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Paragraphe 2 

: La politique monétaire
Section 1 : La monnaie
A- Notion de la monnaie
La monnaie est constituée de l’ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents
économiques pour régler leurs transactions. C’est un bien d’échange généralement accepté par une
communauté de paiement.
C’est donc un actif qui peut être déterminé, échangé, prêté ou emprunté et qui est accepté par tous car
on a confiance dans sa valeur faciale.
B- Evolution des formes de la monnaie
1) La monnaie et le troc :
La monnaie a été instituée par les communautés en vue de faire face aux problèmes du troc :
 Problème de stockage des biens et leur détérioration avec le temps ;
 Existence de biens immatériels (services)
 Difficulté de trouver une personne qui a besoin de la marchandise, objet de l’échange.
2) La monnaie marchandise :
Les marchandises utilisées comme monnaie ont été très variées dans le temps et dans l’espace : Bétail,
coquillage, barres de sel ; etc. Elles correspondent à une marchandise qui, par différence aux autres,
représentait un symbole de richesse.
3) La monnaie métallique :
La forme de la monnaie qui vient après la monnaie – marchandise, est la monnaie métallique : utilisation
des métaux précieux (or, argent, bronze) comme monnaie pour effectuer l’échange
4) Formes de la monnaie
Nature des achats Formes de monnaie Nature de la monnaie
Achat de bonbons 0,5 DH, 1 DH, 5 DH, …
Monnaie métallique ou monnaie
Monnaie fiduciaire
divisionnaire : achats de faible valeur
Achat de viandes, 50 DH, 100 DH, 200 DH
poulet, vêtements Monnaie papie ou billets de banque
Achat d’une voiture, Utilisation d’un compte banacaire (remise
Monnaie scripturale
Achat d’un logement de chèque, virement bancaire, etc)

Remarque
La monnaie à une valeur libératoire : Permet d’éteindre n’importe quelle dette de même valeur. Donc la
valeur de n’importe quel bien peut être déterminée dans un système de référence monétaire (Dirham
MAD pour la zone monétaire marocaine)
1- Monnaie fiduciaire : composée de la monnaie divisionnaire et de la monnaie scripturale. Elle est
appelée ainsi, car elle repose sur la confiance qu’ont les agents économiques à l’organisme émetteur
(Banque centrale ou Bank Al Maghrib) chargé d’assurer sa stabilité relative dans le temps.
a) Monnaie divisionnaire : Émise par le Trésor en pièces métalliques. Elle est utile pour les achats de
faible valeur.
b) Monnaie en billets de banque : Émise par la banque centrale (Bank Al Maghrib ou institut
d’émission) sous différentes valeurs pour permettre aux agents économiques d’effectuer leurs
transactions selon leursfiduciaire
Monnaie besoins = Monnaie divisionnaire + Monnaie en billets de banque

c) Monnaie scripturale : Constituée de l’ensemble des soldes créditeurs des agents économiques non
bancaires auprès des banques, banque centrale, Trésor public et centre des chèques postaux.
Elle correspond aux sommes inscrites au crédit des comptes à vue monétaires (dépôts sur comptes non
rémunérés) dont le transfert est effectué d’un compte à un autre par simple jeu d’écriture comptable.
La monnaie scripturale correspond à la provision bancaire
REMARQUE
La monnaie électronique, ou monétique, « peut être définie comme l’ensemble des techniques
informatique, magnétiques, électroniques et télématiques permettant l’échange de fonds sans support
papier » Dominique PLIHON dans « La monnaie et ses mécanismes ».
Elle peut prendre deux formes principales :
- Porte- monnaie électronique : carte de paiement ;
- Porte-monnaie virtuel : utilisation des réseaux tel que l’Internet pour effectuer des transactions à
distance.
C- Les fonctions de la monnaie
Mise en situation : Document traitant du problème de l’échange. (Voir annexe)
Dans une économie de troc, les biens s’échangeaient entre eux, mais ce système présente 2
limites (double coïncidence des besoins) :
 L’échange d’un bien est conditionné par l’existence d’une autre personne possédant le bien à
échanger ;
 Un bien peut être indivisible (une poule à échanger contre une motte de beurre)
Question : Identifier les fonctions de la monnaie
1) Fonction d’instrument de l’échange : la monnaie est devenue le seul élément qui facilite les
échanges des biens et services.
2) Fonction d’étalon de la valeur (instrument de mesure de la valeur ou unité de compte) : elle est un
étalon de la valeur qui permet de mesurer et de comparer les différents biens et services entre eux et
d’établir le prix de chacun dans un langage chiffré.
3) Fonction de réserve de la valeur : Elle peut être conservée afin de reporter dans le temps des achats.
C’est un instrument d’épargne.
La fonction de réserve du pouvoir d’achat est liée à la priorité pour la liquidité.
Section 2 : La masse monétaire et ses contreparties
A- Les composantes de la masse monétaire ou les agrégats de la monnaie
Dans une économie, la quantité de monnaie en circulation est mesurée par des agrégats monétaires.

