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Guide de l’administrateur
d’institution de prévoyance
Référentiels et indicateurs de risques
JANVIER 2011
© CTIP 2011
Guide de l’administrateur
d’institution de prévoyance
Référentiels et indicateurs de risques
JANVIER 2011
AVANT-PROPOS
Une institution de prévoyance a pour vocation de gérer les garanties de protection sociale complémentaire des
salariés de ses entreprises adhérentes : décès, incapacité de travail, invalidité, complémentaire santé, retraite sup-
plémentaire. Cette mission qui assure un maintien total ou partiel du revenu des salariés et de leurs familles
confrontés à des situations souvent difficiles, implique un transfert de risques des individus couverts vers l’institu-
tion de prévoyance. Grâce à la mutualisation de ces risques, la charge financière est partagée sur le plus grand
nombre et peut être lissée dans le temps.
L’acceptation de risques et de prise d’engagements vis-à-vis des entreprises et des salariés est au cœur du métier
des institutions. Elle entraîne pour les administrateurs une obligation de surveiller l’efficacité des systèmes - mis en
place par la direction générale - de contrôle interne et de gestion des risques auxquels l’institution est exposée du
fait de ses activités.
Ces risques peuvent être décrits comme les événements, faits ou situations qui pourraient compromettre l’atteinte
des objectifs de l’institution, voire mettre en péril sa continuité d’exploitation et, par conséquent, sa capacité à
satisfaire ses engagements à l’égard des adhérents et des participants. Ces risques sont liés directement à la
nature des garanties proposées par l’institution ou à son mode de gestion.
Certains de ces risques sont communs à toute entreprise, indépendamment de l’appartenance au secteur de l’as-
surance, comme le risque opérationnel, le risque stratégique, de conformité ou de fraude. D’autres sont propres à
l’activité d’assurance exercée, comme le risque de sous-évaluation des cotisations, le risque lié à la gestion finan-
cière, le risque de sous-évaluation des engagements techniques, ou le risque d’avoir à faire face à une catastrophe
(pandémie, attentat...).
Les services d’une institution de prévoyance disposent de plusieurs moyens pour limiter à un niveau supportable
les conséquences financières les plus importantes de ces risques, en particulier grâce à une maîtrise et un suivi
des risques d’assurance (une tarification adéquate, un niveau de provisionnement suffisant, un suivi des résultats
et une réassurance adaptés), grâce à une allocation d’actifs cohérente avec les engagements, et grâce à un dispo-
sitif de contrôle interne et de conformité performant.
La mission du conseil d’administration porte sur la surveillance de l’efficacité du système de gestion des risques.
Elle ne doit donc pas conduire celui-ci à s’immiscer directement dans les décisions de gestion du risque, qui relè-
vent de la direction générale. La responsabilité du conseil d’administration est d’obtenir l’assurance que les dispo-
sitifs mis en place sont efficaces et adaptés au profil de risque de l’institution.
Ce document présente les principaux risques auxquels sont exposées les institutions de prévoyance dans l’exer-
cice de leur activité, mais aussi les principaux facteurs de risque et les indicateurs de suivi, permettant aux admi-
nistrateurs d’analyser l’information qui leur est fournie dans le cadre de leur fonction. Ce guide n’a pas vocation à
être un référentiel exhaustif, mais à fournir les principaux éléments de dialogue.
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SOMMAIRE
3. Analyse détaillée des risques par activité d’assurance et questions à se poser ....... 8
3.1 La Complémentaire santé ........................................................................................ 9
3.2 Le Capital Décès .................................................................................................... 12
3.3 La garantie Arrêt de travail : incapacité et invalidité .............................................. 15
3.4 Les rentes de conjoint (rentes temporaires et viagères) ........................................ 18
3.5 La rente d’éducation .............................................................................................. 21
3.6 La retraite supplémentaire (cotisations définies, prestations définies) .................. 23
3.7 La Dépendance (contrat de risque) ....................................................................... 25
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I. De quels risques parle-t-on ?
Outre le risque stratégique qui évoque les conséquences éventuelles d’une mauvaise orientation, les risques aux-
quels est soumise une institution de prévoyance peuvent être recensés comme suit :
• Le risque lié à la gestion des actifs financiers et immobiliers : Il correspond au risque de ne pas pouvoir
financer, avec les actifs en portefeuille, les prestations à devoir ou le rendement nécessaire à la revalorisa-
tion des engagements. Ce risque peut être à très court terme, il s’agit alors du risque dit de liquidité, ou à
plus ou moins long terme. Il peut provenir soit d’une allocation inadéquate de l’actif avec le passif, soit de
pertes de valeurs inattendues sur les actifs.
• Le risque ‘catastrophe’ ou risque ‘extrême’ : Il correspond à l’incapacité d’un organisme à satisfaire à ses
engagements en cas de sinistres extrêmes (pandémie, attentat, catastrophe naturelle…). Ce risque provient
généralement d’une sous-évaluation du coût de tels événements au regard du niveau des fonds propres de
l’organisme, et par conséquent d’une protection en réassurance inadaptée.
• Le risque opérationnel ou lié au contrôle interne : Il correspond au risque de pertes liées à une carence
d’organisation, à une non-conformité à la réglementation, à une défaillance du système d’information, à une
fraude, pouvant conduire jusqu’à une dégradation de l’image de l’entreprise ou de la marque.
L’ensemble de ces risques est commun avec les fondements du dispositif prudentiel Solvabilité 2, qui sera applica-
ble au 1er janvier 2013. Toutefois, l’approche Solvabilité 2 est différente de celle qui préside à la supervision des ris-
ques par un conseil d’administration.
Là, où le calcul d’un capital de solvabilité requis sous Solvabilité 2 (SCR) visera à limiter la défaillance de l’organisme
en cas d’événements bicentenaires (survenance d’une fois tous les deux cents ans), les administrateurs auront
besoin quant à eux d’outils et d’indicateurs plus précis pour surveiller l’efficacité des systèmes de gestion des ris-
ques, et avoir l’assurance que les fonds propres de l’institution sont exposés à un niveau qui peut leur paraître
‘acceptable’.
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2. Démarche générale à adopter
La mission du conseil d’administration consiste à orienter et à superviser le ‘profil de risque’ de l’institution. Le pro-
fil de risque résulte, d’une part, des garanties couvertes et des caractéristiques des salariés protégés, et d’autre part,
des décisions de gestion prises par la direction générale en matière de politique tarifaire, de couverture en réassu-
rance, de gestion financière, et d’organisation opérationnelle.
Un profil de risque se caractérise par les facteurs susceptibles d’exposer significativement une institution à une perte
financière, tels que l’évolution de l’espérance de vie, l’âge moyen des participants, les variations de taux d’intérêts
ou des marchés financiers, la reprise de l’inflation, des modifications substantielles des conditions de prise en charge
des dépenses de santé, la dérive d’une sinistralité non couverte par des cotisations, un système d’information per-
méable à une fraude, etc.
Une fois ce profil de risque identifié par la direction générale, il s’agira pour le conseil d’administration de s’assurer
que la politique de gestion mise en œuvre par la direction est cohérente avec les orientations du conseil en matière
d’appétence au risque, c'est-à-dire, avec le niveau de pertes financières reconnues comme acceptables en cas de
scénarios défavorables.
