POLYNOMES DE LEGENDRE

Table des matières

I. GENERALITES SUR LES POLYNOMES ..........................................................................2

1. DEFINITIONS.......................................................................................................................... 2

2. DEFINITION GENERALE...........................................................................................................3

3. NOTION D’ORTHOGONALITE ................................................................................................... 3

4. POLYNOMES DE LEGENDRE ........................................................................................... 4

II. PROPRIETES DU POLYNOME DE LEGENDRE ............................................................. 4

1.) FORMULATION EXPLICITE DU POLYNOME DE LEGENDRE.......................................................... 4

2.) FONCTION GENERATRICE DES POLYNOMES DE LEGENDRE ....................................................... 6

3.) RELATION DE RECURRENCE ENTRE LES POLYNOMES DE LEGENDRE..........................................6

4.) DEGRES ET COEFFICIENTS DOMINANT DE LN ............................................................................7

5.) EQUATION DIFFERENTIELLE DONT 𝑳𝒏 𝒆𝒔𝒕 𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 .............................................................. 8

6.) NORME DE 𝑳𝒏 ....................................................................................................................... 9

7.) ORTHOGONALITE DES POLYNOMES DE LEGENDRE ................................................................. 10

III. REPRESENTATION ........................................................................................................... 11

 I. GENERALITES SUR LES POLYNOMES

1. Définitions
Un polynôme a coefficient dans K est une expression de la forme
𝑛

𝑃(𝑋) = ∑ 𝑎𝑖 𝑥𝑖 , 𝑛 ∈ 𝑵 𝑒𝑡 𝑎 ∈ 𝑲
𝑖=0

L’ensemble des polynômes est noté 𝑲[𝑿]

• Les ai sont appelés coefficients du polynôme.
• P(X)=0 si et seulement si ai = 0 (polynôme nul)
• Le degré de P est le plus grand entier i tel que 𝑎𝑖 ≠ 0 et on note deg(P). Par convention,
deg(0) = −∞
• Si P = ao avec ao ∈ 𝑲, alors P est appelé polynôme constant ; si 𝑎0 ≠ 0, deg (𝑃) = 0

Egalité de deux polynômes

𝑃 ( 𝑋 ) = ∑ 𝑎𝑖 𝑥 𝑖 et 𝑄(𝑋) = ∑ 𝑏𝑖 𝑥𝑖

𝑃 = 𝑄 𝑠𝑖 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑖 𝑎𝑖 = 𝑏𝑖 ∀ 𝑖 ∈ [0, 𝑛]

Proposition 1

∀ 𝑃, 𝑄, 𝑃 ∈ 𝑲[𝑿] ,

▪ 0 + 𝑃 = 𝑃 ; 𝑃 + 𝑄 = 𝑄 + 𝑃 ; (𝑃 + 𝑄 ) + 𝑅 = 𝑃 + (𝑄 + 𝑅 )
▪ 1 ∙ 𝑃 = 𝑃 ; 𝑃 ∗ (𝑄 ∗ 𝑅 ) = (𝑃 ∗ 𝑄 ) ∗ 𝑅
▪ 𝑃 ∗ (𝑄 + 𝑅 ) = 𝑃 ∗ 𝑄 + 𝑃 ∗ 𝑅

Proposition 2
 ▪ deg(𝑃 ∗ 𝑄) = deg(𝑃) + deg(𝑄)

▪ deg(𝑃 + 𝑄) ≤ max(deg 𝑃 , deg 𝑄)

▪ deg(𝜆. 𝑃) = deg(𝑃) 𝑠𝑖 𝜆 ≠ 0

Remarque :
Soit 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑖=0 𝑎𝑖 𝑥𝑖 , 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎𝑛 ≠ 0

▪ On appelle Terme dominant, le monôme an xn. Et an est appelé coefficient dominant.

▪ P est unitaire si et seulement si son coefficient dominant est égal à 1.