Le but recherché est de pouvoir réguler l’activité économique et stabiliser le pouvoir d’achat de la

monnaie en concordance avec les objectifs de la politique économique des pouvoirs publics.
Situation : Encours à fin décembre (en Millions de dirhams)
Monnaie fiduciaire

(comptes /carnet)
Placements à vue

Autres actifs
Agrégat M1

Agrégat M2

Agrégat M3
monétaires
scripturale
Monnaie
Années

2019 250 227 661 598 911 825 166 522 ………………. 292 171 1 370 518
2020 300 626 718 939 …………..... 169 361 1 188 926 297 838 ……………………
Travail à faire : Compléter le tableau en calculant les valeurs manquantes
Agrégat M1 : Régroupe l’ensemble des avoirs monétaires utilisables par les agents économiques
non financiers sous forme liquide (monnaie métallique et billets de banque) et dépôts à vue
auprès des banques.

M1 = Monnaie fiduciaire + Monnaie scripturale


Agrégat M2 : Il est constitué des la masse monétaire M1 et des dépôts placés sur carnet

M2 = M1 + Placements à vue*

* Placements à vue : Comptes d’épargne sur carnet auprès des banques


Agrégat M3 : Comprend l’agrégat M2 et les autres actifs monétaire*

M3 = M2 + Autres actifs monétaires

* Autres actifs monétaires : Comptes à terme et bons de caisse auprès des banques, Titres
OPCVM monétaires, Dépôts en devises, valeurs données en pension, cértificats de dépôt (≤2
ans) , dépôts à terme auprès du Trésor et autres dépôts)

La masse monétaire
La masse monétaire (M3) correspond à la quantité de monnaie sous toutes ses formes dont dispose une
économie donnée à un moment donné.
Selon sa nature, les agents économiques utilisent la MM immédiatement ou après mobilisation pour
réaliser les opérations économiques (consommation, production, investissement, …)
Remarque
Remarque : M1 constitue l’agrégat de monnaie le plus liquide
B- Les contreparties de la masse monétaire ou les mécanismes de création de la monnaie
Les contreparties de la MM représentent les sources de la création monétaire. Elles sont définies par
rapport à l’agrégat M3 et sont réparties en termes de créances sur les agents économiques :
Contreparties de la MM (M3) Définition
Les créances sur l’économie englobent toutes les créances des
1)Créances sur ‘économie institutions de dépôts (ID) sur les secteurs intérieurs autres que
l’Administration Centrale (AC).
2)Créances nettes des ID sur
= Créances nette de BAM sur l'AC + Créances nettes des AID sur l'AC
l’administration centrale
3)Créances nettes des ID
Les réserves internationales nettes (RIN ancienne appellation)
((BAM et AID) sur les non-
= Avoirs extérieurs de BAM – Engagements extérieurs de BAM
résidents (Encours des
+ Créances des AID sur les non-résidents - Engagements extérieurs
devises auprès des BAM et
des AID
AID)
4)(Moins) Ressources à
Capital et réserves des ID + Engagements non monétaires des AID
caractères non monétaires
5)Autres contreparties de M3 Contrepartie des dépôts auprès du trésor + autres postes nets
Total des contreparties de la MM
= Créances sur l’économie + Créances nettes des ID sur l’AC + Créances nettes des ID sur les non
résidants - Ressources à caractères non monétaires + Autres contreparties de M

