Vous êtes sur la page 1sur 25

Monnaie et Financement

de l’économie
T.D. n° 1
16 heures de TD réparties en 8 séances de 2 heures par
semaine.
• 4 premières séances à partir du 31 janvier TD1 à TD4: Début du chapitre 1 au chapitre 2
(arrêt à la Politique monétaire)
• Pause d’une semaine
• 4 dernières séances sur TD 5 à TD8: Chapitre 2 Politique de change jusqu’à la fin du
chapitre 3

Évaluation: 3 notes
• 1 note de DST (QCM par le Professeur) le 7 mars : 30% de la note finale
• 1 Note de TD (par le chargé de TD) : 20% de la note finale
• 1 Note d’Examen final (par le Professeur) le 9 mai : 50% de la note finale
Exercice 1
• le 1er juin, un industriel A vend des produits à un hypermarché H pour un montant de 100 000 € et à un supermarché S
pour 10 000 €. Il accepte d’être payé à 90 jours, soit le 1 er septembre, et il reçoit de ses clients H et S en contrepartie
deux reconnaissances de dette ;
• le 30 juin, ayant besoin de liquidités, A demande à sa banque B de lui escompter la traite sur H (pour simplifier, on
ignore le coût bancaire de cet escompte) ;
• le 1er juillet, l’industriel paye par virement ses employés (E) pour un montant de 60 000 €. De plus, il reçoit d’un de ses
clients un versement en billets de 2 000 € ;
• le 15 juillet, suite à une exportation, A reçoit 10 000 £ d’un de ses clients anglais. A dépose ces devises à sa banque
sur son compte en euros (1 £ = 2 €) ;
• le 31 juillet, l’industriel décide l’achat d’une machine-outil pour un montant de 80 000 € qu’il financera pour moitié par
autofinancement (la somme est prélevée sur son compte courant) et pour l’autre moitié grâce à l’accord par B d’un crédit
sur 5 ans ;
• le 1er août, il paye par chèque le fabriquant F de la machine ;
• le 1er septembre, l’hypermarché H et le supermarché S remboursent leurs dettes.
NB : les bilans sont supposés être vierges le 1 er juin. Tous les agents A, H, S, E, F disposent de comptes uniquement
auprès de la banque B.

1. Qu’est-ce qu’une opération d’escompte ?


On parle d'escompte lorsqu'une entreprise cède un effet de commerce (une traite par exemple) à la banque et qu'en
contrepartie, la banque fait une avance à l'entreprise. Le but de l'escompte est de limiter les décalages de trésorerie pour
l'entreprise en mobilisant les créances client.

L'escompte bancaire est une opération de crédit à court terme, par laquelle des effets de commerce sont transférés au
banquier qui procède en contrepartie à leur paiement immédiat, déduction faite des intérêts et des commissions.
Quel est le bilan de la banque le 30 juin après l’opération d’escompte ?

Bilan de la banque le 30 juin


Actif Passif
Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 100 000 €

Comment ce bilan se modifiera-t-il le 1 er septembre ?

Le 1er septembre, H et S remboursent leurs dettes

Actif Passif
Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 210 000 €
Compte Courant de H -100 000 €
Compte Courant de S -10 000 €
Quels sont les effets création/destruction de monnaie ?

Création de monnaie: l’octroi de crédit de 100 000 par la banque à l’industriel A.


Destruction de monnaie: Remboursement des crédits.

2. Dressez le bilan de la banque le 1er juillet, le 15 juillet, le 31 juillet et le 1 er août, en examinant chaque fois s’il
y a de la création monétaire.

