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CHAPITRE 2 : TRANSPORT D’ENERGIE

ELECTRIQUE
Habituellement, le transport de l'énergie électrique ne suscite pas le même intérêt que sa production et
son utilisation, de sorte qu'on a souvent tendance à négliger l'étude de ce sujet important. Pourtant, les
investissements humains et matériels affectés au transport dépassent largement les investissements consacrés
au secteur de la production. On sait que le transport de l'énergie électrique se fait sur des conducteurs tels que
les lignes aériennes, les câbles souterrains ou le simple fil de raccordement sortant d'un téléviseur. Malgré leur
simplicité apparente, ces conducteurs cachent des propriétés importantes qui influent grandement sur le
transport de l'énergie électrique. La question est celle de savoir comment l’électricité arrive-t-elle jusque chez
l’abonné ? Nous pouvons ainsi dire que l’électricité circule depuis l’endroit où elle est produite jusqu’à
l’endroit où elle est consommée. Le transport de l'électricité se fait grâce à un réseau de grand transport et
d'interconnexion et à un réseau de distribution : Le réseau de grand transport achemine l'électricité produite à
la sortie des centrales sur de longues distances grâce à des lignes à Très Haute Tension (entre 225 000 et 400
000 volts). Le transport de l’électricité se fait grâce à un réseau de grand transport et d’interconnexion et à un
réseau de distribution. Les principales caractéristiques de l’alimentation sont :

• La tension nominale,
• Le courant de court-circuit,
• Le courant assigné en service,
• Le schéma des liaisons à la terre.

I. ORGANISATION D’UN RESEAU DE TRANSPORT D’ENERGIE


Pour que l'énergie électrique soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit satisfaire les exigences
suivantes :

1. Assurer aux clients, la puissance dont ils ont besoin.


2. Fournir une tension stable dont les variations n'excèdent pas ± 10 % de la tension nominale.
3. Fournir une fréquence stable dont les variations n'excèdent pas ± 0,1 Hz.
4. Fournir l'énergie à un prix acceptable.
5. Maintenir des normes de sécurité rigoureuses.
6. Veiller à la protection de l’environnement.
L’énergie électrique produite par les différentes centrales est transportée en haute tension, ce qui
permet d’acheminer de fortes puissances. Cette tension est ensuite abaissée pour la distribution à un niveau
plus ou moins élevé selon la puissance demandée par le consommateur final grâce au poste de
transformation/poste source et les postes de distributions.
La Figure ci-dessous illustre le schéma élémentaire d'un réseau électrique servant à transporter l’énergie.
Il est composé de plusieurs centrales de production, de quelques postes de transformation, d'un poste
d'interconnexion et, enfin, de charges commerciales, résidentielles et industrielles. L'énergie est transportée
sur des lignes à très haute tension (THT), à haute tension (HT), à moyenne tension (MT) et à basse tension
(BT) selon une échelle de tensions recommandées par divers organismes de normalisation.
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Les compagnies d'électricité divisent leurs réseaux en trois grandes catégories : 1) le réseau de
transport ; 2) le réseau de répartition ; et 3) le réseau de distribution.

Le réseau de transport et d’interconnexion comprend les centrales, ainsi que les lignes et les postes de
transformation issus de celles-ci. Il assure en permanence une liaison entre les centrales de production et les
lieux de consommation, sachant que l’électricité ne se stocke pas (à chaque instant, la production est égale à
la consommation).

Le réseau de répartition comprend les lignes de transport et les postes de transformation intermédiaires entre
le réseau de transport et le réseau de distribution.

Le réseau de distribution comprend les lignes et les postes de transformation servant à alimenter les clients.
Ce réseau est composé de deux parties : le réseau de distribution à moyenne tension et le réseau de distribution
à basse tension.
Les postes de transformation servent à augmenter ou à abaisser la tension et à régulariser celle-ci au
moyen de compensateurs statiques, de réactances capacitives ou inductives et de transformateurs à prises
variables. Ils contiennent aussi les disjoncteurs, fusibles et parafoudres destinés à protéger les appareils et le
réseau.
Les postes d'interconnexion servent à relier le réseau avec d'autres réseaux afin d'augmenter la stabilité
de l'ensemble et de permettre des échanges d’énergie. En l’absence d’interconnexion la défaillance d’une
centrale entrainerait la disparition d’énergie électrique pour ses clients.
Notons tout de même que :
• Production : La tension la plus courante fournie par les alternateurs des centrales est 20 kV.
• Transport et interconnexion : La tension des centrales est élevée à 225 kV pour les boucles régionales
ou 400 kV pour les boucles nationales.
• Répartition : Au niveau local, la répartition se fait avec des tensions entre 63 et 150 kV.
• Distribution : Selon la puissance demandée par les consommateurs, elle se fait entre 230 V et 20kV.
La production et le transport de l’énergie électrique se font la plupart du temps en régime alternatif triphasé.
L’énergie circule sur 3 conducteurs appelés phases (ou conducteurs de ligne).

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Les centrales qui produisent de l’énergie électrique sont implantées selon les conditions géographiques
(centrales hydrauliques, éoliennes...), selon les contraintes d’approvisionnement en combustible ou
d’alimentation en eau de refroidissement (centrales thermiques.). Quant aux consommateurs d’énergie, ils sont
répartis sur tout le territoire, et souvent éloignés des grandes centrales de production d’énergie.

