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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE FERHAT ABBAS

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

Mémoire

De fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme

D’Ingénieur d’Etat en Géologie

Option : Géologie de l’ingénieur

Etude géotechnique de la stabilité des talus dans

la carrière de Ain El Kebira (Sétif)

Présenté par : Encadré par :

- Kamel M’ZOUGHEM - Mr. Moulley Charaf CHABOU


- Walid CHENAFA - Mr. Farid ZAHRI

Devant le jury composé de :

- Président
- Examinateur

2005/2006
Dédicaces
Je dédie ce modeste travail à :

Ma très chère mère et à mon père

A mes frères et à mes sœurs

A tous mes amis

A tous ceux qui de loin ou de près n’ont cessé


de m’apporter leur soutien pendant mes
années d’études

A tous les étudiants de 5éme année, promotion


2006.

Walid

Je dédie ce modeste travail à :

Ma très chère mère et à mon père

A mes frères et à mes sœurs : Ahmed,


Salah, Hocine, Tahar, Samira et Ali.

Aux familles : M’Zoughem, Charef et


Benmila.

A tous mes amis en particulier : Said,


Samir, Khaled, Abdelmalek, Hocine …….

A tous les étudiants de 5éme année,


promotion 2006.

Kamel
REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer notre


reconnaissance et nos sincères remerciements :

¾ à nos encadreurs : Mr Moulley Charaf Chabou et Mr Farid


Zahri, pour avoir bien su nous guider et nous conseiller tout au
long de la préparation de notre mémoire.

¾ à Monsieur Tahar Zaghouane qui nous a fait l’honneur de


présider notre jury.

¾ à Monsieur Rihab Hadji pour avoir accepter de juger ce travail.

¾ à Mr Mohamed Aggoune, Mr Mohamed Djabare, Mr Charef


Khier et à tout le personnel de la carrière de Ain El Kebira pour
leurs aides et leurs conseils.

¾ Au personnel du Laboratoire des Travaux Publics de l’Est


(LTPE, Sétif).
SOMMAIRE
Page

01
INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE I 02
ETUDE DE LA STABILITE DES TALUS

I.1. PROPRIETES PHYSICO-MECANIQUE DES ROCHES 02

02
I.1.1. Les propriétés physiques des roches
02
a. La porosité
03
b. La masse volumique
03
c. La teneur en eau
03
d. Le degré de saturation
03
I.1.2. Les propriétés mécaniques des roches
03
a. La résistance à la compression
04
b. La résistance à la traction
06
c. La résistance au cisaillement
08
d. La cohésion et l’angle de frottement interne
10
I.2. CLASSIFICATION DES MOUVEMENTS DE TERRAINS
10
I.2.1. Les glissements 10
a. Glissement plan 11
b. Glissements rotationnels ou circulaires 12
I.2.2. Les coulées 13
I.2.3. Les écroulements 13
I.2.4. Le fluage

I.3. METHODES DE CALCULS DE LA STABILITE DES TALUS 15

I.3.1. Définition du coefficient de sécurité 15


I.3.2. Méthodes de calcul de la stabilité 15
Méthode des tranches 16
I.3.3. Principaux facteurs influençant la stabilité des talus 19
I.3.4. Stabilisation des talus rocheux 20
CHAPITRE II 22
CONDITIONS GEOLOGIQUES ET MINIERES DU GISEMENT
22
II .1. CONDITIONS GEOLOGIQUES
22
II.1.1. Situation géographique du gisement d’Ain el Kebira 22
II.1.2. Historique 22
II.1.3. Stratigraphie de la région du djebel Medjounes 24
II.1.4. Stratigraphie et lithologie du gisement calcaire 27
II.1.5. Tectonique du gisement 28
II.1.6. Caractéristiques hydrogéologiques du gisement 29
II.1.7. Substances extraites 29

II .2. CONDITIONS MINIERES 31

II.2.1. Réserves 31
II.2.2. Régime de travail 31
II.2.3. Paramètres du système d’exploitation 32
II.2.4. Exploitation du gisement 32
a. Abattage des roches 32
b. Foration 32
c. Tir 33
d. Chargement et transport 34

CHAPITRE III 36
CALCUL DE LA STABILITE DES TALUS DE LA CARRIERE DE
AIN EL KEBIRA
36
III .1. INTRODUCTION
36
III .2. DETERMINATION DES PROPRIETES MECANIQUES DES ROCHES
III.2.1. Résistance a la compression 36
III.2.2. Résistance a la traction 37
III.2.3. Cohésion et angle de frottement interne d’un échantillon 37
III.2.4. Fissuration des roches 38

39
III .3. DETERMINATION DES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DU MASSIF
ROCHEUX
39
III.3.1. Coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux
III.3.2. Le coefficient de diminution de la valeur de l’angle de frottement 40
interne
III.3.3. Détermination de la cohésion du massif rocheux 40
III.3.4. Détermination de l’angle de frottement interne 40
III .4. CALCUL DE LA STABILITE DES TALUS DE LA CARRIERE DE AIN EL 41

KEBIRA

41
III.4.1. Méthode de calcul
42
III.4.2. Calcul du coefficient de sécurité
III.4.3. Influence de la hauteur du gradin (H) sur le coefficient
45
de sécurité (Fs)
50
III.4.4. Influence de l’angle du talus sur le coefficient de sécurité (Fs)
56
III.4.5. Influence de la cohésion sur le coefficient de sécurité (Fs)
60
III.4.6. Influence de l’angle de frottement interne sur le coefficient de sécurité (Fs)
62
III.4.7. Calcul de la hauteur critique H

65
III .5. INTERPRETATION DES RESULTATS

66
CONCLUSION GENERALE
68
BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES
Page
Liste des figures

Figure I.1. Essai de compression 5


Figure I.2. Traction simple 5
Figure I.3. Traction indirecte (Essai brésilien) 5
Figure I.4. Cisaillement simple avec une surface de cisaillement 7
Figure I.5. Courbe représentative de τ en fonction de σn 8
Figure I.6. Cisaillement simple avec deux surfaces de cisaillement 9
Figure I.7. Cisaillement simple avec surface cylindrique 9
Figure I.8. Cisaillement par torsion 9
Figure I.9. Cisaillement par compression 9
Figure I.10. Glissement plan 10
Figure I.11. Glissement rotationnel simple 11
Figure I.12. Glissements successifs emboîtés 12
Figure I.13. Coulée de boue 12
Figure I.14. Ecroulement 13
Figure I.15. Exemple de fluage 13
Figure I.16. Surface de rupture 15
Figure I.17. Découpage d’un talus en tranches et les forces agissantes sur une tranche 16
Figure I.18. Forces agissantes sur une tranche d’après l’hypothèse de FELLENIUS 17
Figure I.19. Aplatissement d’un talus 20
Figure I.20. Stabilisation des talus par le drainage 21
Figure I.21. Stabilisation des talus par boulonnage 21
Figure I.22. Stabilisation des talus par des ancrages 21
Figure II.1. Situation géographique du gisement calcaire de Ain El Kebira 23
Figure II.2. Carte géologique du Djebel Medjounès, et localisation du gisement de calcaire 25
(d’après Carte Géologique de l’Algérie au 1/50000)
Figure II.3. Coupe stratigraphique synthétique du Djebel Medjounés, d’après le sondage 26
MDJ 1
Figure II. 4. Coupe géologique du gisement calcaire de Krefdj-El-Kerma/Djebel Medjounés 30
(Panneau A). Echelle : 1/1250e
Figure III.1. Eléments du quadrillage pour la détermination du cercle de rupture pour les 42
gradins 2 et 5
Figure III.2. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 45° 47
Figure III.3. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 55° 48
Figure III.4. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 65° 48
Figure III.5. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 75° 49
Figure III.6. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 85° 49
Figure III.7. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 5 m 53
Figure III.8. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 10 m 53
Figure III.9. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 15 m 54
Figure III.10. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 20 m 54
Figure III.11. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 25 m 55
Figure III.12. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 30 m 55
Figure III.13. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 45° 58
58
Figure III.14. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 55° 59
Figure III.15. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 65° 59
Figure III.16. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 75° 60
Figure III.17. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 85°
Figure III.18. Influence de Φ sur le coefficient de sécurité Fs pour α = 85° et H = 15 m 61
(gradin 2).
Figure III.19. Influence de Φ sur le coefficient de sécurité Fs pour α = 85° et H = 15 m 62
(gradin 5).
Figure III.20. Abaque de Hoek 64
Page

Liste des tableaux

Tableau I.1. Classification des roches en fonction de la résistance à la compression 4


Tableau I.2. Classification des roches en fonction de la résistance à la traction 4
Tableau I.3. Principales classes et types de déstabilisation sur les versants en fonction des 14
terrains concernés
Tableau II.1. Réserves calcaires du gisement du Djebel Medjounès 31
Tableau II.2. La répartition en temps de production de la carrière 31
Tableau II.3. Régime de travail de la carrière 32
Tableau II.4. Caractéristiques des foreuses utilisées dans la carrière 33
Tableau II.5. Caractéristiques des chargeuses utilisées dans la carrière 34
Tableau II.6. Caractéristiques du matériel de transport utilisées dans la carrière 34
Tableau III.1. Résistance à la compression du calcaire 36
Tableau III.2. Résistance à la traction du calcaire 37
Tableau III.3. Valeurs obtenues de (Cech) et (Φech) 38
Tableau III.4. Classification des discontinuités selon ID 38
Tableau III.5. Coefficient « a » en fonction de la cohésion C 39
Tableau III.6. Valeurs du coefficient d’affaiblissement structural pour les deux gradins 40
Tableau III.7. Cohésion Cm et angle de frottement interne Φm des roches dans le massif 41
rocheux des gradins 2 et 5.
Tableau III.8. Paramètres du quadrillage pour le calcul de Fs 42
Tableau III.9. Valeur de Fs pour le gradin n°2 44
Tableau III.10. Valeur de Fs pour le gradin n°5 44
Tableau III.11. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 45° 45
Tableau III.12. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 55° 45
Tableau III.13. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 65° 46
Tableau III.14. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 75° 46
Tableau III.15. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 85° 49
Tableau III.16. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 5 m 50
Tableau III.17. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 10 m 50
Tableau III.18. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 15 m 51
Tableau III.19. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 20 m 51
Tableau III.20. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 25 m 52
Tableau III.21. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 30 m 52
Tableau III.22. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 45° (H = 15 m) 56
Tableau III.23. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 55° (H = 15 m) 56
Tableau III.24. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 65° (H = 15 m) 57
Tableau III.25. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 75° (H = 15 m) 57
Tableau III.26. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 85° (H = 15 m) 57
Tableau III.27. Variation du (Fs) en fonction de l’angle de frottement interne Φ pour le 60
gradin 2 (α = 85° et H = 15 m)
Tableau III.28. Variation du (Fs) en fonction de l’angle de frottement interne Φ pour le 61
gradin 5 (α = 85° et H = 15 m)
Tableau III.29. Hauteur critique du gradin 2 de la carrière du Djebel Medjounès 63
(pour Fs = 1,2 et Fs = 1,4)
Tableau III.30. Hauteur critique du gradin 5 de la carrière du Djebel Medjounès 63
(pour Fs = 1,2 et Fs = 1,4)
Introduction générale

Introduction Générale

Le problème de la stabilité des talus dans les carrières et la stabilité des


terrains en général constitue l’une des préoccupations majeures des
géotechniciens et des gestionnaires d’ouvrages d’art et miniers.

Dans le cas des carrières, ce problème est d’une importance capitale pour :

• assurer la continuité de la production.


• sauvegarder les vies humaines et les engins de production.

Ainsi, l’étude de la stabilité des talus et la détermination des paramètres


géométriques des gradins sont nécessaires pour toutes les carrières.

La présente étude se propose d’étudier la stabilité des talus de la carrière de


calcaire du Djebel Medjounès (Ain El Kebira, Wilaya de Sétif).

Les différentes parties de ce mémoire sont organisées comme suit :

¾ La première partie nous permettra d’aborder la stabilité des talus dans


son volet théorique.

