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Chapitre 1 :

Introduction aux réseaux d’énergie électrique

1.1. Historique des réseaux électriques

C'est en 1882 que commence l'histoire des réseaux de distribution d'énergie électrique
avec la mise en place à New-York, par Thomas Edison, d'une centrale de génération
d'énergie électrique à courant continu d'environ 33 kW. La première station de
distribution d'énergie électrique en Angleterre fut construite à Londres à peu près en
même temps; et elle fonctionnait aussi en courant continu sous une tension de 100 volts
et une capacité de 60 kW. Bien sûr, à cette époque, on utilisait la machine à vapeur pour
toutes les sources d'énergie, notamment les chemins de fer, les usines de distribution de
l'énergie où l’on ajoutait des poulies à un arbre moteur pour soutirer de la puissance au
moyen de très larges courroies de cuivre.

Ce mode de génération d'énergie électrique (à courant continu) ne permet pas de


transmettre cette énergie très loin car on ne peut la générer et l'utiliser qu'à des basses
tensions pour des raisons de sécurité et d'isolation. Il fallait donc construire des stations
de génération près des centres de consommation et chacun y allait de ses propres projets
de mini-réseaux.

La ville de Sherbrooke semble avoir été en première ligne pour ce qui est du
développement de l'électricité au Québec. A partir de cette référence, nous apprenons
qu'il y avait de l'électricité dans l'air à Sherbrooke et ce, en même temps qu'ailleurs sur
notre bonne planète terre. En effet, dès 1880, on faisait démonstration de la lumière
électrique (lampe à arc et courant continu) lors de fêtes carnavalesques. Le premier
réseau de ville de Sherbrooke s’est mis en place comme suit :

 Mai 1888, dans les environs du coin King et Wellington, éclairage disponible pour
les hôtels et les commerces (en c.c);
 Décembre 1888, dans le vieux nord de la ville l'éclairage de maison est disponible
(en c.c.);
 Janvier 1889, 52 lampes à arc éclairent différents points de Sherbrooke (éclairage de
rue);
 Mars 1890, mise en marche du courant alternatif à Sherbrooke avec un alternateur
d'une capacité de "8 000 bougies" !!
 1893 ligne de transmission (c.a.) de 6 km vers Bishop et c'est parti! Le réseau de
distribution de Sherbrooke est en croissance.

1
Cette effervescence dans la distribution de l’énergie électrique va s’étendre dans tous le
Québec. Comme la génération et le transport de l'énergie électrique deviennent de plus en
plus des outils de développement économique, le Québec passe par une campagne
électorale (1962) sur la nationalisation des sociétés privées d'électricité faisant affaire
avec les citoyens. Les Québécois se prononcent très majoritairement pour la
nationalisation et l'Hydro-Québec, qui desservait Montréal et sa région depuis 1944,
prend contrôle en 1963 sur l'ensemble du parc d'installations existantes et démarre une
opération de rationalisation du réseau pour l'ensemble du territoire.

1.2. Structure d’un réseau électrique

1.2.1 Les trois grands blocs d’un réseau électrique


Un réseau électrique est formé de trois grands blocs : La production, le transport et la
distribution. La Figure 1.1 donne un aperçu général d’un réseau électrique. L’électricité
est produite à partir des centrales (hydrauliques, thermiques, nucléaire, diésel, à gaz,
éoliennes, solaires, biomasses, etc.). Cette énergie est transportée à haute tension à partir
des postes de transport. Elle sera distribuée à moyenne, à basse et à très basse tension
vers l’utilisation (industries, commerces, hôpitaux, habitations, etc.). La Figure 1.2
montre le schéma synoptique d’une centrale hydroélectrique incluant un poste de
transport. La Figure 1.3 montre le principe de production de l’énergie électrique en
centrale hydroélectrique (dans ce type de centrale, les turbines sont entrainées par la
pression exercée par la masse d’eau guidée par la directive).