L’architecture du réseau de transport et de distribution

Le réseau électrique est structuré en plusieurs niveaux de tension :


Les réseaux de transport à très haute tension (THT) transportant l’énergie électrique produite dans les
centrales de production couvrant ainsi de grands territoires et se rapprochant des gros consommateurs. Ces
réseaux sont interconnectés, réalisant la mise en commun de l’ensemble des moyens de production à
disposition de tous les consommateurs.
Les réseaux de répartition à haute tension (HT) assurant l’alimentation des points de livraison à la
distribution.
Les réseaux de distribution sont les réseaux d’alimentation des consommateurs, mise à part les
importantes installations industrielles qui sont très souvent alimentés directement par les réseaux THT et HT.
La norme en vigueur UTE C18-510 définit les niveaux de tension alternative comme suit :

• HTB → pour une tension composée supérieure à 50 kV ;


• HTA → pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV ;
• BTB → pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV ;
• BTA → pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V ;
• TBT → pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V

De façon spécifique, nous devons retenir les niveaux de tension ci-dessous définis par les normes NFC 15-
100 et NFC 13-200
Tension Domaine Autre appellation courante Valeurs usuelles (tension
alternative de tension d’utilisation)

≤ 50 V TBT Tension de sécurité 12 - 24 - 48 V

≤ 500 V BTA BT (basse tension) 230 - 380 - 400 V

≤ 1000 V BTB BT (basse tension) 500 – 1 kV

1< U ≤ 50kV HTA MT (moyenne tension) 5.5 - 6.6 -10 -15 -20 - 36 kV

HT (HAUTE TENSION) 63 - 90 - 150 kV

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THT (très haute tension) 225 - 400 kV
U> 50kV HTB

L’énergie produite par les différents sites de production doit être acheminée sur tout le territoire. Cet
acheminement peut être réalisé par des lignes aériennes et/ou souterraines.
Les générateurs des centrales électriques fournissent généralement une tension comprise entre 5 et
20KV. Cette tension est élevée à des valeurs proches de 400KV afin d’être transportée vers les centrales de
répartition (dispatching) puis vers les lieux d’utilisation par les réseaux de transport et de distribution de
l’énergie électrique.
Les ouvrages et installations électriques sont classés en domaines de tension. Ceux-ci sont définis par l'UTE
(Union Technique de l’Electricité, organisme national de normalisation du domaine électrotechnique) dans le
tableau ci-dessous :

Le réseau de transport et de distribution de l’énergie électrique est doté de plusieurs sectionneurs et disjoncteurs
télécommandés utilisés pour le contrôle, la protection et l’isolement des lignes ou des transformateurs, ils sont montés
au niveau des jeux de bar qui constituent le point de liaison entre deux ou plusieurs lignes électriques.

Les centres de répartition (Dispatching)

Le centre de répartition ou dispatching est le lieu de surveillance et de pilotage du le réseau électrique par les opérateurs,
24h/24h. Pour cela, ils sont à l’écoute du réseau afin d’ajuster les offres de production aux demandes de consommation.
La demande en électricité varie constamment au cours d'une journée en fonction des horaires de travail, de la durée du

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jour ou de la température. D'autres critères sont également pris en compte comme les périodes de congés, les jours de la
semaine, la saison en cours et les événements du calendrier. L'électricité produite par les centrales ne se stocke pas.
Aussi, pour ajuster très précisément la production à la demande, le réseau s’appuie sur des centres de répartition de
l’électricité : les dispatchings. Des prévisions de consommation définissent les besoins théoriques et des ajustements ont
lieu en permanence pendant la journée.

II. TYPES DE LIGNES DE TRANSPORT


Le genre de ligne utilisée est imposé par les facteurs suivants :
1. Puissance active à transporter
2. Distance de transport
3. Coût
4. Esthétique, encombrement et facilité d'installation.
Nous distinguons quatre types de lignes :

1. Lignes de distribution à basse tension (BT) ;


2. Lignes de distribution à moyenne tension (MT) ;
3. Lignes de transport à haute tension (HT) ;
4. Lignes de transport à très haute tension (THT).

 Lignes de distribution BT : ce sont des lignes installées à l'intérieur des édifices, usines et maisons pour
alimenter des moteurs, cuisinières, lampes, etc. Dans certaines régions, on utilise un réseau comprenant une grille
de câbles souterrains.
 Lignes de distribution MT : ce sont des lignes qui relient les clients aux postes de transformation principaux
de la compagnie d’électricité.
 Lignes de transport HT : ce sont les lignes reliant les postes de transformation principaux aux centrales de
génération. Elles sont constituées de fils aériens ou de câbles souterrains. Dans cette catégorie, on trouve aussi
les lignes servant à échanger de l'énergie entre deux grands réseaux et à augmenter la stabilité de l’ensemble.
 Lignes de transport THT : ce sont les lignes qui relient les centrales hydrauliques éloignées aux centres
d’utilisation. On les place dans une catégorie distincte à cause de leurs propriétés spéciales. Ces lignes peuvent
atteindre des longueurs de 1000 km et elles fonctionnent à des tensions allant jusqu'à 765 kV.
Les lignes à courant continu à haute tension sont également incluses dans ce groupe.
A. Les lignes de transport au Cameroun
A-1) Ligne HTB de 225 KV
 Song loulou –Log baba
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 Log baba - Békoko
 Song loulou-Mangobé
 Mangobé – Oyomabang
 Mangobé – Log baba
A-2) Ligne HTB de 110 KV
 Lagdo – Garoua Lagdo – Ngaoundéré

B. Ligne THB de 90 KV

 Log baba – bassa  Bonaberie – Békoko


 Log baba – Koumassi  Békoko – Limbé
 Bassa- Deido  Nkongsamba – Bafoussam
 Deido- Bonaberie  Bafoussam – Bamenda
 Bonaberie – Cimencam  Garoua - Maroua

C. Les types de poste de transformation


 Le poste sur poteau : lorsque la puissance est comprise entre 60KVA et 100KVA.
 Le poste simplifié : lorsque la puissance est comprise entre 100KVA et 160KVA.
 Le poste préfabriqué : Lorsque la puissance est comprise entre 200KVA et 1000KVA.

- INTERCONNEXION, DISPATCHINGS
1) Interconnexion
C’est le raccordement des centrales entre elles.
Elle est l’opération qui consiste à relier entre elle plusieurs lignes ayant ou non des niveaux de tensions
différents grâce aux transformateurs de puissance et aux appareils de connexion.
L’interconnexion réalise les aiguillages du réseau. Les postes d’interconnexion permettent :
- Des échanges entre les régions - Des échanges entre les pays
- Des économies d’exploitation.