Bilan de la banque le 1er juillet


Actif Passif

Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 42 000 €

Billets 2 000 € Compte courant des E 60 000 €

Création de monnaie: Versement de billets


Bilan de la banque le 15 juillet
Actif Passif

Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 62 000 €

Billets 2 000 € Compte courant des E 60 000 €

Devises 20 000 €

Création de monnaie: Versement de devises


Bilan de la banque le 31 juillet
Actif Passif

Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 102 000 €

Billets 2 000 € Compte courant des E 60 000 €


Devises 20 000 €
Créances sur A 40 000 €

Création de monnaie: Achat de la machine, l’octroi du crédit de 40 000 par la banque


Bilan de la banque le 1er août
Actif Passif

Effet escompté 100 000 € Compte courant de A 22 000 €

Billets 2 000 € Compte courant des E 60 000 €

Devises 20 000 € Compte courant de F 80 000 €

Créances sur A 40 000 €

Destruction de monnaie: paiement par chèque du fabriquant de la machine


3. En généralisant les exemples de cet exercice, dressez un tableau comparatif des opérations entre
un ANFR et une banque donnant lieu à une création et à une destruction monétaire.

Création/Destruction de monnaie
Création monétaire Destruction monétaire
Achat d’un actif* Vente d’un actif

Octroi d’un crédit Remboursement d’un crédit

Versement de devises Retrait de devises

*Escompte, achat d’actions, d’obligations, de biens immobiliers.


Exercice 2
Reprenez les définitions de M1, M2, M3, des engagements financiers à long terme et des contreparties de M3 à l’aide des
trois tableaux ci-dessous et du glossaire de la BCE qui figure sur le site.

M1: L'agrégat monétaire étroit (M1) comprend la monnaie fiduciaire (pièces et billets) et la monnaie scripturale (dépôts à
vue détenus auprès des IFM, de la Poste, du Trésor), transférable de compte à compte par chèques, cartes de paiement,
virement, prélèvements automatiques. Le ratio billets/M1 ≈ 14%, en constante diminution. Les BCN parties prenantes à
l'Eurosystème ont le monopole d'émission de la monnaie fiduciaire.

M2: L'agrégat intermédiaire (M2) comprend M1 plus les dépôts d'une durée inférieure ou égale à deux ans et les dépôts
remboursables avec un préavis inférieur ou égal à trois mois. Il s’agit de placements comme les livrets jeunes, les livrets A
des caisses d’épargne, les livrets d’épargne populaire, les comptes d’épargne-logement. C’est de la quasi-monnaie,
disponible à tout moment mais qui ne peut pas servir directement à faire un paiement, contrairement aux actifs inclus dans
M1. Ces dépôts doivent être transformés en M1 au prix de restrictions, de délais, de pénalités ou de commissions.

M3: La masse monétaire au sens large (M3) recouvre M2 ainsi que des instruments négociables sur un marché, émis par les
IFM, avec un risque de perte en capital. Il s’agit de trois types d’actif :
– les pensions, soit des conventions par lesquelles un actif est cédé et racheté à un prix déterminé, à une échéance fixée ou
sur demande ;
– les parts de fonds d’investissement monétaires qui recouvrent les OPCVM ;
– les titres de créances négociables comprennent des produits comme les certificats de dépôts, qui attestent d’un dépôt à
un certain terme auprès d’un établissement de crédit pouvant être cédé si le détenteur a besoin de liquidités, de bons émis
par le Trésor ou par des institutions financières, de billets de trésorerie. La caractéristique commune à ces actifs, c’est d’être
négociable.
Agrégats monétaires Septembre 2021 (en milliards d’euros)

Encours
Monnaie fiduciaire 1 444
+ Dépôts à vue 9 606
= M1 11 050

+ Dépôts à terme d’une durée ≤ à 2 ans 916


+ Dépôts remboursables avec préavis ≤ à 3 2 490
mois
= M2 – M1 3 406
= M2 14 456

+ Pensions 121
+ Parts de fonds d’investissement monétaires 601
+ Titres de créances < 2 ans 32
= M3 – M2 754
= M3 15 210

Source : BCE.
Les engagements financiers à long terme vis-à-vis des autres résidents de la zone euro sont composés de l’épargne stable
(dépôts à terme d’une durée >2 ans; dépôts remboursables avec préavis >3mois; titres de créances d’une durée initiale > 2
ans) et des fonds propres (capital et réserves).