Figure1.1 Structure d’un réseau électrique

2
Figure1.2 Schéma synoptique d’une centrale hydroélectrique

Figure1.3 Principe de production de l’énergie électrique en centrale hydroélectrique

3
1.2.2 Les niveaux de tension des différents blocs du réseau
Un réseau électrique est caractérisé par les niveaux de tension de la production, du
transport et de la distribution. Les niveaux de tension de chaque bloc dépendent des
normes utilisées lors de la conception du réseau. La figure 1.4 montre le schéma
descriptif du réseau typique du Québec, et la figure 1.5 illustre celui du Cameroun

13.8 kV
Lignes 315 KV
Lignes 735KV
𝑨𝟏

Poste de
transformation
13.8KV Lignes 315 KV
𝑨𝟐 Lignes 735KV

Postes
Centrales Poste de
d’interconnexion

TRANSPORT
transformation

Lignes 230
PRODUCTION TRANSPORT

KV
120 KV
Grande
industrie
Poste de
Petite et transformation
347/600V 25
moyenne
KV
industrie

Édifice 347/600V 25
KV

Logement
120/240V 14.4/25 KV
multiple et
maison

DISTRIBUTION

Figure1.4 Schéma structurel du réseau typique du Québec

4
10KV
Lignes 225 KV
Lignes 225KV
𝑨𝟏

Poste de
transformation
10KV Lignes 110 KV
𝑨𝟐 Lignes 110KV

Postes
Centrales Poste de

Lignes 90 KV
d’interconnexion

TRANSPORT
transformation

PRODUCTION TRANSPORT

15/20KV
Grande
industrie
Poste de
Petite et transformation
380/600V 15K
moyenne
V
industrie

Édifice 380/600V 15
KV

Logement
multiple et 230/380V 15 KV

maison

DISTRIBUTION
Figure1.5 Schéma structurel du réseau typique du Cameroun

En 1991 Hydro-Québec estimait à 30 000 MW le maximum d’énergie en demande par


son réseau. Cette année-là, le réseau fournissait 28 196 MW par -26 C°. Si tout le monde
décide de demander de l'énergie en même temps, le réseau aurait pourrait avoir des
difficultés de satisfaire la demande si elle n’a pas une bonne marche de puissance. Cette
demande maximum annuelle sera le critère qui déterminera si des clients doivent être
désaccordés (délestés ou pas. Elle a une grande importance dans la planification à long

5
terme des sources d'énergie. Les trois grands blocs comportent chacun des éléments
fondamentaux (Tableau 1.1)

La production Le transport La consommation

Les barrages Lignes de transmission Les usines


Les turbines Poste de transformation Les commerces
Les génératrices Les mesures Les institutions
Les mesures La décision Les particuliers
La décision Les commandes Les mesures
Les commandes La décision
Les commandes

On ne peut accumuler l’énergie


dans le transport.
Il faut que la génération soit égale à
la consommation en tout temps.
Si l’on met un appareil en circuit à
Eséka, il faut ajouter la quantité
d’eau qui entre dans une turbine à
Edéa pour générer la puissance
demandée

Tableau 1.1 La génération est égale à la consommation

1.3 Caractérisation du réseau suivant le type de centrale de production


On peut également caractériser un réseau par la source d’énergie utilisée dans le bloc de
production. Au Cameroun comme au Québec la source d’énergie principale dans la
génération de l’énergie électrique est essentiellement hydraulique. Toutefois, on note
dans les deux réseaux la présence des centrales thermiques.

1.3.1 Les centrales hydrauliques


La figure 1.6 (voir aussi figure 1.3) montre le principe de production de l’énergie
électrique en centrale hydraulique. Une centrale hydraulique utilise l'énergie fournie par
une masse d'eau en mouvement pour produire de l'énergie électrique. Un barrage retient
(barrage de retenu) une grande quantité d'eau sous la forme d'un lac de retenue. Ces
barrages sont également de grandes réserves en eau qui peuvent être utiles en cas de
sinistre quelconque entraînant la rareté de l’eau (voir figure 1.7). Pour produire de
l'électricité, les vannes du barrage sont ouvertes, de l'eau s'y engouffre dans une conduite

6
forcée forée dans le barrage. La vitesse de descente de l’eau dépend de la quantité (débit)
contrôlée par l’ouverture des vannes guidées par des organes en mouvement appelés
directrices. A la sortie de cette conduite, l'eau fait tourner une turbine qui entraîne elle-
même un alternateur qui produit une tension alternative sinusoïdale. L'eau est ensuite
libérée au pied du barrage et reprend le cours normal de la rivière.