¾ Dans la partie II, nous décrirons le contexte géologique et les


conditions technico-minières de la carrière du Djebel Medjounès.

¾ Dans la troisième partie, nous traiterons de l’étude de la stabilité des


talus de la carrière du Djebel Medjounès.

1
I
Etude de la stabilité
des talus
I.1. PROPRIETES PHYSICO-MECANIQUE DES ROCHES

Les propriétés physico-mécaniques et technologiques des roches ont une grande


influence sur la stabilité des terrains. Parmi les propriétés physiques, les plus importantes
sont : la masse volumique, la porosité et l’humidité. Les propriétés mécaniques sont : la
résistance au cisaillement, la résistance à la traction et la résistance au cisaillement, l’angle de
frottement interne et la cohésion.

I.1.1. Les propriétés physiques des roches

a. La porosité

C’est le rapport du volume des vides Vv de la roche au volume total Vt :

Vv
p= x 100 (1)
Vt

La porosité varie de quelque % à plus de 40 % dans les roches sédimentaires, dans les
roches magmatiques, elle est plus faible, souvent inférieure à 1 %.

Selon la porosité, les roches sont classées en :

Roches de faible porosité : 0 < p < 5 %


Roches de porosité moyenne : 5 < p < 10 %
Roches de porosité élevée : 10 < p < 20 %
Roches de grande porosité : p > 20 %

2
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

b. La masse volumique

C’est la masse de l’unité de volume de la roche (g/cm3). Suivant l’état du matériau, on


définit : ρs la masse volumique absolue ou masse volumique du solide, ρh la masse volumique
naturelle, ρd la masse volumique sèche et ρsat la masse volumique saturée.

MS MS M M
ρs = ; ρd = ; ρh = h ; ρsat = Sat (2)
VS Vt Vt Vt

avec : MS la masse du matériau sec ; g


Vs le volume des grains après broyage ; cm3
Vt le volume de l’échantillon ; cm3
Mh la masse naturelle ; g
MSat la masse de l’échantillon saturée ; g.

ρd dépend de la porosité de la roche, par contre ρs ne dépend que de la minéralogie.

c. La teneur en eau

C’est le rapport de la masse d’eau Mw, à la masse du solide sec.

M w M Sat − M S
w= = (3)
Ms Ms

d. Le degré de saturation

C’est le rapport du volume de l’eau contenue dans l’échantillon au volume des vides.

Vw
Sr = x 100 (4)
Vv
Vw : volume de l’eau dans l’échantillon, cm3
Vv : volume des vides, cm3

I.1.2. Les propriétés mécaniques des roches

a. La résistance à la compression

Elle est déterminée lors des essais de compression simple. Dans cet essai, l’échantillon
est pris sous la forme d’une carotte (éprouvette cylindrique), d’élancement L/D (L : hauteur,
D : diamètre) compris entre 2 à 2,5 avec deux faces planes, lisses et parallèles obtenues par
une rectification soignée. L’échantillon est ensuite placé entre les plateaux d’une presse.

On appelle résistance à la compression (notée σc) la contrainte maximale supportée par


l’échantillon avant la rupture lors d’un essai de compression. Elle est donnée par la formule
suivante :
F
σc = ; Kgf/cm2 (5)
S

3
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

F : effort (charge) maximale atteinte (juste avant la rupture)


S : section ou surface sur laquelle on applique l’effort F

Le tableau I.1. donne une classification des roches en fonction de leur résistance à la traction.

Roches Faiblement moyennes résistantes Très résistantes


résistantes
σc (MPa) <5 20 60 > 100

Tableau I.1. Classification des roches en fonction de la résistance à la compression

b. La résistance à la traction

Traction simple :

En soumettant une éprouvette cylindrique à une traction uniaxiale, la résistance à la


traction simple est égale à la contrainte limite de traction qui produit la décohésion des
échantillons des roches massives

Pmax
Rt = ; Kgf/cm2 (6)
A0

Pmax = valeur finale atteinte par l’effort appliqué.


A0 = surface transversale

Essai brésilien :

C’est l’essai de traction le plus commun pour les roches (essai à la traction indirecte).
Pour réaliser cet essai, on utilise une éprouvette de longueur à peu près égale au diamètre.
L’éprouvette est placée entre les plateaux de la presse puis elle est chargée. La contrainte de
traction est donnée par la relation suivante :

2 Fmax
σt = ; Kgf/cm2 (7)
πDL

avec : Fmax la charge maximale appliquée


D et L : dimensions de l’éprouvette cylindrique.

Le tableau I.2 donne une classification des roches en fonction de leur résistance à la traction.

Roches Faiblement moyennes résistantes Très résistantes


résistantes
σt (MPa) 0.40 1.50 4.00 > 20

Tableau I.2. Classification des roches en fonction de la résistance à la traction

4
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Figure I.1. Essai de compression

Eprouvette
cylindrique

Figure I.2. Traction simple Figure I.3.Traction indirecte (Essai brésilien)

5
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

La contrainte de traction est fonction de la contrainte de compression : σc = k. σt


Avec 3 < k < 10 (dans la pratique, on prend k = 10).

c. La résistance au cisaillement

La résistance au cisaillement représente la contrainte tangentielle limite avant la


rupture dans un essai de cisaillement.

On distingue :

• Cisaillement simple
• Cisaillement par torsion
• Cisaillement par compression

Cisaillement simple :

La résistance au cisaillement est définie par la relation suivante :

Pmax
Rt = ; Kgf/cm2 (8)
S
Avec Pmax : effort tangentielle entraînant la rupture
S : Surface sur laquelle on applique l’effort P.

• Dans le cas d’un cisaillement simple avec une seule surface : S = h.L
• Dans le cas d’un cisaillement simple avec une deux surfaces : S = 2.h.L
• Dans le cas d’un cisaillement simple avec une seule cylindrique : S = d.L

h : largeur de l’échantillon ; L : longueur de l’échantillon ; d : diamètre du cylindre.

Cisaillement par torsion :

Dans ce cas, l’échantillon de forme cylindrique est soumis à un couple de torsion. Ce


dernier va engendrer des contraintes de cisaillement sur chaque section transversale. Quand
ces contraintes atteignent une valeur critique, elle nous donne la résistance de cisaillement par
torsion définie par la formule suivante :

Mt
Rt = τmax = ; Kgf/cm2 (9)
W

Mt : couple de torsion
d3
W : moment résistant, avec W = π ; d : diamètre de l’échantillon.
16

6
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Outil

Surface de
cisaillement

Figure I.4.Cisaillement simple avec une


surface de cisaillement

Cisaillement par compression :

On applique un effort de compression F incliné avec un angle α par rapport à la


surface de cisaillement. La contrainte transmise par l’échantillon se décompose en une
composante normale (σn) et une composante tangentielle (τ) ; quand cette dernière atteint une
certaine valeur, l’échantillon se rompt. Cette valeur critique est la résistance au cisaillement
par compression de la roche. Les deux contraintes sont définies par les formules suivantes :

P. cos α
τ= ; (10)
S

P. sin α
σ= (11)
S

Les échantillons utilisés ont une forme cubique ou cylindrique dont le diamètre est
égal à la longueur. L’angle α varie de 30° à 60°.

7
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

La courbe représentative de (τ) en fonction de (σn) est donnée sur la figure. A partir de
cette courbe on peut déterminer graphiquement la cohésion et l’angle de frottement interne de
l’échantillon (C et Φ). Ces deux paramètres seront définis dans le paragraphe suivant.

σn

Figure I.5. Courbe représentative de τ en fonction de σn

d. La cohésion et l’angle de frottement interne

La cohésion et l’angle de frottement interne d’un échantillon sont fonction des


résistances à la compression et à la traction.

La cohésion d’un échantillon est donnée par la relation suivante :

Rc .Rt
Cech = (12)
2
2. Rc Rt − 3Rt

L’angle de frottement interne est donné par la relation c :

⎛ R − 4 Rt ⎞
Φech = arcsin ⎜⎜ c ⎟⎟ (13)
⎝ Rc − 2 Rt ⎠

8
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Outil

Support

Surface de
cisaillement

Figure I.6. Cisaillement


simple avec deux surfaces Figure I.7. Cisaillement
de cisaillement simple avec surface
cylindrique

Echantillon
cylindrique

Echantillon

Figure I.9. Cisaillement par


Figure I.8. Cisaillement par compression
torsion

9
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

I.2. CLASSIFICATION DES MOUVEMENTS DE TERRAINS


De nombreuses classifications ont été proposées pour rendre compte de la diversité des
mouvements de terrain. Les principaux critères de classification retenus sont (tableau I.3) :

• Types de terrain affectés.


• Types de mouvements.
• Vitesse des processus.
• Taux de remaniement des matériaux après le mouvement.

Les mouvements de terrain les plus fréquents sont classés en :

• Glissements.
• Coulées.
• Ecroulement.
• Fluages.

I.2.1. Les glissements

Ils se caractérisent par la translation latérale d’une certaine masse de matériaux au


niveau d’une surface de rupture nettement individualisée et se produisent généralement dans
des matériaux faiblement cohérents (marnes, argiles..). Les glissements sont les mouvements
qui affectent le plus fréquemment les ouvrages de génie civil et génie minier.

Selon la forme de la surface de rupture, on distingue trois types de glissements :

• Glissement plan.
• Glissement rotationnels simples.
• Glissement rotationnels complexes (composés).

a. Glissement plan

Il se produit suivant un plan, au niveau d’une surface de discontinuité géologique :


zone entre deux matériaux de nature différente, failles, plans de stratification… (figure I.10).
La ligne de rupture suit une couche mince de mauvaises caractéristiques sur laquelle s’exerce
souvent l’action de l’eau. Une telle couche est appelée « couche savon ».

Figure I.10. Glissement plan

10
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

b. Glissements rotationnels ou circulaires

Le terrain glisse le long d’une surface concave ayant la forme d’une cueillere. On
distingue le glissement rotationnel simple et complexe (composé).

Glissement rotationnel simple :

Ce type de glissement est très fréquent. La surface de rupture à une forme simple et
peut être assimilée à un cylindre. Dans un tel glissement, on distingue (figure I.11) : au
sommet des fissures de traction et un escarpement, correspondant au départ de la surface de
glissement, et à la base un bourrelet formé par des matières glissées. Dans certains cas, la
surface de rupture peut être assimilée à un cercle, d’où le nom de glissement circulaire.

Escarpement
Fissures de traction

Bourrelet

Profil initial

Surface de rupture

Figure I.11. Glissement rotationnel simple

Glissement rotationnel complexe :

Ce type de glissement est rare. Il s’agit de glissements multiples emboîtés les uns dans
les autres, dus souvent à la suppression de la butée provoquée par le glissement précédent, ce
qui entraîne des glissements successifs remontant vers l’amont.

11
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Figure I.12. Glissements successifs emboîtés

Principales causes des glissements :

Plusieurs facteurs contribuent au déclenchement des glissements, les plus importants


étant :

- la nature des terrains : les terrains argileux sont prédisposés aux glissements.
- l’action de l’eau : l’eau est dans la plupart des cas la cause principale dans la
mise en mouvement des terrains.
- les causes mécaniques externes : citons parmi les causes mécaniques externes,
le terrassement au pied du talus, les entailles effectuées dans les talus stables,
toute surcharge naturelle ou artificielle déposée sur une pente, les vibrations
naturelles (séismes) ou artificielles (explosion, machines …).

I.2.3 Les coulées

Elles se produisent à partir de matériel meuble, momentanément saturé en eau, prenant


alors une consistance plus ou moins visqueuse, parfois proche de la fluidité. On distingue
plusieurs types de coulées telle que : coulées boueuses (incluant coulée de blocs, de terre, de
boue, lave torrentielle, avalanche de débris et se produisant surtout en montagne)
(Figure I.13), coulées de solifluxion (déplacement lent des sols en milieu périglaciaire,
résultant de l’instabilité de la partie dégelée du sol, en surface, au cours de l’été).

