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MYSTÈRE*

CHRIST

WATCHMAN NEE

Living Stream Ministry Anaheim, California •


www.lsm.org
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quelconque de cet ouvrage par quelque procédé que ce soit, et
© 2001 Living Stream Ministry
notamment par voie graphique, électronique ou mécanique, y compris
par photocopie, bande magnétique et systèmes de mise en mémoire et
de récupération de l’information, est interdite sans l’autorisation écrite
de l’éditeur.

Première édition, février 2001

Traduit de l’anglais Titre


original : The Mystery of Christ ©
1997 Living Stream Ministry
(French Translation)

ISBN 978-0-7363-0926-4 12 13 14 15 16 17 / 9 8 7 6 5 4 3 2

Distribué par
Le Courant de Vie 44 rue Monge, 75005 Paris, France
www.courantdevie.fr contact@courantdevie.fr

Publié par
Living Stream Ministry 2431 W. La Palma Ave., Anaheim, CA
92801 U.S.A.
P. O. Box 2121, Anaheim, CA 92814 U.S.A.

Imprimé au Royaume-Uni
TABLE DES MATIÈRES

Chapitre Page

Préface 5

1 Le mystère de Christ 7
2 Le corps de Christ 11

3 La différence entre un croyant etun membre 15

4 La provision que le corps apporte à chacun


de ses membres 21
5 La protection du corps, sonministère, et les
limites qu’il impose 25

6 L’autorité dans le corps 31

7 L’onction du corps 37

8 L’ordre du corps 43

9 Le principe du corps 51

10 Les richesses du corps 59

11 Le ministère dans le corps 65


PRÉFACE

Ce livre contient une série de messages donnés par


Watchman Nee à Shanghai en 1939 sur le mystère de Christ.
Le contenu de ces messages provient des notes prises par K. H.
Weigh.
CHAPITRE Un

LE MYSTÈRE DE CHRIST
Références bibliques : Ép 3.4-6 ; Jn 12.32 ; Le 12.50-52

LE MYSTÈRE CACHÉ DEPUIS LES GÉNÉRATIONS

Dans Éphésiens 3.4-6, Paul évoque sa compréhension du


mystère de Christ. Ce mystère n’avait pas été porté à la
connaissance des fils des hommes dans les autres générations.
Jadis, les hommes ne connaissaient pas le mystère que Dieu a
révélé par Paul, selon lequel les Juifs et les Gentils deviennent
un seul nouvel homme en Christ-Jésus, un Christ collectif :
l’Église. Le verset 3.6 est un trésor. Les paroles « forment un
même corps » font référence au nouvel homme d’Éphésiens
2.15, qui contraste avec le vieil homme. De nombreux individus
peuplent cette terre, pourtant il y a un seul vieil homme.
Similairement, les chrétiens sont nombreux, mais il existe un
seul nouvel homme : l’Eglise.

UN SEUL NOUVEL HOMME


Afin que nous comprenions ce qu’est le nouvel homme, il
importe que nous sachions tout d’abord ce qu’est le vieil
homme. Ce dernier est l’homme créé par Dieu, tombé à cause
du péché. Tout être en Adam est pécheur devant Dieu, donc
vieil homme. Lorsque ce pécheur, le vieil homme, entend
l’évangile, croit en Christ et est sauvé, il devient un nouvel
homme. Il est non seulement devenu un nouvel homme en tant
qu’individu, mais il est uni à tous les autres chrétiens afin de
devenir également un nouvel homme collectif. Le premier
chapitre d’Éphésiens parle de l’Église en tant que Corps de
Christ ; le second, en tant que nouvel homme ; le troisième
chapitre évoque le mystère de Christ ; le chapitre quatre indique
la manière d’édifier le Corps de Christ ; le chapitre suivant traite
de la responsabilité de l’Église ; le chapitre six, enfin, révèle le
combat que mène l’Église. Le chef-d’œuvre de Dieu est l’Église,
c’est-à-dire le nouvel homme. Dieu nous sauve afin que nous
puissions devenir un nouvel homme en Christ.
6 LE MYSTÈRE DE CHRIST

Un grand problème des chrétiens d’aujourd’hui est que tous


désirent vivre une vie chrétienne individuelle. Chacun souhaite
être bon et plein de zèle ; tous veulent écouter d’excellents
sermons. En quelques mots : ils souhaitent tous être chrétiens
de façon individuelle. Or, le but de Dieu n’est pas que nous
soyons de bons individus, mais II désire un vase collectif qui
détruira Satan et accomplira Son plan. Il ne veut pas voir les
chrétiens éparpillés aux quatre vents, mais désire qu’ils soient
unis pour devenir un seul nouvel homme collectif.
QU’EST-CE QUE LE NOUVEL HOMME ?
Le chapitre deux d’Éphésiens nous dit que Christ crée un
seul nouvel homme en utilisant deux peuples, mais Paul ne
nous révèle pas à quoi ressemble ce nouvel homme. En lisant
Colossiens
3.10- 12, nous remarquons que le nouvel homme se
renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de
Celui qui l’a créé. Dans le nouvel homme, il n’y a ni Grec ni
Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave
ni libre ; mais Christ est tout et en tous. Le nouvel homme ne
tient pas compte des distinctions ; c’est une question d’être le
nouvel homme ou d’être rien. Que l’on soit grec ou juif tombe
en dehors du domaine du nouvel homme. Le nouvel homme est
Christ, tout simplement. Christ est la nature du nouvel homme,
et dans cet homme, Christ est tout et en tous. Nous pouvons
même aller jusqu’à dire que Christ est l’Église et que l’Église est
Christ, car tout ce qui compose le nouvel homme, l’Église, est
Christ. Ce qui constitue le nouvel homme n’est autre que Christ
Lui-même.
L’ÉGLISE EST CHRIST
Puisque la nature même du nouvel homme, l’Église, est
Christ, nous pouvons dire que l’Église est Christ. Lisons deux
passages bibliques. Dans Luc 12.50-52, le Seigneur déclare : «
Il est un baptême dont je dois être baptisé... Pensez-vous que
je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais
la division. » Pourquoi le Seigneur dit-il cela ? Parce qu’il avait
annoncé qu’il jetterait le feu sur la terre. Ce feu est celui de la
LE MYSTÈRE DE CHRIST 7

vie de Dieu. Cela signifie qu’il libérerait Sa vie sur terre pour
que tous ceux qui croiraient en Lui soient régénérés et reçoivent
la vie de Dieu. Or, cela ne serait possible qu’une fois Son
baptême accompli, ce qui fait référence à Sa crucifixion. Jean
12 nous montre que l’Eglise est le fruit de la mort et de la
résurrection de Christ. Il est le grain de blé qui est tombé en
terre, est mort, puis a produit de nombreux grains, l'Eglise, en
résurrection. Nous pouvons donc affirmer d’après ces deux
passages que l’Église est le résultat de la vie de Christ. Par Sa
mort et Sa résurrection, Christ a libéré Sa vie et l’a dispensée
dans les croyants. Ces croyants sont alors unis pour devenir
l’Église.
L’ÉGLISE EST LE CHRIST COLLECTIF
Nous pouvons poser deux regards sur Christ dans le
Nouveau Testament. D’un côté, Il est Jésus-Christ de Nazareth,
le Christ individuel. D’un autre côté, Il est Christ plus l’Église,
le Christ collectif. C’est ce second aspect qu’évoque I
Corinthiens 12.12, où Paul dit : « ... comme tous les membres
du corps, malgré leur nombre, ne sont qu’un seul corps, —
ainsi en est-il du Christ. » Tout ce qui ne vient pas de Christ
n’est pas l’Église. Une seule chose dans le chrétien fait partie
de l’Église : Christ. L’Église est le Christ collectif. Dans l’Église,
il y a Christ et Lui seul. Au moment du partage du pain, le
morceau que nous détachons du pain entier représente
toujours le corps de Christ, l’Église. L’Église, c’est ce qui
provient de Christ, et en aucun cas ce qui Lui est ajouté.
De nos jours, les enfants de Dieu sont divisés pour des
raisons de divergences d’organisation, de points de vue
personnels, de concepts, de choix, de préférences et de
doctrines. Mais aux yeux de Dieu, l’Église est indivisible. Toutes
ces différences ne sont que superficielles et en aucun cas
n’entament la réalité intrinsèque de l’Église. L’Église est
composée de tous les croyants et Christ. Elle est le Christ
collectif. Lorsque tous les saints sont unis en Christ, c’est
l’Église. Il y a un seul Christ, il ne peut donc y avoir qu’une
8 LE MYSTÈRE DE CHRIST

seule Église. Par conséquent, l’Église n’est ni divisible ni sépa-


rable.
CHAPITRE DEUX

LE CORPS DE CHRIST
Références bibliques : Ép 3.4-6 ; Col 3.4-11 ; Rm 12.3-5

L’ÉGLISE EST LE CORPS DE CHRIST

Ce message nous amènera à parler du Corps de Christ.


Dans le Nouveau Testament, Paul a été le seul apôtre à avoir
utilisé l’expression le Corps de Christ pour décrire l’Eglise. Dans
d’autres passages, l’Église est évoquée comme étant le temple
de Dieu, la maison de Dieu, etc. Mais Paul a déclaré clairement
que l’Église est le Corps de Christ. Nous ne parlerons pas ici de
l’homme qui devient enfant de Dieu ou chrétien, mais de la
façon dont l’Église forme le Corps de Christ. Nous pourrions
dire que l’Église est Christ sous une autre forme. Christ était le
Fils unique de Dieu. À présent, Il est devenu le Premier-né.
Christ, avec tous les autres fils, l’Église, forment le Corps
unique. L’Église ne comporte pas de personnes individuelles ;
seul Christ vit dans l’Église. Tout ce qui est issu de Christ est
l’Église. L’Église est entièrement issue de Christ et est une avec
Christ. Un chrétien n’a pas besoin de faire ou de modifier quoi
que ce soit pour se trouver en Christ. A partir de l’instant où
un homme est régénéré, il est en Christ et devient une partie
du Corps de Christ.

LE CORPS DE CHRIST, UNE QUESTION DE VIE


L’Église en tant que Corps de Christ est une question de vie.
Ce n’est pas une doctrine, mais une question de vie. Il ne suffit
pas de comprendre cette réalité intellectuellement pour faire
partie du Corps de Christ. On le devient grâce à la régénération.
C’est entièrement lié à la vie et n’est pas du domaine de la
connaissance ni de la doctrine. Tous les chrétiens ont besoin
de voir le Corps de
Christ. Mais seule une révélation de la part de Dieu peut ouvrir
nos yeux là-dessus. Le comprendre grâce à notre intellect est
impossible. Même si nous sommes remplis de tout le savoir
disponible à ce sujet, nous pouvons très bien ne pas le voir ni
10 LE MYSTÈRE DE CHRIST

en toucher la réalité. Seuls ceux qui ont reçu une révélation de


la part de Dieu verront le Corps de Christ et eux seuls entreront
dans sa réalité.
Dans Romains 12, il est dit que l’Église est le Corps de
Christ, mais ce passage ne nous explique pas comment elle le
devient. Pour comprendre comment l’Église devient le Corps de
Christ, il est nécessaire d’examiner les chapitres cinq à huit de
Romains. Le chapitre cinq nous apprend que tous les hommes
sont unis à Adam et que tous reçoivent leur vie d’Adam. La
chute d’Adam a rendu tous les hommes pécheurs et solidaires
du vieil homme. Le chapitre six quant à lui nous dit que le
problème du vieil homme doit être résolu, que ce dernier doit
être crucifié avec Christ. Grâce à la rédemption de Christ, nous
sommes morts et ressuscités. Le chapitre sept déclare que
l’homme ne devrait plus vivre selon la chair mais selon l’Esprit.
Le chapitre huit, enfin, explique comment vivre selon l’Esprit.
LE CORPS DE CHRIST EST L’APOGÉE
DE L’ŒUVRE ACCOMPLIE À LA CROIX
L’Église est l’apogée de l’œuvre qui a été accomplie à la croix.
Cette œuvre s’étend jusqu’au Corps de Christ et s’achève avec
celui-ci. De ce fait, la connaissance de la croix nous amène à
celle du Corps de Christ. La croix amène l’homme dans un état
de faiblesse et d’incapacité qui lui fait perdre tout espoir dans
l’ancienne création. Une fois cette limite atteinte, il est
véritablement délivré de l’ancienne création et entre dans la
nouvelle. Tout ce qui appartient à l’ancienne création a été
condamné et annihilé par la croix. Le Corps de Christ est la
nouvelle création ; il n’a rien en commun avec l’ancienne. Si
nous recourons à des méthodes, des tactiques et des
compétences humaines (ce que nous avons fait par le passé)
pour nous occuper des affaires de l’Église, le résultat sera
désastreux. Dieu n’approuve absolument rien de ce qui est issu
de l’ancienne création, et ne permettra à aucun élément de
cette dernière de demeurer dans la nouvelle création. Tout ce
qui appartient à l’ancienne création doit se rendre à la croix et
y rester. L’Eglise n’a aucun besoin du vieil homme, mais
LE CORPS DE CHRIST 11

n’utilise que ce qui est issu de Christ.