Figure1. 6 Diagramme schématique d’une centrale hydraulique.

Figure 1.7 Réservoirs d’Hydro-Québec

7
Certaines centrales fonctionnent en exploitant l'énergie fournie par les marées ou par les
vagues. La puissance hydraulique disponible est liée au débit du cours d’eau et à la
hauteur de chute par :

(1. 1)

v : débit en ( m3 / s ) du cours d’eau

h : Hauteur de la chute d’eau en mètres

On distingue trois types de centrales hydrauliques selon la turbine utilisée :

 Les centrales de haute chute, dont la hauteur de chute est supérieure à 300m.
Elles utilisent des turbines Pelton. On trouve ce type de centrale dans les régions
montagneuses (Exemple : région des Alpes en France). Cependant la capacité du
réservoir est faible.

Les augets

Figure 1.3 : Illustration d’une turbine hydraulique du type Pelton

 Les centrales de moyenne chute, dont la hauteur est comprise entre 30m et
300m. Elles utilisent les turbines Francis. Ces centrales sont alimentées par l’eau
retenue derrière un barrage construit dans le lit d’une rivière de région
montagneuse. Elles possèdent de grands réservoirs.

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Figure 1.8 Turbine hydroélectrique fabriquée par GE Hydro et destinée à la centrale des
Trois-Gorges sur le Yangtsé en Chine. Composante de 420 t, d’une hauteur de 5.4 m et
d’un diamètre de 10 m.

 Les centrales de basses chutes, encore appelées centrales au fil de l’eau, ont une
hauteur de chute inférieure à 30m. Elles utilisent des turbines Kaplan ou Francis.
Ces centrales sont construites sur des fleuves et des rivières à très fort débit.

Figure 1.9 Illustration d’une turbine hydraulique du type Kaplan

9
L’accès aux équipements de centrales du fait de la continuité de service et de la sécurité
du personnel est devenu de plus en plus difficile. Afin de répondre aux objectifs de
formation et de recherche certaines compagnies d’électricité conçoivent des mini-
centrales (simulateurs analogiques de centrale, voir figure 1.10). Malgré la destruction de
l’environnement qu’elle provoque au début de sa conception, une centrale
hydroélectrique produit de l’énergie dite propre. Toutefois, la construction des centrales
hydroélectriques dans les pays développés devient de plus en plus difficile. Les
environnementalistes s’y opposent très vigoureusement. La mode est à l’habilitation des
centrales existantes (optimisation des équipements de production).

Figure 1.10 Simulateur analogique de centrale d’Hydro-Québec/UQAT (région


de l’abitibi-Témiscamingue

1.3.2 Les centrales éoliennes


Reprenant le principe de fonctionnement des moulins à vent, les éoliennes constituent
actuellement un mode de production d'énergie électrique en plein développement (Figure

10
1.11). L'avantage le plus évident de ce type de centrale électrique est le caractère
inépuisable de l'énergie qu'elle utilise.

Figure1. 11 Illustration des composants d’une centrale éolienne

On parle alors de ressource renouvelable. Plusieurs types d'éoliennes existent, cependant,


la tendance actuelle est à la construction d'éoliennes de taille moyenne regroupées en un
même lieu. Une éolienne de taille moyenne comporte en général une hélice à trois pales
reliée à un rotor. L'ensemble atteint généralement 30 mètres de diamètre. Les pales
peuvent être orientées en direction du vent. Le rotor est relié à un multiplicateur (un
système d’engrenages) destiné à augmenter la vitesse de rotation. L’alternateur demande
en effet une vitesse de rotation élevée pour fonctionner. Le multiplicateur entraîne un
alternateur qui génère une tension alternative sinusoïdale. Si les éoliennes constituent
évidemment un moyen de production d'électricité très "écologique" puisque non polluant
et renouvelable, il reste que ces installations sont très imposantes et très coûteuses à la
construction. L’entretien des éoliennes est encore très onéreuses d’où le développement
de la recherche en techniques de maintenance prédictive, de détection et de diagnostic qui
s’accélère de plus en plus.