Il utilise :
- Les disjoncteurs, qui peuvent couper et établir le courant du réseau
- Les sectionneurs, qui permettent d’isoler complètement certaines lignes
a- Avantage technique :
- Sauvegarde des ouvrages de base en leur utilisant de façon optimale
- Garantie la meilleure continuité de service.
b- Avantages économique :
- Echange d’énergie entre pays
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- Durée de vie des centrales prolongée
- Facilite l’entretien des autres centrales
c- Postes d’interconnexion au Cameroun(08)
Log baba ; Oyomabang ; Mangombe ; Bafoussam ; Garoua ; Bassa ; Bekoko et Méfou

2) Dispatchings (Centre de répartition)


Les centres de dispatchings sont les centres nerveux du système : production ; Transport ; distribution de
l’énergie électrique. C’est ici que des opérateurs spécialisés surveillent et pilotent le réseau électrique, par
l’intermédiaire d’un réseau informatique fonctionnant 24h/24. La production va à chaque instant, être ajustée
au besoin selon la saison, le jour, l’heure et même les secondes. Pour cela, ils sont à l’écoute du réseau afin
d’ajuster les offres de production aux demandes de consommation.

Les dispatchings assurent les fonctions suivantes :


 Etablissement des programmes de production des différentes centrales
 Contrôle les échanges avec les autres fournisseurs d’énergies
 Transmission des informations de démarrage et d’arrêt des centrales
Surveille et commande le fonctionnement du réseau de transport.
III. INTERET DE TRANSPORT EN HAUTE TENSION ET EN TRIPHASE
Pourquoi le transport en haute tension ?

L’un des grands intérêts de l’énergie électrique est de transporter seul, rapidement et sans bruit. Toutefois, une
partie de l’énergie transportée se dissipe en chaleur, en effet joule dans la résistance de ligne (R). Pour cela l’on
devra transporter l’énergie en HTB pour minimiser ces pertes en lignes : d’où l’intérêt du transport en HTB.
Une partie de l’énergie électrique transportée se dissipe par effet joule dans la résistance de la ligne, les pertes
en ligne sont données par la relation :

PJ = RI2
PJ est la puissance des pertes en ligne (en Watts), R est la résistance de la ligne (en ohms Q), I est l’intensité en ligne (en
ampère A).
La puissance transportée est :

Pj= UI
U est la tension à transportée, I est l’intensité en ligne. I= P T/U on a alors

PJ= R (PT/U)2.
Pour un transport donné, les pertes en ligne sont inversement proportionnelles au carré de la tension, ce qui
explique l’intérêt de la haute tension. Si la tension est forte, la puissance des pertes en ligne P J sera faible.
Exemple : calcul du courant en ligne pour un courant qui transite d’une centrale électrique à un point
d’utilisation de puissance P = 1200MW.

Pourquoi le transport en triphasé ?

En courant continu et monophasé on a la puissance active :


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P = V.I.cos ϕ
En triphasé la puissance active est :
P= √3. U.I’’. Cos ϕ avec
U=√3.V

P: Puissance active en W,
U : tension composée en V,
I et I" : intensité en ligne en A
ϕ: Le déphasage entre la tension et le courant.
V : tension simple en volts.

Déterminons la relation qui lie les deux équations :

Les puissances sont identiques ainsi que les tensions, d’où :

I’’ = I/3
Pour une même puissance transportée, le courant en ligne est divisé par 3 en triphasé par rapport au
monophasé, cela entraine des pertes beaucoup moins élevées

Pourquoi les pertes ?

Les pertes se font principalement dans les câbles par échauffement (pertes joules).

PJ = RI2,
Pj : est la puissance des pertes joules.
R : est la résistance du câble.
I : est l’intensité du courant traversant le câble.
Les pertes dépendent de R et I.

La résistance des câbles est donnée par la relation :


R = (ρ.L)/S en Ω
ρ : La résistivité du métal conducteur (Ω.m),
L : longueur du câble (m),
S: section du câble (m).

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Lorsque la température d'un conducteur augmente, l'agitation de ses atomes s'accentue.
L'opposition au déplacement des électrons (courant) augmente parce que les collisions entre les
électrons et les atomes se multiplient. C'est ce qui explique l'augmentation de la résistivité des
métaux conducteurs avec la température.

ρt= résistivité à une température t, en ohmmètres [Ω•m];


ρ0= résistivité à 0 °C, en ohmmètre [Ω •m] ;
Rt = résistance à une température t, en ohms
; R0= résistance à 0 °C, en ohms
α = coefficient de température, en 1/°C ;
t = température, en °C

Pour diminuer R on peut :

• Diminuer ρ en utilisant des conducteurs comme l’argent, l’or et platine.


• Diminuer L en rapprochant les centrales de génération.
• Augmenter S en utilisant des câbles plus gros.

Puissance Puissance
départ arrivée
CENTRALE PERTES UTILISATION
ELECTRIQUE

IV. REALISATION PRATIQUE D’UNE LIGNE AERIENNE


Les lignes aériennes peuvent comporter :1, 2 voire plus de « circuits ».
 Chaque « circuit » est composé de 3 phases.
 Il peut y avoir de 1 à 4 conducteurs par phase Les principaux
composants des lignes aériennes sont :
 Les conducteurs (Phases + câble(s) de garde) ;
 Les isolateurs ;
 Le pylône ou les supports ;
 Les fondations ;
 Autres accessoires (pinces de suspension, jonctions de connecteurs).
: Les entretoises permettent de maintenir l’écartement des différents câbles constituant le conducteur.

Conducteurs (choix des conducteurs)


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En haute tension

Les conducteurs des lignes aériennes à haute tension sont toujours nus. On emploie presque exclusivement des
câbles en cuivre et des câbles en aluminium avec âme en acier.
Tout comme les plaques d'un condensateur, les conducteurs d'une ligne de transport restent chargés après avoir
été mis sous tension. C'est pourquoi, après avoir isolé du réseau une ligne à haute tension, on doit toujours prendre
soin de relier solidement chacun de ses conducteurs à la terre afin de les décharger. Sinon, la charge qui reste
prisonnière sur les conducteurs maintien des tensions dangereuses pour le personnel d'entretien.
Une autre raison de cette mise à la terre est de court-circuiter les tensions qui peuvent être induites dans une
ligne en réparation lorsqu'elle longe une autre ligne qui, elle, est alimentée. Le couplage inductif et capacitif entre
les deux lignes peut induire une tension très élevée dans la ligne ouverte.