L’homme est tombé à cause de ses propres concepts, de ses
choix et de ses jugements personnels. Voilà pourquoi Dieu ne
permettra pas qu’un seul aspect de l’ancienne création prenne
le dessus. La « colonne vertébrale » de l’homme naturel doit être
brisée ; le creux de sa cuisse doit être touché. Avant de se
soumettre à Dieu, l’homme doit être rendu infirme et tomber
face contre terre. Voilà ce que Dieu fait dans la nouvelle
création. Il réduit en poussière tout ce qui appartient à
l’ancienne création et II nous construit à partir de tout ce qui
est issu de Christ, afin que nous devenions le Corps de Christ
dans la réalité. Il y a douze ans de cela, j’ai pris conscience du
mal inhérent à la chair de l’homme en lisant Philippiens 3,
Romains 5 et Jean 5. Pendant sept mois, j’ai hésité à faire quoi
que ce fût, sachant que Dieu rejetterait tout ce qui viendrait de
la chair. Dieu désire retirer de l’homme tout ce qui prend
source dans la chair. Les enfants de Dieu ont pour premier
devoir d’anéantir leur vie naturelle. S’ils le font, ils se
retrouveront spontanément dans le Corps, car le Corps de
Christ est composé de tout ce qui vient de Christ. Aucun
élément du vieil homme ne peut subsister dans le Corps. Dès
qu’il a fait ce qui est décrit dans Romains
5 à 8, l’homme peut alors entrer pleinement dans l’expérience
de Romains 12.
De nos jours, l’Église est divisée parce que les chrétiens
vivent dans une sphère erronée. Ils ne vivent pas dans la
nouvelle création ni dans la réalité du Corps de Christ, mais
dans la superficialité des doctrines qui naît de la vie naturelle
de l’homme et fait partie de sa vieillesse. Si chaque chrétien
était disposé à être discipliné et à laisser derrière lui les
éléments naturels et l’ancienne création, si tous étaient prêts à
vivre dans la réalité du Corps de Christ, toute division
disparaîtrait. Que le Seigneur soit miséricordieux envers nous
et nous permette de voir ce qu’est le Corps de Christ ! Que
l’œuvre de la croix nous conduise dans le Corps de Christ !
CHAPITRE TROIS

LA DIFFÉRENCE ENTRE UN CROYANT ET UN MEMBRE


Références bibliques : Ép 3.3-6 ; 4.15-16 ; Col 3.10-11 ; Rm 12.4-5 ;
1 Co 12.4-16, 20, 26
Nous avons vu dans les deux messages précédents que
l’Église est le Christ collectif, et que, pour connaître le Corps de
Christ, nous devons mettre un terme à notre vie naturelle.
LE CORPS DE CHRIST EST L’EXPRESSION DE CHRIST
Qu’est-ce que le Corps de Christ ? Le Corps de Christ est la
vie du Christ perpétuée sur terre. Durant Sa vie sur la terre, Il
s’est exprimé au travers d’un corps. Aujourd’hui encore, Il a
besoin d’un corps pour s’exprimer. Tout homme a besoin d’un
corps pour exprimer tout ce qu’il est. Il en va de même pour
Christ. Exprimer pleinement Christ est la fonction même du
Corps. De même que nous ne pouvons pas manifester notre
personnalité avec un seul de nos membres, que ce soient les
oreilles, la bouche, les yeux, les mains, ou les pieds, Christ ne
peut pas manifester Sa personnalité à travers un seul membre
de Son Corps. La totalité de Son Corps est seule capable de Le
manifester. Nous devons voir que toutes les facettes de Christ
s’expriment par Son Corps. Mais ce n’est pas tout. Le Corps de
Christ est l’extension et la continuation de Christ sur terre. Il a
passé plus de trente années sur terre pour révéler qui II était.
Il l’a fait en tant que Christ individuel. Aujourd’hui, Il se révèle
à travers l’Église, le Christ collectif. Auparavant, Christ
s’exprimait individuellement ; à présent, Il le fait collectivement.
LE CORPS DE CHRIST EST LE VASE COLLECTIF QUI ACCOMPLIT LE
PLAN DE DIEU

Dieu recherche un vase collectif, non pas des vases


individuels.
Il ne choisit pas quelques personnes zélées et consacrées pour
que chacune travaille pour Lui en autonomie. Les vases
individuels sont incapables d’accomplir le but et le plan divins.
Dieu a choisi l’Église et c’est elle qu’il recherche. Seule l’Église
qui est le Christ collectif peut mener à bien le plan et le but de
Dieu.
LA DIFFÉRENCE ENTRE UN CROYANT ET UN MEMBRE 13

Considérons notre corps humain. Aucun de nos membres


ne peut agir indépendamment. Une main ou une jambe ne
saurait suffire à son fonctionnement. Pourtant, s’il perd un
membre, il devient incomplet. Le Corps de Christ se compose
de tous les croyants. Chaque croyant est un membre
indispensable du Corps de Christ.
Le Corps de Christ est une réalité, de même que la vie de
l’Église. La Parole de Dieu ne déclare pas que l’Église est
semblable au Corps de Christ, mais qu’elle est le Corps de
Christ. Aucun élément extérieur à notre corps physique ne peut
en devenir une partie intégrante. Nous nous habillons, mais les
vêtements ne deviennent jamais une partie de nous-mêmes.
Rien de ce qui prend sa source en nous-mêmes ne peut un jour
faire partie du Corps de Christ, parce que « Christ est tout et
en tous » dans le Corps (Col 3.11). Tout ce qui en nous ne fait
pas partie de Christ nuit à notre connaissance intérieure du
Corps de Christ. Le péché nous empêche de voir Christ et la vie
naturelle de voir le Corps. Nous devons tous voir notre position
dans le Corps de Christ. Lorsque nous en prenons vraiment
conscience, c’est comme si nous étions sauvés une seconde
fois.
La vie d’Adam est individualiste et indépendante. Bien que
tous ceux qui sont en Adam partagent la même vie, aucune
communion ne les unit. Nous commettons tous des péchés,
pourtant chacun le fait d’une manière différente. En Adam,
tous vivent comme des individus autonomes. En Christ, tout
individualisme est banni ; si nous souhaitons connaître la vie
du Corps, nous avons besoin d’être délivrés de notre vie
pécheresse naturelle, de même que de notre tendance à
l’indépendance. Tous les éléments individualistes doivent
disparaître car l’individualisme est incapable d’atteindre le but
de Dieu.
LA DIFFÉRENCE ENTRE UN MEMBRE ET UN CHRÉTIEN
Le Nouveau Testament nous montre qu’il existe une
différence entre le fait d’être membre et celui d’être chrétien. La
qualité de chrétien est d’ordre individuel, tandis que celle de
membre relève du domaine collectif. Être chrétien est un choix
personnel, alors que le fait d’être membre concerne le Corps. La
14 LE MYSTÈRE DE CHRIST

Bible est remplie de termes qui s’opposent, comme la pureté et


l’impureté, la sainteté et le commun, la victoire et la défaite,
l’Esprit et la chair, Christ et Satan, le royaume et le monde, la
gloire et la honte. Tous ces termes sont antinomiques. Il en est
de même du Corps et de l’individu. Tout comme le Père est le
contraire du monde, l’Esprit de la chair et le Seigneur du diable,
de même le Corps est l’inverse de l’individu. L’homme qui voit
le Corps de Christ est libéré de l’individualisme. Il ne vivra plus
pour lui-même mais pour le Corps. Une fois délivré de
l’individualisme, je me trouve spontanément dans le Corps.
Le Corps de Christ n’est pas une doctrine mais un domaine,
non pas un enseignement, mais une vie. De nombreux
chrétiens cherchent à enseigner la vérité du Corps, mais peu
connaissent la vie du Corps. Le Corps de Christ est une
expérience qui appartient à une sphère très différente. On peut
connaître l’Épître aux Romains sans être justifié, de même
qu’on peut connaître l’Épître aux Éphésiens sans voir le Corps
de Christ. Ce n’est pas de connaissance, mais de révélation
dont nous avons besoin pour connaître la réalité du Corps de
Christ et y entrer. Seule une révélation venant de Dieu nous
entraînera dans la sphère du Corps, et c’est alors seulement
que le Corps de Christ fera partie de notre expérience.
Dans le second chapitre des Actes, il semble que Pierre ait
prêché l’évangile tout seul et amené trois mille personnes au
salut. Mais souvenons-nous que les onze autres apôtres se
tenaient à ses côtés. C’était le Corps de Christ qui prêchait
l’évangile et non pas une personne seule. Si nous avons
véritablement la vision du Corps, nous comprendrons que
l’individualisme ne nous mènera nulle part.
Si nous réalisons qu’un chrétien n’est rien de plus qu’un
membre, notre fierté disparaîtra. Tout dépend de la manière
dont nous voyons les choses. Ceux qui se considèrent comme
des membres chériront le Corps et honoreront les autres
membres. Ils ne regardent pas à leurs vertus personnelles, mais
estiment les autres comme étant meilleurs qu’eux-mêmes.
Chaque membre possède une fonction et toutes les
fonctions servent le Corps. La fonction d’un membre est celle
de tout le Corps. Lorsqu’un membre agit, tout le Corps agit.
Lorsque la bouche parle, tout le corps parle. Lorsque les mains
LA DIFFÉRENCE ENTRE UN CROYANT ET UN MEMBRE 15

travaillent, le corps entier travaille. Quand les jambes


marchent, le corps entier marche. Il est impossible de séparer
les membres du Corps. Aussi, le mouvement des membres du
Corps doit-il être centré sur le Corps. Tout ce que les membres
font devrait servir le Corps. Ephésiens 4 nous dit que le Corps
grandit pour atteindre la stature d’un homme fait. Il n’est pas
dit que les individus grandissent pour devenir des hommes
faits. Dans le chapitre trois, la capacité à connaître l’amour de
Christ et à en saisir la largeur, la longueur, la hauteur et la
profondeur est le fait de l’ensemble des saints. Un individu n’a
ni le temps ni la capacité de faire l’expérience de l’amour de
Christ à une telle échelle.
1 Corinthiens 12.14-36 présente deux idées fausses que
peuvent avoir certains membres : (1) « Parce que je ne suis
pas... je ne suis pas du Corps » (v. 15). Une telle pensée
implique le mépris de soi et la convoitise de l’œuvre d’autrui.
(2) « Je n’ai pas besoin de toi » (v. 21). Cette expression trahit la
fierté personnelle d’un homme qui estime détenir en soi-même
toutes les ressources et méprise de ce fait les autres. Ces deux
notions nuisent au Corps. Nous ne devrions pas imiter les
autres membres ou être jaloux d’eux. De cette façon, le
découragement de constater que nous ne pouvons pas
ressembler aux autres nous sera épargné. En même temps,
nous ne devrions pas mépriser les autres membres, pensant
que nous sommes meilleurs ou plus utiles qu’eux.
LA CONSCIENCE DU CORPS
Dans la vie de l’Église, nous devrions apprendre à avoir la
conscience du Corps. Lorsque nous ne sommes pas en
harmonie avec les frères et sœurs, cela signifie certainement
que nous ne le sommes pas non plus avec Dieu. Certains
chrétiens sont comme des papillons, ils agissent
indépendamment. D’autres, comme les abeilles, vivent et se
déplacent collectivement. Le papillon vole de fleur en fleur,
selon son bon plaisir, tandis que l’abeille travaille pour la
ruche. Le papillon vit et travaille indépendamment, au
contraire de l’abeille, qui possède une conscience collective.
16 LE MYSTÈRE DE CHRIST

Nous tous devrions ressembler aux abeilles et avoir la


conscience du Corps, afin de vivre harmonieusement avec ses
autres membres. A chaque fois qu’il y a révélation du Corps, il
y a prise de conscience de ce Corps, et là où il y a cette prise de
conscience, il n’y a plus de place pour les pensées et les actes
individualistes. Le fait de voir Christ nous libère du péché ;
celui de voir le Corps délivre de l’individualisme. La vision du
corps et l’affranchissement de l’individualisme ne sont pas
deux choses différentes, mais une seule. Dès que nous voyons
le Corps, notre vie et notre œuvre en tant qu’individu cessent
totalement. Ce n’est pas une question de comportement, mais
de révélation. Il est impossible d’entrer dans la sphère du Corps
sans une vision. Une vision intérieure véritable résout tout le
problème.
CHAPITRE QUATRE

LA PROVISION QUE LE CORPS APPORTE


À CHACUN DE SES MEMBRES
Références bibliques : Ép 3.3-6 ; 2.15 ; Col 3.10-11 ; 1 Co 12.20-21 ;
Rm 12.3-6