1.3.3 Les centrales thermiques


Une centrale thermique à flamme (figure 1.12) utilise l'énergie fournie par la combustion
d'un combustible (charbon, pétrole, gaz naturel, gaz issus de hauts-fourneaux, copeaux de
bois, etc.). Cette combustion a lieu dans une chaudière. La combustion dégage une
grande quantité de chaleur utilisée pour chauffer de l'eau dans la chaudière (ou générateur
de vapeur). On dispose alors de vapeur d'eau sous pression.

11
Figure1. 12 Structure d’une centrale thermique

La pression de cette vapeur fait tourner à grande vitesse une turbine qui entraîne elle-
même un alternateur qui produit une tension alternative sinusoïdale. A la sortie de la
turbine la vapeur est refroidie pour se transformer en eau, puis renvoyée dans la
chaudière. Le refroidissement de la vapeur issue de la turbine est confié à une réserve
d'eau (cours d’eau).

1.3.4 Les centrales nucléaires


Une centrale nucléaire (figure 1.12) est une centrale thermique qui utilise l'énergie
fournie par un réacteur nucléaire (fonctionnant avec de l'uranium 235 ou du plutonium
239). Ce réacteur produit une grande quantité de chaleur qui est captée par de l'eau sous
pression circulant dans le circuit primaire (circuit fermé). Par l'intermédiaire du
générateur de vapeur, l'eau sous pression du circuit primaire communique sa chaleur à
l'eau d'un deuxième circuit fermé, le circuit secondaire. Il est ainsi possible d'obtenir de la
vapeur à haute pression dans ce circuit secondaire.

La pression de cette vapeur fait tourner à grande vitesse une turbine qui entraîne elle-
même un alternateur qui produit une tension alternative sinusoïdale. A la sortie de la
turbine la vapeur est refroidie pour se transformer en eau, puis renvoyée dans le
générateur de vapeur.

Le refroidissement de la vapeur issue de la turbine est confié à une tour de


refroidissement ou un cours d'eau important. Les deux systèmes de refroidissement
peuvent être utilisés simultanément. Les tours de refroidissement sont souvent
surmontées d'un nuage résultant de la condensation de la vapeur d'eau. Ce nuage ne doit

12
pas être confondu avec de la fumée. Un réacteur nucléaire fournit une puissance
électrique de l'ordre du millier de mégawatts (1 MW = 1 000 000 W).

Figure1. 12 : Structure d’une centrale thermique nucléaire

1.3.5 Les panneaux solaires


Une centrale solaire est formée de panneaux solaires. Un panneau solaire (figure 1.13)
ou capteur solaire est un dispositif destiné à récupérer une partie du rayonnement solaire
pour le convertir en énergie solaire. On distingue essentiellement deux types de panneaux
solaires :

 les panneaux solaires thermiques, appelés capteurs solaires, qui convertissent la


lumière en chaleur,
 les panneaux solaires photovoltaïques, appelés modules photovoltaïques, qui
convertissent la lumière en électricité

13
Figure1.13 Exemple de panneaux solaires photovoltaïques

1.3.6 La biomasse

L’énergie de la biomasse est tirée essentiellement de déchets forestiers, urbains et


agricoles. La biomasse se subdivise donc en trois catégories :
 biomasse forestière qui provient de branches et résidus de coupe, d’écorces, de
sciures, d’aiguilles de conifères et d’autres déchets forestiers;
 biomasse agroalimentaire qui découle en majeure partie de production végétale et
animale de même que les résidus des champs;
 biomasse urbaine qui se compose de déchets municipaux, commerciaux et
industriels.
Comme elle contient du carbone et de l’hydrogène, la biomasse peut être considérée
comme un combustible. Elle est utilisée dans plusieurs domaines pour satisfaire divers
besoins énergétiques dont la production d’électricité et de chaleur. Elle peut également
servir à la production de carburant sous forme d’alcool ou biodiesel pour les véhicules
automobiles.

