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LYCEE Maliha Hamidou Niveau 2AS 

: SE/TM/GE
Composition du 3ème Trimestre
Année "Français" Durée 2 heures
scolaire :2015/2016

Texte

Ce sont souvent des amours secrets, ceux qu'on partage avec une ville. Des cités comme Paris,
Prague, et même Florence sont refermées sur elles-mêmes et limitent ainsi le monde qui leur est
propre. Mais Alger, et avec elle certains milieux privilégiés comme les villes sur la mer, s'ouvre
dans le ciel comme une bouche ou une blessure. Ce qu'on peut aimer à Alger, c'est ce dont tout le
monde vit : la mer au tournant de chaque rue, un certain poids de soleil, la beauté de la race. Et,
comme toujours, dans cette impudeur et cette offrande se retrouve un parfum plus secret. À Paris,
on peut avoir la nostalgie d'espace et de battements d'ailes. Ici, du moins, l'homme est comblé, et
assuré de ses désirs, il peut alors mesurer ses richesses.
Il faut sans doute vivre longtemps à Alger pour comprendre ce que peut avoir de desséchant un
excès de biens naturels. Il n'y a rien ici pour qui voudrait apprendre, s'éduquer ou devenir meilleur.
Ce pays est sans leçons. Il ne promet ni ne fait entrevoir. Il se contente de donner, mais à
profusion. Il est tout entier livré aux yeux et on le connaît dès l'instant où l'on en jouit. Ses plaisirs
n'ont pas de remède, et ses joies restent sans espoir. Ce qu'il exige, ce sont des âmes clairvoyantes,
c'est-à-dire sans consolation. Il demande qu'on fasse un acte de lucidité comme on fait un acte de
foi. Singulier pays qui donne à l'homme qu'il nourrit à la fois sa splendeur et sa misère ! La
richesse sensuelle dont un homme sensible de ce pays est pourvu, il n'est pas étonnant qu'elle
coïncide avec le dénuement le plus extrême. Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son
amertume. Comment s'étonner alors si le visage de ce pays, je ne l'aime jamais plus qu'au milieu
de ses hommes les plus pauvres ?
Les hommes trouvent ici pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté. Et puis
après, c'est la descente et l'oubli. Ils ont misé sur la chair, mais ils savaient qu'ils devaient perdre.
À Alger, pour qui est jeune et vivant, tout est refuge et prétexte à triomphes : la baie, le soleil, les
jeux en rouge et blanc des terrasses vers la mer, les fleurs et les stades, les filles aux jambes
fraîches. Mais pour qui a perdu sa jeunesse, rien où s'accrocher et pas un lieu où la mélancolie
puisse se sauver d'elle-même. Ailleurs, les terrasses d'Italie, les cloîtres d'Europe ou le dessin des
collines provençales, autant de places où l'homme peut fuir son humanité et se délivrer avec
douceur de lui-même. Mais tout ici exige la solitude et le sang des hommes jeunes. Goethe en
mourant appelle la lumière et c'est un mot historique. À Belcourt et à Babel-Oued, les vieillards
assis au fond des cafés écoutent les vantardises de jeunes gens à cheveux plaqués.
Ces commencements et ces fins, c'est l'été qui nous les livre à Alger. Pendant ces mois, la ville est
désertée. Mais les pauvres restent et le ciel. Avec les premiers, nous descendons ensemble vers le
port et les trésors de l'homme : tiédeur de l'eau et les corps bruns des femmes. Le soir, gorgés de
ces richesses, ils retrouvent la toile cirée et la lampe à pétrole qui font tout le décor de leur vie.

Albert camus, Noces, 1959.