Enfin, le conseil d’administration devra s’assurer que sa mission de « surveillance de l’efficacité des systèmes de
gestion des risques » peut s’effectuer dans des conditions suffisantes grâce à des indicateurs pertinents et appro-
priés selon l’importance de ces risques.
Ainsi, tout élément de gestion modifiant sensiblement le profil des risques de l’institution devra être porté à la
connaissance du conseil d’administration. Et réciproquement, toute décision de gestion de la direction générale
devra être prise au regard des orientations du conseil et de son éventuelle incidence sur le profil du risque de l’ins-
titution.
De plus, rappelons que le pilotage d’une IP se fait par ajustement permanent entre les cotisations et la réalité du coût
de la garantie. Aussi, est-il prioritaire pour un conseil de s’assurer de la capacité de l’institution de prévoyance à pré-
venir le plus tôt possible tout déséquilibre d’une garantie.
Evaluation du risque
Mesure du profil actuel maximal que l’organisme
de risque de l’organisme 1 2 peut supporter
(appétence au risque)
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3. Analyse détaillée des risques
par activité d’assurance et questions à se poser
• une première partie centrée sur le risque d’assurance et le risque ‘catastrophe’ par nature d’activité, cha-
que activité étant traitée sous forme d’une fiche ;
• une seconde partie reprenant de manière transversale la question des risques de marché, des risques de
défaut et de contrepartie, et des risques opérationnels.
• à la complémentaire santé ;
• au capital décès ;
• à l’incapacité et à l’invalidité ;
• à la retraite supplémentaire ;
• à la dépendance.
Cette classification des activités prend en considération la durée croissante des engagements selon l’activité.
Les deux premières garanties couvrent en effet des prestations à paiement immédiat (remboursements de frais de
soins de santé, capital décès), les autres garanties couvrent des versements en rentes, temporaires ou viagères, sur
des durées qui peuvent varier de moins d’un an à plus de trente ans, comme par exemple pour la retraite supplé-
mentaire ou la dépendance viagère.
Les risques d’assurance et de gestion financière auxquels sont soumises les institutions de prévoyance sont direc-
tement proportionnels à la durée des engagements (et non pas seulement à la durée des contrats).
Les garanties ‘courtes’ peuvent quant à elles présenter des risques opérationnels ou de fraude importantes, au
même titre que les autres garanties.
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3.1 La Complémentaire santé
La complémentaire santé est principalement une garantie dont l’engagement court sur un an. Les cotisations de l’an-
née permettent de couvrir le remboursement des dépenses engagées au cours de la même année, appelée année
de survenance.
Les IP disposent d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu des équilibres obser-
vés et à venir.
Le montant des engagements correspond au coût moyen des différentes dépenses de santé couvertes par les
garanties de l’institution. L’équilibre technique de la garantie est donc atteint dès lors que les dépenses de santé
observées correspondent bien aux hypothèses retenues pour le calcul du tarif. Cet équilibre s’ajuste d’une année sur
l’autre.
Un élément important de la gestion de ce risque est la capacité à détecter tôt dans l’année le niveau d’équilibre de
la garantie pour l’année en cours, sa capacité à anticiper les évolutions pour l’année qui vient, et sa capacité à main-
tenir cet équilibre dans le temps par ajustement des cotisations.
Les facteurs déterminants seront le coût moyen des remboursements de soins et biens médicaux, ainsi que le poids
des principaux postes de remboursements dans la structure finale des dépenses. Par exemple, compte tenu des
garanties qu’elle propose, l’IP est-elle davantage exposée à une évolution du prix des séjours hospitaliers, à un
déremboursement des médicaments, à une augmentation des dépassements d’honoraires, aux remboursements
d’optique, de prothèses dentaires, etc. ?
Les évolutions réglementaires de l’assurance maladie obligatoire sur ces postes constitueront un facteur détermi-
nant pour piloter cette activité, dès lors qu’elles peuvent modifier soit le périmètre d’intervention des complémentai-
res santé, soit leur niveau de prise en charge.
L’âge moyen des personnes couvertes influera également sur l’évolution naturelle de ce coût moyen, qui progresse
mécaniquement avec l’âge des individus. Ce critère sera à apprécier notamment au regard de la capacité de l’orga-
nisme à répercuter ces augmentations sur les cotisations.
De même, les coûts de gestion sont un élément déterminant dans l’équilibre des contrats.
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GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
• Déséquilibre tarifaire des contrats • Quel est le profil de risque : âge moyen
Garantie
du portefeuille, typologie particulière des
Complémentaire • Dérive du coût des prestations santé entreprises et des participants, dépense
santé moyenne et structure des dépenses par
• Coût d’une pandémie au regard des poste, comparatif avec l’assurance
fonds propres maladie obligatoire ? Quel est le besoin
de solvabilité associé à l’activité (en %
• Renchérissement des dépenses de des cotisations) ?
santé lié aux évolutions
réglementaires de l’assurance maladie • Existe-t-il des engagements viagers
obligatoire contractuels ?
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes, seniors, en
délégation de gestion…)
d’indicateurs de
suivi du risque • Equilibre technique (ratio Prestation/Cotisation, ratio combiné) sur 5 ans, par gamme
de contrat (1) (3), et principaux éléments d’appréciation des contributions : technique,
frais de gestion, coût de la réassurance
• Analyse de la progression des cotisations et des prestations sur cinq ans, et du coût
moyen des dépenses de santé (2) (4)
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Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque
(1) Le ratio combiné analyse l’équilibre global de l’activité en rapportant la charge des prestations payées ou à payer
pour un exercice de survenance donné au total des cotisations acquises à ce même exercice (ratio Prestations
/Cotisations). Un ratio inférieur à 100% démontre une activité excédentaire. Il est important de suivre ce ratio avec
une année de recul en santé (par exemple, ratio de l’année de survenance 2008 vu à fin année 2009) pour s’assurer
que l’équilibre est toujours acquis après la liquidation complète des provisions de sinistres à payer. Cette
observation décalée permet également de vérifier un provisionnement prudent en fin de premier exercice (par
exemple un ratio P/C de l’année 2008, en baisse entre une observation à fin 2008 et à fin 2009 vérifie un
provisionnement prudent à fin 2008).
De plus, le niveau des provisions de sinistres de fin d’année, qui peut constituer une variable d’ajustement en fin
de première année, peut être observé rapidement en le rapportant au total des cotisations de l’année, ce qui
permet de suivre sa stabilité d’une année sur l’autre, ou le cas échéant de justifier son évolution.
(2) Une analyse sur plusieurs années des résultats des grandes catégories de contrats (collectifs d’entreprise,
retraités, standard, sur mesure, acceptations en réassurance, etc.) permet de voir les tendances sur le moyen
terme et facilite un pilotage de l’activité et de sa solvabilité dans la durée.
(3) Une sous-évaluation du tarif s’observe par comparaison de la progression du coût moyen des dépenses de santé
constaté à l’issue de la période et de la progression des cotisations. Il est important de comprendre la provenance
des écarts : déformation des catégories de dépenses, évolution de certaines catégories, impacts réglementaires,
etc.
(4) Les dépenses de santé, et leur rythme de croissance sont fonction de l’âge des personnes couvertes. En
moyenne, le montant des dépenses de santé d’une personne couverte par une complémentaire santé augmente
de 2 à 2,5% chaque année.
