace (entre entreprises de même
activité) :

Marge de sécurité
Indice de sécurité = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Chiffre d’affaires total hors taxes

Considérons à nouveau le cas de l’entreprise BERGER :

450 000
Indice de sécurité = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 0,45 soit 45 %
1 000 000

Concrètement cet indice (appelé aussi taux de profitabilité) signifie que l’entreprise peut subir une
baisse de 45 % de son chiffre d’affaires sans être déficitaire.

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4°) Le taux de prélèvement des charges fixes


Le taux de prélèvement des charges fixes correspond à la part du chiffre d’affaires absorbée par les
charges fixes :

Charges fixes
Taux de prélèvement des charges fixes = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Chiffre d’affaires total hors taxes

Plus ce taux est élevé plus le risque est grand.

Dans l’entreprise BERGER ce taux est de :

220 000
Taux de prélèvement des charges fixes = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 0,22 soit 22 %
1 000 0000

5°) Le levier d’exploitation ou levier opérationnel


Le levier d’exploitation mesure le risque de baisse du résultat courant consécutif à la baisse du
chiffre d’affaires :

Marge sur coût variable


Levier d’exploitation = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Résultat courant

Dans l’entreprise BERGER le levier d’exploitation est de :

400 000
Levier d’exploitation = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 2,222
180 000

Cela signifie que si l’activité baisse de 10 %, le résultat courant baissera de 2,222 × 10 % = 22,22 %.
A contrario, si l’activité augmente de 10 %, le résultat augmentera de 22,22 %.
On se trouve ici en présence d’un phénomène d’amplification. En effet lorsqu’on dépasse le seuil de
rentabilité, toute augmentation du chiffre d’affaires permet de dégager une marge sur coût variable
correspondant à du résultat car toutes les charges fixes ont été absorbées.

Sur le même registre, et pour reprendre une expression empruntée à l’économie, on peut dire que le
levier d’exploitation (également appelé coefficient de volatilité) mesure l’élasticité du résultat
courant à l’augmentation du chiffre d’affaires. On peut donc l’exprimer par le rapport :

Élasticité du résultat courant


Levier d’exploitation = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Élasticité du chiffre d’affaires hors taxes

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Ou :

Variation du résultat courant


⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Résultat courant
Levier d’exploitation = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Variation du chiffre d’affaires hors taxes
⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
Chiffre d’affaires hors taxes

Dans l’entreprise BERGER, et toujours dans l’hypothèse d’une augmentation du résultat de 10 %,

220 000 – 180 000


⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
180 000 0,2222
Levier d’exploitation = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯ ⎯⎯ = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯ = 2,222
1 100 000 – 1 000 000 0,10
⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
1 000 000

Si l’activité augmente de 10%, le chiffre d’affaires passe à 1 000 000 × 1,10 = 1 100 000
Le résultat quant à lui passe à (400 000 × 1,10) – 220 000 = 220 000

III Les limites de la relation coût – volume - profit


Toute modélisation présente des limites liées à ses hypothèses et son horizon temporel. Celles de
l’analyse de la relation coût – volume – profit n’échappe pas à la règle, ses hypothèses sont
simplificatrices et elle privilégie le court terme.

1°) Une modélisation fondée sur des réductions simplificatrices


L’analyse coût – volume - profit est une modélisation fondée sur des hypothèses restrictives et
simplificatrices dans un cadre temporel à court terme :

• le volume d’activité est considéré comme le facteur déterminant des coûts : seules les quantités
vendues influencent le niveau des charges.

Remarque : dans la réalité, on sait qu’il en va tout autrement car les coûts sont influencés de façon complexe
par de nombreuses variables ou facteurs liés entre eux (l’échelle ou la taille critique, le degré d’intégration,
l’expérience, la technologie, la complexité, l’interaction « structures de l’entreprise – comportements des
acteurs », etc). La courbe de coûts est par nature difficilement modélisable.

• le problème des rendements est ignoré, ils sont supposés constants.

Remarque : là encore, théorie et réalité économique montrent que les rendements d’échelle
peuvent être croissants ou décroissants pour les raisons invoquées précédemment.

• les prix de vente unitaire et les coûts unitaires des facteurs (matières premières, salaires,…) sont
supposés constants.

Remarque : là aussi, la réalité est différente car des réductions de prix sont généralement accordées aux
clients en raison de leur personnalité, des quantités achetées, de la qualité des matières, des conditions de
livraison et des conditions de paiement. Par ailleurs, les fournisseurs accordent également des réductions de
prix et l’on sait que toutes les heures de travail ne sont pas payées au même taux.

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• dans la méthode du coût variable simple, les différentes activités de l’entreprise équivalent à une
seule et le chiffre d’affaires est considéré globalement. Les marges par produits sont des marges
de contribution destinées à couvrir les charges fixes qui sont considérées comme communes
qu’elles soient directes ou indirectes.

Remarque : dans la réalité les charges fixes se décomposent en charges fixes spécifiques à chaque activité et
charges fixes communes. La méthode du coût variable évolué, présentée dans le chapitre précédent, permet de
répondre à cette insuffisance.

2°) Un cadre d’analyse privilégiant le court terme


Indépendamment de ces réductions simplificatrices, l’analyse coût – volume - profit peut se révéler
pertinente pour l’analyse des décisions de gestion à court terme ou à portée limitée (achat d’un
nouvel équipement, augmentation du budget publicitaire,…).
Elle peut a contrario, entraîner des effets pervers pour les décisions stratégiques (décisions de long
terme) en raison du nombre de variables ou facteurs à prendre en considération pour ce type de
décisions.

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