Les contreparties de M3: Il existe trois sources à la création monétaire. Elles sont les « contreparties »
de la masse monétaire. Les deux premières contreparties résultent d’opérations internes à la zone euro (créances sur les
administrations publiques, créances sur les autres résidents de la zone euro), la dernière d’opérations externes (position
extérieure nette). Par ailleurs, les IFM possèdent d’autres ressources non adossées sur de la création monétaire. Elles
constituent les engagements financiers à long terme.

Est-ce que l’égalité M3 + engagements financiers à long terme = créances internes à la zone euro + créances externes est
vérifiée ? Qu’est-ce qui contribue le plus à la création monétaire, les sources d’origine interne ou d’origine externe ?

M3 + engagements financiers à long terme = créances internes à la zone euro + créances d’origine externe

Dans la réalité, cette égalité comptable n’est jamais parfaitement vérifiée.

Selon le tableau: M3 + engagements financiers à long terme = 15210,5+6852,7=22063,2


créances internes à la zone euro + créances d’origine externe =(6365,7+14609,3) +1366,1=22341,1
L’égalité n’est pas vraiment vérifiée.
Les sources d’origine interne contribuent plus à la création monétaire.
Les contreparties de M3 Septembre 2021 (en milliards d’euros)

Créances sur les administrations publiques 6 366

Créances internes Créances sur les autres résidents de la Zone 14 609


euro
dont Prêts 12 180
Créances externes

Position extérieure nette 1 366


Les engagements financiers à long terme
Septembre 2021 (en milliards d’euros)

Dépôts à terme d’une durée > à 2 ans 1 849

Epargne stable Dépôts remboursables avec un préavis > à 3 mois 39

Titres de créance d’une durée initiale > à 2 ans 1 979

Capital et réserves 2 986


propres
Fonds

Engagements financiers à long terme 6 853

 M3 + Engagements financiers à long terme =


créances internes à la zone euro + créances externes
Quel est le taux de croissance de M3 ? Quelle est la composante de M3 qui progresse le plus ? Qu’est-ce que cela
traduit ?

Le taux de croissance de M3 est de 7,4 %, Elle est principalement due à la croissance de M1 (11%) et à la
croissance de M3-M2 (5,7%) due aux pensions. M2-M1 par contre a baissé (-2,5%).
Les composantes les plus liquides (monnaie fiduciaire et dépôts à vue) et les pensions contribuent le plus à la
croissance de la monnaie M3.
Exercice 3
Caractérisez les spécificités des méthodes de paiement en France par rapport aux principaux pays de la zone euro :
Allemagne (DE), Italie (IT) et Espagne (EE).

Dans l’ensemble de la zone euro, la méthode de paiement la plus utilisée est le paiement par carte (card payments) avec
près de la moitié des paiements en 2020, soit 47%, suivi des virements (credit payments) 22.7% et les prélèvements (direct
debits) 21.9 %. La monnaie électronique représente une part très faible 6% et les chèques 1.4% et les autres moyens de
paiement 1% représentent une part dérisoire.

Le classement de ces moyens de paiement diffère relativement/légèrement d’un pays à l’autre dans la zone Euro.

La méthode de paiement la plus utilisée en France est le paiement par carte (card payments) qui représente plus de 50% des
paiements depuis 2016 soit 57.4% en 2020. Viennent ensuite les prélèvements (direct debits) représentant 19.1% en 2020
et les virements (credit transferts): 18.5%. Les chèques quant à eux ne représentent que 4.8% des paiement en France en
2020. Les monnaies électroniques (E money) et autres services de paiement représentent une part dérisoire de 0.1%.

Par contre en Allemagne, la méthode de paiement la plus utilisée est les prélèvements (direct debits) avec 44.3% des
paiements en 2020 suivi des paiements par carte 28.7% et les virements (credit transferts) 26.3%, les chèques, la monnaie
électronique et les autres services de paiement représentent une part dérisoire (0.7% au total).

