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UNIVERSITÉ DE THIES

Ecole Doctorale : Développement durable et Société (ED2DS)


_____________________

Année académique : 2016/2017


N° d’ordre : 008/ED2DS/2017

THESE DE DOCTORAT
Spécialité : Mécanique des sols

Présentée par :

Abib TALL

Résolution analytique et numérique des problèmes de la


consolidation des sols saturés sous charges monotones

Soutenue le 29 juillet 2017 devant le jury composé de :

Président

Mamadou SARR Professeur, Université de Thiès

Rapporteurs

Yves BERTHAUD Professeur, Université de Paris 6 - Pierre & Marie Curie


Séni TAMBA Maître de Conférences, Ecole Polytechnique de Thiès

Examinateurs

Mapathé NDIAYE Maître de Conférences, Université de Thiès


Makhaly BA Maître de Conférences, Université de Thiès
Daouda Sangaré Maître de Conférences, Université Gaston Berger

Directeur de thèse

Cheikh MBOW Maître de Conférences, Université Cheikh Anta Diop


Avant-Propos
Cette thèse a été réalisée au sein de l’équipe de recherches des Laboratoires de Mécanique et
de Modélisation de l’Université de Thiès et de Mécanique des Fluides et Transferts de
l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. C’est avec un immense plaisir que j’ai travaillé dans
ces structures appréciant particulièrement l’ambiance chaleureuse qui y règne ainsi que le
dynamisme et la rigueur scientifique que les différents membres des laboratoires ont su
instaurer. Par la grâce de DIEU, je tiens à remercier les gens qui ont participé à la réalisation
de ces travaux de recherches.
Tout d’abord, j’exprime ma profonde reconnaissance à feu le Professeur Meissa Fall qui était
le directeur de thèse de ce travail pendant plus de trois ans. Je tiens à le remercier du fond de
mon cœur pour l'aide précieuse qu'il m'a apporté durant les moments passés ensemble à l’Unité
de Formation et de Recherche des Sciences de l’Ingénieur de l’Université de Thiès. Il m'a initié
et cultivé à la recherche depuis le Master jusqu'à sa disparition tragique en mars 2015. Je lui
dois beaucoup surtout achever ce travail car il tenait beaucoup à cette branche de ses projets
de recherches. J’aurai aimé qu’il soit là pour savourer ce moment mais c’est ALLAH le TOUT
PUISSANT qui a décidé ainsi. Prions pour que Meissa Fall soit parmi les gens du Paradis le
plus haut.

Je tiens à remercier Dr Mapathé Ndiaye l’actuel Directeur de l’UFR-SI qui m’a soutenu et
facilité toutes mes démarches en vue de finaliser ce travail de thèse. Malgré ses charges
pédagogiques et administratives, il a accepté de juger ce manuscrit.

Mes remerciements vont ensuite à mon directeur de thèse Dr Cheikh Mbow dont la rigueur, la
pédagogie ainsi que ses vastes compétences scientifiques, notamment sur le plan théorique sont
reconnues de tous. Depuis ma troisième année de Faculté des Sciences et Techniques de
l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, il m’a formé et a fait de moi un vrai Physicien et
Numéricien par la qualité de ses cours en Mécanique des Fluides et Analyse Numérique. Il est
un travailleur ardent et scientifique de qualité, qui a mis toute sa rigueur, ses talents
d’encadrant et son dynamisme, au service de la réalisation de ce travail. Je voudrais dire
combien j’ai apprécié votre disponibilité, votre enthousiasme et votre bienveillance pendant
ces années de thèse. Vous m’avez beaucoup appris. A chaque fois je frappe la porte de votre
bureau, vous me dites : « entrez Abib, prenez place ».
En acceptant de présider le jury de soutenance, Pr Mamadou Sarr m’a fait un honneur auquel
je suis très sensible. Je tiens à lui exprimer ici ma gratitude. Je remercie très sincèrement Pr
Yves Berthaud et Pr Séni Tamba, qui ont accepté, malgré leurs emplois de temps chargés, d’être
rapporteurs de ce travail, pour leur lecture attentive du manuscrit. J’ai été également très
sensible à la présence de Dr Daouda Sangaré et Dr Makhaly Ba qui ont bien voulu participer
à ce jury en qualité d’examinateurs.
Dr Daouda Sangaré, enseignant à l'UFR SAT de L’Université Gaston Berger de Saint-Louis,
m'a fait profiter de sa grande expérience. Je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance. Il
assurait mon hébergement à chaque fois que je suis à Saint-Louis pour mes recherches.

Mes remerciements vont également aux Docteurs Fatou Samb chef département Géotechnique
et Oustaz Sall chef de département Génie Civil et à tout le corps pédagogique pour leurs
conseils et encouragements. Je tiens aussi à remercier le corps administratif de l’UFR-SI en
passant par le CSA Monsieur Gueye et la secrétaire Khady pour leurs aides.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

i
Je tiens à remercier tous les gens qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à ce travail
et notamment, sans être exhaustif : Dr Moustapha Thiam, Papa Sanou Faye, Issa Ndoye, Dr
Adama Dione, Seydou Coulibaly, Rokhaya Gueye, Marie Thérése Mbengue, Moussa Ndiaye et
Astou mme Tall avec qui j’ai passé plus de six années à Thiès et j’affirme que vous êtes ma
deuxième famille « WA REPEZEUNE ».

J’adresse des remerciements à ma chère mère Astou Ndiaye et à ma tante paternelle Ndéye
Fatou Tall dit « Thiara » pour vos affections, vos soutiens et surtout les sacrifices que vous
aviez consentis à mes côtés afin d'assurer mon éducation, je vous offre ce modeste travail.
Je dis merci à Adja Tiké Samb, à Mo Ndiaye et à la famille Faye de Thiès pour tout ce que vous
avez fait pour moi. A mes frères et sœurs, mes amis d’enfance « WA DABADJI » : Ndiaga, Baye
Mor, Cora, Badou, Seybatou, Meum, Lamine, Alioune et Diaw. Je remercie aussi Tonton Pape
Ndiaye, Ndiagna Faye, Khadim Ndiaye et Mme Sall Bondeyne Ndiaye, qui s'est
particulièrement préoccupée de mes recherches en m’offrant un ordinateur.
Je rends un hommage à mon beau père Moussa Séne qui nous a quitté l’année dernière et à ma
défunte grand-mère Mame Khady Séne que Dieu vous mette au Paradis Céleste le plus haut
« MERCI BEAUCOUP POUR TOUT ».

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ii
Liste des symboles

 0' : contrainte effective initiale (N .m −2 )


 ij : tenseur des contraintes totales (N .m −2 )
 ij' : tenseur des contraintes effectives N .m
−2
( )
 : contraintes totales N .m
−2
( )
d v' : variation de contrainte effectives N .m −2 ( )
 c' : contrainte de préconsolidation (N .m −2 )
 ij : coefficient de Kronecker
 w : poids volumique du sol (N .m −3 )
 : coefficient d’amortissement
 'xx : contrainte effective (N .m −2 )
 'zz : contrainte effective (N .m −2 )
 ' : coefficient de poisson

 h : contrainte principale (N .m −2 )

 vh : contrainte tangentielle (N .m −2 )

 : paramètre de cisaillement
A
a v : coefficient de compressibilité (m 2 .N −1 )
C
cv : coefficient de consolidation vertical (m 2 .s −1 )
c h : coefficient de consolidation horizontal (m 2 .s −1 )
ch ( x ) : coefficient de consolidation horizontal variable m 2 .s −1 ( )
cv ( z ) : coefficient de consolidation vertical variable m 2 .s −1 ( )
( )
cv ( j ) : coefficient de consolidation vertical au nœud j m 2 .s −1
C(Z ) : coefficient de consolidation vertical discretisé (m .s )
j
2 −1

C : indice de compressibilité (m .N )
p
2 −1

C : indice de gonflement (m .N )
s
2 −1

C : indice de compression (m .N )
c
2 −1

E
E : module de Young N .m
−2
( )
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iii
E ' : module (N .m ) −2

e : indice des vides


G
g : accélération de la pesenteur m.s
−2
( )
H
h : charge hydraulique (m )
H : épaisseur de la couche (m )
H z : épaisseur de la couche (m )
H x : largeur de chargement (m)
H : tassement (m)
I
i : gradient hydraulique
I : coefficient d’influence
J
J 0 (n r ) : fonction de Bessel d’ordre 0
K
k : coefficient de perméabilité m.s ( −1
)
ku : nombre d’onde m −1 ( )
k x : perméabilité horizontale m.s −1 ( )
( )
k z : perméabilité verticale m.s
−1

k : tenseur de perméabilité (m.s )


−1

M
mt : masse élémentaire de sol saturé (kg )
mw : masse élémentaire d’eau (kg )
ms : masse élémentaire des grains solides (kg )
N
n : porosité du sol
N : nombre de modes
Q
Q : débit (m .s )
3 −1

R
Rsc : rapport de surconsolidation
S
S : tassement total (m )
S i : tassement initial (m)
S c : tassement de consolidation (m)
S s : tassement secondaire (m)

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iv
S f : tassement final (m)
Sct : tassement (m)
s e : surface élémentaire de sol saturé m 2 ( )
T
Tv : facteur temps vertical
Tzv : facteur temps vertical suivant ox
Tz : temps adimensionnel
Txz : facteur temps adimensionnel global
t r : temps de référence (s )
Tox : facteur temps horizontal
Toz : facteur temps vertical
t : temps (s )
t  : temps à l’infini (s )
U
U v : degré de consolidation vertical
U hv : degré de consolidation global
U vn : degré de consolidation numérique
U hvn : degré de consolidation global numérique
(
u : pression interstitielle N .m −2 )
u0 : pression interstitielle initiale N .m −2 ( )
u : surpression interstitielle (N .m −2 )
V
ve : volume élémentaire de sol saturé (m 3 )
Vw : vecteur vitesse de l’eau (m.s −1 )
V s : vecteur vitesse des grains solides (m.s −1 )
V : volume total du sol saturé (m 3 )
X
x : variable spatiale horizontale (m )
X : variable adimensionnelle horizontale
X i : variable adimensionnelle horizontale discrete
Z
z : variable spatiale verticale (m)
Z : variable adimensionnelle verticale
Z j : variable adimensionnelle verticale discrete

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v
Table des matières
Avant-Propos.............................................................................................................................i
Liste des symboles....................................................................................................................iii
Table des matières....................................................................................................................vi
Résumé......................................................................................................................................ix
Introduction Générale .............................................................................................................1
Première Partie ........................................................................................................................3
Revues bibliographiques ..........................................................................................................3

Chapitre 1. - Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de


sols..............................................................................................................................................3
1.1. - Généralités……………………………….........................................................................4
1.1.1. - Phénomène de consolidation…………..........................................................................5
1.1.2. - Relation de Terzaghi…………………...........................................................................6
1.2. - Modélisation théorique de la consolidation unidimensionnelle des sols...........................7
1.2.1. - Hypothèses de Terzaghi……………..............................................................................8
1.2.2. - Solutions de l’équation de la consolidation unidimensionnelle.....................................9
1.2.3. - Degré de consolidation vertical……………................................................................11
1.2.4. - Théorie de Gibson et Lo…………………...................................................................13
1.2.5. - Théorie de Bjerrum et Skempton..................................................................................13
1.2.6. - Théorie de Buisman-Koppejan.....................................................................................14
1.3. - Modélisations théoriques de la consolidation bidimensionnelle des sols........................14
1.3.1. - Théorie de la consolidation de Biot……......................................................................15
1.3.2. - Théorie de la consolidation de Rendulic et de Barron..................................................17
1.4. - Déformabilité des sols……………….............................................................................20
1.4.1. - Compressibilité des sols……………...........................................................................20
1.4.2. - Classification des sols selon la compressibilité............................................................25
1.4.3. - Courbe de consolidation...............................................................................................26
1.4.4. - Tassements....................................................................................................................29

1.5. -Conclusion........................................................................................................................31

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vi
Deuxieme Partie .....................................................................................................................32
Modélisations, Résolutions et Analyse des Résultats...........................................................32

Chapitre 2. – Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et


bidimensionnelle des massifs de sols saturés........................................................................33
2.1. - Modélisation des problèmes de la consolidation des sols saturés...................................34
2.1.1. - Conservation de la masse de sol saturé….....................................................................34
2.1.2. - La loi de Darcy.............................................................................................................36
2.1.3. - La relation de Terzaghi.................................................................................................37
2.1.4. - La loi de compressibilité...............................................................................................38
2.2. - Les problèmes de consolidation des massifs de sols saturés…………………………...38
2.2.1. - Le problème unidimensionnel et les conditions initiales et aux limites…...................39
2.2.2. - Le problème bidimensionnel et les conditions initiales et aux limites.........................43
2.3. - Résolutions analytiques et numérique du problème unidimensionnel............................47
2.3.1. - Résolution par la méthode des variables séparées........................................................47
2.3.2. - Discrétisation par différences finies.............................................................................51
2.4. - Résolution numérique du problème bidimensionnel.......................................................56
2.4.1. - Surpressions interstitielles de l’eau..............................................................................56
2.4.2. - contraintes effectives bidimensionnelles......................................................................63
2.4.3. - Degré de consolidation bidimensionnel global.............................................................63
2.5. - Conclusion……………………………….......................................................................64
Chapitre 3. – Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à
caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats..............................................65

3.1. – Etude de la convergence des solutions analytique et numérique....................................65

3.1.1. - Etude de la convergence de la solution analytique du problème à coefficient


constant……………………………………….........................................................................66

3.1.2. - Etude de la convergence de la solution numérique - Choix du pas d’espace ∆Z…….…67

3.2. - Etude du modèle unidimensionnel de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques constantes - Analyse des résultats………………..........................68

3.2.1 - Etude comparative des surpressions interstitielles de l’eau à coefficient de consolidation


constant et analyse des résultats…………………….................................................................68

3.2.2. - Analyse des contraintes effectives……………............................................................73

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vii
3.2.3. - Analyse des degrés de consolidation……......................................................................77

3.3. - Etude du modèle unidimensionnel de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats……………................................78

3.3.1. - Etude des surpressions interstitielles à caractéristiques physiques variables……...…80

3.3.2. - Etude de contraintes effectives dans une couche de sols saturés…..............................85

3.3.3. - Degré de consolidation à coefficients variables………...............................................88


3.4.- Conclusion…….......………………….............................................................................90

Chapitre 4. – Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats..............................................92
4.1. – Position du problème et paramètres de calculs…………...............................................93

4.2. – Etude de la surpression interstitielle à caractéristiques physiques variables..................94

4.3. – Etude des contraintes effectives à caractéristiques physiques variables……...............101

4.4. - Degrés de consolidation à coefficients variables…………...........................................108


4.5. - Conclusion…………......................................................................................................110

Conclusion Générale…………………………………………………………….........……112

Références bibliographiques.....................................................................................................I

Liste des figures.......................................................................................................................VI

Liste des tableaux....................................................................................................................XI

Annexe A...............................................................................................................................XIII

Annexe B..............................................................................................................................XIIV

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

viii
Résumé
Ce travail est une contribution à l’étude théorique et numérique des influences des propriétés
physiques sur les phénomènes de consolidation des massifs saturés sous chargement uniforme.
Pour bien situer le travail par rapports aux contributions antérieures, nous avons d’abord
effectué plusieurs synthèses bibliographiques portant sur les problèmes liés aux écoulements
hydrauliques sous les ouvrages, sur les risques dus aux phénomènes de tassements, sur les
méthodes les plus utilisées pour les modéliser ainsi que sur les techniques de résolution des
équations qui gouvernent les phénomènes de consolidation. Après avoir formulé
mathématiquement le problème de la consolidation des sols saturés, les équations
adimensionnelles du domaine continu ainsi que leurs conditions initiales et aux limites
associées sont discrétisées grâce aux schémas de différences finies implicites et les équations
algébriques résultants sont résolus à l’aide de l’algorithme de Thomas. Les intégrales donnant
les degrés de consolidation ont étés approchées en utilisant la quadrature de Simpson. Au lieu
d’utiliser un logiciel commercial onéreux et quelques fois se comportant comme une boîte
noire, Nous avons mis au point un code de calcul écrit en FORTRAN 95© pour étudier les
distributions des surpressions, des contraintes effectives ainsi que les évolutions des degrés de
consolidations. Ce code de calcul capable de résoudre d’autres problèmes régis par des
équations de type diffusion a été optimisé et validé. Les influences de trois profils de
coefficients de consolidation (parabolique, linéaire et exponentiel) sur la dissipation des
surpressions, sur les variations des contraintes effectives et sur le tassement ont été analysées
dans les cas d’écoulements unidimensionnel et bidimensionnel. Enfin ce mémoire se termine
par une conclusion générale synthétisant les principaux résultats et des perspectives.

Mots clés : Coefficient de consolidation, Contraintes effectives, Equation de diffusion, Degré


de consolidation, Différences finies, Dissipation, Facteur temps, Loi de Terzaghi, Sols saturés,
Surpressions.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

ix
Abstract
This work is a contribution to the theoretical and numerical study of the influences of physical
properties on the phenomena of consolidation of the saturated massifs under uniform loading.
In order to better situate the work in relation to the previous contributions, the author first
carried out several bibliographic summaries dealing with problems related to hydraulic leaks
under structures, on the risks due to settlement phenomena, to model them as well as in the
techniques of solving the equations that govern phenomena of consolidation. After
mathematically formulating the problem of the consolidation of saturated soils, the
dimensionless equations of the continuous domain as well as their initial conditions and
associated boundaries are discretized by implicit finite difference schemes and the resulting
algebraic equations are solved through Thomas’s algorithm. The integrals giving the degrees
of consolidation were approached using the Simpson quadrature. Instead of using an expensive
commercial software which sometimes behaves like a black box, the author has developed a
FORTRAN 95© computational code to study the distributions of pore water pressures, of
effective constraints as well as the evolutions of degrees of consolidations. This computation
code capable of solving other problems governed by diffusion equations has been optimized
and validated. The influence of three consolidation coefficients (parabolic, linear and
exponential) on the dissipation of overpressures, on the variations of effective stresses and on
the settlement were analysed in the cases unidimensional and two-dimensional flows. Finally,
this paper ends with a general conclusion summarizing the main results and perspectives.

Key words: Coefficient of consolidation, Effective stresses, Diffusion equation, Degree of


consolidation, Finite differences, Dissipation, Time factor, Law of Terzaghi, Saturated soil,
Pore water pressure.

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x
Introduction Générale

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Introduction générale

Introduction générale
Les pays émergents s’investissent de plus en plus dans le domaine des infrastructures modernes
afin de régler leurs problèmes sociaux et économiques. La gestion et le dimensionnement
approprié de ces infrastructures constituent un élément essentiel pour des ouvrages de qualité
et à longue durée de vie. Depuis des années on a constaté des dégradations prématurées de nos
ouvrages. Ceci est dû d’une part à une utilisation des méthodes de dimensionnement des
ouvrages qui sont souvent inadaptée dont la négligence des tassements dus à la consolidation
des sols saturés. La consolidation des sols est le phénomène physique conduisant à la dissipation
de la surpression interstitielle de l’eau et à la déformation du squelette solide après application
d’un chargement à la surface. L’étude de ce phénomène est très complexe surtout pour les
massifs de sols compressibles saturés du fait de la faible perméabilité et de la variation des
caractéristiques physiques. Terzaghi [1] est le premier à mener des études sérieuses sur les
problèmes de la consolidation des sols vers les années vingt. Il a développé une théorie qui
permet d’étudier la consolidation unidimensionnelle des sols saturés. Face au manquement de
la théorie établie par Terzaghi [1] qui est basée sur des hypothèses simplifiant les aspects
physiques et mécaniques des sols, beaucoup d’études et de réflexions ont été menées allant dans
le sens de résoudre les problèmes de consolidation des sols saturés en établissant des modèles
analytiques et numériques (voir les travaux de Magnan et al [2], de Francesco et al [3] et de
Braja [4]). Gibson et Lo [5] ont établi une théorie combinant à la fois la consolidation primaire
et la compression secondaire. De telles théories ont surtout été développées dans l'hypothèse
d'une consolidation et d'une compression unidimensionnelle. Le squelette du sol est supposé
avoir un comportement viscoélastique comme on peut l’apercevoir dans les travaux de Legrand
et al [6]. Biot [7] s’est intéressé à la formulation bidimensionnelle en introduisant le
comportement d’un milieu poreux viscoélastique. Dans cette théorie le squelette solide est
supposé élastique et le phénomène peut être bidimensionnel ou tridimensionnel. Barron [8] et
Rendulic [9] étudient le problème de consolidation en axisymétrie.
Dans le but d’améliorer la résolution des problèmes de la consolidation des sols saturés, il est
nécessaire non seulement de tenir en compte de la variation des caractéristiques physiques, mais
aussi de déterminer des méthodes appropriées. Pour cela nous allons utiliser la méthode
analytique par variables séparées qui nous permettra de valider nos solutions numériques par
différences finies.
L’objectif principal auquel répond cette thèse est la mise au point d’une méthode de résolution
numérique par différences finies pour traiter les problèmes de la consolidation
unidimensionnelle et bidimensionnelle à caractéristiques physiques variables en profondeur des
massifs de sols saturés. Ainsi les modélisations mathématiques proposées s’inscrivent dans le
cadre des milieux saturés inspirés de celle de Terzaghi [1]. Elle permet de prédire de façon
robuste les comportements hydrauliques et mécaniques des massifs de sols saturés sous les
ouvrages durant la consolidation.
Dans ce travail, deux types de massifs seront étudiés numériquement : un massif de sols saturés
à caractéristiques physiques constantes et un autre massif de sols saturés à caractéristiques
physiques variables en fonction de la profondeur. Dans chaque massif, nous allons déterminer
les évolutions des surpressions interstitielles de l’eau, des contraintes effectives et des degrés
de consolidation. Le problème est étudié dans les cas unidimensionnel et bidimensionnel. Dans
tous ces cas les surpressions interstitielles de l’eau obéissent à une équation de diffusion.

Dans les procédés de consolidation des sols saturés, la formulation en variables réduites est
importante pour simplifier les équations qui régissent l’écoulement de l’eau interstitielle et la

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1
Introduction générale

déformation des particules solides. L'emploi de la variable adimensionnelle permet d'exprimer


la réalité des phénomènes physiques indépendamment des systèmes de mesures. Ainsi les
informations obtenues sont celles de toute une classe de problèmes ayant les mêmes conditions
aux limites et initiales que celles du problème de départ. En outre cette technique permet de
réduire les paramètres du problème et de faire apparaître des paramètres de contrôle. Pour
adimensionnaliser les équations de transferts et faire apparaître les paramètres de contrôle, on
a introduit des grandeurs qui caractérisent la géométrie et l’écoulement.
Dans ce travail, nous nous proposons de modéliser les distributions et les évolutions des
surpressions et des contraintes effectives dans des massifs à propriétés physiques variables en
vue de déterminer les évolutions des degrés de consolidation et de maîtriser les phénomènes de
tassements.
Dans le premier chapitre nous allons rappeler les théories de la consolidation des sols. Ce
chapitre est consacré aux généralités et au phénomène de la consolidation des massifs de sols.
On montrera comment la théorie de la consolidation unidimensionnelle a servi de base aux
modélisations modernes du comportement hydromécanique des massifs de sols. On présente
une étude détaillée des théories établies pour la résolution des problèmes de la consolidation
des sols.
Le chapitre 2 est consacré aux formulations mathématique et numérique de la consolidation des
massifs de sols saturés à propriétés physiques variables. Après avoir décrit le problème
physique et posé les hypothèses simplificatrices, nous avons établi les équations qui gouvernent
la consolidation du massif saturé considéré et les avons adimensionnalisées afin de généraliser
l’étude. Ensuite le problème est formulé numériquement en utilisant le schéma de différences
finies implicite. Un code de calcul écrit en FORTRAN 95© est mis au point pour résoudre les
systèmes d’équations.
L’analyse des résultats de l’étude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sols
saturés à caractéristiques physiques variables constitue le chapitre 3 qui débute par la
stabilisation de la solution analytique obtenue par la méthode de séparation des variables. Les
influences de la variabilité des coefficients de consolidation en fonction de la profondeur sur
les évolutions et les distributions des surpressions, des contraintes effectives et du degré de
consolidation sont étudiées.
Le chapitre 4 est une généralisation du chapitre précédent et est relatif à l’étude
bidimensionnelle de l’influence des coefficients de consolidation parallèle et perpendiculaire
dans un massif drainé sur toutes ses frontières. Pour être en conformité avec les résultats issus
des expériences, nous nous plaçons dans le cas où le coefficient de consolidation parallèle (dans
la direction horizontale) est supérieur au coefficient de consolidation perpendiculaire (dans la
direction verticale).
Enfin une conclusion générale synthétise les principaux résultats obtenus à travers les chapitres
abordés. Des recommandations et perspectives terminent ce mémoire.

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2
Première partie
Revue Bibliographique
1. – Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des
massifs de sols

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Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Chapitre 1. – Théories de la consolidation, Déformabilités et


Tassements des massifs de sols
Le comportement des massifs de sols a fait l'objet de nombreux travaux de recherches sur le
plan théorique et expérimental. Ces travaux de recherches visent principalement à fournir aux
projeteurs des règles et normes communes pour faire face aux dégradations prématurées des
ouvrages en génies civils et en géotechniques. L'étude des problèmes de tassements des
infrastructures construites sur des massifs de sols saturés pose d’énormes difficultés majeures
et est généralement effectuée sur la base de la théorie de la consolidation unidimensionnelle de
Terzaghi [1]. La consolidation des sols est le phénomène physique conduisant à la dissipation
de la surpression interstitielle de l’eau et à la déformation du squelette solide après application
d’un chargement à la surface. La résolution de ce phénomène est très complexe surtout pour les
sols très compressibles du fait de la faible perméabilité et de la variation des caractéristiques
physiques. Ainsi, face au manquement des résultats de Terzaghi, de nombreuses recherches ont
été menées sur la modélisation du phénomène de la consolidation unidimensionnelle et
bidimensionnelle des sols saturés. Une synthèse très détaillée des travaux effectués dans le
passé est présentée dans le livre de Braja [4]. Dans le but d’établir une solution exacte, Di
Francesco [3] a résolu l’équation de la consolidation en combinant les équations D’Alembert,
de Fourier et de Laplace. Biot [7] a proposé une théorie de la consolidation pour les propriétés
anisotropes de la viscoélastique des milieux poreux. Rendulic [9] et Barron [8] ont proposé une
méthode de résolution des problèmes de la consolidation des sols en axisymétrie pour les drains
verticaux en tenant en compte les écoulements radiaux de l’eau interstitielle.
Ce chapitre est organisé en cinq sections :

La section (1.1) est consacrée aux généralités. Le phénomène de la consolidation des massifs
de sols saturés est détaillé par le postulat de Terzaghi [1].

Dans la section (1.2) on présente une étude détaillée des théories établies pour la résolution des
problèmes de la consolidation unidimensionnelle des sols saturés. On montrera comment la
théorie de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi [10] a servi de base aux
modélisations modernes du comportement hydromécanique des massifs de sol saturé. Des
extensions de la théorie unidimensionnelle de Terzaghi sont développées dans cette partie.

On expose la modélisation bidimensionnelle dans la section (1.3). Cette partie est consacrée à
l’étude détaillée des théories de la consolidation de Biot [7], Rendulic [9] et de Barron [8].

La section (1.4) est consacrée à la déformabilité des sols. Les essais de détermination des
caractéristiques physiques et les tassements sont détaillés dans cette partie.

On conclut ce chapitre par quelques remarques dans la section (1.5).