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3.2 Le Capital Décès
La garantie capital décès est une garantie dont l’engagement court sur un an. Les cotisations de l’année couvrent le
versement d’un capital au titre des décès survenus dans la même année, appelée année de survenance.
Le coût de cette garantie dépend du nombre de décès intervenant dans l’année et du coût moyen des capitaux
décès versés. Du fait de la volatilité importante du nombre de décès d’une année sur l’autre, l’équilibre de cette
garantie doit être atteint sur plusieurs exercices. Le profil de risque de l’IP dépend de la sensibilité du portefeuille à
ces paramètres.
Les IP disposent d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu des équilibres obser-
vés sur les exercices passés.
De plus, cette garantie peut exposer significativement les fonds propres d’une institution de prévoyance à un nom-
bre très élevé de décès au cours d’une même année, ou à un sinistre d’une ampleur exceptionnelle. Il s’agit du ris-
que dit de cumul ou ‘catastrophe’. Cette exposition maximale doit faire l’objet d’une évaluation régulière pour, le cas
échéant, prendre des mesures de protection de ses fonds propres à l’aide de la réassurance (notamment non pro-
portionnelle).
Les facteurs de risque sont donc la mortalité du portefeuille, le montant moyen et total des capitaux décès garantis,
et l’exposition à un risque catastrophe. Toute évolution de la mortalité du portefeuille observée, ou attendue, accroît
l’exposition des fonds propres de l’institution à capitaux garantis équivalents.
L’IP pourra se poser la question suivante : les hypothèses de mortalité et de coût moyen de capitaux versés utili-
sées pour déterminer les cotisations se montrent-elles appropriées à son engagement sur le moyen terme ?
Certains contrats prévoient un versement du capital décès sous la forme d’une rente. Ce cas de figure modifie sen-
siblement le niveau de risque de la garantie, car elle introduit en cas d’exercice de l’option un risque de longévité
pour l’IP (cf. retraite supplémentaire), et un risque de gestion financière pendant la phase de paiement de la rente.
Cette forme de garantie contribue ainsi à allonger sensiblement l’horizon des engagements qui, à l’origine, est
annuel.
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GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
• Déséquilibre tarifaire des contrats • Quel est le profil de risque : total des
Garantie
capitaux décès garantis et capital
Capital décès • Sensibilité des équilibres techniques à moyen garanti, âge moyen du
une augmentation de la mortalité du portefeuille, typologie particulière des
portefeuille entreprises et des participants au regard
de l’espérance de vie, nombre moyen
• Effet d’un vieillissement de la de décès annuel, coût moyen d’un
population couverte sur le coût de la décès ?
garantie
• Le tarif prend-il en compte des écarts
• Risque d’un sinistre extrême faisant anticipés entre la mortalité du
intervenir des capitaux décès très portefeuille et la mortalité réglementaire
significatifs utilisée ? Quels sont les moyens de
mesure ? Quelle est la sensibilité des
fonds propres de l’IP à une croissance
de la mortalité ?
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes…)
d’indicateurs de • Equilibres techniques sur cinq/dix ans de la garantie, impact de la réassurance (1) (2)
suivi du risque (3)
• Identification des facteurs de risques : taux de mortalité moyen sur dix ans (haut,
bas), exposition maximum à un capital décès, à une dérive de mortalité, à un risque
catastrophe
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Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque lié au Capital Décès
(1) A partir d’une observation sur plusieurs exercices glissants, les paramètres du tarif doivent converger avec les
paramètres observés dans le portefeuille, en particulier, le rapport ‘capitaux payés au titre d’une année’ / ‘total des
capitaux garantis’.
(2) Un tarif doit être adapté à la mortalité effective de la population couverte. La mortalité de référence pour calculer
une cotisation est généralement celle issue des tables réglementaires de l’INSEE. Mais un écart défavorable entre
cette mortalité et celle effective du portefeuille pèsera à moyen terme sur les équilibres de l’activité. Il est
intéressant de comparer le nombre de décès attendu chaque année (inclus dans le tarif) avec celui effectivement
constaté, et ce sur plusieurs années. De même, pour le coût moyen des capitaux versés. Ces deux indicateurs
permettent de déceler des écarts de tendance avec le tarif et d’ajuster les cotisations en conséquence le cas
échéant. Cette observation sera toutefois d’autant plus difficile que le volume du portefeuille sera réduit.
(3) Un des risques importants de cette activité réside dans l’exposition des fonds propres à un événement d’une
amplitude extrême, soit du fait de la survenance de plusieurs décès d’un coût unitaire très élevé, soit du fait d’une
catastrophe naturelle, accidentelle ou terroriste, à l’origine d’un nombre très important de décès simultanés au
sein du portefeuille. Un indicateur simple est celui de « l’exposition au risque » de l’institution, qui consiste à
fournir le coût résiduel pour une IP de plusieurs événements extrêmes, en montant et en pourcentage des fonds
propres, en précisant l’impact des couvertures en réassurance existantes (proportionnelles ou non) et le coût de
ces couvertures. Cet indicateur permet de décider d’une nécessité de disposer d’une couverture en réassurance,
eu égard au ratio coût de la réassurance / protection en fonds propres apportée, et le cas échéant de son
caractère adapté à la politique de risque de l’institution. Dans cette analyse, il est intéressant de s’assurer de la
plausibilité des scénarios extrêmes utilisés pour l’évaluation de l’exposition au risque, notamment par rapport au
portefeuille de l’organisme (nature des activités, des entreprises, de leur localisation géographique).
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3.3 La garantie Arrêt de travail : incapacité et invalidité
La garantie arrêt de travail est une couverture annuelle, mais à déroulement long en cas de sinistres. Les cotisations
de l’année doivent en effet couvrir les engagements pris au titre des arrêts de travail de l’année en cours, mais dont
les effets peuvent courir sur plusieurs années en cas de versements de rentes d’incapacité ou d’invalidité.
La garantie est donc ‘à plusieurs détentes’. Son coût dépendra en effet, dans un premier temps, du nombre d’arrêts
de travail survenus dans l’année, de la durée moyenne de ces arrêts de travail (jusqu’à 3 ans), de leur coût moyen,
puis dans un second temps du nombre de personnes déclarées en invalidité, et de la durée moyenne de cette inva-
lidité.
Le profil de risque d’une IP dépendra d’une part de la volatilité intrinsèque de ces paramètres au sein du portefeuille
(quel est le coût d’une évolution importante de l’un de ces paramètres d’une année sur l’autre ?), et d’autre part de
sa capacité à identifier rapidement un déséquilibre entre le tarif et le coût final des engagements au titre d’une année
donnée (quels sont les moyens mis en œuvre pour détecter le plus en amont possible un déséquilibre tarifaire ?).
Les IP disposent d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu des équilibres obser-
vés sur les exercices passés. Toutefois, plus l’ajustement d’un déséquilibre est anticipé, plus il peut être étalé dans
la durée. En l’absence de pilotage, le risque pour une IP serait d’accumuler sans s’en rendre compte des pertes
latentes tout au long de la phase de paiement de l’incapacité et de l’invalidité et ce, sur plusieurs générations suc-
cessives d’arrêt de travail.