En Espagne, la méthode la plus utilisée est le paiement par carte (card payments comme dans le cas de France) qui
représente plus des deux tiers des paiements depuis 2016 soit 64.6% en 2020, suivi des virements (credit transferts) qui
représentent près d’un tiers depuis 2016, soit 30.1% en 2020. Les autres moyens de paiement représentent 5.2%.
Exercice 3

Quels sont les moyens de paiement qui progressent et ceux qui régressent ? Credit transfers : virements / Direct debits :
prélèvements / Card payments : cartes de paiement / Cheques : chèques / E-money : monnaie électronique / Other
payment services : autres services de paiement.

Dans l’ensemble de la zone Euro, les moyens de paiement qui regressent sont les virements (credit transferts) qui passent de
24.5% des paiements en 2016 à 22.7% des paiements en 2020; les prélèvements (direct debits) qui passent de 24.4% à
21.9% des paiements entre 2016 et 2020; les chèques qui baissent de plus de moitié, passant de 3.3% à 1.4% et les autres
services de paiement passant de 1.9% à 1% entre 2016 et 2020.

Les méthodes de paiement qui progressent dans la zone Euro sont les paiements par carte (card payments) qui passent de
42.3% en 2016 à 47% en 2020 et la monnaie électronique (E-Money) qui passe de 3.6% à 6%.

La situation diffère légèrement d’un pays à l’autre. Par exemple en France, l’utilisation des virements (credit payments), des
prélèvements (direct debits), des paiements par carte (card payments) sont les moyens de paiements qui progressent.
Les paiements qui régressent sont les chèques, les paiements électroniques et les autres moyens de paiement.
Exercice 4
Document 3 – Les principales phases d’un paiement scriptural, BRI. Banque de France, « Monnaie digitale de banque
centrale », ABC de l’économie, juin 2020. De Meyer K., « L’Euro, une monnaie en pleine santé qui fête ses vingt ans »
(extrait), Le Échos, 6 décembre 2021.

À partir du graphique ci-dessous, décrivez les opérations mises en œuvre lors d’un paiement scriptural (cartes bancaires,
chèques, virements, etc.)
Les principales phases d’un paiement scriptural

La compensation désigne la rencontre


quotidienne entre les banques afin de faire
le solde de l’argent qu’elles se doivent
respectivement. Cette opération se fait
aujourd’hui de manière numérisée.

Source : BRI.
→ Quelle différence y a-t-il entre la monnaie banque centrale et la monnaie commerciale ?

Monnaie centrale et monnaie commerciale

La monnaie centrale est constituée de la


monnaie fiduciaire (pièces et billets) et la
monnaie scripturale sur les comptes des
banques commerciales auprès de la banque
centrale. Elle est émise et garantie par la
banque centrale.

La monnaie commerciale est la monnaie


scripturale inscrite sur les comptes des
clients (utilisable par carte, chèques,
virements etc). Elle est émise et garantie par
les banques commeciales.

Source : Banque de France.


La mise en place de l’euro numérique provoquera-t-elle un changement pour les banques commerciales et pour le
mécanisme de paiement précédemment étudié ?
La mise en place de l’Euro numérique pourrait, avec l’utilisation de la blockchain, rendre les transactions
interbancaires et entre institutions financières plus rapides et plus sécurisée dans le cas de la monnaie
centrale dite  » de gros ». En effet, la technologie blockchain permet d’assurer la sécurité des données
lors des transactions et paiements en utilisant des systèmes qualifiés de quasi-inviolables.

Dans le cas de la monnaie centrale dite « de détail », elle s’adapte aux évolutions technologiques, elle
permet d’accompagner l’évolution des comportements en matière de paiement. Toutefois, elle peut
dégrader l’utilisation des modes de paiement standards tels que l’utilisation des cartes bancaires, des
chèques etc.
L’euro numérique remplira-t-il toutes les fonctions associées à une monnaie ?

L’Euro numérique remplira les fonctions associées à une monnaie telles que: unité de compte, intermédiaire des
échanges et réserve de valeur. Il s’agit d’une monnaie centrale numérique garantie par la banque centrale.

est-il équivalent au bitcoin, au stablecoin de Facebook et à la monnaie électronique ?