L’utilisation de la biomasse joue un rôle déterminant pour la protection de


l’environnement puisqu’elle permet de réutiliser les déchets, d’éviter des coûts
d’enfouissement et, par le fait même, la contamination des sols et de la nappe phréatique.

1.3.7 Les Centrales de cogénération

14
Une centrale est dite de de cogénération lorsque l’énergie produite est issue de
l’association de deux ou de plusieurs types de centrales précédemment décrits. On tire
ainsi l’avantage de la disponibilité des différentes ressources énergétiques en protégeant
l’environnement. La figure 1.14 illustre une centrale de cogénération éolien/diésel.

Figure 0.14 Structure globale d'un système de jumelage Éolien-Diesel

Le mode de production classique comprend:

 un ou plusieurs générateurs diesels;

 des réservoirs de stockage de gazole;

 un dispositif de gestion et de commutation des groupes diesels;

 des lignes de transport d'énergie électrique;

 la charge (village);

 et un ensemble de dispositifs de compensation de la puissance réactive.

On peut envisager les scénarios de production suivants:

15
 D: Diesel seul producteur (stabilité optimale, économie moindre)

 DW: Diesel et Éoliennes produisant de la puissance (moins stable)

 W: Éoliennes seules productrices (économie maximale, stabilité critique)

Figure 0.15 Évolution des puissances dans un SJED en fonction de la vitesse du vent

1.4 Équipements de production des réseaux électriques


Le tableau 1.2 montre les équipements de production hydroélectrique au Québec.

Equipements Puissance(MW)
Hydroélectrique :
51 centrales 29 246
Churchill Falls 5 428
Thermiques
29 centrales (1petrole, 1 nucléaire, 3turbines à gaz et 24 à moteur diesel) 2 233
Puissance disponible 36 940

Tableau 1.2 Équipements de production hydroélectrique au Québec.

Le Cameroun dispose des ressources considérables en hydroélectricité, importantes en


énergies renouvelables et modestes en hydrocarbures. En matière d'électricité, le

16
Cameroun possède le second potentiel hydroélectrique en Afrique Sub-saharienne
(19,7 GW de potentiel technique équitable pour un productible de 115 TWH/an).

Selon les dernières études, le potentiel éolien du Cameroun est non négligeable et
économiquement exploitable dans les régions de l’Ouest du Cameroun, de l’Adamaoua et
surtout dans sa partie septentrionale. La production d'électricité au Cameroun (Centrales
hydrauliques et thermiques) a une capacité installée de 938 MW

L’énergie camerounaise provient à 95% des installations d’énergie hydroélectrique. Et à


5% des installations d’énergie thermique classique (charbon, gaz, fioul). La figure 1.16
montre la proportion des centrales de génération au Québec et au Cameroun.

Quebec
Cameroun
100%
0%
Hydraulique Thermique et autres Nucléair
e

Figure 1. 7 Exemple de panneaux solaires photovoltaïques

Le réseau interconnecté camerounais est divisé en deux grands réseaux : le réseau


interconnecté Sud et le réseau interconnecté Nord.

1.4.1 Équipements du réseau interconnecté Nord (RIN)

Le tableau 1.3 montre les caractéristiques des équipements de production réseau


interconnecté Nord. Le schéma du RIN est montré dans : Fichier joint: Doc Réseau
nord 1& 2

LIGNES TENSION CÂBLE- CAPACITE LONGUEUR


(KV) SECTION (mm2) (MVA) (KM)
LAGDO-GAROUA 1 110 ALU-ZINC 150 40 49.8
LAGDO-GAROUA 2 110 ALU-ZINC 150 40 49.8
LAGDO-NGAOUNDERE 110 ALMELEC 228 85 237.2
GAROUA-GUIDER 90 ALMELEC 228 70 101.9
GUIDER-MAROUA 90 ALMELEC 228 70 99.3

Tableau 1.3 Caractéristiques des équipements de production RIN

17
1.4.2 Équipement du réseau interconnecté Sud (RIS)
Le tableau 1.4 montre les caractéristiques des équipements de production réseau
interconnecté Sud et le tableau 1.5 les paramètres des lignes et leur longueur. Le schéma
du RIS est montré dans : Fichier joint: Doc Réseau Sud 1& 2