LES MEMBRES ONT BESOIN DE LA PROVISION DU CORPS

Tout chrétien devrait savoir qu’il n’est qu’un membre parmi


d’autres. Il a besoin des autres pour survivre. Dans le Corps,
tous les membres doivent d’abord être unis avant de devenir le
Corps. Tous les membres du Corps sont liés les uns aux autres
et ne peuvent être séparés. La provision et les relations entre
eux doivent être réciproques. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils
peuvent survivre. Un chrétien qui vit une vie indépendante se
verra tôt ou tard affaibli et asséché. Si je suis une oreille, je suis
incapable de voir et ne devrais pas espérer y arriver un jour. Le
corps tout entier dépend de la vision donnée par les yeux, et
aucune prière au monde ne saurait conférer la faculté de voir à
d’autres membres. Si je suis une oreille, que devrais-je faire si
je souhaite voir ? Je devrais aller vers les yeux, c’est-à-dire un
frère ou une sœur qui voit, et leur demander de l’aide. Pour
progresser avec le Seigneur, nous devons reconnaître la
provision que le Seigneur a préparée pour nous dans le Corps
et nous en saisir. Le Corps tout entier s’édifie sur la base de
l’interdépendance des membres.
Lorsque j’étais dans l’Asie du Sud-Est, j’eus une discussion
avec des frères et sœurs. Quelqu’un me demanda : « Pourquoi
est-ce que je ne vis plus comme avant ? Je n’ai pas à ma
connaissance commis de péché particulier, et je n’ai pas
désobéi au Seigneur. Je ne suis pas revenu sur ma
consécration, ni changé d’avis quant à la somme offerte au
Seigneur. Apparemment, ma condition spirituelle est identique.
Alors, pourquoi ne suis-je plus le même ? J’ai l’impression
d’avoir perdu ma joie et mon enthousiasme. » Je lui répondis
ainsi : « La raison en est que tu as vécu en toi-même pendant
trop longtemps. Tu dois entrer dans la vie du Corps. » Pour
qu’un membre vive une vie normale, il doit recevoir l’apport des
18 LE MYSTÈRE DE CHRIST
autres membres. Un homme qui ne vit pas dans le Corps de
Christ ne recevra pas cet apport. Aucun membre ne peut
affirmer qu’il n’a pas besoin des autres. Nul n’a la possibilité de
se désolidariser des autres pour vivre sa vie sans eux.
Romains 12.3 nous invite à ne pas « avoir de prétentions
excessives ». Nous ne devrions pas avoir une trop haute opinion
de nous-mêmes, ni penser que les autres nous sont inférieurs.
Nous ne devrions ni mépriser ni rejeter d’autres membres du
Corps. Pierre pensait que les autres membres tomberaient,
mais que lui tiendrait bon. Pourtant, lorsque l’épreuve survint,
il succomba comme tous les autres. Ceux qui ont une haute
opinion d’eux- mêmes et méprisent les autres vont au-devant
de problèmes. Dans le Corps de Christ, nous sommes tous des
membres, ni plus ni moins. En conclusion, aucun membre ne
peut vivre sans les autres et encore moins les mépriser.
L’INTERCESSION DES MEMBRES
Nous avons tous connu des moments de sécheresse
spirituelle et de stagnation, et avons eu besoin de l’intercession
libératrice des frères et sœurs. Il y a quelque temps, je suis
tombé malade pendant cent soixante-seize jours. Je priais
chaque jour pour ma santé, sans succès. Epuisé, j’ai demandé
à un frère de qui je n’avais pas une très haute opinion de prier
pour moi. À ma grande surprise, son intercession m’a été
bénéfique et ma condition a commencé à s’améliorer peu après.
Le frère Holz est connu pour sa vie de prière. Lorsqu’il était
missionnaire en Chine, il demandait souvent à un jeune frère
de prier avec lui. Même si ce dernier ne trouvait rien à dire, sa
seule présence dans la pièce aidait l’autre frère. Frères et
sœurs, il s’agit là de l’apport mutuel des différents membres du
Corps. C’est une réalité. Il y a beaucoup de problèmes que vous
êtes incapables de résoudre par vous-mêmes, quelle que soit
l’énergie que vous y consacrez. Mais dès que vous déposez la
situation devant le Corps, le problème est résolu. C’est ce qu’on
appelle l’apport, ou la provision, du Corps de Christ.
Au cours des années 30, beaucoup de régions de la Chine
bénéficièrent d’un déversement du Saint-Esprit, notamment la
province de Shantung. À cette époque, j’étais sauvé depuis une
dizaine d’années et désirais ardemment recevoir le déversement
LA PROVISION QUE LE CORPS 19
de l’Esprit, mais en vain. Plus tard, je demandai à des frères et
sœurs de Chefoo de prier pour moi. Peu de temps après, je
reçus ce déversement. Un frère anglais connaissait la victoire
en Christ, mais était incapable de surmonter un péché
particulier. Plusieurs frères et moi-même priâmes pour lui et il
eut la victoire. Je pourrais mentionner des douzaines
d’exemples qui montrent l’effet de l’intercession du Corps. La
prière du Corps pourvoit aux besoins de ses membres. Dieu
dispense Sa vie à Ses membres par l’intermédiaire des autres.
Si le doigt désire recevoir le sang, cela n’est possible que par le
canal de l’épaule et du bras. De la même façon, en tant que
membre du Corps, nous recevons ce qui nous est nécessaire de
la part des autres membres. Il est par conséquent insensé d’es-
sayer de nous séparer d’eux.
VIVRE DANS LE CORPS DE CHRIST
Que sont les yeux, les oreilles, les mains et les pieds ? Ils
sont Christ Lui-même. Christ est la Tête, et II est aussi le Corps.
Chaque membre est une partie de la vie de Christ. Si je refuse
l’aide des autres membres, je refuse l’aide de Christ. Si je refuse
de reconnaître que j’ai besoin d’eux, je ne suis pas prêt non
plus à admettre mon besoin de Christ. Tout comme je ne peux
pas vivre indépendamment de la Tête, je ne peux pas subsister
loin du Corps. L’individualisme est haïssable aux yeux de Dieu.
Ce que je ne sais pas, un autre membre du Corps le saura ; ce
que je ne peux pas voir, un autre le verra ; ce que je ne peux
pas faire, un autre le fera. Par conséquent, je dois permettre
aux autres membres du Corps de pourvoir à mes besoins. Nous
devons tous puiser dans la communion du Corps, car elle est
notre vie même.
Dans l’Ancien Testament, être écarté de la communion
représentait la punition la plus sévère qui pouvait être
prononcée contre les enfants d’Israël. Ils « seront coupés de son
peuple ». C’est très grave. Si Dieu nous avait créés pour que
nous vivions comme des êtres indépendants, nous pourrions
nous épanouir les uns sans les autres. Mais II a fait de nous
les membres de Son Corps et c’est pourquoi il nous est
absolument impossible de grandir éloignés les uns des autres.
Prenons conscience de la réalité de la provision mutuelle du
20 LE MYSTÈRE DE CHRIST
Corps de Christ et apprenons à vivre dans ce Corps et à recevoir
de lui. Dans l’Ancien Testament, le chandelier était placé dans
le sanctuaire. Pour voir la lumière, il fallait y pénétrer. Dans le
Nouveau Testament, l’Église est le sanctuaire. Si un homme
désire voir la lumière, il doit venir à l’Église. Dans les réunions
de l’Église et au milieu des frères et sœurs, la lumière de Dieu
brille davantage que chez les individus. Aujourd’hui, l’Église est
le sanctuaire de Dieu. Dieu Lui-même vit dans l’Église. C’est
donc là que brille Sa lumière. Un homme verra la lumière
uniquement s’il vient à l’Église. Tout ce qui appartient à Christ
se trouve dans Son Corps. Insensé est cet homme qui déclare
pouvoir vivre seul sa vie chrétienne. Tôt ou tard, il s’asséchera.
Tant que nous vivons dans le Corps, nous recevons sa
provision, quelle que soit notre condition. Tous les membres
doivent apprendre à chérir ce qu’ils reçoivent du Corps, ainsi
que chacun de ses membres. Apprenons tous à vivre dans le
Corps, c’est-à-dire à vivre de la provision du Corps.
CHAPITRE CINQ

LA PROTECTION DU CORPS, SON MINISTÈRE, ET LES


LIMITES QU’IL IMPOSE
Références bibliques : Ép 3.3-6 ; 2.15

LA PROTECTION DU CORPS
Nous avons vu que l’Eglise est le Corps de Christ. Ce Corps
pourvoit aux besoins de chacun de ses membres. De plus, il
protège aussi chacun. Cette notion est particulièrement
importante lorsqu’il s’agit du combat spirituel. L’Épître aux
Ephésiens traite spécifiquement du Corps de Christ. Le
chapitre six révèle que le combat spirituel est lié à l’Église et
non aux individus. C’est un vous au pluriel qui doit revêtir toute
l’armure de Dieu, et non pas un vous au singulier. Satan ne
s’effraie pas d’individus, c’est l’Église qu’il craint. « Sur cette
pierre je bâtirai mon Église, et [...] les portes du séjour des
morts ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). Nous devons
affronter le diable sur le terrain du Corps. Même nos prières
personnelles doivent se situer par la foi sur ce terrain-là.
Beaucoup de chrétiens tombent devant l’ennemi parce qu’ils lui
font face seuls. En fait, si nous faisons cela, c’est comme si
nous invitions Satan à passer à l’attaque.
Nous devons nous souvenir que l’armure spirituelle est des-
tinée à l’Église, non pas aux individus. Le Corps de Christ revêt
toute l’armure de Dieu. Dans le Corps, chaque membre a sa
propre spécialité, et la réunion de toutes ces fonctions constitue
l’armure complète de Dieu. Si un frère a la foi, il possède le
bouclier de la foi. Celui qui a la Parole de Dieu a l’épée de
l’Esprit. L’armure complète est la somme des fonctions des
différents membres. C’est pourquoi toute l’armure est pour
toute l’Église, et non pas pour des individus. Le combat
spirituel concerne tous les membres et n’est en aucun cas le
fait d’individus isolés. Un arbre isolé est facilement déraciné,
alors qu’une forêt ne se laisse pas facilement arracher. Satan
préfère s’attaquer à ceux qui sont sans protection.
Il recherche des hommes seuls et isolés. Quiconque se trouve
sous la protection du Corps est abrité. Une des fonctions du
Corps de Christ est de protéger tous les membres. Nous avons
22 LE MYSTÈRE DE CHRIST
besoin de la protection du Corps, faute de quoi, nous serons
constamment exposés aux attaques de l’ennemi. Par ailleurs,
un individu isolé est sujet à se laisser tromper, ce qui constitue
une raison supplémentaire de rechercher la protection du
Corps. Nous devons être en relation constante avec nos frères
croyants. Non seulement nous devons reconnaître notre besoin
général du Corps, mais nous devons aussi aller trouver nos
frères et sœurs en particulier pour leur demander de l’aide.
Le Corps de Christ est une réalité ; ce n’est ni une doctrine
ni une théorie. Il en est de même de la protection de ce Corps.
Peu de temps après ma conversion, j’ai lu dans la Bible qu’il
fallait porter sa croix. Je pensais alors qu’en apprenant par
cœur des versets traitant de ce sujet, je porterais ma croix, et
qu’à l’inverse, si j’oubliais ces versets, je ne la porterais pas. Je
devais découvrir par la suite que le fait de porter sa croix n’avait
aucun lien avec la mémoire, qui retient uniquement la doctrine.
Si la parole du Seigneur est vie pour nous, rien n’affectera le
fait que nous portions la croix. Peu importe que nous nous
souvenions ou non de la Parole, parce que si elle est vie pour
nous, elle est déjà devenue une loi de vie en nous et n’est donc
plus une simple ordonnance extérieure. Il en est de même du
Corps de Christ : il est une loi de vie. Une fois que nous avons
fait l’expérience de cette vie, nous nous trouvons au bénéfice de
cette loi de vie, et nous découvrons que la protection du Corps
est une réalité et non une loi qu’il faut observer.
Quand une guerre fait rage dans le monde, les soldats se
cachent dans les tranchées pour se protéger. Ils ne peuvent pas
exposer leur tête, ce qui serait dangereux. Il en va de même
dans le combat spirituel. Aucun membre ne doit être seul, et
aucun ne devrait exposer sa tête. Nous sommes de simples
membres du Corps et avons besoin de la protection des frères
et sœurs. Lorsque Moïse éleva ses mains en prière pour les
Israélites, il eut besoin d’Aaron et de Hour. Grâce à leur aide,
les Israélites eurent le dessus sur Amalec et son peuple. Si un
homme tel que Moïse avait besoin de l’aide de ses frères, à
combien plus forte raison en avons-nous besoin ! Bien des gens
agissent sans consulter les frères et sœurs ou sans prier avec
eux. Ils ignorent la protection du Corps et vont de défaite en
LA PROTECTION DU CORPS 23
défaite. Nous devons tous prendre conscience que la protection
du Corps est une réalité, dans laquelle nous devons nous
cacher et dont nous devons bénéficier.
La différence entre celui qui a reçu la révélation du Corps et
celui qui ne l’a pas reçue est la suivante : celui qui connaît cette
vérité d’un simple point de vue intellectuel recherchera le
conseil et la protection du Corps par obéissance à une sorte de
règle, mais non pas pour une question de vie. S’il y pense, tant
mieux, mais il se peut aussi qu’il oublie. Celui qui a
véritablement fait l’expérience de la réalité du Corps et qui en
vit ne risque plus d’oublier.
Il observe le principe du Corps de façon spontanée parce que
c’est sa vie même.
LES LIMITES IMPOSÉES PAR LE CORPS
Si vous êtes un simple croyant, vous pouvez agir comme bon
vous semble, mais si vous êtes un membre du Corps, vous
devez accepter les limites provenant des autres membres. Nous
voyons là la nécessité de la croix. La croix conduit au Corps et
opère dans la sphère du Corps. Si je suis de tempérament
rapide et qu’un autre est lent, je ne dois pas insister pour
garder mon rythme, mais au contraire consentir à être limité
par le frère plus lent. Si je suis prophète, je dois laisser la place
à l’évangéliste lorsqu’arrive le moment de prêcher l’évangile à
l’impie. Je ne devrais pas ressentir le besoin de prêcher
simplement parce que j’ai le don de prophétie : « A chacun de
nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ »
(Ép 4.7). Il est essentiel au développement du Corps que
chacun reconnaisse sa mesure et ne la dépasse pas. Il s’agit là
d’une condition fondamentale à la croissance du Corps.
Le Corps de Christ est non seulement une protection pour
les membres mais aussi une limitation pour eux. Chaque
chrétien n’est qu’un membre du Corps de Christ et doit
accepter la limitation imposée par l’ensemble. Nous ne devrions
pas faire comme bon nous semble, mais plutôt apprendre à
nous harmoniser avec d’autres frères et sœurs. Les
caractéristiques et particularités individuelles n’ont pas de
place dans l’Église. Chaque membre devrait honorer les talents
d’autrui et être fidèle au sien propre. De plus, chaque membre
24 LE MYSTÈRE DE CHRIST
devrait connaître sa capacité et ne pas se considérer plus
important qu’il ne l’est en réalité. Si tout le monde respectait ce
principe, il n’y aurait ni jalousie, ni ambition, ni besoin de faire
la part des autres. Dans 2 Corinthiens 10.14 Paul déclare : «
Nous ne dépassons pas nos limites, comme si nous n’étions
point parvenus jusqu’à vous... » Mais beaucoup n’ont pas
encore évalué leur capacité personnelle et dépassent donc les
limites qui leur sont imparties. Ces personnes écrasent les
autres sous leurs pieds ; ils les cognent, les pressent et
usurpent la part qui revient à ces derniers. Si des membres
agissent ainsi dans l'Église, certains commenceront à
monopoliser les fonctions alors que d’autres se retireront, et
l’Église subira une perte. N’agissons pas ainsi. Revenons et pre-
nons notre place dans le Corps, et acceptons d’être limités par
lui. En faisant cela, nous éviterons de graves dommages au
Corps.
LE MINISTÈRE DU CORPS
La communion dans le Corps implique que nous recevons
de l’aide de la part des autres membres et que nous les aidons
à notre tour. Le Corps fonctionne dans la réciprocité, c’est là sa
caractéristique. Même celui qui prêche devant les autres ne
devrait jamais exercer son ministère à sens unique. La
personne sur l’estrade a besoin de l’aide de la congrégation, et
réciproquement. Le fait d’être un simple auditeur ou
observateur est contraire à la vie du Corps. Tous les chrétiens
devraient participer à la réunion et veiller à pourvoir aux
besoins des autres. Tels sont le ministère et la fonction des
membres. C’est aussi la communion de la vie. Aucun membre
ne devrait se séparer de cette communion. Si vous y mettez fin,
la vie cessera de couler, et vous deviendrez un poids pour le
Corps. Lorsqu’une personne pense qu’elle n’a pas besoin de
parler, qu’il lui suffit de ne pas créer de problème, de recevoir
de la part des autres calmement, simplement et en silence, elle
n’a pas compris ce qu’est le Corps de Christ. Tous les membres
doivent faire leur part dans le Corps, vivre en communion et
fonctionner. C’est là une loi du Corps. Si un membre de notre
corps physique cesse de fonctionner, le corps tout entier en
souffre. C’est aussi vrai pour le Corps de Christ.
LA PROTECTION DU CORPS 25
Dans la réunion de l’Église, chaque membre devrait
fonctionner selon la manière dont le Saint-Esprit le dirige. 1
Corinthiens 14.26 déclare : « Que faire donc, frères ? Lorsque
vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, une
instruction, une révélation... que tout se fasse pour
l’édification. » Malgré cela, beaucoup de gens viennent en
spectateurs aux réunions. Ils sont un poids pesant pour le
Corps. Le Seigneur a affirmé aux Pharisiens que si Ses disciples
ne se réjouissaient pas ni ne louaient Dieu avec de grandes
clameurs, alors les rochers se mettraient à crier. Il est anormal
de ne pas participer activement à une réunion, et cela déplaît
au Seigneur. A chaque fois que vous vous joignez à une
réunion, vous devez entrer dans la communion. Dans chaque
croyant devrait couler la vie. Si vous n’avez pas de communion,
vous faites barrage à la vie de Dieu et nuisez à la réunion. J’ai
souvent demandé à ceux qui venaient à la réunion du partage
du pain s’ils venaient comme spectateurs ou bien pour
participer à la communion. Quiconque frustre la vie de Dieu
apporte la mort dans la réunion et aussi sur lui-même. Quelle
contribution apportez-vous aux membres lorsque l’Église se
réunit ?
Si un membre ne fonctionne pas, les autres membres en
souffrent et lui aussi est appauvri. Je m’enrichis en donnant
aux autres. Lorsque j’étanche la soif des autres, la mienne
aussi se trouve étanchée. C’est ce que nous enseigne la
rencontre du Seigneur avec la femme dans Jean 4. Le Seigneur
avait soif, mais Sa propre soif fut étanchée lorsqu’il assouvit la
soif spirituelle de la femme. Lorsque Ses disciples Lui
amenèrent de la nourriture, Il déclara : « J’ai à manger une
nourriture que vous ne connaissez pas » (v. 32). Il a été rassasié
en nourrissant un autre. À chaque fois que nous essayons de
nous satisfaire, nous prenons faim. Mais quand nous
satisfaisons autrui, nous sommes nourris. Lorsque nous
portons le fardeau d’un autre, notre propre fardeau devient
léger.
Beaucoup se plaignent de la médiocrité de telle ou telle réu-
nion. Ils n’ont pas conscience de l’attitude qu’ils y ont amenée.
Dès que nous arrêtons de fonctionner, nous frustrons la vie de
26 LE MYSTÈRE DE CHRIST
Dieu. Lorsque nous venons à une réunion, nous devons ouvrir
notre bouche, libérer la vie et participer au ministère du Corps.
Je prêchais un jour dans un certain endroit et la réunion était
très morte. Mais une sœur apporta une aide immense en
répondant à ce que je disais. Elle disait : « Amen » à toutes mes
paroles et le faisait avec une expression sur son visage qui
indiquait qu’elle absorbait mon enseignement. Grâce à sa
réaction, je fus libéré, et la parole de Dieu le fut aussi.
Puisse le Seigneur nous montrer que nous tous avons un
rôle à jouer dans la réunion. Il ne suffit pas que nous parlions
du Corps : nous devons exprimer le Corps dans notre vie. Le
Corps de Christ n’est pas une doctrine ; il est une réalité dans
la vie. Dieu désire que nous entrions dans la vie du Corps, et
non pas que nous en possédions la doctrine. Nous avons reçu
la vie du Corps, non pas une doctrine sur le Corps. Martin
Luther ne reçut pas la doctrine de la justification par la foi mais
la vie de la justification par la foi. Par conséquent, son ministère
fut puissant. La justification dont
il parlait n’était pas une doctrine mais une réalité dans la vie.
Aujourd’hui, nous devons tous recevoir la révélation de la
réalité du Corps et entrer dans sa vie. Nous verrons alors que
nous sommes des membres du Corps de Christ, que nous
avons besoin de sa protection et de ses limites et que nous
devons fonctionner dans ce Corps et pourvoir aux besoins de
ses autres membres afin que la vie du Corps puisse couler
librement.
CHAPITRE SIX