Figure I.13. Coulée de boue

12
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

I.2.4. Les écroulements

Ce sont des chutes soudaines de masses rocheuses (Figure I.14). On utilise le terme de
chute de pierres pour le détachement de quelques unités de volume inférieur à 1 dm2, ou chute
de blocs pour un volume supérieur. Le terme écroulement est utilisé quand il s’agit de la chute
soudaine d’une masse rocheuse qui se détache d’une paroi en se désorganisant.

Etat final
Falaise initiale

Figure I.14. Ecroulement

I.2.5. Le fluage

Il correspond à des mouvements lents, dus à des sollicitations proches de la rupture


(domaine plastique). Dans l’exemple de la figure I.15, le banc de marne flue sous le poids de
la falaise calcaire. Ceci peut provoquer une fissuration du banc calcaire peu déformable et un
risque d’écroulement de la falaise.
Fissure

Falaise calcaire

Ventre

Figure I.15. Exemple de fluage

Une compilation des différents types de mouvements de terrain est donnée dans le
tableau I.3.

13
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Tableau I.3. Principales classes et types de déstabilisation sur les versants en fonction des
terrains concernés (d’après Campy M., Macaire J.J., 2003)

14
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

I.3. METHODES DE CALCUL DE LA STABILITE DES TALUS


Les méthodes de calcul de stabilité des terrains sont basées sur la constatation
suivante : lorsqu’il y a glissement de terrain, il y a séparation d’une masse du sol du reste du
massif et son glissement se fait suivant une surface de rupture. Ayant défini une surface de
rupture « S », on étudie la stabilité de la masse (1) mobile par rapport au massif (2) qui est
fixe (figure I.16).

Figure I.16. Surface de rupture

I.3.1. Définition du coefficient de sécurité

Le calcul de la stabilité des talus est généralement estimé à l’aide d’un coefficient
appelé : coefficient de sécurité Fs. Ce coefficient est défini comme étant le rapport du moment
par rapport à un point fixe de la résultante des forces résistantes au glissement aux forces
provoquant le glissement.

Fs =
∑ Moments des forces résistant au mouvement (14)
∑ Moments des forces provoquant le mouvement
Théoriquement, le talus est dit stable si Fs > 1. L’état d’équilibre limite (rupture) est
obtenu lorsque Fs = 1. Mais dans la pratique, le coefficient Fs est compris entre 1,15 et 1,30 en
tenant compte des facteurs suivants :

• Les erreurs dues à l’exactitude des méthodes de calcul de la stabilité du bord.


• Les incertitudes expérimentales de la détermination des propriétés physico-
mécaniques des roches, comme par exemple la valeur moyenne du poids volumique
des roches composant le massif.
• Les incertitudes de la détermination de l’influence de la fissurité.
• L’influence des charges dynamiques provoquées par le tir, par le mouvement des
moyens de transport et par les séismes.

I.3.2. Méthodes de calcul de la stabilité

Les principales méthodes de calcul de la stabilité des talus sont :

• Les méthodes basées sur l’équilibre limite.


• Les méthodes des éléments finis.
• Les méthodes des abaques.

15
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Dans ce travail, on utilisera les méthodes sur l’équilibre limite. La mise en équation du
problème de l’équilibre d’une masse de sol peut se faire de deux manières :

¾ Ou bien on étudie l’équilibre de l’ensemble de la zone de glissement. La ligne de


rupture est ; la plupart du temps supposé circulaire. C’est la « méthode globale »
(méthode de TAYLOR ; de CAQUOT ; de BIAREZ…..).
¾ Ou bien on décompose le talus en tranches dont on étudie d’abord l’équilibre
individuel, avant de globaliser le résultat en faisant intervenir certaines hypothèses
simplificatrices ; c’est la « méthode des tranches » (méthode de FELLENIUS,
méthode de BISHOP…).

Dans ce qui suit, on développera la méthode des tranches, qui sera utilisée dans le cadre
de notre travail.

Méthode des tranches :

Cette méthode consiste à considérer les forces qui tendent à retenir un certain volume
de terrain, délimité par les forces libres du talus et une surface de rupture potentielle, et celles
qui tendent à la mettre en mouvement (figure I.17).

ci , Φi , γi

b
l=
cos α
αn

Figure I.17. Découpage d’un talus en tranches et les forces agissantes sur une tranche

16
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

Soit un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la sécurité


vis-à-vis du risque de glissement. La méthode des tranches consiste à découper le volume de
sol (compris dans l’arc EF) en un certain nombre de tranches limitées par des plans verticaux.

En l’absence d’eau, une tranche (n) est soumise à :

• Son poids W = γn.hn.bn


• Les efforts inter-tranches décomposés en efforts horizontaux Hn et Hn+1 et en efforts
verticaux Vn et Vn+1.
• La réaction Rn du milieu sous-jacent sur l’arc AB (résistance de cisaillement). Elle se
décompose en une composante normale et tangentielle.

a. Dans la méthode de FELLENIUS (1936), appelée aussi méthode suédoise, on


considère que :

• La ligne de glissement est de forme circulaire


• On néglige totalement les efforts inter-tranches
• La seule force agissant sur l’arc AB est le poids W.

Par rapport au centre O, on peut définir :

- le moment moteur comme celui du poids des terrains W tendant à provoquer le glissement.

- le moment résistant maximal fourni par la valeur


maximale que peut prendre la composante
tangentielle de Rn.

D’après la loi de Coulomb :


Rn = cn.AB + Nn.tanΦn (15)

Par ailleurs : Nn = Wn cosαn (16)

Donc : Rn = cn.AB + Wn cosαn tanΦn (17)

bn
D’autre part : AB = ln = (18)
cos α n

La somme des moments résistants maximaux s’écrit


donc :
m
b
∑ R. ( ci. cosnα + Wn cosαn tanΦi) (19)
1 n

Où : m = nombre total de tranches.


Ci, Φi = caractéristiques mécaniques de la
couche dans laquelle est situé l’arc AB. Figure I.18. Forces agissantes sur une
tranche d’après l’hypothèse de
- Le moment moteur est dû à Tn et égal à Tn.R FELLENIUS

Par ailleurs : Tn = Wn sinαn (20)

17
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

En remplaçant (19) et (20) dans l’équation (14), on obtient l’expression du facteur de


sécurité :

m
⎛ b ⎞
∑ ⎜⎜ c i cosαn + Wn cos α n tgφi ⎟⎟
n =1 ⎝ n ⎠
Fs = m
(21)
∑ Wn sin α n
n =1

Les paramètres intervenant dans le calcul de Fs sont donc :

- b, la largeur des tranches ;


- α, l’angle orienté que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de
la tranche avec la verticale ;
- la hauteur de la tranche pour le calcul du poids W.

b. Méthode de BISHOP simplifiée (1954)

Dans cette méthode on considère que :

• La ligne de glissement est toujours de forme circulaire.


• Les efforts verticaux inter-tranches sont nuls (Vn – Vn+1 = 0).

Le facteur de sécurité est donné par la formule suivante :

m
∑ (c i bi + Wn tgφi )
n =1
Fs = m
(22)
mα ∑ Wn sin α n
n =1

tgα i tgφi
avec mα = cosαi [1 + ] (23)
Fs

Pour déterminer Fs il faut procéder par itérations successives. La première itération est
faite en adoptant, comme valeur Fs0 le coefficient de sécurité obtenu par la méthode de
Fellenius.

La méthode de Fellenius donne des résultats pessimistes par rapport à la méthode de


Bishop. Les écarts sur Fs peuvent atteindre 10 %. La méthode de Fellenius a l’avantage de
simplicité et donc peut être utilisée dans tous les cas courants.

18
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

I.3.3. Principaux facteurs influençant la stabilité des talus

L’angle de pente maximal que peut admettre un talus dépend d’un certain nombre de
facteurs dont les principaux sont :

• La hauteur du gradin
• La nature des terrains
• L’eau souterraine
• La méthode et les phases d’exploitation
• Les facteurs d’ordre géométrique (concavité ou convexité du bord du talus)

a. La hauteur du gradin

La hauteur du gradin influe considérablement sur la valeur du coefficient de sécurité et


donc sur la stabilité des talus. Plus la hauteur du gradin est grande, plus son angle de pente
sera faible.

b. La nature des terrains

La nature des terrains est un paramètre très important dont il faut tenir compte dans une
étude de stabilité. Il s’agit principalement d’étudier la structure du massif et des
caractéristiques physiques et mécaniques du terrain.

En ce qui concerne la structure du massif, l’étude des discontinuités du massif (fractures,


plans de stratification, failles, fissuration) a une influence primordiale sur le calcul du
coefficient de sécurité.

En ce qui concerne les caractéristiques physiques et mécaniques, le paramètre physique


pris en compte lors du calcul de la stabilité des talus est le poids volumique des terrains en
place. Les caractéristiques mécaniques du terrain les plus importantes sont sa résistance au
cisaillement qui nous permet de mesurer les caractéristiques de cisaillement (cohésion et
angle de frottement interne).

c. L’eau souterraine

L’eau joue un rôle très important dans la stabilité des talus. D’une manière générale, la
présence d’eau dans un terrain abaisse le coefficient de sécurité.

d. Les phases et les méthodes d’exploitation

La modification de l’état des contraintes dans un massif rocheux suite aux travaux
d’exploitation peut entraîner une diminution de la résistance au cisaillement qui peut conduire
à des ruptures. Les calculs de stabilité des gradins doivent aussi tenir compte des surcharges
ponctuelles dues aux engins d’exploitation.

e. La géométrie

La concavité ou la convexité des bords de talus a une influence sur la valeur réelle du
coefficient de sécurité. Dans le cas ou le bord de fosse est concave, la valeur de Fs est sous
estimé. Dans le cas contraire (bord convexe), elle est surestimé par rapport à la réalité.

19
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

I.3.4. Stabilisation des talus rocheux

Pour augmenter la stabilité des talus rocheux, on utilise différentes techniques, parmi
lesquelles, on citera :

¾ L’aplatissement du talus : cette technique consiste à diminuer le poids du massif


rocheux qui a tendance à glisser (figure I.19).

¾ Le drainage : les pressions peuvent être responsables de la diminution de Fs, le


drainage peut dans ce cas être utilisé, surtout si la perméabilité des discontinuités est
suffisante. Les drains peuvent être mis en place à partir du talus ou à partir d’une
galerie de drainage (figure I.20).

¾ Le boulonnage : cette technique à pour objet de retenir en place des blocs rocheux.
L’influence de celle-ci ne s’étend que sur quelques mètres (figure I.21).

¾ Les ancrages : ces techniques peuvent retenir des massifs rocheux beaucoup plus
importants, vue la profondeur du scellement et les efforts qui peuvent être mobilisés
(figure I.22).

¾ L’injection : elle consiste à augmenter les caractéristiques de cisaillement par


introduction dans les joints d’un coulis d’injection.

Aplatissement du talus

Pieux Φ 1,50 m

Pieux Φ 1,07 m
ou Φ 1,28 m

Figure I.19. Aplatissement d’un talus

20
Chapitre I Etude de la stabilité des talus

pompage

Fissure
drain verticale

Galerie de
drainage

Plan de glissement

Figure I.20. Stabilisation des talus par le drainage

Boulons

Figure I.21. Stabilisation des talus par boulonnage Figure I.22. Stabilisation des talus par
des ancrages

21
II Conditions géologiques
et minières
II .1. CONDITIONS GEOLOGIQUES
II.1.1. Situation géographique du gisement de Ain El Kebira

Le gisement calcaire de Ain El Kebira est situé à environ 20 Km au nord est du chef lieu
de la wilaya de Sétif et à 7 Km au sud de la daïra de Ain El Kebira dont il porte le nom.
La route Ain El Kebira-Sétif passe à proximité de la carrière (Figure II.1).

Les coordonnées géographiques du centre du gisement sont :

Latitude = 36°19’05’’ N

Longitude = 5°29’50’’E

Ce gisement appartient au massif montagneux du Djebel Medjounés, caractérisé par un


relief très prononcé, et qui s’étend sur environ 15 Km d’Est en Ouest, avec une largeur moyenne
de 7 Km, atteignant une altitude de 1461 m au niveau du pic.