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3
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

1.1. - Généralités

Les massifs de sols se déforment sous les charges qui leur sont appliquées. Ces déformations
peuvent être très diverses selon le type de massifs et d’ouvrages. Quelques centimètres de
tassement différentiel peuvent fissurer une maison à la structure trop rigide car ils restent une
source de désordre dans les ouvrages. Dans certains sites, elles ont pris une ampleur
spectaculaire, comme au Cap des Biches et à Arafat Rufisque (figure 1.1). La prévision des
tassements et autres mouvements des massifs de sols nécessitent souvent des analyses détaillées
de toutes les causes possibles. Lorsque le sol est peu perméable, le mouvement de l’eau est très
lent de sorte que la déformation se développe à un temps très long. On l’observe principalement
dans les sols argileux ou limoneux, qui sont à la fois saturés, déformables et très peu perméables.
Pour une couche compressible d’une dizaine de mètres d’épaisseur, la consolidation peut durer
des années, voire des dizaines d’années. Des études récentes ont montré l’importance des
tassements causés par la consolidation des sols dans le dimensionnement des ouvrages
géotechniques et on peut citer les travaux de Berthaud et al [11], de Braja [4] et de Aysen [12].

(a)

(b)

Fig 1.1. - Fissuration prématurée de bâtiments en béton armé au Cap des Biches (a) et à
Arafat Rufisque (b)

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4
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

La figure 1.2 représente quelques types d’ouvrages courants en géotechnique et génie civil qui
chargent les massifs de sols (Rufisque Ouest et ZAC de Mbao). Les efforts de contact entre les
sols et ces ouvrages produisent des effets très différents selon les propriétés mécaniques des
sols et selon l’intensité des charges qui leur sont transmises.

Remblai (Rufisque Ouest) Immeuble (ZAC de Mbao)

Fig 1.2. – Exemple de types de chargement des massifs de sols

1.1.1. - Phénomène de consolidation


La consolidation d’un sol est le phénomène physique conduisant à la dissipation des
surpressions interstitielles et à la diminution du volume de sol au cours du temps sous les
charges qui lui sont appliquées. La première analyse de la consolidation des sols a été proposée
par Terzaghi [1] qui avait développé une théorie très simplifiée : déformation et écoulement
unidimensionnels, sol à déformabilité linéaire, perméabilité constante, charge constante
appliquée instantanément. La consolidation, étant un phénomène couplant les deux aspects
mécanique et hydraulique du comportement des massifs du sol, doit en toute rigueur être traitée
par une résolution simultanée. Ce principe du phénomène de consolidation est explicité dans
les travaux de Magnan et al [2], et de Ndiaye [13]. Le comportement mécanique du squelette
solide du sol est représenté par un ressort, la phase liquide est représentée par de l'eau et la
faible perméabilité du sol est simulée en restreignant la section de l'orifice permettant à l'eau de
s'échapper à travers la plaque de chargement. Le sol est chargé par l'intermédiaire d'une plaque
percée d'un orifice de faible diamètre, muni d'un robinet (voir figure 1.3).
a. s’il n’y a pas d’eau, le tassement est instantané et élastique, la surcharge appliquée est
encaissée entièrement par le ressort. Par contre, avec de l’eau, si les trous des pistons sont
suffisamment petits, la surcharge correspond, au départ, à une augmentation de la pression
de l’eau (sans tassement, l’eau étant considérée comme incompressible).
b. ensuite cette eau s’échappera peu à peu du système et les ressorts reprendront petit à petit
la surcharge.
c. après dissipation totale de cette surpression, la contrainte est absolument transférée sur le
squelette du sol.

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5
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

a b

c
Fig 1.3. - Principe du phénomène de consolidation

En général l’écoulement de l’eau à travers les pores du sol ne s’effectue pas instantanément du
fait de la faible perméabilité des sols. Les charges appliquées à la surface sont transmises
d’abord à l’eau puis, progressivement, au squelette solide, au fur et à mesure que l’eau sort du
sol comme le montre les résultats de Nguyen [14] et Plumette [15]. Lorsque des terrains peu :
perméables et saturés d’eau sont chargés, le tassement obtenu au bout d’un temps peut être
considérable. Ce phénomène de tassement dans le temps se manifeste surtout dans le cas des
terrains argileux. Les contraintes effectives diminuent le volume des vides et l’eau interstitielle
est expulsée dans les zones perméables. Dans les massifs de sol saturé, les contraintes créées
par les ouvrages sont évaluées par la loi de Terzaghi.

1.1.2. - Relation de Terzaghi


Magnan et al [2], Khaldoune [16], Kaftan [17] et Dysli et al [18] ont montré que dans les
terrains saturés, les sollicitations normales extérieures appliquées à la surface sont transmises
simultanément par les grains et le liquide. La relation entre les contraintes totales  ij , les
contraintes effectives  ij' et la pression interstitielle u est donnée par :

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6
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

 ij =  ij' + u ij (1.1)

Ces contraintes effectives sont considérées comme principales responsables des déformations
du matériau. L’évolution des contraintes durant la consolidation est observée dans la figure 1.4
suivante :

Fig 1.4. – Evolution des contraintes en fonction du temps selon Terzaghi [1]

1.2. – Modélisation théorique de la consolidation unidimensionnelle des sols


Un nombre considérable de travaux a été entrepris, suite à la découverte du phénomène par
l’analyse théorique de Terzaghi comme ceux de Schiffman et al [19] et de Skempton et al [20].
Cette théorie de la consolidation repose sur des hypothèses simplificatrices des aspects
physiques et mécaniques des sols. Ces hypothèses correspondent au cas d'une couche d'argile
mince, saturée et horizontale, placée entre deux couches drainantes, et consolidée sous l'effet
d'une charge uniforme semi-infinie (figure 1.5).

Fig 1.5. - Définition des couches de sols et du chargement (Terzaghi, in Plumette [15])

Dans de très nombreux problèmes, comme on peut s’en apercevoir aux résultats de Atwa et al
[21] et de Aysen [12], la surface du massif de sol est horizontale et les charges appliquées sont

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7
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

verticales d’où les déformations du sol sont, en général, prépondérantes. Les charges appliquées
sont uniformes à la surface du sol et les dimensions de la zone chargée sont grandes par rapport
à l’épaisseur de la couche compressible. Dans ce cas David [22] et de Dysli et al [23] admettent
que les déformations au milieu de la zone chargée sont uniquement verticales.

1.2.1. – Hypothèses de Terzaghi

Ces hypothèses sont réalisées dans un massif semi-infini à surface horizontale, à la condition
qu’il soit chargé par une pression uniforme et que la surface du massif soit perméable avec une
charge hydraulique constante et uniforme (figure 1.5). Elles permettent de modéliser les
surpressions interstitielles de l’eau durant la consolidation unidimensionnelle des sols saturés.
Selon Terzaghi :

• Le sol est homogène,


• Le sol est saturé et le reste pendant toute la consolidation ; il est donc composé de deux
phases seulement : le squelette et l’eau interstitielle ;
• L’eau et les particules solides sont incompressibles ;
• Les déformations du squelette sont uniquement verticales ;
• Il existe une relation linéaire entre la contrainte effective appliquée au squelette et ses
variations de volume (qui sont proportionnelles aux déformations verticales) ; cette
compressibilité peut être décrite par la relation : de = −av d v' entre la variation de l’indice
des vides et la variation d v' de la contrainte effective verticale ;
• L’écoulement de l’eau interstitielle est uniquement vertical ;
• La loi de Darcy s’applique quelle que soit la valeur du gradient hydraulique ;
• Le coefficient de perméabilité k est constant dans la couche de sol et pendant toute la
consolidation ;
• Les déformations du sol restent petites pendant la consolidation.
D'après les hypothèses faites, le coefficient de consolidation est constant, ce qui confère à
l'équation de Terzaghi [10] un caractère linéaire et permet la résolution explicite pour un certain
nombre de conditions initiales et aux limites (cité dans plusieurs travaux récents comme ceux
de Braja [24], Noiret [25], Hai-Sui [26] et David [22]). L’équation de la consolidation
unidimensionnelle s’obtient en combinant les équations de conservation de la masse de l’eau et
de la masse des particules solides, la loi de Darcy et la loi de compressibilité du squelette, toutes
écrites sous forme unidimensionnelle. Après diverses transformations et en introduisant
l’hypothèse supplémentaire que la contrainte totale reste constante, on obtient l’équation
fondamentale :
 2u u
cv = (1.2)
z 2 t

Le coefficient de consolidation c v n'est pas une propriété intrinsèque du matériau, mais plutôt
un paramètre qui dépend de la structure du sol, de sa compressibilité et de sa perméabilité. II
est donné par la relation suivante :
k( 1 + e )
cv = (1.3)
av w
dans laquelle av désigne le coefficient de compressibilité du sol, k son coefficient de
perméabilité, e l’indice des vides du sol et  w le poids volumique de l'eau interstitielle.
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8
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Des études plus récentes ont montré que la solution analytique établie par Taylor [27] est la
seule commode pour l’étude des surpressions interstitielles de l’eau (Braja [4]). Dans le but
d’améliorer la résolution de ce problème, des études ont été menées depuis plus d’un siècle,
allant dans le sens de donner des solutions exactes de l’équation fondamentale de la
consolidation. Ndiaye [13] signale l’importance des fonctions exponentielles en temps pour une
bonne estimation de la durée de dissipation. Di Francesco [3] donne également une solution
analytique basée sur une combinaison des équations de D’Alembert, de Fourier et de Laplace
en vue de bien estimer les déformations des massifs de sol durant la consolidation.
1.2.2. - Solutions de l’équation de la consolidation unidimensionnelle
De nombreux chercheurs ont donné la solution de l’équation de la consolidation
unidimensionnelle des sols en utilisant des méthodes de résolution analytiques. On peut citer
les différents résultats réalisés par : Bernhard [28], Berthaud et al [11] et Dang et al [29] qui
ont donné des solutions analytiques en utilisant les développements en série de Fourier. Certains
auteurs ont utilisé la transformée de Laplace et de Fourier pour établir une solution analytique,
on peut citer les travaux de Magnan et al [30], Kaftan [17], Ndiaye [13], Hicher [31] et
Khemissa et al [32].
Les conditions appliquées à la pression interstitielle sont les suivantes :
• conditions aux limites :
z =0 u( 0 ,t ) = 0 (1.4)
z = 2H u( 2 H ,t ) = 2 H w (1.5)
• condition initiale :
t =0 u( z ,0 ) = u0 ( z ) +  w ( 2 H − z ) (1.6)
sauf pour z = 0 et z = 2 H .
Si l’on voulait trouver directement la valeur de la surpression interstitielle u( z ,t ) et non celle
de la pression interstitielle u( z ,t ) , on devrait donner les conditions initiales et aux limites
suivantes :
• conditions aux limites
z =0 u( 0 ,t ) = 0 (1.7)
z = 2H u ( 2 H , t ) = 0 (1.8)
• condition initiale
t =0 u( z ,0 ) = u0 ( z ) (1.9)
sauf pour z = 0 et z = 2 H .
Sur la base des conditions initiales et aux limites posées, Taylor [27] a établi l’expression
analytique de la surpression interstitielle en utilisant le développement en série de Fourier sous
la forme suivante :

4 u0 +
1  (2n + 1)   (2n + 1)2 2 
u( Z ,Tv ) =


n =0 (2 n + 1)
sin
 2
Z 

exp−
  Tv  (1.10)
 4 

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9
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

avec
u0 : surpression interstitielle initiale

z
Z : profondeur relative donnée par : Z =
H
cv
Tv : facteur temps défini par : Tv = t
H2
Magnan [2] a représenté sur la figure 1.6 l’évolution des surpressions interstitielles de l’eau
dans une couche drainée sur une seule face. Cette représentation graphique de la relation (1.10)
donne les variations des surpressions interstitielles en fonction de la profondeur relative Z à
différentes valeurs du facteur temps Tv (figure 1.6).

Fig 1.6. - Isochrones de surpressions interstitielles (Magnan [2])


On s’aperçoit que les isochrones diminues avec le facteur temps et s’accordent aux conditions
initiale et aux limites posées. Dans le but d’améliorer les résultats de Taylor [27], Di Francesco
[3] a étudié l'évolution au cours du temps de la surpression interstitielle en combinant les
équations D’Alembert, de Fourrier et de Laplace. La solution analytique obtenue, est sous la
forme suivante :
u( z ,t ) = u0  e − k z cos(t − ku z )
u
(1.11)

avec

ku : nombre d’onde

 : pulsation angulaire

z : variable spatiale

t : temps

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Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Pour que la solution analytique soit vraie il faut qu’elle vérifie l’équation (1.2). On pourra
ensuite déterminer le nombre d’onde en fonction de la pulsation angulaire ω et le coefficient de
consolidation cv . Il vient
 
ku = = (1.12)
2c v cvT

La surpression interstitielle associée à la relation (1.11) est présentée sur la figure 1.7. Cette
figure donne l’évolution des surpressions interstitielles de l’eau dans une couche drainée sur les
deux faces. On s’aperçoit que les isochrones diminuent avec le facteur temps.

Fig 1.7. – Courbes de comparaison des solutions exacte et approchée de l’équation de


Terzaghi (Di Francesco [3])
On observe des écarts considérables par rapport à celui de Taylor [27]. Les résultats de Di
Francesco [3] ne parviennent pas à reproduire exactement l’évolution des surpressions
interstitielles. Des études plus récentes ont montré que la solution analytique établie par Taylor
[27] est la seule commode pour l’étude des surpressions interstitielles de l’eau (Braja [4]). Dans
le but d’améliorer la résolution de ce problème, des études ont été menées depuis plus d’un
siècle, allant dans le sens de donner des solutions exactes de l’équation fondamentale de la
consolidation. Ndiaye [13] signale l’importance des fonctions exponentielles en temps pour une
bonne estimation de la durée de dissipation.
1.2.3. - Degré de consolidation vertical
Le degré de consolidation est défini comme le rapport de l’augmentation moyenne de la
contrainte effective dans un massif de sols au temps t à sa valeur finale, égale à la valeur de la
charge appliquée (cité par Magnan et al [2]). Ce paramètre, qu’on désigne par U v , représente
la mesure de la consolidation subie par la totalité du massif et cette valeur peut être liée au
tassement total de la couche.

8 +
8  (2n + 1)2 2 
U v ( Tv ) = 1 − 
 2 n =0 (2n + 1)2
exp−
  Tv  (1.13)
 4 

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Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Des études ont été menées allant dans le sens de donner des solutions exactes du degré de
consolidation. Di Francesco [33] donne également une solution analytique basée sur une
combinaison des équations de D’Alembert, de Fourier et de Laplace en vue de bien estimer le
pourcentage de déformation des massifs de sol durant la consolidation. Les valeurs du degré de
consolidation sont couramment représentées sous forme d’un tableau de valeurs (tableau 1.1,
Magnan [2]).
Tableau 1.1. - Degré de consolidation Uv en fonction du facteur temps Tv
Tv Uv(%)
0 0
0.004 7.1
0.008 10.1
0.012 12.4
0.020 16.0
0.028 18.9
0.048 24.7
0.072 30.3
0.100 35.7
0.150 43.7
0.200 50.4
0.250 56.2
0.300 61.3
0.350 65.8
0.400 69.8
0.500 76.4
0.600 81.6
0.700 85.6
0.800 88.7
0.900 91.2
1.000 93.2
1.500 98.0

Fig 1.8. - Courbes de comparaison des degrés de consolidation (Di Francesco [3])
La figure 1.8 compare l’évolution du degré de consolidation en fonction du temps. Cette
confrontation montre des écarts entre les résultats obtenus par les calculs analytiques, les calculs
de Di Francesco sous-estiment considérablement les déformations durant la consolidation. La

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12
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

résolution de la consolidation donne une prévision moins précise du degré de consolidation au


début du phénomène selon Di Francesco [33]. Les solutions numériques ont été effectuées dans
plusieurs travaux de recherches, on peut citer le livre de Garrigues [34] et les résultats de
Callaud [35] qui ont utilisé la méthode des différences finies et des éléments finis.

Ainsi, face au manquement des résultats de Terzaghi, de nombreuses recherches ont été
entamées en vue d’améliorer le modèle de la consolidation unidimensionnelle des sols saturés.
1.2.4. - Théorie de Gibson et Lo
C'est une extension de la théorie de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi. Cette
méthode permet de prévoir l'évolution de la compression secondaire simultanément à la
consolidation primaire. En plus des hypothèses générales de Terzaghi [1], Gibson et Lo [5] ont
considéré que le squelette du sol pouvait être l'objet d'un phénomène de fluage sous contraintes
effectives constantes (cité par Husein [36]). Le squelette du sol est supposé avoir un
comportement viscoélastique. La connaissance du modèle rhéologique du squelette et des
paramètres qui lui sont associés permet d'obtenir la loi de comportement donnant la déformation
en fonction de la contrainte effective et du temps. La combinaison de cette loi de comportement
et de l'équation de la consolidation primaire permet de résoudre dans son ensemble le problème
de la consolidation unidimensionnelle. En combinant la loi de comportement et l'équation de la
consolidation primaire, Gibson et Lo [5] ont obtenu l'équation générale suivante :

k 2 '  ' 2 ' t
− ( t −u )
= +  −   ( z ,u )e b du
'
a (1.14)
 wz 2
t b 0

 ' : contrainte effective


k : perméabilité
 w : poids volumique de l’eau
a : coefficient de compressibilité
 : coefficient d’amortissement
b : coefficient de compressibilité
1.2.5. - Théorie de Skempton et Bjerrum
Cette theorie considère l'importance des déformations latérales par rapport aux déformations
verticales qui est fonction de la géométrie de l’ouvrage et de la couche de sol compressible. Par
ailleurs, même lorsqu'elles sont faibles, les déformations latérales peuvent avoir une influence
non négligeable sur les tassements (cité par Khemissa et al [32]). La couche de sol peut se
déformer latéralement et à volume constant au moment du chargement. Ces déformations
instantanées entraînent des distributions de contraintes sous l’ouvrage, différentes de celles
existant dans l'œdomètre, et par suite des surpressions interstitielles qui ne sont plus égales à la
valeur de la surcharge appliquée. De telles considérations ont amené Skempton et Bjerrum [20]
à proposer un coefficient correcteur dans l'évaluation des tassements par la théorie de Terzaghi
[1]. Leur méthode consiste à supposer qu'après le tassement instantané, la consolidation
s'effectue sans déformation latérale comme à l'œdomètre.

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13
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

1.2.6. - Théorie de Buisman-Koppejan


Les résultats de Magnan et al [2], Oka et al [37] et Etchessahar [38] montrent que dans cette
théorie la compression secondaire et la consolidation sont séparées et par suite la loi de
compression secondaire en fonction du temps n'a de signification qu'une fois la consolidation
terminée. Cette méthode repose sur des constatations empiriques que l'on peut résumer de la
manière suivante : le tassement relatif d'une couche de sol dû à la compression secondaire varie
linéairement en fonction du logarithme du temps, et ceci indépendamment de l'épaisseur de la
couche considérée (cité par Buisman [39]) et le tassement relatif d'une couche varie
linéairement en fonction du logarithme de la charge appliquée (cité par Koppejan [40]). Lorsque
l'excès de pression interstitielle s'est dissipé (fin de la consolidation primaire), la loi du
tassement en fonction du temps s'écrit alors :

h  1 1    ' +  ' 
= 2.3 + log t  log 0 '  (1.15)
C 
h  p Cs   0 

h : épaisseur totale de la couche

h : tassement

C p :indice de compressibilité

C s : indice de gonflement

 ' : variation de contrainte effective

 0' : contrainte effective initiale

t : temps

Les coefficients Cp et Cs caractérisent le sol et sont déterminés lors d'essais de compressibilité


de longue durée à l'œdomètre comme on peut en apercevoir dans les resulats de Gilboy [41].

Pour des études plus réalistes, de nombreuses recherches ont été menées sur la modélisation du
phénomène de la consolidation bidimensionnelle des sols saturés.

1.3. - Modélisations théoriques de la consolidation bidimensionnelle des sols


De nombreuses études ont été consacrées à la consolidation des sols, en modifiant tout ou une
partie des hypothèses de la théorie de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi [1]. Cette
théorie suppose que la largeur de chargement est grande par rapport à l'épaisseur de la couche
de sols ; les déformations et les écoulements d'eau ne se font que dans le sens vertical. Si ces
conditions ne sont plus satisfaites, il faudrait faire appel normalement aux formulations
bidimensionnelles ou tridimensionnelles. Des développements théoriques de la consolidation
bidimensionnelle ont été proposés dans la littérature par Biot [7], Rendulic [9] et Barron [8]
entre autres. Dans le phénomène global de la consolidation bidimensionnelle, on peut distinguer
deux aspects :
• les déplacements latéraux du sol,
• la diffusion horizontale des surpressions interstitielles.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

14
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

1.3.1. - Théorie de la consolidation de Biot


Cette théorie, développée par Biot [7], étudie la consolidation dont le squelette du sol est
supposé élastique linéaire et le phénomène de consolidation est bidimensionnel. Biot a établi
les équations de comportement d’un milieu poreux élastique en se basant sur les hypothèses
fondamentales suivantes :
• le milieu diphasique comprend un matériau solide formant la structure et une distribution
statistique de petits pores interconnectés entre eux, remplis d’un fluide newtonien,
compressible ou incompressible,
• le milieu dans sa totalité est supposé homogène à une échelle microscopique ;
• les déformations du solide et du fluide sont supposées réversibles avec un squelette solide
élastique linéaire et subissant de petites déformations ;
• l’écoulement du fluide est supposé obéir à la loi de Darcy ;
• les contraintes sont supposées être reprises en partie par la matrice solide et en partie par
le fluide (concept de Terzaghi) ;
• les effets d’inertie sont négligés.
Le sol reste élastique durant toute la consolidation, mais la distribution des contraintes totales
varie avec le temps, même si les efforts extérieurs appliqués restent constants (voir les travaux
de Duncan et al [42] et Frendlund et al [43]). L’équation simplifiée de la consolidation est alors

  2 u  2 u  u 1  '
kE'
 2 + 2  =
2(1 − 2 )(1 +  )  x
' ' 

z  t 2 t
( xx +  'zz ) (1.16)

Avec
k : perméabilité du sol
E ' : module
 'xx : contrainte effective

 'zz : contrainte effective

 ' : coefficient de poisson


La détermination de ces inconnues supplémentaires nécessite l'utilisation des équations de
l'équilibre suivante :

  h  vh
 x + z = 0
  
(1.17)
 h + vh = 
 z x

avec

 h : contrainte principale

 vh : contrainte tangentielle

 : paramètre de cisaillement

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15
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

  2 vh  2 vh  
 2 − 2  = (1.18)
 x z  x

  2 h  2 h  
 2 − 2  = (1.19)
 x z  z

1.3.2. - Théorie de la consolidation de Rendulic et de Barron


Le calcul de la consolidation du sol autour des drains verticaux a provoqué le développement
d’une théorie de la consolidation bidimensionnelle radiale inspirée de la théorie de la
consolidation unidimensionnelle. Cette étude a été menée par Rendulic [9] puis par Barron [8]
et les hypothèses utilisées sont celles de la théorie de Terzaghi complétées par les conditions de
l'écoulement radial :
• le sol est homogène et les vides sont remplis d'eau, considérée comme un fluide
incompressible au regard de la compressibilité du squelette solide,
• les grains solides sont incompressibles ;
• la déformation du squelette ne se fait que dans la direction verticale,
• la loi de Darcy est applicable ;
• le coefficient de perméabilité du sol est constant ;
• Il existe une relation linéaire entre la contrainte effective appliquée au squelette et ses
variations de volume (qui sont proportionnelles aux déformations verticales) ; cette
compressibilité peut être décrite par la relation : de = −av d v' entre la variation de l’indice
des vides et la variation d v' de la contrainte effective verticale ;
• la variation de l'indice des vides de est faible par rapport au terme 1+e.

L’équation aux dérivées partielles, régissant la dissipation radiale de la surpression interstitielle


de l’eau, est sous la forme :

  2u (r ,t ) 1 u (r ,t )  u (r ,t )
cr  + =
r r 
(1.20)
 r t
2

cr : coefficient de la consolidation radial

r : variable spatiale radiale

t : temps

Tous les calculs actuels des fondations sur drains verticaux sont fondés sur la théorie de
consolidation par drainage. Ces calculs consistent à déterminer la valeur de degré de
consolidation des sols de fondation en tout instant quand on leur applique une charge extérieure.
Pour cela, on admet que les drains verticaux travaillent de la façon suivante :
Les drains sont disposés aux sommets des triangles équilatéraux de la couche de sol argileux
saturé. Sous l’effet de la charge extérieure l’eau est expulsée horizontalement du sol argileux
vers le drain et le sol se compacte (voir les résultats de Mieussens et al [44] et de McNamee et
al [45]). Dans le cas où un tapis de sable est mis en place au-dessus des drains, l’eau est expulsée
simultanément vers les drains et le tapis de sable.

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17
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Dans le calcul, on considère le travail d’un seul drain. Pour cela, on découpe dans le sol, à l’aide
des plans qui séparent les sphères d’action des drains voisins, un bloc prismatique de sol
argileux dont le drain occupe l’axe vertical (Figure 1.9).
a. disposition des drains de sable
b. section du cylindre de sol utilisé par le calcul avec le drain sur son axe

Fig 1.9. - Schéma de calcul d’un drain vertical (Barron [8], modifiée)
Surpressions interstitielles radiales
La résolution de cette équation a été réalisée par analogie avec la résolution de l’équation de la
chaleur, en utilisant les fonctions de Bessel. La solution générale proposée par Rendulic [9] est
de la forme :
+
u(r ,t ) =  An J 0 (n r )e −nt
2
(1.21)
n =1

Avec

J 0 (n r ) : est la fonction de Bessel d’ordre 0 définie par

(− 1)  n r 
2p
+ p
J 0 (n r ) =    (1.22)
p = 0 p!( p )!  2 

L'équation (1.20) a été résolue aussi par Barron [8] dans deux cas particuliers :
• déformation verticale libre : la pression est distribuée uniformément à tout instant à la
surface du sol ;
• déformation verticale uniforme : la distribution de la pression à la surface du sol varie au
cours du temps.
Les hypothèses générales de la consolidation sont par ailleurs complétées comme suit :
• l'excès de pression interstitielle est nul à tout instant à la surface du drain,
• la surface cylindrique de diamètre D est considérée comme imperméable.

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18
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

L'excès de pression interstitielle u(r ,t ) au temps t et à la distance r de l'axe du drain est :

u (r ,t )  2  2r  4 r − d 2 
u (r ,t ) =  D ln  − 
D 2 F ( n )  2 
(1.23)
d 

u(r ,t ) est l’excès de pression interstitielle moyen :
8

u (r ,t ) = u 0 (r )  e
Tr
F (n )
(1.24)

u 0 (r ) est l’excès de pression interstitielle moyen initial


D
n est le rapport caractéristique de l'installation de drains verticaux n =
d
avec

n2 3n 2 − 1
F ( n) = ln (n ) − (1.25)
n2 −1 4n 2
et le facteur temps radial
cr t
Tr = (1.26)
D2
Degré de consolidation radial
Barron [8], utilisant la méthode de calcul proposée par Rendulic [9], a donné la solution du
problème de la consolidation des sols avec drains verticaux dans différents cas :
1. en tenant compte de l’influence des zones de remaniement du sol qui se forment lors du
fonçage des tubages au contact de la surface latérale du tube,
2. en tenant compte de l’influence de la résistance hydraulique des matériaux drainant. Barron
[8] a donné également la solution pour un drain de sable idéal vertical dans le cas où la
surface du sol se déforme librement (déformations libres) et quand la surface du massif de
sol consolidé subit un tassement uniforme (cas des déformations verticales uniformes).
Dans son étude Barron répète intégralement le calcul de Rendulic [9] et de Terzaghi [1]. Il
obtient des tables de calcul analogues et donne des abaques complémentaires.
Carillo [46] a montré que le degré de consolidation tridimensionnelle noté Urv, s’obtient
facilement à partir des solutions de Terzaghi [10] et celle de Barron [8], comme suit :
U rv = 1 − ( 1 − U r )( 1 − U v ) (1.27)

avec
U v : degré de consolidation vertical ;
Ur : degré de consolidation radial.