Références bibliques : Ép 1.22 ; 2.15 ; 3.3-6 ; 4.15-16 ; Col 2.19 ;


3.10-11
L’AUTORITÉ DANS LE CORPS
L’AUTORITÉ DU CORPS REPOSE DANS LA TÊTE
La Bible déclare avec insistance que Christ est la Tête. Un
jour, Dieu réunira toutes choses sous la Tête, Christ.
Aujourd’hui, l’univers n’est pas encore assujetti à l’autorité de
Christ et tout est chaotique. Mais un jour, Dieu réunira toutes
choses sous la direction de Christ. Dieu a prévu que Christ
exerce l’autorité sur toutes choses, mais aujourd’hui, cette
autorité doit commencer par s’exercer dans l’Église. Ensuite,
par l’Église, elle s’étendra à toutes choses. L’Église est le moyen
que Dieu a choisi pour agrandir Christ. Cet accroissement se
poursuivra jusqu’à ce qu’il remplisse l’univers. L’Église est « la
plénitude de celui qui remplit tout et en tous » (Ép 1.23). Si la
domination de Christ ne s’établit pas dans l’Église, elle ne
pourra pas s’établir dans l’univers.
Que cela signifie-t-il que Christ est la Tête de l’Église, qui est
Son Corps ? Cela indique qu’il détient toute l’autorité. Toute
l’autorité demeure en Lui parce que toute la vie est en Lui. Le
Corps tout entier est rendu parfait en Lui ; Il est la source de la
vie du Corps. Le Corps ne possède pas sa propre vie. « Dieu
nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils » (1 Jn
5.11). Même après que la vie éternelle nous ait été donnée, elle
repose encore dans Son Fils. Le Fils ne s’en sépare pas, Il
retient cette vie en Lui. « Celui qui a le Fils a la vie » (v. 12). Ce
verset ne dit pas : « Celui qui a la vie a la vie. » Nous ne
possédons pas la vie en tant que telle, mais uniquement dans
la mesure où nous possédons le Fils. Un chrétien reçoit sa vie
du Seigneur, et celle-ci ne peut jamais être séparée du
Seigneur. Un croyant n’est pas seulement lié à la vie. Etant lié
à cette vie, il est aussi lié au Fils de Dieu. Cette vie fait de nous
les membres du Corps de Christ. Cette relation dans la vie
exclut toute possibilité que nous soyons séparés de la Tête,
parce que notre vie est issue de la Tête. L’écoulement de la vie
28 LE MYSTÈRE DE CHRIST
en nous dépend continuellement de notre relation avec le Fils.
Dès que quelque chose gêne notre communion avec Lui, la vie
en nous est immédiatement bloquée. Il est la Tête du Corps, et
la vie ne peut couler librement vers nous que lorsqu’il contrôle
tout.

LA PLACE DES MEMBRES :


LA SOUMISSION À L’AUTORITÉ DE LA TÊTE
La puissance de notre existence nous vient de Christ. Voilà
pourquoi nous ne pouvons pas agir indépendamment. Seul le
Seigneur est notre Tête, et Lui seul a l’autorité de diriger chaque
mouvement des membres de Son Corps. À notre époque rebelle,
toute suggestion d’une nécessaire autorité est importune ; mais
si nous souhaitons comprendre la vie du Corps et y pénétrer,
nous devons connaître l’autorité de la Tête. Ma main ne peut
rien faire sans en avoir reçu l’ordre de ma tête. La tête doit
donner l’ordre avant qu’un membre ne puisse bouger. Christ
est la vie du Corps, et Christ est aussi l’autorité dans le Corps.
Tous les mouvements que font les membres de Son Corps
doivent se soumettre à l’ordre venu de la Tête. Que Christ est
la Tête signifie qu’il exerce l’autorité dans le Corps. Nous ne
sommes pas la tête, et n’avons aucune autorité. Tout ce que
nous devons faire, c’est nous soumettre à l’autorité du
Seigneur. Si nous cherchons à connaître la vie du Corps, une
question se soulèvera immédiatement : nous inclinons- nous
devant l’autorité absolue du Seigneur ? Nous serons mis au défi
par la suprématie de Christ. Nous ne pouvons pas dire : «Mais...
» ni « Je pense... ». Nous ne pouvons que nous incliner devant
Sa souveraineté. Il nous faut réaliser qu’en tant que membres
du Corps, nous ne pouvons pas être la Tête. Nous ne pouvons
ni dicter, ni choisir, ni même désirer. La Bible nous demande
de suivre le Seigneur. Que signifie suivre le Seigneur ? Suivre
signifie venir après. Le Seigneur est Celui qui décide de notre
chemin. Nous n’avons aucune possibilité de faire nos propres
choix. Les seuls devoirs du Corps envers la Tête sont
l’obéissance et la soumission. Il n’est pas question d’émettre la
moindre opinion, idée ou proposition. Dans le Corps de Christ,
aucune idée ou suggestion personnelle n’a de valeur ; toutes
L’AUTORITÉ DANS LE CORPS 29
doivent être rejetées. Nous devons uniquement nous soumettre
à l’autorité de la Tête, écouter Ses ordres et y obéir.
Accepter Christ comme la Tête implique le refus de toute
autre tête. Seul Christ est la Tête du Corps ; personne d’autre
ne peut l’être. Vous ne pouvez pas être la tête, ni personne
d’autre dans l’Église, parce qu’il ne peut y avoir qu’une seule
Tête dans le Corps et non pas deux. Seul Christ est la Tête.
C’est pourquoi nous tous devons obéir à Christ. Aujourd’hui,
les méthodes et les lois humaines abondent dans l’Eglise. Oh
quelle erreur ! Les projets et les décisions émanant de l’homme
s’opposent à l’autorité de Christ. Si Christ est ma Tête, alors je
n’oserai jamais faire plaisir ni à moi- même, ni aux autres ; je
dois chercher uniquement à Le satisfaire. « Dieu a fait Seigneur
et Christ ce Jésus » (Ac 2.36). Remarquez que Dieu n’a pas
désigné Christ comme Sauveur, mais comme Seigneur. Paul
découvrit d’abord Christ le Seigneur et ensuite seulement
Christ le Sauveur. Lorsqu’il fut appréhendé sur la route de
Damas, sa première question fut : « Qui es-tu Seigneur » (9.5) ?
Christ seul est la Tête de l’Église ; il n’y en a aucune autre. Si
nous désirons vivre dans le Corps de Christ, il faut apprendre
à nous soumettre à l’autorité de notre Seigneur Jésus.
Quiconque ne peut pas se soumettre, exprime toujours
opinions et suggestions et insiste pour être la tête, n’a jamais
vu le Corps. Lorsqu’un homme réalise qu’il est un membre du
Corps, en lui naîtra indubitablement un sentiment de
soumission, car la soumission est une loi du Corps.
S’ATTACHER À LA TÊTE
Paul parle de « s’attacher au chef [c’est-à-dire la tête] par qui
tout le corps soutenu et rendu cohérent par les jointures et les
articulations, grandit d’une croissance qui vient de Dieu » (Col
2.19). Puisque Christ est la Tête du Corps, nous devons nous
attacher à la Tête. S’attacher à la Tête signifie reconnaître que
Christ seul est la Tête ; c’est se placer sous Son autorité de
manière inconditionnelle. Nous pouvons seulement être unis
aux frères et sœurs lorsque nous nous attachons à la Tête. Les
membres du Corps sont unis et capables de vivre la vie du
Corps en s’attachant à la Tête. Notre relation avec la Tête
détermine celle que nous entretenons avec les autres membres.
30 LE MYSTÈRE DE CHRIST
Toutes les questions relatives à notre relation avec les frères et
sœurs ne trouvent de solution que lorsque nous nous plaçons
sous l’autorité absolue du Seigneur. À moins de reconnaître la
suprématie de Christ dans le Corps, nous ne jouirons jamais
d’une parfaite communion avec les autres membres, car c’est
notre relation commune avec Lui qui nous relie les uns aux
autres. Même si nous ne nous ressemblons pas physiquement,
le Christ qui demeure en nous est le même. Voilà pourquoi
nous pouvons jouir de la communion les uns avec les autres et
être un. En dehors de Christ il n’existe aucun moyen d’avoir de
la communion. Si nous ne nous attachons pas à la Tête, toute
communion perd sa valeur. Le fondement de notre communion
réside dans notre attachement commun à la Tête. Lorsque nous
nous attacherons tous à la Tête, nous nous attacherons les uns
aux autres et notre relation avec le Corps sera telle qu’elle doit
être.
Si nous nous attachons à la Tête, nous ne pouvons pas avoir
de relation, de communion ou de sentiment particuliers avec
un individu ou un groupe d’individus. Dans le Corps, il n’y a
aucune place pour nos préférences. Nous n’avons aucune
communion directe les uns avec les autres, car elle passe
obligatoirement par la Tête. Par exemple, lorsque j’ai mal à la
main gauche, ma main droite vient immédiatement à son aide.
La main droite agit ainsi parce que les deux mains sont sous la
direction de la Tête. La relation entre les membres passe
d’abord par la Tête. Que signifie l’expression « former des clans
» ? Cela veut dire que des chrétiens ont une relation directe les
uns avec les autres et se sont détachés de l’autorité de la Tête.
Ils communiquent les uns avec les autres directement, mais
sans passer par la Tête au préalable. Ils entretiennent entre eux
une relation particulière qui n’est pas passée par la Tête.
Nous ne devrions pas agir envers un autre membre, si ce
n’est sous la direction du Seigneur. S’il nous demande de faire
quelque chose pour un frère, et que celui-ci n’apprécie pas
notre geste, nous ne devrions pas nous en inquiéter, du
moment que nous avons agi en accord avec la Tête. Si nous
nous attachons à la Tête, si nous recevons toutes nos directives
de Lui et faisons tout comme pour Lui, nous n’avons pas à nous
L’AUTORITÉ DANS LE CORPS 31
préoccuper des conséquences.
Le fait de nous attacher à la Tête élimine tout risque d’inter-
prétation divergente des Écritures. Les différences naissent
chez ceux qui ne s’attachent pas à la Tête, car le Seigneur ne
peut pas dire une chose à un membre et une chose différente à
un autre. Si des différences surgissent, nous ne devrions pas
chercher à les résoudre par des discussions, mais plutôt
reconnaître Christ comme la Tête. Ce principe est valable qu’il
s’agisse de comprendre les Écritures, de traiter d’affaires, ou
dans tout autre domaine. Christ est la seule autorité dans le
Corps. La position de tous les membres se résume à s’attacher
à la Tête et à reconnaître qu’il est la seule autorité suprême à
tous égards. En laissant la croix s’occuper de notre vie
naturelle, nous n’aurons plus aucune difficulté relationnelle
avec les autres membres du Corps.
38 LE MYSTÈRE DE CHRIST