Parties conductrices (âme)

Cette âme doit être très bonne conductrice de l'électricité pour limiter au maximum les pertes par effet
Joule lors du transport de l'énergie, d'où l'utilisation du cuivre, ou de l'aluminium qui ont une résistivité
très faible.

IV.2.1 Résistance d'un conducteur :

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• ρ : résistivité du conducteur en Ω. mm²/ km
Résistivité du cuivre : ρ = 17,24 Ω. mm²/ km à 20 °C
Résistivité de l'aluminium : ρ = 28,26 Ω. mm²/ km à 20 °C
• l : longueur du conducteur en km
• S : section du conducteur en mm²

IV.2.2 Réactance d’un conducteur

X = Lω où L=λl

• λ : réactance linéique du conducteur en Ω/ km


• l : longueur du conducteur en km
• L : inductance en H

IV.2.3 Section et valeur de l’intensité

La valeur de l’intensité qui circule dans l’âme est


fonction de la surface de la section.

Les sections normalisées vont de 0.5mm² à 800 mm²

Parties isolantes (enveloppe ou gaine isolante)


Propriétés physiques

Les caractéristiques mécaniques de l'enveloppe isolante ne sont pas


toujours suffisantes pour protéger le câble des influences externes. On
est conduit à recouvrir l'enveloppe isolante par une gaine de protection
qui doit présenter des caractéristiques :

• Mécaniques

• Physiques

• Chimiques

Technologie:

• Le PVC (polychlorure de vinyl) ou le polyéthylène

• Le caoutchouc butyle vulcanisé (PRC)


Tension nominale d’isolement :
Les isolants utilisés sont caractérisés par leur tension nominale d'isolement.
En basse tension on distingue différentes tensions nominales de câbles : 250V, 500V, 750V ou 1000V.
Avantages et inconvénient du transport en HTB
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Avantages Inconvénients
- Diminution des pertes en ligne - Conception des lignes de transport difficile
- Meilleur rendement - Système de transport couteux
- Meilleur tension en ligne pour la distribution - Nécessité d’un transformateur HTB.

Isolateurs

Les isolateurs servent à supporter et à amarrer les conducteurs et à les isoler entre eux et de la terre. Ils
sont presque toujours en porcelaine. Au point de vue électrique, les isolateurs doivent offrir une grande résistance
d'isolement afin qu'ils ne soient ni contournés en surface, ni perforés à travers leur masse par les tensions élevées
qu'ils ont à supporter normalement. Afin d'augmenter leur distance de contournement, on leur donne une forme
de jupe. Au point de vue mécanique, ils doivent être assez résistants pour supporter les forces énormes dues au
poids et à la tension mécanique des conducteurs.
Les isolateurs sont de deux types principaux : rigides et à chaîne. La partie supérieure des isolateurs rigides sur
laquelle est fixé le conducteur est constituée d'une ou de plusieurs jupes en porcelaine. Une tige vissée à l'intérieur
des isolateurs permet de les fixer à un support. Pour des tensions supérieures à 70 kV, on emploie toujours des
chaînes d'isolateurs constituées d'un certain nombre d'éléments en porcelaine réunis par des pièces métalliques.
Le nombre d'éléments varie avec la tension : pour une tension de 110 kV, on en admet de 4 à 7, pour une tension
de 230 kV, de 13 à 16.

Supports

Les supports maintiennent les conducteurs à une hauteur convenable au-dessus du sol par l'intermédiaire de
traverses ou bras.
• Pour les lignes de moins de 70 kV, on peut employer comme supports de simples poteaux en bois ; Le
bois est souvent injecté de créosote ou de certains sels métalliques pour le préserver contre la pourriture.

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• Pour les lignes supérieures à 70 kV, on emploie toujours des pylônes métalliques. Ils sont constitués de
fers corniers boulonnés. La distance entre les fils conducteurs doit être suffisante pour empêcher leur
contact, même sous l'action d'un vent violent. L'écartement entre les fils doit être d'autant plus grand que
la distance entre les pylônes est plus grande et que la tension de la ligne est plus élevée. Par exemple,
l'écartement entre les phases est habituellement de 12 m sur les lignes à 735 kV.

Les principaux types de supports que l’on rencontre sont décrits sur les figures 6.3 et 6.4. Ils se différencient
principalement, entre ces deux figures, par la position verticale des conducteurs de puissance : dans la seconde
figure, ces lignes sont suspendues à une hauteur qui peut être considérée relativement constante.

Le design des lignes électrique est fonction de la tension de ligne, du nombre de circuits, du type de conducteurs
et de la configuration des circuits. De plus, la protection contre la foudre par des conducteurs de terre, terrain et
l’espace disponible sur site doivent être pris en considération. Dans les régions fortement enneigées, il est

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recommandé de ne pas placer les conducteurs dans un même alignement vertical, afin d’éviter les chocs lorsqu’un
amas se détache du conducteur supérieur. Pour les niveaux basse-tension et moyenne-tension, un arrangement
horizontal est préférable et les câbles de terres sont omis. En haute et très haute tension, une grande variété de
configurations peut être imaginée. Nous retiendrons la configuration dite « Danube » (dissymétrique : 1 phase
d’un côté et deux de l’autre, alternées), couramment utilisée en raison de ses faibles encombrement et coût.

On distingue 03 types de support :


- Les supports en bois (hauteur : 10 à 14 m). BT et MT.
- Les supports en métal (hauteur 10 à 90 m).
- Le support en béton armée (BT et HTA).
NB : Chaque poteau métallique doit être relié à la terre
Construction d'une ligne

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Une fois que la section des conducteurs, la hauteur des poteaux et la distance entre les poteaux (portée) ont été
déterminées, on peut procéder à la pose des conducteurs.
Il existe plusieurs types de canalisation parmi lesquelles les canalisations aériennes les canalisations souterraines.