I. Mécanisme de création de la monnaie, objet des créances sur l’économie


1) Période 1 : La banque « B » a accordé un crédit de 100 000 DH à l’entreprise « ABC ». Cette
opération donne lieu à une écriture comptable au niveau des comptes du bilan de la banque :
 Elle débite le compte client en constatant une créance de 100 000 DH.
 Elle crédite du même montant le compte client, 100 000 DH (avoirs à la disposition du client dans
son compte bancaire pour financer ses besoins).
Le bilan de la banque se présente ainsi :
Actif Bilan Banque B Passif

Créance / « ABC » Compte de l’entreprise


« ABC » crédité Cette somme est apparue par un

+ 100 000 simple jeu d’écriture. Donc, il y a


+ 100 000
création monétaire.

L’entreprise « ABC » bénéficie de nouveaux moyens de financement pour une valeur de 100  000 DH.
Ces moyens ne correspondent à aucun dépôt préalable.
Conclusion
La monnaie mise à la disposition de l’entreprise ABC est créée par la Banque, il y a donc accroissement
de la quantité de monnaie en circulation.
Le crédit accordé par la Banque à ABC est ainsi à l’origine de la création de monnaie.
Période 2 et suivant : le multiplicateur de crédit
 L’entreprise « ABC » utilisera les 100 000 DH pour effectuer ses transactions.
 Cette somme reviendra comme un nouveau dépôt à la banque.
 A partir de ce dépôt, la Banque prête une partie et garde le reste pour faire face aux retraits des
agents économique.
La partie non prêtée par la banque est déposée auprès de BAM, appelée réserve monétaire (RM) ou
réserve obligatoire (RO), son taux est fixé par BAM.
(Si le Taux RM = 20% Banque prête 80% du dépôt)
La partie prêtée suivra le même processus et revient à la banque pour être prêtée dans la limite du
taux de la réserve monétaire. Ce processus se poursuivra indéfiniment selon le schéma suivant :
D : dépôt effectué par un agent économique
C : créance de la banque sur un agent économique (montant prêté)
RM : Montant mis en réserve auprès de BAM (dépôt non prété)
Actif Bilan Banque B Passif
C1= 80 000 Do = 100 000
RM1 = 20 000 D1 = 80 000
C2 = 64 000 D2 = 64 000
RM2= 16 000 D3 = 51 200
C3 = 51 200 ………………….
RM3 = 12 800
………………..
Conclusion
L’avoir initial (dépôt en banque) a donné lieu à un enchainement de création de la monnaie
pour financer les besoins de plusieurs agents économiques non bancaires.
Le montant final crée par le mécanisme de crédit peut être calculé ainsi :
1
∆M= Do x RM =Do x k
D0 : dépôt initial et 1 / RM = k multiplicateur du crédit
Application : ∆M = 100 000 x 1/ 0,2 = 500 000 DH
Remarque : Le remboursement du crédit donne lieu à une destruction de la monnaie (baisse de
la masse monétaire.)

II. Créances nettes des ID sur les non-résidents (réserves internationales nettes RIN)

Maroc Union Européenne


Entreprise Entreprise non
exportatrice X Exportation de marchandises pour 100 000 € résidente

Création de monnaie par crédit du compte de X Ordre de


virement
Transfert de 100 000 €
Banque résidente Y Banque non-résidente

Cession des devises

Marché de BAM
change Compte crédité
en MAD de Y
contre devises

CONCLUSION 
 Toute entrée de devises à l’occasion des échanges avec l’extérieur donne lieu à la création d’égale
valeur (selon cours de change) d’une quentité de monnaie faisant augmenter la masse monétaire en
circulation.
 Toute sortie de devises à l’occasion des échanges avec l’extérieur donne lieu à une destruction de la
monnaie et donc une baisse de la masse monétaire.