Le climat de la région est semi-aride, caractérisé par un été chaud et sec et un hiver froid
avec des précipitations relativement abondantes, souvent sous forme de neige. La quantité
annuelle des précipitations au Djebel Medjounés est d’environ 600 à 700 mm.

Le secteur d’étude est localisé sur le bord ouest du Djebel Medjounès au lieu dit Krefdj El
Kerma.

II.1.2. Historique

Les études géologiques pour la recherche de gisements de matières premières pour


l’implantation d’une cimenterie dans la région de Sétif ont débuté en 1971. Une dizaine de
gisements ont été localisés, mais ceux du Djebel Medjounés, étudiés à partir de septembre 1973,
se sont révélés très favorables pour l’implantation d’une cimenterie, que ce soit du point de vue
qualité/quantité des roches calcaires et des marnes, que sur le plan infrastructure (présence d’une
rivière à proximité, existence de lignes électriques et de routes). Les travaux de prospection ont
été réalisés par la société allemande GmbH.

Les travaux de construction de la cimenterie de Ain El Kebira ont débuté en 1975, et se


sont achevés en 1978, année de son inauguration. En janvier 1979, la cimenterie a atteint une
capacité de production de 3000 T/J.

22
Chapitre II Conditions géologiques et minières

Echelle : 1/50 000

Figure II.1. Situation géographique du gisement calcaire


de Ain El Kebira

23
Chapitre II Conditions géologiques et minières

II.1.3. Stratigraphie de la région du Djebel Medjounes

La série stratigraphique du massif et de son voisinage comprend les formations


sédimentaires du Trias, du Crétacé, du Tertiaire et du Quaternaire (Figure II.2). Les formations du
Crétacé et du Tertiaire appartiennent à la nappe de Djemila qui couvre des surfaces considérables
sur la moitié nord de la carte géologique de Sétif au 1/200.000. Le sondage MDJ-1 réalisé sur le
flanc ouest du Djebel Medjounès (à proximité du gisement calcaire, figure II.2) donne une coupe
stratigraphique du massif (Figure II.3). Notons qu’à partir de la profondeur de 1498 m, les séries
appartiendraient à la nappe péni-tellienne (Vila J.M., 1977).

1- Le Trias

Au pied du Djebel Medjounès (dans sa partie Sud-Est) affleure le Trias sous forme d’un
amas composé d’argiles bariolées, de gypses roses ou rouges et de gros blocs de cargneules et de
calcaires dolomitiques.

2- Le Crétacé

Les roches du Djebel Medjounès appartiennent en majeure partie au Crétacé Supérieur.


On distingue les séries suivantes :

• Marnes noires du Campanien-Maestrichtien inférieur : cette formation affleure sur le


flanc sud-est du Djebel Medjounès, et occupe une faible superficie (2 km2). Elle est
constituée de marnes noires à boules jaunes.

• Calcaires bien réglés (dits du Matrouna et du Dj. Medjounès) du Campanien


supérieur et Maestrichtien : Il s’agit d’une puissante série (250 m d’épaisseur) de
calcaires massifs noirs bien lités en alternance avec des bancs marneux très minces. Les
calcaires sont lités en bancs métriques groupés en barres bien individualisées (4 ou 5)
atteignant 80 m d’épaisseur. Le gisement calcaire étudié dans ce travail appartient à
cette série.

• Marnes noires du Maestrichtien supérieur à Paléocène : cette série, qui affleure au


pied du Djebel Medjounès, est composée de marnes noires, toujours très froissées, parfois
à boules jaunes. Les marnes de cette série qui affleurent au voisinage de la carrière de
calcaire sont exploitées pour l’alimentation de la cimenterie.

3- Le Tertiaire

Sur le flanc nord du Djebel Medjounès, les marnes noires du Maestrichtien supérieur-
Paléocène passent sans lacunes stratigraphiques à des calcaires bitumineux blancs de l’Yprésien-
Lutétien inférieur. Cette série est couronnée par des marnes noires ou gris à boules jaunes du
Lutétien.

4- Le Quaternaire

Dans le région d’étude, les sédimentes quaternaires ne s’observent que localement et pour la
plupart avec une faible puissance.

24
5°30’

36°20’ N 36°20’ N

Trias
exotique

5°30’
Figure II.2. Carte géologique du Djebel Medjounès, et localisation du gisement de
calcaire (d’après Carte Géologique de l’Algérie au 1/50000)
Trias exotique : Campanien à Maestrichtien Campanien supérieur et Maestrichtien supérieur à
argiles et gypses. inférieur : marnes sombres à Maestrichtien inférieur : Paléocène : marnes
boules jaunes. calcaires. noires à boules jaunes.
Yprésien- Lutétien Eocène moyen (et Mio-Pliocène continental : sables, Quaternaire :
inférieur : calcaires supérieur ?) : marnes graviers, limons, argiles. Terres arables.
bitumineux. noires, brunes ou grises.
Chapitre II Conditions géologiques et minières

ETAGE LITHOLOGIE PROF. DESCRIPTION DES ROCHES

Marnes et barres de calcaire marneux


Sénonien supérieur

865 m
Formation marneuse et marno-calcaire
compliquée par de nombreux replis

Sénonien inférieur

Turonien
1498 m Intrication de faciès marneux et
marno-calcaires et de formations
Cénomanien carbonatées sparitiques à éléments
supérieur abondants de faune ou de microfaune
néritique

Cénomanien
inférieur

2125 m
Série marneuse et marno-calcaire
Albien supérieur
2400 m
Albien Marnes gréseuses et pélites sombres
2750 m

Figure II.3. Coupe stratigraphique synthétique du Djebel Medjounés, d’après le sondage MDJ 1

26
Chapitre II Conditions géologiques et minières

II.1.4. Stratigraphie et lithologie du gisement calcaire

Le gisement calcaire du Djebel Medjounès appartient à la série des calcaires bien réglés
du Campanien supérieur et du Maestrichtien. Il est constitué de deux panneaux A et B (séparés
par une faille) avec une étendue totale de 0,9 Km2.

Au cours de la réalisation de la carte géologique du gisement au 1/2500 par la société


GmbH, le gisement calcaire a été subdivisé en plusieurs couches. Ces couches, numérotées du
bas vers le haut, sont les suivantes (figures II.4 et Planche 1 hors texte) :

• Couche 1 (succession sous-jacente de calcaires et de roches marneuses) :


ces couches affleurent au fond du vallon situé au versant est du Krefdj-El-Kerma. Il s’agit
d’une alternance de roche calcaire marneuse et de marne fortement calcaire. Leur
puissance est supérieure à 65 m.

• Couche 2 (unité principale moyenne de roche marneuse) : cette unité affleure à l’extérieur
du gisement dans le même vallon que la couche 1. Elle se compose de roches marneuses
oeillées fortement calcaires en alternance avec des couches de calcaires fortement
marneux et de roches marneuses faiblement calcaires. Sa puissance à l’affleurement est de
18 m.

• Couches 3 à 7 (unité calcaire principale) : Cet ensemble de couches, dont l’épaisseur


totales peut atteindre 49m, représente le calcaire principal du gisement. Il se subdivise
dans le panneau A et dans de larges parties du panneau B en membres suivants :

o Couche 3 (calcaire principal inférieur) : les roches calcaires de ce membre sont


très uniformes, de couleur gris noir à gris moyen aux cristaux fins à très fins et de
texture compacte ou oeillée et litée. L’épaisseur moyenne de ce membre est d’une
vingtaine de mètres.

o Couche 4 (Roche marneuse intercalée inférieure) : ce membre, intercalé dans


l’unité calcaire principale constitue un excellent niveau repère stratigraphique avec
une épaisseur de 2,1 à 4 m. Les roches marneuses et les calcaires fortement
marneux de ce niveau sont friables et s’altèrent en petits morceaux. Cette couche
est relativement riche en bitume, ce qui se traduit par son odeur caractéristique.

o Couche 5 (Calcaire principal moyen) : les roches de cette couche ressemblent à


celles de la couche 3. La couleur des roches varie entre gris foncé, gris moyen et
gris brunâtre. Ces calcaires sont finement cristallins avec une texture oeillée et
noduleuse. Leur puissance est comprise entre 8,9 et 10,6 m dans le panneau A,
légèrement plus importante dans le panneau B (15 m).

o Couche 6 (roche marneuse intercalée supérieure) : cette couche est semblable à


celle des marnes intercalées inférieures (couche 4). Elle constitue également un
excellent repère stratigraphique. L’épaisseur de cette couche est comprise entre 6,3
et 6,5 m.

27
Chapitre II Conditions géologiques et minières

o Couche 7 (calcaire principal supérieur) : c’est le membre le plus récent du calcaire


principal du gisement. Il est constitué de calcaire faiblement marneux, de couleur
brunâtre. A cause de l’érosion récente, le calcaire de ce membre ne subsiste que
dans certaines parties du gisement, mais il y occupe de larges superficies. Sa
puissance est d’environ 7m en moyenne.

• Couche 11 (unité de roche marneuse sus-jacente) : cette couche surmonte le calcaire


principal, et se compose d’une alternance de roche marneuse calcaire de 2,5 à 4 m
d’épaisseur, et une succession répétée de lits compacts de calcaire marneux. La puissance
totale de ce membre est de plusieurs dizaines de mètres.

II.1.5. Tectonique du gisement

Le massif du Djebel Medjounès se caractérise par le fait que les formes de ses montagnes
sont très largement identiques avec les formes des plissements, de telle sorte que les flancs des
montagnes coïncident avec les flancs des couches.

¾ Du point de vue tectonique, le gisement calcaire fait partie intégrante de l’anticlinal du


Djebel Medjounès, dont l’axe de plissement principal s’étend en direction WSW-ESE. Il
repose sur le flanc SW de la voûte principale. Un plissement transversal, dont l’axe prend
la direction WSW-ENE, se superpose au premier. Ces plis sont compliqués par quelques
grandes et de nombreuses petites failles.

¾ Le pendage des couches change assez doucement. Il diminue en général de 30° à 10°
depuis le pied W du Krefdj-El-Kerma vers la cime. Un redressement notable des couches
avec changement de direction caractérise le bord Nord du gisement.

¾ Le nombre de failles est considérable, mais celles à forts rejets ne s’observent que dans
des cas isolés.

o La faille la plus importante est un effondrement qui s’étend en forme de S en


direction W-E et qui a été choisie comme limite entre les panneaux A et B. La
valeur maximale du rejet de cette faille est de l’ordre de 25 à 30 m.

o Un deuxième système de failles s’étend à 250 m au sud de cette dernière,


parallèlement à celle-ci. Le rejet ne semble pas dépasser 10 m.

o Contrairement au grand nombre de failles d’affaissement caractérisant la partie


Sud de gisement, la plus grande partie du panneau A se trouve caractérisée par une
prédominance de faille de chevauchement, dont le rejet est très faible.

o La majorité des failles, notamment celles de chevauchement peuvent être réunies


par groupes suivants le sens de leur direction. Les directions principales de ces
failles semblent se présenter par paires selon les directions suivantes :
ƒ 120° à 125° N ; 130° à 140° N.
ƒ 70° à 80° N ; 40° à 50° N.

Ces directions sont aussi celles des diaclases qui caractérisent si souvent les
calcaires, se présentant en groupes sensiblement parallèles.

28
Chapitre II Conditions géologiques et minières

II.1.6. Caractéristiques hydrogéologiques du gisement

Dans la région de Sétif, les quantités d’eau souterraine captables sont assez faibles. Il en est
de même dans les environs du gisement, à la différence que cette région faisant partie du bord
septentrional du bassin de Sétif, les précipitations sont un peu plus abondante, et donc la région
d’étude est favorisée vis à vis des régions situées plus au Sud. Cette situation se traduit par
l’existence de petits et moyens cours d’eau pérenne dans lesquels s’amassent les eaux
souterraines locales et dont le nombre, la densité et le débit augmentent très nettement au bord
Nord du bassin.

II.1.7. Substances extraites

Le projet d’exploitation du gisement calcaire de Djebel Medjounes a été élaboré en vue


d’alimenter en sur dosé la cimenterie de Ain El-Kebira. La cimenterie utilise un mélange cru à
trois (3) composants intégrant les matières premières suivantes :

• Calcaire du Djebel Medjounès (88 %)


• Marnes argileuses (10 %)
• Minerai de fer (2 %)

Ainsi, en plus du calcaire, les marnes sont également extraites dans la partie ouest de la
carrière.

