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Mnaouar CHOUCHANE
Professeur de Génie Mécanique
à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Monastir (ENIM), Tunisie
3
Chapitre 2 : Systèmes à un degré de liberté
Hypothèses de modélisation :
Hypothèse sur la masse : masse rigide m ;
Hypothèses sur le ressort : masse négligeable, comportement élastique linéaire ;
raideur k ;
Hypothèse sur le système : absence de dissipation (absence de frottement) ;
mouvement rectiligne.
Plusieurs systèmes peuvent être modélisés par un système à un degré de liberté permettant
d’effectuer des analyses simples telle que la recherche de la première fréquence propre du
système.
Appliquons le deuxième principe de la dynamique de Newton pour obtenir l’équation de
mouvement :
kx mx mx kx 0
La solution de cette équation est une fonction sinusoïdale compte tenu qu’une équation
k k
différentielle de la forme x x x 02 x 0 ; où 02 , est dite équation d’un
m m
oscillateur harmonique. Dans cette équation, 0 est la pulsation propre du système en rd/s ;
2 1
f 0 0 est la fréquence propre en Hz ; et T est la période des oscillations en s.
2 0 f 0
Cette solution peut aussi être retrouvée en appliquant la théorie des équations différentielles
linéaires.
La solution de la forme x(t ) Cest permet de trouver l’équation caractéristique suivante :
k
ms 2 k 0 qui admet comme solutions : s i0 .
m
La solution générale de l’équation différentielle est x(t ) C1ei0t C2 e i0t
4
Appliquons la formule d’Euler, on obtient x(t ) A cos 0t B sin 0t X cos(0t )
où A C1 C2 et B i(C1 C2 ) .
On peut exprimer C1 et C2
A iB iA B A iB
en terme des constantes A et B : C1 et C
2 .
2
2 2i
Appliquons les conditions initiales : à t 0, x(0) x0 et x (0) v0 , on obtient
v0
x(t ) x0 cos 0t sin 0t X cos(0t c ) X sin(0t c ) X sin(0t s )
0 2
2
v 1
où X x 0
2
0 2 x02 v0 2 ;
0 0
0
v0 / 0 v
c arctg ( B / A) arctg ( ) arctg ( 0 ) ;
x0 x00
sgn(cos c ) sgn( A / X ) sgn( A) sgn( x0 )
x0 x
s arctg ( A / B) arctg ( ) arctg ( 0 0 ) ;
v0 / 0 v0
v
sgn(cos s ) sgn( B / X ) sgn( B ) sgn( 0 )
0
Représentation graphique de x (t )
5
Exemples de systèmes à un degré de liberté
6
Source : Theory of vibration with applications, W. T. Thomson
Méthode énergétique
Soit T l’énergie cinétique du système, U l’énergie potentielle, d’après la loi de conservation
de l’énergie pour un système non dissipatif,
d (T U )
T U cste 0
dt
Pour un système à un degré de liberté en mouvement de translation
1 2 1
T mx ; U kx 2 ; l’application de l’équation ci-dessus conduit à l’équation de
2 2
mouvement mx kx 0 .
7
2.2 Systèmes libres amortis
On considère un système à un degré de liberté à amortissement visqueux.
L’amortisseur visqueux exerce une force de rappel sur la masse proportionnelle et opposée à
la vitesse de déplacement de la masse :
F cx
Le coefficient de proportionnalité c est la constante d’amortissement (visqueux linéaire) ou
aussi le coefficient d’amortissement.
On applique le principe fondamental de la dynamique à la masse
cx kx mx
ou
mx cx kx 0
Pour résoudre cette équation, on utilise une solution de la forme x(t ) Cest où C est une
constante. La substitution de cette solution dans l’équation différentielle permet d’obtenir
l’équation caractéristique suivante :
ms 2 cs k 0
qui admet deux solutions
2
c c k
s1,2
2m 2m m
8
Les solutions de l’équation caractéristique s1,2 sont :
2
c k
Réels et négatifs si 0 ;
2m m
2
c k
Réels double, s1 s2 si 0 ;
2m m
2
c k
Complexes conjuguées si 0.
2m m
Il convient de définir la constante d’amortissement critique cc qui correspond à la valeur de la
2
c k
constante d’amortissement lorsque 0 ;
2m m
soit
cc 2 km 2m0
c c c
On définit également le facteur d’amortissement
cc 2 km 2m0
Cette équation montre que la valeur du facteur d’amortissement détermine si les solutions de
l’équation caractéristique sont réelles ou imaginaires et par conséquence la nature du
mouvement. Sachant que m , c , et k sont des constantes positives, on peut ainsi considérer
trois cas :
si 1 , les deux solutions sont complexes conjuguées et le mouvement résultant est
oscillatoire amorti, l’amortissement est sous critique ;
si 1 , les deux solutions sont réel négative et le mouvement résultant est
apériodique ; l’amortissement est surcritique ;
si 1 , les deux solutions sont réelles, négatives et égaux et le mouvement résultant
est apériodique, l’amortissent est critique.