I/Compréhension de l’écrit  (14pts)

1)-Le texte proposé est : a)- Un reportage touristique


b)- Un récit de voyage
c)- Un récit d’anticipation
Choisissez la bonne réponse .Relevez dans le texte une phrase qui justifie votre réponse.
2)- Le narrateur apprécie à Alger trois de ses caractéristiques, lesquelles ?
3/ Alger est une ville généreuse .Vrai ou Faux .Relevez dans le texte une phrase qui justifie votre
réponse.
4/ « Ce qu'il exige, ce sont des âmes clairvoyantes »
Le mot souligné veut dire : a- Lucides
b- Limpides
C- Stupides Recopiez la bonne réponse
4/Alger est une ville assez étrange .Relevez dans le texte une phrase qui justifie cette affirmation.
5/Classez les expressions suivantes, dans la colonne convenable du tableau ci-dessous : des
amours secrètes- la nostalgie d'espace- la solitude- les joies sans espoir- un parfum plus secret- fuir
son humanité
Alger Les autres villes

6/Relevez dans le texte une figure de style en précisant ses constituants.


7/A qui, à quoi renvoient les pronoms soulignés dans les énoncés suivants :
-« Ici, du moins, l'homme est comblé »
-« c'est l'été qui nous les livre à Alger »
-«  je ne l'aime jamais plus qu'au milieu de ses hommes »
8/ Complétez l’énoncé suivant par les articulateurs logiques convenables :
« Paris ou Prague sont des villes renfermées sur elles-mêmes……Alger s’ouvre sur le ciel…..elle
donne sur la mer. »
9/Proposez un tire au texte .Justifiez votre choix.
10/ Quelle est la visée communicative du texte

II/Production écrite  (6pts)


Traitez l’un des deux sujets au choix :

Sujet 1 : Résumez le texte au quart de sa longueur.

Sujet 02 : Vous avez effectuez un voyage pendant vos vacances d’été .Racontez
Compte rendu de la composition trimestrielle 03
I/Compréhension de l’écrit  (14pts)

1)-Le texte proposé est : b)- Un récit de voyage (2pts)


« Je ne l'aime jamais plus qu'au milieu de ses hommes les plus pauvres ? »

2)- Le narrateur apprécie à Alger trois de ses caractéristiques : « la mer au tournant de chaque
rue, un certain poids de soleil, la beauté de la race » (1,5pts)

3/ Alger est une ville généreuse .Vrai « Il se contente de donner, mais à profusion  » (1,5pts)

4/ « Ce qu'il exige, ce sont des âmes clairvoyantes »


Le mot souligné veut dire : a- Lucides (0,5pt)

4/Alger est une ville assez étrange. « Singulier pays qui donne à l'homme qu'il nourrit à la fois
sa splendeur et sa misère ! » (1pt)
5/Classez les expressions suivantes, dans la colonne convenable du tableau ci-dessous : (1,5pts)
Alger Les autres villes
la solitude- les joies sans espoir un parfum des amours secrètes- la nostalgie d'espace-
plus secret- fuir son humanité

6/Relevez dans le texte une figure de style en précisant ses constituants : comme les villes sur la
mer, s'ouvre dans le ciel comme une bouche ou une blessure. (la comparaison) (2pts)
7/A qui, à quoi renvoient les pronoms soulignés dans les énoncés suivants : (1pt)
- Ici  : Alger
-Nous : le narrateur et ses compagnons
-Je  : le narrateur
-L  : Alger
8/ Complétez l’énoncé suivant par les articulateurs logiques convenables : (1pt)
« Paris et Prague sont des villes renfermées sur elles-mêmes mais Alger s’ouvre sur le ciel car elle
donne sur la mer. »
9/Proposez un tire au texte .Justifiez votre choix. (En relations avec le thème) (1pt)
10/ Quelle est la visée communicative du texte : Raconter un récit de voyage (1pts)

II/Production écrite  (6pts)


Traitez l’un des deux sujets au choix :

Sujet 1 : Résumez le texte au quart de sa longueur.