Dans les travaux de Gilboy [41], Hansbo a proposé le degré de consolidation radiale U r suivant
8
− Tr
F (n )
Ur =1− e (1.28)

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18
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Barron [8] a étudié ce phénomène dans l'hypothèse de la déformation verticale uniforme. En


posant kr et dr le coefficient de perméabilité et le diamètre extérieur de la zone remaniée et
dr
s= (1.29)
d
la relation (1.24) devient alors
8
− Tr
u(r ,t ) = u 0 (r )e 
(1.30)

avec

n  k  k
 = ln  +  h  ln( s ) − 0.75 + z( 2l − z 2 ) h (1.31)
 s   kw  qw

 étant une fonction de n, s, kh, kr., le degré de consolidation est alors


8
− Tr
Ur = 1− e 
(1.32)

Fig 1.10. - Abaques de consolidation bidimensionnelle plane (abaques de Mécasol in Magnan


[2])
On peut alors représenter graphiquement les variations du degré de consolidation radial en
fonction du facteur temps Tr selon Barron (figure 1.11).

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19
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Fig 1.11. - Degré de consolidation radiale U r en fonction du facteur temps Tr et du rapport


D
n= (abaque de Barron in Magnan [2])
d

1.4. - Déformabilité des sols


La prévision des tassements et autres mouvements des massifs de sols nécessite souvent des
analyses détaillées de toutes les causes possibles des mouvements avant de choisir les causes
principales et de s’y tenir pour les calculs. Les efforts de contact entre les sols et les ouvrages
produisent des effets très différents selon les propriétés mécaniques des sols et selon l’intensité
des charges qui leur sont transmises (Cités par Magnan [47]). Les massifs de sols se déforment
sous les charges qui leur sont appliquées et ces déformations peuvent être très diverses selon la
nature des sols et le type des ouvrages.

1.4.1. - Compressibilité des sols


L’essai œdométrique permet de déterminer les caractéristiques de compressibilité des sols en
particulier la consolidation unidimensionnelle sur la base des hypothèses établies par Terzaghi.
Les résultats obtenus de cet essai, permettent de prédire la durée de la déformation et le
déplacement vertical du sol qui sont supposés verticaux (figure 1.12).

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20
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Fig 1.12. - Appareil d’essai œdométrique (Technotest)


• Coefficient de compressibilité
Le coefficient de compressibilité av est le rapport entre le changement d’indice des vides et de
la variation de contrainte effective normale correspondant. En toute généralité il décroît lorsque
la contrainte effective augmente. Cependant il peut être pris comme constant pour des petites
variations de la valeur de contrainte. D’après les résultats de l’essai œdométrique l'indice de
vide est linéairement proportionnel non pas à la contrainte effective comme le postulait
Terzaghi mais au logarithme de celle- ci. On a
de
av = − (1.33)
log(  ' )

• Pression de pré-consolidation
Lorsqu’un échantillon de sol est prélevé sur un massif de sol, il subit une diminution de charge.
S’il est soumis à un essai de compression au laboratoire, la partie initiale de la courbe e(log  ' )
correspond à une recompression. Il est donc important de déterminer la pression de pré-
consolidation  p ' sous laquelle le sol s’est déjà consolidé sur site à partir de la relation
e(log  ' ) obtenue au laboratoire (figure 1.13). Parmi les méthodes permettant de déterminer la
contrainte de pré-consolidation citons ceux de Casagrande [48] et de Schmertmann [49].

o La méthode de Casagrande :

1. on choisit le point où le rayon de courbure (sur la courbe de compressibilité) est minimal


(le point A à la figure 1.13),
2. on trace une horizontale à partir du point A ;
3. on trace ensuite une tangente à la courbe, à partir du point A ;
4. on trace la bissectrice de l’angle en A formé en 2 et 3 ;
5. on prolonge la partie rectiligne de la courbe de compression vierge jusqu’au point
d’intersection avec la bissectrice obtenue à l’étape 4. Ce point correspond à la contrainte de
pré-consolidation (le point B à la figure 1.13). La valeur maximale de  p ' se situe au point

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21
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

D et sa valeur minimale, au point E, soit à l’intersection de la courbe de compression vierge


et de l’horizontale tracée à partir de e0 .

Fig 1.13. - Courbe de la variation de l’indice des vides en fonction du logarithme de la


contrainte effective (Construction de Casagrande [48])
La préparation de l’échantillon pour effectuer un essai de compression à l’œdomètre se termine
toujours par le dérangement de sa structure, l’échantillon est dit alors remanié. Par conséquent,
la consolidation au laboratoire ne présente pas réellement la consolidation du sol à l’état naturel.
L’effet du remaniement du sol est la réduction de la pente de la ligne droite de la courbe
e(log  ' ) .

o Méthode de Schmertmann
La méthode proposée par Schmertmann [49] permet de remédier aux erreurs et de construire
une courbe qui corresponde à la courbe réelle œdométrique d’un échantillon in situ sans aucun
remaniement (figure 1.14). On obtient ainsi par la procédure graphique de Schmertmann [49]
une estimation beaucoup plus réaliste de la compression du sol in situ. Le processus préconisé
par Schmertmann [49] comporte quatre étapes :
1. effectuer l’essai œdométrique classique avec cycles de charge et de décharge ; dès que l’on
approche de la partie rectiligne de la courbe, on décharge l’échantillon jusqu’à la contrainte
initial  0 qui correspond au poids des terres sus-jacentes, on recharge ensuite
progressivement,
2. tracer une droite (a’b’) parallèle à la droite de recompression (ab) à partir du point
représentatif des conditions initiales in situ e0 et 0 ;
3. déterminer une valeur approchée  p par la méthode de Casagrande ;
4. soit c le point de la droite (a’b’) qui a pour abscisse log  p ; soit d le point de la courbe
expérimentale d’ordonnée 0.42 e0 . Tracer la droite (cd) ;
5. la courbe a’cd peut être considérée comme la courbe œdométrique in situ reconstituée.

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22
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Fig 1.14. - Courbe de la variation de l’indice des vides en fonction du logarithme de


la contrainte effective (Reconstitution de la courbe œdométrique in situ par la
méthode de Schmetmann [49])

On a représenté également sur la figure 1.14, la variation de l’écart e entre l’indice des vides
qui correspond à la courbe in situ et celui qui correspond à l’essai œdométrique (premier
chargement) pour une même valeur de la pression. L’allure de la courbe représentative de Δ𝑒
permet d’affiner le choix de  p telle que la courbe représentative de e soit la plus symétrique
possible par rapport à la droite d’abscisse log  c . Elle donne la valeur de la pression de
consolidation  c ' et de l'indice de compression Cc qui serviront à calculer la déformation puis
le tassement du sol.
• Indice de compressibilité Cc
L’indice de compressibilité Cc est la pente de partie BC de la courbe de compressibilité
œdométrique (figure 1.13). Il est une quantité sans dimension, soit :
e
Cc = (1.34)
'
log '
i
Les essais à l’œdomètre étant longs, aussi a-t-on essayé de relier l’indice de compression Cc à
d’autres caractéristiques plus facilement mesurables. En comparant la limite de liquidité de
différentes argiles et leur indice de compression Cc ' (mesurer sur échantillon remanié),
Skempton [20] a trouvé une corrélation assez nette et propose la formule :
C c ' = 0.007  ( wl − 10 ) (1.35)

Pour passer de Cc à Cc ' qui caractérise des échantillons intacts normalement consolidés, on
admettra que le coefficient multiplicateur 1,3 donne un ordre de grandeur acceptable lorsqu’on
ne se trouve pas en présence d’argiles extrasensibles. On aura donc finalement :
C c = 0.009  ( wl − 10 ) (1.36)

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Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Les ordres de grandeur des indices de compression de différents types de sols sont les consignés
dans le tableau 1.2 ci-dessous.

Tableau 1.2. - Indice de compression de différents types de sols Magnan [47]


Ordre de
Type de sols compressibilité
grandeur de Cc

Incompressibilité 0.01 < Cc < 0.02


sable Très peu compressible 0.02 < Cc < 0.05
Peu compressible 0.05 < Cc < 0.10

Argile raide (Kaolinites) Moyennement compressible 0.10 < Cc < 0.25


0.25 < Cc < 0.30
Assez fortement compressible
Argile moyenne (Illites) 0.30 < Cc < 0.80
Très compressible
Argile molle
(Montmorillonite) Extrême compressible 0.80 < Cc < 2.50

• Indice de gonflement
L’indice de gonflement ou de recompression est la pente de la portion déchargement de la
courbe de compressibilité e(log  ' ) , partie AB de la figure 1.12. Il est défini par la formule
suivante :
e
Cs = (1.37)
'
log '
i
avec
 ' : contrainte effective
 i' : contrainte effective initiale

• Module œdométrique
Le module œdométrique est une valeur qui relie les déformations aux contraintes. Lorsque le
tassement final de consolidation primaire est atteint, les contraintes interstitielles sont nulles.
Puisque les contraintes totales et effectives sont égales, alors on peut définir le module
œdométrique comme suit

Eoed =
(1 + e0 ) ' (1.38)
e

Donc le module œdométrique n’est pas constant, il dépend de l'état de contrainte initiale
considérée  ' et de l'intervalle de contrainte ' . Il varie suivant les pressions dix à quelques
certaines de MPa. Ces valeurs sont bien inférieures néanmoins à celles des modules de Young
des pierres et du béton (10000 à 30000 MPa), les argiles ont des modules œdométriques plus
faibles encore.

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24
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

1.4.2. - Classification des sols selon la compressibilité

Les massifs de sol ont une « mémoire » des contraintes et des autres changements qu’ils ont pu
subir au cours des siècles et ces changements sont conservés dans la structure du sol
(Casagrande [48]). Un échantillon de sol à une profondeur donnée est soumis à une contrainte
effective verticale  v 0 appliquée par le poids des terres de couverture. On utilise la courbe de
compressibilité pour classer les différents types de sol (figure 1.15).
• Sol normalement consolidé
Lorsque la contrainte effective verticale est égale à la contrainte effective de pré-consolidation
 v' 0 =  'p , le sol est dit normalement consolidé (figure 1.15 a). C’est-à-dire dans le passé, ce sol
a été tassé uniquement sous son propre poids et celui des terres de couverture. Si on construit
sur ce type de sol, toute la surcharge entraîne un tassement dépendant de Cc.
• Sol sur-consolidé
Lorsque la contrainte effective verticale est inférieure à la contrainte effective de pré-
consolidation  v0   p , le sol est dit sur-consolidé (figure 1.15 b). C’est-à-dire à un moment
' '

antérieur de son histoire, ce sol a été soumis à une contrainte supérieure au poids des terres
actuel. La sur-consolidation peut être due à un certain nombre de facteurs comprenant :
o La surcharge due à des terrains qui furent ensuite érodés,
o La dessiccation par exposition de la surface souvent accompagnée de l’altération des
matériaux argileux ;
o Les forces tectoniques dues à des mouvements de l’écorce terrestre ;
o La surcharge temporaire telle qu’il peut s’en produire dans le cas d’une nappe de glace
continentale ;
o Les forces de percolation prolongées.
On peut définir le rapport de sur-consolidation Rsc comme le quotient de la contrainte de pré
consolidation par la contrainte due au poids des terres :
 'p
Rsc = ' (1.39)
 v0

Dans les sols normalement consolidés, Rsc = 1 et lorsque Rsc  1 , ils sont sur-consolidés. Si on
pouvait mesurer les pressions dans ces conditions, on obtiendrait une pression inférieure à la
pression de pré-consolidation. Donc il y a un faible tassement, voire négligeable. Ce type de sol
est donc constructible.
• Sol sous-consolidé

Lorsque la contrainte effective verticale est supérieure à la contrainte effective de pré-


consolidation  v0   p , le sol est dit sous-consolidé (figure 1.15 c). C’est-à-dire que le sol est
' '

en cours de consolidation et donc il n'a pas encore été soumis à une contrainte aussi élevée que
 v' 0 (poids des terres actuel). Le degré de consolidation est inférieur à un ( Rsc  1 ) . La sous-
consolidation peut se produire par exemple dans les sols qui été déposés récemment soit par un
processus géologique ou par une intervention humaine. Dans ces conditions, la couche de sol
n’est pas encore en équilibre avec le poids des terres. Les pressions interstitielles dans de tels

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25
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

types de sol sont supérieures aux pressions hydrostatiques. Ainsi le sol est inconstructible sans
traitement particulier (déformations même sans surcharge).

Fig .1.15. – Classification des sols selon la compressibilité (Aysen [12], Modifiée)
1.4.3. - Courbe de consolidation
Les courbes des évolutions du tassement en fonction du temps sont obtenues à partir de l’essai
œdométrique (figure 1.16). On distingue trois parties dans cette courbe : la compression initiale
ou instantanée, lors de l’application de la charge ; la consolidation primaire, qui correspond à
la dissipation de la pression interstitielle ; la compression secondaire, qui se poursuit dans le
temps après la dissipation de la surpression interstitielle. Cette courbe sert à déterminer le
coefficient de consolidation verticale cv qui varie en fonction de la perméabilité et l’indice des
vides du sol mais aussi du poids volumique de l’eau. Pour des sols de plusieurs couches, il faut
effectuer plusieurs essais. Chaque sous-couche aura son propre coefficient de consolidation.
Leur valeur moyenne donne un coefficient pour l’ensemble de toutes les couches de sols. La
compression secondaire est la déformation du squelette solide qui se produit après dissipation
totale de la surpression interstitielle de l’eau. Elle est généralement négligeable devant celle de
la consolidation. Cette déformation est d’autant plus importante que le sol est plus organique
selon les résultats obtenus des travaux de Dang et al [29].

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26
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Fig 1.16. - Courbes des évolutions du tassement en fonction du temps (Aysen [12], Modifiée)
Pour certains sols, comme les tourbes ou les vases fortement organiques, cette compression
secondaire représente une partie importante du tassement total du sol (Dang et al [29]). Pour la
détermination du coefficient de consolidation, on distingue les méthodes de Casagrande [48] et
Taylor [27].
• Méthode du logarithme du temps de Casagrande

Selon cette méthode, les déformations sont mises en graphique en fonction du logarithme du
temps (figure 1.17). La démarche consiste à trouver R50 (lecture micrométrique à des temps t50)
et de là, t50 (temps nécessaire pour atteindre 50% de consolidation) en déterminant de façon
approximative R100, la lecture micrométrique à t100 ou tp, correspondant à 100% de consolidation
primaire. Le temps correspondant à 100% de consolidation est égal à l’infini. Casagrande [48]
a suggéré qu’on prenne de façon plutôt arbitraire et approximative le point d’intersection des
deux tangentes aux courbes de laboratoire (figure 1.17). Des recherches subséquentes ont
démontré que ce procédé graphique donnait une bonne définition de lecture micrométrique à
laquelle les pressions interstitielles en excès tendaient vers zéro, en particulier lorsque le rapport
d’augmentation de la charge était élevé et que les charges excédaient la pression de pré-
consolidation. Une fois qu’on a défini R100, il est relativement facile de déterminer R50 et t50, à
condition de connaître préalablement R0. Une fois que les pourcentages de consolidation de 0
et de 100% ont été déterminés, on peut trouver t50 en divisant par deux la distance qui sépare
R0 et R100. Pour détermine cv, on utilise la relation suivante :
(Tv )50 H 2
cv = (1.40)
t 50

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27
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Fig 1.17. - Détermination de la valeur de t50 par la méthode de Casagrande [48]


La valeur de Tv donnant Umoy = 50% est égale à 0.196. On doit également connaître la hauteur
moyenne de l’échantillon pendant l’incrément de charge. La méthode d’ajustement de courbes
de Casagrande [48] est basée sur la détermination de R 50 et de t50 à partir d’une approximation
de R100. Cette méthode ne permet pas de déterminer t100 parce que le temps correspondant à tout
autre degré de consolidation ne peut être obtenu qu’à partir de la théorie de consolidation, selon
laquelle t100 = ∞. Elle permet cependant de définir une valeur de t appelée tp (pour primaire),
une limite pratique servant à obtenir une valeur utilisable de R100. On désigne souvent tp par
t100.
• Méthode de la racine carrée du temps de Taylor
Taylor [27] a aussi mis au point une méthode pour déterminer cv. Tout comme la méthode de
Casagrande [48], cette démarche repose sur la similitude entre la forme des courbes théorique
et expérimentale de compression en fonction de la racine carrée de Tv ou de t. Elle est basée sur
le fait que jusqu’à 60 % de consolidation approximativement, la courbe théorique de Terzaghi
[1] est linéaire. Taylor a révélé que l’abscisse de la courbure à 90 % de consolidation était à peu
près égale à 1.15 fois l’abscisse du prolongement de la portion droite de la courbe théorique.
Cette observation lui a permis de déterminer le point correspondant à 90 % de consolidation sur
les courbes obtenues en laboratoire. La figure 1.18 montre la courbe théorique de Taylor [27],
le point D correspond à un degré de consolidation moyen de 0 %. Ce point est obtenu par le
prolongement de la partie linéaire du graphe jusqu’à l’axe des ordonnées, c’est-à-dire un temps
égal à zéro (t = 0). La ligne droite DE est alors tracée avec 1.15 fois l’abscisse correspondant à
la partie linéaire de la courbe expérimentale, l’intersection de cette ligne DE avec la courbe
expérimentale représente le point R90 correspondant à un degré de consolidation 90 %. Ce point
permet de déduire la valeur de 𝑡90. La valeur du facteur temps Tv correspondant à Umoy = 90 %
est égale à 0.848. Ainsi le coefficient de consolidation par la méthode de Taylor est :

0.848  H 2
cv = (1.41)
t 90
Ces méthodes d’ajustement de courbes n’étant que des approximations de la théorie, on ne peut
pas s’attendre à une concordance parfaite des valeurs. Il arrive souvent que la valeur de cv
obtenue par la méthode de racine carré de temps soit légèrement supérieure à la valeur donnée
par la méthode du logarithme de temps t. On doit également savoir que cv n’est pas constant
pour un essai sur un sol donné mais qu’il est fortement influencé par rapport à l’augmentation

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28
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

de la charge et par le niveau de la contrainte appliquée, qu’elle excède ou non la contrainte de


pré-consolidation.

Fig 1.18. - Détermination de la valeur de cv par la méthode de racine carrée mise au point
par Taylor [27]
Lorsque les incréments de charge sont en deçà de la contrainte de pré-consolidation, la
consolidation se produit très rapidement et les valeurs de cv sont relativement élevées.
Cependant, il est parfois difficile de déterminer t pour ces incréments parce que les courbes de
tassement en fonction du temps ne présentent pas la forme classique des courbes des figures
1.17 et 1.18. Dans les cas des argiles non remaniées, cv prend une valeur minimale pour les
incréments qui approchent la contrainte de pré-consolidation (Taylor [27]). On utilise souvent
la valeur minimale au moment de la conception alors qu’il serait peut-être plus approprié
d’utiliser la valeur de cv correspondant à l’incrément prévu sur le terrain. On remarque que les
deux méthodes, celle de Casagrande [48] et celle de Taylor [27], fournissent des valeurs
différentes variant du simple au double. On ne peut pas dire laquelle des deux fournit les
résultats les plus fiables, mais il faut garder présent à l’esprit que la méthode de Casagrande
fournit aussi comme sous-produit la pente de la droite relative aux tassements à long terme
(consolidation secondaire), qui sont liés à la viscosité du squelette solide. En outre, la méthode
de Casagrande peut être utilisée quel que soit le type de terrain, alors que celle de Taylor ne
peut pas être utilisée pour des terrains présentant une forte composante de tassement visqueux
car les hypothèses de départ ne sont plus valables dans ce cas-là (à savoir que pour U > 0.9, la
déformation est principalement due à la consolidation primaire c’est-à-dire, au transfert de la
charge de l’eau au squelette solide).
1.4.4. - Tassements
L’étude des tassements peut prendre diverses formes adaptées au problème à traiter. En effet,
la prévision du tassement n’est pas l’objectif réel de l’ingénieur qui prépare un projet. Cette
prévision doit être aussi fiable que possible, mais elle n’est qu’un facteur de choix entre diverses
options sur le type d’ouvrage, le choix d’une méthode de traitement des sols, peut être un
complément d’études géotechniques si les incertitudes sont trop grandes pour qu’une décision
motivée soit prise. Le tassement total d’un massif de sol saturé, est sous la forme suivante :

S = Si + S c + S s + S f (1.42)

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29
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

avec
Si est le tassement immédiat qui se produit, avant tout drainage, donc à volume pratiquement
constant (la compressibilité de l'eau étant négligeable devant celle du squelette solide),
Sc est le tassement de consolidation primaire à déformation latérale nulle ; il est provoqué par
l'écoulement de l'eau pendant la consolidation ;
Ss est le tassement secondaire à déformation latérale nulle ; il s'effectue à pression interstitielle
quasiment nulle et correspond à un fluage du squelette ;
Sf est le tassement supplémentaire provoqué par les déplacements latéraux du sol de fondation.
• Tassement immédiat Si
Le tassement immédiat est déterminé à partir du module de déformation E obtenu dans un essai
triaxial non drainé. Ce tassement s'effectue avant tout drainage et sa valeur est donnée par la
formule
 v H
Si = I (1.43)
E

 v est la contrainte de la charge appliquée en surface de la couche du sol compressible,
H l'épaisseur du sol compressible ;
I un coefficient d'influence dépendant du paramètre géométrique de la couche ;
E est le module de déformation.
Ce tassement est appelé aussi tassement initial ou compression élastique. Durant ce tassement
on a un premier réarrangement des grains du sol et la disparition des vides remplis d'air, jusqu'à
saturation du sol, lorsque l'eau occupe la totalité des vides. La modification de la structure du
sol est identique à celle induite par le compactage. C'est pour éviter ces déformations que l’on
soumet le sol au compactage. Ce tassement est le plus important pour les sols pulvérulents que
pour les sols fins comme c’est expliqué dans les travaux de Biot [7] et de Skempton et al. [20].
• Tassement de consolidation Sc

Ce tassement est la plus grande partie de la déformation totale du sol durant la consolidation.
La détermination de ce tassement et de son évolution dans le temps se fait à partir de la théorie
de la consolidation de Terzaghi. Le schéma simplifié, valable pour les couches minces chargées
sur une grande surface, correspond au principe de fonctionnement de l’œdomètre et le tassement
est donc supposé se faire à déformation latérale nulle. Pour une couche d'épaisseur H à
l'intérieur de laquelle les caractéristiques cc ,  v et e0 ne varient pas trop et dont la contrainte
effective initiale est  v' 0 et le supplément de contrainte apporté par la surcharge, le tassement
est donné par :
cc  + ' 
Sc = H log v ' v0  (1.44)
1 + e0  c 

avec

cc : indice de compressibilité

 v : contrainte totale

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30
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

 v' 0 : contrainte effective initiale

 c' : contrainte de préconsolidation

e0 : indice des vides initial

H : épaisseur de la couche
Si le sol de fondation est constitué de plusieurs couches, son tassement Sct sera la somme des
tassements Sci des différentes couches.
A l'instant t, le tassement Sct sera

S ct = U v S c (1.45)

Sc représente le tassement de consolidation final et Uv est appelé degré de consolidation.

U v = f ( Tv ) (1.46)

avec Tv le facteur temps défini par


cv t
Tv = (1.47)
H2
• Tassement secondaire Ss
C'est le tassement qui continue à se produire, à déformation latérale nulle, après dissipation de
la pression interstitielle. Ce tassement S s est d'autant plus important que le sol est plus
organique. L’expérience montre que le sol continu à se tasser une fois la consolidation primaire
achevée. Elle est principalement due à l’arrangement graduel des particules. Elle est la
composante la plus importante pour des sols comme les tourbes et ceux fortement organiques
comme le montre les résultats de Nguyen [14] et de Schofield et al [50]. Les travaux de
Akchiche et al [51] et de Asaoka [52] montrent que les tassements peuvent apparaître juste au
début de la construction et se stabiliser par la suite : il s’agit alors de tassement instantané et de
tassement de consolidation (primaire et secondaire). Gibson et Lo [5] démontrent que le
tassement ne se stabilise pas et continue au-delà de la fin supposée de la consolidation : il s’agit
alors de tassement à long terme et ce phénomène est appelé consolidation secondaire ou fluage
comme on peut l’observer dans resultats de Koriche [53] et Lepidas et al [54].
• Tassement dû aux déplacements latéraux du sol Sf

Le tassement final S f provoque des déformations latérales du sol de fondation qui n'évoluent
pas après la construction de l’ouvrage. Or, on constate souvent que des déformations latérales
se poursuivent bien après la fin de construction. Il se produit un lent fluage latéral du sol
provoquant des tassements non pris en compte dans les termes Sc et Ss.

1.5. - Conclusion

Le présent chapitre a permis d’exposer les principes théoriques du phénomène de la


consolidation des massifs de sols. Après avoir passé en revue les différentes théories permettant
le calcul de la consolidation des sols, nous avons examiné leurs hypothèses et leurs
approximations. L'analyse des résultats publiés dans la littérature a montré que ces méthodes
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31
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

ont toutefois des limites, qui doivent être prises en compte dans l'interprétation des résultats
qu'elles peuvent présenter pour un cas pratique. En outre, ces méthodes sont basées sur
différentes approches analytiques, expérimentales ou numériques qui sont limitées de par leurs
hypothèses de bases et de par niveau de représentativité que présente le modèle par rapport aux
conditions réelles de la consolidation dans les massifs de sols.

Terzaghi [1] a modélisé la consolidation unidimensionnelle qui est le point de départ sérieux de
la résolution de ce phénomène. Les hypothèses émises par Terzaghi sont des approximations et
elles présentent des limites si bien qu’elles ne peuvent pas reproduire l’état réel des massifs de
sol et leurs conditions. Ainsi au fil des années d’autres théories sont nées pour rectifier ces
hypothèses. En témoigne les extensions de la consolidation unidimensionnelle de Gibson et Lo
[5]. Pour des résultats plus réalistes, des travaux ont été entamés par Biot [7], de Rendulic [9]
et de Barron [8] pour les formulations bidimensionnelles et tridimensionnelles.

Face au manquement des travaux de Terzaghi, il est commode d’étudier les problèmes de la
consolidation des massifs de sols saturés en améliorant sa théorie qui est basée sur des
hypothèses simplifiant fortement les aspects physiques et mécaniques. Ainsi, pour des études
plus réalistes, il est nécessaire de tenir en compte de la variation des caractéristiques physiques
des sols.

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32
Partie 1
Chapitre 1 Théories de la consolidation, Déformabilités et Tassements des massifs de sols

Deuxième partie
Modélisations, Résolutions et Analyse des
résultats
2. - Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et
bidimensionnelle des massifs de sols saturés

3. - Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats

4. - Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats

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Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Chapitre 2. – Modélisations et résolutions de la consolidation


unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés
L’étude des tassements d’ouvrages sur des sols saturés est souvent résolue par la théorie de la
consolidation unidimensionnelle de Terzaghi [1] qui est basée sur des hypothèses simplifiant
fortement les aspects physiques et mécaniques des sols. Cette théorie considère que
l’écoulement de l’eau interstitielle est unidimensionnel vertical alors qu’en réalité il peut être
bidimensionnel. A cet effet, de nombreuses recherches ont été effectuées sur la modélisation du
phénomène de la consolidation des massifs de sols saturés. Une synthèse très détaillée des
travaux effectués, dans le passé sur la modélisation des phénomènes de consolidation des sols,
est présentée dans les travaux de Magnan et al [2] et Berthaud et al [11].
Nous savons que dans un sol saturé, les pressions interstitielles ont des influences à la fois sur
le champ de contraintes totales et sur le champ de contraintes effectives. Ainsi, dans le cadre de
cette étude, on effectue une modélisation unidimensionnelle et bidimensionnelle de la
consolidation des sols saturés en introduisant l’écoulement horizontal de l’eau interstitielle dans
l’équation de Terzaghi [1]. Le problème de la consolidation bidimensionnelle sous chargement
progressif à l’instar du problème de la consolidation de chargement instantané est régi par des
équations aux dérivées partielles de types parabolique par rapport au temps et elliptique par
rapport aux variables d’espace.
Nous nous proposons dans ce chapitre de présenter les différentes modélisations et méthodes
de résolutions utilisées pour obtenir les solutions analytiques et numériques des équations
régissant le phénomène de consolidation des massifs de sols saturés. La séparation des variables
est utilisée pour la méthode analytique et les différences finies pour la méthode numérique. Ces
solutions sont très importantes car elles permettent de prédire les évolutions des surpressions
interstitielles, des contraintes effectives et du degré de consolidation dans les massifs de sols
saturés à caractéristiques physiques constantes ou variables en profondeur sous l’effet d’une
charge externe.