Sources des rentrées et sorties des devises


Origine des rentrées des devises

Recettes des Recettes de IDE Emprunts Dons et aides


exportations de voyages et (investissements externes reçus du RDM
biens et services tourisme directs étrangers)

C- Analyse des agrégats monétaires


Évolution de la masse monétaire 2019/2020
(comptes Placements à

Autres actifs
Agrégat M1

Agrégat M2

Agrégat M3
monétaires
scripturale
fiduciaire
Monnaie

Monnaie
Années

/carnet) vue

2019 250 227 661 598 911 825 166 522 1 078 347 292 171 1 370 518
2020 300 626 718 939 1 019 565 169 361 1 188 926 297 838 1 486 764
∆%
………. ………. ………. ………. ………. ………. ……….
20/19
Part en % en 2020 dans M3
Montants en Structures
MDH en %
Monnaie fiduciaire 300 626 ………………
Monnaie scripturale 718 939 ………………
Masse monétaire M1 1 019 565 ………………
Masse monétaire M2 1 188 926 ………………
Masse monétaire M3 1 486 764 ………………

Interprétations
……………………………………………………………………………………………………………………………………………….
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Section 2 : La politique monétaire
A- Fondements théoriques de la politique monétaire :
I- Définition
La politique monétaire désigne l'ensemble des moyens mis en œuvre par les autorités monétaires
(BAM) pour :
 Agir sur la quantité de monnaie (masse monétaire) afin que celle-ci soit
compatible avec le développement économique (variation du PIB) et le niveau des prix (inflation)
 Préserver les équilibres macroéconomiques de l'économie nationale.
L'objectif est alors d'assurer une harmonie entre l'augmentation de la masse monétaire et les
fondamentaux de l'économie en vue :
 D'éviter, par une expansion trop forte de la masse monétaire, une inflation …… 
 Ou, par une progression trop faible, une régression de la croissance économique
II- Justifications théoriques
1)- La théorie libérale et la politique monétaire (classiques, néoclassiques et monétaristes)
Au XVIe siècle, l'économiste J. Bodin constate que l'afflux des métaux précieux en provenance
d'Amérique latine s'accompagne en Europe de très fortes hausses de prix. Il en déduit alors qu'à
production constante, c'est l'accroissement du stock de monnaie qui provoque la hausse des prix.
Les fondements de la TQM sont alors posés.
Au début du XXe siècle, l'économiste Irving Fischer a traduit cette idée par la célèbre équation :
M x V = P x T où
M : La masse monétaire en circulation; V : La vitesse de circulation;
P : Le niveau général des prix; T : Le volume des transactions.

