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CHAPITRE 4 : Les Bénéfices Non Commerciaux (B.N.

C)

Sont qualifiés de bénéfices non commerciaux, les bénéfices réalisés par : les
professions libérales ; les charges et officesdont les titulaires n’ont pas la qualité de
commerçant ; toutes les occupations ou exploitations non commerciales à but lucratif.
Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les
entités fiscalement transparentes exerçant des activités non commerciales relèvent
aussi des BNC.
Ces professions sont considérées libérales parce que l’activité intellectuelle joue un
rôle prépondérant. Ces professions consistent en la pratique d’une science ou d’un art
que le professionnel est censé exercer en toute indépendance. Les professions libérales
s'exercent sous forme de deux catégories : celles qui sont organisées dans un ordre
professionnel : expert-comptable, comptables, médecins, architectes, chirurgiens,
dentistes, huissiers notaires, avocats, conseils fiscaux, etc... et celles qui ne sont pas
organisées dans un ordre professionnel : conseils juridiques, bureaux d’études, bureaux
d’encadrement et d’assistance fiscale, etc... Les membres d’une profession libérale qui
sous-traitent des activités auprès d’autres confrères sont considérés comme exerçant
eux-mêmes une profession non commerciale.
Relèvent de ce fait des bénéfices non commerciaux, les activités suivantes
lorsqu’elles sont exercées à titre indépendant (les artistes : chanteurs, musiciens,
compositeurs, les dessinateurs, peintres et sculpteurs ; les sportifs ; les droits d’auteur ;
les produits perçus par les inventeurs ; les écoles et universités privées ; les auto-
écoles).
Les revenus relevant de la catégorie des BNC sont soumis à l’impôt selon deux
régimes : Le régime du forfait d’assiette ; Le régime réel.
Section 1 : Le régime du forfait d’assiette:
- Détermination du bénéfice net: Le bénéfice net est déterminé sur la base de
80% des recettes brutes encaissées l’année précédant celle de l’imposition. Les
recettes à prendre en compte sont les recettes TVA comprise. Le terme recettes
brutes couvre tous les encaissements réalisés durant l’année considérée, TVA
comprise, indépendamment de l’année à laquelle ils se rapportent, il peut s’agir
de recettes correspondant à des opérations réalisées au cours de la même année ou
au cours d’années antérieures ou encore à titre d’avances. La notion «
d’encaissement » désigne la disposition par le bénéficiaire des sommes d’argent,
sous quelque forme que ce soit, à savoir notamment : la remise d’un chèque, le
crédit d’un compte bancaire ou postal, la remise d’un effet de
commerce,l’inscription en compte courant,la remise de biens droits et valeurs en
échange des services rendus.
Par contre, ne sont pas compris dans les recettes : - Les produits de droits d'auteur
perçus par les écrivains et compositeurs ; - les produits perçus par les inventeurs ;
- les commissions des agents d'assurances ; - les commissions des transitaires ; -
les profits réalisés par les exploitants d'auto-école qui se consacrent à la direction
de leur établissement tout en dispensant eux-mêmes l'enseignement et à la
condition qu'ils possèdent un seul véhicule et indépendamment du nombre de
moniteurs employés ; - les rémunérations tirées de l'exploitation d'établissements
d'enseignement privé, de jardins d'enfants ou de crèches ; - les profits réalisés par
les représentants de commerce qui n'ont ni la qualité de commerçant ni celle de
salarié, c'est le cas du représentant qui garde la liberté d'organiser son travail, qui
ne rend pas compte du résultat de ses visites et qui supporte ses propres frais.
(Bénéfices réalisés par les délégués médicaux) - les profits réalisés par les
guérisseurs et les magnétiseurs ; - les profits réalisés par les accompagnateurs et
les guides de touristes dans la mesure où ils exercent à titre indépendant. (Guides
touristiques indépendants exerçant dans les hôtels lorsque leur relation
professionnelle avec lesdits hôtels n’est pas régie par les dispositions du code du
travail relatives à l’organisation de la relation professionnelle basées sur un lien
de subordination entre le salarié et l’employeur). Les courtiers et les agents de
changes exercent une activité commerciale et à ce titre, ils sont imposables dans
la catégorie des B.I.C. Modifié Art.46 LF 2013-54 du 30/12/2013 .
La pratique administrative a fait naître des normes d’estimation de recettes pour
certaines professions selon des critères plus ou moins négociés. C’est le cas par
exemple de la profession d’avocat qui se voit imposée selon une estimation des
recettes basée sur le nombre d’affaires traitées devant les tribunaux par degré de