29
1246,5 m

Krefdj-El-Kerma

Figure II. 4. Coupe géologique du gisement calcaire de Krefdj-


El-Kerma/Djebel Medjounés (Panneau A). Echelle : 1/1250e
Chapitre II Conditions géologiques et minières

II .2. CONDITIONS MINIERES

II.2.1. Réserves

Les réserves calculées des calcaires du gisement du Djebel Medjounès sont données
dans le tableau II.1. Ce calcul, réalisé par la société GmbH en 1973, a été effectué sur la base
d’un poids spécifique de γ = 2,5 g/cm3 pour le calcaire.

Catégorie des réserves Quantité des réserves en


tonnes

Catégorie 1 : réserves prouvées 25.064.975

Catégorie 2a : réserves probables 7.017.000

Catégorie 2b : réserves indiquées 10.458.350

42.540.325

Catégorie 3 : réserve possibles 40.789.000

83.329.325

Réserves géologiques supplémentaires 66.000.000

Tableau II.1. Réserves calcaires du gisement du Djebel Medjounès

L’extraction durant la période allant de 1979 à 2005 a consommé 30 millions de


tonnes de calcaire. Il reste donc plus de 100 millions de tonnes (en tenant compte des réserves
géologiques supplémentaires) à extraire, les réserves restantes assureront une production de
ciment pour un siècle (100 ans) environ.

II.2.2. Régime de travail

La capacité de production de la carrière est de 1.300.000 tonnes de calcaire par an


(2003). Les performances relatives à l’exploitation du calcaire sont consignées dans le
tableau II.2.

Désignations P r od uc t i o n

Annuelle Mensuelle Journalière


Calcaires T m3 T m3 T m3
1.300.000 520.000 129.998 51.999 5.909 2.363

Tableau II.2. La répartition en temps de production de la carrière

31
Chapitre II Conditions géologiques et minières

Le régime de travail de la carrière, conforme à la demande des travaux, est donné dans
le tableau II.3.

Régime de travail Foration Transport – Chargement

Nombre de jours ouvrables par an 260 260


Nombre de jours ouvrables par semaine 5 6
Nombre de postes ouvrables par semaine 10 11
Nombre d’heures de travail par poste 9 8

Tableau II.3. Régime de travail de la carrière (d’après Siamkine, 1986).

II.2.3. Paramètres du système d’exploitation

Actuellement, le gisement du Djebel Medjounès occupe une superficie de 0,9 km2.


Six (6) gradins sont en exploitation, la hauteur de chaque gradin est de 15 m
(Photo annexe I.1). L’angle de pendage varie de 70° à 85°. La longueur de la plate forme de
travail varie de 150 m à 250 m (cela dépend de l’avancement des travaux).

II.2.4. Exploitation du gisement

¾ Au regard du relief et de la nature de la roche, la méthode d’exploitation appliquée est


celle à ciel ouvert par des gradins de hauteurs variables.

¾ La technique d’extraction utilisée est celle de forage et de tir.

¾ L’abattage de la matière s’opère de haut en bas suivant les gradins et les talus
garantissant la stabilité lors des travaux d’abattage.

¾ Le tir se fait une fois par semaine ouvrable suivant une seule rangée de trous si les
dimensions de l’enlevure le permettent.

a. Abattage des roches

Les travaux d’abattage du calcaire se font à l’aide d’explosifs ce qui permet d’avoir une
bonne et régulière fragmentation de la roche.

b. Foration

La foration des trous de mine se fait à l’aide des sondeuses de type INGERSOLL RAND
dont les caractéristiques sont groupées dans le tableau II.4.

32
Chapitre II Conditions géologiques et minières

Types de Foreuses INGERSOLL RAND INGERSOLL RAND


T. 4 GRAWL AIR
Caractéristiques

Diamètre de trou (mm) 162 80


Rendement (m/poste) 80 60 à 80
Sens de Foration Vertical Vertical et Incliné
Nombre de Foreuses 2 3

Tableau II.4. Caractéristiques des foreuses utilisées dans la carrière

c. Le Tir

Après avoir foré des trous qui sont au nombre de 20 dans une seule rangée (Photo
annexe I.2), on introduit à l’intérieur de chaque trou une cartouche d’amorçage qui est de la
marmanite au dessus duquel on place de l’anfomyl et au dessus de ce dernier on place le
bourrage.

Le bourrage permet d’avoir une bonne explosion et permet surtout d’arrêter le soufflage
de l’explosif en l’air durant la détonation.

Les explosifs sont reliés entre eux par un cordon détonateur ce qui permet l’explosion en
une rafale.

Les paramètres du tir utilisés sont les suivants :

o Géométrie

• Le diamètre d’un trou est de 162 mm (foration du gradin) et de 80 mm (pour les


blocs)
• La hauteur du gradin : 15m
• L’inclinaison du trou : 00
• Le Nombre de rangées : 01

o Maille

• Largeur de la banquette : 4,5 m


• Largeur selon l’horizontale : 4,5 m
• Espacement des trous : 4.5 m

o Trous

• Largeur total : 16,00 m


• Dont suporation : 1 m
33
Chapitre II Conditions géologiques et minières

• Longueur de bourrage : 3,5 m


• Longueur du pied : 4,5 m
• Longueur de la colonne : 8 m

o Type d’explosif

Anfomyl et la marmanite. En été, on combine ces deux explosifs dans un même trou mais
par contre en hiver seul l’Anfomyl est utilisé car la marmanite ne résiste pas à l’humidité.

Un trou contient : - Marmanite 72.5 kg (1/3 de la charge)


- Anfomyle 125 kg (2/3 de la charge)

o Type de bourrage

On utilise du calcaire comme bourrage.

d. Chargement et transport

Le tout venant extrait au tir est chargé sur camion-bennes par chargeuses. Les
caractéristiques du matériel de chargement disponible dans la carrière sont données dans le
tableau II.5 (Photo annexe I.3).

Matériel Type et marque Capacité du godet (m3) Nombre

Chargeuse sur pneu Komatsu W700 6 1


Chargeuse sur pneu Komatsu W600 6 1
Chargeuse sur pneu Caterpillar 988 8 4

Tableau II.5. Caractéristiques des chargeuses utilisées dans la carrière

Le matériau abattu sera ensuite transporté vers la trémie de réception. La distance


maximale de transport atteint 3,78 km. Les caractéristiques des moyens de transport
disponibles en carrière sont données dans le tableau II.6 (Photo annexe I.3).

Matériel Type et marque Capacité charge Nombre

Camion Komatsu R.50 50 tonnes 05


Camion Komatsu U R.35 35 tonnes 03
Camion Komatsu R.32 32 tonnes 02

Tableau II.6. Caractéristiques du matériel de transport utilisé dans la carrière

34
PARTIE EXPERIMENTALE
III
Calcul de la stabilité des
talus de la carrière de
Ain El Kebira
III .1. INTRODUCTION
Le calcul de la stabilité des talus revient à déterminer le facteur de sécurité des gradins.
Pour cela, il nécessaire d’abord de déterminer les propriétés physico-mécaniques des roches au
laboratoire, puis dans le massif rocheux. Une fois les propriétés physico-mécaniques déterminées,
on calcul le facteur de sécurité.

III .2. DETERMINATION DES PROPRIETES MECANIQUES DES ROCHES


III.2.1. Résistance a la compression
La résistance à la compression est définie par la relation suivante :
Fmax
Rc = [Kgf/cm2] (24)
S
Fmaw : la charge à rupture
S : surface sur laquelle la charge est appliquée

L’essai a été effectué au Laboratoire des travaux publics de l’Est LTPE (Sétif) sur deux
éprouvettes de roches calcaires prélevées des gradins 2 et 5 de la carrière du Djebel Medjounès
(Photos annexe II).

Les résultats obtenus sont donnés dans le tableau III.1.

N° Echantillon Surface Charge max. Résistance


S (cm2) Fmax (Kg) Rc (Kg/cm2)

1 (gradin 2) 1258

2 (gradin 5) 1070

Tableau III.1. Résistance à la compression du calcaire

36
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

D’après le tableau III.1., la résistance à la compression du calcaire est relativement élevée.

III.2.2. Résistance a la traction


La résistance à la traction est définie par la relation suivante :
Tmax
Rt = [Kgf/cm2] (25)
S
Tmax : l’effort maximal de traction
S : surface de l’éprouvette sur laquelle est appliquée l’effort de traction qui produit la décohésion
des échantillons de la roche.

La résistance à la traction des échantillons n’a pu être déterminée au laboratoire par


manque d’appareil de mesure.

Nous avons utilisé la relation empirique entre la résistance à la compression et à la


traction donnée dans la littérature.

RC
Rt = ; avec N = 10. (26)
N

Les résultats du calcul sont donnés dans le tableau III.2.

N° Echantillon Résistance
Rt (Kg/cm2)

1 (gradin 2) 125,8

2 (gradin 5) 107

Tableau III.2. Résistance à la traction du calcaire

III.2.3. Cohésion et angle de frottement interne d’un échantillon

Pour déterminer la cohésion et l’angle de frottement interne des échantillons, nous avons
utilisé les deux relations suivantes :

Rc .Rt
Cech = (27)
2
2. Rc Rt − 3Rt

⎛ R − 4 Rt ⎞
Φech = arcsin ⎜⎜ c ⎟⎟ (28)
⎝ Rc − 2 Rt ⎠

Les valeurs obtenues de (Cech) et (Φech) sont indiquées dans le tableau III.3.

37
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

N° Echantillon 1 (gradin 2) 2 (gradin 5)

Cech 237,7 202,2


(Kgf/cm2)
Φech 48°,59 48°,59

Tableau III.3. Valeurs obtenues de (Cech) et (Φech)

III.2.4. Fissuration des roches


La fissuration du massif rocheux influe sur les propriétés mécaniques du massif et sur la
stabilité des talus. C’est le facteur le plus important qui caractérise les roches et les sols. Elle
permet de choisir la méthode d’exploitation, de résoudre le problème de la stabilité des bords de
la carrière, du talus …

La fissurité est égale à la distance moyenne entre les fissures :

L
ID = (29)
n

L : longueur de la partie étudiée du massif (en m)


n : nombre de fissures sur la partie mesurée.

Le tableau III.4. donne la classification des discontinuités selon les valeurs de ID .


Classe Intervalle moyen entre Densité des discontinuités
discontinuités
ID (cm)
ID 1 > 200 Très faible
ID 2 60 à 200 Faible
ID 3 20 à 60 Moyenne
ID 4 6 à 20 Forte
ID 5 <6 Très forte

Tableau III.4. Classification des discontinuités selon ID

Nous avons effectué des mesures de la fissuration sur les gradins 2 et 5. Nous avons
utilisé un cadre carré de 1 m de cotés (Photo annexe III). Le nombre moyen de fissure sur la
longueur de 1 m est de 7 environ ce qui donne une valeur de ID = 0,14 m (14 cm). D’après le
tableau III.4. On peut dire que la densité de la fissuration dans la carrière du Djebel Medjounès
est forte.

38
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III .3. DETERMINATION DES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DU MASSIF


ROCHEUX

Soit Cm et Φm la cohésion et l’angle de frottement interne des roches se trouvant dans le


massif rocheux.
Pour déterminer les propriétés mécaniques Cm et Φm du massif rocheux, il est nécessaire de
tenir compte de plusieurs paramètres correctifs qui sont principalement :
• Le coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux λ.
• Le coefficient de diminution de la valeur de l’angle de frottement interne λΦ.
Les valeurs de Cm et Φm sont déterminées par les formules suivantes :
Cm = λ.Cech (30)
Φm = λΦ.Φech (31)
Cm et Φm : cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en degré du massif ;
Cech et Φech : cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en degré de l’échantillon ;
λ et λΦ : coefficients correctifs (sans unités).