Enfin, le profil de risque d’une IP dépendra également de son exposition à un nombre exceptionnellement élevé d’ar-
rêts de travail en cas de scénarios catastrophe, ou à un sinistre d’une ampleur exceptionnelle. Cette exposition maxi-
male doit faire l’objet d’une évaluation régulière, pour le cas échéant, prendre des mesures de protection de ses
fonds propres en ayant recours à la réassurance (notamment non proportionnelle).
Les facteurs déterminants de pilotage de cette garantie sont le nombre des arrêts de travail, le taux de personnes
invalides, la durée moyenne de maintien en arrêt de travail et en invalidité, et la sensibilité des provisions techniques
à une variation des taux d’intérêt (taux d’actualisation).
Pour suivre les risques, il est également utile de distinguer l’équilibre technique propre à la période d’incapacité de
celui propre à la période de liquidation de la rente. La première période court jusqu’à la mise en paiement des ren-
tes d’invalidité. La seconde période couvre toute la phase d’invalidité. L’analyse de cette première période permet
dans un premier temps de raccourcir l’horizon de pilotage du risque à trois ans, durée maximale d’incapacité, tout
en ayant connaissance de tous les facteurs de risques à l’exception de la durée de versement de la rente. La
seconde période méritera une analyse des équilibres appropriés à la gestion des rentes d’invalidité, qui a ses pro-
pres contraintes de revalorisation et de pilotage financier.
Enfin, l’appartenance à un secteur professionnel peut constituer un facteur spécifique d’exposition plus ou moins
élevée à une variation des engagements liés aux arrêts de travail, notamment en fonction du cycle économique de
ce secteur.
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GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
• Déséquilibre tarifaire des contrats (sur • Quel est le profil de risque : nature des
Garantie
la durée de l’incapacité et de garanties (incapacité, invalidité,
Arrêt de travail l’invalidité) mensualisation), âge moyen du
(Incapacité - portefeuille, typologie particulière des
• Inadaptation des tables entreprises et des participants,
Invalidité) réglementaires BCAC* au portefeuille fréquence et volatilité du risque : durée
(nombre d’arrêts de travail, nombre moyenne de l’incapacité, de l’invalidité,
de passage en invalidité, durée de coût moyen d’un arrêt de travail (de
maintien en incapacité / en invalidité) moins de 6 mois, de moins de 3 mois) ?
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes…) et niveau
d’engagements techniques correspondants
d’indicateurs de
suivi du risque • Equilibres techniques de l’incapacité de travail (1), de la gestion des rentes
d’invalidité (3), impact de la réassurance (4)
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Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque lié à la garantie Arrêt de travail : incapacité et invalidité
(1) Au titre d’une année de garantie, le ratio d’équilibre est constitué du rapport entre les charges de prestations
(sommes des prestations versées et du capital constitué en provisions mathématiques pour payer les rentes
d’invalidité d’une même génération d’arrêts de travail) et les cotisations. Ce ratio permet de dire, pour chaque
année de garantie donnée (année de survenance de l’arrêt de travail initial), et avec le recul des années de
liquidation des provisions, si le tarif est équilibré ou non. Ce ratio doit être suivi sur trois à quatre ans, date à
laquelle le coût total des prestations d’incapacité est connu et toutes les invalidités sont déclarées. Au-delà de la
quatrième année après l’année de garantie, il est nécessaire de suivre l’équilibre de la gestion des rentes
d’invalidité, c'est-à-dire de s’assurer que le capital constitué en provisions mathématiques, au moment de la
reconnaissance de l’état d’invalidité, est suffisant pour régler les rentes d’invalidité jusqu’au terme de la période
garantie (en général le départ à la retraite).
(2) Ces indicateurs permettent d’analyser plus finement les motifs d’équilibre ou de déséquilibre technique de la
garantie pour permettre de piloter les garanties et d’ajuster les cotisations.
(3) Le résultat de la gestion des rentes permet de connaître à l’issue de chaque année comptable, si le montant
provisionné au titre des rentes en cours de service est suffisant au regard du paiement annuel de ces rentes, en
intégrant le rendement financier des actifs affectés et les revalorisations attribuées. En pratique, ce résultat
compare pour le stock de rentes existant au début d’une année, le montant provisionné au début de la période
avec la somme des rentes payées dans l’année et de la provision de fin d’année, diminuée des produits financiers
affectés. L’équilibre de cette gestion dépendra donc de deux facteurs à observer : la durée de maintien en
invalidité des bénéficiaires (durée proche de l’estimée), le rendement financier des actifs affectés au versement de
ces rentes futures. A noter que l’état réglementaire C7 est conçu dans ce but (état ACP).
(4) Un indicateur simple est celui de « l’exposition au risque » de l’institution qui consiste à fournir le coût résiduel
pour une IP de plusieurs événements extrêmes, en montant et en pourcentage des fonds propres, en précisant
l’impact des couvertures en réassurance existantes (proportionnelles ou non) et le coût de ces couvertures. Cet
indicateur permet de décider d’une nécessité de disposer d’une couverture en réassurance, eu égard au ratio coût
de la réassurance / protection en fonds propres apportée, et le cas échéant de son caractère adapté à la politique
de risque de l’institution. Dans cette analyse, il est intéressant de s’assurer de la pertinence des scénarios
extrêmes utilisés pour l’évaluation de l’exposition au risque, notamment par rapport au portefeuille de l’organisme
(nature des activités, des entreprises, de leur localisation géographique).
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3.4 Les rentes de conjoint (rentes temporaires et viagères)
La garantie rente de conjoint est une couverture annuelle, mais à déroulement long en cas de sinistres. Les cotisa-
tions de l’année vont en effet couvrir les décès survenus au cours de la même année. Mais, une fois le décès sur-
venu, l’engagement de versement de la rente est soit temporaire, soit viager, selon les termes du contrat.
Le coût de cette garantie dépend en premier lieu du nombre de décès intervenant dans l’année et du coût moyen
des rentes annuelles attribuées (exprimées en principe en pourcentage du salaire annuel). Puis, s’agissant des ren-
tes en cours de service, ce coût sera affecté par la durée de versement de ces rentes, c'est-à-dire soit, par l’âge du
salarié décédé pour une rente temporaire, soit par l’espérance de vie des bénéficiaires pour une rente viagère. Le
premier risque est appelé risque de mortalité, le second, risque de longévité.
Le profil de risque d’une IP dépendra de la sensibilité du portefeuille à ces deux risques, mortalité et longévité, ainsi
que de leur évolution au fil des ans. En cas de rentes temporaires, le risque de mortalité et de longévité est connu
dès la fin de l’année de garantie, et se caractérisera par le nombre de nouvelles rentes attribuées, leur coût moyen
et l’âge moyen des nouveaux bénéficiaires. Pour les rentes viagères, seul le risque de mortalité sera connu dès la fin
de la première année, le risque de longévité subsistera quant à lui tout au long de la période de versement de la rente.
Pour piloter ce risque, les IP disposent d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu
des équilibres observés sur les exercices passés. Toutefois, sur un portefeuille de rentes en cours de service, l’IP est
surtout exposée en cas de rentes viagères, à une sous-estimation de l’espérance de vie des bénéficiaires, qui pour-
rait la conduire à constater des pertes futures in fine.
De même, cette garantie peut exposer les fonds propres d’une institution de prévoyance à un nombre très élevé de
décès au cours d’une même année, ou à un sinistre d’une ampleur exceptionnelle, il s’agit du risque dit de cumul ou
‘catastrophe’. Cette exposition maximale doit faire l’objet d’une évaluation régulière pour, le cas échéant, prendre
des mesures de protection de ses fonds propres, à l’aide d’une réassurance (notamment non proportionnelle).