juridiction. Dans une prise de position (1430) du 15 octobre 2010, la DGELF a
précisé que les revenus réalisés par les BNC soumis au régime du forfait
d’assiette sont pris en compte pour la détermination du résultat fiscal au titre de
l’exercice de leur encaissement effectif ; de ce fait, lesdits revenus ne sont
imposables que lorsqu’ils sont effectivement encaissés. Sur cette base, la DGELF
a précisé que les sommes versées au profit des BNC soumis au régime du forfait
d’assiette par une personne qui procède au paiement pour le compte du débiteur
effectif, sont prises en compte dans les revenus réalisés au titre de l’exercice de
l’encaissement effectif, et ce, indépendamment de la personne qui verse lesdites
sommes. Les créances acquises au cours d’une année et non encore recouvrées,
les débours, c'est-à-dire, les remboursements par les clients des frais leur
incombant et avancés par le contribuable A signaler que le forfait d’assiette
n'admet aucune déduction de quelle que nature que ce soit, même justifiée. (Frais
de formation et de congrès engagés par le corps médical, des frais de déplacement
engagés par les huissiers notaires) .
En sus du minimum d’impôt du droit commun, l’Article 10 de la LFC2014 a
prévu l’application d’un minimum d’impôt pour les bénéfices non commerciaux
soumis au régime forfaitaire à partir de la quatrième année suivant celle du dépôt
de la déclaration d’existence. Le minimum d’impôt correspond au revenu des
personnes qui exercent une activité ayant un similaire dans le secteur public, à
l’impôt exigible par les personnes exerçant la même activité et selon le même
grade dans ledit secteur.
Remarque : les BNC forfaitaires ont l’obligation de facturation et justification du
chiffre d’affaires.
- Obligations comptable et fiscales spécifiques: L’Article 8 de la loi de finances
complémentaire 2014 a prévu que les personnes qui réalisent des revenus de
catégorie de BNC peuvent tenir une comptabilité simplifiée lorsque leur chiffre
d’affaires ne dépasse pas 150 000 dinars.
L’article 22 de la loi de finances pour l’année 2016 a prévu pour les professions
indépendantes l’obligation : - D’émettre des notes d’honoraires pré numérotées.
Section 2: Le régime réel :
Le bénéfice net des activités non commerciales est déterminé à partir d'une
comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises, il est
constitué par la différence entre les produits bruts réalisés au cours de l'année civile
et les charges nécessitées par l'exploitation au titre de la même année.
Les règles de détermination du résultat fiscal selon le régime réel des BNC sont les
mêmes que celles édictées en matière de bénéfices industriels et commerciaux.
Ainsi, les dispositions des articles 10 à 15 du code de l’IRPP et de l’IS sont
applicables aux personnes qui justifient de la tenue d'une comptabilité
conformément à la législation comptable des entreprises.
Le choix de se placer en régime réel est effectué à l’initiative du contribuable et
n’exige aucune formalité particulière d’option auprès de l’administration fiscale.
Dans un souci d'assurer une stabilité au niveau du régime d'imposition de cette
catégorie de revenus, l'article 71 de la loi n° 2001-123 du 28 décembre 2001 a
prévu que les personnes physiques qui réalisent des revenus relevant de la catégorie
des bénéfices non commerciaux et qui déposent leur déclaration annuelle au titre
d'une année donnée sur la base du régime réel ne peuvent plus exercer l'option pour
le régime forfaitaire. Le régime réel sera dans ce cas définitif et irrévocable.
Cas particulier :
1- Disposition applicable sur les bénéfices réalisés à partir du premier janvier 2015:
Dans une prise de position (1075bis) du 6 septembre 2011, la DGELF a précisé
que les personnes exerçant une profession non commerciale sont tenues par
l’obligation de facturation nonobstant leur régime fiscal, à l’exception des
personnes physiques réalisant des BIC et soumises à l’IR selon le régime
forfaitaire d’imposition. - Une liste nominative des clients ne peut pas servir
comme élément justificatif du chiffre d’affaires déclaré et comptabilisé ; le chiffre
d’affaires étant justifié par des factures, des notes de débit ou tout autre document
en tenant lieu.
2- Les membres des sociétés civiles professionnelles (dotées de la personnalité
morale) ont pour objectif l’exercice en commun d’une activité professionnelle
(médecins, avocats,..). Elles sont soumises au régime fiscal des sociétés de
personnes et chacun des membres est soumis à l’impôt sur le revenu sur la base de
sa part dans le bénéfice de la société.

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