Ce chapitre est organisé en quatre sections :

La section (2.1) est consacrée aux modélisations unidimensionnelle et bidimensionnelle des


surpressions interstitielles de l’eau dans les massifs de sols saturés sous une charge uniforme.

Dans la section (2.2) on expose les problèmes posés pour la résolution de la consolidation des
massifs de sols saturés. Les conditions aux limites et les équations aux dérivées partielles
obtenues de la modélisation sont détaillées dans cette partie. La formulation adimensionnelle
est effectuée dans cette partie. Elle permet de spécifier les conditions de dissipation des
surpressions interstitielles avec un nombre restreint de paramètres pour rendre les solutions des
équations plus générales.
Dans les sections (2.3) et (2.4) on présente les méthodes de résolutions analytiques et
numériques des équations modélisant la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle
des sols saturés en fonction de la profondeur.

On conclut ce chapitre par la section (2.5) dans laquelle nous présentons quelques remarques et
perspectives.

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33
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

2.1. - Modélisation des problèmes de la consolidation des sols saturés


Dans les écoulements et les déformations des sols saturés isotherme causés par les ouvrages, le
comportement de l’eau et des grains solides est complètement décrit par la distribution de
surpression interstitielle et des contraintes effectives. Cependant, ces deux phénomènes
physiques sont gouvernés par les lois fondamentales de conservation de la masse, de Darcy, de
Terzaghi et du comportement du squelette solide. Dans cette partie, nous allons établir les
différentes équations mathématiques modélisant le phénomène de dissipation de surpression
interstitielle, permettant la résolution des problèmes de la consolidation des sols saturés. Pour
la modélisation de ces phénomènes physiques, on s’intéresse à un élément de volume de sol
saturé comprenant deux phases à l’échelle macroscopique : une phase solide contenant les
grains solides et une phase liquide occupée par l’eau. Les étapes utilisées sont les équations
suivantes :
• l'équation de conservation de la masse de l'eau interstitielle,
• l'équation de conservation de la masse des grains solides ;
• la loi de compressibilité ;
• la loi de Darcy ;
• la loi de Terzaghi ;
• la loi de comportement du squelette solide.
2.1.1. - Conservation de la masse de sol saturé
On considère le volume élémentaire v e de sol saturé délimité par une surface fixe se et soumis
à une charge verticale.

Fig 2.1. – Volume élémentaire de sol saturé

La masse totale de sol saturé mt contenue dans le volume élémentaire v e est donnée par
l’expression suivante :
mt = mw + ms (2.1)

Les masses de l’eau et des grains solides contenues dans le volume élémentaire v e sont
respectivement données par :

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

34
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

mw =  w nve (2.2)

et

ms =  s (1 − n)ve (2.3)

avec

 w et  s les masses volumiques de l’eau et des grains du sol et n désigne la porosité du sol.

La conservation de la masse de sol saturé dans le volume élémentaire traduit le fait qu’il n’y a
ni destruction ni création de masse au cours du temps. Cela implique que la variation de la
masse totale dans le volume élémentaire par unité de temps est nulle. Cette conservation de la
masse totale contenue dans le volume élémentaire entraine la conservation de la masse de l’eau
et des grains solides.

• Conservation de la masse de l’eau interstitielle

La variation de la masse d’eau interstitielle du volume élémentaire par unité de temps est nulle.
La masse de l’eau dans le volume élémentaire est définie par l’expression suivante :

mw =   w n  dve (2.4)
vT

D’où la variation de la masse de l’eau interstitielle en fonction du temps devient :

d
dt vT
 w n  dve = 0 (2.5)

Cette eau équivalente doit conserver la masse d'eau de tout élément de volume ve et le débit de
masse d'eau interstitielle à travers tout élément de surface se . Si nous désignons par Vw la
vitesse moyenne qui conserve le débit d’eau sur une surface globale alors, d’après le théorème
de transport de Reynolds, la relation (2.5) devient :
(  w n )
ve t
 dve +   w nVw  d s = 0
Se
(2.6)

En appliquant le théorème de la divergence sur la deuxième intégrale du premier membre de


l’équation (2.6), on a


S
w
ve
(
nVw  d s =  div  w nVw  dve ) (2.7)

D’après Terzaghi [1], l’eau est incompressible d’où la masse volumique de l’eau  w est
constante. La relation (2.7) étant valable quel que soit le volume élémentaire ve , ce qui revient
à écrire la conservation de la masse d'eau interstitielle sous la forme suivante :

( n )
div( nVw ) + =0 (2.8)
t

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35
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

• Conservation de la masse des grains solides

Pour établir l’équation de la conservation des grains solides, nous avons effectué une démarche
analogue à celle de la conservation de l’eau interstitielle.
Puisque le taux de variation temporelle de la masse des grains du sol dans tout le volume
élémentaire ve est nul et compte tenu de l’incompressibilité des grains solides, il vient après
calcul

( n )
div(( 1 − n )Vs ) − =0 (2.9)
t

Dans cette relation V s est la vitesse moyenne des grains solides.

2.1.2. - La loi de Darcy

La loi de Darcy traduit le fait que dans l'écoulement de l'eau interstitielle autour des grains, la
vitesse moyenne de l'eau est une fonction du gradient de la charge hydraulique (voir les résultats
de Roberto [55]. Si Q est le débit à travers la surface S considérée perpendiculaire au sens de
l’écoulement alors la vitesse apparente de l’eau est

Q
Vw = (2.10)
S

Fig 2.2. – Expérience de Darcy

Pour les milieux anisotropes comme on le constate dans les travaux de Sekigushi et al [56], la
loi de Darcy s'écrit

V = k i (2.11)

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36
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

dans laquelle i est le gradient hydraulique et k le tenseur d'anisotropie de la perméabilité dont


les composantes, dans le repère principal Oxyz, peuvent s'écrire

 kx 0 0
 
k = 0 ky 0 (2.12)
0 k z 
 0
2.1.3. - La charge hydraulique

Tous les sols sont plus ou moins perméables. L’eau libre se déplace dans le solide à travers un
réseau poreux connecté constitué de canaux, de pores et de fissures selon le type de sol
considéré. L’énergie totale par unité de volume de l’eau est la somme de trois termes
correspondant aux énergies cinétique, gravitationnelle et de pression
 wVw2
E =u+ +  w gz (2.13)
2

Dans cette expression u est l’énergie interne volumique de l’eau, le second terme correspond à
l’énergie cinétique et le troisième terme à l’énergie potentielle. Pour l’écoulement de l’eau, la
charge hydraulique h a pour expression :

u Vw2
h= +z+ (2.14)
w 2g

Les vitesses des écoulements souterrains en milieux poreux étant très faibles alors le terme
d’énergie cinématique peut être négligé en écoulement souterrain car il est beaucoup plus petit
que les autres termes comme on le constate dans les résulatas de Ould et al [57]. Ainsi la charge
hydraulique dans les sols se ramène à :
u
h= +z (2.15)
w

En remplaçant dans (2.11), on peut définir la vitesse moyenne relative de l’eau, par rapport aux
grains solides, par

k
Vw − Vs = − gradh (2.16)
n
2.1.3. - La relation de Terzaghi
Les sollicitations normales extérieures appliquées à la surface sont transmises simultanément
par les grains et le liquide. La pression u est considérée comme agissant directement ou
indirectement sur la surface totale du massif de sol étudié. Les contraintes grains à grains aux
points de contact s’ajoutent à cette pression (Bishop [58]). Ces contraintes sont considérées
comme principales responsables des déformations du matériau. La relation de Terzaghi entre
les contraintes totales, les contraintes effectives et la pression interstitielle est donnée par :

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37
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

 ij =  ij' +  ij u

(2.17)
 ij = 1 pour i = j

 ij = 0 pour i  j

avec
 ij : tenseur des contraintes totales
 ij' : tenseur des contraintes effectives
 iju : tenseur des surpressions interstitielles

2.1.4. - La loi de compressibilité


Nous nous intéressons dans le phénomène de la consolidation à l'évolution de l'indice des vides
en fonction des contraintes effectives et du temps. Selon Terzaghi, la variation de l’indice des
vides est proportionnelle à la variation de la contrainte effective et donnée par :
de = −av d ij' (2.18)

La loi la plus simple consiste à supposer que l'état des déformations ne dépend que de l'état
actuel des contraintes effectives. La combinaison des relations (2.8), (2.9) et (2.18), conduit
pour un sol anisotrope à l'équation fondamentale suivante :

(
div k (1 + e ).gradh = ) e
t
(2.19)
e
En exprimant en fonction de la pression interstitielle et des contraintes totales, grâce aux
t
relations (2.17) et (2.18), l'équation (2.19) s'écrit :

 k (1 + e )    ij u 
div  gradu  = − av  −  ij  (2.20)
 w   t t 
  i, j

De nombreuses études ont été consacrées à la consolidation des sols, en modifiant tout ou partie
des hypothèses de la théorie de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi. En plus des
hypothèses générales de Terzaghi [1], les auteurs comme Gibson et Lo [59] ont considéré que
le squelette du sol pouvait être l'objet d'un phénomène de fluage sous pression effective
constante. C’est une théorie basée surtout sur des hypothèses d'une consolidation et d'une
compression unidimensionnelles. La théorie, développée par Biot [7], étudie la consolidation
dont le squelette du sol est supposé élastique linéaire et le phénomène de consolidation
bidimensionnelle. Les hypothèses de la théorie de Barron [8] sont celles de la théorie de
Terzaghi complétées par les conditions dues à l'écoulement radial. Pour la résolution théorique
de ce problème de consolidation, nous allons poser deux configurations géométriques du massif
de sol saturé plus ou moins complexes sous des approches analytique et numérique.

2.2. - Les problèmes de consolidation des massifs de sols saturés


Les progrès dans la réalisation des infrastructures en génie civil et en géotechnique ont amené
les projeteurs du milieu à mieux prendre en compte le comportement hydromécanique des
massifs de sols saturés des ouvrages de fondation. C’est ainsi que plusieurs auteurs se sont
penchés sur l’évolution des surpressions interstitielles de l’eau, des contraintes effectives du

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

38
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

squelette formé par les grains du sol et du degré de consolidation des massifs de sols. Le modèle
proposé par Terzaghi [1] peut être exprimé par :

 k (1 + e )   u 
div .gradu  =  av   ij  (2.21)
 w  i , j  t 
 
2.2.1. - Le problème unidimensionnel et les conditions initiales et aux limites
Le problème unidimensionnel est montré schématiquement par la figure 2.2. Nous avons une
couche de sol saturé par l’eau de coefficient de consolidation cv constant et d’épaisseur Hz.

Fig 2.3. - Dissipation unidimensionnelle des surpressions interstitielles de l’eau


(Terzaghi [1])
L’ensemble de la couche de sol saturé est soumis à une charge uniforme. La surpression
interstitielle de l’eau est maintenue nulle aux interfaces inférieure et supérieure de la couche de
sol du fait de la forte perméabilité des deux zones drainantes.
• Equation unidimensionnelle du modèle mathématique

La modélisation unidimensionnelle des surpressions interstitielles que nous effectuons repose


sur les hypothèses suivantes : le sol est homogène et saturé, l’eau et les particules solides sont
incompressibles, les déformations du squelette sont uniquement verticales, Il existe une relation
linéaire entre la contrainte effective appliquée au squelette et ses variations de volume (qui sont
proportionnelles aux déformations verticales) ; cette compressibilité peut être décrite par la
relation : de = −av d v' entre la variation de l’indice des vides et la variation de la contrainte
effective verticale. L’écoulement de l’eau interstitielle étant supposé uniquement vertical, la loi
de Darcy s’applique quelle que soit la valeur du gradient hydraulique. Le coefficient de
perméabilité k est variable en fonction de la profondeur et pendant toute la consolidation, les
déformations du sol restent petites pendant la consolidation. Nous négligeons l'influence de la
pesanteur, c'est-à-dire, le poids des grains et de l'eau interstitielle. L’équation aux dérivées
partielles régissant le phénomène de dissipation de surpressions interstitielles
unidimensionnelles de l’eau est donnée par :

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39
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

u  k z ( 1 + e ) u  u
 = (2.22)
z  a v  w z  t
En posant
k( 1 + e )
cv ( z ) = (2.23)
av  w

 cv ( z )  2u
En négligeant par rapport à , on obtient ainsi l’équation fondamentale de la
z z 2
consolidation unidimensionnelle à coefficient constant

 2 u( z ,t ) u( z ,t )
cv ( z ) = (2.24)
z 2 t
avec
cv ( z ) le coefficient de consolidation vertical, z la variable spatiale verticale et t la variable
temporelle

Connaissant la répartition des contraintes totales dans le temps et dans l'espace, cette équation
aux dérivées partielles (2.24) permet de déterminer en tout point la surpression interstitielle en
fonction des conditions initiales et aux limites choisies.
• Conditions initiales et aux limites

La résolution de l’équation (2.24) nécessite l’incorporation des conditions initiales et aux


limites. Les conditions de dissipation des surpressions interstitielles de l’eau sont connues sur
les extrémités de la couche. Pour l’unicité de la solution nous associons à l’équation (2.24) les
conditions suivantes :
o Condition initiale
A l’état initial, la surpression interstitielle de l’eau est la charge appliquée en surface (supposée
uniforme). Nous avons, à t = t0 ,

u( z ,t0 ) = u0 ( z ) (2.25)

o Conditions aux limites


Aux deux interfaces supérieure et inférieure de la couche de sol saturé, on a considéré que la
surpression interstitielle est nulle du fait de la forte perméabilité des couches drainantes. Il vient
alors,
à z = 0,
u( 0 ,t ) = 0 (2.26)
à z = Hz ,
u( H z ,t ) = 0 (2.27)

Ainsi le problème continu, à coefficient de consolidation constant, est donc le suivant :

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40
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

  2 u( z ,t ) u( z ,t )
 cv =
 z 2 t
 conditioninitiale t  0
 u( z ,0 ) = u ( z ),  0  z  H
 0 z

 conditionsaux limites t  0 (2.28)


 u( 0 ,t ) = 0 ,  t  0

 u( H z ,t ) = 0 ,  t  0

 u( z ,t ) = 0 , à z = H z ,  t  0
 z 2

La contrainte totale u0 ( z ) (crée par la charge appliquée en surface) sera considérée comme
uniforme dans toute la couche à l’état initial. Pour généraliser cette étude et faciliter la
résolution, nous allons adimensionnaliser nos équations grâce à l’introduction de grandeurs de
référence.
• Formulation adimensionnelle
Dans les procédés de dissipation des surpressions interstitielles de l’eau et de déformation des
grains solides dus à la consolidation des sols saturés, la formulation en variables
adimensionnées est importante pour simplifier les équations, qui régissent le comportement
hydromécanique. La formulation adimensionnelle consiste à transformer les variables
dépendantes et indépendantes en variables sans dimensions, c'est-à-dire qu’elles seront
normalisés par rapport à certaines dimensions caractéristiques. Cela permet de spécifier les
conditions de dissipation des surpressions interstitielles avec un nombre restreint de paramètres
pour rendre la solution de l’équation (2.24) plus générale.
En analysant l’équation (2.24), nous voyons que la surpression dépend de trois paramètres
indépendants cv, z et t. On écrit
u = f ( t , z ,cv ) (2.29)

Puisque dans cette relation il ne rentre que deux dimensions fondamentales (Longueur et
Temps), alors d’après le théorème de Vashy- Buckingham dit aussi théorème  , la surpression
peut s’exprimer en fonction d’une seule variable adimensionnelle  qui se met sous la forme
suivante

 t  cv 
q

 =  (2.30)
 z 
2

avec q  

En prenant H z comme longueur de référence et en choisissant q = 1 , alors le temps de

référence devient
(H z )2 . Dans ces conditions nous pouvons réécrire l’équation (2.24) sous la
cv
forme adimensionnelle suivante :

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

41
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

 2 u( Z ,Tzv ) u( Z ,Tzv )


= (2.31)
Z 2 Tzv

cv  t z
Tzv = et Z = sont respectivement facteur temps et épaisseur adimensionnelle.
(H z ) 2
Hz
Cette équation est complétée par les conditions initiale et aux limites adimensionnelles
suivantes :
o Condition initiale adimensionnelle

A l’état initial, c’est-à-dire Tzv = T0 , on a

u( Z ,T0 ) = u0 ( Z ) (2.32)

o Conditions aux limites adimensionnelles


Aux deux interfaces supérieure et inférieure de la couche de sol saturé, on a considéré que la
surpression interstitielle est nulle du fait de la forte perméabilité des couches drainantes. Nous
avons,
à Z =0,

u( 0 ,Tzv ) = 0 (2.33)
à Z = 1,
u( 1,Tzv ) = 0 (2.34)

Le problème continu sans dimension, à coefficient de consolidation constant, complété par les
conditions initiale et aux limites est le suivant :

  2 u ( Z , Tzv ) u ( Z , Tzv )
 =
  Z 2
Tzv
 condition initiale Tzv  0

 u ( Z ,0) = u 0 ( Z ),  0  Z  1

 conditions aux limitesTzv  0 (2.35)
 u (0, T ) = 0,  Tzv  0

 u (1, Tzv ) = 0,  Tzv  0

 u ( Z , Tzv ) = 0, à Z = 1 ,  T  0
 Z 2 zv

Dans certains cas, il est nécessaire d’évaluer le problème de consolidation en tenant en compte
l’écoulement et la déformation horizontaux. L’étude de la consolidation autour des drains
verticaux a provoqué le développement d’une théorie de la consolidation bidimensionnelle
radiale inspirée de la théorie de la consolidation unidimensionnelle. Cette étude a été menée par
Rendulic [9] puis par Barron [8] et les hypothèses utilisées sont celles de la théorie de Terzaghi
complétées par les conditions de l'écoulement radial. Ainsi par les travaux antérieurs de Magnan
[2], de Husein [36] et de Berthaud et al [11], on voit donc que la diffusion bidimensionnelle
des surpressions interstitielles peut avoir une grande incidence sur les vitesses de consolidation,
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

42
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

même pour des conditions géométriques que l'on avait l'habitude de considérer comme
œdométriques. D’après les résultats de Dysli et al [23] et de Biot [7], les déformations latérales
peuvent avoir une influence non négligeable sur les tassements. Dans certaines situations, il
faut tenir compte des déformations latérales qui peuvent être fonction de la géométrie de
l’ouvrage et du massif de sol saturé.
2.2.2. - Le problème bidimensionnel et les conditions initiales et aux limites
Le problème bidimensionnel est illustré dans la figure 2.3. Nous avons une couche de sol saturé
par l’eau de coefficient de consolidation vertical c v , de coefficient de consolidation horizontal
c h variables en fonction de la profondeur et d’épaisseur H z .

Fig 2.4. – Dissipation bidimensionnelle des surpressions interstitielles de l’eau


L’ensemble de la couche de sol saturé est soumis à une charge uniforme. La surpression
interstitielle de l’eau est dans ce cas aussi supposée nulle aux interfaces inférieure et supérieure
de la couche de sol du fait de la forte perméabilité des deux drains horizontaux. La résolution
du problème bidimensionnel considéré passe, en premier, par l’établissement de l’équation
mathématique modélisant le phénomène hydraulique.
• Equation du modèle bidimensionnel
La modélisation bidimensionnelle de la surpression interstitielle que nous allons effectuer
repose sur les hypothèses suivantes : le sol est homogène et saturé, l’eau et les particules solides
sont incompressibles, les déformations du squelette sont uniquement verticales, Il existe une
relation linéaire entre la contrainte effective appliquée au squelette et ses variations de volume,
l’écoulement de l’eau interstitielle est bidimensionnel, la loi de Darcy s’applique quelle que soit
la valeur du gradient hydraulique, le coefficient de perméabilité k est anisotropique dans la
couche de sol et qui varie en fonction des variables spatiales, les déformations du sol restent
petites pendant la consolidation.
Nous allons établir l'équation de la consolidation bidimensionnelle en nous limitant aux
hypothèses posées. On néglige l'influence de la pesanteur, c'est-à-dire, le poids des grains et de
l'eau interstitielle. L’équation aux dérivées partielles régissant le phénomène de dissipation des
surpressions interstitielles bidimensionnelles de l’eau est donnée par :

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43
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

  (1 + e ) u    (1 + e ) u  u
kx  + kz = (2.36)
x  a v  w x  z  a v  w z  t
en posant
k x (1 + e)
ch (x ) = (2.37)
av w

et

k z (1 + e )
cv (z ) = (2.38)
av  w

ch (x ) cv (z )  2 u ( x , z ,t )  2 u ( x , z ,t )
En négligeant et devant et , il vient :
x z x 2 z 2

 2 u ( x , z ,t )  2 u (x , z ,t ) u (x , z ,t )
ch (x ) + c ( z ) = (2.39)
x 2 z 2 t
v

Connaissant la répartition des contraintes totales dans le temps et dans l'espace, cette équation
aux dérivées partielles (2.39) permet de déterminer en tout point la surpression interstitielle en
fonction des conditions initiales et aux limites choisies.
• Conditions initiales et aux limites

La résolution de l’équation (2.39) nécessite l’incorporation des conditions initiales et aux


limites. Les conditions de dissipation des surpressions interstitielles de l’eau sont connues sur
les extrémités de la couche. Pour l’unicité de la solution nous allons associer à l’équation (2.39)
les conditions suivantes :
o Condition initiale
A l’état initial, la surpression interstitielle de l’eau est la charge appliquée en surface (supposée
uniformes),

à t = t0 , on a

u (x , z ,t0 ) = u0 (x , z ) (2.40)

o Conditions aux limites


Aux deux interfaces supérieure et inférieure de la couche de sol saturé, on a considéré que la
surpression interstitielle est nulle du fait de la forte perméabilité des couches drainantes :
Hx
à x=−
2,

u − , z ,t  = 0
Hx
(2.41)
 2 

à x = Hx ,
2

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44
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

u , z ,t  = 0
Hx
(2.42)
 2 
à z = 0,
u( x ,0 ,t ) = 0 (2.43)

à z = Hz ,

u( x, H z ,t ) = 0 (2.44)

D’où on a le problème bidimensionnel continu, complété par les conditions initiale et aux
limites, suivant :



  2 u ( x, z , t )  2 u ( x, z , t ) u ( x, z , t )
 c ( x ) + c ( z ) =
  t
h 2 v 2
 x z
 condition initiale t  0
 H H
 u ( x, z ,0) = u 0 ( x, z ),  - x 2  x  x 2 ,  0  z  H z

 conditions aux limites t  0
  H  H
 u − x 2 , z , t  = 0, à x = − x 2 ,  0  z  H z (2.45)
  

u x , z , t  = 0, à x = x ,  0  z  H z
H H
  2  2

 u ( x,0, t ) = 0, à z = 0,  t  0,  − H x  x  H x
 2 2
 Hx Hx
u ( x, H z , t ) = 0, à z = H z ,  t  0,  − 2
x
2

 u ( x, z , t )
= 0, à x = 0,  t  0,  0  z  H z
 x

où u 0 ( x, z ) est la contrainte totale (crée par la charge appliquée en surface) et considérée comme
constante. Pour généraliser cette étude et faciliter la résolution, nous allons adimensionnaliser
nos équations grâce à l’introduction de grandeurs de référence.
• Formulation adimensionnelle
La formulation adimensionnelle consiste à transformer les variables dépendantes et
indépendantes en variables sans dimensions, c'est-à-dire qu’elles seront normalisés par rapport
à certaines dimensions caractéristiques. Cela permet de spécifier les conditions de dissipation
des surpressions interstitielles avec un nombre restreint de paramètres pour rendre la solution
de l’équation (2.39) plus générale. Nous voyons que la surpression dépend de cinq paramètres
indépendants cv, ch, x, z et t. On écrit
u = f ( t , x , z , cv , c h ) (2.46)

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Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Alors d’après le théorème de Vashy- Buckingham dit aussi théorème  , la surpression peut
s’exprimer en fonction de deux variables adimensionnelles  et  qui se met sous les formes
suivantes :

t c 
q

 =  2h  (2.47)
 x 

et

t c 
q

 =  2v  (2.48)
 z 
avec q  

De façon à rendre les équations précédentes sous forme adimensionnelle, on introduit les
variables réduites suivantes :
o épaisseur adimensionnelle horizontale,

x
X = (2.49)
H
z
o épaisseur adimensionnelle verticale,
z
Z= (2.50)
H
z
o temps adimensionnel global.
t
Txz = (2.51)
tr
L’équation (2.39) devient :

tr ch ( x )  2u( X , Z ,Txz ) tr cv ( z )  2u( X , Z ,Txz ) u( X , Z ,Txz )


 +  = (2.52)
H x2 X 2 H z2 Z 2 TXZ

ch ( x )
En posant =  , nous obtenons
cv ( z )

t r cv ( z )  )
2
  Hz   2 u( X , Z ,Txz )  2 u( X , Z ,Txz  u( X , Z ,Txz )
   + = (2.53)
H z   H x
2
 X 2 Z 2  TXZ
 

En mettant cv ( z ) sous la forme

cv ( z ) = cv0  c*v ( Z ) (2.54)

et en prenant

H z2
tr = (2.55)
cv 0

Alors l’équation (2.53) se ramène à

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46
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés


 H
2
  2 u( X , Z ,Txz )  2 u( X , Z ,Txz )
 u( X , Z ,Txz )
c ( Z )  z
*
 + = (2.56)
X 2 Z 2 Txz
v0

  x
H  

D’où on a le problème bidimensionnel sans dimensionnel suivant :

   H  2  2 u ( X , Z , T )  2 u ( X , Z , T )  u ( X , Z , T )
cv 0 ( Z )  z 
* xz
+ xz
=
xz

   X 2
Z 2
Txz
  H x  

 condition initiale Txz  0

 u ( X , Z ,0) = u 0 ( X , Z ),  − 1  X  1,  0  Z  1
2

 conditions aux limites Txz  0

 ( 2
)
u − 1 , Z, Txz = 0, à X = - 1 ,  Txz  0,  0  Z  1
2 (2.57)

 2
( )
u 1 , Z , Txz = 0, à X = 1 ,  Txz  0,  0  Z  1
2

 u ( X ,0, Txz ) = 0, à Z = 0,  Txz  0,  − 1  X  1
 2 2
 u ( X ,1, Txz ) = 0, à Z = 1,  Txz  0,  − 1  X  1
 2 2
 u ( X , Z , Txz )
 = 0, à X = 0,  Txz  0,  0  Z  1
 X
Pour prédire théoriquement la vitesse de consolidation des massifs de sols saturés, on a besoin
de connaitre les solutions des équations aux dérivées partielles obtenues de la modélisation des
phénomènes physiques effectuée en haut. Ceci nous permettra de déterminer les surpressions
interstitielles en un point quelconque, dans le temps et dans l’espace. Beaucoup de travaux
comme ceux de Ndiaye [13] qui a utilisé la transformée de Laplace et de Fourier pour donner
l’évolution des surpressions interstitielle, nous avons observé des écarts par rapport aux
résultats de Taylor [27]. Pour la résolution de ces différents problèmes posés en (2.35) et (2.57),
nous allons employer des méthodes analytiques et numériques.