Les canalisations aériennes


En HTA et HTB, les lignes de transport sont aériennes dans leur grande majorité. Elles sont constituées
de conducteurs nus en alliage d’aluminium et supports (pylônes). Elle transporte essentiellement du
courant alternatif triphasé Leurs diamètres augmentent avec la puissance à transporter. Elles sont utilisées
pour les réseaux d’éclairages, pour le transport en HTA et HTB, pour la distribution en BT et HTA. Dans
la plupart des cas on l’emploi pour les lignes rurales, ce type de réseau présente beaucoup d’avantages à
savoir :
• Chute de tension plus faible
• Simplification des études
• Poteau de plus faible hauteur

Un fil supporté et tendu entre deux poteaux n'est pas horizontal ; il prend plutôt une forme courbée. La distance
verticale entre la droite qui joint les deux points de support et le point le plus bas d'un fil porte le nom de flèche.
Plus le fil est tendu, plus la flèche est courte.
Avant d'entreprendre la construction d'une ligne, il importe d'en faire le calcul mécanique pour déterminer la flèche
et la tension mécanique admissibles. Entre autres choses, on doit tenir compte de la température régnant au
moment de la pose. D'une part, la flèche ne doit pas être trop longue à ce moment, car autrement, le fil s'allongera
durant les chaleurs d'été et la distance entre son point le plus bas et le sol ne sera plus suffisante au point de vue
sécuritaire. D'autre part, la tension mécanique ne doit pas être trop grande, car autrement, le fil peut se contracter
pendant le froid et devenir dangereusement tendu.
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Pour effectuer le réglage de la tension des câbles, on mesure la flèche f. Le réglage de la tension des câbles s’effectue
en fonction du poids des conducteurs, de la portée et de la flèche. En effet l’ensemble est régi par la formule suivante :

a = portée en m
f = flèche en m
P = masse du câble en DaN/m

Les distances normalisées par la CEI 38, pour quelques tensions (de transport d’énergie)

Profondeur des poteaux :

avec H = hauteur du poteau et P la profondeur du poteau

Les canalisations Souterraines


Les liaisons souterraines nécessitent des câbles de fabrication plus complexe. Ils sont constitués d’une partie
conductrice centrale en cuivre ou en aluminium, l’âme du câble, entouré d’une gaine isolante en matière
synthétique.
En MT, les câbles sont enterrés dans des simples tranchées. En HTA et HTB, c’est un peu plus compliqué.
Toutefois, le recours aux liaisons souterraines entraine un cout d’investissement qui est 3 à 5 fois supérieur à
l’aérien en HTA et 5 à 7 fois en THT.
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a) Effet couronne (phénomène d’ionisation autour des conducteurs d’une ligne haute tension)
Les très hautes tensions électriques créent des décharges importantes autour des conducteurs (effet couronne). Le
soir, on peut parfois observer la lueur qui s'en dégage. Ces décharges produisent des pertes le long de la ligne et,
de plus, elles possèdent un spectre de fréquences radiophoniques qui brouille la réception sur les postes de radio
et les téléviseurs situés dans le voisinage de la ligne. Pour réduire l'effet couronne, on diminue le champ électrique
créé par les conducteurs en grossissant leur diamètre ou en les arrangeant en faisceaux de deux, trois ou quatre
conducteurs par phase, ces conducteurs sont retenus en place par des séparateurs métalliques. Comme cet
arrangement diminue aussi l'inductance de la ligne, on augmente du même coup la puissance qu'elle peut
transporter.

b) Pollution
La poussière, les acides, le sel et les autres polluants qu'on retrouve dans l'atmosphère se déposent sur
les isolateurs et diminuent leurs propriétés isolantes. Cette pollution des isolateurs risque de produire des court-
circuit pendant les orages ou lors de surtensions momentanées. L'interruption du service et la nécessité de nettoyer
ou de remplacer les isolateurs sont donc un souci constant créé par la pollution.

c) Fils de garde
Sur certains pylônes de la ligne, il existe deux conducteurs non isolés disposés au sommet. Ces conducteurs,
appelés fils de garde, servent à intercepter la foudre avant que la décharge n'atteigne les conducteurs sous tension
de la ligne. Ils ne portent normalement aucun courant ; pour cette raison, ils sont ordinairement en acier. On les
relie solidement à la terre à chaque pylône.
d) Mise à la terre des pylônes
On relie les pylônes des lignes de transport à des prises de terre exécutées avec grande précaution afin de leur
assurer une faible résistance. En effet, si la foudre frappe un pylône, il ne faut pas que la chute de tension provoquée
par le courant dans la prise de terre dépasse la tension de contournement des isolateurs.

Considérons une ligne triphasée à 69 kV dont les isolateurs ont une tension de tenue à l'onde de choc (BIL) de 350
kV. Elle est représentée schématiquement avec son disjoncteur à la figure ci-dessous. Imaginons que la résistance
de chacune des prises de terre des pylônes soit de 20 Ω. En régime normal, la tension entre les conducteurs de la
ligne et le sol est de 69 kV/ 3 = 40 kV et aucun courant ne circule dans les prises de terre. Si la foudre frappait l'un
des pylônes, en libérant un courant soudain, disons, de 20 kA, la chute de tension dans la prise de terre atteindrait
E = 20 000 A x 20 Ω = 400 000 V
La tension entre le pylône et le sol étant alors de 400 kV, la tension des conducteurs par rapport au sol atteindrait
momentanément 40 kV + 400 kV = 440 kV.
Comme cette tension est supérieure au BIL de 350 kV, elle provoquerait immédiatement un arc de contournement
aux bornes des isolateurs. Cela mettrait les trois lignes en court-circuit entre elles et à la terre. Le courant de court-
circuit résultant entraînerait l'ouverture du disjoncteur de protection et la mise hors service de la ligne. Vu le grand

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nombre d'abonnés affectés par les interruptions sur une ligne de transport, on assure une meilleure continuité de
service en diminuant la résistance de la prise de terre. Dans l'exemple précédent, si la résistance de la prise de terre
des pylônes avait été limitée à 3 Ω seulement, l'augmentation de tension aux bornes de l'isolateur n'aurait pas
dépassé. E=20000Ax3Q=60000V et elle n'aurait pas provoqué d'arc à travers les isolateurs. Remarquer que des
courants de foudre d'une intensité de 20 kA sont relativement fréquents, même s'ils ne durent que quelques
microsecondes.