émergea de l’eau du baptême du fleuve Jourdain. Le chapitre


huit de la Genèse rapporte qu’après le déluge, Noé ouvrit la
fenêtre de l’arche et envoya une colombe. Cependant, ne
pouvant trouver un endroit où se poser car la terre était
recouverte d’eau, celle-ci revint à l’arche. (L’arche de Noé est
une représentation du baptême). Au moment du baptême de
Christ, l’Esprit de Dieu descendit sur Lui comme une colombe.
Cela signifie qu’à cet instant précis Christ reçut l’onction du
Saint-Esprit. De la même façon, nous recevons l’onction de
l’Esprit au moment de notre baptême.
Le baptême signifie que tout ce qui appartient à l’homme
ancien et naturel est enseveli. L’onction ne descend qu’une fois
le baptême accompli, car pour recevoir l’onction du Saint-
Esprit, notre chair doit préalablement être ensevelie. Seul ce
qui est issu du Seigneur peut se relever après le baptême, car
tout ce qui appartient aux croyants mêmes n’est bon qu’à être
enseveli. Ce qui peut se relever après le baptême est forcément
en résurrection. Seul ce qui est en Christ peut se relever.
Lorsque nous sommes baptisés en Christ, nous passons avec
Lui à travers la mort, l’ensevelissement et la résurrection. C’est
pourquoi, lorsqu’il a été oint, nous l’avons également été. Nous
avons été crucifiés, ensevelis, ressuscités et oints avec Lui.
LA FONCTION DE L’ONCTION
L’onction est vraiment précieuse car c’est par elle que la
grâce coule depuis la Tête vers le Corps. Le rôle de l’onction
consiste à préserver le lien entre la Tête et le Corps, ainsi
qu’entre tous les membres. L’onction est l’opération du Saint-
Esprit dans l’homme. La relation entre le Saint-Esprit, Christ
et l’Eglise est comparable aux nerfs du corps humain. Les nerfs
dirigent et harmonisent tous les membres du corps. La tête
communique aux membres et les dirige grâce aux nerfs, et par
eux tous les membres sont aussi liés les uns aux autres. Tous
les membres du corps se déplacent selon les ordres qu’ils
reçoivent des nerfs. Se soumettre aux nerfs équivaut à se
soumettre à la tête. De la même façon, dans le Corps spirituel,
le Saint-Esprit transmet les pensées de la Tête à tous les
L’ONCTION DU CORPS 39

membres. Étant des membres du Corps de Christ, nous devons


obtempérer sous l’autorité du Saint-Esprit. En obéissant à cette
autorité, nous nous soumettons à la Tête. Lorsque nous
attristons l’Esprit, nous obstruons notre relation avec la Tête.
C’est uniquement en obéissant à l’Esprit que nous maintenons
notre relation avec la Tête.
L’ENSEIGNEMENT DE L’ONCTION
Dans la Bible, le Saint-Esprit est symbolisé par différents
éléments tels que le vent, l’eau vive ou le feu. En même temps,
Il est vie, puissance, etc. 1 Jean 2.27 définit particulièrement
bien le Saint-Esprit en tant qu’onction. C’est l’enseignement du
Saint- Esprit. Le Saint-Esprit nous enseigne au moyen de
l’onction. Ce n’est pas en étudiant ou en pesant le pour et le
contre d’une situation donnée que nous découvrons la volonté
de Dieu, mais c’est grâce à l’enseignement de l’onction. Le
Saint-Esprit nous communique la pensée de Christ. Il est
inutile de demander continuellement : « Est-ce bien la volonté
de Dieu ? », car « nous avons la pensée de Christ » (1 Co 2.16).
Lorsque la Tête désire qu’un membre du Corps agisse, Elle le
fait savoir par l’onction, et alors que nous lui obéissons, la vie
coule librement depuis la Tête. Si nous résistons à l’onction, la
relation avec la Tête est obstruée et l’écoulement de vie s’arrête.
Beaucoup de chrétiens ne suivent pas la direction du Seigneur
parce qu’ils ne sont pas placés sous la Tête. L’onction ne se
répand pas directement sur le Corps, mais sur la Tête. Les
croyants peuvent recevoir l’onction qui coule depuis la Tête
jusqu’au Corps uniquement lorsqu’ils s’attachent à la Tête.
L’onction est très délicate et très réconfortante.
L’enseignement du Saint-Esprit n’est ni dur ni violent. Il ne
souffle pas sur nous tel un grand vent ni ne nous brûle comme
le feu. Au contraire, il nous oint comme une huile. C’est de cette
façon que le Saint- Esprit nous enseigne. S’il y a huile, il y a
action divine. L’œuvre de Dieu ne dépend pas de paroles,
d’interprétations bibliques, de raisonnements ou de jugements
quant à ce qui est juste ou non. L’œuvre et la direction de Dieu
en nous s’exercent par une sorte de sentiment intérieur. Ce
40 LE MYSTÈRE DE CHRIST

sentiment est l’onction de l’Esprit. La Tête n’utilise aucun


moyen visible pour contrôler le Corps. « La vie était la lumière
des hommes » (Jn 1.4). Ceux qui cherchent à connaître quelle
est la volonté de Dieu n’y parviendront pas en demandant : «
Est-ce bien ou est-ce mal ? » Leur question devrait plutôt être :
« Ai-je la vie à ce sujet ? » Si nous nous sentons morts
intérieurement, cela signifie qu’il n’y a aucune onction, et en
agissant sans l’onction, nous agissons sans l’autorité de la Tête.
Par exemple, il se peut qu’un jour nous souhaitions rendre
visite à quelqu’un, mais nous nous sentons froids et
indifférents intérieurement. Les doctrines, les sentiments
humains ou les principes bibliques nous poussent à y aller.
Mais plus nous nous y apprêtons, plus nous nous sentons
froids. Cela signifie que l’Esprit nous dit de ne pas y aller. En
d’autres occasions, il se peut que nous rendions visite à une
personne et que nous ayons l’impression qu’une onction douce
s’écoule ; tout est réconfortant et agréable. C’est l’enseignement
de l’onction de l’Esprit. Plus nous obéissons à cette onction,
plus nous serons fortifiés et plus il y aura un « amen » en nous.
L’enseignement de l’onction de l’Esprit n’a rien en commun
avec le bien et le mal, avec ce qui devrait ou ne devrait pas être
fait ou encore avec le vrai ou le faux. Il est un sentiment de vie
intérieur. Beaucoup de gens fonctionnent encore selon le
principe de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’arbre
auquel Adam a goûté. Cela revient à marcher selon le principe
de ce qui est bon ou mauvais ; mais l’œuvre de Dieu en Christ
est une question de vie et elle est liée à l’onction de l’Esprit. Là
où est l’onction, là est la vie. Lorsqu’une personne a l’onction et
la vie, tout va bien et elle est en accord avec le désir de Dieu.
Ce ne sont pas forcément ceux qui sont intelligents et versés
dans les doctrines de la Bible qui connaissent le mieux l’œuvre
de Dieu. Il peut arriver qu’un frère ou une sœur venant de
régions très rurales en aient une meilleure perception. Ils n’ont
peut-être pas de connaissance livresque, mais ils ont la vie. Si
ce n’était pas ainsi que Dieu agissait, Il serait très injuste. Une
personne illettrée n’aurait aucun espoir de connaître la volonté
de Dieu, car elle n’aurait pas de connaissance intellectuelle.
L’ONCTION DU CORPS 41

Mais ce n’est pas ainsi que notre Dieu considère les hommes.
Que nous ayons ou non la connaissance intellectuelle, que
nous soyons intelligents ou non, l’onction de l’Esprit demeure
néanmoins en nous. Du moment que nous marchons selon
l’onction intérieure de l’Esprit, nous connaissons la volonté de
Dieu et Son œuvre.
L’ONCTION ET LA LOI

Dans l’Ancien Testament, les hommes avaient la parole de


Dieu : la loi. Dans le Nouveau Testament, les hommes ont aussi
la parole de Dieu. Mais si celle-ci n’est pas appuyée par
l’onction de l’Esprit, elle est aussi une loi. Le Seigneur Jésus a
révélé la parole de Dieu, qui était esprit et vie. Les apôtres ont
présenté cette même parole, qui était également esprit et vie. À
l’inverse, lorsque les Pharisiens présentaient la parole de Dieu,
il n’y avait aucune onction de l’Esprit et cette parole devenait
un ensemble de lois mortes. Nombreux sont ceux qui
pratiquent le baptême, l’imposition des mains et le voile sur la
tête, par obéissance aux instructions de la Bible. Ces aspects
sont la loi pour eux. Celui qui agit uniquement selon la lettre
de la Bible est un disciple de Moïse et non de Christ. Le disciple
de Christ a l’onction du Seigneur. Dans le Corps de Christ, il
n’y a pas de loi ; il n’y a que l’onction du Seigneur. Par
conséquent, si nous souhaitons vivre dans le Corps de Christ,
nous devons marcher selon l’onction de l’Esprit et non pas en
obéissance à la lettre de la loi. Cela s’appelle marcher selon
l’enseignement de l’Esprit.

COMMENT ÊTRE OINT


Comment recevons-nous l’onction ? Le Psaume 133 est le
passage clé de l’Ancien Testament à ce sujet. Les Psaumes 120
à 134 sont des cantiques des montées, que les Israélites
chantaient lorsqu’ils se rendaient trois fois par an à la
montagne de Dieu, à Sion, où Dieu demeurait. Ces psaumes
ont donc tous en commun d’être des cantiques des montées. Le
peuple ne discutait pas d’économie, d’éducation, de guerre ou
de politique. Le cœur de chacun était incliné vers Sion, vers
Dieu. Psaume 133.1 déclare : « Voici qu’il est bon, qu’il est
42 LE MYSTÈRE DE CHRIST

agréable pour des frères d’habiter unis ensemble ! » Cette


demeure dans l’unité est collective ; il n’y a ni barrière ni
séparation. Les Israélites mettaient de côté leur désunion, leur
jalousie et leur haine. C’est comme l’huile précieuse versée sur
la tête d’Aaron et qui s’écoule sur sa barbe et jusqu’au bord de
ses vêtements. Dans cette position, ils reçoivent l’onction
divine. Quand l’huile coule, ceux qui sont placés sous la tête la
reçoivent tout naturellement. Le message du Psaume 133 est
le même que celui d’Ephésiens 4. Lorsque nous veillons dans
le Corps à conserver l’unité de l’Esprit, nous recevons l’onction
de l’Esprit. Nous devons nous placer sous la Tête et vivre dans
le Corps avant de pouvoir recevoir l’onction. Bien des
personnes ne reçoivent aucune directive simplement parce
qu’elles ne se tiennent pas au bon endroit. Elles ne sont pas
sous la Tête et ne se soumettent pas à Son autorité. Elles ne
sont pas non plus dans le Corps. Pour recevoir l’onction, nous
devons nous soumettre à la Tête et vivre dans le Corps.
La communion des croyants est fondée sur Christ. Nous
pouvons expérimenter la communion les uns avec les autres
parce que Christ est la vie et la Tête du Corps. En même temps,
la jouissance d’une telle communion est le Saint-Esprit. Plus
nous vivons dans la communion du Corps, plus nous jouissons
de l’onction de l’Esprit. Mais il y a une condition à cela : nous
devons permettre à la croix de mettre un terme complet à notre
chair et à notre vie naturelle. Qu’un croyant puisse ou non jouir
de cette communion dépend de l’annihilation de sa vie
naturelle. Notre chair ne mérite que de mourir, d’être réduite
en cendres, mise en croix. Nous sommes incapables de penser
par nous-mêmes ; nous ne sommes pas qualifiés pour proposer
quelque chose qui émane de nous-mêmes. Laissons Christ
exercer une souveraineté totale sur toutes choses. Permettons-
Lui d’être le Seigneur de façon absolue. Si notre vie naturelle
est traitée par la croix et si nous nous soumettons à l’autorité
de Christ et vivons la vie du Corps, nous recevrons Fonction de
l’Esprit et jouirons de la communion du Corps.
CHAPITRE HUIT

L’ORDRE DU CORPS
Références bibliques : Rm 12.3-8 ; Ép 4.9-16 ; Col 2.19 ; 1 Co 11.29

LE MINISTÈRE DES MEMBRES


Nous lisons dans 1 Corinthiens 12.18 : « En fait, Dieu a placé
chacun des membres dans le corps comme il a voulu. » Cela
signifie que chaque membre a une place, une fonction et une
position précise. Chacun a reçu un rôle particulier pour servir
le Corps de Christ. Les yeux voient, les oreilles entendent et le
nez sent. Chaque organe a sa fonction et son rôle. Les yeux
servent le corps en lui permettant de voir. Les oreilles lui sont
utiles pour entendre et le nez pour sentir. Chacun a une
responsabilité précise que nul autre ne pourrait remplacer. Le
membre A ne peut pas être le membre B, ni le membre B être
le membre C. Chaque membre présente des caractéristiques et
une capacité qui lui sont propres et qui déterminent sa place,
sa position ou son ministère.
Le ministère d’un membre, ce sont ses caractéristiques,
c’est- à-dire ce qu’il apporte aux autres membres du Corps. Le
ministère d’un membre dicte sa place et sa position dans le
Corps. Le rôle de chaque membre dans le Corps n’a pas de but
égoïste, mais sert l’ensemble. Notre service dans le Corps de
Christ se fonde sur ce que nous avons reçu du Seigneur en
particulier. La connaissance et les expériences que nous avons
acquises de la part du Seigneur deviennent notre provision
pour le Corps. Malheureusement, bien des chrétiens ont acquis
uniquement des roseaux, c’est-à-dire rien de la connaissance
et des doctrines provenant de ce qu’ils ont entendu et de leurs
études. Ces armes-là sont faites de roseaux, et ne sont en
aucun cas l’épée de l’Esprit ; elles s’avéreront inutiles au jour
du combat. Un théologien méprisait sa femme à cause de son
ignorance de la Bible, mais lorsque son fils tomba malade, il
perdit sa sérénité. Son épouse, dont la connaissance de Dieu
était plus profonde, demeura plus confiante, paisible et ferme
dans sa foi. Les doctrines acquises par l’étude ne sont guère
44 LE MYSTÈRE DE CHRIST

exploitables. Seule la vie qui vient du Seigneur compte, et elle


seule approvisionne le Corps.
FONCTIONNER DE FAÇON ORDONNÉE
Nous approvisionnons le Corps de la vie que nous avons
reçue de la part de Christ la Tête. Mais il est important que
nous fonctionnions de façon appropriée et ordonnée. L’ordre
maintenu dans le Corps est essentiel à la croissance et au
ministère. Si le corps physique souffre d’une dislocation ou
d’une croissance disproportionnée de ses membres, son
fonctionnement s’en trouve affecté. Cela est aussi vrai pour le
Corps de Christ. Nul ne vous empêchera de parler au cours
d’une réunion, mais vous devez le faire selon la mesure de votre
foi et en accord avec la direction de l’Esprit. Vous devez
reconnaître si vos paroles dépassent une certaine mesure et si
votre partage dure trop longtemps. Nombreux sont les chrétiens
qui désirent ardemment être des croyants et des ouvriers
exceptionnels. Cependant, si certains s’hypertrophient,
d’autres seront atrophiés et par conséquent, le Corps ne sera
pas un Corps, mais une monstruosité ; l’ordre de Dieu dans
l’Église sera détruit. Lorsque nous nous plaçons véritablement
sous l’autorité de la Tête, Dieu nous positionne à la place qui
convient dans le Corps et définit notre fonction particulière.
Dans les dénominations, les frères conducteurs sont choisis
en fonction de leur passé, leur statut social, leur éducation,
leur connaissance, leur intelligence, leur éloquence ou leur
talent. Or, il se peut qu’ils n’aient ni révélation, ni foi, ni aucune
expérience du Seigneur. Ils ne peuvent apporter que des
éléments naturels dans l’Église. Ils ne seront pas un bienfait
pour le Corps, mais plutôt des messagers de mort. Le ministère
du Corps ne se détermine pas par des éléments naturels. Un
membre fonctionne dans le Corps en fonction de ce qu’il a reçu
du Seigneur, selon la « mesure de la foi » (Rm 12.3, 6) et de
l’ordre déterminé par Dieu. Par conséquent, nous devons
rechercher la révélation et l’expérience de
Christ afin d’obtenir ce qui fera du bien au Corps. Nous devons
par ailleurs connaître l’ordre dans le Corps, qui est le modèle
L’ORDRE DU CORPS 45

que Dieu a institué. Nous devons accepter d’être limités, selon


notre mesure. Dès que nous la dépassons, nous outrepassons
l’autorité de la Tête et nous soustrayons à l’onction. Lorsque
nous dépassons notre mesure, nous contrevenons à l’ordre du
Corps. Le Corps de Christ a une vie organique, qui opère sans
aucune manipulation humaine. Tous les membres doivent
recevoir la vie de la Tête et fonctionner selon un ordre
approprié. Si notre relation avec la Tête est adéquate, nous
occuperons spontanément notre place dans le Corps.
DES APÔTRES, DES PROPHÈTES, DES ÉVANGELISTES, DES
PASTEURS ET DES DOCTEURS