Désignation Unité Type de centrale Puissance (MVA) Tension


USINE D'EDEA
Edéa 1 Groupe 1 ,2 et 3 Hydraulique 3 x 14.5 5.5 KV
Edéa 2 Groupe 4 Hydraulique 6 x 24.5 10.3 KV
,5,6,7,8,9
Edéa 3 Groupe 1 ,2 et 3 Hydraulique 5 x 24.5 10.3 KV
USINE DE SONGLOULOU
Songloulou Groupe 1 à 8 Hydraulique 8 x 57 10.3 KV
USINES THERMIQUE
Limbé Groupe 1 à 5 Thermique HFO1 5 x 17 10.3 KV
Bassa 1 Hors service
Bassa 2 Groupe 1 Thermique LFO2 3.5 10 KV
Bassa 3 Groupe 1 Thermique LFO 4 10 KV
Logbaba Groupe 1 Thermique HFO 12 10 KV
Dibamba Groupe 1 à 5 Thermique HFO 5 x 17.5 10 KV
Oyomabang 1 Groupe 1 Thermique HFO 18 10 KV
Oyomabang 2 Groupe 1 Thermique LFO 9.5 10 KV
Bafoussam Groupe 1 Thermique LFO 9 10 KV
Kribi 13 Groupes Gaz 13 x 17 ~ (235) 10
Les autres unités : Mbalmayo, Ebolowa etc. sont isolées du réseau principal sud

Tableau 1. 4 Caractéristiques des équipements de production RIS

Lignes de 225 KV
Ligne Longueur (KM) Résistance Ω Réactance Ω
Songloulou-Mangombe 1 58 5.684 24.012
Songloulou-Mangombe 2 58 5.684 24.012
Mangombe-Logbaba 61.5 6.027 25.461
Mangombe-Oyomabang 168 16.464 69.552
Logbaba-Bekoko 41.5 4.067 17.181
Bekoko-Nkongsamba 113.6 17.694 45.44
Songloulou-Logbaba 93 9.114 38.502
Lignes de 90 KV
Njocknkong-Oyomabang 76.7 12.118 30.68
Edéa3- Njocknkong 88.8 14.03 35.52
Edéa3- Mangombe 2.8 0.442 1.12
Bekoko-Limbé 48.2 7.615 19.28
Bekoko-Nkongsamba 113.6 17.694 45.44

1
HFO : High fuel oil (fuel lourd)
2
LFO : Light fuel oil (fuel léger: le gazoil )

18
Nkongsamba-Bafoussam 93 14.694 37.2
Bafoussam-Bamenda 70 11.06 28
Oyomabang-BRGM1 4 0.632 1.6
Oyomabang-BRGM2 4 0.632 1.6
Oyomabang-Ngousso 24 2.352 10.08
Oyomabang-Nsimalen 49 2.518 10.798
Nsimalen-Mbalmayo 2.646 11.34
Edea3-Alucam 0.7 0.068 0.294
Edea3-Mangombe (2) 2.4 0.235 1.008
Mangombe-Logbaba1 65 14.718 26.862
Mangombe-Logbaba2 62.5 6.076 26.04
Logbaba-Bassa1 2.9 0.363 1.554
Logbaba-Bassa2 3.7 0.646 1.48
Logbaba-Koumassi 8.35 0.813 3.486
Bassa-Deido 5.2 0.889 2.08
Deido-Bonabérie 0.304 1.302
Bonabérie-Bekoko 1.744 7.476
Bassa-Makepe 5.3 0.519 2.226

Tableau 1. 5 Paramètres des lignes de transport

Les réseaux interconnectés camerounais comprennent 04 postes d’interconnexion


HTB/HTB/HTA, 480 km de lignes de 225 KV, 337 km de lignes de 110 KV et 1500 km
de lignes de 90 KV. Le tableau 1.6 montre les équipements de production hydroélectrique
au Cameroun.

Equipements Puissance (MW)


03 centrales Hydroélectrique
Edéa 263
Songloulou 384
Lagdo 72
Thermiques
45 centrales (35 isolées, 1centrale à gaz, 09 à moteur diesel) 412
Puissance disponible 1132

Tableau 1. 6 Équipements de production d’énergie électrique au Cameroun.