Figure 6 : Surtension créée par un courant de foudre circulant dans la résistance de terre

e) Chocs de foudre sur les lignes de transport


Lorsque la foudre frappe directement une ligne de transport, elle dépose sur celle-ci une charge électrique
importante de sorte qu'une énorme surtension apparaît immédiatement entre la ligne et la terre. La rigidité
diélectrique de l'air se trouve alors dépassée, un arc de décharge s'établit et la ligne se décharge à la terre. Le tout
se passe en moins de 50 ps.
L’arc déclenché par la foudre produit un éclair et crée une région ionisée entre la ligne et la terre. Cette région se
comporte comme un court-circuit. La tension alternative du réseau fournit alors un courant de court-circuit qui
maintient l'arc jusqu'à l'ouverture des disjoncteurs en bout de ligne. Les disjoncteurs les plus rapides ouvrent le
circuit en 1/l5e de seconde, soit un temps 1000 fois plus long que la durée de l'éclair qui a touché la ligne. Il est
assez rare qu'une ligne soit frappée directement ; il arrive plus souvent que la foudre frappe le fil de garde qui est
placé au-dessus de la ligne ou, encore, qu'il frappe un objet situé dans le voisinage. Dans ces circonstances, la
ligne se charge par influence, ce qui produit encore une surtension locale importante mais moins élevée que dans
le cas d'un coup direct. Cette charge, d'abord concentrée, se divise en deux (Fig .) pour former deux ondes qui
filent en sens opposés, à une vitesse voisine de celle de la lumière (300 m/ps) .
À tout instant, la hauteur de l'onde à chaque point de la ligne représente la tension qui existe entre la ligne et la
terre. La tension crête correspondant au sommet de l'onde peut atteindre 1 ou 2 millions de volts. Le front ab de
l'onde s'étend sur une distance de 300 m alors que la queue bc s'allonge sur quelques dizaines de kilomètres.

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Figure 7 : Ondes de tension de choc se propageant sur une ligne de transport. L’onde de gauche atteindra le poste de
transformation en quelques microsecondes
L'onde représente aussi, à chaque point, la valeur du courant dans la ligne. Pour la plupart des lignes aériennes, le
rapport entre la tension et le courant correspond à une résistance de 400 ohms environ ; une tension momentanée
et locale de 800 000 V est donc accompagnée d'un courant momentané et local de 800 000/400 = 2000 A. À
mesure que l'onde se propage sur la ligne, les importantes pertes par effet Joule et par effet couronne aplatissent
la forme de l'onde et diminuent sa tension crête.
Lorsque l'onde rencontre un isolateur sur un pylône. L’isolateur subit un choc de tension violent mais de courte
durée. En effet, la tension peut monter de sa valeur normale à quelques centaines de kilovolts en 1 ps, ce qui
correspond à la longueur du front ab de l'onde. Si l'isolateur est incapable de résister à cette surtension, il se produit
un arc et, comme dans le cas d'un coup direct, les disjoncteurs doivent ouvrir le circuit. Si, par contre, l'isolateur
supporte la surtension, l’onde se propage plus loin pour aboutir finalement à un poste de transformation. C'est là
que son arrivée foudroyante » peut produire des ravages.
La surtension sur les transformateurs, les compensateurs, etc. ., peut endommager leurs enroulements et les mettre
hors service . Elle peut également endommager les disjoncteurs, sectionneurs, isolateurs, relais, etc...Faisant partie
du poste. Pour cette raison, il faut prévoir des parafoudres à l'entrée d'un poste de transformation pour réduire le
niveau de la surtension avant que l'onde de choc n'atteigne l'appareillage critique.
Les parafoudres sont conçus pour écrêter la surtension afin qu'elle n'excède pas une valeur prédéterminée, disons
400 kV. L'équipement lourd à l'intérieur du poste est conçu pour supporter une tension impulsionnelle nettement
supérieure à 400 kV, disons 550 kV. Par conséquent, si une onde de surtension de 1000 kV arrive au poste de
transformation, le parafoudre absorbe une bonne partie de l'énergie qu'elle contient. L'onde qui se propage au-
delà du parafoudre n'aura alors qu'une valeur crête de 400 kV. Comme l'équipement lourd peut supporter 550 kV,
il ne sera pas endommagé.

V. LES CABLES ET LES PROPRIETES ELECTRIQUES DES LIGNES DE


TRANSPORT
Les conducteurs se présentent généralement sous forme de fils de section ronde (Figure ci-dessous. Il existe
plusieurs types de conducteurs de lignes aériennes nues en fonction de leur structure et de leur composition :

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Les fils bons conducteurs de sections carrée et rectangulaire (Figure b, c) sont employés pour les enroulements à
grande section des transformateurs et des machines rotatives. L'emploi de tels conducteurs dans les moteurs et
génératrices permet une meilleure utilisation du volume des encoches.
Il existe plusieurs types des conducteurs en aluminium :

• Les conducteurs homogènes en aluminium pur (AAC) ;


• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'acier (ACSR- Aluminum Cable Steel Reinforced) :
un ou plusieurs fils centraux sont en acier afin d'assurer une plus grande résistance mécanique du câble ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'ACS (Aluminium Clad Steel) (ACSR/AW) ;
• Les conducteurs homogènes en alliage d'aluminium (AAAC) ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'acier zingué (AACSR) ;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'ACS (Aluminium Clad Steel) (AACSR/AW)
;
• Les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'alliage aluminium (ACAR).