Les facteurs de risque sont, d’une part la mortalité des salariés en portefeuille, l’âge moyen de décès et d’autre part,
l’espérance de vie des bénéficiaires de rentes, ainsi que le niveau des taux d’intérêt. Toute évolution de la mortalité
du portefeuille observée, ou attendue accroît l’exposition des fonds propres de l’institution à capitaux garantis équi-
valents.
Pour limiter le risque de longévité, la règlementation française impose l’emploi de tables de mortalité prospectives et
par génération, qui s’appuient sur des observations d’années récentes (tables homme et femme 2005). L’emploi de
tables réglementaires n’exonère pas de s’assurer qu’elles sont pertinentes pour évaluer l’espérance de vie effective
des rentiers en portefeuille.
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GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes…), et niveau
d’engagements
d’indicateurs de
suivi du risque • Equilibres techniques du risque de décès (1) (2) et de la gestion des rentes (6), par
année de survenance, impact de la réassurance (3) / cycle d’équilibre sur une dizaine
d’années (4) (5)
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Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque lié aux rentes de conjoint
(1) A partir d’une observation sur plusieurs exercices glissants, les paramètres du tarif doivent converger avec les
paramètres observés dans le portefeuille, en particulier, le rapport ‘capitaux constitués une année au titre des
décès survenus’ / ‘total des capitaux garantis’.
(2) Un tarif doit être adapté à la mortalité effective de la population couverte. La mortalité de référence pour calculer
une cotisation est généralement celle issue des tables réglementaires de l’INSEE, à défaut de tables
d’expériences(1). Un écart défavorable entre la mortalité du portefeuille et celle de la table Insee pèsera à moyen
terme sur l’équilibre de l’activité. C’est pourquoi, il est utile de comparer la mortalité attendue chaque année (inclus
dans le tarif) avec celle effectivement constatée, sur plusieurs années. De même, l’autre composante du coût de
l’engagement réside dans le montant moyen de la rente qui sera versée et sa durée moyenne de versement.
(3) Pour la réassurance, un indicateur simple est celui de « l’exposition au risque » de l’institution. Il consiste à fournir
le coût résiduel pour une IP de plusieurs événements extrêmes, en montant et en pourcentage des fonds propres.
Cet indicateur permet de décider d’une nécessité de disposer d’une couverture en réassurance, eu égard au ratio
coût de la réassurance / protection en fonds propres apportée, et le cas échéant de son caractère adapté à la
politique de risque de l’institution.
(4) Le coût final d’une rente de conjoint temporaire dépendra en grande partie de l’âge moyen du salarié décédé, car
cela conditionne la durée moyenne de versement de la rente. Ce paramètre étant connu à l’issue de la période de
garantie, l’équilibre technique en fin d’année de survenance sera un relativement bon indicateur de l’équilibre
technique attendu.
(5) Le coût final d’une rente de conjoint viagère dépendra en grande partie de l’espérance de vie du bénéficiaire
(connue a posteriori). C’est pourquoi, l’observation périodique d’une évolution de l’espérance de vie des
bénéficiaires de rentes constitue un indicateur précieux sur le niveau potentiel de perte ou de gain latent existant
dans les provisions techniques.
(6) Le résultat de la gestion des rentes permet de vérifier chaque année que les provisions des rentes en cours de
service sont suffisantes, en début d’année, pour liquider le montant des rentes dues au titre de l’année, en
intégrant les éventuelles revalorisations, tout en maintenant le niveau des provisions pour les exercices futurs.
(1) Tables calculées en prenant en compte la réalité statistique des personnes couvertes par l’organisme d’assurance. Ces tables doivent être
certifiées par un actuaire agréé et ne peuvent conduire en vie à minorer les provisions techniques réglementaires.
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3.5 La rente d’éducation
La garantie rente d’éducation est une couverture annuelle qui bénéficie aux enfants du salarié, en cas de décès de
celui-ci. Elle prévoit le versement d’une rente d’éducation jusqu’à la fin de ses études dans la limite de 26 ans ou
viagèrement si l’enfant est handicapé. Cette garantie est une couverture annuelle, mais à déroulement à moyen
terme. Les cotisations de l’année vont en effet couvrir les prestations issues des décès de cette même année. Une
fois le sinistre déclaré, l’engagement de versement de la rente court toutefois pendant plusieurs années.
Le coût de cette garantie dépend du nombre de rentes nouvelles attribuées, de son coût moyen, puis de la durée
moyenne de versement pour les rentes, sachant que cette dernière donnée est plafonnée contractuellement.
Le profil de risque d’une IP dépendra principalement de la sensibilité du portefeuille à une évolution des deux pre-
miers paramètres.
Pour piloter ce risque, les IP disposent d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu
des équilibres observés sur les exercices passés.
De plus, cette garantie peut exposer les fonds propres d’une institution de prévoyance à un nombre très élevé de
décès au cours d’une année, ou à un sinistre d’une ampleur exceptionnelle, il s’agit du risque dit de cumul ou ‘catas-
trophe’, mais dans une moindre mesure que pour des capitaux décès. Cette exposition maximale doit faire l’objet
d’une évaluation régulière pour, le cas échéant, prendre des mesures de protection de ses fonds propres, à l’aide
d’une réassurance (notamment non proportionnelle).
Les facteurs de risque sont, d’une part la surmortalité des salariés couverts, et d’autre part, une sous-estimation du
coût moyen de la rente versée.
21
GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes…) et niveau
d’engagements
d’indicateurs de
suivi du risque • Equilibre technique de la garantie sur l’année et de la gestion des rentes en cours
(observée sur plusieurs années) (2)
Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque lié aux rentes d’éducation
(1) A partir d’une observation sur plusieurs exercices glissants, les paramètres du tarif doivent converger avec les
paramètres observés dans le portefeuille, en particulier, le rapport ‘capitaux constitués au titre des nouvelles rentes de
l’année’ / ‘total des capitaux garantis’.
(2) Le résultat de la gestion des rentes permet de vérifier chaque année que les provisions des rentes en cours de service
sont suffisantes, en début d’année, pour liquider le montant des rentes dues au titre de l’année, en intégrant les
éventuelles revalorisations, tout en maintenant le niveau des provisions pour les exercices futurs.
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3.6 La retraite supplémentaire (cotisations définies, prestations définies)
Il existe deux types de contrats de retraite supplémentaire : le contrat à cotisations définies (dit ‘article 83’) et le
contrat à prestations définies (dits ‘article 39’). Le premier se caractérise par une rente conditionnée par le montant
de l’épargne constituée au moment de la liquidation de l’épargne retraite, le second consiste en une promesse de
niveau de rentes, donnée par l’entreprise à ses salariés. Cette promesse peut prendre, soit la forme d’un niveau de
rente prédéfini, en cas de régimes additifs (par exemple, une rente équivalent à 5 % du dernier salaire), soit la forme
d’une rente maintenant un niveau de revenus en valeur absolue, en cas de régimes chapeaux (par exemple, 75% du
dernier salaire). Le profil de risque de l’organisme d’assurance doit être distingué selon le type de contrat.