19
1.5 Les tensions standards (normalisées)

1.5.1 Les tensions normalisées en Amérique du Nord3


Les tensions normalisées des réseaux électriques en Amérique du Nord sont données dans
le tableau 1.7.

Basse tension Moyenne Tension Haute Tension Très Haute Tension


Monophasé 120/240V
Triphasé 3 fils 480V 2.4KV 115KV 345KV
600V 4.16KV 138KV 500KV
4.8KV 161KV 735KV
13.8KV 230KV 765KV
23KV
46KV
69KV
Triphasé 4 fils 120/208V 7.2/12.47KV
277/480V 7.62/13.2KV
347/600V 7.97/13.8KV
14.4/24.94KV
19.92/34.5KV

Tableau 1. 7 Tensions normalisées des réseaux électriques en Amérique du Nord

1.5.2 Les tensions normalisées au Cameroun


Les tensions normalisées des réseaux électriques au Cameroun sont données dans le
tableau 1.8

Basse tension Moyenne Tension Haute Tension Très Haute Tension


Monophasé 110/230V
400V 20KV 110KV 225KV
Triphasé 600V 15KV 90KV

BT HTA HTB

Tableau 1. 8 Tensions normalisées des réseaux électriques en Amérique du Nord

1.6 Les composantes essentielles d'un réseau électrique

La fonction essentielle des réseaux électriques est le transport de l’énergie électrique des
sources vers les charges.

3
Dans le tableau 1.6, les valeurs en gras sont les plus courants

20
1.6.1 Les lignes de transport
Un système de transport triphasé (figure 1.13) peut être considéré comme de trois
systèmes monophasés (figure 1.12).

Trois sources
monophasées 𝑃𝑇 𝑡
𝑖𝑎 𝑡
+
∿ 𝑣𝑎 𝑡 𝑃𝑎 𝑡 Z


𝑖𝑏 𝑡
+
∿ 𝑣𝑏 𝑡 𝑃𝑏 𝑡 Z


𝑖𝑐 𝑡
+
∿ 𝑣𝑐 𝑡 𝑃𝑐 𝑡 Z

Figure1. 8 : Trois lignes distinctes de transport monophasé

Trois sources 𝑃𝑇 𝑡 Charge


triphasées triphasée
𝑖𝑎 𝑡 𝑃𝑎 𝑡
+
∿ Z
𝑣𝑎𝑛 𝑡
+ 𝑖𝑏 𝑡 𝑃𝑏 𝑡
∿ Z

𝑣𝑏𝑛 𝑡
+ 𝑖𝑐 𝑡 𝑃𝑐 𝑡
∿ Z

𝑣𝑐𝑛 𝑡 𝑖𝑛 𝑡

Figure1. 18 : une ligne triphasée de transport de l’énergie électrique à courant alternatif

21
1.6.2 Autres composantes du réseau
Un réseau électrique est formé d’un ensemble des composantes requises pour conduire
l'énergie électrique de la source (générateur) à la charge (consommateur). En dehors des
lignes de transport, cet ensemble comprend des générateurs, des transformateurs, des
moteurs, des éléments de chauffage, des réactances, des condensateurs, des moyens de
mesure et de contrôle, des moyens de mesure et de contrôle, de protection, de coupures
etc... Le réseau électrique peut-être représenté en terme de diagramme d’appareillage ou
en terme de schéma électrique équivalent (diagramme de réactance (ou d’impédance)).

1.7 Représentation schématique unifilaire d’un réseau électrique


1.7.1 Schéma de localisation des appareillages

La figure 1.19 montre une représentation unifilaire d’un réseau électrique comprenant
plusieurs appareillages. L’avantage d'une telle représentation est principalement sa
simplicité: une phase représente les trois phases du système équilibré, le circuit
équivalent des composants sont remplacés par leurs symboles standards, et le fil du
neutre à travers le circuit le omis.

𝑮𝟏

𝑮𝟏
𝑮𝟐

𝑮𝟏

𝑮𝟑

Charge B
Charge A
Centrale B

Centrale A

Figure1.9 : Représentation unifilaire d'un réseau électrique avec schéma de


symbolisation et de localisation de l’appareillage avec disjoncteurs, transformateurs,
générateurs et charges triphasées.