Selon la TQM, lorsque le volume des transactions (T) et la vitesse de circulation (V) ne se
modifient pas, une variation de la quantité de monnaie doit s'adapter aux échanges de biens et
services afin d'éviter l'inflation. (le marché est toujours en plein emploi)
La masse monétaire ne doit donc pas augmenter plus vite que l'activité économique
Conclusion : Selon la théorie classique, la monnaie n'est qu'un moyen commode pour faciliter
les échanges (transactions) Elle est donc neutre et n'a aucune influence sur le niveau de la
croissance et de l’emploi.
La hausse de la MM au-delà des besoins de l'économie, a des effets sur le niveau des prix :
l’inflation a pour seule origine l'augmentation de la masse monétaire au-delà des besoins réels des
agents économiques
2) La théorie keynésienne
La théorie keynésienne considère la monnaie comme une variable active et donc elle a une
influence prépondérante sur l'économie réelle. (le marché est toujours en équilibre partiel)
En effet, l'augmentation de la MM peut ne pas conduire à la hausse des prix si le marché des
biens et services est en situation de sous-emploi : Les entreprises peuvent augmenter la
production ou disposent d'un surstock. Dans ce cas, si la MM augmente, les taux d'intérêt baissent
et donc :
 La demande des crédits à la consommation par les ménages augmente ce qui stimulera la
production et donc la diminution du chômage
 L'investissement sera stimulé car le coût des crédits est bas.
Néanmoins, pour Keynes, la politique monétaire n'a qu'un effet limité sur l'équilibre général car
le moteur de l'investissement a pour origine :
 Les anticipations des agents économiques : conjoncture favorable ou défavorable
 Le niveau du revenu global qui exerce une influence sur la demande globale.
Conclusion
Les keynésiens préfèrent agir par la politique budgétaire et préconisent une politique
monétaire volontariste (expansionniste) pour financer déficit budgétaire qui est le principal
moteur de la relance de l'économie.
B- Les Objectifs de la politique monétaire
Objectifs finals Objectifs intermédiaires
 Le taux d’inflation : maîtriser l’inflation dans des  La croissance de la masse
proportions acceptables pour l’économie (stabilité des prix) monétaire : La masse monétaire ne doit
 Le taux de croissance de l’économie : assurer un pas excéder les besoins de l’économie ;
financement optimal de l’économie en mettant à la
disposition des agents économiques les liquidités nécessaires  Le niveau des taux d’intérêt : Le
favorisant la croissance économique. niveau des taux d’intérêt conditionne le
 Le taux de chômage : En situation de sous-emploi, une niveau des investissements et les crédits à
politique monétaire expansive permet de réduire le la consommation ;
chômage, par la baisse des taux d’intérêt et la reprise de
l’investissement qu’elle induit, au détriment de la stabilité  La stabilité du taux de change : la
des prix. Banque centrale définit un taux de change
 L’équilibre de la balance des paiements. Assurer la d’équilibre et s’efforce de défendre cette
stabilité de la monnaie par rapport aux autres monnaies en parité.
préservant les équilibres extérieurs.
C- Instruments et Actions de la politique monétaire
Actions à objectifs internes Actions à objectifs externes
1- Actions sur la liquidité bancaire Le taux de change : la banque centrale
 Les réserves obligatoires : Le taux des réserves intervient sur le marché de change pour fixer
obligatoires peut augmenter ou diminuer la création un taux de change qu’il considère le plus
monétaire par le mécanisme des crédits (liquidité des approprié pour l’économie nationale dans les
banques). échanges avec le RDM.
2- Actions sur le marché monétaire Actions par la politique du change :
 Taux directeur : la banque centrale peut augmenter  Dévaluation : Baisse de la valeur de la
ou diminuer le taux de refinancement des banques pour monnaie compétitivité des exportations
réduire ou stimuler le financement des agents Exportations et des importations
économiques ;  Change libre :
 Open market : intervention de la banque centrale Dépréciation : Elle a les mêmes effets que la
sur le marché monétaire pour l’achat ou la vente des dévaluation. (baisse du déficit balance
titres. commerciale)
Appréciation : importations plus compétitive
Swaps de change : Opération d’achat ou vente de devises
et exportations moins compétitives
par la banque centrale auprès des banques pour réguler la
(aggravation du déficit balance commerciale)
liquidité sur le marché monétaire. .
1- Schéma d’intervention de BAM sur le marché monétaire