Tous doivent réaliser un équilibre entre solidité mécanique (tenue) et résistance électrique (Conductivité). Les
conducteurs en aluminium à armure acier (ACSR) sont très résistants et supportent les hautes tensions sur de
longues portées. Les conducteurs tout aluminium (AAC), insensibles à la corrosion, conviennent parfaitement aux
conditions sévères.
Pour les fortes intensités de courant rencontrées dans les centrales et les postes de transformation, on utilise des
conducteurs nus de formes particulières qui assurent une meilleure dissipation de la chaleur ou qui possèdent une
plus grande rigidité mécanique (figure e et f).
Le rôle fondamental d'une ligne est de transporter une puissance active. Si elle doit également transporter une
puissance réactive, celle-ci doit être faible par rapport à la puissance active, à moins que la distance de transport
ne soit courte. En plus de ces exigences, une ligne de transport doit posséder les caractéristiques de base suivantes
:

a) la tension doit demeurer assez constante sur toute la longueur de la ligne et pour toutes les charges
comprises entre zéro et la charge nominale ;
b) les pertes doivent être faibles afin que la ligne possède un bon rendement
c) les pertes Joule ne doivent pas faire surchauffer les conducteurs

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Si la ligne ne peut d'elle-même répondre à ces exigences, on doit alors ajouter de l'équipement supplémentaire afin
de réaliser toutes ces conditions.

V.1.1 Technologie des torsades et conducteurs utilisés

Pour les applications de branchement d’abonnés, la technique de l’auto-porté (pas de cable spécifique «
porteur ») s’est révélée être une solution technique bien adapté en considération des contraintes
électriques et mécaniques.

A titre d’exemple, pour une puissance demandée de 12KVA, et une intensité de 60A, la distance
maximum recommandée pour une torsade monophasée de 25mm2 sera de 30mètres.

La torsade retenue sur le marché français se compose de deux (monophasé) ou quatre (triphasé)
conducteurs aluminium de 16 ou 25mm2. Elle peut éventuellement desservir plusieurs clients, et
constituer sur de courtes longueurs le câble principal sur lequel plusieurs raccordements d’abonnés ou
d’éclairage public seraient effectués. Pour la réalisation du réseau principal, les torsades utilisées sont de
type « à porteur isolé ». Sur le réseau Français, EDF a standardisé l’emploi de 3 types de torsades:

3 x 70 + Neutre 54.6 mm2 (54N)


3 x 70 + Neutre 70 mm2 (70N)
3 x 150 + Neutre 70 mm2

(1) Caractéristiques techniques des conducteurs suivant la norme NFC33-209

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VI. CAPACITANCE DES LIGNES DE TRANSPORT ELECTRIQUE
Nous distinguons la capacitance des lignes de transport électrique,

VI.1.1 Capacitance de deux fils parallèles


Deux fils conducteurs parallèles (Figure ci-dessous) forment un condensateur dont la capacitance est donnée
par la formule :

Où C = capacitance de la ligne [F] ; e = constante diélectrique de l'isolant séparant les conducteurs ; l = longueur
de chaque conducteur [m] ; D = distance séparant les conducteurs [m] ; d = diamètre du conducteur [m] ;
12 x 10-12 = facteur tenant compte des unités.
Exemple : Calculer la capacitance d'une ligne à haute tension de 12 km formée de 2 conducteurs ayant un diamètre
de 16 mm et espacés de 3,2 m .

VI.1.3 Capacitance d'un câble coaxial :


La capacitance d'un câble coaxial (Figure ci-dessous) est donnée par l'équation :

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C = capacitance du câble [F] ; ε= constante diélectrique de l'isolant séparant les conducteurs ; l
= longueur du câble [m] ; D = diamètre intérieur du conducteur extérieur [m] ; d = diamètre
du conducteur intérieur [m] ; 24 x 10-12 = facteur tenant compte des unités.
Exemple : Trouver la capacitance d'un câble sous-marin long de 17 km et dont les diamètres sont : D = 48
mm et d = 28 mm (prendre ε = 3,6).

VII. CIRCUIT EQUIVALENT D'UNE LIGNE


Une ligne électrique parfaite peut être considérée comme un fil d'impédance nulle. Dans la pratique
plusieurs phénomènes physiques entrent en jeu : pertes d'énergie par effet Joule, réponse fréquentielle, courants
de fuite. Une étude à l'aide d'un modèle théorique simplifié permet de comprendre l'effet de divers paramètres
sur le comportement de la ligne.

Le schéma ci-dessus, appelé modèle en Pi, permet de modéliser correctement des lignes d'une longueur
allant de 80 à 240 km. En dessous, les effets capacitifs peuvent être négligés pour une ligne aérienne. Au-delà
les phénomènes de propagation doivent être pris en compte, il faut alors assimiler la ligne à une succession de
cellules élémentaires de type Pi. Le modèle est alors similaire à celui d'une ligne de transmission

Une ligne aérienne est principalement inductive. Elle consomme donc de la puissance réactive, cela provoque
une chute de tension. Cette inductance fait également croître l'angle de transport, qui influe sur la stabilité des
réseaux électriques et la puissance active transportée par la ligne. Lorsque cette inductance devient trop
importante, à cause de la longueur de la ligne, il est nécessaire d'utiliser de la compensation électrique.

La résistance des conducteurs provoque des pertes par effet Joule, l'usage de faisceaux de conducteurs, eux-
mêmes faits d'aluminium, un matériau léger, très bon conducteur électrique, et d'acier permet de limiter cette
résistance. Celle-ci décroît avec la section des conducteurs. En pratique la section est d'environ 500 mm2. L'effet
de peau rend l'usage de sections plus importantes peu avantageux. Il est plus intéressant d'augmenter le nombre
de conducteurs par faisceau.

La capacité de la ligne électrique avec la terre est relativement faible pour une ligne aérienne, par contre pour
les câbles souterrains, ce paramètre est dominant. Un câble souterrain produit de la puissance réactive
contrairement à une ligne aérienne. Il faut la compenser régulièrement sous peine de ne transporter qu'un courant

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réactif. Concrètement, le câble se charge et se décharge au rythme de la fréquence du réseau. Ceci explique que
l'enterrement des lignes à haute tension pose problème sur de longues distances.