2. Définition générale
Définition 2.1 : Soient f et g deux fonctions telles que (f,g) ∈ (Cn([a,b]))2

La formule de Leibniz de la dérivée nième de la fonction (f.g)n est

𝑛
𝑑𝑛 𝑛 𝑗 𝑑𝑗 𝑑 𝑛−𝑗
[(𝑓 ∙ 𝑔) ] = ∑ 𝐶𝑛 ( 𝑗 (𝑓)) ∗ ( 𝑛−𝑗 (𝑔))
𝑑𝑥 𝑛 𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝑗=0

Définition 2.2 : Etant donné une suite (𝒖𝒏 )𝒏≥𝟎, on appellera fonction

génératrice exponentielle de la suite (𝒖𝒏 )𝒏≥𝟎 , la fonction :

𝑡𝑛
𝑓 (𝑡 ) = ∑ 𝑢𝑛 ∙
𝑛!
𝑛≥0

3. Notion d’orthogonalité

Soit ]a,b[∈ R borné ou non. Soit E = C0( ]a,b[ ) muni du produit scalaire suivant :
𝑏
< 𝑓, 𝑔 > = ∫ 𝑓(𝑥 ) ∙ 𝑔(𝑥 ) 𝑑𝑥 𝑒𝑡 || ∙ || la norme associée.
𝑎

Définition 3 :
On dit que les fonctions f et g sont orthogonaux sur [a,b], si < 𝑓, 𝑔 > = 0.
𝑏
C’est-à-dire ∫𝑎 𝑓 (𝑥) ∙ 𝑔(𝑥 ) 𝑑𝑥 = 0.

4. POLYNOMES DE LEGENDRE

Les polynômes de Legendre d’ordre n sont tout polynôme qui s’écrit de la forme suivante :

(Formule de Rodrigues)

Ou encore d’après la formule de Leibniz vue précédemment

II. PROPRIETES DU POLYNOME DE LEGENDRE

Au début on suppose le polynôme Un (x) = (x2-1)n

1.) Formulation explicite du polynôme de Legendre

Théorème : le polynôme de Legendre sous la forme suivante

Preuve :

On a

:
Par la formule de Leibniz on obtient :

(1.a)
Tels que

:
En substituant les deux résultats dans l’expression (1.a), on obtient

Donc,

:
Calcul de Ln (1) = 1

On a

Dans cette somme, seul le terme d’indice k = n, c’est-à-dire

Ne s annule pas en 1 (tous les autres ont encore (x-1) en facteur).

On en déduit que

:
Alors,
 2.) Fonction génératrice des polynômes de Legendre
La fonction génératrice des polynômes de Legendre est donnée par

3.) Relation de récurrence entre les polynômes de Legendre

On a

On encore
∀≥2 𝑏𝑛 𝐿𝑛−1 = 𝐿𝑛 − 𝑎𝑛 𝑥𝐿𝑛−1 − 𝑐𝑛 𝐿𝑛−2 (a)

On sait que pour tout n≥0, le polynôme Ln a la parité de 𝑛; donc Ln, xLn -1 et Ln -2 ont la parité de
n, alors que Ln- 1 à celle de n-1 l’égalité précédente montre donc que bnLn-1 est la fois paire et
impaire, il s’ensuit que bnLn-1 = 0 puis bn = 0 car Ln-1 ≠0.

La relation (a) donne une égalité entre les termes de plus haut degré de Ln et de Ln-1 ; si on note
an le coefficient du terme de plus haut degré dans Ln. On obtient, par l’identification :

𝛼𝑛 = 𝑎𝑛 𝛼𝑛−1

Or pour tout n de ℕ, On a

:
On en déduit
 :

On sait que Ln (1) = 1, pour tout n de ℕ, l’égalité (a), en x = 1 donne alors

(an + bn) + cn = 1
1−𝑛
Ainsi, pour tout n≥2, cn = 1-an = : Finalement on obtient
𝑛

∀𝑛 ≥ 2, 𝑛𝐿𝑛 = (2𝑛 − 1)𝑥𝐿𝑛−1 − (𝑛 − 1)𝐿𝑛−2 (2)

Cette relation de récurrence permet de calculer L2, L3, L4.

Exemple :
Si n = 2

Si n = 3

4.) Degrés et coefficients dominant de L n

Proposition 4 : Le polynôme de Legendre est de degré n, pour tout entier naturel n, et son coefficient
du terme de plus haut degré est :

C’est-a-dire :

: (an 1,…..,a1, a0) 2 Rn

➢ Preuve 1.
 𝑑𝑛
Puisque 𝐿𝑛 (𝑥) = 𝑑𝑥 𝑛 [𝑈𝑛 (𝑥)], alors Le polynôme de Legendre est la dérivé n-ième d’un

polynôme de degré 2n, donc Ln est un polynôme de degré n.