2.3. - Résolutions analytiques et numérique du problème unidimensionnel


Pour chacune des méthodes de résolution, nous allons prendre les équations adimensionnelles.
On va utiliser analytiquement la méthode des variables séparées et numériquement la
discrétisation par différences finies.
2.3.1. – Résolution par la méthode des variables séparées
L’équation (2.31) et ses conditions aux limites posées en (2.35) sont résolues analytiquement
en utilisant la méthode des variables séparées. Elle permet d’obtenir une solution analytique
sous la forme d’un produit de fonctions. On constate que cette équation est linéaire et un
problème de ce type est de considérer que la distribution initiale de la surpression interstitielle
de l’eau dans toute la couche de sol est connue et qu’aux interfaces Z = 0 et Z = 1, elle est nulle.
On cherche des solutions u( Z ,Tzv ) de l’équation adimensionnelle (2.31) qui sont à variables
séparées
u( Z ,Tzv ) = u( Z )( Tzv ) (2.58)

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Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Pour ce problème, nous cherchons à déterminer des solutions u( Z ,Tzv ) non triviales de la forme
u( Z )( Tzv ) où u et  sont respectivement des fonctions de Z et de Tzv ayant au moins des
dérivées premières et secondes continues. Dans ce cas u" est la dérivée seconde de u par
rapport à Z , alors que ' est la dérivée de  par rapport à Tzv . Une fonction de la forme est
une solution de l’équation (2.31) si u (Z ) est de classe C 2 dans l’intervalle d’espace [ 0;1 ] ,
 ( Tzv ) est de classe C 1 dans l’intervalle de temps [ 0 ;  [ .

Nous pouvons séparer les variables, de la relation (2.58), sous la forme suivante

u" ( Z ) ' ( Tzv )


= (2.59)
u( Z )  ( Tzv )

Le terme de gauche de cette équation est une fonction de Z seulement, alors que le terme de
droite est une fonction de Tzv seulement. On constate, de la relation (2.59), que le second
membre, qui est indépendant de Z, est constant pour Tzv fixé ; par conséquent le premier
membre l’est aussi pour tout Z. Alors le second membre est constant pour tout Tzv . On a donc

u" ( Z ) ' ( Tzv )


= = −c 2 (2.60)
u( Z )  ( Tzv )

On remarque, par la séparation des variables, l’opérateur de dérivée partielle du second ordre
 2Z donne lieu à une équation différentielle du second ordre pour u (Z ) et l’opérateur de dérivée
partielle du premier ordre  T donne lieu à une équation différentielle du premier ordre pour
z

 ( Tzv ) . Les conditions à la frontière signifient que u( 0 ,Tzv ) = u( 0 )( Tzv ) = 0 et


u( 1,Tzv ) = u( 1 )( Tzv ) = 0 pour tout Tzv  0 . Il nous faut donc résoudre les équations
différentielles ordinaires suivantes :

u" ( Z ) + c 2 u( Z ) = 0 ,  0  Z  1
 (2.61)
avec u( 0 ) = 0 et u( 1 ) = 0

et

' ( Tzv ) + c 2 ( Tzv ) = 0


 (2.62)
Tzv  0
où c est une constante.
• Surpressions interstitielles de l’eau

L’équation (2.61) est linéaire d'ordre deux à coefficient constant et l’équation (2.62) est une
équation linéaire d'ordre un à coefficient constant. Nous obtenons pour l’équation
u" ( Z ) + c 2 u( Z ) = 0 , avec les conditions u( 0 ) = 0 et u( 1 ) = 0 ,
u( Z ) = A cos( cZ ) + B sin( cZ ) (2.63)

Puisque

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Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

u( 0 ) = 0 et u( 1 ) = 0 (2.64)

Alors
A = 0 et B sin( c ) = 0 (2.65)

Comme nous cherchons à déterminer des solutions non triviales, il faut donc B  0 et par
conséquent sin( c ) = 0 . Nous en déduisons que cq = q , avec q   . Les valeurs
(c ) = (q )
q
2 2
sont les valeurs propres et les fonctions Bq sin(qZ ) sont les fonctions
caractéristiques du problème u" ( Z ) + c 2 u( Z ) = 0 pour 0  Z  1 avec u( 0 ) = 0 et u( 1 ) = 0 .
Si nous considérons maintenant la deuxième équation ' ( Tzv ) + c 2( Tzv ) = 0 , nous obtenons
que  q ( Tzv ) = Eq  e − qTzv , où Eq est un nombre réel quelconque. On a le résultat suivant :

u q ( Z ,Tzv ) = Bq Eq sin(qZ )  e −(q ) Tzv


2
(2.66)

Comme l'équation est linéaire et homogène et que les conditions aux interfaces sont aussi
homogènes, nous pouvons utiliser le principe de superposition. Par conséquent, les solutions
sont de la forme suivante :
N N
u( Z ,Tzv ) =  u n ( Z ,Tzv ) =  Dn sin((2n + 1)Z )  e −((2 n +1) ) Tzv
2
(2.67)
n =1 n =1

Les coefficients Dn = Bq  Eq du développement de la solution s’expriment directement à partir


de la condition initiale, et on a
N
u( Z ,0 ) =  Dn sin((2n + 1)Z ) = u0 ( Z ) = u0 (2.68)
n =1

Puisque u0 est représenté par le développement de Fourier, alors les coefficients sont donnés
par la formule
4u 0
Dn = (2.69)
(2n + 1)
Ainsi la solution analytique de l’équation de la consolidation unidimensionnelle est

 (2n + 1) sin((2n + 1)Z )  exp(− (2n + 1)  )


N
4u 0 1
u( Z ,Tzv ) =
2 2
Tzv (2.70)
 n =0

Lorsqu’un sol est saturé est chargé par un ouvrage, les contraintes de compressions diminuent
le volume des vides et l’eau interstitielles est expulsée dans le sol perméable, le phénomène est
progressif. Avant la diminution du volume des vides, la surpression interstitielle est égale à la
contrainte de compression. Après dissipation de la surpression interstitielle, cette contrainte est
transférée par le squelette du sol appelée contrainte effective. Pour Berthaud et al [11] et comme
nous le remarquons dans les travaux de Kaftan [17], il est donc essentiel de ne pas dissocier
comportement hydraulique et comportement mécanique du sol afin de bien mettre en évidence
les couplages forts qui existent entre ces deux phénomènes : on parle de couplage
hydromécanique dans les sols.

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Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

• Contraintes effectives unidimensionnelles verticales

Le phénomène de consolidation des sols ne peut être présenté qu'à travers les principes énoncés
par Terzaghi [10] qui est le premier à démontrer des études théoriques et pratiques consistantes
à analyser globalement le comportement des massifs de sols saturés. Dans plusieurs études de
recherches, le massif de sol est considéré comme un milieu constitué de deux phases, obéissant
chacune à des lois mécaniques différentes : l'eau et le squelette solide. Cette dissociation lui a,
par ailleurs, permis d'établir le principe de base de la mécanique des sols saturés, qui est la
notion de contraintes effectives (voir travaux de Lambe et al [60]). Dans les terrains saturés, les
sollicitations normales extérieures appliquées à la surface sont transmises simultanément par
les grains et le liquide. La relation de Terzaghi entre les contraintes totales, les contraintes
effectives et la pression interstitielle est donnée par :

 v =  v' ( Z ,Tzv ) + u( Z ,Tzv ) (2.71)

Nous obtenons l’expression des contraintes effectives unidimensionnelles en fonction de


l’épaisseur adimensionnelle verticale et le facteur temps par la relation suivante :

sin((2n + 1)Z )  exp(− (2n + 1)  )


 4 N
1 
 v' ( Z ,Tzv ) = u0 ( Z ) 1 − 
 (2n + 1)
2 2
Tzv  (2.72)
 n =0 
L’évaluation des tassements des massifs de sols sous chargement externe s’effectue par la
détermination du degré de consolidation. Ce dernier représente la mesure de la consolidation
subie par la totalité du massif et cette valeur peut être liée l’augmentation moyenne de la
contrainte effective.
• Degré de consolidation unidimensionnel vertical

Le degré de consolidation est défini comme le rapport de l’augmentation moyenne de la


contrainte effective dans la couche au temps t à sa valeur finale, égale à la valeur de la charge
appliquée. Pour exprimer le pourcentage de déformation, on utilise le degré de consolidation
défini a un temps quelconque t, par :
1


'
v ( Z , Tzv )dZ
U zv ( Tzv ) = 0
(2.73)
u0 ( Z )

Ces calculs consistent à déterminer la valeur analytique du degré de consolidation vertical des
massifs de sols saturés en tout instant quand on leur applique une charge extérieure. La relation
(2.73) devient :
+

 (2n + 1) e (( )
8 1 − 2 n +1)2  2Tzv
U zv ( Tzv ) = 1 − 2 (2.74)
 n =0
2

Le développement des méthodes d’analyse numérique, en différences finies ou en éléments


finis, a permis de lever la plupart des hypothèses restrictives de la théorie initiale de Terzaghi
et de modéliser de façon plus précise le comportement au cours du temps des massifs de sols
saturés.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

50
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

2.3.2. – Discrétisation par différences finies


Les méthodes de résolution numérique des équations aux dérivées partielles qui régissent un
grand nombre de phénomènes fondamentaux de la physique et de la mécanique ont connu un
développement spectaculaire, lié à la croissance des performances des ordinateurs. Les travaux
effectués par Garrigues [34], Braja [4] et Khaldoune [16] montrent que les méthodes
numériques s’intéressent à la recherche de valeurs de la fonction en des endroits particuliers.
Procédure numérique
Afin de résoudre numériquement les équations de la consolidation établies dans la modélisation,
nous allons procéder à leur discrétisation pour obtenir un système d’équations algébriques, dont
sa résolution permet de déterminer les champs de toutes les variables du problème considéré
(voir les travaux de Goncalvès [61] et l’ouvrage de Merriem [62]).
Ce principe se décline en plusieurs étapes :
o le domaine étudié est maillé ; on parle de discrétisation du domaine,
o on discrétise également l’équation aux dérivées partielles, c’est-à-dire qu’on va écrire
en chaque nœud une approximation algébrique de l’équation d’origine ;
o on écrit autant d’équations algébriques qu’il y a de nœuds où on cherche une solution,
ce qui conduit à écrire un système d’équations ;
o on résout ce système d’équations.

• Surpressions interstitielles de l’eau

La solution numérique de l’équation (2.31) par la discrétisation en différences finies est


effectuée dans cette partie. Les conditions aux limites correspondent au fait que les zones
drainantes ont une forte perméabilité d’où les deux interfaces de la couche de sol sont
maintenues à une surpression nulle. Ainsi, on a la méthode suivante pour obtenir une
approximation numérique de la solution de l’équation (2.31) :
o On choisit des pas de maillage z  0 et t  0 (détermine la subdivision ( z j ) j =0 ,,N +1
),
 2u( z J ,t n ) u( z J ,t n )
o On détermine une approximation de et de par les
z j2
t n
développements de Taylor ;
o On en déduit un système matriciel u nj +1 = A  u nj ou u nj = B  u nj +1 dont la solution est
respectivement u nj = (u1n , ,u Nn ) ou u nj +1 = (u1n +1 , ,u Nn +1 ) ;
T T

o On résout le système u nj +1 = A  u nj ou u nj = B  u nj +1 .
La méthode des déférences finies consiste à approximer les dérivées des équations de la
physique au moyen des développements de Taylor et se déduit directement de la définition de
la dérivée. On peut obtenir les schémas explicites et implicites en discrétisant les dérivées
seconde en espace et première en temps par des schémas respectivement centré et décentré aval
 2u ( z j , t n ) u nj+1 − 2u nj + u nj−1
z 2
=
z 2
( )
+ O z 2 (2.75)
j

L’expression (2.75), pour z suffisamment petit, est

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51
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

 2 u( z j ,t n ) u nj +1 − 2u nj + u nj −1
 (2.76)
z 2j z 2

et

u( z j ,t n ) u nj +1 − u nj
= + O(t ) (2.77)
t n t

La relation (2.77), pour t suffisamment petit, devient

u( z j ,t n ) u nj +1 − u nj
 (2.78)
t n t

Schéma explicite Schéma implicite

Fig 2.5. - Maillage élémentaire en espace et temps


Nous avons alors Z j +1 = Z j + Z pour tout j = 0 ,..., N et Tzn+1 = Tzn + Tzn pour tout
n = 0 ,..., M . Avec ce choix d’approximation, on peut approcher le problème continu (2.35) par
le problème discret suivant :

  2 u( Z j ,Tzn ) u( Z j ,Tzn )


 v c ( Z ) =
 Z 2j Tzn
 condition initiale Tzn  0

u( Z j ,T0 ) = u0 ( Z j ),  0  Z j  1 (2.79)

 conditionsaux limites
 u( Z 0 ,Tzn ) = 0 ,  Tzn  0

 u( Z N +1 ,Tzn ) = 0 ,  Tzn  0

Le coefficient c v ( Z ) est en toute généralité une fonction continue de Z .

On peut utiliser deux approches pour discrétiser cette équation de la consolidation


unidimensionnelle. La première dite explicite utilise une discrétisation au nœud Z j et à
l'itération courante n. Ce schéma peut encore s’écrire sous la forme :

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52
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

u nj +1 − u nj u nj +1 − 2u nj + u nj −1
= cv ( j ) (2.80)
Tzn Z 2

C’est-à-dire
Tzn n
u nj +1 = u nj + cv ( j )
Z 2
(u j +1 − 2u nj + u nj −1 ) (2.81)

On va écrire l’équation (2.81) sous la forme d’un système matriciel. Il faut tout d’abord prendre
en compte les conditions aux limites u( Z 0 ,Tzn ) = u( Z N +1 ,Tzn ) = 0 . Ainsi, la relation (2.81)
s’écrit :
 u1n +1    1 0 0 0   − 2 1 0 0   u1n 
       
   0   0  Tzn  1   0    
   =   0   0  + cv ( j ) Z 2  0   1     (2.82)
       
 u n +1    0 0 0 1   0 0 1 − 2   u n 
 N       N 

D’où le vecteur u nj +1 est solution du système matriciel


u nj +1 = A  u nj (2.83)

avec A  R j j , donnée par

1 0 0 0 − 2 1 0 0 
   
0   0  Tzn  1   0 
A= + c ( j ) (2.84)
0   0 Z 2  0   1 
v
   
0 0 0 1  0 0 1 − 2
   
Et la seconde dite implicite utilise une discrétisation au nœud Z j et à l'itération n + 1 . Il est
défini par
u nj +1 − u nj u nj +1 − 2u nj + u nj −1
= cv ( j ) (2.85)
Tzn Z 2

que l’on peut aussi écrire


Tzn n +1
u nj = u nj +1 − cv ( j )
Z 2
(u j +1 − 2u nj +1 + u nj −+11 ) (2.86)

On va écrire l’équation (2.86) sous la forme d’un système matriciel. Il faut tout d’abord prendre
en compte les conditions aux limites u( Z 0 ,Tzn ) = u( Z N +1 ,Tzn ) = 0 . Ainsi la relation (2.86)
s’écrit :
 u1n    1 0 0 0  − 2 1 0 0   u1n +1 
       
   0   0  Tzn  1   0    
   =   0   0  − cv ( j ) Z 2  0   1     (2.87)
       
u n  0 0 0 1  0 0 1 − 2   u Nn +1 
  
N   

D’où le vecteur u nj est solution du système matriciel

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

53
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

u nj = B  u nj +1 (2.88)

avec B  R j j , donnée par

1 0 0 0 − 2 1 0 0 
   
0   0  T  1   0 
B=  − cv ( j ) zn2  0   1  (2.89)
0   0 Z
   
0 0 0 1  0 0 1 − 2
   

Tableau 2.1. - Schémas explicite et implicite pour l’équation de la consolidation


unidimensionnelle
Schémas numériques

Explicite
T
u nj+1 = u nj + cv ( j ) zn2 (u nj +1 − 2u nj + u nj −1 )
Z

Implicite
T
u nj = u nj+1 − cv ( j ). zn2 (u nj ++11 − 2u nj+1 + u nj −+11 )
Z

La résolution de ces systèmes linéaires (2.83) et (2.88) permet de déterminer respectivement


les vecteurs u nj +1 et u nj des surpressions interstitielles inconnues. Les schémas explicite et
implicite sont tous deux du même ordre mais le schéma implicite est plus compliqué à mettre
en place puisqu’il faut inverser la matrice A telle que u nj = Bu nj +1 pour pouvoir l’utiliser.
L’avantage du schéma implicite est que celui-ci est inconditionnellement stable en norme l∞.
Par contre on montre que le schéma explicite est stable en norme l∞ si la condition CFL
(Courant, Friedrichs, Lewy) suivante est vérifiée :

Z 2
Tzn  (2.90)
2  maxcv ( j )

Résolution du système u nj = B( j )  u nj +1

Mettons le d’abord sous la forme tri- diagonale suivante :

bin .u1n+1 + cin .u2n+1 = din j =1 (2.90a)

a j .u nj −+11 + b j .u nj+1 + c j .u nj ++11 = d j j = 2 ,3,..., jm − 1 (2.90.b)

a jmx .u njm+−11 + b jmx .u njm+1 = d jmx j = jm (2.90.c)

avec
Tzv Tzv
a j = c j = −cv ( j ) ; b j = 1 + 2c v ( j ) ; d j = u nj
Z 2 Z 2

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

54
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Selon les travaux de Samarkii et Nikolaiev [63] et de Peaceman et Rachford [64] la solution du
système (2.90.a) peut se mettre sous la forme récursive régressive suivante :
u nj +1 =  j .u nj ++11 +  j (2.90.d)

Puisque

u nj −+11 =  j −1 .u nj +1 +  j −1 (2.90.e)

alors en remplaçant u nj−+11 par son expression, le système (2.90.b) conduit à

cj d j −  j −1 .a j
u nj +1 = −  u nj ++11 + (2.90.f)
b j +  j −1 .a j b j +  j −1 .a j

En comparant les relations (2.90.b) et (2.90.c) nous en déduisons

cj d j −  j −1 .a j
j =− et  j = j = 2 ,3,..., j m − 1
b j +  j −1 .a j b j +  j −1 .a j

Comme  1 et 1 sont connus d’après la condition aux limites en j = 1 , alors nous pouvons
trouver les  j et  j d’après les relations (2.90.d) en faisant varier j de 2 à jm − 1 . Après avoir
déterminer u njm+1 grâce à la condition aux limites en j = jm , la relation (2.90.b) nous donne les
u nj+1 de manière régressive.
Pour que le processus de calcul ne diverge pas on doit s’assurer que

bj  a j + c j (2.90.g)

Cette condition de diagonale principale dominante est toujours vérifiée pour notre problème
pour n’importe quelles valeurs des pas de temps Tzv et d’espace Z .

• Contraintes effectives unidimensionnelles

Dans les terrains saturés, les sollicitations normales extérieures appliquées à la surface sont
transmises simultanément par les grains et le liquide. La relation de Terzaghi entre les
contraintes totales, les contraintes effectives et la pression interstitielle est donnée par :
 v =  ' nj +u nj (2.91)

L’expression des contraintes effectives unidimensionnelles est donnée par la relation suivante :

 ' nj = C  u nj+1 (2.92)

Où C  R j j est donnée par

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

55
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

− 2 1 0 0 
 
Tzn  1   0 
C = cv ( j ) (2.93)
Z 2  0   1 
 
 0 0 1 − 2
 

• Degré de consolidation unidimensionnel

Le degré de consolidation est défini comme le rapport de l’augmentation moyenne de la


contrainte effective dans la couche au temps t à sa valeur finale, égale à la valeur de la charge
appliquée. Pour exprimer le pourcentage de déformation, nous allons effectuer une intégration
numérique qui est on utilise définie par :
1

'
n
j dZ j
U =n 0
(2.94)
 ' Mj
v

Ces calculs consistent à déterminer la valeur numérique du degré de consolidation vertical


massifs de sol en tout instant quand leur applique une charge extérieure. La relation (2.94)
devient :
1

 Bu
n +1
j dZ j
U = 1−
n
v
0
(2.95)
u 1j

La théorie de consolidation unidimensionnelle n'est applicable que dans le cas des couches
minces par rapport à la largeur du chargement. L’erreur que l'on commet en calculant
l’amplitude des tassements à partir d'une théorie unidimensionnelle est donc généralement
admissible pour les ouvrages courants. L'incidence de l'écoulement bidimensionnel sous les
ouvrages sera donc surtout importante au début de la consolidation.
2.4. - Résolution numérique du problème bidimensionnel
2.4.1. - Surpressions interstitielles de l’eau
La solution numérique de l’équation (2.56) par la discrétisation en différences finies est
effectuée dans cette partie. Les conditions aux limites correspondent au fait que les zones
drainantes ont une forte perméabilité d’où les deux interfaces de la couche de sol sont
maintenues à une surpression nulle. Ainsi, on a la méthode suivante pour obtenir une
approximation numérique de la solution u( xi , z j ,tn ) de (2.56) :

o On choisit des pas de maillage x  0 , z  0 et t  0 (détermine la subdivision,


( xi )i =0 ,,N +1 , ( z j )j =0 ,,N +1 ).
 2u( xi , z j ,tn )  2u( xi , z j ,t n )
o On détermine une approximation de , de et de
xi2 z 2j
u( xi , z j ,tn )
par les développements de Taylor,
tn

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

56
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

o On en déduit un système matriciel uin,+j 1 = G( i , j )  uin, j ou uin, j = H ( i , j )uin,+j 1 dont la


solution est respectivement u in, j = (u1n,1 , ,u Nn ,N ) ou u in,+j 1 = (u1n,+11 , ,u Nn +,N1 ) ;
T T

o On résout le système uin,+j 1 = G( i , j )  uin, j ou uin, j = H ( i , j )  uin,+j 1 .

La méthode des déférences finies consiste à approximer les dérivées des équations de la
physique au moyen des développements de Taylor et se déduit directement de la définition de
la dérivée. Par rapport à l’espace, nous avons :
 2u( xi , z j ,tn ) uin+1, j − 2uin, j + uin−1, j
x 2
=
x 2
( )
+ O x 2 (2.96)
i

La relation (2.96), pour x suffisamment petit, devient :


 2u( xi , z j ,t n ) uin+1, j − 2uin, j + uin−1, j
 (2.97)
xi2 x 2

et

 2u( xi , z j ,t n ) uin, j +1 − 2uin, j + uin, j −1


= + O(z 2 ) (2.98)
z 2
j z 2

L’expression (2.98), pour z suffisamment petit, est


 2u( xi , z j ,t n ) uin, j +1 − 2uin, j + uin, j −1
 (2.99)
z 2j z 2

Par rapport au temps, nous avons :

u( xi , z j ,t n ) uin,+j 1 − uin, j


= + O(t ) (2.100)
t n t

La relation (2.100), pour t suffisamment petit, est

u( xi , z j ,t n ) uin,+j 1 − uin, j


= (2.101)
tn t

Fig 2.6. - Maillage élémentaire bidimensionnel en espace


Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

57
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Nous avons alors X i +1 = X i + X pour tout i = 0 ,..., N , Z j +1 = Z j + Z pour tout j = 0 ,..., N


et Txzn +1 = Txzn + Txz pour tout n = 0 ,..., M . Avec ce choix d’approximation, on peut approcher
le problème continu (2.57) par le problème discret suivant :

  
c* ( Z )  H z   u( X i , Z j ,Txzn ) +  u( X i , Z j ,Txzn )  = u( X i , Z j ,Txzn )
2 2 2

  H  
X i2 Z 2j Txz
v 0 j

 
  x  
 conditioninitiale Txzn  0

 u( X i , Z j ,Txz 0 ) = u0 ( X i , Z j ),  − 1  X i  1 ,  0  Z j  1
 2 2
 conditions aux limites

 u( X 0 , Z j ,Txzn ) = 0 , à X i = − 1 ,  Txzn  0 ,  0  Z j  1 (2.102)
2

 u( X N +1 , Z j ,Txzn ) = 0 , à X i = 1 ,  Txzn  0 ,  0  Z j  1
 2
 u( X i , Z 0 ,Txzn ) = 0 , à Z j = 0,  Txzn  0 ,  − 1  X i  1
 2 2
 u( X i , Z N +1 ,Txzn ) = 0 , à Z j = 1,  Txzn  0 ,  − 1  X i  1
 2 2
 u( X i , Z j ,Txzn )
 = 0 , à X i = 0,  Txzn  0 ,  0  Z i  1
 X i

Pour tous les schémas numériques, les conditions initiales et aux limites sont toujours les
mêmes. On peut utiliser deux approches pour discrétiser cette équation. La première dite
explicite utilise une discrétisation au nœud X i et Z j à l'itération courante n. Ce schéma peut
encore s’écrire sous la forme :

u in,+j 1 − u in, j u in+1, j − 2u in, j + u in−1, j u in, j +1 − 2u in, j + u in, j −1


= c v ( j ) + cv ( j ) (2.103)
Txzn X i 2 Z j 2

C’est-à-dire
Txzn n
u in,+j 1 = uin, j + cv ( j ) (ui , j +1 − 2uin, j + uin, j −1 ) + cv ( j ) Txzn2 (uin, j +1 − 2uin, j + uin, j −1 ) (2.104)
X i 2
Z j

On va écrire l’équation (2.104) sous la forme d’un système matriciel. Il faut tout d’abord
prendre en compte les conditions aux limites u( X 0 , Z 0 ,Txzn ) = u( X N +1 , Z N +1 ,Txzn ) = 0 . Ainsi,
la relation (2.104) s’écrit :

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

58
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

 u1n,1+ 1    1 0  0 0 
   
   0 1   0 
   =       
   
   0   1 0 
 n +1    
 u N ,N    0 0  0 1 
− 2 1  0 0  (2.105)
 
 1 −2   0 
Txzn 
+ cv ( j )      
X i 2  
 0   −2 1 
 0  1 − 2 
 0
− 2 1  0 0   u1n,1 
   
 1 −2   0    
T
+ cv ( j ) xzn2          
Z j  
 0   − 2 1    
 0  
 0  1 − 2   u Nn ,N 

D’où le vecteur uin,+j 1 est solution du système matriciel

uin,+j 1 = G( i , j )  uin, j (2.106)

Où G( i , j )  (R ii  R j j ) est donnée par :

1 0  0 0
 
0 1   0 
G( i , j ) =        
 
0   1 0 
 
0 0  0 1
− 2 1  0 0 
 
 1 −2   0  (2.107)
T xzn  
+ c v ( j )     
X i 2  
 0   −2 1 
 0  1 − 2 
 0
− 2 1  0 0 
 
 1 −2   0 
T xzn
+ cv ( j )       
Z j 2  
 0   − 2 1 
 0 
 0  1 − 2  

Et la seconde dite implicite utilise une discrétisation au nœud X i et Z j à l'itération n + 1. Il est


défini par :
u in,+j 1 − u in, j u in,+j +11 − 2u in,+j 1 + u in,+j −11 u in,+j +11 − 2u in,+j 1 + u in,+j −11
= c v ( j ) + cv ( j ) (2.108)
Txzn X i 2 Z j 2

que l’on peut aussi écrire :

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

59
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Txzn n+1
u in, j = u in,+j 1 − cv ( j ) (ui , j +1 − 2uin,+j 1 + uin,+j −11 ) − cv ( j ) Txzn2 (uin,+j +11 − 2uin,+j 1 + uin,+j −11 ) (2.109)
X i 2
Z j

On va écrire l’équation (2.109) sous la forme d’un système matriciel. Il faut tout d’abord
prendre en compte les conditions aux limites u( X 0 , Z 0 ,Txzn ) = u( X N +1 , Z N +1 ,Txzn ) = 0 . Ainsi, la
relation (2.109) s’écrit
 u1n,1    1 0  0 0
   
   0 1   0
   =      
   
   0   1 0
 n  
 u N ,N    0 0  0 1 
− 2 1  0 0  (2.110)
 
 1 −2   0 
Txzn 
− cv ( j )      
X i 2  
 0   −2 1 
 0  1 − 2 
 0
− 2 1  0 0   u1n,1+ 1 
   
 1 −2   0    
T
− cv ( j ) xzn2          
Z j  
 0   − 2 1    
 0  
 0  1 − 2   u Nn +,N1 

n
D’où le vecteur u i , j est solution du système matriciel

uin, j = H ( i , j )  uin,+j 1 (2.111)

Où H ( i , j )  (R ii  R j j ) est donnée par

1 0  0 0
 
0 1   0
H ( i, j ) =      
 
0   1 0
0 0  0 1 

− 2 1  0 0 
 
 1 −2   0  (2.112)
T xzn  
− c v ( j )     
X i 2  
 0   −2 1 
 0  1 − 2 
 0
− 2 1  0 0 
 
 1 −2   0 
T xzn  
− cv ( j )     
Z j 2  
 0   −2 1 
 0  1 − 2 
 0
n n +1
La résolution de ce système linéaire des équations permet de déterminer le vecteur u i , j ou u i , j
des surpressions interstitielles inconnues pour les schémas numériques explicite ou implicite.
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

60
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Les schémas explicite et implicite sont tous deux du même ordre mais le schéma implicite est
plus compliqué à mettre en place puisqu’il faut inverser la matrice G( i , j ) telle que
uin, j = H ( i , j )  uin,+j 1 pour pouvoir l’utiliser. L’avantage du schéma implicite est que celui-ci est
inconditionnellement stable en norme
La stabilité en norme l∞ est garanti si la condition CFL (Courant, Friedrichs, Lewy) suivante est
vérifiée

Z 2
Txzn 
 . maxcv ( j ) maxcv ( j )
(2.113)
2 + 
 X 2 Z 2 

Tableau 2.2. - Schémas explicite et implicite pour l’équation de la consolidation


unidimensionnelle
Schémas numériques

Explicite

Txzn n
u in,+j 1 = uin, j + cv ( j ) (ui+1, j − 2uin, j + uin−1, j ) + cv ( j ) Txzn2 (uin, j +1 − 2uin, j + uin, j −1 )
X i 2
Z j
Implicite
Txzn n+1
u in = uin+1 − cv ( j ) (ui+1, j − 2uin,+j 1 + uin−+11, j ) − cv ( j ) Txzn2 (uin,+j +11 − 2uin,+j 1 + uin,+j −11 )
X i 2
Z j

n +1
Résolution du système u i , j = H ( i , j )  ui , j
n

n +1
Pour résoudre le système u i , j = H ( i , j )  ui , j , réécrivons le sous la forme suivante :
n

( ) (
a j  uin,+j 1 = uin, j + b j  uin++11, j + uin−+11, j + c j  uin++11, j + uin−+11, j ) (2.113.a)
avec
Txzn T T T
a j = 1 + 2.cv ( j ) + 2.cv ( j ) xzn2 ; b j = cv ( j ) xzn2 ; c j = cv ( j ) xzn2 (2.113.a)
X i 2
Z j X i Z j

Le système (2.113.a) étant non linéaire, sa résolution va alors nécessiter l’usage d’une méthode
non linéaire. La plus utilisée est incontestablement la méthode itération de relaxation de
méthode de Gauss - Siedel.
Principe de la méthode de Gauss - Siedel
( )
A l’itération ( k ) on se donne un profil « arbitraire » des uin, j que nous notons ui , j et on calcule
k

une valeur estimée des surpressions interstitielles uiesti


, j par :

,j =
u iesti
1 n
aj
 ( ) (
u i , j + b j  u in−+11, j + c j  u in,+j −11 + b j  u i(+k1), j + c j  u i(,kj)+1 ) (2.113.a)

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61
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Si l’écart entre les profils arbitraires uin, j et ceux estimés uiesti


, j n’est pas suffisamment petit alors

nous passons à l’itération suivante (k + 1) en remplaçant uin, j par :

ui(,kj+1) = (1 −  )  ui(,kj) +   uiesti


,j (2.113.a)

 est le facteur de relation compris entre 0 et 2.