III.3.1. Coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux

Le coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux (λ) est calculé en utilisant la


formule :
1
λ= (32)
H
1 + a. ln
h
a : coefficient dépendant de la résistance des roches et du caractère de fissuration.
H : la hauteur moyenne du gradin (m).
h : la distance moyenne entre les fissures (m).
Les valeurs du coefficient « a » en fonction de la cohésion sont données dans le tableau III.5.

A 0 0.5 2 3 4 7 10
C 0-1.5 1.5-9 10-30 50-80 100-200 200-300 > 300
(kg/cm2)

Tableau III.5. Coefficient « a » en fonction de la cohésion C

39
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Les valeurs du coefficient d’affaiblissement structural du massif trouvées pour les deux
gradins sont données dans le tableau III.6., en tenant compte des paramètres suivants :

¾ a = 10 (Cech > 300 kg/cm2)


¾ H = 15 m (hauteur des gradins 2 et 5)
¾ h = 0,14 m (voir paragraphe III.2.4)

Gradin 2 5

λ 0,021 0,021

Tableau III.6. Valeurs du coefficient d’affaiblissement structural pour les deux gradins

III.3.2. Le coefficient de diminution de la valeur de l’angle de frottement interne


Généralement, la valeur du coefficient de diminution de la valeur de l’angle de frottement
interne est prise égale à 0,8. (λΦ = 0,8).

III.3.3. Détermination de la cohésion du massif rocheux


La cohésion de la formation rocheuse dans le massif est donnée par la relation suivante :
Cm = λ.Cech (33)

Cech : cohésion de l’échantillon en kPa


λ. : coefficient d’affaiblissement structural
Les valeurs de la cohésion du massif rocheux calculées sont données dans le tableau III.6.

III.3.4. Détermination de l’angle de frottement interne du massif rocheux


L’angle de frottement interne du massif rocheux est donné par la relation :
Φm = λΦ.Φech (34)

Φech : angle de frottement interne de l’échantillon en degré ;


λΦ : coefficient de diminution de la valeur de l’angle de frottement interne (0,8).

Les valeurs de l’angle de frottement interne du massif rocheux calculées sont données
dans le tableau III.7.

40
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Massifs rocheux Gradin 2 Gradin 5


Cm (Kgf/cm2) 4,99 4,24
Φm (°) 38,87 38,87

Tableau III.7. Cohésion Cm et angle de frottement interne Φm des roches dans le massif rocheux
des gradins 2 et 5.

III .4. CALCUL DE LA STABILITE DES TALUS DE LA CARRIERE DE AIN EL KEBIRA


III.4.1. Méthode de calcul

Pour le calcul du coefficient de sécurité, nous avons utilisé les méthodes de FELLENIUS
et de BISHOP simplifié. Le coefficient de sécurité Fs est donné par les formules suivantes :

m
⎛ b ⎞
∑ ⎜⎜ c m cosαn + Wn cos α n tgφ m ⎟⎟
n =1 ⎝ n ⎠
Fs = m
FELLENIUS (35)
∑ Wn sin α n
n =1

m
∑ (c m bn + Wn tgφm )
n =1
Fs = m
BISHOP simplifié (36)
mα ∑ Wn sin α n
n =1

tgα n tgφ m
avec mα = cosαn [1 + ]
Fs

cm : cohésion du massif rocheux ;


bn : largeur de la tranche ;
Wn : poids de la tranche ;
Φm : angle de frottement interne du massif rocheux ;
αn : inclinaison de la tranche.

41
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III.4.2. Calcul du coefficient de sécurité

Le calcul de la stabilité des talus a été réalisé sur les deux gradins 2 et 5. Pour le calcul du
coefficient de sécurité en utilisant les deux méthodes de Fellenius et de Bishop, nous avons utilisé
les données physico-mécaniques du massif rocheux suivantes :

γ = 25 kN/m3 (poids volumique du calcaire de la carrière déterminé par GmbH, 1973)

Cm = 499 kN/m2 pour le gradin 2 et 424 kN/m2 pour le gradin 5.

Φm = 38°,87.

H = 15 m.

α = 85°.

Nous avons aussi déterminé le quadrillage des centres de cercle de rupture. Les
paramètres du quadrillage sont regroupés dans le tableau III.8. (voir aussi figure III.1).

X0 Y0 Nombre de ΔY (m) Nombre de ΔX (m)


lignes colonnes
-3 1 6 3 5 5

Tableau III.8. Paramètres du quadrillage pour le calcul de Fs

ΔX

Nombre de
lignes
ΔY

X0 , Y0

Nombre de
colonnes

Figure III.1. Eléments du quadrillage pour la détermination du cercle de rupture pour les
gradins 2 et 5

42
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Le calcul du coefficient de sécurité a été réalisé en utilisant une application sur EXCELL
qui permet de déterminer Fs en utilisant les méthodes de BISHOP et de FELLENIUS. Il suffit
d’introduire les paramètres physico-mécaniques du massif rocheux et des coordonnées X, Y et le
rayon du cercle R ainsi que les paramètres géométriques du gradin : hauteur du gradin et angle de
talus. Un exemple d’une feuille de calcul est représenté en Annexe IV. Les résultats de calcul
pour les deux gradins sont donnés dans les tableaux III.9. et III.10.

Les valeurs extrêmes du coefficient de sécurité obtenues pour les 2 gradins sont comme
suit :

Gradin n°2

3.90 < Fs < 6.85 Bishop


6.62 < Fs < 12.72 Fellenius

Gradin n°5

3.46 < Fs < 6.11 Bishop


5.76 < Fs < 10.86 Fellenius

D’après les résultats obtenus, on remarque que le coefficient de sécurité est relativement
élevé pour les deux gradins. Les gradins de la carrière sont donc très stables.

43
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

X (m) Y (m) R (m) Fs Fs X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELL BISHOP FELL

-3 1 16 5.23 10.86 -3 10 25 6.18 8.30


-8 1 17 4.33 9.70 -8 10 26 5.06 7.20
- 13 1 20 3.90 10 - 13 10 28 4.44 6.72
- 18 1 23 4 11.14 - 18 10 30 4.28 6.9
- 23 1 27 4.07 12.72 - 23 10 33 4.18 7.17
-3 4 19 5.54 8.21 -3 13 28 6.55 8.63
-8 4 20 4.55 7.32 -8 13 29 5.36 7.43
- 13 4 22 4.20 7.41 - 13 13 30 4.86 7.09
-18 4 25 4.14 8.04 - 18 13 33 4.32 6.62
- 23 4 29 3.98 8.31 - 23 13 35 4.40 7.17
-3 7 22 5.89 8.24 -3 16 31 6.85 8.87
-8 7 23 4.81 7.17 -8 16 32 5.63 7.64
- 13 7 25 4.34 7 - 13 16 33 5.04 7.15
- 18 7 28 4.02 6.90 - 18 16 35 4.59 6.78
- 23 7 31 4.04 7.48 - 23 16 38 4.29 6.64

Tableau III.9. Valeur de Fs pour le gradin n°2

X (m) Y (m) R (m) Fs Fs X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELL BISHOP FELL

-3 1 16 4.66 9.43 -3 10 25 5.51 7.31


-8 1 17 3.84 8.38 -8 10 26 4.50 6.31
- 13 1 20 3.46 8.60 - 13 10 28 3.94 5.86
- 18 1 23 3.53 9.54 - 18 10 30 3.79 5.98
- 23 1 27 3.60 10.86 - 23 10 33 3.7 6.19
-3 4 19 4.93 7.20 -3 13 28 5.83 7.61
-8 4 20 4.04 6.38 -8 13 29 4.77 6.52
- 13 4 22 3.72 6.41 - 13 13 30 4.30 6.19
- 18 4 25 3.65 6.91 - 18 13 33 3.83 5.76
- 23 4 29 3.52 7.13 - 23 13 35 3.89 6.20
-3 7 22 5.25 7.24 -3 16 31 6.11 7.82
-8 7 23 4.27 6.27 -8 16 32 5.01 6.71
- 13 7 25 3.84 6.08 - 13 16 33 4.47 6.25
- 18 7 28 3.56 5.97 - 18 16 35 4.06 5.90
- 23 7 31 3.57 6.44 - 23 16 38 3.80 5.76

Tableau III.10. Valeur de Fs pour le gradin n°5

44
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III.4.3. Influence de la hauteur du gradin (H) sur le coefficient de sécurité (Fs)

Pour l’étude de l’influence de la hauteur du gradin sur le coefficient de sécurité (Fs), nous
avons fixé tous les autres paramètres, et fait varier uniquement la hauteur du gradin de 5 m à 30
m, par pas de 5 m. les résultats du calcul du coefficient (Fs) en fonction de la hauteur du gradin
(H), sont donnés dans les tableaux III.11 à III.15.

Gradin Hauteur du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


gradin (m) BISHOP FELLENIUS

2 5 - 13 7 15.5 28.42 47.75


10 - 13 7 17.5 11.52 17.02
15 - 13 7 22 7.68 10.55
20 - 13 7 27 6.33 8.40
25 - 13 7 32 5.97 7.63
30 - 18 7 38 5.01 6.58

5 5 - 13 7 15.5 24.30 40.69


10 - 13 7 17.5 9.97 14.62
15 - 13 7 22 6.75 9.17
20 - 13 7 27 5.64 7.39
25 - 13 7 32 5.37 6.77
30 - 18 7 38 4.53 5.85

Tableau III.11. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 45°

Gradin Hauteur du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


gradin (m) BISHOP FELLENIUS

2 5 - 13 7 15.5 25.51 44.66


10 - 13 7 18 10.18 15.94
15 - 13 7 22 6.67 9.75
20 - 13 7 27 5.37 7.54
25 - 13 7 32 4.87 6.71
30 - 18 7 38 4.47 6.01

5 5 - 13 7 15.5 21.82 38.05


10 - 13 7 18 8.81 13.68
15 - 13 7 22 5.85 8.46
20 - 13 7 27 4.78 6.67
25 - 13 7 32 4.38 5.93
30 - 18 7 38 4.06 5.36

Tableau III.12. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 55°

45
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Gradin Hauteur du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


gradin (m) BISHOP FELLENIUS

2 5 - 13 7 16 20.20 36.36
10 - 13 7 19 8.03 13.10
15 - 13 7 23 5.58 8.81
20 - 13 7 27 4.70 6.85
25 - 13 7 32 4.12 5.85
30 - 13 7 37 3.82 5.35

5 5 - 13 7 16 17.30 30.99
10 - 13 7 19 7.03 11.26
15 - 13 7 23 4.91 7.39
20 - 13 7 27 4.18 6
25 - 13 7 32 3.71 5.17
30 - 13 7 37 3.47 4.75

Tableau III.13. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 65°

Gradin Hauteur du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


gradin (m) BISHOP FELLENIUS

2 5 - 13 7 16.8 13.18 24.08


10 - 13 7 20 6.63 10.99
15 - 13 7 24 4.79 7.48
20 - 13 7 28 4.05 6.08
25 - 13 7 33 3.56 5.22
30 - 13 7 38 3.28 4.69

5 5 - 13 7 16.8 11.34 20.55


10 - 13 7 20 5.79 9.45
15 - 13 7 24 4.23 6.49
20 - 13 7 28 3.62 5.32
25 - 13 7 33 3.22 4.61
30 - 13 7 38 2.99 4.17

Tableau III.14. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 75°

46
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Gradin Hauteur du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


gradin (m) BISHOP FELLENIUS

2 5 - 13 7 17.5 9.99 18.34


10 - 13 7 21 5.66 9.63
15 - 13 7 25 4.21 6.73
20 - 13 7 29 3.56 5.44
25 - 13 7 34 3.16 4.72
30 - 13 7 39 2.88 4.24

5 5 - 13 7 17.5 8.62 15.67


10 - 13 7 21 4.96 8.30
15 - 13 7 25 3.73 5.85
20 - 13 7 29 3.19 4.77
25 - 13 7 34 2.86 4.17
30 - 13 7 39 2.63 3.77

Tableau III.15. Variation de Fs en fonction de la hauteur du gradin H pour α = 85°

60

50
Coefficient de sécurité (Fs)

40

30

20

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Hauteur du gradin (H)
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.2. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 45°

47
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

50

45

40
Coefficient de sécurité (Fs)

35

30

25

20

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Hauteur du gradin (H)
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.3. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 55°

40

35

30
Coefficient de sécurité (Fs)

25

20

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Hauteur du gradin (H)
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.4. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 65°

48
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

30

25
Coefficient de sécurité (Fs)

20

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Hauteur du gradin (H)
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.5. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 75°

20

18

16
Coefficient de sécurité (Fs)

14

12

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Hauteur du gradin (H)
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.6. Variation du coefficient Fs en fonction de H pour α = 85°

49
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III.4.5. Influence de l’angle du talus sur le coefficient de sécurité (Fs)

Dans ce cas, on fait varier l’angle du talus (α) de 45° à 85° avec un pas de 10°, les autres
paramètres restant invariants. Les résultats obtenus pour le coefficient de sécurité sont regroupés
dans les tableaux III.16 à III.21.

