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« J’ai vu beaucoup d’Indiens-Américains devenir avoir participé (ou avoir l’intention de participer) à une
gouverneurs ou autres. Ce sont des moments mobilisation collective, soit douze points de plus que
importants, mais ce n’est rien de comparable avec la l’année d’avant.
vice-présidence. Kamala Harris montre aux enfants Pour les femmes noires, qui se distinguent par leur
d’immigrés que tout est possible. Ils voient quelqu’un soutien fort au Parti démocrate, l’arrivée au pouvoir
qui leur ressemble. Cela les rend fiers et leur montre de Kamala Harris a des allures de consécration.
qu’ils appartiennent à ce pays », poursuit-il. « Longtemps invisibles malgré leur rôle dans la
Nous autres, Indiens-Américains, nous travaillons dur lutte pour les droits civiques, elles se sont aussi
quand nous venons aux États-Unis pour améliorer illustrées sous l’ère Trump. En Alabama, un État très
notre vie et nous élever dans la société, ajoute Viren, républicain, leur forte mobilisation a permis la victoire
propriétaire d’un magasin de bijoux à Global Mall. historique du candidat démocrate Doug Jones aux
Kamala Harris a connu la même trajectoire, tout en sénatoriales de 2018.
conservant ses valeurs familiales. Elle a travaillé dur
Dans la Géorgie voisine, la militante des droits
et mérite la vice-présidence. »
civiques Stacey Abrams, qui aurait pu devenir
L’attrait de Kamala Harris est particulièrement fort le première femme noire gouverneure d’un État
chez les jeunes filles, blanches comme non blanches. américain si son adversaire républicain n’avait pas
Quatre ans après la chute d’Hillary Clinton et de œuvré pour limiter le vote afro-américain, a également
son message d’encouragement poignant aux jeunes fait irruption sur la scène nationale. Son combat de
Américaines lors de son discours de défaite, la future longue date contre « la suppression d’électeurs » («
vice-présidente a pris le soin de s’adresser à elles voter suppression »), une expression qui désigne les
tout au long de la campagne, prenant des « selfies » entraves à la participation électorale (fermeture de
avec des adolescentes et des jeunes filles et annonçant bureaux de vote, radiation des listes électorales…), a
même à une nouveau-née qu’elle allait « devenir une été jugé déterminant dans la victoire de Joe Biden en
leader ». Géorgie, un État qui n’avait pas voté démocrate dans
une présidentielle depuis Bill Clinton, en 1992.
Les femmes noires sont aussi derrière plusieurs
mouvements sociaux et politiques de la dernière
décennie, dont Black Lives Matter. Ce n’est pas
un hasard. En moyenne, elles restent moins bien
Kamala Harris dans un meeting en 2019, à Las Vegas. © Gage Skidmore/Flickr
payées que leurs collègues blanches et occupent
des activités plus précaires. Dans des foyers où
Kamala Harris a saisi l’air du temps : les adolescentes
l’homme est souvent absent, elles agissent comme des
ont été des moteurs du militantisme de l’ère Trump
piliers, même si elles connaissent le taux de mortalité
dans des domaines aussi variés que le contrôle
maternelle le plus élevé de tous les groupes raciaux
des armes à feu, le climat ou les manifestations
aux États-Unis.
antiracistes. Entre 2016 et 2017, la part des jeunes
femmes démocrates (15-18 ans) affirmant que le « Et, comme si cela ne suffisait pas, elles font aussi
système politique » ne répondait pas à leurs besoins l’objet de stéréotypes véhiculés depuis la fin de
a bondi de 20 points (de 33 à 53 %), bien plus que l’esclavage, comme celui de la « femme noire en
les adolescents démocrates. Loin de se désengager, ces colère », et se sentent obligées de se conformer
révoltées du trumpisme se sont retroussé les manches : aux codes édictés par leurs supérieurs blancs
en 2017, 28 % de ces jeunes femmes ont indiqué dans le monde de l’entreprise, comme abandonner
leur coiffure naturelle au profit de cheveux lissés
considérés comme plus professionnels. « Les Afro-
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Américaines sont enfermées dans des stéréotypes et présent, les filles non blanches grandissaient sans
sexualisées dès leur plus jeune âge », explique Sanidia voir beaucoup d’avocates ou de médecins comme
Oliver-Stone, fondatrice de l’école Morgan Oliver elles. Avec Kamala Harris, elles pourront enfin voir
à Atlanta, spécialisée dans l’antiracisme. « Jusqu’à quelqu’un qui leur ressemble à la télévision. »
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