Si l’écart est jugé petit, on passe à l’instant (n + 1) suivant et on répète le processus ci-dessus.

Pour résoudre le système (2.111) sans recourir à un schéma itératif, une variante est de profiter
de l’algorithme de la méthode de double balayage (annexe B). Pour ce faire, nous utilisons la
méthode aux Directions Alternées Implicites (ADI) (Douglas et Rachford [65] et Yanneko
[66]). C’est une méthode de type prédicteur- correcteur.
Principe du schéma ADI
Mettons le problème continu (2.57) sous la forme

u( X , Z ,Txz )
= Lx u + Lz u (2.113.a)
Txz
avec
 2 u( X , Z ,Txz )  2 u( X , Z ,Txz )
L x u = Tox et L u = T
X 2 Z 2
z oz

Pour passer de l’instant ( n ) à l’instant ( n + 1) , on introduit une étape intermédiaire (*) qui sert
de prédiction. Dans cette étape Lxu est approché implicitement et Lz u explicitement. La valeur
de la surpression interstitielle à l’instant ( n + 1) est obtenue en corrigeant sa valeur prédite dans
la deuxième étape de calcul. Dans la deuxième étape, Lxu est cette fois ci approximée
explicitement et Lz u l’est implicitement. C’est l’alternance des directions qui est à l’origine de
l’appellation de la méthode. Le principe de la méthode se résume ainsi :

Etape de prédiction

ui*, j − uin, j ui*, j +1 − 2ui*, j + ui*, j −1 uin, j +1 − 2uin, j + uin, j −1


2 = cv ( j ) + cv ( j ) (2.113.b)
Txzn X i 2 Z i 2

Etape de correction

uin,+j 1 − uin, j ui*, j +1 − 2ui*, j + ui*, j −1 uin,+j +11 − 2uin,+j 1 + uin,+j −11
2 = cv ( j ) + cv ( j ) (2.113.c)
Txzn X i 2 Z i 2
En arrangeant les schémas de prédiction (2.113.b) et de correction (2.123.c) il vient
Etape de Prédiction
 j  2 ; j m-1 
aij* .uin−+11, j + bij* .uijn+1 + cij* .uin++11, j = d ij* i = 2,3,..., im − 1 (2.113.d)

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62
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

Etape de Correction
 i  2 ; i m-1 
aij .uijn−+11 + bij .uijn+1 + cij .uijn++11 = d ij j = 2,3,..., jm − 1 (2.113.e)

avec
Txzn Txzn c ( j ).Txzn n
aij* = cij* = −cv ( j )
2.X 2
; bij* = 1 + cv ( j )
X 2
; d ij* = v
2.Z 2
(ui , j +1 − 2uin, j + uin, j −1 )
Txzn Txzn  .cv ( j ).Txzn *
aij = cij = −cv ( j ) ; bij = 1 + cv ( j ) ; d ij =
2.X 2
(ui+1, j − 2ui*, j + ui*−1, j )
Z 2 Z 2

Les systèmes (2.113.d) et (2.113.e) sont complétés par leurs conditions aux limites et initiales
et sont résolus par la méthode de double balayage (annexe B).

2.4.2. – Contraintes effectives bidimensionnelles

La relation de Terzaghi entre les contraintes totales, les contraintes effectives et la pression
interstitielle est donnée par :

 v =  ' in, j +u in, j (2.114)

Le calcul de l’expression (2.114) consiste à déterminer la valeur numérique des contraintes


effectives des massifs de sols en tout instant quand leur applique une charge extérieure. La
relation (2.114) devient :

 ' in, j = K (i , j )  uin,+j 1 (2.115)

Où K ( i , j )  (R ii  R j j ) est donnée par :

− 2 1  0 0  − 2 1  0 0 
   
 1 −2   0   1 −2   0 
Txzn  T
K ( i , j ) = c v ( j )       + C ( j ) xzn2        (2.116)
X 2   Z  
 0   −2 1   0   −2 1 
 0  1 − 2   0  1 − 2 
 0  0

2.4.3. - Degré de consolidation bidimensionnel global

Le degré de consolidation bidimensionnel global est donné par :


1
21

 '
n
i, j dX i dZ j
U n
= 0 0
(2.117)
 ' iM, j
hv

Le calcul de l’expression (2.117) consiste à déterminer la valeur numérique du degré de


consolidation global des massifs de sols en tout instant quand leur applique une charge
extérieure.

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63
Partie 2
Chapitre 2 Modélisations et résolutions de la consolidation unidimensionnelle et bidimensionnelle des massifs de sols saturés

En utilisant la loi Terzaghi, la relation (2.117) devient :


1
21

  H( i, j )  u
n +1
i,j dX i dZ j
U n
hv = 1− 0 0
(2.118)
u i1, j

La linéarité de la relation entre les contraintes effectives et les déformations permet de simplifier
le calcul de tassement au cours du temps en utilisant la valeur moyenne de la surpression
interstitielle dans la couche. La résolution numérique de l’équation générale de la consolidation,
effectuée par la méthode des différences finies à caractéristiques physiques variables en
profondeur est effectuée dans cette partie. Cette procédure s’applique aussi bien aux massifs de
sols en place qu’aux éprouvettes œdométriques ; les résultats obtenus dépendent toutefois des
échelles de facteur temps correspondants. Elle permet d’obtenir en chaque point du sol
l’évolution des surpressions interstitielles et du degré de consolidation en fonction du facteur
temps comme nous les remarquons dans les travaux de Callaud [35] et de Dysli et al [67]. La
discrétisation dans l’espace est uniforme à l’intérieur du massif de sol, mais varie en profondeur
en fonction des valeurs relatives des coefficients de consolidation actuels des différentes
couches.
2.5. - Conclusion
Le présent chapitre a permis d’exposer les principes théoriques du phénomène de la
consolidation sols saturés et de synthétiser les bases de traitement numérique de ce phénomène
pour le calcul de la réponse des massifs à la réalisation d’ouvrages géotechniques et génies
civils.
L’analyse du comportement hydromécanique des massifs de sols saturés et chargés par un
ouvrage dépend essentiellement du temps et de l’épaisseur des tassements, en raison de
développements des pressions de l’eau dans le sol. Pour la résolution de ce problème, nous
avons adopté au cours de ce travail une démarche par étapes. Dans une première étape, on a
analysé le phénomène de consolidation unidirectionnelle dans un massif de sol saturé selon les
hypothèses de Terzaghi d’une part et dans un massif de sols saturés à caractéristiques physiques
variables d’autre part. Dans une seconde étape, nous nous sommes intéressés au traitement de
la consolidation bidimensionnelle des massifs sols saturés à caractéristiques physiques
variables en profondeur. Avec le développement informatique des méthodes à résolution
numérique comme celle de la méthode des éléments finis sont d’actualité. Pour résoudre un
problème physique réel avec cette méthode on passe par trois phases à savoir la modélisation,
la discrétisation et la résolution numérique.
L'étude des principaux travaux a permis de dégager le point d'évolution actuelle dans le
domaine de traitement de la consolidation des sols saturés. L'utilisation la méthode de résolution
numérique, nous a permis de faire une analyse bidimensionnelle de ce phénomène en se basant
sur la variation du coefficient de consolidation en fonction de la profondeur. Les résultats
numériques obtenus sont comparables à ceux obtenues par la méthode analytique.

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64
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Chapitre 3. – Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un


massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables -
Analyse des résultats
Les méthodes de résolution de la consolidation des massifs de sols ont beaucoup évolué durant
ces dernières années. Les premières études étaient basées sur des méthodes empiriques. En
1925, Terzaghi [1] établit une théorie permettant de déterminer le temps et l’épaisseur des
tassements d’une couche de sol saturé soumise à une charge uniforme en surface. Mais sa
théorie repose sur des hypothèses simplifiant fortement les aspects physiques et mécaniques
des sols comme la non prise en compte de la variabilité du coefficient de consolidation. Pourtant
la plupart des massifs de sols ont des caractéristiques physiques qui évoluent en fonction du
temps et de la profondeur. C’est pourquoi dans ce chapitre on étudie l’influence de la variabilité
du coefficient de consolidation sur l’évolution des surpressions interstitielles de l’eau dans les
massifs de sols en partant du modèle de Terzaghi.
Ce chapitre est organisé en trois sections :

La section (3.1) est consacrée à l’étude de la convergence de la solution analytique obtenue à


partir de la méthode de séparation des variables et au choix du pas de discrétisation du schéma
numérique. Les résultats des tests pour optimiser le nombre total de modes N qui permet de
stabiliser les isochrones initiales sont présentés et discutés.

La présentation et l’analyse des résultats issus de la simulation numérique d’une couche de sol
saturé à coefficient de consolidation constante et drainée aux deux interfaces font l’objet de la
section (3.2). Une étude comparative des résultats donnés par notre modèle numérique et ceux
issus de la littérature est menée en vue de la validation.

La section (3.3) traite de la consolidation dans des massifs de sols saturés à coefficient de
consolidations variables. Trois lois de coefficients de consolidation variables en fonction de la
profondeur sont retenues et leurs influences sur les surpressions interstitielles de l’eau, les
contraintes effectives et le degré de consolidation sont étudiée.

Dans la section (3.4) nous donnons quelques remarques et dégageons des perspectives.

Remarques : Sauf indication contraire les grandeurs calculées dans ce chapitre sont des
grandeurs adimensionnelles. Tous les résultats numériques sont issus du schéma implicite et
le pas de temps est fixé à Tzv = 0.01 .

3.1. – Etude de la convergence des solutions analytique et numérique

Pour étudier la convergence de la solution analytique, nous avons porté notre étude sur la
surpression interstitielle initiale. Gouvernant l’évolution temporelle des surpressions elle doit
être déterminée avec précision et la valeur de N choisie judicieusement pour éviter une
accumulation des erreurs au cours du temps, source de résultats erronés. L’étude de la sensibilité
du maillage est faite à l’instant Tzv = 0.01 correspondant à notre premier instant de calcul.

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65
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

3.1.1. – Etude de la convergence de la solution analytique du problème à coefficient


constant

Dans la consolidation des sols saturés, la valeur initiale exacte de la surpression interstitielle est
égale au chargement appliqué en tous les points, sauf sur les limites perméables et est donnée
par (Terzaghi [1]) :

u( Z ,0 ) N
sin((2n + 1)Z )
4
= (3.1)
u 0 ( Z ) n =0 (2n + 1)

Dans tout ce qui suit nous prenons


u( Z ,0 ) = u0 = constante

Dans ces conditions, la valeur initiale exacte du rapport de la surpression interstitielle est donc
 u( Z ,0 ) 
égale à l’unité  = 1  . Ainsi le problème qui se pose est alors : quelle doit être dans la
 u0 
u( Z ,0 )
relation (3.1) la valeur de N tel que max −1  c ?
u0

avec  c la précision souhaitée.

Afin de déterminer la stabilisation des erreurs sur les distributions initiales des surpressions
interstitielles, une série de calculs a été exécutée, en changeant la valeur N jusqu’à la résorption
complète des oscillations. Autrement dit, on somme jusqu’à une valeur N dans le but de faire
converger la relation (3.1) vers 1.

Fig 3.1. – Comparaison de surpression interstitielle initiale pour différentes valeurs de N


La figure 3.1 illustre les variations des surpressions interstitielles à l’état initial pour différentes
valeurs de modes N. Le tableau 3.1 quant à lui donne quelques valeurs des surpressions
interstitielles initiales en certains points du sol et les erreurs par rapport à la solution exacte.

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66
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

L’examen de la figure 3.1 et du tableau 3.1 montre que :


o les erreurs les plus importantes affectant les valeurs initiales de la surpression
interstitielle analytique sont localisées au voisinage des zones de drainage
( Z = 0 et Z = 1 ) .
o pour N = 100, 200, 300 et 400, les erreurs d’oscillations sont très faibles et les variations
des isochrones initiales présentent des écarts peu considérables.
u( Z ,0 )
o Lorsque N  300 les courbes donnant les variations de en fonction Z sont
u0
pratiquement les mêmes.
o Par contre pour N =50, 150 et 250 successivement les erreurs d’oscillations demeurent
encore relativement importantes aux voisinages des zones de drainage.
Tableau 3.1. – Rapport de surpression interstitielle à l’état initial pour différentes valeurs de
modes N

Surpression interstitielle adimensionnelle

Valeur de modes Epaisseur adimensionnelle Z


N 0,05 0,25 0,5
10 1.1700 (17%) 1.002 (0,2%) 1.0200 (2%)
20 0.9000 (9%) 0.9990 (0,06%) 1.0040 (0.4%)
30 1.0600 (6%) 1.0002 (0,02%) 0.9962 (0,4%)
50 1.0380 (4%) 1.0000 (0%) 0.9937 (0,6%)
100 0.9800 (2%) 0.9999 (0,0001%) 1.0031 (0,3%)
150 1.0128 (1%) 1.0000 (0%) 0.9978 (0,2%)
200 0.9903 (1%) 0.9999(0,0001%) 1.0015 (0,1%)
250 1.0077 (0,8%) 1.0000 (0%) 0.9987 (0,1%)
300 0.9935 (0,6%) 0.9999 (0,01%) 1.0010 (0,1%)
400 0.9951 (0,5%) 0.9999 (0,01%) 1.0007 (0,07%)

Puisque

u( Z ,0 ) u( Z ,0 )
max − max  0.002 ,
u0 N =400 u0 N =300

on peut alors choisir N = 300 qui est un bon compromis entre un volume de calcul raisonnable
et une bonne précision.

3.1.2 – Etude de la convergence de la solution numérique – Choix du pas d’espace Z

Pour choisir le pas de discrétisation Z , nous avons étudié l’influence du maillage sur les
variations de la surpression interstitielle en fonction de Z à la date Tzv = 0.01.

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67
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 3.2. - Sensibilité de la surpression interstitielle à Tzv = 0.01 par rapport au maillage

Les courbes de la figure 3.2 illustrent la sensibilité de la surpression interstitielle par rapport au
maillage spatial. Nous remarquons que les surpressions ne varient plus lorsque le nombre de
nœuds (nZ) est supérieur à 80. Donc pour avoir un bon compromis entre un volume de calcul
raisonnable et une bonne précision, nous pouvons choisir comme pas d’espace Z = 10 −2 .
Dans ces conditions l’erreur globale de discrétisation est de l’ordre de Tzv . En outre ce pas
d’espace Z = 10 −2 est raisonnable car il est au moins 20 fois supérieur à celui qu’on devrait
prendre dans un schéma explicite pour garantir la condition de stabilité.

3.2. Etude du modèle unidimensionnel de la consolidation d’un massif de sol saturé à


caractéristiques physiques constantes

3.2.1. Etude comparative des surpressions interstitielles de l’eau à coefficient de


consolidation constant et analyse des résultats

Dans cette section on étudie les distributions et les évolutions des surpressions interstitielles
dans une couche de sol saturé soumise à une charge uniforme. On compare d’abord les résultats
issus de la méthode analytique et trouvés à partir de la méthode des différences afin de s’assurer
que la valeur de N = 300 est un bon choix. En outre l’analyse des distributions de surpressions
interstitielles à cv constant est un préalable pour comprendre les influences des caractéristiques
physiques sur les résultats obtenus. On rappelle que les distributions de u ( Z , Tzv ) sont données
par :

 (2n + 1) sin((2n + 1)Z )  exp(− (2n + 1)  )


N
4u0 1
u( Z ,Tzv ) =
2 2
Tzv (3.2)
 n =0

et

u nj = B  u nj +1 (3.3)

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68
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Les résultats issus des simulations numériques sont reportés sur les tableaux 3.2 à 3.4 (annexe
A) et les figures 3.3 à 3.14 traduisant les évolutions des surpressions interstitielles de l’eau dans
une couche de sols saturés et drainée sur les deux interfaces.
Les figures 3.3 à 3.6 et les tableaux 3.2 à 3.4 suivants comparent les valeurs analytiques et
numériques du rapport de surpression interstitielle de l’eau dans une couche de sol saturé.
L’analyse de ces figures et tableaux montre que les surpressions interstitielles trouvées à partir
des deux méthodes sont sensiblement identiques et à 0.009 près nous avons les mêmes valeurs.
Ces constatations montrent que le choix de N = 300 est judicieux. Cependant il est à noter que
les valeurs des surpressions trouvées à partir de la méthode analytique sont sensiblement plus
petites que celles issues de la méthode des différences finies au voisinage des zones de drainage.
Par contre au centre du massif les valeurs des surpressions interstitielles données par la méthode
analytique sont légèrement supérieures à celles issues de la méthode numérique.

Fig 3.3. - Evolution du rapport de surpression interstitielle en fonction du facteur temps


vertical par la méthode des variables séparées

Fig 3.4. - Evolution du rapport de surpression interstitielle en fonction du facteur temps


vertical par la méthode des différences finies

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69
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 3.5. - Isochrones du rapport de surpression interstitielle en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle verticale par la méthode des variables séparées

Fig 3.6. - Isochrones du rapport de surpression interstitielle en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle verticale par la méthode des différences finie

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70
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.7. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv = 0.01 Fig 3.8. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.20

Fig 3.9. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.40 Fig 3.10. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.60

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Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.11. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.80 Fig 3.12. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=1.00

Fig 3.13. – Comparaison de surpressions interstitielles à Z =0.25 Fig 3.14. – Comparaison de surpressions interstitielles à Z =0.50

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72
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

3.2.2. Analyse des contraintes effectives

En se basant sur les principes de Terzaghi [10], on peut définir la consolidation du sol comme
l'interaction entre le comportement mécanique du squelette solide du sol et le comportement
hydraulique de l’eau interstitielle. Ces distributions de contraintes issues des méthodes
analytique et numérique (relations 3.4 et 3.5), permettant une vision des déformations du
squelette formé par les grains durant la consolidation des sols.

 4 N
 ' ( Z ,Tzv ) = u0 ( Z ) 1 − 
1
(
sin((2n + 1)Z )  exp − (2n + 1)  2Tzv
2
) (3.4)
  n=0 (2n + 1) 

et

 ' nj = C  u nj+1 (3.5)

Les tableaux 3.5 à 3.7 associés aux formules (3.4) et (3.5) comparent les variations des rapports
des contraintes effectives analytiques et numériques en fonction de Z dans une couche de sol
saturé pour différents facteurs temps (annexe A). Nous remarquons que la correspondance est
bonne. Cependant il est à noter que les valeurs numériques sont légèrement moins élevées (plus
grandes) que celles trouvées par la méthode analytique aux voisinages des zones de drainage.
Par contre lorsqu’on s’éloigne de ces régions les valeurs numériques deviennent plus
importantes.

Il est à noter que les variations des contraintes effectives comparées à celles des surpressions
effectives ne sont pas surprenant car les relations (3.2) et (3.4) conduisent à :

 ' ( Z ,Tzv ) u( Z ,Tzv )


= 1−
u0 ( Z ) u0 ( Z )

Fig 3.15. - Evolution du rapport de contrainte effective en fonction du


facteur temps vertical par méthode des différences finies

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73
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 3.16. - Isochrones du rapport de contrainte effective en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle par la méthode des différences finies

Fig 3.17. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.01

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74
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.18. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.20 Fig 3.19. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.60

Fig 3.20. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.80 Fig 3.21. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.90

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75
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.22. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=1.00 Fig 3.23. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.25

Fig 3.24. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.50 Fig 3.25. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.75

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76
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

3.2.3. Analyse des degrés de consolidation

Dans cette section on étudie le degré de consolidation par l’évolution de la valeur moyenne des
contraintes effectives dans le massif de sol saturé à coefficient de consolidation constant soumis
à une charge uniforme. Cette distribution moyenne de contraintes issue des méthodes analytique
et numérique (relations 3.6 et 3.7), permet d’évaluer les déformations du squelette formé par
les grains durant la consolidation des sols.

+

 (2n + 1) e (( )
8 1 − 2 n +1)2  2Tzv
U v ( Tzv ) = 1 − (3.6)
 2
n =0
2

et
1

 Bu
n +1
j dZ j
U vn = 1 − 0
(3.7)
u 1j

Le tableau 3.8 suivant donne les valeurs des degrés de consolidation analytiques et numériques
dans une couche de sol saturé en fonction du facteur temps.

Tableau 3.8. – Evolution des degrés de consolidation à coefficient constant

Facteur temps Degré de consolidation Degré de consolidation


vertical vertical vertical
analytique numérique
0 0.0000 0.0000
0.01 0.225675 0.202252
0.05 0.504087 0.494722
0.06 0.551219 0.542358
0.07 0.593612 0.584955
0.08 0.631894 0.623304
0.09 0.666526 0.657964
0.10 0.697881 0.689358
0.20 0.887402 0.881039
0.30 0.958034 0.954423
0.40 0.984359 0.982539
0.50 0.994170 0.993310
0.60 0.997827 0.997437
0.70 0.999190 0.999018
0.80 0.999698 0.999586
0.90 0.999887 0.999844
1 0.999958 0.999902

L’analyse des valeurs du tableau 3.8 et de la figure 3.26 ci-dessus montre que les valeurs des
degrés de consolidations trouvées analytiquement et numériquement à 0.01 près sont les
mêmes. Il est à noter que la fin de la consolidation primaire pratique qui correspond à un degré
de consolidation Ufinal égal à 0.99 est atteint lorsque le facteur temps Tzv vaut 0.5. Ce résultat

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77
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

est en parfaite concordance avec celui rencontré dans la littérature ( T cons = 2 ) calculé à partir
de la demi-profondeur H .
2

Fig 3.26. – Comparaison de degrés de consolidation


Dans ce paragraphe nous avons comparé les variations des surpressions interstitielles, des
contraintes effectives et des degrés de consolidation trouvées à partir de deux méthodes
différentes : une méthode analytique et une méthode aux différences finies. Nous avons montré
que ces deux méthodes conduisent, aux erreurs de discrétisations et de troncatures près, aux
mêmes résultats si toutefois les paramètres numériques sont choisis de manière optimale.
Le code de calcul que nous avons mis au point pour résoudre le problème discrétisé par
différences est fiable et robuste car il nous permet de retrouver les résultats de beaucoup
d’auteurs. En outre les résultats issus des simulations numériques sont très bons concordance
avec ceux que nous avions trouvés en utilisant une discrétisation par éléments finis (voir Tall
et al [68]) qui est cependant plus exigeant en volume de calcul.
Il est très économique car exigeant un volume et un temps de calcul raisonnables et permet de
résoudre le problème de Terzaghi lorsque le coefficient de consolidation est variable.
Enfin on peut l’utiliser aussi pour des problèmes de consolidation polydimensionnels.
Dans le chapitre précédent nous avons vu que le coefficient de consolidation dépend de
beaucoup de paramètres et en particulier de l’indice des vides, de la perméabilité et de la masse
volume du liquide piégé. Puisque ces grandeurs pour un massif de sol donné varient en toute
généralité en fonction de la profondeur du sol, alors un modèle mathématique tenant compte de
la variabilité du coefficient de consolidation traduira plus fidèlement le comportement du
massif.
3.3. Etude du modèle unidimensionnel de la consolidation d’un massif de sol saturé à
caractéristiques physiques variables - Analyse des résultats

En général un massif se présente sous forme de plusieurs couches de caractéristiques nettement


différentes en profondeur avec des valeurs des indices des vides et des perméabilités variant
selon la stratigraphie de la couche de sol étudiée et dans le temps. En outre la complexité des
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

78
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

sols du point de vue morphologique et les difficultés d’ordre métrologique font qu’il est quasi-
impossible de disposer de données expérimentales complètes. Donc la prise en compte des tous
ces paramètres dans une modélisation mathématique est une entreprise très ardue. Pour
modéliser un tel type de massif les auteurs supposent que les hypothèses des milieux continus
restent valables et utilisent des valeurs moyennes pour calculer certaines caractéristiques. Par
exemple un terrain constitué de 𝑛 couches de sol horizontales d’épaisseur hi , de perméabilité
k i et de coefficient de consolidation C vi est généralement assimilé à une couche équivalente
d’épaisseur H dont la perméabilité moyenne k et le coefficient de consolidation moyen C v sont
donnés par les valeurs moyennes suivantes :
• pour un écoulement parallèle à la stratification
n
1
k=
H
k
i =1
i  hi (3.8.a)

• pour un écoulement perpendiculaire à la stratification

H
k= n
(3.8.b)
hi

i =1 k 1

H2
Cv = 2
(3.8.c)
 n hi 
 
 i =1 C 
 vi 
En procédant ainsi les auteurs évitent alors les problèmes de discontinuités des grandeurs
physiques au niveau des interfaces des couches. Si ces formules sont pratiques, du point de vue
fondamental elles ne tiennent pas en compte des influences des propriétés physiques et
mécaniques des différentes couches dans les distributions et l’évolution des surpressions.
Puisque que les couches inférieures subissent les poids des celles supérieures, l’indice des vides
et donc la perméabilité doivent vraisemblement décroître en fonction de la profondeur.
C’est pourquoi dans la modélisation mathématique du problème de consolidation d’un sol à
caractéristiques physiques constantes, nous admettons que ces couches de sol sont assimilées
en une couche homogène dont la perméabilité et le coefficient de consolidation sont
proportionnels et décroissent en fonction de la profondeur Z.
Les lois de variation du coefficient de consolidation retenues et dont leurs influences sont
étudiées sont des lois linéaire, parabolique et exponentielle décroissantes (voir tableau 3.9 et
figure 3.27).