Les contrats de retraite supplémentaire à cotisation définie prévoient deux phases distinctes :
Pendant la première phase, les contrats à cotisation définie n’emportent que des risques liés à la gestion financière
des actifs correspondants à l’épargne accumulée par les salariés. Ces risques sont abordés dans la partie spécifi-
que aux risques de marché (au point 4.)
Pendant la seconde phase, l’institution de prévoyance va s’engager à verser viagèrement un niveau de rentes déter-
miné à partir de l’épargne constituée. L’IP va ainsi porter, en plus du risque de marché lié aux actifs détenus pour
servir la rente, un risque de longévité qui correspond à cet engagement viager. L’IP risque en effet des pertes finan-
cières si l’espérance de vie moyenne des rentiers s’avère supérieure à celle retenue pour convertir la rente.
Le principal facteur de risque pendant la phase de constitution repose sur les actifs financiers représentatifs des
droits acquis par les participants. L’IP doit veiller à la bonne adéquation entre ces actifs et les engagements pris au
titre des futures prestations à payer. Pendant la phase de versement de la rente, outre ce risque de gestion finan-
cière, l’autre principal facteur de risque correspond à une dérive de l’espérance de vie moyenne du portefeuille, ris-
que dit de ‘longévité’.
Description du profil de risque de l’activité en cas de régimes à prestations définies et des indemnités de fin
de carrière (IFC)
Le principal facteur de risque pour un contrat de retraite supplémentaire à prestations définies ou pour des IFC est
lié à la gestion des actifs confiés par l’entreprise adhérente. En effet, l’engagement lié à la ‘promesse de rente’ est
par principe conservé par l’entreprise, l’institution de prévoyance n’ayant que l’engagement de gérer les actifs
confiés. Le premier point de vigilance doit porter sur la nature effective des engagements pris par l’IP.
23
GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (cotisations / prestations définies, régime
en points, de branche…) et niveau d’engagements
d’indicateurs de
suivi du risque • Identification des facteurs de risques : taux de couverture du régime, duration des
actifs et des passifs, sensibilité à une variation des marchés financiers, incidence des
équilibres démographiques dans l’équilibre du régime à long terme. (1)
(1) Le taux de couverture représente le ratio des actifs par rapport aux engagements techniques. Il doit être supérieur à
104 % en incluant la solvabilité actuelle. Un élément de suivi du risque est la sensibilité de ce taux de couverture aux
variations de taux, des marchés actions, des revalorisations futures, des équilibres démographiques du régime, etc.
(2) Le résultat de la gestion des rentes permet de vérifier chaque année que les provisions des rentes en début d’année,
majorées des produits financiers de l’année, sont suffisantes pour assurer le paiement des rentes de l’année et le
financement de l’engagement restant dû en fin d’année, en incluant les revalorisations attribuées. Ce résultat doit
permettre de distinguer la contribution respective de la gestion financière d’une part, et du risque de longévité d’autre
part.
24
3.7 La Dépendance (contrat de risque)
La garantie en cas de dépendance vise à garantir le versement d’une rente viagère, aux personnes reconnues en
état de perte d’autonomie. Cette garantie d’assurance peut prendre trois formes :
• une garantie annuelle, où le salarié n’est couvert que s’il devient dépendant pendant l’année garantie. Son
droit ne survit donc pas au contrat ;
• une garantie à prestations définies, où le salarié bénéfice d’un droit viager à rentes dès lors qu’il cotise un
certain nombre d’années, avec une valeur minimum en cas de suspension de ses cotisations ;
• une garantie à cotisations définies, où le salarié dispose d’un droit viager à rentes, à la hauteur des droits
cotisés. Plus il cotise longtemps, plus son niveau de rentes sera important en cas de dépendance.
L’ensemble de ces contrats utilise la mutualisation du risque, en appliquant le principe d’un seul bénéficiaire pour
plusieurs cotisants. Ces contrats dits ‘de risques’ se distinguent donc des contrats d’épargne, où un cotisant doit se
constituer seul l’épargne nécessaire pour disposer d’une rente. Dans ce dernier cas, l’effort est plus important, mais
les montants épargnés seront définitivement acquis au bénéficiaire, à l’inverse des contrats de risques, dont l’effort
financier sera réparti entre le plus grand nombre.
Le coût de la garantie dépend du nombre de personnes déclarées dépendantes au sein de la population cotisante,
ainsi que de la durée moyenne du versement de la rente. L’équilibre de la garantie sera atteint dès lors que ces deux
paramètres auront été suffisamment bien anticipés dans le niveau des cotisations.
Ainsi, en cas de garantie annuelle, le profil du risque est faible pour l’IP du fait de l’absence d’engagement viager.
L’ajustement du risque se fera chaque année au vu des équilibres passés.
En cas de garanties viagères, le profil du risque est considérablement plus élevé pour l’institution, car elle va devoir
s’engager sur des paramètres de fréquence et de durée de dépendance, avec plusieurs dizaines d’années d’avance.
En principe, l’IP disposera toutefois d’une capacité d’ajustement annuel des cotisations ou des garanties, au vu de
l’évolution des équilibres annuels. Et plus l’organisme sera en capacité d’anticiper un déséquilibre entre le tarif et la
réalité, plus il disposera de temps pour le redresser. Le risque pour une IP, en l’absence d’un pilotage annuel, est bien
d’avoir le sentiment de sécurité financière pendant les nombreuses années de cotisations, puis de devoir faire face
brutalement à la montée en puissance des prestations pour un coût supérieur à celui prévu initialement dans les coti-
sations.
Le profil de risque de l’IP dépend de la nature des engagements contractuels (viagers ou non) et des caractéristi-
ques démographiques de la population couverte. En effet, plus la population garantie a un âge moyen proche de
l’âge de la dépendance, moins l’organisme aura la capacité de faire face à une dérive brutale du risque. Enfin, l’ap-
partenance à un secteur professionnel peut constituer un facteur spécifique d’exposition.
Les facteurs déterminants de pilotage de cette garantie seront le taux de personnes dépendantes et la durée
moyenne de versements de la rente.
25
GARANTIE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
Exemples • Répartition des contrats par profil de risque (standard, grands comptes…) et niveau
d’engagements
d’indicateurs de
suivi du risque • Identification de l’impact de la gestion financière sur l’équilibre de cette garantie :
taux d’actualisation utilisé, exposition des fonds propres à une variation des taux
d’intérêt, capacité financière à revaloriser, partage des bénéfices.
26
Grille de lecture des indicateurs de suivi du risque lié à la Dépendance
(1) Pendant la phase de cotisations, le résultat a peu de signification car il dépend essentiellement du niveau des
provisions techniques constituées (provision pour risques croissants), qui utilise normalement des critères
d’évaluation proches de ceux retenus pour le calcul des cotisations. Il est donc essentiel pendant toute cette durée
de s’assurer que les paramètres anticipés dans le calcul du tarif et l’évaluation des provisions techniques, sont
réalistes eu égard à la réalité observée dans le portefeuille (analyse à réaliser sur le taux de personnes dépendantes
par génération et la durée moyenne d’indemnisation)
(2) En cas de contrats avec des garanties annuelles (contrats sans engagement viager), la durée de l’engagement est
beaucoup moins longue, puisque les cotisations de l’année sont utilisées pour financer le coût des rentes versées
aux personnes déclarées dépendantes au titre de cette même année. L’IP ne court pas le risque d’accumuler des
pertes sur plusieurs générations. Les indicateurs à utiliser sont donc identiques (taux d’entrée en dépendance et
durée moyenne d’indemnisation), mais ils doivent conduire à des ajustements plus immédiats en cas de dérive
constatée.