Sujet 02 : Vous avez effectuez un voyage pendant vos vacances d’été .Racontez
LYCEE Maliha Hamidou Composition du 3ème Trimestre Niveau 1AS : S1, 2,3
2015/2016 "Français" Durée 2 heures
Texte
Dans tout le pays environnant on appelait la ferme des Lucas « la Métairie ». On n'aurait su dire
pourquoi. Les paysans, sans doute, attachaient à ce mot « métairie » une idée de richesse et de
grandeur, car cette ferme était assurément la plus vaste, la plus opulente et la plus ordonnée de la
contrée. Les bêtes, chevaux, vaches, porcs et moutons, étaient grasses, soignées et propres ; et
maître Lucas, un grand homme qui prenait du ventre, faisait sa ronde trois fois par jour, veillant
sur tout et pensant à tout.
On conservait, par charité, dans le fond de l'écurie, un très vieux cheval blanc que la maîtresse
voulait nourrir jusqu'à sa mort naturelle, parce qu'elle l'avait élevé, gardé toujours, et qu'il lui
rappelait des souvenirs. Un goujat de quinze ans, nommé Isidore Duval, et appelé plus simplement
Zidore, prenait soin de cet invalide, lui donnait, pendant l'hiver, sa mesure d'avoine et son
fourrage, et devait aller, quatre fois par jour, en été, le déplacer dans la côte où on l'attachait, afin
qu'il eût en abondance de l'herbe fraîche. Quand Zidore le menait à l'herbe, il lui fallait tirer sur la
corde, tant la bête allait lentement ; et le gars, courbé, haletant, jurait contre elle, s'exaspérant
d'avoir à soigner cette vieille rosse.
Depuis longtemps déjà, il s'étonnait qu'on gardât Coco, s'indignant de voir perdre du bien pour
cette bête inutile. Lorsque revint l'été, il lui fallut aller remuer la bête dans sa côte. C'était loin. Le
goujat partait de son pas lourd à travers les blés. Comme les nuits étaient chaudes, on laissait
maintenant Coco coucher dehors, là-bas, au bord de la ravine, derrière le bois. Zidore seul allait le
voir. Alors, peu à peu, chaque jour, le gars diminua la bande de pâturage qu'il lui donnait en
avançant le piquet de bois où était fixée la corde. La bête jeûnait, maigrissait, dépérissait. Trop
faible pour casser son attache, elle tendait la tête vers la grande herbe verte et luisante, si proche et
dont l'odeur lui venait sans qu'elle y pût toucher.
Mais, un matin, Zidore eut une idée : c'était de ne plus remuer Coco, le laissant seul, tout seul,
dans son vallon, bien attaché, et sans un brin d'herbe à portée de la mâchoire. Affamé, il essaya
d'atteindre la grasse verdure qu'il touchait du bout de ses naseaux. Il se mit sur les genoux, tendant
le cou, allongeant ses grandes lèvres baveuses. Ce fut en vain. Tout le jour, elle s'épuisa, la vieille
bête, en efforts inutiles, en efforts terribles. La faim la dévorait, rendue plus affreuse par la vue de
toute la verte nourriture qui s'étendait sur l'horizon.
Le lendemain, Zidore ne vint pas.
Quand il approcha, le jour suivant, de Coco toujours étendu, il s'aperçut qu'il était mort.
Alors il demeura debout, le regardant, content de son œuvre, étonné en même temps que ce fût
déjà fini. Il revint à la ferme, mais il ne dit pas l'accident, car il voulait vagabonder encore aux
heures où, d'ordinaire, il allait changer de place le cheval. Il alla le voir le lendemain. Des
corbeaux s'envolèrent à son approche. Des mouches innombrables se promenaient sur le cadavre et
bourdonnaient à l'entour.
En rentrant il annonça la chose. La bête était si vieille que personne ne s'étonna. Le maître dit à
deux valets:
« Prenez vos pelles, vous f'rez un trou là où qu'il est. »
Et les hommes enfouirent le cheval juste à la place où il était mort de faim.
Et l'herbe poussa drue, verdoyante, vigoureuse, nourrie par le pauvre corps.
Guy de Maupassant, « Coco », Contes du jour et de la nuit , 1885.