2 Taux directeur

4 Open Market

5 Swaps de change
Séquence 3 : La politique budgétaire
Section 1 : La loi de finances et budget de l’Etat
A- Notion : Sur le plan juridique, le budget de l'Etat se traduit par une loi de finances, votée chaque année
par le parlement. Cette loi prévoit et autorise, pour l'année civile suivante, l'ensemble des recettes et
dépenses de l'Etat.
B- Composantes et structure de la loi de finance
Budget de l’Etat de l’année 2021
RECETTES ORDINAIRES DU BUDGET GENERAL (1) 228 421,4
 Recettes fiscales 201 866,4 Définitions et soldes du budget de l’Etat
- Impôts directs et taxes assimilées 80 712,0
- Impôts indirects 95 604,0  Les recettes ordinaires constituent des
- Droits de douane 10 679,6 ressources courantes du budget de l’Etat.
- Droits d'enregistrement et de timbre 14 870,8 Elles sont constituées des ressources
 Recettes non fiscales 26 555,0
fiscales et ressources non fiscales
- Produits des cessions de participation de l'Etat 4 000,0
 Les produits de cession de
- Produits de monopoles, d'exploitations et des
17 17,7 participation de l’Etat sont constitués des
participations financières de l'Etat
- Revenus du domaine de l'Etat 254,5 ressources de la privatisation
- Recettes diverses 3 682,8 RO = RF + RNF
- Dons et legs 1 500,0
DEPENSES ORDINAIRES DU BUDGET GENERAL (2) 254 254,3  Dépenses de fonctionnement constituent
 Dépenses de fonctionnement 225 575,9 les dépenses courantes (DF)
- Dépenses de Personnel 139 863,5 DF = traitement des fonctionnaires + dépenses
- Dépenses de Matériel et Dépenses Diverses 50 701,8 du matériel + charges communes
- Charges Communes 24 546,5
(Compensation) + (exonérations) + Imprévus
-  Dépenses relatives aux remboursements,
6 314,1  Intérêts de la dette à rembourse au
dégrèvements et restitutions, fiscaux
- Dépenses Imprévues et Dotations Provisionnelles 4 150,0 courant de l’année budgétaire (I)
 Dépenses en intérêts et commissions se Dépenses ordinaires (D0)
28 678,4 DO = DF + I
rapportant à la dette publique
SO = RO – DO
SOLDE ORDINAIRE (3) = (1) – (2) ……………….  SO > 0 (épargne publique)
 S0< 0 (Déficit ordinaire )
DÉPENSES D'INVESTISSEMENT du BGE (4) 77 202,3 Investissements programmés par l’Etat (DI)
SOLDE BGE (Hors produits des emprunts et hors Solde du budget général de l’Etat (SBE)
amortissement de la dette publique à MLT ………………. SBE = SO - DI
(5) = (3) – (4)
Services de l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA)
On trouve par exemple les Centres régionaux
Recettes des budgets des SEGMA 2 185,0
Dépenses des budgets des SEGMA 2 185,0 d’investissement, l’OFPPT, Institut national de
SOLDE DES SEGMA (6) - statistiques et d’économie appliquée,)
COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR CST Comptes permettant d'affecter directement
- Recettes des CST 94 299,6 certaines recettes à la couverture de certaines
- Dépenses des CST 93 383,8 dépenses. (Les comptes d’investissement, Les
SOLDE DES CST (7) 915,8 comptes de prêts, …)
Solde du BE (HORS produits des emprunts et hors Solde du budget de l’Etat (SBE)
amortissement de la dette publique à MLT 102 119,4 SBE = SBGE + Solde SEGMA + Solde des CST
(8)=(5)+(6)+(7)
Amortissement de la dette publique à MLT (9) 48 985,5 Partie de la dette publique à rembourser au
- Dont amortissement dette interne 42 336,2 cours de l’année budgétaire
Déficit budgétaire avant le recours à l’emprunt
Besoins bruts de financement du budget de l'Etat
……………… public (interne et externe).
(10)=(8)-(9) BBF
BBF = Solde BE - Amortissement dette
Recettes d'emprunts à MLT (11) 107 200,0 Total de l’emprunt à contracter auprès des
- Dont emprunt externe 41.000,0 marchés interne et / ou externe
Besoins résiduels de financement du BE (10) + (11) ……………… BRF = BBF + recettes de l’emprunt

Remarque
Le solde ordinaire reflète la capacité du budget de l'Etat à dégager une Épargne publique susceptible d'être
affectée au financement d'une partie des dépenses d'investissement public
Section 2: la politique budgétaire et la régulation par le budget
A-La politique budgétaire est une politique économique qui consiste à utiliser le budget de l’Etat pour
atteindre certains objectifs économiques et / ou sociaux.
B- Multiplicateur de l’investissement : mécanisme par lequel une dépense nouvelle de l’Etat en
investissements publics engendre une hausse de la production et du revenu national supérieure à la
dépense initiale.
Paragraphe 1 : Approches théoriques de la politique budgétaire
Approche libérale Approche keynésienne
Les libéraux sont pour un équilibre budgétaire Pour les keynésiens, la main invisible ne permet guère
car : d’atteindre le…………………………….: l’ajustement par les
- l’intervention de l’Etat entraîne des dépenses prix est imparfait car une partie des ………………..n’est pas
improductives et un endettement ; injectée dans le circuit et donc un équilibre de sous-
- En cas du déficit budgétaire la demande de emploi qui est synonyme de………………………….
l’Etat lorsqu’elle dépasse l’offre de biens et La régulation keynésienne s’appuie sur la relance de la
services entraîne une hausse de l’inflation, donc ……………………………………..et en particulier l’investissement
une perte de valeur de la monnaie. public qui est le véritable moteur de la croissance
- Les libéraux sont partisans de l’Etat économique (effet multiplicateur)
-gendarme (Police, Armée, Justice) Raisonnement keynésien s’appuie sur le principe de
l’intervention de l’Etat par le budget. (Etat providence)
Paragraphe 2 : Politique budgétaire de relance et de rigueur
Politique budgétaire de relance et de rigueur.