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79
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Tableau 3.9. – Différents paramètres physiques de calculs numériques utilisés

Coefficient de consolidation vertical


Linéaire Parabolique exponentiel
 e 1− Z − 1 
c v ( Z ) = cv 0 (1 − Z ) cv ( Z ) = cv0 (1 − Z )
2
cv ( Z ) = cv0  
 e−1 

Fig 3.27. – Profils des coefficients de consolidation adimensionnels


La particularité de ces profils réside dans leurs concavités différentes. En effet dans l’intervalle
[ 0 ;1 ] , on a une fonction convexe (profil exponentiel), une fonction concave (profil
parabolique) et une fonction à concavité nulle (profil linéaire).
Les résultats qui suivent sont issus du schéma des différences finies implicites avec des pas de
temps et d’espace adimensionnelles Tzv = 0.01 et Z = 0.01 .

On rappelle que les grandeurs sont adimensionnalisées.


3.3.1. – Etude des surpressions interstitielles à caractéristiques physiques variables

On rappelle que les surpressions interstitielles sont calculées à partir de la méthode des
différences finies implicites et sont solution du système matriciel suivant (voir chapitre 2) :

u nj = B  u nj +1 (3.9)

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

80
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.28. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.01 Fig 3.29. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.05

Fig 3.30. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.10 Fig 3.31. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.20
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81
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.32. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.40 Fig 3.33. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.60

Fig 3.34. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.80 Fig 3.35. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=1.00
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

82
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Les courbes des figures 28 à 35 montrent que les variations des surpressions interstitielles en
fonction de la profondeur sont très sensibles à celles du coefficient de consolidation donc aux
propriétés physiques du sol. Lorsque le coefficient de consolidation n’est plus une constante la
symétrie spatiale des isochrones par rapport au plan horizontal Z = 0.5 est brisée. Les
surpressions sont des fonctions décroissantes du coefficient de consolidation (de la perméabilité
locale) et les taux de variation des degrés de consolidation les plus importants sont localisés
dans la zone adjacente à la limite inférieure du domaine. Le drainage dans cette zone est donc
très difficile : c’est pourquoi on observe des brusques chutes de surpressions observées dans
cette région (très marquées aux premiers instants) résultant des effets antagonistes entre la
surpression nulle imposée à la limite inférieure du domaine et la faible valeur du coefficient de
consolidation.

Aux premiers instants Tzv  0.01 , les surpressions interstitielles sont voisines de la surpression
initiale car l’eau n’a pas encore le temps d’être drainée. Au cours du temps les surpressions
diminuent et leurs maximas, initialement localisés dans la zone adjacente à la limite inférieure
du domaine, se déplacent vers la région centrale du domaine. Cette décroissance des
surpressions s’explique par le fait qu’après le chargement, les écoulements d'eau se développent
à partir des zones de hautes pressions vers les zones de pressions moindres. Les résultats
obtenus en termes de surpressions confirment la nette influence de la variation de la
perméabilité du sol sur l'évolution des déformations du sol, cette évolution étant liée à la vitesse
de dissipation des surpressions interstitielles et par conséquent au coefficient de perméabilité
du sol.

Au-delà de Tzv = 0.4 , le champ des surpressions du sol à coefficient de consolidation constant
a atteint une valeur permanente quasi-nulle dans tout le domaine alors que les surpressions
interstitielles des autres types de sols continuent de se dissiper. Lorsque Tzv  0.8 , les
surpressions du sol dont le profil du coefficient obéit à une loi exponentielle persistent alors
que celles des autres types de sol ont atteint quasiment leurs valeurs permanentes.

Il ressort de ces analyses que les surpressions du sol dont le coefficient de consolidation est
modélisé par une fonction décroissante concave se dissipent plus vite que celles des autres sols.

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83
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.36. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.05 Fig 3.37. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.25

Fig 3.38. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.50 Fig 3.39. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.75
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

84
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 3.40. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z = 0.95

Pour mieux apprécier les surpressions des différentes couches au cours du temps, nous avons
porté sur les figures 3.36 à 3.40 les évolutions des surpressions interstitielles à différentes
profondeurs. Les courbes donnant les évolutions des surpressions ressemblent à des hyperboles
équilatères. Aux premiers instants et quel que soit la nature du profil du coefficient de
consolidation, les surpressions chutent brutalement et, au fur et à mesure que le temps
augmente, elles tendent de manière monotone vers une valeur constante quasi-nulle qui dépend
du coefficient de consolidation mais aussi de la profondeur. En effet les surpressions dans les
régions adjacentes aux zones de drainage (Z  0 et Z  1) se dissipent plus vite. Il est à noter
que la dissipation des surpressions au voisinage de la zone de drainage supérieure est quasi-
instantanée et est plus rapide que celle adjacentes à la limite inférieure du massif. Au fur et à
mesure que l’on s’enfonce dans les sols les temps de dissipation augmentent et atteignent leurs
valeurs maximales dans la zone située en dessous du plan médian Z = 0.5 .

3.3.2. Etude de contraintes effectives dans une couche de sols saturés

Les courbes des figures ci- dessous (figures 3.41 à 3.49) montrent les distributions et les
évolutions des contraintes effectives pour différents profils des coefficients de consolidation.
Elles sont issues de la résolution numérique du système matriciel (voir relation (2.92) du
chapitre précédent)

 ' nj+1 = C  u nj+1 (3.10)

Si nous comparons ces courbes avec celles des surpressions ci-dessus (voir figures 3.28 à 3.40),
nous constatons que la relation analytique suivante :

 ' ( Z ,Tzv ) u( Z ,Tzv )


=1− ,
u0 ( Z ) u0 ( Z )

est vérifiée pour tout Z ] 0 ; 1[ et à tout instant Tzv . Cela montre encore que notre code
numérique est fiable.

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85
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.41. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.01 Fig 3.42. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.05

Fig 3.43. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.10 Fig 3.44. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.20

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Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 3.45. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.40 Fig 3.46. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.60

Fig 3.47. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.80 Fig 3.48. – Variations des contraintes effectives à Tzv=1.00

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Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 3.49. – Evolutions des contraintes effectives à Z = 0.95

Les variations et les évolutions des contraintes effectives se déduisent donc de celles des
surpressions. Nous avons tenu aussi de montrer les variations et les distributions des contraintes
effectives car dans le modèle de Terzaghi le calcul des degrés de consolidation nécessite la
connaissance des contraintes effectives.

3.3.3. - Degré de consolidation à coefficients variables

Dans cette section on étudie l’évolution du degré de consolidation dans un massif constitué de
plusieurs couches de sols saturés soumis à une charge uniforme. Le degré de consolidation
obtenu de la distribution moyenne de contraintes effectives sur toute l’épaisseur du massif de
sol (relation 3.11), permet d’avoir une vision plus complète des déformations du squelette formé
par les grains durant la consolidation des sols.

E ( j )  u nj +1
U = 1−
n
v (3.11)
u 1j

La contrainte effective créée par la charge imposée en surface est responsable de la déformation
et provoque une diminution du volume de sol saturé. Les déformations au cours du temps sont
de plus en plus développées dans la couche de sol, il est donc normal que les déformations
résultantes des isochrones s'accentuent également. L'analyse de l’évolution des degrés de
consolidation sous l'ouvrage permet d’avoir une vision plus complète sur le pourcentage de
déformation, notamment en ce qui concerne les zones du massif où se développe le phénomène
de la consolidation.

Le tableau 3.10 associé à la formule (3.11) permet de connaitre, pour un massif de sol saturé
ayant un coefficient de consolidation variable en fonction de la profondeur avec des lois de
distribution linéaire, parabolique et exponentielle, le degré de consolidation c’est- à- dire le
pourcentage de tassement en fonction du facteur temps.

On constate que le facteur temps T cons correspondant à la fin de la consolidation primaire c’est-
à-dire à un degré de consolidation Ufinal égal à 0.99 varie lorsque le coefficient de
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

88
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

consolidation n’est plus constante. Le sol dont le coefficient de consolidation est donné par la
loi exponentielle se tasse plus lentement ; son facteur temps de consolidation primaire est le
petit et est 4 fois plus important que celui d’un sol à coefficient de consolidation constant qui
rappelons- le vaut 0.5.

Tableau 3.10. – Evolutions des degrés de consolidation en fonction du facteur temps

Facteur temps Degré de consolidation Degré de consolidation Degré de consolidation


vertical vertical à cv vertical à cv vertical à cv
linéaire parabolique exponentiel
0 0 0 0
0.01 0.107717 0.122918 0.100483
0.02 0.160306 0.189445 0.146389
0.03 0.200481 0.242549 0.180257
0.04 0.234449 0.288562 0.208211
0.05 0.264543 0.329896 0.232538
0.06 0.291931 0.367768 0.254372
0.07 0.317290 0.402888 0.274371
0.08 0.341054 0.435712 0.292954
0.09 0.363519 0.466549 0.310407
0.10 0.384896 0.495618 0.326937
0.15 0.479700 0.619099 0.399990
0.20 0.559868 0.713307 0.462878
0.25 0.628657 0.784856 0.519227
0.30 0.687563 0.838852 0.570392
0.35 0.737716 0.879425 0.616916
0.40 0.780182 0.909837 0.659080
0.45 0.815986 0.932599 0.697120
0.50 0.846081 0.949624 0.731288
0.55 0.871324 0.962352 0.761861
0.60 0.892467 0.971866 0.789135
0.65 0.910157 0.978976 0.813406
0.70 0.924950 0.984289 0.834965
0.75 0.937314 0.988260 0.854088
0.80 0.947645 0.991227 0.871031
0.85 0.956276 0.993444 0.886032
0.90 0.963485 0.995101 0.899304
0.95 0.969506 0.996339 0.911042
1 0.974535 0.997265 0.921419
1.10 0.982241 0.998473 0.938694
1.20 0.987616 0.999147 0.952179
1.30 0.991364 0.999524 0.962701
1.40 0.993978 0.999734 0.970910
1.50 0.995800 0.999852 0.977313
1.60 0.997072 0.999917 0.982306
1.70 0.997958 0.999954 0.986201
1.80 0.998576 0.999974 0.989239
1.90 0.999007 0.999986 0.991607
2 0.999308 0.999992 0.993455

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89
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

2.10 0.999517 0.999995 0.994896


2.20 0.999663 0.999997 0.996019
2.30 0.999765 0.999999 0.996896
2.40 0.999836 0.999999 0.997579
2.50 0.999886 1.00000 0.998112
2.60 0.999920 1.00000 0.998528
2.70 0.999944 1.00000 0.998852
2.80 0.999961 1.00000 0.999104
2.90 0.999973 1.00000 0.999302
3 0.999981 1.00000 0.999455

Les courbes de la figure 3.50 illustrent les évolutions des degrés de consolidation des différents
types de sol étudiés en fonction du facteur temps. On observe des degrés de consolidation
continuellement croissants avec le facteur temps. Le phénomène de tassement pour des sols
dont le coefficient de consolidation est constant est quasi- instantané comparativement aux
autres sols dont les coefficients sont donnés par des lois décroissantes. Ce dernier atteint sa
valeur maximale au facteur temps Tzv = 1.9.

Fig 3.50. – Comparaison de degrés de consolidation à coefficients variables

3.4. – Conclusion

L’analyse des surpressions interstitielles observées sous les ouvrages a été étudiée en utilisant
des méthodes de résolution analytiques et numériques. Ces méthodes basées sur des dimensions
réduites permettent un domaine d’application très large des résultats obtenus. Dans le but de
vérifier l’exactitude des résultats de simulation, une validation a été faite, en prenant en compte
certaines études analytiques et numériques.
Le comportement de l’eau interstitielle dépend des caractéristiques physiques et les conditions
de drainages. La réalisation des ouvrages en génie civil ou en géotechnique sur des massifs de
sols saturés provoquent des développements de pressions dont sa dissipation peut prendre
plusieurs années. Dans cette étude, on avait proposé une solution de l'équation de la
consolidation pour deux types de massifs de sols saturés : l'un formé par une couche à
coefficient de consolidation constant et l'autre constitué de couches à coefficient de
consolidation variable avec la profondeur. La solution analytique a été stabilisée à l’aide d’une
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

90
Partie 2
Chapitre 3 Etude unidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

série de tests numériques. La comparaison, l’analyse et interprétation de ces résultats montrent


que les multicouches prennent plus de temps de dissipation des surpressions interstitielles de
l’eau.
L'étude de l’équation de la consolidation à coefficient constant conduit aux mêmes conclusions
que celles faites par Terzaghi [1] et Taylor [27], en particulier l'excès de pression interstitielle
atteint un maximum qui dépend du temps.
Il est possible d'établir une solution numérique de l'équation de la consolidation proposée plus
haut dans le cas des coefficients de consolidation variables par la méthode des différences
finies.
Le traitement de la consolidation passe par une résolution simultanée du système d'équations
relatives aux deux composantes hydraulique et mécanique. Le couplage s'effectue
principalement à travers les variables communes aux deux phénomènes, à savoir la pression
interstitielle et la déformation volumique provoquée par les contraintes effectives.
Ce chapitre a été consacré à l’étude des déformations des sols par la détermination des
contraintes effectives et du degré de consolidation dans les massifs de sols saturés. Les calculs
ont été réalisés avec différentes lois de distribution du coefficient de consolidation selon
l’évolution des caractéristiques physiques et mécaniques des sols en fonction de la profondeur.
L’analyse des résultats analytiques et numériques a montré une conformité avec les travaux
antérieurs réalisés avec plusieurs auteurs.

Il ressort de cette analyse que la prise en compte de la variation des caractéristiques physiques
des sols revêt d’une importance capitale dans l’étude des tassements des ouvrages. La
perméabilité et l’indice des vides ont une influence significative sur le temps de déformation
des massifs de sols saturés durant la consolidation. A la suite de cette analyse, on peut dire que
la loi de distribution exponentielle du coefficient de consolidation a une influence considérable
sur le temps de déformation.

D’après l’analyse faite, on peut dire la variabilité du coefficient de consolidation avec la


profondeur conduit à des déplacements plus importants dans le massif de sol que lorsqu’on
admet qu’il est constant dans le massif.
Afin d’effectuer des études plus réalistes, il sera notamment utile de procéder à la résolution
bidimensionnelle des problèmes de la consolidation à caractéristiques physiques variables.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

91
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Chapitre 4. – Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un


massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables -
Analyse des résultats
Le manquement des résultats de Terzaghi [1] ont poussé nombreux chercheurs à mener des
études sur les problèmes de la consolidation des sols durant ces dernières années. Biot [7] a
proposé une théorie de la consolidation pour les propriétés anisotropes de la viscoélasticité des
milieux poreux. Barron [8] et Rendulic [9] ont étudié les problèmes de la consolidation des sols
en axisymétrie en tenant compte de l’écoulement radial de l’eau interstitielle. Pour une approche
plus réaliste, nous étudions dans ce chapitre la consolidation bidimensionnelle des massifs de
sols saturés en introduisant la composante horizontale de l’écoulement de l’eau interstitielle de
la théorie de Terzaghi [1] et en considérant les caractéristiques physiques variables en fonction
de la profondeur. Les influences des lois linéaire, parabolique et exponentielle du coefficient
de consolidation ont été étudiées. La méthode des différences finies est utilisée pour déterminer
l’évolution des surpressions interstitielles et des contraintes effectives en conditions
bidimensionnelles. Les calculs ont été réalisés à l'aide des codes de calcul FORTRAN 95© et
Matlab© qui permettent d’effectuer les simulations numériques des solutions obtenues. Pour la
comparaison et l’interprétation des résultats, on se focalisera beaucoup sur l’aspect physique
des problèmes traités où l’objectif dans l’étude est d’améliorer le comportement
hydromécanique des massifs de sols saturés durant la consolidation.

Ce chapitre est organisé en quatre sections :

La première section (4.1) est consacrée au problème posé et à l’étude des paramètres physiques.
Tout d’abord, on a effectué des tests pour optimiser les maillages et stabiliser les solutions
numériques initiales.

Dans cette section (4.2), nous avons étudié la distribution des surpressions interstitielles de l’eau
dans un massif de sols saturés à caractéristiques physiques variables. Les résultats numériques
obtenus sont comparés, analysés et discutés.

La section (4.3) traite la distribution des contraintes effectives et l’évolution du degré de


consolidation dans un massif de sols saturés à caractéristiques physiques variables.

Les remarques et perspectives de la section (4.4) concluent ce chapitre.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

92
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

4.1. – Position du problème et paramètres de calculs

Dans cette partie, on considère le problème schématisé sur la figure 4.1 s'agissant d'un massif
de sol saturé d’épaisseurs adimensionnelles X et Z à caractéristiques physiques variables. La
géométrie du modèle numérique est celle d’un massif de sol saturé et avec une possibilité de
drainage sur les interfaces horizontales et verticales. Ce modèle a été défini au chapitre 2 avec
la modélisation et la résolution de l’équation aux dérivées partielles obtenues. Nous avons
réalisé des essais de stabilisation des solutions numériques à l’état initial en faisant varier les
pas de maillages en espace et en temps. Pour faire le maillage dans le plan, nous avons utilisé
l’axe de symétrie vertical (c’est-à-dire seule la moitié du massif de sol saturé est modélisée) et
les conditions aux limites utilisées sont posées à la figure 4.1 (c’est-à-dire les écoulements et
les déplacements horizontaux et verticaux sont autorisés).

Fig 4.1. – Les conditions aux limites

Le rapport de coefficients (relation 4.1) est un paramètre d’anisotropie de la perméabilité qui


varie entre 1 et 10 comme on le constate dans les travaux de Magnan et al [69] et dans l’ouvrage
de Braja [24]. Il est important de noter que, pour la plupart des massifs de sols, la perméabilité
horizontale est supérieure à la perméabilité verticale. Par conséquent, le drainage horizontal
accélère le processus de consolidation. Autrement dit, le coefficient de consolidation horizontal
est supérieur au coefficient de consolidation vertical et par conséquent nous posons :

c h ( Z ) =   cv (Z ) (4.1)

avec 𝛼 une constante positive et supérieure à l’unité.

Les paramètres géométriques utilisés dans la modélisation numérique pour chaque loi de
distribution des caractéristiques physiques ont été donnés par le tableau 4.1.

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93
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Tableau 4.1. – Différents paramètres géométriques de calculs numériques utilisés

Dimensions réduites
Epaisseur adimensionnelle Epaisseur adimensionnelle Facteur temps global
horizontale X verticale Z Txz
0 à 0.5 0à1 0à1

Les paramètres physiques utilisés dans la modélisation numérique pour chaque loi de
distribution des caractéristiques physiques sont ceux du chapitre trois et sont rappelés dans le
tableau 4.2.

Tableau 4.2. – Différents paramètres physiques de calculs numériques utilisés

Coefficients de consolidation verticaux


Linéaire Parabolique exponentiel
 e 1− Z − 1 
cv ( Z ) = cv0 (1 − Z ) cv ( Z ) = cv0 (1 − Z 2 ) cv ( Z ) = cv0  
 e−1 

Tous les résultats qui suivent sont relatifs à un rapport entre les coefficients de consolidation
horizontal et vertical  = 2 .
La méthode implicite aux directions alternées de type prédicteur correcteur est utilisée pour
l’intégration temporelle et les dérivées spatiales sont approchées grâce au schéma de différences
finies (annexe B). Les systèmes algébriques résultants sont résolus en utilisant la méthode de
double balayage décrite au chapitre deux. Les pas d’espace et de temps choisis dans la
modélisation numérique pour chaque loi de distribution des caractéristiques physiques sont
consignés dans le tableau 4.3.

Tableau 4.3. – Maillage utilisé

maillage
Pas d’espace adimensionnel Pas d’espace adimensionnel Pas de facteur temps
horizontal vertical global
0.01 0.01 0.01

4.2. – Etude de la surpression interstitielle à caractéristiques physiques variables

Cette section est consacrée à l’étude de surpressions interstitielles de l’eau dans un massif de
sol saturé et drainé sur les interfaces. On rappelle que l’équation qui gouverne les champs des
surpressions est une équation de type diffusion instationnaire bidimensionnel avec des
coefficients de consolidation variant en fonction de la profondeur (voir équation 2.102 du
chapitre deux). Nous présentons les résultats qui permettent d'évaluer la variation des
surpressions interstitielles sous les ouvrages et nous comparerons les isochrones obtenues des
différentes lois de distribution.

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94
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.2.a. - Distributions des surpressions interstitielles en Fig 4.2.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des
fonction des épaisseurs - cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.2.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction


des épaisseurs - cv exponentiel

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95
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.3.a. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des Fig 4.3.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des
épaisseurs - cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.3.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv exponentiel

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96
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.4.a. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des Fig 4.4.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des
épaisseurs - cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.4.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv exponentiel

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

97
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.5.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05 Fig 4.5.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.5.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05 et à X = 0.45

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98
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.6.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25 Fig 4.6.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.6.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25


et à X = 0.45
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99
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.7.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.5 Fig 4.7.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.5
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.7.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.5


et à X = 0.45

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100
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

L’examen global des figures 4.2 à 4.7 montre que les dissipations des surpressions des sols dont
le coefficient de consolidation est donné par une loi exponentielle sont les plus lentes.

L’analyse des courbes des figures 4.2 à 4.4 montrent les surpressions sont maximales sur le
plan de symétrie X = 0 et diminuent au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. En outre les
maxima des surpressions sont localisés dans la zone inférieure du massif. Les surpressions se
dissipent au cours du temps mais le liquide qui se trouve dans la zone centrale du massif (zone
contigüe à l’axe de symétrie) reste très difficile à drainer.

Les figures 4.5 à 4.7 comparent les variations des surpressions en fonction de la profondeur Z
à différentes valeurs de X à un facteur de temps fixé.

Les surpressions du sol dont le coefficient de consolidation est donné par une loi parabolique
se sont dissipées presque totalement dès que le facteur temps atteint 0.5

Lorsqu’on se déplace latéralement dans le massif en partant de la zone centrale les surpressions
augmentent et chute brutalement qu’on s’approche de la zone drainante. Les valeurs maximales
des surpressions sont localisées près de cette zone aux premiers instants. Au fur et à mesure que
le temps augmente, les surpressions diminuent mais les maxima se déplacent vers la zone
centrale. Il est à noter que le drainage latéral est plus rapide que le drainage vertical.

Ces figures montrent également une influence importante du coefficient de consolidation


parabolique sur les surpressions interstitielles de l’eau. Ces influences sont observées sur la
demi-épaisseur inférieure du massif de sol. Il faut souligner que cette étude révèle que la
maîtrise des caractéristiques physiques des massifs de sol est essentielle pour les dissipations
réelles des surpressions interstitielles de l’eau sous les ouvrages. Les observations faites sur les
figures 4.2 à 4.7, s'accordent avec les conclusions de Bengoudifa et al [70], de Plumette [15],
de Wone et al [71] basés sur les théories de Terzaghi [1], de Biot [7] et de Barron [8].

4.3. – Etude des contraintes effectives à caractéristiques physiques variables

Dans ce paragraphe nous donnons les courbes illustratives des variations et des évolutions des
contraintes effectives obtenues par notre code de calcul. Puisque le degré de consolidation, qui
est l’une des grandeurs les plus importantes dans notre problème, se calcule à partir des
contraintes effectives il est alors utile de connaître ses variations. Dans notre code de calcul,
nous avons déterminé les contraintes effectives d’une manière indirecte en utilisant une matrice
conformément à la relation suivante :

 ' in, j = K (i , j )  uin,+j 1 (4.2)

Les résultats numériques obtenus sont alors à comparer avec ceux obtenus avec la relation
analytique suivante :
 v' ( X , Z ,Txz ) =  v − u( X , Z ,Txz ) (4.3)

L’examen des courbes des figures 4.2 à 4.7 donnant les champs des surpressions et celles
donnant les contraintes effectives (voir courbes des figures 4.8 à 4.13 ci- dessous) montrent une
fois de plus que notre code de calcul mis au point est fiable.