Amortissement sous critique
C’est le cas où 1 , s1,2 0 i0 1 2
x (t ) e 0t C1ei0 1 2 t
C2 e i0 1 2 t
e A cos
0 t
0 1 2 t B sin 0 1 2 t
Xe 0t sin(0 1 2 t s Xe 0t cos(0 1 2 t c Xe 0t sin(0 1 2 t c
2
9
v 0 x0
x(t ) e0t x0 cos 0 1 2 t 0
0 1 2
sin 0 1 2 t Xe0t sin(0 1 2 t s
(v0 0 x0 ) 2 ( x0a ) 2 x0a
où X et s arctg
a v0 0 x0
2
Ce cas ne se présente pratiquement pas pour les systèmes mécaniques car le plus souvent
1.
Dans ce cas les deux solutions de l’équation caractéristique sont identiques, il s’agit d’une
solution double
c
s1 s2 0
2m
A cause de la racine double, la solution de l’équation différentielle est de la forme
x(t ) (C1 C2t )e0t
10
Systèmes à amortissement surcritique 1
Dans ce cas les deux solutions de l’équation caractéristique sont réels, négatives et distinctes
car 1 0 et , 2 1
2
s1 0 ( 2 1) 0
s2 0 ( 2 1) 0
La solution x (t )
Le mouvement x (t ) est apériodique quelques soient les conditions initiales. Comme les deux
racines de l’équation caractéristique sont négatives, le mouvement x (t ) décroit avec le temps
et tend vers 0 à l’infini.
La figure suivante montre le mouvement x (t ) dans les trois cas présentés ci-dessus.
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séparer le régime de mouvement oscillatoire amorti et le régime de mouvement apériodique
(sans oscillations).
Décrément logarithmique
La méthode de décrément logarithmique permet de déterminer le facteur d’amortissement
connaissant les valeurs prises par x (t ) pendant au moins une peudo-période (il est également
possible de l’appliquer sur moins qu’une pseudo-période). Ces valeurs sont souvent
déterminées à partir de l’enregistrement de x (t ) .
Soit t1 et t 2 deux instants de temps séparés par une pseudo-période Ta , le rapport des
amplitudes de mouvement à ces deux instants
x(t1 ) Xe0t1 sin(a t1 s ) e0t1 sin(a t1 s ) sin(a t1 s )
0t2 0 (t1 Ta ) 0Ta e0Ta
x(t2 ) Xe sin(a t2 s ) e sin(a (t1 Ta ) s ) e sin(a t1 s 2 )
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2.3 Systèmes soumis à une excitation sinusoïdale
L’équation de mouvement d’un système à un degré de liberté dont la masse est soumise à une
force F (t ) , voir figure, est
mx cx kx F (t )
Cette équation est une équation différentielle non homogène car le second membre est non
nul. La solution générale x (t ) de cette équation est la somme de la solution générale de
l’équation homogène (ou l’équation sans second membre) xh (t ) et la solution particulière
x p (t ) .
La solution de l’équation homogène mx cx kx 0 tend vers zéro lorsque t tend vers l’infini
quelque soit alors que la solution particulière persiste. On peut ainsi considérer deux
régimes :
- le régime transitoire dans lequel il faut prendre en considération la solution de l’équation
homogène, x(t ) xh (t ) x p (t ) ;
- Le régime permanent dans lequel on peut se limiter à la solution particulière, x(t ) x p (t ) .
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2.3.1 Réponse d’un système non amorti
Considérons d’abord un système non amorti avant d’étudier le système amorti. Ce système est
plus simple à étudier et pourrait être utilisé quand la fréquence d’excitation est suffisamment
éloignée de la fréquence de résonance. L’équation de mouvement de ce système est
mx kx F0 cos t
Alors que la solution particulière est de la même forme que le second membre ; c’est-à-dire,
une fonction sinusoïdale de même pulsation que l’excitation
x p (t ) X cos t
1 1
0 0
F0
où st k représente l’allongement du ressort du à l’application d’une force constante F0 .
La solution x (t ) s’écrit alors
F0
x(t ) A cos 0t B sin 0t cos t
k m 2
Appliquons les conditions initiales à t 0, x(0) x0 et x (0) v0 , on obtient
F0 v F0
x(t ) ( x0 ) cos 0t 0 sin 0t cos t
k m 2
0 k m 2
X X 1
On se propose d’étudier la variation du rapport avec le rapport de
F0 st
2
k 1
0
fréquences r . Ce rapport est appelé facteur d’amplification dynamique. La figure ci-
0
X
dessous montre la variation de avec r
st 0
14
Source de la : Mechanical Vibrations, S. Rao
1
0
Le dernier terme est indéfini lorsque 1 car le numérateur et le dénominateur s’annule
0
simultanément. Pour trouver la limite de ce terme lorsque 1 , on applique le théorème
0
de l’Hopital qui consiste à dériver le numérateur et le dénominateur et remplacer par 0 ;
on obtient,
v0 0t
x(t ) x0 cos 0t sin 0t st sin 0t
0 2
15
Cette équation montre qu’à la résonance, x (t ) augmente avec le temps sans limite. La figure
suivante montre la variation de x p (t ) avec le temps lorsque 1
0
différentes. La figure suivante présente x (t ) respectivement dans le cas où 1 et 1 .