Par ailleurs, une résistance doit être représentée en parallèle aux capacités. Elle est due à l'effet corona et aux
fuites de courant (causées par la pollution sur les isolateurs par exemple)

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CHAPITRE 3 : DISTRIBUTION DE L’ENERGIE
ELECTRIQUE
A- STRUCTURES D’UN RESEAU DE DISTRIBUTION HTA/BT

On distingue :

- La structure en antenne ou simple dérivation ;


- La structure en peigne ;
- La structure en boucle ou en coupure d’artère ;
- La structure radiale.
- La structure en double dérivation ;

1- Structure en antenne ou simple dérivation


a- Domaine d’emploi et principe
- Domaines d’emploi : Zones rurales ; Réseaux aériens.
- Principe : en cas de défaut sur un tronçon de câble ou dans un poste, les utilisateurs sont privés d’alimentation
le temps de réparation.
b- Schéma de principe

POSTE HTA BT
SOURCE

c- Avantages et inconvénient de la structure en antenne

Avantages Inconvénients

- Mise en œuvre simple ; - Délestage de l’alimentation des postes de


- Economique distribution en aval en cas d’un défaut.

2- Structure en coupure d’artère ou en boucle


a- Domaine d’emploi et principe
- Domaine d’emploi : Zones urbaines ; sites industriels étendus.
- Principe : en cas de défaut sur un tronçon de câble ou dans un poste, on isole le tronçon en défaut par
l’ouverture des 2 appareils qui l’encadrent et on réalimente la boucle en refermant le disjoncteur. Le défaut se
localise visuellement par un indicateur lumineux installé à l’extérieur du poste de transformation.

Remarques :

 Les têtes de boucle en A et B sont équipées de disjoncteurs ;


 Les appareils de coupure des tableaux 1, 2 et 3 sont des interrupteurs-sectionneurs ;
 En fonctionnement normal, la boucle est ouverte (sur la figure ci-dessous, elle est ouverte au niveau du
tableau 2).
 Les tableaux peuvent être alimentés par l’une ou l’autre des sources ;
 Un défaut sur un câble ou la perte d’une source est pallié par une reconfiguration de la boucle ;

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 Cette reconfiguration engendre une coupure d’alimentation de quelques secondes si un
automatisme de reconfiguration de boucle est installé.
 La coupure est d’au moins plusieurs minutes ou dizaines de minutes si la reconfiguration de boucle
est effectuée manuellement par le personnel d’exploitation.

c- Avantage et inconvénient de la structure en coupure d’artère

Avantage Inconvénient
- Bonne continuité - Coût de réalisation important

3- Structure en double dérivation


a- Domaine d’emploi et principe
- Domaine d’emploi : elle est utilisée dans tous les locaux demandant une continuité de service
optimale.
- Principe : en cas de défaut sur l’une des lignes, l’alimentation de l’abonné est permutée sur la seconde.
Sur le schéma de principe ci-dessous, les tableaux 1, 2 et 3 peuvent être dépannés et être alimentés par
l’une ou l’autre des sources indépendamment. Cette structure est bien adaptée aux réseaux étendus
avec des extensions futures limitées et nécessitant une très bonne disponibilité.
Chaque poste est alimenté par 02 câbles avec permutation automatique en cas de manque de tension sur l’une
des 02 arrivées ; ce qui permet d’assurer une grande continuité de l’alimentation.
NB : cette disposition est surtout utilisée en souterrain et dans les grandes villes.

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c- Avantage et inconvénient de la structure en double dérivation
Avantage Inconvénients

- Bonne continuité de service - Solution très coûteuse

B- DELESTAGE ET TYPES DE RESEAUX DE DISTRIBUTION AU CAMEROUN


1- Délestage
a- Définition

Le délestage est une opération qui consiste supprimer l’alimentation d’un groupe d’appareils ou de clients
afin d’éviter la saturation de l’alimentation électrique.

Attention ! Ne pas confondre délestage et Black-out car : le délestage consiste à supprimer l’alimentation de
certains consommateurs pour assurer l’équilibre du réseau électrique alors que le Black-out concerne
l’effondrement du réseau électrique qui peut être la conséquence d’une pénurie qui s’est aggravée ou d’un
problème technique imprévu.
NB : On parle de pénurie d’électricité lorsque la quantité d’électricité fournit devient inférieure à la
demande.

b- Importance

Le délestage étant justifié par un manque d’électricité par rapport à la demande, il est donc essentiel de
pouvoir délester une partie des consommateurs pour assurer l’équilibre globale du réseau électrique.
Lorsqu’un délestage est prévu, les zones délestables sont prévenues 24heures à l’avance. Il est donc possible
pour une entreprise délestable de se préparer à ce phénomène.

c- Les types de délestage

Il existe 04 types de délestage à savoir :

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-Le délestage sur ordre : ce type de délestage se fait en fonction des heures de consommation ;
-Le délestage sur comptage de l’énergie : il se fait en mesurant la moyenne de la puissance
consommée en 10 secondes comparée à la puissance souscrite (tarif vert : tarif réglementé des gros
consommateurs d’électricité) ;
- Le délestage sur seuil de fréquence : lorsque la fréquence franchit un seuil fixé par la norme en
vigueur, les gestionnaires de réseaux électriques doivent mettre en place des délestages si la
fréquence du réseau se trouve dans la zone entre 49 et 47,5Hz.
- Le délestage sur seuil de puissance et de courant : dans ce cas, lorsqu’un seuil est dépassé, un
relais de délestage coupe les départs non prioritaires.
d- Appareil de délestage

Le délesteur est un appareil de délestage qui permet d’éviter des déclenchements du disjoncteur malgré un
calibre inférieur à celui qui serait normalement utilisé. Il surveille la consommation totale et coupe certains
circuits prioritaires en cas de dépassement du contrat EDF (Electricité Distribution France).

2- Types de réseaux de distribution au Cameroun On distingue :

- Le réseau de distribution MT (HTA) ; - Le réseau de distribution BT.

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