27
4. Classification détaillée des risques de marché,
de défaut ou de contrepartie, et opérationnel (1/2)
Question générale : Comment le conseil d’administration évalue-t-il le risque lié au choix d’organisation
de la gestion des actifs (interne ou externe) ?
Risque de marché Il s’agit de l’ensemble des risques • L’IP dispose-t-elle d’un dispositif
(lié à la gestion d’actifs financiers pouvant découler des d’allocation des actifs en fonction des
financiers et variations de valeurs des placements ; contraintes du passif : contraintes de
ces variations peuvent affecter les actifs revalorisation, d’échéances de paiement ?
immobiliers)
devant servir à payer les prestations Existe-t-il une évaluation de la qualité des
futures, les rendements nécessaires à la actifs de l’institution, de leur dispersion ?
revalorisation des engagements, mais
aussi les actifs représentatifs des fonds • Peut-on s’assurer de la pertinence de
propres de l’IP : l’allocation par nature d’engagements
techniques ?
• risque lié à la valeur des actions
• Quelle est l’exposition de l’institution (en
• risque lié au taux d’intérêt (dont les niveau de fonds propres) à une hausse
variations affectent la valeur des des taux, à une baisse des marchés
obligations, mais aussi la valeur action ou immobilier, au risque de
actuelle des engagements) change, au risque de défaillance de la
dette d’un Etat ou d’un émetteur privé, à
• risque d’inflation un risque d’exigibilité des passifs, etc. ?
(Les indicateurs peuvent s’inspirer des
• risque lié aux prix de l’immobilier calculs réalisés pour la formule standard
du SCR dans Solvabilité 2)
• risque lié au taux de change des
devises • Quels sont les instruments utilisés pour
se prémunir des risques de hausse des
taux, de baisse des marchés actions, de
change ?
Risque de marché • Allocation actif - passif inadaptée • Quels sont les horizons de placement
(suite) des garanties ? Quel est le
• Exposition à une baisse des marchés rendement attendu du portefeuille ?
Pour les garanties en
immobilier, action, obligataire Est-ce cohérent avec les rendements
rentes : constatés ? Ce rendement permettra-
(Incapacité / Invalidité, • Risque de liquidité, d’exigibilité, de t-il de financer la revalorisation des
rentes de conjoint, concentration provisions (taux d’actualisation + taux
retraite de revalorisation) à long terme ?
supplémentaire, Quelle est la sensibilité aux marchés ?
dépendance)
• Existe-t-il un risque de liquidité (par
demandes de transfert massif) ?
28
4. Classification détaillée des risques de marché,
de défaut ou de contrepartie, et opérationnel (2/2)
TYPE DE RISQUE DESCRIPTION DU RISQUE QUESTIONS À SE POSER
Risque de défaut, de L’IP peut subir des pertes financières en • Existe-t-il un dispositif d’évaluation et de
contrepartie raison de défaillances de ses sélection des réassureurs, des
réassureurs, éventuellement sur certains intermédiaires, délégataires, gestionnaires
contrats de couverture financière, ou financiers qui travaillent avec l’institution
encore parmi ses entreprises adhérentes de prévoyance ? Les créances des
ou ses intermédiaires. réassureurs sont-elles assorties de
nantissement ?
L’IP peut également être exposée à une
défaillance d’un opérateur du fait d’une • Quel est le taux de dispersion entre les
concentration excessive d’opérations principaux créanciers et réassureurs ?
réalisées avec lui (réassurance, Quel est leur poids respectifs au regard
investissement financier, délégation de des fonds propres ?
gestion, etc.).
• Un indicateur existe-t-il pour suivre
l’ancienneté moyenne des créances ?
Risque opérationnel Risque de perte découlant de processus • L’IP dispose-t-elle d’une direction
ou lié au contrôle internes inadaptés ou défaillants, de d’audit et des risques, d’un dispositif
interne personnes, de systèmes ou de contrôle interne ? Quel est le
d’événements externes. dispositif qui permet au conseil
d’administration de surveiller
Le risque opérationnel inclut aussi le l’efficacité du système de gestion des
risque de conformité, c'est-à-dire le risques et du contrôle interne ?
risque résultant d’un non respect de la
réglementation applicable. • L’IP dispose-t-elle d’une cartographie
des principaux risques auxquels elle
Ce risque inclut également le risque lié à peut-être confrontée ?
la délégation de gestion ou au recours à
la sous-traitance. • L’institution de prévoyance dispose-t-
elle de plans de continuité
Il peut conduire à un risque de d’exploitation, de sauvegarde de
réputation et d’image. données ?
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5. Questions fréquentes
5.1 Quel lien existe-t-il entre le suivi des risques, le calcul du SCR de Solvabilité 2 et l’auto
évaluation du besoin de solvabilité (ORSA) ?
Le SCR - Solvency Capital Requirement - est le montant de capitaux propres requis par les directives européennes
pour qu’un organisme d’assurance puisse exercer son activité, en ayant l’assurance qu’il pourra faire face, sans défail-
lance, à un événement catastrophique dit « bicentenaire » (dont la survenance intervient tous les deux cents ans).
Le calcul du SCR résulte directement des risques pris par une institution de prévoyance. Plus les engagements pris
seront élevés, plus le niveau de solvabilité exigé sera important. L’approche risque de Solvabilité 2 concorde ainsi
totalement avec le suivi des risques que doit mettre en place un organisme d’assurance. Solvabilité 2 s’appuie ainsi,
de la même manière que dans le présent référentiel, sur le risque de souscription, le risque de marché, le risque de
défaut, et le risque opérationnel.
Le principe du calcul du SCR est de chiffrer la perte en fonds propres de scénarios très défavorables. Ce chiffrage
constitue sans aucun doute un premier socle intéressant dans le cadre d’une démarche d’évaluation des risques
d’une IP et pourra constituer le point de départ d’une démarche de suivi des risques.
Cependant, le SCR rend compte avant tout de la capacité d’un organisme à faire face aux seuls risques extrêmes.
Le chiffrage n’est donc pas suffisant dans la mesure où il indique l’ultime limite à ne pas franchir, et non pas une
limite « inacceptable » dans la gestion quotidienne. De plus, le calcul du SCR s’appuie sur des paramètres stan-
dards. Ces paramètres peuvent être inadaptés dans certains cas au profil de risque de l’institution de prévoyance.
Aussi, est-il de la responsabilité des organes de gestion de l’institution de prévoyance de vérifier, d’une part que les
hypothèses retenues dans la formule standard du SCR sont appropriées, et d’autre part de fixer ses propres niveaux
de pertes ‘acceptables’, en termes de résultat, de fonds propres minimums ou de taux minimum de couverture de
solvabilité.
Cette démarche d’auto évaluation, par l’organisme lui-même, de son niveau de fonds propres minimum pour faire
face à des scénarios adverses, constitue ce que Solvabilité 2 appelle l’ORSA, c'est-à-dire une ‘ auto évaluation du
besoin de Solvabilité‘.
Le conseil d’administration, au travers notamment des travaux de son comité spécialisé, devra surveiller l’efficacité
des dispositifs mis en place dans l’IP de sorte que ces principes soient respectés.