➢ Preuve 2.
𝑑𝑛 𝑑𝑛
Le coefficient de plus haut degré de [𝑑𝑥 𝑛 [𝑈𝑛 (𝑥)]] = 𝑑𝑥 𝑛 [(𝑥 2 − 1)𝑛 ] s’obtient en dérivant n fois

le terme de plus haut degré de (𝑥 2 − 1)𝑛 , c’est- -dire 𝑥 2𝑛 .

𝑑𝑛 (2𝑛)!
Or [𝑥 2𝑛 ] =
𝑑𝑥 𝑛 𝑛!

1 (2𝑛)! (2𝑛)!
Donc, le terme de plus haut degré de Ln est 𝑥 𝑛 c’est-a-dire : 𝑥𝑛 .
𝑛!2𝑛 𝑛! 2𝑛 (𝑛!)2

5.) Equation différentielle dont 𝑳𝒏 𝒆𝒔𝒕 𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏

𝑑𝑛
Posons 𝐷𝑛 =
𝑑𝑥𝑛

D’après la formule de Leibniz : 𝐷𝑛 (𝑓𝑔) = ∑𝑛𝑣=0(𝑛𝑣)𝐷𝑣 (𝑓)𝐷𝑛−𝑣 (𝑔).

On pose 𝑈𝑛 (𝑥 ) = (𝑥 2 − 1)𝑛 ⇒ 𝑓𝑛 (𝑥 ) = 𝐷𝑛 (𝑈𝑛 (𝑥 )) .

Dérivons 𝑈𝑛 (𝑥 ), on obtient 𝑈′𝑛 (𝑥 ) = 2𝑛𝑥(𝑥 2 − 1)𝑛−1 , soit encore :

(𝑥 2 − 1)𝑈′𝑛 (𝑥 ) = 2𝑛𝑥𝑈𝑛 (𝑥 ) .
Dérivons les deux côtés de cette équation (n+1) fois. En appliquant la formule de Leibnitz au
membre de gauche, et on obtient :

De même une application de la formule de Leibnitz au membre de droite donne

Finalement, en égalant les deux membres, on aboutit à l’équation différentielle suivante :

Ce qui signifie que 𝑓𝑛 satisfait à l’équation différentielle

 6.) Norme de 𝑳𝒏

Calculons à présent :
 2 2
D’où ‖𝐿𝑛 (𝑥)‖2 = ⟹ ‖𝐿𝑛 (𝑥)‖ = √2𝑛+1
2𝑛+1

7.) Orthogonalité des polynômes de Legendre

Le polynôme de Legendre d’ordre n prendre par la formule de Rodrigues la forme est la suivante :
1 𝑑𝑛
𝐿𝑛 (𝑥) = 𝑛!2𝑛 𝑑𝑥 𝑛 [𝑈𝑛 (𝑥)].

Ce polynôme est défini aussi à l’aide de la formule Leibniz par :

1 𝑗
𝐿𝑛 (𝑥) = 2𝑛 ∑𝑛𝑗=0(𝐶𝑛 )2 (𝑥 − 1)𝑛−𝑗 (𝑥 + 1)𝑗 . Avec 𝐿𝑛 (1) = 1.

Les polynômes de Legendre sont des polynômes orthogonaux relativement à la fonction

De poids w (x) = 1, sur l’intervalle [-1 ; 1] c’est-à-dire :
1
∫−1 𝐿𝑖 (𝑥)𝐿𝑗 (𝑥 )𝑑𝑥 = 0, (𝑖 ≠ 𝑗) .

Apres intégration j fois on obtient :

 1
Donc ∫−1 𝐿𝑖 (𝑥 )𝐿𝑗 (𝑥 )𝑑𝑥 = 0 ⟹ < 𝐿𝑖 , 𝐿𝑗 > = 0 .
D’où tous les polynômes de Legendre sont orthogonaux deux à deux.

8.) Parité des Polynômes de Legendre

Immédiat car 𝑈𝑛 = (𝑥 2 − 1)𝑛 est un polynôme pair, ce qui induit que 𝐿𝑛 , qui est le polynôme
dérivé n fois de 𝑈𝑛 , est un polynôme de même parité que n.

III. REPRESENTATION
Outil de représentation numérique : MATLAB R2019a.