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 7 15 27.67 46.17
55 - 13 7 15.5 24.79 43.08
65 - 13 7 16 20.20 36.36
75 - 13 7 16.8 13.18 24.08
85 - 13 7 17.5 10.30 19.10

5 45 - 13 7 15 23.67 39.35
55 - 13 7 15.5 21.20 36.69
65 - 13 7 16 17.30 30.99
75 - 13 7 16.8 11.34 20.55
85 - 13 7 17.5 8.89 16.32

Tableau III.16. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 5 m

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 7 17.5 11.52 17.02


55 - 13 7 18 10.18 15.94
65 - 13 7 19 8.09 13.10
75 - 13 7 20 6.63 10.99
85 - 13 7 21 5.66 9.63

5 5 - 13 7 17.5 9.97 14.62


10 - 13 7 18 8.81 13.68
15 - 13 7 19 7.03 11.26
20 - 13 7 20 5.79 9.45
25 - 13 7 21 4.96 8.30

Tableau III.17. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 10 m

50
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 7 22 7.62 10.40
55 - 13 7 22 6.67 9.75
65 - 13 7 23 5.53 8.36
75 - 13 7 24 4.79 7.48
85 - 13 7 25 4.21 6.73

5 45 - 13 7 22 6.70 9.05
55 - 13 7 22 5.85 8.46
65 - 13 7 23 4.87 7.26
75 - 13 7 24 4.23 6.49
85 - 13 7 25 3.73 5.85

Tableau III.18. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 15 m

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 7 28 6.33 8.40
55 - 13 7 27 5.34 7.43
65 - 13 7 27.5 4.57 6.64
75 - 13 7 28.5 3.98 6
85 - 13 7 29.5 3.54 5.5

5 45 - 13 7 28 5.64 7.39
55 - 13 7 27 4.76 6.52
65 - 13 7 27.5 4.08 5.82
75 - 13 7 28.5 3.56 5.26
85 - 13 7 29.5 3.18 4.82

Tableau III.19. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 20 m

51
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 10 37 5.85 7.32
55 - 13 7 32 4.87 6.71
65 - 13 7 32 4.12 5.85
75 - 13 7 33 3.56 5.22
85 - 13 7 34 3.16 4.72

5 45 - 13 10 37 5.28 6.52
55 - 13 7 32 4.38 5.93
65 - 13 7 32 3.71 5.17
75 - 13 7 33 3.22 4.61
85 - 13 7 34 2.86 4.17

Tableau III.20. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 25 m

Gradin Angle du X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


talus α BISHOP FELLENIUS

2 45 - 13 10 42 5.66 6.93
55 - 13 7 38 4.47 6.01
65 - 13 7 37 3.81 5.34
75 - 13 7 37.5 3.33 4.85
85 - 13 7 38.5 2.93 4.32

5 45 - 13 10 42 5.14 6.21
55 - 13 7 38 4.06 5.36
65 - 13 7 37 3.46 4.75
75 - 13 7 37.5 3.03 4.31
85 - 13 7 38.5 2.68 3.84

Tableau III.21. Variation de Fs en fonction de l’angle du talus α pour H = 30 m

52
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

50

45

40
Coefficient de sécurité (Fs)

35

30

25

20

15

10

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.7. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 5 m

18

16

14
Coefficient de sécurité (Fs)

12

10

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.8. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 10 m

53
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

12

10
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.9. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 15 m

7
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.10. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 20 m

54
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.11. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 25 m

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Angle du talus alpha
Gradin 2 Bishop Gradin 2 Fellenius Gradin 5 Bishop Gradin 5 Fellenius

Figure III.12. Variation du coefficient Fs en fonction de α pour H = 30 m

55
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III.4.6. Influence de la cohésion sur le coefficient de sécurité (Fs)

Dans ce cas, on fixe les paramètres (H, α, Φ, …) et on fait varier uniquement la cohésion
de 50 à 500 KN/m2 avec un pas de 50 KN/m2. On obtient alors la variation du coefficient de
sécurité Fs en fonction de la cohésion C. Les résultats obtenus sont donnés dans les tableaux
III.22 à III.26.

Gradins Cohésion C X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELLENIUS

2 et 4 50 - 13 7 22 2.10 2.33
100 - 13 7 22 2.72 3.24
150 - 13 7 22 3.35 4.16
200 - 13 7 22 3.97 5.07
250 - 13 7 22 4.59 5.99
300 - 13 7 22 5.21 6.90
350 - 13 7 22 5.83 7.82
400 - 13 7 22 6.45 8.73
450 - 13 7 22 7.07 9.65
500 - 13 7 22 7.69 10.56

Tableau III.22. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 45° (H = 15 m)

Gradins Cohésion C X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELLENIUS

2 et 4 50 - 13 7 22.5 1.78 1.98


100 - 13 7 22.5 2.29 2.78
150 - 13 7 22.5 2.80 3.59
20 - 13 7 22.5 3.30 4.40
250 - 13 7 22.5 3.81 5.21
300 - 13 7 22.5 4.32 6.01
350 - 13 7 22.5 4.83 6.82
400 - 13 7 22.5 5.34 7.63
450 - 13 7 22.5 5.84 8.43
500 - 13 7 22.5 6.35 9.24

Tableau III.23. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 55° (H = 15 m)

56
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Gradins Cohésion C X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELLENIUS

2 et 4 50 - 13 7 23 1.59 1.75
100 - 13 7 23 2.09 2.49
150 - 13 7 23 2.47 3.23
20 - 13 7 23 2.91 3.96
250 - 13 7 23 3.35 4.70
300 - 13 7 23 3.78 5.43
350 - 13 7 23 4.22 6.17
400 - 13 7 23 4.66 6.91
450 - 13 7 23 5.10 7.64
500 - 13 7 23 5.54 8.38

Tableau III.24. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 65° (H = 15 m)

Gradins Cohésion C X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELLENIUS

2 et 4 50 - 13 7 24 1.46 1.59
100 - 13 7 24 1.83 2.24
150 - 13 7 24 2.20 2.90
20 - 13 7 24 2.57 3.56
250 - 13 7 24 2.94 4.21
300 - 13 7 24 3.32 4.87
350 - 13 7 24 3.69 5.52
400 - 13 7 24 4.06 6.18
450 - 13 7 24 4.43 6.84
500 - 13 7 24 4.80 7.49

Tableau III.25. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 75° (H = 15 m)

Gradin Cohésion C X (m) Y (m) R (m) Fs Fs


BISHOP FELLENIUS

2 50 - 13 7 25 1.37 1.46
100 - 13 7 25 1.69 2.05
150 - 13 7 25 2.00 2.64
200 - 13 7 25 2.32 3.22
250 - 13 7 25 2.63 3.81
300 - 13 7 25 2.95 4.40
350 - 13 7 25 3.27 4.98
400 - 13 7 25 3.58 5.57
450 - 13 7 25 3.90 6.16
500 - 13 7 25 4.21 6.75

Tableau III.26. Variation de Fs en fonction de la cohésion C pour α = 85° (H = 15 m)

57
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

12

10
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 95 145 195 245 295 345 395 445 495 545
Cohésion [KN/m2]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.13. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 45°

10

8
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 95 145 195 245 295 345 395 445 495 545
Cohésion [KN/m2]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.14. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 55°

58
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

7
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 95 145 195 245 295 345 395 445 495 545
Cohésion [KN/m2]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.15. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 65°

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 95 145 195 245 295 345 395 445 495 545
Cohésion [KN/m2]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.16. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 75°

59
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
45 95 145 195 245 295 345 395 445 495 545
Cohésion [KN/m2]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.17. Variation du coefficient Fs en fonction de C pour α = 85°

III.4.6. Influence de l’angle de frottement interne sur le coefficient de securité (Fs)

Nous avons calculé le coefficient de sécurité (Fs) en fonction de la variation de l’angle de


frottement interne (Φ) de 5° à 45°, dans les conditions de la carrière : H = 15 m et α = 85°. Les
résultats de calcul pour les gradins 2 et 5 sont donnés dans les tableaux III.27 et III.28.

Φ 5° 15° 25° 35° 45°


X - 13 - 13 - 13 - 13 - 13
Y 7 7 7 7 7
R 25 25 25 25 25
FS BISHOP 5.45 4.90 4.54 4.28 4.11
FS 5.96 6.15 6.37 6.62 6.94
FELLENIUS

Tableau III.27. Variation du (Fs) en fonction de l’angle de frottement interne Φ pour le gradin 2
(α = 85° et H = 15 m)

60
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Φ 5° 15° 25° 35° 45°


X - 13 - 13 - 13 - 13 - 13
Y 7 7 7 7 7
R 25 25 25 25 25
FS BISHOP 4.66 4.23 3.96 3.78 3.67
FS 5.07 5.27 5.49 5.74 6.06
FELLENIUS

Tableau III.28. Variation du (Fs) en fonction de l’angle de frottement interne Φ pour le gradin 5
(α = 85° et H = 15 m)

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Angle de frottement interne PHI [°]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.18. Influence de Φ sur le coefficient de sécurité Fs pour α = 85° et H = 15 m


(gradin 2).

61
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

6
Coefficient de sécurité (Fs)

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Angle de frottement interne PHI [°]
BISHOP FELLENIUS

Figure III.19. Influence de Φ sur le coefficient de sécurité Fs pour α = 85° et H = 15 m


(gradin 5).

III.4.7. Calcul de la hauteur critique H

Pour le calcul de la hauteur critique des gradins, en tenant compte de l’angle du talus de la
carrière (85°), on a utilisé la méthode de l’abaque de Hoek (figure III.20). Cette méthode, établie
par Hoek, est parfois utilisée pour calculer le coefficient de sécurité Fs. Pour déterminer Fs , il
suffite de connaître la fonction de l’angle du talus (X) et la fonction de la hauteur du gradin (Y).
Le point d’intersection de ces dernières nous permet de déterminer le coefficient de sécurité
correspondant.

Les fonctions X et Y sont définies par les formules suivantes :

X = i – 1,2.Φ (37)
γ .H
Y= (38)
C
Où : i = angle du talus
Φ = angle de frottement interne
γ = poids volumique de la roche
H = hauteur du gradin
C = cohésion de la roche.

62
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

On peut déterminer la hauteur critique du gradin en fixant les autres paramètres, et en


prenant un coefficient de sécurité critique (1,2).

Pour cela, on calcul X, puis on détermine le point d’intersection entre la valeur de X et la


valeur de Fs = 1,2. On détermine sur l’abaque la valeur de Y correspondante et on détermine
ainsi H.

Pour Fs = 1,2, i = 85°, Φ = 38°,8, γ = 25 kN/m3, C = 499 kN/m3 (gradin 2) et 428 kN/m3
(gradin 5), on obtient les résultats données dans les tableaux III.28 et III.29.