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101
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.8.a – Distribution de contrainte effective en fonction des Fig 4.8.b - Distribution de contrainte effective en fonction des
épaisseurs - cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.8.c - Distribution de contrainte effective en fonction des


épaisseurs - cv exponentiel
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102
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.9.a - Distribution de contrainte effective en fonction des Fig 4.9.b - Distribution de contrainte effective en fonction des
épaisseurs - cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.9.c - Distribution de contrainte effective en fonction des


épaisseurs - cv exponentiel
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103
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.10.a - Distribution de contrainte effective en fonction des Fig 4.10.b - Distribution de contrainte effective en fonction des
épaisseurs - à cv linéaire épaisseurs - cv parabolique

Fig 4.10.c - Distribution de contrainte effective en fonction des


épaisseurs - cv exponentiel

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104
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.11.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05 Fig 4.11.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.11.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05


et à X = 0.45
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105
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.12.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25 Fig 4.12.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.12.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25


et à X = 0.45

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106
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.13.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5 Fig 4.13.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5
et à X = 0 et à X = 0.25

Fig 4.13.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5


et à X = 0.45

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107
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

4.4. - Degrés de consolidation à coefficients variables


Dans cette section on analyse l’évolution des degrés de consolidation dans un massif de sols
saturés à caractéristiques physiques variables et soumis à une charge uniforme. Les degrés de
consolidation globaux obtenus de la distribution moyenne de contraintes effectives sur toute
l’épaisseur du massif de sol (relations 4.4), permet de déterminer les déformations du squelette
solide durant la consolidation bidimensionnelle des sols en utilisant un schéma implicite.
1
21

  H( i, j )  u
n +1
i,j dX i dZ j
U n
hv = 1− 0 0
(4.4)
u i1, j
Tableau 4.4. – Evolution des degrés de consolidation en fonction du facteur temps global à
caractéristiques physiques variables

Facteur temps Degré de consolidation Degré de consolidation Degré de consolidation


global vertical à cv linéaire vertical à cv parabolique vertical à cv exponentiel
0 0 0 0
0.001 0,113228380680 0,126307070255 0,106107115746
0.002 0,133444845676 0,150542438030 0,124087631702
0.003 0,170859277248 0,194740831852 0,157990276814
0.004 0,187472879887 0,215174973011 0,172508001328
0.005 0,212502062321 0,245330810547 0,194904565811
0.006 0,226906657219 0,263313055038 0,207359611988
0.007 0,246238708496 0,286918401718 0,224485456944
0.008 0,259077489376 0,303097307682 0,235505282879
0.009 0,275075435638 0,322820961475 0,249557912350
0.010 0,286721467972 0,337585031986 0,259499073029
0.020 0,389832198620 0,467594325542 0,347671389580
0.030 0,463900446892 0,560696512461 0,410071611404
0.040 0,523233145475 0,633716642857 0,459797918797
0.050 0,573216289282 0,693198382854 0,501725941896
0.060 0,616541147232 0,742521524429 0,538280874491
0.070 0,654751569033 0,783759668469 0,570861637592
0.080 0,688811719418 0,818362295628 0,600349128246
0.090 0,719366759062 0,847437337041 0,627329736948
0.100 0,746877968311 0,871876984835 0,652208775282
0.150 0,849147379398 0,946592465043 0,752975240350
0.200 0,910454243422 0,977779380977 0,824964195490
0.250 0,946965087205 0,990760364570 0,876426674426
0.300 0,968619722873 0,996158667142 0,912966631353
0.350 0,981439933181 0,998403056408 0,938782874495
0.400 0,989024267532 0,999336116132 0,956970926374
0.450 0,993509768508 0,999724010064 0,969765551388
0.500 0,996162255062 0,999885265504 0,978759242222
0.550 0,997730720788 0,999952302591 0,985078778118
0.600 0,998658168246 0,999980171244 0,989518484101
0.700 0,999530844419 0,999996573137 0,994828101248

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108
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques variables – Analyse des résultats

Fig 4.14.a –Evolution du degré de consolidation global en fonction du Fig 4.14.b – Evolution du degré de consolidation global en fonction
facteur temps à cv linéaire du facteur temps à cv parabolique

Fig 4.14.c –Evolution du degré de consolidation global en fonction du


facteur temps à cv exponentiel

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109
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

Fig 4.15. – Comparaison de degrés de consolidation

Les analyses du tableau 4.4 et des courbes des figures 4.14 montrent que les degrés de
consolidation augmentent très rapidement aux premiers instants puis tendent asymptotiquement
vers l’unité. La phase transitoire correspond à l’évacuation de l’eau ce qui entraîne une
déformation du massif. La croissance relativement rapide des degrés de consolidation
s’explique par le fait que le drainage s’effectue sur toutes les frontières du domaine. Il est
intéressant aussi de constater que le facteur temps correspondant à un degré de consolidation
final est pratiquement le même pour ces trois types de sols étudiés. En d’autres termes le type
de profil décroissant des coefficients de consolidation n’a pas beaucoup d’influence sur le
facteur temps correspondant au tassement final. En effet dès que le facteur temps atteint la
valeur 0.60, la valeur du degré de consolidation est de l’ordre de 0.99 qui, rappelons- le est la
valeur adoptée dans la pratique pour paramétrer la fin du tassement.
Cependant il est à noter que le sol dont le coefficient de consolidation est donné par un profil
exponentiel se tasse plus lentement que les autres types de sol.
Nous avons effectué la comparaison des degrés de consolidation obtenus à caractéristiques
physiques variables en profondeur à différent facteur temps global à la figure 4.15. L’analyse
des courbes de la figure 4.15 ont démontré une augmentation des degrés de consolidation en
fonction du facteur temps global. Les courbes ont des allures semblables avec des écarts
considérables entre 0 et 0.5. Ces figures ont montré également une influence importante du
coefficient de consolidation exponentiel sur le facteur de temps. Il ressort de ces constats que
l’influence des caractéristiques physiques sur le profil des degrés de consolidation est plus
prononcée sur la durée de déformation des massifs de sols saturés. Les observations, obtenues
des figures 4.14 à 4.15, s'allouent aux résultats de Akchiche et al [51], Omari et al [72] et
Alonso et al [73] basés sur les théories de la consolidation de Barron [8], Biot [7] et Rendulic
[9]. Ces remarques s'accordent aussi aux résultats de Akou [74], Berrabah et al [75] et de
Phillipe et al [76].

4.5. - Conclusion

Ce chapitre a été consacré à l’étude des surpressions interstitielles et des déformations par la
détermination des contraintes effectives et du degré de consolidation dans les massifs de sols
saturés. Cette analyse de la consolidation bidimensionnelle des sols saturés observées sous les
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

110
Partie 2
Chapitre 4 Etude bidimensionnelle de la consolidation d’un massif de sol saturé à caractéristiques physiques
variables – Analyse des résultats

ouvrages a été étudiée en utilisant la méthode de résolution numérique par différences finies.
On a constaté que le traitement de la consolidation bidimensionnelle passe par une résolution
simultanée du système d'équations relatives aux deux composantes hydraulique et mécanique
(loi de Terzaghi [1]). Ce couplage s'effectue principalement à travers les variables communes
aux deux phénomènes, à savoir la pression interstitielle et la déformation volumique provoquée
par les contraintes effectives. Cette méthode basée sur des dimensions réduites permet un
domaine d’application très large des résultats obtenus.

L’étude comparative a montré que la loi de distribution exponentielle du coefficient de


consolidation a une influence considérable sur le temps de déformation. On a remarqué la
perméabilité et l’indice des vides ont une influence significative sur le temps de déformation
du massif de sol durant la consolidation. On peut dire que la variabilité du coefficient de
consolidation avec la profondeur conduit à des déplacements plus importants dans le massif de
sol que lorsqu’on admet qu’il est constant.

L’analyse des résultats numériques a montré une conformité avec les travaux antérieurs réalisés
par plusieurs auteurs (Terzaghi [1], Biot [7], Rendulic [9] et Barron [8]). Il ressort de cette
analyse que la prise en compte de la variation des caractéristiques physiques des sols revêt d’une
importance capitale dans l’étude des tassements des ouvrages.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

111
Conclusion Générale

Conclusion Générale
La majorité des travaux théoriques ou numériques relatifs à la réponse des massifs sous
chargement en analyse hydromécanique couplée porte essentiellement sur les écoulements
unidirectionnels à caractéristiques physiques constantes. C’est pourquoi nous avons, dans cette
thèse, étudié le phénomène de consolidation des massifs de sols saturés présentant des zones
drainantes en s’intéressant plus particulièrement au rôle joué par les variations spatiales des
caractéristiques physiques. Mais pour cela il nous fallait un outil théorique permettant de traiter
le problème.
La première étape a consisté à formuler mathématiquement le problème physique en établissant
l’équation aux dérivées partielles qui gouverne la loi de variations des surpressions complétée
par ses conditions initiale et aux limites. Des schémas de différences finies totalement implicite
(pour le problème unidirectionnel) et de type prédicteur correcteur semi implicite (pour le
problème bidimensionnel) sont ensuite utilisés pour discrétiser l’équation de type diffusion à
coefficients variables. Les systèmes algébriques issus des discrétisations sont résolus grâce à
l’algorithme de Thomas. Pour approcher les intégrales donnant les évolutions des degrés de
consolidation nous avons choisi une quadrature de Simpson plus précise que l’interpolation
linéaire.
Ensuite nous avons mis au point un code de calcul entièrement écrit en FORTRAN 95© pour
étudier le problème de la consolidation des massifs à coefficients physiques variables. Pour
valider notre code de calcul nous avons étudié numériquement le problème de la consolidation
unidimensionnel à coefficient constant. Nos résultats sont comparés à ceux trouvés
analytiquement et nous avons obtenu de très bonnes correspondances. En outre l’étude de la
sensibilité du maillage en fonction du degré de consolidation a permis d’optimiser les pas
d’espace et de temps.
Nous avons étudié les influences des variations des propriétés physiques en fonction de la
profondeur sur la consolidation dans les cas unidimensionnel et bidimensionnel. Dans chacun
des cas nous avons considéré trois profils continus de coefficients de consolidation : un profil
linéaire (concavité nulle), un profil parabolique concave et un profil exponentiel convexe.
Il ressort de notre étude que les surpressions du sol dont le coefficient de consolidation est
modélisé par une fonction décroissante concave se dissipent plus vite que celles des autres sols.
Les résultats des simulations numériques ont aussi montré que le facteur temps correspondant
à la fin de la consolidation varie fortement lorsque le coefficient de consolidation n’est plus
constant. Le sol dont le coefficient de consolidation est donné par la loi exponentielle se tasse
plus lentement ; son facteur temps de consolidation est le petit et est 4 fois plus important que
celui d’un sol à coefficient de consolidation constant qui rappelons-le vaut 0.5.

L’étude du problème bidimensionnel a par contre montré que le facteur temps correspondant à
un degré de consolidation final est pratiquement le même pour ces trois types de sols étudiés.
En d’autres termes le type de profil décroissant des coefficients de consolidation n’a pas
beaucoup d’influence sur le facteur temps correspondant au tassement final. En effet dès que le
facteur temps atteint la valeur 0.60, la valeur du degré de consolidation est de l’ordre de 0.99
qui, rappelons-le est la valeur adoptée dans la pratique pour paramétrer la fin du tassement. Cela
s’explique en partie par le fait que la dissipation s’effectue simultanément dans les directions.
Cette étude montre que la maitrise des caractéristiques physiques des massifs de sol est un point
essentiel pour la détermination des dissipations réelles des surpressions interstitielles de l’eau
et la distribution des contraintes effectives sous les ouvrages.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

112
Conclusion Générale

Le code de calcul que nous avons mis au point a permis de trouver les degrés de consolidation
des massifs saturés à propriétés physiques variables sous chargement uniforme drainés aux
frontières mais il est aussi capable de résoudre le cas d’un chargement non uniforme. Le sous-
programme qui résout l’équation de diffusion des surpressions est assez général dans la mesure
où il est valable même pour des problèmes aux limites de troisième type. Ce code de calcul peut
donc être utilisé à la résolution d’un certain nombre de problèmes similaires
Cependant notre travail n’étant qu'une contribution à la compréhension des phénomènes
d'écoulements d'eau et de déformations dus à la consolidation des massifs de sols saturés à
caractéristiques physiques variables la modélisation mathématique mériterait d’être améliorée
afin de se rapprocher davantage de la réalité.
Une confrontation entre les résultats de notre modèle avec ceux issus de l’expérience est
souhaitable pour la validation du modèle mathématique.
Malgré l’absence de données complètes relatives aux propriétés et des difficultés d’ordre
métrologique liées aux morphologies complexes et variées des sols, une première voie
d’amélioration du modèle consisterait à introduire le tenseur anisotropique de perméabilité dans
l’équation de diffusion des surpressions et à considérer des massifs sous chargement variable.
Enfin La réflexion doit se prolonger sur le couplage thermo hydromécanique de la
consolidation.

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

113
Références Bibliographiques

Références bibliographiques
[1] - Terzaghi K. (1925) – "Principles of Soil Mechanics: Phenomena of Cohesion of Clays,"
Engineering, vol 95, n° 19, pp. 742 - 746.

[2] - Magnan J.P. (2000) – "Déformabilité des sols. Tassement. Consolidation," Technique de
l’Ingénieur, Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Paris, France, C 214, pp. 15 - 22.
[3] - Di Francesco R. (2011) – "Exact Solution to Terzaghi’s Consolidation Equation," on
review. Applied Mathematics, vol. 6, n° 7, pp 1 - 11.
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V
Liste des figures

Liste des figures


Chapitre 1
Fig 1.1. - Fissuration prématurée de bâtiments en béton armé au Cap des Biches (a) et à Arafat
Rufisque (b) .................................................................................................................................4
Fig 1.2. – Exemple de types de chargement des massifs de sols...................................................5
Fig 1.3. - Principe du phénomène de consolidation ....................................................................6
Fig 1.4. – Evolution des contraintes en fonction du temps selon Terzaghi [1] .............................7
Fig 1.5. - Définition des couches de sols et du chargement (Terzaghi, in Plumette [15]) ............7
Fig 1.6. - Isochrones de surpressions interstitielles (Magnan [2]) ............................................10
Fig 1.7. – Courbes de comparaison des solutions exacte et approchée de l’équation de Terzaghi
(Di Francesco [3]) ....................................................................................................................11
Fig 1.8. - Courbes de comparaison des degrés de consolidation (Di Francesco [3])
...................................................................................................................................................12
Fig 1.9. - Schéma de calcul d’un drain vertical (Barron [8], Modifié) ......................................18
Fig 1.10. - Abaques de consolidation bidimensionnelle plane (abaques de Mécasol in Magnan
[2]) ............................................................................................................................................19
Fig 1.11. - Degré de consolidation radiale U r en fonction du facteur temps Tr et du rapport
D
n= (abaque de Barron in Magnan [2]) ...............................................................................20
d
Fig 1.12. - Appareil d’essai œdométrique (Technotest) ............................................................21
Fig 1.13. - Courbe de la variation de l’indice des vides en fonction du logarithme de la
contrainte effective (Construction de Casagrande [48]) ..........................................................22
Fig 1.14. - Courbe de la variation de l’indice des vides en fonction du logarithme de la
contrainte effective (Reconstitution de la courbe œdométrique in situ par la méthode de
Schmetmann [49]) ....................................................................................................................23
Fig 1.15. – Classification des sols selon la compressibilité (Aysen [12], Modifié) ...................26
Fig 1.16. - Courbes des évolutions du tassement en fonction du temps......................................27
Fig 1.17. - Détermination de la valeur de t50 par la méthode de Casagrande [48] ....................28
Fig 1.18. - Détermination de la valeur de cv par la méthode de racine carrée mise au point par
Taylor [27] ...............................................................................................................................29

Chapitre 2

Fig 2.1. – Volume élémentaire de sol saturé..............................................................................34


Fig 2.2. – Expérience de Darcy..................................................................................................36
Fig 2.3. - Dissipation unidimensionnelle des surpressions interstitielles de l’eau (Terzaghi [1])
...................................................................................................................................................39

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VI
Liste des figures

Fig 2.4. – Dissipation bidimensionnelle des surpressions interstitielles de l’eau......................43


Fig 2.5. - Maillage élémentaire en espace et temps....................................................................52
Fig 2.6. - Maillage élémentaire bidimensionnel en espace........................................................57

Chapitre 3
Fig 3.1. – Comparaison de surpression interstitielle initiale pour différentes valeurs de N.......67

Fig 3.2. - Sensibilité de la surpression interstitielle à Tzv = 0.01 par rapport au


maillage.....................................................................................................................................69

Fig 3.3. - Evolution du rapport de surpression interstitielle en fonction du facteur temps vertical
par la méthode des variables séparées.......................................................................................70

Fig 3.4. - Evolution du rapport de surpression interstitielle en fonction du facteur temps vertical
par la méthode des différences finies.........................................................................................70

Fig 3.5. - Isochrones du rapport de surpression interstitielle en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle verticale par la méthode des variables séparées.............................................71

Fig 3.6. - Isochrones du rapport de surpression interstitielle en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle verticale par la méthode des différences finie.................................................71

Fig 3.7. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv = 0.01...............................................72

Fig 3.8. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.20................................................72

Fig 3.9. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.40................................................72

Fig 3.10. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.60..............................................72

Fig 3.11. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.80..............................................73

Fig 3.12. - Variations des surpressions interstitielles à Tzv=1.00..............................................73

Fig 3.13. – Comparaison de surpressions interstitielles à Z =0.25............................................73

Fig 3.14. – Comparaison de surpressions interstitielles à Z =0.50............................................73

Fig 3.15. - Evolution du rapport de contrainte effective en fonction du facteur temps vertical
par méthode des différences finies.............................................................................................74

Fig 3.16. - Isochrones du rapport de contrainte effective en fonction de l’épaisseur


adimensionnelle par la méthode des différences finies..............................................................75

Fig 3.17. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.01.................................................75

Fig 3.18. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.20.................................................76


Fig 3.19. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.60.................................................76

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VII
Liste des figures

Fig 3.20. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.80.................................................76

Fig 3.21. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=0.90.................................................76

Fig 3.22. – Comparaison des contraintes effectives à Tzv=1.00.................................................77

Fig 3.23. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.25...................................................77

Fig 3.24. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.50...................................................77


Fig 3.25. – Comparaison des contraintes effectives à Z=0.75...................................................77
Fig 3.26. – Comparaison de degrés de consolidation................................................................79
Fig 3.27. – Profils des coefficients de consolidation adimensionnels........................................81
Fig 3.28. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.01..............................................82
Fig 3.29. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.05..............................................82
Fig 3.30. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.10..............................................82

Fig 3.31. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.20..............................................82

Fig 3.32. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.40..............................................83

Fig 3.33. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.60..............................................83

Fig 3.34. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=0.80..............................................83

Fig 3.35. – Variations des surpressions interstitielles à Tzv=1.00..............................................83

Fig 3.36. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.05.........................................85

Fig 3.37. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.25.........................................85

Fig 3.38. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.50.........................................85

Fig 3.39. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z =0.75.........................................85

Fig 3.40. – Evolutions des surpressions interstitielles pour Z = 0.95.........................................86

Fig 3.41. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.01.......................................................87

Fig 3.42. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.05.......................................................87

Fig 3.43. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.10.......................................................87

Fig 3.44. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.20.......................................................87

Fig 3.45. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.40.......................................................88

Fig 3.46. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.60.......................................................88

Fig 3.47. – Variations des contraintes effectives à Tzv=0.80.......................................................88


Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

VIII
Liste des figures

Fig 3.48. – Variations des contraintes effectives à Tzv=1.00.......................................................88

Fig 3.49. – Evolutions des contraintes effectives à Z =0.95.......................................................89

Fig 3.50. – Comparaison de degrés de consolidation à coefficients variables...........................91

Chapitre 4
Fig 4.1. – Les conditions aux limites..........................................................................................94

Fig 4.2.a. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv


linéaire......................................................................................................................................96
Fig 4.2.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
parabolique...............................................................................................................................96
Fig 4.2.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
exponentiel................................................................................................................................96
Fig 4.3.a. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
linéaire......................................................................................................................................97
Fig 4.3.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
parabolique...............................................................................................................................97
Fig 4.3.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
exponentiel................................................................................................................................97
Fig 4.4.a. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
linéaire......................................................................................................................................98
Fig 4.4.b. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
parabolique...............................................................................................................................98
Fig 4.4.c. - Distributions des surpressions interstitielles en fonction des épaisseurs - cv
exponentiel................................................................................................................................98
Fig 4.5.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05 et à X = 0.........................99
Fig 4.5.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05 et à X = 0.25....................99
Fig 4.5.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.05 et à X = 0.45.....................99
Fig 4.6.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25 et à X = 0........................100
Fig 4.6.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25 et à X = 0.25...................100
Fig 4.6.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.25 et à X = 0.45...................100
Fig 4.7.a – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.5 et à X = 0.........................101
Fig 4.7.b – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz =0.5 et à X = 0.25.....................101
Fig 4.7.c – Comparaison de surpressions interstitielles à Txz = 0.5 et à X = 0.45....................101
Fig 4.8.a – Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv linéaire..........103
Fig 4.8.b - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv parabolique...103
Fig 4.8.c - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv exponentiel.....103
Fig 4.9.a - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv linéaire..........104
Fig 4.9.b - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv parabolique...104
Fig 4.9.c - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv exponentiel.....104
Fig 4.10.a - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - à cv linéaire......105
Fig 4.10.b - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv parabolique.105
Fig 4.10.c - Distribution de contrainte effective en fonction des épaisseurs - cv exponentiel...105
Fig 4.11.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05 et à X = 0.............................106
Fig 4.11.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05 et à X = 0.25........................106
Fig 4.11.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.05 et à X = 0.45.........................106
Fig 4.12.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25 et à X = 0.............................107
Fig 4.12.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25 et à X = 0.25.......................107
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IX
Liste des figures

Fig 4.12.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.25 et à X = 0.45.........................107


Fig 4.13.a – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5 et à X = 0...............................108
Fig 4.13.b – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5 et à X = 0.25..........................108
Fig 4.13.c – Comparaison de contraintes effectives à Txz = 0.5 et à X = 0.45...........................108
Fig 4.14.a –Evolution du degré de consolidation global en fonction du facteur temps à cv
linéaire....................................................................................................................................110
Fig 4.14.b – Evolution du degré de consolidation global en fonction du facteur temps à cv
parabolique.............................................................................................................................110
Fig 4.14.c –Evolution du degré de consolidation global en fonction du facteur temps à cv
exponentiel..............................................................................................................................110
Fig 4.15. – Comparaison de degrés de consolidation..............................................................111

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X
Liste des tableaux

Liste des tableaux


Chapitre 1
Tableau 1.1. - Degré de consolidation Uv en fonction du facteur temps Tv................................12

Tableau 1.2. - Indice de compression de différents types de sols [47].......................................24

Chapitre 2
Tableau 2.1. - Schémas explicite et implicite pour l’équation de la consolidation....................54
Tableau 2.2. - Schémas explicite et implicite pour l’équation de la consolidation
unidimensionnelle.....................................................................................................................61

Chapitre 3
Tableau 3.1. – Rapport de surpression interstitielle à l’état initial pour différentes valeurs de
modes N.....................................................................................................................................68
Tableau 3.2. - Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.01..........................XIII
Tableau 3.3. - Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.05......................... XIII
Tableau 3.4. - Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.5........................... XIII
Tableau 3.5. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.01.........................XIV
Tableau 3.6. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.05..........................XIV
Tableau 3.7. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.5............................XIV
Tableau 3.8. – Evolution des degrés de consolidation à coefficient constant............................78
Tableau 3.9. – Différents paramètres physiques de calculs numériques utilisés.......................81
Tableau 3.10. – Evolutions des degrés de consolidation en fonction du facteur temps.............90

Chapitre 4
Tableau 4.1. – Différents paramètres géométriques de calculs numériques utilisés.................95
Tableau 4.2. – Différents paramètres physiques de calculs numériques utilisés.......................95
Tableau 4.3. – Maillage utilisé.................................................................................................95
Tableau 4.4. – Evolution des degrés de consolidation en fonction du facteur temps global à
caractéristiques physiques variables.......................................................................................109

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XII
ANNEXE A
Tableau 3.2. - Variations des surpressions interstitielles en fonction de Z à 0.01

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle surpressions interstitielles surpressions interstitielles
verticale Z analytique numérique
0 0 0
0.1 0.5205 0.5299
0.2 0.8427 0.8432
0.3 0.9661 0.9612
0.4 0.9953 0.9923
0.5 0.9992 0.9978

Tableau 3.3. – Variations des surpressions interstitielles en fonction de Z à 0.05

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle surpressions interstitielles surpressions interstitielles
verticale Z analytique numérique
0 0 0
0.1 0.2442 0.2581
0.2 0.4616 0.4803
0.3 0.6304 0.6444
0.4 0.7363 0.7433
0.5 0.7723 0.7780

Tableau 3.4 - Variations des surpressions interstitielles en fonction de Z à 0.5

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle surpressions interstitielles surpressions interstitielles
verticale Z analytique numérique
0 0 0
0.1 0.0028 0.0035
0.2 0.0054 0.0067
0.3 0.0074 0.0092
0.4 0.0087 0.0109
0.5 0.0092 0.0115

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XIII
Tableau 3.5. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.01

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle contraintes effectives contraintes effectives
verticale Z analytique numérique
0 1.00000000000 1.00000000000
0.1 0.47950012238 0.36813967366
0.2 0.15729922246 0.13577837425
0.3 0.03389559662 0.05076149944
0.4 0.00469982547 0.02083015625
0.5 0.00081390403 0.01350335083

Tableau 3.6. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.05

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle contraintes effectives contraintes effectives
verticale Z analytique numérique
0 1.00000000000 1.00000000000
0.1 0.75575193983 0.73940398736
0.2 0.53835347839 0.51576075482
0.3 0.36959892886 0.35166260358
0.4 0.26367281489 0.25406245032
0.5 0.22768839314 0.22196358505

Tableau 3.7. – Variations des contraintes effectives en fonction de Z à 0.5

Epaisseur Rapport de Rapport de


adimensionnelle contraintes effectives contraintes effectives
verticale Z analytique numérique
0 1.00000000000 1.00000000000
0.1 0.99717033438 0.99644254716
0.2 0.99461765615 0.99323332260
0.3 0.99259183923 0.99068646756
0.4 0.99129118471 0.98905128597
0.5 0.99084300971 0.98848784080

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XIV
ANNEXE B
Code de calcul du probléme unidimensionnel

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XIII
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XIV
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XV
Code de calcul du probléme bidimensionnel

Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XVI
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XVII
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XVIII
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XIX
Thèse de Doctorat UT ED2DS / Mécanique des Sols Abib Tall

XX
Prénom et Nom : Abib TALL

Titre de la thèse : Résolutions analytiques et numériques des problèmes de la consolidation


des sols saturés sous charges monotones

Résumé

Ce travail est une contribution à l’étude théorique et numérique des influences des propriétés physiques sur les
phénomènes de consolidation des massifs saturés sous chargement uniforme. Pour bien situer le travail par rapports
aux contributions antérieures, l’auteur a d’abord effectué plusieurs synthèses bibliographiques portant sur les
problèmes liés aux écoulements hydrauliques sous les ouvrages, sur les risques dus aux phénomènes de tassements,
sur les méthodes les plus utilisées pour les modéliser ainsi que sur les techniques de résolution des équations qui
gouvernent les phénomènes de consolidation. Après avoir formulé mathématiquement le problème de la
consolidation des sols saturés, les équations adimensionnelles du domaine continu ainsi que leurs conditions
initiales et aux limites associées sont discrétisées grâce aux schémas de différences finies implicites et les équations
algébriques résultants sont résolus à l’aide de l’algorithme de Thomas. Les intégrales donnant les degrés de
consolidation ont étés approchées en utilisant la quadrature de Simpson. Au lieu d’utiliser un logiciel commercial
onéreux et quelques fois se comportant comme une boîte noire, l’auteur a mis au point un code de calcul écrit en
FORTRAN 95© pour étudier les distributions des surpressions, des contraintes effectives ainsi que les évolutions
des degrés de consolidations. Ce code de calcul capable de résoudre d’autres problèmes régis par des équations de
type diffusion a été optimisé et validé. Les influences de trois profils de coefficients de consolidation (parabolique,
linéaire et exponentiel) sur la dissipation des surpressions, sur les variations des contraintes effectives et sur le
tassement ont été analysées dans les cas d’écoulements unidimensionnel et bidimensionnel. Enfin ce mémoire se
termine par une conclusion générale synthétisant les principaux résultats et des perspectives.

Mots clés : Coefficient de consolidation, Contraintes effectives, Equation de diffusion, Degré de consolidation,
Différences finies, Dissipation, Facteur temps, Loi de Terzaghi, Sols saturés, Surpressions.

Abstract

This work is a contribution to the theoretical and numerical study of the influences of physical properties on the
phenomena of consolidation of the saturated massifs under uniform loading.
In order to better situate the work in relation to the previous contributions, the author first carried out several
bibliographic summaries dealing with problems related to hydraulic leaks under structures, on the risks due to
settlement phenomena, to model them as well as in the techniques of solving the equations that govern phenomena
of consolidation. After mathematically formulating the problem of the consolidation of saturated soils, the
dimensionless equations of the continuous domain as well as their initial conditions and associated boundaries are
discretized by implicit finite difference schemes and the resulting algebraic equations are solved through Thomas’s
algorithm. The integrals giving the degrees of consolidation were approached using the Simpson quadrature.
Instead of using an expensive commercial software which sometimes behaves like a black box, the author has
developed a FORTRAN 95© computational code to study the distributions of pore water pressures, of effective
constraints as well as the evolutions of degrees of consolidations. This computation code capable of solving other
problems governed by diffusion equations has been optimized and validated. The influence of three consolidation
coefficients (parabolic, linear and exponential) on the dissipation of overpressures, on the variations of effective
stresses and on the settlement were analysed in the cases unidimensional and two-dimensional flows. Finally, this
paper ends with a general conclusion summarizing the main results and perspectives.

Key words: Coefficient of consolidation, Effective stresses, Diffusion equation, Degree of consolidation, Finite
differences, Dissipation, Time factor, Law of Terzaghi, Saturated soil, Pore water pressure.

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