I)-Compréhension de l’écrit  (14pts)

1)- Déterminez le cadre spatio-temporel du récit2)- « On conservait, par charité, dans le fond de
l'écurie, un très vieux cheval blanc »
L’expression soulignée veut dire : a)- Par amour
b)- Par grâce
c)- Par obligation Recopiez la bonne réponse
3/ Zidore n’aimait pas prendre soin de Coco. Relevez dans le texte deux causes qui justifient ce
mépris.
4/ «  Zidore seul allait le voir. » Relevez dans le texte deux mots qui remplacent le nom souligné.
5/Classez les expressions suivants dans la colonne convenable du tableau ci-dessous : le pauvre
corps- content de son œuvre- affreuse - diminua la bande de pâturage- sans un brin d'herbe
-Affamé
Coco Zidore

6/Zidore se vengea de Coco en lui :


a- Privant de nourriture
b- Attachant à un arbre
Creusant un trou par terre.
Recopiez la bonne réponse .Justifiez votre choix en relevant trois expressions du texte.
7/ Zidore regrette –t-il son acte ? Justifiez votre réponse en relevant une phrase du texte.
8/Réécrivez l’énoncé suivant en style indirect :
Le maître dit à deux valets: « Prenez vos pelles, vous ferez un trou là où qu'il est. »
9/ A qui, à quoi envoient les pronoms et pronoms soulignés dans les énoncés suivants :
-« parce qu'elle l'avait élevé »
- « il s'étonnait qu'on gardât Coco »
- « En rentrant il annonça la chose  »
10/ Parmi les idées suivantes, quelles sont celles qui figurent dans le texte :
a)- Maître Lucas gardait le vieux Coco par amour.
b)- Maître Lucas gardait le vieux Coco par pitié.
c)- Zidore abandonna Coco seul pour aller vagabonder.
d)- Zidore abandonna Coco seul pour se venger de lui.
e)- Le vieux cheval meurt à cause de la faim.
f)- Le vieux cheval meurt à cause des corbeaux.

11/Proposez un titre au texte .justifiez votre choix


II/Production écrite  (6pts)
Traitez l’un des deux sujets au choix :
Sujet 1 : Résumez le texte au quart de sa longueur.
Sujet : En rentrant chez lui Zidore regrette avoir laissé le vieux cheval, seul, attaché à un arbre et
sans nourriture .Imaginez la suite de ce récit.

Compte rendu de la composition trimestrielle n03


I)-Compréhension de l’écrit  (14pts)

1)- Déterminez le cadre spatio-temporel du récit. . La ferme des Lucas, en été (1pt)

2)- « On conservait, par charité, dans le fond de l'écurie, un très vieux cheval blanc »
L’expression soulignée veut dire :
b)- Par grâce (1pt)

3/ Zidore n’aimait pas prendre soin de Coco : «  s'indignant de voir perdre du bien pour cette bête
inutile »
(1pt)

4/ «  Zidore seul allait le voir. » : Un goujat, Isidore Duval (2pt)

5/Classez les expressions suivants dans la colonne convenable du tableau ci-dessous : (1,5pts)

Coco Zidore
le pauvre corps- affreuse - Affamé content de son œuvre -diminua la bande de
pâturage- sans un brin d'herbe

6/Zidore se vengea de Coco en lui : (1pt)


a- Privant de nourriture
« Sans un brin d'herbe à portée de la mâchoire. »
7/ Zidore regrette –t-il son acte. «  Non, il demeura debout, le regardant, content de son œuvre »
(1,5pt)
8/Réécrivez l’énoncé suivant en style indirect : (1,5pt)

Le maître dit à deux valets de  Prendre leurs pelles, ils feraient un trou là bas où qu'il était. 

9/ A qui, à quoi envoient les pronoms et pronoms soulignés dans les énoncés suivants : (1pt)

-« parce qu'elle l'avait élevé »


Elle : la maîtresse
L : Coco
- « il s'étonnait qu'on gardât Coco »
Il : Zidore
- « En rentrant il annonça la chose  »
La chose : la mort
10/ Parmi les idées suivantes, quelles sont celles qui figurent dans le texte : (1,5pt)

a)- b)- Maître Lucas gardait le vieux Coco par pitié.


c)- d)- Zidore abandonna Coco seul pour se venger de lui.
e)- Le vieux cheval meurt à cause de la faim.
11/Proposez un titre au texte .justifiez votre choix (2pt)

II/Production écrite  (6pts)

Traitez l’un des deux sujets au choix :


Sujet 1 : Résumez le texte au quart de sa longueur.

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