Ephésiens 4.11 évoque un certain nombre de personnes


utiles au Corps. Elles sont des dons de Dieu à l’Église, qui
transmettent Christ pour l’édification du Corps. Nous devons
porter une attention toute particulière à ces membres.
Les apôtres sont le premier don que Dieu a accordé au Corps
de Christ. Envoyés de Dieu, ils représentent l’autorité de la Tête
et exécutent la volonté de Dieu sur terre. C’est pourquoi, si une
Église veut rendre un témoignage approprié au Corps, tous les
croyants doivent se soumettre à l’autorité représentative. Dans
l’Ancien Testament, Moïse ne discuta pas lorsque Qoré et les
siens réfutèrent son autorité en tant que prophète de Dieu. Il
préféra en parler à Dieu, qui affirma très clairement que
s’attaquer à l’oint du Seigneur revenait à s’attaquer au
Seigneur, et que celui qui refusait l’autorité de Son prophète
réfutait Sa propre autorité. Ce type d’attaque et de rejet a pour
conséquence la mort des coupables. Dieu exige que nous
venions directement sous Son autorité, mais aussi sous celle
des membres qui la représentent dans le Corps. Lorsque la tête
ordonne au bras de bouger, l’auriculaire doit se déplacer avec
le bras. Le bras illustre l’autorité représentative. Nous devons
conserver notre position dans le Corps sous la souveraineté de
Christ et dans la soumission aux membres qu’il a investis de
Son autorité. Il est beaucoup plus facile d’obéir à l’autorité
directe de Dieu que de se soumettre à ceux qui Le représentent
dans le
46 LE MYSTÈRE DE CHRIST

Corps. Obéir ainsi requiert de la douceur et de l’humilité. Nous


ne pouvons pas impunément ignorer l’ordre de Dieu, ainsi que
nous le constatons dans la lettre de Paul adressée aux
Corinthiens (1 Cor
11.29- 30). Le Corps de Christ ne tolère aucune pensée ni
action individuelles, mais II se déplace sous le contrôle de la
Tête. Désobéir à la loi du Corps entraîne faiblesse et mort.
Les prophètes non seulement prédisent des événements
futurs, ils révèlent aussi les pensées de Dieu. Ils sont ceux que
Dieu envoie pour communiquer Ses pensées à Son peuple. Le
plus grand prophète dans l’Ancien Testament était Élie, et non
pas Ésaïe, parce que la plupart des paroles d’Ésaïe étaient des
prophéties, alors que celles d’Élie communiquaient avant tout
les pensées de Dieu. Lorsqu’un prophète reçoit une révélation
de la part du Seigneur, il transmet les pensées de Dieu à Son
peuple. Un prophète connaît les pensées de Dieu et les
annonce, tandis qu’une personne qui prédit ne fait qu’annoncer
des événements futurs. Le Corps est doté d’un groupe de
ministres particuliers qui connaissent la pensée de Dieu et qui
la révèlent au Corps. Ils sont aussi les représentants de
l’autorité divine.
Les évangélistes font connaître les compassions de Dieu en
Christ, alors que les pasteurs et les docteurs révèlent les
richesses de Dieu en Christ et en font bénéficier les membres.
Chacun de ces ministres est une «jointure de
l’approvisionnement » (Ép 4.16). Ils reçoivent la vie de la part de
Dieu et la communiquent à tout le Corps. Beaucoup de
chrétiens disent qu’ils sont en communication directe avec la
Source de l’approvisionnement, et affirment pouvoir seuls tout
recevoir de la part de la Tête. Une telle attitude rejette l’autorité
du Seigneur qui dans Sa souveraineté a fait que chaque
membre soit dépendant de Lui en même temps que des autres.
Comment ces «jointures de l’approvisionnement » servent
elles le Corps ? Elles doivent être des personnes qui ont été
spécialement formées par la main du Seigneur et modelées par
les circonstances ordonnées par l’Esprit ; elles ont un long
passé de marche avec Christ. Elles sont éprouvées, testées,
L’ORDRE DU CORPS 47

instruites par Christ et équipées pour transmettre des valeurs


spirituelles. Elles ont un passé secret chargé de tribulations, et
la croix a produit en elles les choses qu’elles transmettent au
Corps.
LES ANCIENS
À ces différents ministères s’ajoutent des membres qui ont
le droit d’exercer l’autorité. Celle-ci ne leur a pas été
simplement donnée, mais ils ont l’autorité. Ces membres
remplissent la fonction d’anciens. Ils occupent cette position
non parce qu’ils ont été désignés comme anciens, mais parce
qu’ils sont des anciens. L’Esprit manifeste spontanément qui
est un ancien ; il reste simplement à l’homme à le confirmer.
Dans une Eglise spirituelle, la fonction est réservée aux
membres les plus spirituels, alors que dans une Eglise
charnelle, ce sont ceux qui possèdent les meilleures
qualifications naturelles qui ont ce rôle. Lorsqu’un homme se
marie puis a un fils, il devient père. Personne ne peut être
désigné pour remplir le rôle de père. Un homme est père ou ne
l’est pas, mais en aucun cas peut-il être élu père. De même,
personne ne peut être fait ancien. Il l’est ou ne l’est pas. Ce ne
sont pas des campagnes ni des élections qui mettent en place
les anciens, mais ceux-ci sont manifestés de façon spontanée
par la maturité dans leur vie. Ils devraient être les plus purs de
cœur et ceux qui recherchent la croissance dans les choses
spirituelles. Leur devoir consiste à aider tout homme à obéir à
la Tête. Lorsqu’un membre est ancien, il ne reste plus à l’Eglise
qu’à reconnaître ce qu’il est et lui permettre de fonctionner en
tant que tel.

L’HOMME EST LA TÊTE DE LA FEMME


Dans l’ordre divin, l’homme est la tête de la femme. Par
conséquent, les sœurs n’ont aucun pouvoir administratif dans
l’Église. Cela ne signifie toutefois pas que n’importe quel
homme peut être le chef d’une femme ; seuls ceux qui
demeurent sous la Tête de Christ peuvent être la tête d’une
sœur. Le voile sur la tête des sœurs indique qu’elles
maintiennent l’ordre dans le Corps, qu’elles se soumettent à
48 LE MYSTÈRE DE CHRIST

Christ ainsi qu’à l’autorité du Corps.


Strictement parlant, il n’y a pas d’autorité dans le Corps,
toute l’autorité étant contenue dans la Tête. La faiblesse de
l’Église actuelle provient de ce que l’autorité est devenue une
question de position et non pas de vie. Dans le Corps de Christ,
l’autorité est une question de vie, pas de position. Si un membre
a de l’autorité, c’est parce qu’il l’a acquise dans sa vie. Il a été
formé par Dieu, et l’autorité est devenue la vie en lui. Dieu ne
place pas arbitrairement certains individus pour qu’ils agissent
comme des yeux, des oreilles, une bouche ou des mains. Il fait
d’eux ces organes grâce à l’action de la croix. Une fois qu’ils
sont ces organes, ils fonctionnent naturellement en tant que
tels. Tout dépend de la vie. Lorsque nous obéissons à la vie du
Corps, qui coule quand le Corps maintient sa position de
soumission absolue à l’autorité de la Tête, la croissance se
poursuit régulièrement et en de parfaites proportions. Si nous
ne vivons pas dans la vie du Corps, nous ne pouvons pas
grandir selon la mesure de Christ.
Les apôtres et les anciens n’ont pas d’autorité personnelle,
mais uniquement dans la mesure où ils sont soumis à celle du
Seigneur. Ils exercent l’autorité dans le Corps en représentant
celle de la Tête. Si les apôtres et les anciens ont la pensée de
Dieu, ils ont alors l’autorité de Dieu car le Seigneur ne soutient
que ce qu’il approuve Lui-même. Tout ce qu’il autorise, Il le
soutient par Son autorité.
La vie du Corps exige que le problème de la vie naturelle soit
traité sans complaisance. Nous avons besoin d’être brisés pour
pouvoir nous soumettre à l’autorité représentative dans le
Corps, exercer un ministère à la place qui nous a été
souverainement attribuée et accepter de recevoir celui d’autrui.
Dieu ne saurait permettre que l’anarchie entre dans Son Eglise,
car elle rendrait le développement du Corps impossible. Il ne
peut tolérer qu’aucune tête humaine ne s’élève au-dessus des
autres, parce que cela aussi empêche le développement du
Corps et implique le rejet de l’autorité de Christ. Tout désir d’un
croyant à exercer l’autorité est contraire à la vie du Corps. Seul
Christ est la Tête, et nous sommes tous membres les uns des
L’ORDRE DU CORPS 49

autres. Si quelqu’un prétend avoir une révélation du Corps


sans se soumettre à son autorité ou sans avoir une relation
convenable avec les autres membres, il ment. Dès que nous
voyons vraiment le Corps, nous voyons le besoin d’obéissance
et de relation mutuelle. La soumission est une des caractéristi-
ques essentielles de ceux qui connaissent la vie du Corps.
Dieu a instauré un ordre minutieux dans le Corps de Christ.
Nous devons essayer de discerner le Corps, comme 1
Corinthiens 11.29 nous demande de le faire. Gardons-nous de
faire des propositions à la légère ou d’être prétentieux et de
dépasser nos limites. Chaque membre doit respecter l’ordre et
cheminer de façon ordonnée. L’autorité est prévue par le
Seigneur ; personne ne peut se donner l’autorité, ni ne peut la
conférer à un membre de façon arbitraire. L’autorité est issue
de l’arrangement divin pour servir la vie du Corps. Il nous faut
discerner clairement quelle est notre place dans le Corps et la
conserver. Dans la vie du Corps, nous devons tous marcher
selon l’ordre qui est dans le Corps.
CHAPITRE NEUF

Références bibliques : Ac 6.6 ; 8.4-5 ; 12, 14-17 ; 9.3-6, 10-12,


17 ;
19.6 ; Je 5.14-16 ; Mt 18.15-16,19-20 ; 1 Tm 4.14 ; 5.22 ; 2 Tm 1.6

L’IMPOSITION DES MAINS PAR LES APÔTRES


Le chapitre huit des Actes illustre le principe du Corps. À
cette époque, l’Église à Jérusalem subissait de lourdes
persécutions, et hormis les apôtres, tous les disciples furent
dispersés. Philippe n’était pas apôtre, mais s’occupait
uniquement de la distribution de la nourriture. Mais comme il
avait la vie, il s’en alla en Samarie pour y prêcher l’évangile.
Beaucoup crurent et furent baptisés, et « il y eut une grande
joie dans cette ville » (v. 8). Une différence existait cependant
entre ces croyants et ceux qui étaient à Jérusalem. Ces
personnes sauvées n’avaient pas encore reçu l’Esprit. Aussi les
apôtres déléguèrent-ils Pierre et Jean pour combler cette
lacune. Ces derniers imposèrent les mains aux personnes
converties, qui reçurent alors le Saint-Esprit.
LE PRINCIPE DU CORPS
Quelle est la signification de l’imposition des mains ? Dans
le Lévitique, celui qui offrait un sacrifice devait poser ses mains
sur l’offrande. L’imposition des mains est donc un signe
d’identification. De nombreux passages du Nouveau Testament
mentionnent cette pratique. Tout d’abord, dans 1 Timothée
5.22 : « N’impose les mains à personne avec précipitation » de
peur, lui explique Paul, de te rendre « complice des péchés
d’autrui ». Ces paroles démontrent une fois de plus que
l’imposition des mains manifeste une identification. Il nous faut
faire preuve de prudence, faute de quoi nous risquons de nous
rendre « complices des péchés d’autrui ». Dans l’Ancien
Testament, on imposait les mains au nouveau roi et aux
sacrificateurs et on oignait leur tête. Nous découvrons donc
deux sens à l’imposition des mains : elle place les croyants sous
l’onction de la Tête et les fait participer à la communion du
Corps.
Les apôtres sont les représentants de Dieu. Ils sont aussi
des membres représentatifs dans le Corps de Christ. Lorsque
Pierre et Jean imposèrent les mains aux croyants de Samarie,
cet acte amena ces derniers sous l’autorité de la Tête et dans la
communion du Corps. Cela signifie qu’ils étaient reconnus
comme appartenant au Corps. Une fois amenés dans le Corps
unique et placés sous l’onction unique, ils reçurent
immédiatement le Saint-Esprit. Si les croyants de Samarie
avaient reçu le Saint-Esprit avant l’arrivée des apôtres, Philippe
aurait pu se vanter et dire que la mission de Pierre et Jean se
situait à Jérusalem, tandis que lui devait œuvrer en Samarie.
Dans ce cas, les croyants de Samarie auraient été séparés de
ceux de Jérusalem. Si certains avaient exigé que Philippe fût
préposé à la Samarie et Pierre à Jérusalem, le principe du
Corps aurait été brisé. Les événements de Samarie nous
LE PRINCIPE DU CORPS 53