0 0
16
Si la pulsation de l’excitation est proche de la pulsation propre (mais différente de la pulsation
propre), la réponse x (t ) prend la forme d’un mouvement de battement. On illustre ce
phénomène pour les conditions initiales x(0) x (0) 0 . Pour ces conditions :
F0 / m F /m
x(t ) [cos t cos 0t ] 20 2 [2sin( 0 )t sin( 0 )t ]
0
2 2
0 2 2
0 0
Si on désigne par ; et on fait l’approximation , l’expression de x (t )
2 2
devient
F0 / m
x (t ) sin t sin t
2
Cette expression peut être interprétée comme une fonction sinusoïdale de pulsation et donc
2
de période dont l’amplitude est modulée par une autre fonction sinusoïdale dont la
2
pulsation est qui correspond à une période . La figure suivante montre la courbe de
variation de x (t ) avec le temps.
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2.3.2 Réponse d’un système amorti à une excitation sinusoïdale
Lorsqu’une force F (t ) F0 cos t est appliquée sur la masse du système amorti, on obtient
l’équation de mouvement suivante
mx cx kx F0 cos t
ou x p (t ) A cos t B sin t
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X
Les courbes de variation du rapport et en fonction de r pour différentes valeurs du
st
l’excitation ;
X
- Le rapport décroit d’une manière significative à la fréquence de résonance et aux
st
X 1
2 égale à
r 1 2 st max 2 1 ; cette expression peut être utilisée pour
2
X
déterminer expérimentalement la valeur de à partir de la valeur maximale de .
st
X 1
La valeur de
st 0 2
-
19
2 X
- Pour , la dérivée de en fonction de r est nulle à r 0 ;
2 st
2 X
- Pour , la courbe de en fonction de r décroit d’une manière monotone.
2 st
Comme l’excitation n’est que la partie réelle de F (t ) , la solution sera aussi la partie réelle de
x(t ) . Pour tenir compte d’une phase initiale non nulle de la force F (t ) , F0 est en général un
nombre complexe.
La solution particulière de l’équation de mouvement ci-dessus est de la forme
x p (t ) Xeit
La substitution de cette expression dans l’équation de mouvement permet d’obtenir
F0
X
(k m 2 ) ic
20
2.4 Réponse d’un système amorti à un mouvement sinusoïdale du support
Considérons un système à un degré de liberté amorti dont le support (l’assise) est soumis à un
mouvement sinusoïdale y(t ) .
Y k 2 (c )2
x p (t ) sin(t 1 )
(k m 2 ) 2 (c ) 2
où
c
1 tan 1 2
k m
21
La solution particulière peut s’écrire sous la forme
x p (t ) X sin(t )
où
X k 2 (c ) 2 1 (2 r ) 2
Y (k m 2 ) 2 (c )2 (1 r 2 ) 2 (2 r ) 2
X
Le rapport est appelé la transmissibilité du déplacement et noté Td . La figure ci-dessous
Y
présente les courbes de variation de la transmissibilité du déplacement et de la phase en
fonction du rapport des fréquences r pour différentes valeurs du facteur d’amortissement .
22
2.4 Réponse d’un système amorti à un déséquilibre tournant
Un élément tournant dans une machine dont la masse n’est pas uniformément repartie autour
de l’axe de rotation produit une force tournante qui applique une excitation sinusoïdale sur la
machine. La force tournante a une composante horizontale et une composante verticale. Pour
obtenir un système à un degré de liberté, on peut utiliser l’un des deux solutions de la figure
suivante pour annuler la composante horizontale de la force appliquée sur la masse.
x p (t ) X sin(t )
où
me 2 1
X
k (1 r ) (2 r )2
2 2
et
2 r
tan 1
1 r2
23
L’amplitude X peut s’écrire sous la forme suivante
me M 2 1 me r2
X
M k (1 r 2 )2 (2 r )2 M (1 r 2 )2 (2 r )2
X M
La figure ci-dessus présente la variation du rapport X avec le rapport des fréquences
me me
M
r pour différentes valeurs du facteur d’amortissement
Les courbes de variation de la phase avec le rapport des fréquences r pour différentes
valeurs du facteur d’amortissement ont été présentées dans le paragraphe 2.3.2.
24
2 X
- Pour 0 ; la fonction me admet un maximum qui correspond à un rapport
2
M
de fréquences
1
rm 1
1 2 2
2 X
- Pour , la fonction me est strictement croissante et croit de r 0 à r .
2
M
25