1.7.2 Diagramme d’impédance (ou de réactance) ou schéma électrique


équivalent
La figure 1.21 est le circuit électrique monophasé équivalent du réseau de la figure 1.20
où chaque appareillage a été remplacé par ses circuits électriques équivalents. C’est le
modèle électrique du réseau qui sera utilisée ultérieurement pour le calcul de court-

22
circuit, l’analyse de l’écoulement de puissance ou l’étude stabilité. La génératrice
synchrone est remplacée par une source de tension en série avec sa réactance synchrone,
les charges sont inductives, les transformateurs étoile-étoile sont remplacés par leur
modèle monophasés équivalents et la ligne de transport est remplacée par son équivalent
en T ou en  . Pour le transformateurs triangle-étoile, il faut trouver son équivalent
étoile-étoile avant de tracer son circuit équivalent monophasé. Le degré de simplification
de ce circuit dépendra du type d’étude ou d’analyse envisagée. En général, quelle que soit
l’étude envisagée on a les hypothèses simplificatrices suivantes qui sont vérifiées :

 Toutes les résistances sont négligées


 Toutes les charges statiques sont négligées. Ainsi on ne négligera pas les
machines synchrones et asynchrones qui fonctionnent comme charges
dynamiques

On obtient alors le schéma simplifié de la figure 1.22

Mest montre les composantes d'un réseau électrique en terme de diagramme


d’impédance (ou de réactance), toutefois la résistance est négligée. Respectivement la
figure 1.15(b) montre le réseau électrique simplifié afin de faciliter le calcul des
paramètres de défaut.

𝑮𝟏 𝑮𝟐 𝑮𝟑 𝑮𝟒 𝑮𝟓

⏟ ⏟ ⏟ ⏟ ⏟ ⏟ ⏟
⏟ ⏟

Figure1.21 Composantes d'un réseau électrique en terme de diagramme d’impédance


(ou de réactance).

23
𝑮𝟏 𝑮𝟐 𝑮𝟑 𝑮𝟒 𝑮𝟓

⏟ ⏟

Figure1.22 Composantes d'un réseau électrique en terme de diagramme d’impédance


(ou de réactance) simplifié.

1.8 Différents types de réseau électrique

1.8.1 Le réseau radial

Si l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient par un seul parcours, on
parle de distribution radiale. Le réseau est alors de type radial.


𝐴 𝑍1 𝑌/𝑌 ⧣
𝐵

𝑌/𝑌 𝐶
𝑮 𝑍2

𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠

𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠

𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠
Figure1.10 : Réseau électrique de distribution radiale

1.8.2 Le réseau bouclé

Si l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient par plusieurs parcours, on
parle de distribution bouclée. Le réseau est alors de type bouclé.

24
⧣ 𝑍3 𝑌/𝑌 ⧣
𝐶
. 𝐴
𝑮

𝑍1 𝑌/𝑌
𝑮
𝑌/𝑌
𝑍2

𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠
𝑍4

⧣ 𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠
𝐷
𝑌/𝑌 𝑍5
𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠

𝐵
𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡𝑠

Figure1.11 : Réseau électrique de distribution bouclé.

L'analyse d'un réseau bouclé est plus complexe que l'analyse d'un réseau radial et
demande des outils plus performants. Heureusement, la plupart des industries ont des
réseaux radiaux, mais il est possible que la cogénération qui s'amorce au Québec fasse
que dans un avenir assez rapproché, certaines industries aient à opérer des réseaux
bouclés.

1.9 Éléments à prendre en compte dans la conception d'un réseau


électrique.
Lorsque l'on fait la conception d'un système électrique industriel, on doit prendre en
compte les éléments suivants :

 Choix de la mise à la terre.


 Déterminer la protection de surcharge.
 Doit-on se protéger de la foudre?
 Déterminer les mesures à faire.
 Vérifier si le facteur de puissance doit être surveillé et corrigé.
 Doit-on introduire certains contrôles à distance?
Etc.

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