Vous êtes sur la page 1sur 7

La présomption d’innocence

 Réaliser par :
Hanane SEBTI

 Encadré par: Pr. Houda El Guennouni


 Année scolaire : 2017/2018
Plan :

Section 1 : Aspect technique de la présomption d'innocence : l'assurance d'un procès


équitable 
1- Une règle de preuve favorable à la partie poursuivie 
2- L'attribution de la charge de la preuve à la partie poursuivante 
3- Le bénéfice du doute à la partie poursuivie 

Section 2 : L'aspect politique de la présomption d'innocence : protection de la


réputation 
La protection de la personne impliquée :protection de la présomption d'innocence  : la
protection de l'innocence 
La présomption d'innocence est souvent revendiquée par les requérants mais peu souvent
admise par les tribunaux. En théorie, cette présomption est là pour assurer une équité lors du
jugement. Néanmoins, en pratique, elle est rarement acceptée sans contestation. 
Le Principe de la présomption d’innocence
Au Maroc, pays de droit, le législateur a consacré l’article préliminaire du code de procédure
pénale, à la présomption d’innocence en tant que principe directeur du procès pénal
L’article premier du code de la procédure pénale dispose que : « Tout accusé ou prévenu est
présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie par une décision ayant
acquis la force de la chose jugée, au cours d’un procès équitable ou toutes les garanties
juridiques lui auront été assurées.Le doute s’interprète au profit de l’inculpé ».
En effet, le législateur Marocain a délibérément placé ce principe fondamental de la justice en
tête du C.P.P.
Pour garantir son application et son respect, le législateur marocain à consolider et à renforcé
le grand principe de présomption par plusieurs mesures pratiques, notamment :
·        La détention préventive et le contrôle judiciaire (mesures exceptionnelles) ;
·        L’amélioration des circonstances de la garde à vue et de la détention préventive assorties
du contrôle des autorités judiciaires ;
·        Le droit pour l’inculpé d’être informé des chefs d’inculpations ;
·        Le droit de communication avec un avocat au cours de la durée de prolongation de la
garde à vue ;
·        Le droit d’informer sa famille de son placement en garde à vue ;
  L’interdiction de prendre des photographies du détenu menotté ou de publier sa photographie,
son nom ou tout signe l’identifiant sans l’accord préalable et express de l’intéressé. 
La présomption d’innocence est aussi un principe qui a des effets sur la liberté d’expression
mais aussi le droit à l’image. Il est cependant intéressant de noter que le fait de présenter
l’accusé au Médias représente une atteinte claire et nette au principe de la présomption.
Cependant, l’information doit être donnée avec discrétion et réserve, le cas échéant.
Ce principe juridique et droit fondamental, est inscrit, et affirmé par de multiples textes
(internationaux) et lois (marocaine), notamment :
-L’article 11 de la Déclaration universelles des droits de l’homme de 1948 de l’ONU qui
stipule : « tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable … » ;
L’article 6 alinéa 2 de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) de 1950 selon
lequel : « Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa
culpabilité ait été légalement établie »;
 