5.2 Comment apprécier l’impact d’un développement de l’activité sur le profil des risques ?
Un administrateur doit pouvoir comprendre comment les décisions de développement de l’institution pèsent sur le
profil de risque de l’institution. Par exemple, quels niveaux et quelle nature de risques présentent les nouveaux pro-
duits commercialisés ? Comment un rapprochement va-t-il changer les modes opératoires, les contrôles… ?
Pour les aider, les administrateurs doivent s’appuyer sur les informations suivantes :
• la stratégie de développement de l’IP, ses projets de lancement de nouveaux produits, et plus généralement
ses objectifs commerciaux,
• l’incidence de ces produits sur le niveau du capital de solvabilité requis (SCR) à court et moyen terme,
• les incidences sur le profil de risque de l’institution, en termes de nature de risques et de niveau (rapporté
aux fonds propres).
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De plus, il s’agira pour l’organe d’administration d’avoir l’assurance :
• que les prévisions de SCR sont établies à partir d’hypothèses cohérentes et en ligne avec la stratégie de
développement,
• que l’impact des modifications de l’environnement externe sur le profil des risques est bien anticipé et inté-
gré dans la gestion de l’IP (par exemple, évolution de l’assurance maladie complémentaire, évolutions des
facteurs démographiques...),
• que les prévisions de résultats permettent de financer l’augmentation résultante du SCR, et que les hypo-
thèses de résultats sur lesquelles reposent ces prévisions, sont plausibles,
• que le dispositif de gestion des risques est bien adapté au profil des risques, en particulier s’agissant d’ac-
tivités nouvelles, avec des horizons à long terme (par exemple la dépendance),
• que la maîtrise des risques juridiques et opérationnels est bien intégrée aux projets de développement.
Bien entendu, en pratique, l’IP peut être amenée à envisager plusieurs scénarios d’évolution, tenant compte d’un
développement plus ou moins important, et également à prévoir des résultats plus ou moins favorables. De même
des opérations exceptionnelles doivent donner lieu à des scénarios spécifiques.
Dans toute activité d’assurance, un organisme peut être susceptible de devoir accepter de prendre des risques dont
les montants en jeu peuvent excéder le niveau des fonds propres, et par conséquent le seuil de risque acceptable
pour garantir une continuité d’exploitation. Pour se prémunir des telles pertes, l’organisme d’assurance devra éva-
luer ce risque dit catastrophe pour définir la nécessité d’avoir recours à des mécanismes de réassurance, propor-
tionnelle ou non proportionnelle, notamment en prenant en considération le coût de ces protections.
• être suffisamment protégé pour respecter les orientations du conseil quant au niveau acceptable du risque
pouvant être pris au regard du niveau des fonds propres de l’institution,
• et à l’inverse, ne pas être excessivement réassuré, cette protection en réassurance ayant un coût annuel
pour l’institution.
Ainsi, par exemple, lorsqu’une IP cède l’ensemble de ces risques à la réassurance, elle abandonne sa vocation pre-
mière d’assureur, et devient simple gestionnaire.
5.4 La gestion financière est-elle cohérente avec les engagements de l’IP et avec un
niveau de risque supportable ?
Le « risque de marché » mentionné précédemment représente, dans bien des cas, un des risques le plus important
pour une IP, en particulier lorsqu’elle gère des garanties longues (garanties avec sortie en rentes). Elle doit donc s’ef-
forcer de maîtriser son allocation d’actifs, pour être en conformité avec ses besoins de financement et de rende-
ments. Dans le cas d’engagements de longue durée, une bonne adéquation actif-passif est indispensable pour limi-
ter ce facteur de risque.
31
5.5 Peut-on réduire les risques de « mauvais fonctionnement » de l’IP ?
Les risques liés à l’activité d’assurance comprennent également des risques juridiques ; il convient de vérifier la
conformité des contrats, des processus administratifs et financiers à la règlementation.
Pour ce faire, il est possible en particulier de s’assurer que les services juridiques de l’IP sont associés à la rédac-
tion des contrats et aux relations contractuelles avec les intermédiaires.
Enfin, en dehors des risques spécifiques à la technique de l’assurance que nous venons de citer, l’IP est naturelle-
ment aussi soumise, comme toute entreprise, à des risques de mauvais fonctionnement : erreurs humaines, pro-
cessus inadaptés, fraudes, défaillances de systèmes informatiques, perturbations dues à des événements exter-
nes…
Il est donc nécessaire de s’assurer que ces risques sont suivis et que les mesures de surveillance et de prévention
sont en place pour préserver la sécurité des opérations.
32
6. Tableau de synthèse des principaux risques liés
à l’activité d’assurance et des indicateurs de suivi
Ce tableau résume les principaux facteurs de risques à surveiller par activité, pour les différentes activités de l’IP, selon
la durée croissante de l’engagement. Plus l’engagement est long, plus les risques sont en effet élevés.
Risque de souscription
Risque lié à la Risque
Facteurs liés au Facteurs liés à la Risque extrême Indicateurs de suivi
gestion d’actifs opérationnel
calcul du tarif gestion des rentes
Capital Décès • Déséquilibre – Risque de cumul, Faible Oui • Equilibre technique sur
tarifaire réassurance cinq ans
• Evolution adaptée • Capitaux moyens
défavorable du garantis
nombre de décès et • Coût d'un scénario
du coût moyen catastrophe
• Perte en fonds propres
acceptables
Incapacité / • Evolution Dérive du maintien Risque de cumul, Capacité financière Oui • Equilibres techniques
Invalidité défavorable du en incapacité, en réassurance à revaloriser, risque incapacité/invalidité
nombre d'arrêts de invalidité adaptée inflation, • Délai/coût moyen en
travail, du nombre adossement actif incapacité, en invalidité
d'invalides passif adapté • Sensibilité au taux
d'intérêt
• Engagement de taux de
revalorisation ?
• Protection contre un
MT
scénario catastrophe
Rente • Evolution Allongement Risque de cumul, Capacité financière Oui • Nombre de décès
de conjoint défavorable du défavorable de réassurance à revaloriser, risque moyen, coût moyen
nombre de décès l'espérance de vie, adaptée inflation, • Equilibre sur cinq ans
et du coût moyen engagement de adossement actif du risque
revalorisation passif adapté • Résultat de la gestion
des rentes
• Adéquation actif/passif
Retraite • Coût de la Allongement Crise financière, Capacité financière Oui • Encours gérés par
supplémentaire garantie (prestation défavorable de transfert d'actifs à revaloriser, risque nature de garantie
définie, cotisation l'espérance de vie, inflation, • Engagement de taux,
définie, déformation de la adossement actif garantie
LT
Dépendance Taux de personnes Dérive du maintien – Capacité financière Oui • Analyse d'écart entre
dépendantes dans l'état de à revaloriser, risque hypothèse du tarif et
dépendance inflation, risque observé
adossement actif • Seuil d'équilibre en terme
passif adapté d'hypothèse de tarif (nom-
bre, âge, durée moyenne)
CT : risque court terme avec pilotage des équilibres sur un à deux ans (*) Assurance Maladie Obligatoire
MT : risque moyen terme avec pilotage des équilibres sur 5 à 10 ans
LT : risque long terme avec pilotage des équilibres sur plusieurs dizaines d’années
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