Non, elle ne doit pas être confondue au bitcoin ou au stablecoin qui sont plutôt des crypto-actifs (decentralisés
en plus). Elle ne doit pas non plus être confondue à la monnaie électronique qui correspond à de la monnaie
commerciale, une somme d’argent stockée sous forme électronique (carte prépayée, porte monnaie
électronique...) en contrepartie d’une remise de fonds auprès de l’émetteur.
Exercice 5
Document 4 – Fourel C., Magnen J.-P. et Meunier N., « D’autres monnaies pour une nouvelle prospérité », Rapport de la
Mission d’étude sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange locaux, 8 avril 2015, pp. 7-9. BCE, «
Avis sur une proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la
prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme et
modifiant la directive 2009/101/CE », Journal officiel de l’Union européenne, 9 décembre 2016, C 459/4 et 5.

→ À partir de ces extraits, des sites du ministère de l’économie, des finances et de la relance
https://www.economie.gouv.fr/particuliers/monnaie-locale et du réseau des monnaies locales complémentaires (MLC)
http://monnaie-locale-complementaire-citoyenne.net/ précisez ce qu’est une MLC et une monnaie virtuelle (MV) ? Que
signifie pour une monnaie d’avoir « cours légal » ?

Une MLC est une monnaie complémentaire de la monnaie officielle, l'euro, utilisée sur un territoire restreint: ville, région, et
ne concerne qu’un éventail réduit de biens et services. Toutes les monnaies locales sont adossées à la monnaie nationale.
Elle est mise en place par une association qui en assure la gestion avec l'aide d'un établissement financier. On ne peut payer
avec la monnaie locale que certaines marchandises. Elle peut servir à payer des achats du quotidien dans le cadre du
commerce de proximité, de la vente de produits locaux. Elle sert en général à développer l'économie locale en favorisant le
commerce et la production de proximité. Par exemple, il n'est pas possible d’utiliser la MLC dans un supermarché ou un
hypermarché. Elle peut également servir à développer des projets solidaires.
Une MV est une unité de compte n’ayant pas de statut légal, à ce titre ces monnaies ne sont pas régulées par une Banque
centrale et ne sont pas délivrées par des établissements financiers. Elles sont « des représentations d’une valeur
numérique qui ne sont émises ni par une banque centrale, ni par une autorité publique, qui ne sont pas nécessairement
liées non plus à une monnaie à un cours forcé mais qui sont acceptées comme moyen de paiement par des personnes
physiques ou morales et qui peuvent être transférées, stockées ou échangées par voie électronique». La monnaie virtuelle
est différente de la monnaie électronique qui est une valeur monétaire.

Une monnaie a « cours légal » lorsque elle est le seul moyen que personne n’a le droit de refuser pour se faire payer (dans
certaines limites de montant et de nombre de pièces).
Historiquement, les moyens de paiement que la loi (cours légal) est venue consacrer d'un pouvoir libératoire général sont
le papier monnaie (billets de banque) et les pièces de monnaie, c'est-à-dire la monnaie dite fiduciaire. En revanche, les
instruments de transfert de la monnaie scripturale, tels les chèques ou les cartes de paiement, ne bénéficient pas de cette
force légale et peuvent donc, en théorie, être refusés par un créancier.

Quels rapports ces monnaies entretiennent-ils avec la monnaie légale ?


Ces monnaies sont reliées, d’une manière ou d’une autre, à la monnaie légale (celle communément admise par la
population et ayant un cours légal garanti par la puissance publique). Le rôle de ces monnaies n’est pas de remplacer le
système monétaire existant, mais plutôt de remédier aux faiblesses inhérentes à un système centralisé basé sur une seule
monnaie principalement issue du crédit bancaire. Son rôle est en fait de « complémenter » la monnaie qui a cours légal.
En quoi les MLC et les MV sont fondées sur des logiques opposées ?