Fs X Y H (m)
1,2 38.44 6 120
1,4 38.44 5 100

Tableau III.29. Hauteur critique du gradin 2 de la carrière du Djebel Medjounès


(pour Fs = 1,2 et Fs = 1,4)

Fs X Y H (m)
1,2 38.44 6 102
1,4 38.44 5 85

Tableau III.30. Hauteur critique du gradin 5 de la carrière du Djebel Medjounès


(pour Fs = 1,2 et Fs = 1,4)

D’après les résultats obtenus, on remarque que la hauteur critique H est très élevé. Ainsi,
la hauteur de 15 m choisie pour les gradins de la carrière assure largement la stabilité des gradins.
A condition de tenir compte de la fissurité et des accidents tectoniques qui traversent la carrière
(les failles notamment).

63
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

Figure III.20. Abaque de Hoek

64
Chapitre III Calcul de la stabilité des talus de la carrière de Ain El Kebira

III .5. INTERPRETATION DES RESULTATS

¾ Le premier résultat qu’on peut tirer de cette étude est que les talus de la carrière de
calcaire du Djebel Medjounès sont très stables, étant donné les propriétés mécaniques du
calcaire (résistance à la compression élevée, cohésion élevée..).

¾ La méthode de Fellenius donne un coefficient de sécurité plus élevé que la méthode de


Bishop. Nous avons déjà mentionné que la méthode de Fellenius donne des résultats
pessimistes par rapport à la méthode de Bishop. Les écarts sur Fs peuvent atteindre 10 %.

¾ Les figures III.3. à III.7. montrent que coefficient de sécurité diminue lorsque la hauteur
du gradin augmente. Les valeurs du coefficient de sécurité sont dans tous les cas
supérieurs à 2, donc les talus sont stables pour H variant entre 5 et 30 m.

¾ La variation du coefficient de sécurité Fs en fonction de l’angle du talus (α) est une


fonction décroissante. Le coefficient de sécurité diminue quand l’angle du talus (α)
augmente dans l’intervalle 45°-85° (figures III.8. à III.13). Dans tous les cas, les résultats
obtenus montrent que les talus sont stables pour H variant entre 5 et 30 m. La valeur la
plus faible de Fs est 2.68 obtenus par la méthode de Bishop pour α = 85° et H = 30 m
(gradin n° 5). Cette valeur est largement supérieure au coefficient de sécurité minimum
admis (1.2).

¾ Le coefficient de sécurité augmente avec l’augmentation de la valeur de la cohésion


(figures III.14 à III.18). Pour α = 85° et C = 50 KN/m2, la valeur du coefficient de sécurité
est proche de la valeur critique admise. On a vu que la valeur de C est généralement très
élevée pour les calcaires de la carrière du Djebel Medjounès, mais cette valeur peut
diminuer localement surtout dans les endroits très fissurés ou faillés car C dépend du
coefficient d’affaiblissement structural.

¾ Le coefficient de sécurité augmente avec l’augmentation de la valeur de l’angle de


frottement interne en utilisant la méthode de Fellenius. Par contre, en utilisant la méthode
de Bishop, c’est le contraire qui se produit : diminution du coefficient de sécurité quand
l’angle de frottement interne augmente (Figures III.19 et III.20).

65
Conclusion générale

CONCLUSION
GENERALE
¾ L’étude de la stabilité des talus dans les carrières nécessite de suivre
plusieurs étapes, dont les principales sont :

o étudier des conditions géologiques et minières de la carrière ;


o étudier des propriétés physico-mécaniques des roches de la carrière en
effectuant des mesures au laboratoire ;
o calculer les propriétés mécaniques des roches dans le massif rocheux.
L’étude la fissuration du massif rocheux est l’un des principaux
paramètres à tenir en compte dans cette partie.
o calculer le coefficient de sécurité qui nous indiquera l’état de stabilité
des terrains. Si Fs < 1,2, le massif rocheux n’est pas stable. Dans cette
partie de l’étude, il faut étudier les variations de Fs en fonction des
paramètres géométriques et des propriétés mécaniques des terrains :
hauteur du gradin H, angle de talus α, cohésion du massif et angle de
frottement interne.
o Enfin, calculer la hauteur critique des gradins en fonction des
paramètres géométriques et mécaniques de la carrière.

¾ Pour réaliser une étude de stabilité des talus en suivant toutes les étapes
précédemment citées, nous avons pris la carrière de calcaire du Djebel
Medjounès (Ain El Kebira, Sétif) comme exemple.

¾ Les résultats de cette étude indiquent que la résistance à la compression des


calcaires est très élevée.

¾ Les mesures du nombre de fissures du massif rocheux ont montré que la


densité de la fissuration est élevée.

¾ Pour le calcul de la stabilité, on a utilisé les méthodes de FELLENIUS et de


BISHOP modifié. La méthode de BISHOP donne des valeurs de Fs inférieurs
à celles données par la méthode de Fellenius. Il est donc recommandé
d’utiliser cette méthode pour le calcul de la stabilité des talus, surtout dans le
cas de talus instables où à la limite de stabilité.

66
Conclusion générale

¾ L’estimation de la stabilité des talus à l’aide du calcul du coefficient de


sécurité Fs, et les variations de Fs en fonction de H, α, Cm et Φm montrent que
les gradins de la carrière du Djebel Medjounès sont très stables.

¾ On a ensuite calculé la hauteur critique du gradin par l’abaque de Hoek.


Cette hauteur critique s’avère être très élevée (100 m).

¾ Nous recommandons de faire des études approfondies dans des gradins qui
présentent une très forte fissuration et là où les failles traversent le gisement
de calcaire.

67
Bibliographie

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Kherrata au 1/50.000

Simakine V. (1986). Projet d’exploitation du gisement calcaire Medjounès pour une période
de cinq années de 1985 à 1990. Notice explicative. Rapport inédit. U.R.E.G. 35 P.

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ANNEXE I : Photos de la carrière de calcaire
du Djebel Medjounès

Annexe I.1. Gradin n°2

Annexe I.2. Trou de Tir


Annexe I.3. Matériel de chargement et de
transport
ANNEXE II : Photos des essais de
compression effectués au Laboratoire LTPE
(Sétif)

Echantillon de calcaire du gradin n°2

Essai de résistance à la compression

Echantillon avant écrasement

Echantillon après écrasement

RC = 1258 kg/cm2
Echantillon de calcaire du gradin n°5

Essai de résistance à la compression

Echantillon Avant écrasement

Echantillon après écrasement

Observation : éclatement de la carotte

RC = 1070 kg/cm2
RC corrigé = 1000 kg/cm2
Annexe III : Photo montrant l’utilisation d’un cadre de 1 m de côtés pour mesurer
le nombre de fissures sur les gradins
ANNEXE IV : Exemple d’une feuille de l’application EXCELL que nous
avons utilisé pour le calcul du coefficient de sécurité
‫ﻣﻠﺨﺺ‬

‫إن اﻟﻬﺪف اﻟﺮﺋﻴﺴﻲ ﻣﻦ اﻟﻌﻤﻞ اﻟﻤﻨﺠﺰ ﻓﻲ هﺬﻩ اﻟﻤﺬآﺮة هﻮ دراﺳﺔ ﺗﻮازن ﻣﻨﺤﺪرات ﻣﺤﺘﺠﺮ ﺑﺈﺗﺒﺎع اﻟﻤﺮاﺣﻞ اﻟﻀﺮورﻳﺔ ﻹﻧﺠﺎز‬
‫ و ﻗﺪ أﺧﺬﻧﺎ آﻤﺜﺎل ﻣﺤﺘﺠﺮ اﻟﺤﺠﺮ اﻟﻜﻠﺴﻲ ﻟﻌﻴﻦ اﻟﻜﺒﻴﺮة )وﻻﻳﺔ ﺳﻄﻴﻒ( و إﺳﺘﻌﻤﻠﻨﺎ ﻃﺮﻳﻘﺘﻲ ﻓﻴﻠﻴﻨﻴﻮس و ﺑﻴﺸﻮب‬.‫هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ‬
‫ إن ﻧﺘﺎﺋﺞ هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ أﻇﻬﺮت أن ﻣﻨﺤﺪرات ﻣﺤﺘﺠﺮﻋﻴﻦ اﻟﻜﺒﻴﺮة ﺟﺪ ﻣﺘﻮازﻧﺔ ﻧﻈﺮا ﻟﻠﻘﻴﻢ‬.‫اﻟﻤﺒﺴﻄﺔ ﻟﺤﺴﺎب ﺗﻮازن اﻟﻤﻨﺤﺪرات‬
‫اﻟﻌﺎﻟﻴﺔ ﻟﻤﻌﺎﻣﻞ اﻷﻣﻦ اﻟﺬي ﺗﻢ ﺣﺴﺎﺑﻪ و ﻟﺘﻐﻴﺮات هﺬا اﻟﻤﻌﺎﻣﻞ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ إﻟﻰ اﻟﻌﻮاﻣﻞ اﻟﻤﻨﺠﻤﻴﺔ و اﻟﻤﻴﻜﺎﻧﻴﻜﻴﺔ ﻟﻠﻤﺤﺘﺠﺮ )إرﺗﻔﺎع‬
‫ إن ﺣﺴﺎب اﻹرﺗﻔﺎع اﻟﺤﺮج ﻟﻠﻤﻨﺤﺪرات ﺑﺈﺳﺘﻌﻤﺎل‬.(‫ اﻟﺘﻤﺎﺳﻚ و زاوﻳﺔ اﻹﺣﺘﻜﺎك اﻟﺪاﺧﻠﻴﺔ‬،‫ زاوﻳﺔ ﻣﻴﻞ اﻟﻤﻨﺤﺪرات‬،‫اﻟﻤﻨﺤﺪرات‬
.‫ ﻣﺘﺮ ﺗﻘﺮﻳﺒﺎ‬100 ‫ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻣﺨﻄﻂ هﻮك أﻋﻄﻰ ﻧﺘﻴﺠﺔ ﻣﺮﺗﻔﻌﺔ ﺟﺪا وﺻﻠﺖ إﻟﻰ‬

– ‫ ﻣﺨﻄﻂ هﻮك‬- ‫ ﻣﻌﺎﻣﻞ اﻷﻣﻦ‬- ‫ ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻓﻴﻠﻴﻨﻴﻮس‬- ‫ ﺗﻮازن اﻟﻤﻨﺤﺪرات – ﻃﺮﻳﻘﺔ ﺑﻴﺸﻮب اﻟﻤﺒﺴﻄﺔ‬: ‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮﺋﻴﺴﻴﺔ‬
.‫ وﻻﻳﺔ ﺳﻄﻴﻒ‬- ‫ﻣﺤﺘﺠﺮﻋﻴﻦ اﻟﻜﺒﻴﺮة‬

Résumé

L’objectif de ce travail est d’étudier la stabilité des talus d’une carrière en suivant toutes les
étapes nécessaires à la réalisation de cette étude. Nous avons pris la carrière de calcaire de Ain
el Kebira (Sétif) comme exemple, en utilisant pour le calcul de la stabilité des talus les
méthodes de Fellenius et de Bishop simplifiée. Les résultats de cette étude indiquent que les
gradins de la carrière sont très stables, étant donné les valeurs élevées du coefficient de
sécurité (Fs) calculées, résultats confirmés par l’étude de la variation de Fs en fonction des
paramètres miniers et mécaniques de la carrière (hauteur des gradins, angle de talus, cohésion
et angle de frottement interne). Le calcul de la hauteur critique des gradins en utilisant la
méthode de l’abaque de Hoek a donné une valeur très élevée de l’ordre de 100 m.

Mots Clefs : Stabilité des talus – Méthode de Bishop simplifiée – Méthode de Fellenius –
Coefficient de sécurité – Abaque de Hoek – Carrière de Ain El Kebira – Sétif.

Abstract

The aim objective of this work is to compute the slope stability of a quarry following the
necessary stages to make this study. We have chosen the limestone quarry of Ain El Kebira
(Setif) to do this study by using Fellenius and simplify Bishop Methods. The results of this
study show that the slope of the Ain El Kebira quarry is very stable as indicated by the high
values of the factor of safety, and the variation of this factor with the mining and mechanicals
parameters of the quarry (slope height, slope angle, cohesion and friction angle). The critical
height slope computed with the Hoek diagram method is very high (100 m).

Key words : Slope Stability – Simplify Bishop method – Fellenius Method - Factor of Safety
– Hoek diagram – Ain El Kebira quarry – Setif.

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