montrent qu’à moins de se soumettre au Corps, personne ne


peut recevoir l’onction. Nous ne pouvons pas recevoir l’onction
si nous ne reconnaissons pas le Corps. Le Saint-Esprit n’est
pas octroyé à des individus mais à des membres du Corps.
L’imposition des mains des apôtres amena les croyants dans la
communion du Corps. L’imposition des mains reconnaît donc
qu’il y a une union, une communion et un Corps. Le Corps est
unique et les membres doivent admettre leur dépendance par
rapport à la Tête et aussi les uns par rapport aux autres.
Hébreux 6.1-2 parle des six éléments qui font partie de la «
parole du commencement » (Darby). L’imposition des mains
constitue l’un des six principes élémentaires de la vie
chrétienne. Nous pouvons classer ces six éléments en trois
groupes : le premier comprend la repentance des œuvres
mortes et la foi en Dieu. Il s’agit là d’une attitude intérieure ou
encore d’une action réalisée par une personne envers elle-
même ou envers Dieu. Le troisième groupe inclut la
résurrection d’entre les morts et le jugement éternel. Ce sont là
des enseignements qui concernent l’avenir. Quant au second
groupe, il comporte le baptême et l’imposition des mains,
lesquels sont des témoignages visibles. Le baptême et
l’imposition des mains sont deux témoignages de l’Église
essentiels à ceux qui vont être amenés « à la maturité ». Nous
avons négligé tin seul de ces éléments, à savoir l’imposition des
mains. Même si la Bible ne nous ordonne pas clairement de
pratiquer l’imposition des mains, elle nous montre qu’à
l’époque des apôtres, un homme recevait l’imposition des mains
dès qu’il était sauvé et baptisé. Par le baptême, nous entrons
en Christ. Par l’imposition des mains, nous entrons dans le
Corps. Les croyants sont non seulement placés en Christ, mais
aussi dans le Corps de Christ. C’est cette position qui doit être
la nôtre. Nous savons que tous les croyants devraient rompre
le pain le jour du Seigneur. Rompre le pain rafraîchit notre
perception du sens du baptême et de l’imposition des mains.
Par le baptême, nous témoignons du fait que nous nous
sommes dépouillés de nous-mêmes et du monde et que nous
sommes entrés en Christ. Par l’imposition des mains, nous
54 LE MYSTÈRE DE CHRIST

affirmons que nous avons quitté la vie individualiste pour


prendre position sur le terrain du Corps. Par conséquent,
même si les circonstances nous emmènent en un lieu
géographiquement isolé, nous ne sommes pas seuls, parce que
le Corps tout entier sera avec nous. Si nous souffrons, tous les
membres souffriront avec nous, et nous pouvons constamment
compter sur leur aide.
Au moment de l’imposition des mains, si le Saint-Esprit
donne une prière prophétique pour celui qui est amené sous
l’onction, les caractéristiques spécifiques énoncées dans cette
prophétie annoncent la vie et le ministère futurs de cette
personne. Nous en avons un exemple en la personne de
Timothée. Lorsque Paul et les anciens lui imposèrent les mains,
il reçut une parole prophétique. Par la suite, Paul exhorta
Timothée à ne pas négliger le don qui lui avait été transmis,
mais de raviver cette flamme (1 Tm 1.18 ; 4.14 ; 2 Tm 1.6). Si
nous avons une véritable révélation du Corps, nous devons
recevoir l’imposition des mains, qui est alors le témoignage de
la réalité du Corps et manifeste notre engagement à vivre la vie
du Corps. Nous déclarons par là que tout est pour le Corps et
que rien n’est destiné à l’individu même. Si le Seigneur veut
nous utiliser, louons-Le. S’il choisit d’en utiliser un autre,
louons-Le encore. Le Corps de Christ ne tolère aucune jalousie.
L’ONCTION ET LA PRIÈRE DES ANCIENS
Jacques 5.14-16 fait état de l’imposition des mains en
relation avec la maladie. Dans pareil cas, Jacques nous exhorte
à appeler les anciens de l’Église. Ce sont en effet les anciens,
plutôt que les membres de l’Église ayant le don de guérison,
qu’il convient d’appeler. Dans ce cas précis, les malades ont
besoin d’être amenés sous l’onction, ce qui relève de la
responsabilité des représentants de l’Église. Les péchés
mentionnés dans le verset 15 sont particuliers, dans la mesure
où il s’agit de péchés commis contre le Corps. Comment savons-
nous dans ce cas que nous sommes en présence d’une maladie
spéciale et non pas ordinaire ? C’est en connaissant le
médicament qu’a prescrit le médecin que nous pouvons déduire
de quel type de mal souffre le patient. Le malade étant ramené
sous l’onction nous permet de comprendre sans trop de risque
d’erreur que sa maladie était due à son éloignement de cette
onction. La Parole de Dieu déclare très clairement que
LE PRINCIPE DU CORPS 55

beaucoup sont faibles et malades et que même un grand


nombre sont morts, à cause de leur incapacité à discerner le
Corps du Seigneur (1 Co
11.29- 30). C’est ce qu’évoque le chapitre 5 de Jacques. Si
nous vivons dans la sphère du Corps, nous sommes
continuellement sous l’onction de la Tête. Mais dès que nous
prenons un chemin séparé, nous nous retirons de l’onction et
nous exposons à la maladie et à la mort. Le péché dénoncé dans
Jacques 5 devait avoir trait à l’éloignement du Corps. Si ce
péché avait été simplement personnel, il aurait pu être
pardonné par la confession aux autres et la confiance dans le
sang. Il aurait été inutile de demander l’onction d’huile aux
anciens. L’huile des anciens ne saurait ôter le péché, car seul
le sang peut faire cela. Le verset 15 explique qu’il sera pardonné
à cette personne si elle a commis des péchés, si toutefois les
anciens prient pour elle. C’est pourquoi nous pouvons affirmer
qu’il ne s’agit pas d’un péché ordinaire, mais d’un acte qui va à
l’encontre du Corps. Il est par conséquent nécessaire de
demander aux anciens de l’Église de prier pour le pécheur et
de l’oindre d’huile au nom du Seigneur afin qu’il puisse être
ramené sous la Tête et dans le Corps.
Le verset 16 dit : « Confessez donc vos péchés les uns aux
autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez
guéris. » Ce verset nous demande de confesser nos péchés les
uns aux autres. Pourquoi cela ? Parce qu’il y a un problème
dans le Corps de
Christ. La sphère dans laquelle nous confessons correspond à
la sphère dans laquelle la transgression a été commise. Si j’ai
péché contre Dieu uniquement, je dois confesser à Lui seul. Le
péché dans ces versets concerne le Corps. Du fait qu’il y a eu
un problème dans le Corps de Christ, le malade et les anciens
doivent en assumer ensemble la responsabilité : le premier,
parce qu’il a offensé le Corps et les seconds parce qu’ils
représentent ce Corps. C’est pourquoi le malade doit confesser,
de même que les anciens. Remarquez que la confession est
mutuelle. Le malade confesse et les anciens confessent
également. Le malade reconnaît que sa maladie provient de son
56 LE MYSTÈRE DE CHRIST

attitude individualiste, et les anciens reconnaissent qu’ils n’ont


pas suffisamment aimé et qu’ils ont manqué de vigilance.
Autrement, le malade n’aurait jamais quitté le terrain du Corps.
Après cette confession mutuelle, vient la prière. « Priez les
uns pour les autres. » Cela signifie que les anciens prient pour
le malade et réciproquement. Ensuite, le péché est pardonné et
la maladie guérie. La réciprocité est la caractéristique même du
Corps. Remarquez cette insistance sur le Corps en termes
d’onction, de confession et de prière. Dans le Corps, chaque
membre devrait faire preuve d’amour et d’humilité. Se trouver
en dehors du Corps est la porte ouverte, non seulement à la
maladie physique mais aussi à la maladie spirituelle. Tous ceux
qui sont hors du Corps devraient voir l’importance de revenir à
l’onction et au Corps. Un tel retour leur permettra de recevoir
l’aide des autres membres.
LA RÉVÉLATION QUE PAUL REÇUT AU MOMENT DE SA
CONVERSION

La conversion de Paul est une autre illustration de


l’imposition des mains. Le chapitre 9 des Actes dévoile deux
caractéristiques de la révélation que Paul reçut au moment de
sa conversion. Lorsque le Seigneur apparut à Paul sur le
chemin de Damas, Il lui révéla que persécuter les croyants
c’était Le persécuter, Lui (v. 3-5). Le Seigneur demanda : «
Pourquoi me persécutes-tu ? » et non pas : « Pourquoi
persécutes-tu ceux qui croient en Moi ? » Paul demanda en
retour : « Qui es-tu, Seigneur ? », ce à quoi le Seigneur répondit
: « Je suis Jésus que tu persécutes. » Le Seigneur montra à Paul
qu’en persécutant les membres du Corps, c’était la Tête qu’il
persécutait. Lorsque vous faites du mal à un des membres du
Corps, vous le faites à la Tête. Tout péché qui offense le Corps
offense la Tête. Tous les croyants du Seigneur sont un avec Lui.
Cette unité est celle de la Tête avec le Corps. Paul fut le premier
à qui cette vision du Corps de Christ fut accordée. Le jour où le
Seigneur se révéla à lui, Paul vit le Corps.
Suite à cette grande révélation, le Seigneur ordonna à Paul
d’aller à la ville, où on lui dirait ce qu’il devait faire (v. 6). Ce fut
LE PRINCIPE DU CORPS 57

là une autre révélation du Corps. En effet, le Seigneur ne


s’adressa pas à lui directement ; au contraire, Il le remit dans
les mains du Corps. Le jour du salut de Paul, le Seigneur lui
montra le principe du Corps. Trois jours plus tard, le Seigneur
envoya un petit disciple du nom d’Ananias afin qu’il lui impose
les mains. Ananias dit à Paul : « Saul, mon frère, le Seigneur
Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a
envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli
d’Esprit Saint » (v. 17). Ananias n’était qu’un frère ordinaire.
Nous ne savons rien de lui, ni avant ni après cet épisode. Étant
envoyé par le Seigneur vers Paul, il déclara : « Saul, mon frère.
» Cela amena Saul dans le Corps de Christ, le remplit du Saint-
Esprit et le plaça sous l’onction.
LE JUGEMENT DE DEUX OU TROIS FRÈRES
Dans Matthieu 18.15-16, il ne s’agit pas de savoir si une
personne à tort ou raison, pas même si elle pense être dans son
droit ou non. Il est question du témoignage de deux ou trois
frères. Si ces frères disent que vous avez tort, il faut les croire.
Par conséquent, lorsque des frères déclarent que vous avez tort,
et que vous n’en avez pas du tout le sentiment, vous devriez
prendre en compte leur jugement et les croire, eux, plus que
vous-même. Si deux ou trois frères, fermement ancrés dans le
nom du Seigneur, vous disent quelque chose, vous devriez les
écouter.
Dans l’ÉgIise, les groupes de personnes qui représentent le
Corps sont au nombre de quatre. Il y a : 1) les apôtres, 2) les
anciens, 3) ceux que le Seigneur a spécialement choisis, 4) deux
ou trois croyants qui renoncent à eux-mêmes et se placent sous
le nom du Seigneur. Ces quatre groupes de membres
représentent l’Église.
Si nous avons tort, le Seigneur nous enverra un croyant pour
qu’il nous parle. Si nous n’écoutons pas la parole d’un croyant,
il demandera à deux ou trois autres de nous parler. Si nous
n’écoutons toujours pas leurs avertissements, les anciens
interviendront. Nous ne pouvons pas agir individuellement. Si
nous ne trouvons pas de solution à nos problèmes, consultons
58 LE MYSTÈRE DE CHRIST

les apôtres. Ils sont désignés par le Seigneur et représentent le


Corps. Nous ne pouvons pas ignorer le Corps, ni faire peu de
cas de ses représentants. Que le Seigneur nous accorde la
révélation du Corps pour que nous puissions nous soumettre à
Christ la Tête, ainsi qu’aux représentants du Corps !
CHAPITRE DIX

LES RICHESSES DU CORPS


Références bibliques : Dt 32.30 ; Ps 133 ; Ép 1.23 ; 2.20-22 ; 3.10,
18-19 ; 4.13 ; 6.11 ; 1 Co 12.27 ; Mt 18.15-18