Les acteurs des monnaies complémentaires ne souhaitent pas remettre en question l’existence de l’Euro, mais cherchent
plutôt à mettre en place des systèmes où les citoyens et les entreprises concernés se réapproprieront l’utilisation de la
monnaie et ses différentes fonctions. Ils remettent en question la trop grande dépendance vis-à-vis de la monnaie classique
issue du crédit bancaire, d’où son caractère « complémentaire ». Son utilisation est soumise à des objectifs de
développement de l’activité économique au bénéfice d’un territoire et du renforcement du lien social au service de la
collectivité  se réclame de l’économie sociale et solidaire.

Ce qui oppose les monnaies virtuelles aux MLC c’est le caractère apatride et anonyme (les détenteurs sont anonymes) des
monnaies virtuelles, leur création et leur émission ne sont pas ancrés dans un minimum de délibération démocratique et
politique, elles sont créées par des acteurs privés. Leur utilisation n’est en rien soumise à des objectifs de développement de
l’activité économique au bénéfice d’un territoire et du renforcement du lien social au service de la collectivité. Les monnaies
virtuelles ont un large éventail d'utilisations qui vont au-delà de leur utilisation comme moyen de paiement, y compris par
exemple les casinos en ligne.

Peut-on parler de « monnaie » dans ces deux cas de figure ?

Dans le contexte de l’union, Les monnaies virtuelles ne sont pas considérées comme des monnaies.
Les MLC ne peuvent être considérées comme des monnaies, elles jouent un rôle de complément à la monnaie classique.
Quels risques sont associés aux MV selon la BCE ?

Risque de développement du terrorisme car les terroristes et autres groupes criminels ont la possibilité de transférer
de l'argent à l'intérieur des réseaux de monnaies virtuelles en dissimulant les transferts ou en bénéficiant
d'un certain degré d'anonymat sur ces plates-formes.

La transférabilité des monnaies virtuelles dépend de l'internet et est uniquement limitée par la capacité du
réseau sous-jacent d'ordinateurs et de l'infrastructure informatique de la monnaie virtuelle concernée.

La volatilité liée aux monnaies virtuelles, qui est généralement plus élevée que celle des monnaies émises par les
banques centrales ou dont l'émission est autrement autorisée par les banques centrales, cette volatilité ne semblant
pas toujours être liée à des facteurs économiques et financiers.

Contrairement aux détenteurs de monnaies officielles, les détenteurs d'unités de monnaie virtuelle n'ont
en général aucune garantie de pouvoir échanger, à l'avenir, leurs unités contre une monnaie légalement
établie ou des biens et services

La dépendance des acteurs économiques à l'égard des unités de monnaie virtuelle, si elle se renforce sensiblement à
l'avenir, pourrait, en principe, avoir une incidence sur le contrôle des banques centrales sur la fourniture de monnaie
et pourrait compromettre la stabilité des prix, bien que, selon les pratiques actuelles, un tel risque soit limité.
Est-ce que la BCE est, selon vous, favorable aux MV ?

Le BCE n’est pas favorable aux monnaies virtuelles car selon la BCE:
« Il conviendrait toutefois que les organes législatifs de l'Union veillent à ne pas encourager l'utilisation de
monnaies virtuelles créées par des acteurs privés car ces autres moyens de paiement ne sont pas officiels et n'ont
pas de cours légal émis par une banque centrale ou autre autorité publique. »
« Aussi, s'il est approprié que les organes législatifs de l'Union, conformément aux recommandations du GAFI,
régulent les monnaies virtuelles du point de vue de la lutte contre le blanchiment de capitaux et de la lutte contre
le financement du terrorisme, ceux-ci ne devraient pas chercher, dans ce cadre précis, à encourager un usage plus
répandu des monnaies virtuelles ».
« Deuxièmement, étant donné que, en fait, les monnaies virtuelles n'ont pas cours légal, il serait plus
juste de les considérer comme des moyens d'échange, plutôt que comme des moyens de paiement. »

Vous aimerez peut-être aussi