Section 1 : Aspect technique de la présomption d'innocence : l'assurance d'un procès équitable  
1- Une règle de preuve favorable à la partie poursuivie  
Aujourd’hui, plus que jamais, il est important de savoir que si une personne est mise en
accusation par le Ministère publique, elle doit être traitée et considérée comme innocente
jusqu'à jugement définitif statuant sur la culpabilité ou sur l’innocence de celle-ci.
De toute évidence, le juge est le principal garant des droits de l’accusé, ceci dit : Avant le
jugement final ayant acquis l’autorité de la chose jugée, et tant que la décision n’a pas été
prise, l’accusé ne doit pas être traité comme une personne condamnée, et ce, évidement pour
ne pas porter atteinte à son droit à l’honneur, à la dignité et à la justice crédible, équitable, et
indépendante.
Bien davantage, et pour qu’il y ait procès équitable au-delà de tout soupçon, l’accusé doit se
faire assisté convenablement par un avocat, et donc, quand il comparaitra devant le tribunal
compétent, il doit bénéficier de l’assistance de la défense qui doit faire de son mieux pour le
défendre, soit de son propre choix ou celle mise à sa disposition, afin de s’assurer que ces
droits sont bien respectés et que sa liberté n’a pas été réduite.
Il est à noter que tant que le jugement n’est pas définitivement prononcé, la présomption
d’innocence de l’accusé doit demeurer.
Il est entendu que c’est toujours aux juges qu’il revient de garantir l’équité de la procédure.
2- L'attribution de la charge de la preuve à la partie poursuivante  
La présomption d’innocence est donc, un élément du procès pénal équitable.
Considérant que ce principe fondamental fait reposer sur le ministère public la charge de
rapporter la preuve de la culpabilité de l’accusé.
En effet, l’accusé demeure donc innocent tant que sa condamnation n’est pas établie, et donc
cette condamnation ne peut être effective qu’à travers les moyens de preuves solides,
pertinentes et convaincantes.  
3- Le bénéfice du doute à la partie poursuivie 
 En outre, l’article premier du C.P.P a également confirmé le principe de base du droit pénal, à
savoir : le doute doit profiter à l’accusé.
En effet, le doute n’est point compatible avec la décision de justice, et le juge de fond ne peut
se fonder que sur des motifs certains qui reflète la réalité pour motiver sa décision finale au-
delà de tout soupçon.
En définitive, le bénéfice du doute est la conséquence de l’impossibilité, pour qui en a la
charge, d’apporter la preuve de l’élément matériel ou de l’élément moral de l’infraction et
d’emporter par la suite la conviction du juge pénal.
 
 Section 2 : L'aspect politique de la présomption d'innocence : protection de
la réputation 
La protection de la personne impliquée :protection de la présomption d'innocence  : la
protection de l'innocence 
L’accusé demeure donc innocent tant que sa condamnation n’est pas établie par l’appareil
judiciaire auquel incombe, exclusivement, de prouver la culpabilité de l’accusé. 
Malheureusement, nous assistons régulièrement sur certains médias marocains à un vrai
massacre de ce principe ainsi qu’au droit des accusés à des procès équitables. L’identité de
l’accusé est dévoilée dans ses moindres détails, ses photos ainsi que celles même de ses
proches sont publiées, et les pré-condamnations vont bon train au vu et au su de l’appareil
judiciaire. 
« Tout accusé demeure innocent jusqu’à preuve du contraire par l’appareil judicaire. Les
médias n’ont en aucun cas le droit de se livrer à des analyses, des commentaires ou des
interprétations pouvant aboutir à des conclusions anticipées qui pré-condamnent l’accusé »
nous a affirmé Noureddine Cherckaoui membre du barreau de Safi. 
La valse des bavures médiatiques commises à l’encontre des accusés dans des affaires pénales
remet en question l’effet réprimant de l’amende allant de 5000 à 50.000 dirhams prévue par
l’article 303 du code de procédure pénale. Certains médias ne se contentent plus de
l’anticipation des procès, pire encore : ils portent délibérément atteinte à la vie privée des
détenus au-delà des portes clouées des centres pénitentiaires. 
Les exemples illustrant ces violations de la déontologie du métier de la presse ne manquent
pas, mais nous nous contenterons à cet effet de citer deux cas flagrants d’actualité. 
1-Affaire de la mineure d’Essaouira : Une fois l’affaire d’abus sexuel d’une mineure à
Essaouira déclenchée en 2016, certains médias se sont adonnés à une course effrénée pour
dévoiler au maximum les identités des accusés tout en adaptant les faits et les profils à même
de favoriser la culpabilité des mis en cause.
2- Affaire « Merdasse » : L’affaire de l’assassinat du parlementaire Merdasse a confirmé cette
tendance qui prime le sensationnel sur le professionnel. Certains médias sont allés trop loin en
publiant dans moindres détails le quotidien d’une accusée dans sa cellule, entre autres. 
Certes, la poursuite judiciaire dans pareilles violations ne peut être engagée que par l’intéressé,
mais il incombe comme même à l’appareil judiciaire de veiller à la confidentialité des
enquêtes. Par ailleurs, le conseil national de la presse créé conformément à la loi 90.13, et dont
la mise en place est prévue avant fin 2017, est chargé de statuer sur les mesures disciplinaires
relatives aux entreprises de presse et aux journalistes professionnels ayant failli à leurs devoirs
professionnels ainsi qu’à la déontologie du journalisme.

Vous aimerez peut-être aussi