LA MESURE DE CHRIST
Les richesses de Christ sont immensément profondes. Il est
le Seigneur qui remplit tout et en tous (Ép 1.23). En Lui sont
les richesses insondables (3.8). Il n’est pas dans la volonté de
Dieu que toutes ces richesses restent uniquement en Christ. Il
désire au contraire que ces richesses profondes et infinies
deviennent celles de l’Église. Il veut que l’Église devienne la
plénitude de Celui qui remplit tout et en tous (1.23). L’Église
est un vase fait pour contenir la vie de Christ. Toutes les
richesses du Fils de Dieu sont déposées dans l’Église. Les
richesses de Christ sont celles du Corps de Christ. Aucun
individu, ni aucune multitude, ne pourraient contenir de telles
richesses. Seul un groupe collectif et uni peut contenir les
richesses de Christ. Les morceaux individuels d’un gobelet
brisé pourraient peut-être contenir chacun quelques gouttes
d’eau, mais le gobelet entier est nécessaire pour contenir un
verre d’eau.
L’Église n’est pas un tas de pierres ni une masse d’individus
n’ayant aucune relation les uns avec les autres. Il s’agit d’un «
édifice » dans lequel les pierres sont « édifiées ensemble » pour
devenir « une habitation de Dieu en esprit (lit.) » (2.21-22). Ce
temple est construit sur « le fondement des apôtres et des
prophètes » (v. 20). Dans un sens restreint, chaque individu est
un temple de Dieu, mais seul un temple collectif peut contenir
toutes les richesses de Dieu.
Éphésiens 3.10 affirme que c’est l’Église qui manifeste la
sagesse
62 LE MYSTÈRE DE CHRIST

communion avec les frères de cet endroit, être édifié avec eux
dans la réciprocité.
LA VOLONTÉ DE DIEU EST EXPRIMÉE DANS L’ÉGLISE LOCALE
Durant Sa vie sur la terre, Christ a fait référence à l’Église à
deux reprises, dans Matthieu 16 et Matthieu 18. Dans le
premier passage, Il faisait allusion à l’Église universelle alors
que dans le second, Il parlait de l'Église locale. À propos de
l’autorité de l’Église locale, Il déclara : « S’il refuse aussi
d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un
péager » (18.17). Ce verset nous montre que l’autorité de l’Église
vient de ce qu’elle représente Christ. Christ a donné Son
autorité à l’Église et l’autorise à exécuter Sa volonté sur terre.
La Bible nous indique qu’une personne peut connaître la
volonté de Dieu de trois façons différentes : 1) par la Parole de
Dieu, la Bible ; 2) par le Saint-Esprit qui demeure en elle ; 3)
par l’Église dans une localité. Ce dernier point est le plus
important. Les directions que nous recevons de la Bible et de
l’Esprit sont de nature individuelle, mais celle de l’Église locale
est de nature collective. L’Église locale, en tant qu’expression
locale du Corps de Christ, est sous la souveraineté de ce dernier
et peut par conséquent connaître les pensées de Christ qu’il
communique constamment à Son Corps. L’Église locale
manifeste l’autorité de Christ. « En vérité je vous le dis, tout ce
que vous lierez sur terre sera lié dans les cieux, et tout ce que
vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel » (v. 18). Une
personne qui voit le Corps recherche la communion et accepte
l’autorité de l’Église. Les décisions d’une Église rurale sont
souvent meilleures que celles d’une Église de ville. Ces
décisions ne relèvent pas de la capacité ni de la sagesse
humaine, mais d’une recherche collective dans l’harmonie.
Pour connaître la volonté et la voie de Dieu, il ne suffit pas que
nous lisions la Bible ou que nous priions seuls. Nous avons
besoin d’être dans la communion de l’Église locale, de vivre la
vie du Corps et de suivre la direction de Dieu dans le Corps.
L’ÉGLISE LOCALE EXÉCUTE L’AUTORITÉ DU CORPS
LES RICHESSES DU CORPS 63

Dans une Église locale, Dieu a établi des anciens comme


représentante de Son autorité. Mais cela ne signifie pas
qu’ils sont tout. Les anciens ne devraient en aucun cas avoir le
monopole ; ils sont principalement des surveillants dans
l’Église. Ils se tiennent aux côtés des saints pour les mener de
l’avant, pour stopper toute activité malsaine et pour les
encourager à de saines activités, afin que tout le Corps
fonctionne. Nous lisons dans Actes 12.5 : « Pierre était donc
gardé dans la prison ; sans relâche, la prière montait de l’Église
vers Dieu pour lui. » De nos jours, l’Église devrait prier avec
ferveur au sujet des événements qui ont lieu dans le monde et
de la situation de notre nation. Ce genre de prière implique que
nous exercions l’autorité que Dieu a donnée au Corps.
L’Église a perdu une grande part de révélation, parce que les
croyants ont recherché individuellement la lumière plutôt que
de la chercher dans le sanctuaire. Lorsqu’un homme ne voit
pas le Corps, il perd de nombreuses bénédictions, ce qui est
une perte grave pour l’Église. Que le Seigneur nous montre ce
qu’est le Corps afin que nous puissions vivre dans ce Corps et
en recevoir les richesses. Lorsque nous sommes dans le Corps,
nous connaissons la volonté de Dieu, nous avons l’autorité du
Corps et nous expérimentons sa puissance.
66 LE MYSTÈRE DE CHRIST

membre. Tout service est fondé sur le Christ qui demeure en


chacun. On ne sert pas autrui au moyen d’une doctrine
intellectuelle ; on ne peut donner au Corps que ce qu’on a reçu
de Christ. La mesure de notre ministère est déterminée par la
mesure de Christ en nous. Notre ministère se fonde sur ces
deux facteurs : Christ qui a grandi en nous, et les aspects de
Christ que nous avons acquis et qui diffèrent de ceux des autres
membres. Si nous connaissions tous Christ uniquement d’une
façon générale, qu’aurions-nous donc à donner aux autres par
notre ministère ? Qu’aurions-nous qui nous permettrait
d’édifier le Corps ? C’est là le principe de base de tous les
ministères.
Tout chrétien a besoin d’un ministère qui lui soit propre, et
non simplement d’un ministère général. Nous devons acquérir
quelque chose de Christ que les autres n’ont pas. C’est ce qui
nous permet de combler ce qui manque chez nos frères et
sœurs. Le ministère implique une connaissance spéciale de
Christ et non une connaissance générale. Chaque organe d’un
corps est doté d’une fonction particulière. Les yeux voient, les
oreilles entendent et le nez sent. Chaque organe remplit une
fonction particulière. En d’autres termes, chaque organe a une
portion spécifique. Certains organes peuvent momentanément
accomplir la tâche d’un autre membre, mais cette fonction n’est
pas foncièrement la leur. Il peut vous arriver par exemple de
ramasser un objet avec votre bouche, mais ce n’est pas son rôle
principal. Si les oreilles ne fonctionnent pas comme elles le
devraient, le corps n’entendra rien, et sa croissance sera
entravée. Si vous avez acquis une richesse et une connaissance
particulières du Seigneur, vous pouvez en faire bénéficier le
Corps. Cette connaissance constituera votre ministère propre.
Seuls les ministères spécifiques peuvent servir le Corps et le
faire grandir. Voilà pourquoi chaque membre doit constamment
chercher à recevoir du Seigneur ce qui manque au Corps et le
lui transmettre. Lorsque tous les membres accomplissent leur
ministère, le Corps de Christ peut grandir.
CHERCHER À CONNAÎTRE ET À EXPÉRIMENTER LE SEIGNEUR
LE MINISTÈRE DANS LE CORPS 67

Le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens exhorte


tous les membres à rechercher les dons et les ministères. La
volonté de Dieu est que certains membres bien précis exercent
des ministères particuliers. Il désire les utiliser comme des
canaux qui transmettent la vie du Seigneur dans le Corps afin
que, grâce à eux, la stature de ce Corps puisse se développer.
Lorsque la vie que nous recevons du Seigneur s’écoule dans le
Corps, la mesure de la stature du Corps s’accroît. Dieu utilise
les membres pour cela. Madame Guyon, Mme Penn-Lewis, le
frère T. Austin-Sparks, et d’autres possédaient une
connaissance spéciale de Christ. En les utilisant, Dieu a
dispensé beaucoup de richesses de la vie dans le Corps. Chaque
membre devrait avoir une capacité qui lui est propre, afin que
le Seigneur puisse l’utiliser pour un ministère particulier. Sans
ministère, il est inutile de parler de dons. Bien des gens mettent
l’accent sur les dons, comme s’ils étaient notre ministère. Mais
Christ est notre ministère ; nos dons sont seulement les moyens
grâce auxquels nous l’exerçons. Deux personnes peuvent
utiliser le même genre de cuillère pour nourrir un enfant, mais
la qualité de la nourriture que reçoit l’enfant dépend de la
substance qui remplit la cuillère, et non pas de la cuillère elle-
même. Ce ne sont pas nos dons, mais Christ, que nous
transmettons à l’Église. Nos dons sont essentiellement le moyen
permettant de Le transmettre. Ce que nous apportons au Corps
de Christ et ce que ce Corps reçoit, c’est Christ, parce que
Christ est tout et en tous dans le Corps.
Un ministère spécifique intervient lorsque nous faisons une
expérience précise ou que nous sommes traités ou disciplinés
par le Saint-Esprit de manière particulière. Ces expériences et
cette discipline produisent une connaissance spécifique de
Christ. Munis d’une telle connaissance, nous servons l’Église
en exerçant nos dons. Nous avons besoin de recevoir la
puissance du Saint-Esprit et d’apporter à l’Église le Christ que
nous connaissons, par l’intermédiaire de cette puissance. Tout
ce qui concerne notre ministère a trait à la vie. Nous ne
méprisons pas les dons, mais c’est le ministère qui dirige les
dons et non pas le contraire. Si nous avons un don sans
préalablement avoir de ministère, nous serons distraits par le
don et incapables d’être d’une quelconque utilité au Corps. De
nos jours, le Corps manque de ministère, et non de dons.
Nous devons tout d’abord découvrir le ministère spécifique que
le Seigneur nous a destiné. Ce n’est qu’à ce moment-là que
nous pourrons rechercher le don qui nous équipera pour
68 LE MYSTÈRE DE CHRIST

accomplir ce ministère.
D’ABORD LA VIE, ENSUITE LES DOCTRINES
Notre service dans le Corps de Christ est fondé sur notre
connaissance de Christ, elle-même issue de notre expérience
de la vie et non pas des doctrines. Dieu nous donne d’abord la
vie et ensuite seulement les doctrines. La vie vient avant les
doctrines. La Bible évoque la contribution particulière
d’Abraham au Corps dans le domaine de la foi. Il ne l’acquit pas
au moyen d’un enseignement ou par la transmission de
doctrines. Elle fut au contraire le fruit de circonstances qui
permirent à Abraham d’apprendre à faire confiance à Dieu. Ce
qui fut produit en lui dans le creuset des afflictions devint ce
qu’il transmit à tout le Corps pour son enrichissement. Il
connut tout d’abord la vie et la leçon de la foi, ensuite
seulement vint la doctrine de la foi. Comment Martin Luther
fut-il rendu capable d’enseigner à l’Église une vérité telle que :
« Le juste vivra par sa foi » (Ha 2.4) ? Il ne le devint pas en
étudiant la Bible avec application comme on le ferait d’un
manuel scolaire pour ensuite communiquer la connaissance
acquise. Mais ce fut au travers de beaucoup de souffrances et
d’afflictions qu’il acquit sa compétence. Lorsque les genoux de
Luther furent usés de s’agenouiller et que ses espoirs de
justification s’évanouirent, le Seigneur lui révéla de façon
vivante qu’un homme est justifié par la foi. C’est après cette
expérience qu’il reçut la doctrine de la justification par la foi.
La doctrine est nécessaire, mais elle doit suivre l’expérience, et
en aucun cas la précéder. La vie doit nous atteindre d’abord et
la doctrine ne venir qu’ensuite. L’expérience doit se faire en
premier, et l’enseignement venir en second lieu. Dans le
Nouveau Testament, les Évangiles (les faits) précèdent les
Épîtres (les doctrines). Nous recevons en premier la vie de
Christ, et ensuite seulement Ses enseignements. Nous ne
devrions pas passer tout notre temps à étudier, à analyser et à
enquêter sur une doctrine ; ces choses ne sont que les œuvres
de roseaux qui plieront lorsque l’épreuve surviendra. La seule
chose utile est ce
LE MINISTÈRE DANS LE CORPS 69

que Dieu a œuvré en nous, et cela seul fera du bien à autrui.


Le seul moyen de communiquer aux autres de façon vivante,
c’est de communiquer ce que nous avons appris à travers des
expériences. La discipline, la souffrance et les épreuves sont les
moyens que Dieu utilise pour constituer la parole en nous, afin
que nous puissions recevoir les richesses que nous donnerons
ensuite au Corps. Si nous souhaitons être des ministres pour
participer à l’édification du Corps de Christ, ne refusons pas
l’épreuve et la discipline lorsqu’elles surviennent.
1 CORINTHIENS 12
1 Corinthiens 12.4-30 est divisé en quatre parties :
Le sujet : versets 4 à 6. Le don, le ministère et la fonction.
Les dons du Saint-Esprit : versets 7 à 11. L’accent est mis
sur le Saint-Esprit.
Le ministère du Seigneur : versets 12 à 27, concernant
essentiellement Christ.
L’œuvre de Dieu : versets 28 à 30, où il est surtout question
de Dieu.
Le début de chacune de ces parties annonce les grandes
lignes générales, tandis que le thème apparaît dans le sujet
même qui est abordé dans chaque section. Le don est lié au
Saint-Esprit, tandis que le ministère est en rapport avec Christ.
C’est le don du Saint-Esprit qui permet d’exercer le ministère.
Les dons sont les vases qui rendent les ministères parfaits pour
l’édification du Corps de Christ. Ils ont pour but d’amener les
ministères. Par ces ministères, le Christ que l’Eglise a appris,
connu et gagné est transmis aux autres. De nos jours, la
plupart des mouvements de réveil abondent de dons mais
manquent de ministère. Il est inutile d’exercer des dons toute
la journée. Nous devons réaliser que les dons sont secondaires
et que le ministère est primordial. Le jour où nous avons un
ministère, nous pouvons servir le Corps et travailler à la
croissance du Corps.
L’INFLUENCE MUTUELLE DES MEMBRES
Tous les membres du Corps de Christ s’affectent les uns les
autres. Si un membre souffre, tous les autres membres
70 LE MYSTÈRE DE CHRIST

souffrent aussitôt. Parfois nous nous sentons forts parce que


les autres membres nous transmettent leur force. Chaque
membre peut affecter les autres. Voilà pourquoi nous ne
devrions pas vivre par nous- même, mais saisir fermement la
Tête et rechercher la communion. Dieu communique la vie au
Corps à travers chaque membre. Si la vie s’arrête en vous, vous
serez incapable de la communiquer à une autre personne, et
l’Église en pâtira. Tout échec individuel nuit à l’Église. Par
conséquent, lorsqu’un membre du Corps souffre, tous les
membres souffrent avec lui. Chaque membre affecte les autres
d’une manière ou d’une autre. Aussi avons-nous besoin d’être
dans la communion du Corps dans tout ce que nous faisons.
Si nous vivons de bonnes expériences, elles font du bien à tout
le Corps. Si au contraire nous traversons une situation difficile,
nous devons nous rendre compte que les autres membres du
Corps en sont également affectés.
DANS LE CORPS, PAR LE CORPS ET POUR LE CORPS
Tout ce que nous avons, nous l’obtenons dans le Corps, par
le Corps et pour le Corps. En 1925, le frère T. Austin-Sparks
fut invité aux États-Unis. Il y rencontra une sœur qui avait
appris beaucoup de leçons par le biais de ses maladies et
beaucoup aidé de gens par la suite. Son ministère était vivant
et elle faisait bénéficier autrui de la vie. Les leçons qu’elle
apprit, elle les apprit dans le Corps, par le Corps et pour le
Corps. C’est ce genre de personnes que Dieu recherche
aujourd’hui. Nous devons vivre notre existence dans le Corps,
par le Corps et pour le Corps ; telle est la norme que nous
devons nous fixer. Que le Seigneur nous délivre de tout
individualisme et nous place dans le Corps. Qu’Il nous montre
le Corps, et que nous servions celui-ci avec un ministère fondé
sur notre connaissance de Christ.
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