Politique de relance (go)  Politique de rigueur ou d’austérité (stop)


Objectifs : Stimuler la croissance économique et Objectifs : Lutter contre l’inflation et stopper la
lutter contre le chômage en relançant la demande. surchauffe d’une économie en réduisant la
Instruments : demande nationale.
I- Au niveau des dépenses : Instruments :
1- Augmentation des dépenses 1- Au niveau des dépenses :
d’investissements qui ont des effets Baisse des dépenses d’investissement et
d’entrainement sur l’économie ; sociales. Gel des salaires etc.
2- Augmentation des dépenses du personnel 2- Au niveau des recettes :
(traitements) Augmentation de la pression fiscale
II- Au niveau des recettes budgétaires : (augmentation des impôts) pour réduire le
Baisse de la pression fiscale (baisse des impôts déficit budgétaire.
directs ou indirects) pour stimuler les revenus des
agents économiques (ménages et entreprises) et Conséquences :
l’investissement.
Conséquences : Baisse de la demande nationale qui risque de
L’aggravation du déficit budgétaire peut entrainer freiner la croissance économique et entrainer le
le risque d’une inflation importante, un effet chômage.
d’éviction des investissements privés et Risque de faire baisser les investissements
augmentation des importations (cas où l’économie directs étrangers (IDE)
est ouverte) entrainant une augmentation du
déficit commercial.
A- Politique de relance
Politique marquée par un important déficit budgétaire pour relancer la demande. Son objectif est de stimuler
la croissance économique et lutter contre le chômage. Cette politique risque d’entrainer l’inflation.
B- Politique de rigueur (austérité)
Politique qui est caractérisée par un faible déficit budgétaire, voire excédentaire, (réduction des dépenses
budgétaires et augmentation des recettes budgétaires, notamment fiscales).
Son objectif est de lutter contre l’inflation et /ou réduire l’endettement publique (en réduisant ou stoppant la
demande). Cette politique risque de provoquer un chômage important.
Pression fiscale : Pourcentage des impôts prélevés par l’Etat dans le PIB. C’est indicateur qui permet de
comparer la part des impôts prélevés avec d’autres pays.

Pression fiscale =…………………………………………..

C- Les limites de la politique budgétaire de relance


1- L’effet d’éviction : Le financement du déficit budgétaire par emprunts interne pose le problème de
l’effet d’éviction. La pression sur la demande de la monnaie pousse le taux d’intérêt à la hausse.
Or l’investissement privé réagit négativement à une élévation du taux. Ainsi, par ses retombés monétaires,
l’intervention publique contribue à « évincer » l’investissement privé. C'est-à-dire, le déplacement des
ressources d’épargne disponibles vers le secteur public au détriment des autres agents économiques.
2- Effet boule de neige : Le recours à la dette est de nature à constituer des charges pour les budgets à venir.
Cette situation entraîne une augmentation des dépenses publiques et donc une aggravation du déficit
budgétaire qui est à son tour financé par de la dette. D’où le cercle vicieux de la dette.
3- La dégradation des comptes extérieurs : Une politique de relance provoque une augmentation de la
demande, ce qui risque de favoriser les entreprises étrangères et faire augmenter les importations, donc un
déficit de la balance commerciale.
Remarque :
En plus de ces trois limites, l’intervention de l’Etat par l’augmentation des dépenses peut être une source
d’inflation par la demande.

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