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Banques : définition et justification

Banques & libéralisation financière

Économie bancaire
-
Chapitre I :
Présentation de l’intermédiation bancaire

Université des Antilles


-
Licence Économie - Gestion
Parcours Monnaie • Banque • Finance

Septembre 2019

K. SPINASSOU - Économie bancaire 1/ 61 LS5 Monnaie • Banque • Finance (Chap 1/2)


Banques : définition et justification
Banques & libéralisation financière

Introduction générale
Pourquoi étudier l’économie bancaire ?
I Secteur de l’économie différent de tous les autres...

I ...mais indispensable au financement de l’économie réelle.

I Profondes mutations dans la sphère bancaire ces dernières


décennies : évolutions variant dans le temps mais aussi selon
les pays.

I Faillites bancaires provoquant de graves conséquences sur


l’économie (exemple de la crise des subprimes en 2007-08) ;
nécessité de mieux comprendre les risques de l’activité
bancaire.

Objectif de ce cours : présenter une vision d’ensemble de la


sphère bancaire mondiale pour mieux cerner les enjeux de ce
secteur, régulièrement mis en avant par l’actualité.
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Banques : définition et justification L’émergence d’intermédiaires financiers
Banques & libéralisation financière La spécificité des banques

Section 1

Banques :
Définition & Justification

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Banques : définition et justification L’émergence d’intermédiaires financiers
Banques & libéralisation financière La spécificité des banques

Pourquoi des banques ?

Quelle est la raison d’être des intermédiaires financiers ?

Deux types d’agents économiques à distinguer :


→ agents à besoin de financement : individus ayant besoin
d’emprunter pour financer un projet (ex. : entreprises).
→ agents à capacité de financement : individus pouvant prêter
(ex. : épargnants).

Comment réunir ces deux types d’agents ?


→ rencontre sans intermédiaire entre prêteurs et emprunteurs :
finance directe.
→ rencontre entre prêteurs et emprunteurs orchestrée par un
intermédiaire : finance indirecte.

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Pourquoi des banques ?

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Banques : définition et justification L’émergence d’intermédiaires financiers
Banques & libéralisation financière La spécificité des banques

Pourquoi des banques ?

,→ À première vue, la finance directe devrait être privilégiée car


son fonctionnement est plus simple...
. . . mais pourquoi existe-t-il alors autant de banques dans
l’économie actuelle ?
à titre d’exemple, le secteur bancaire est si développé en France
que sa taille est 4 fois plus importante que le PIB du pays !

Réponse : les marchés financiers sont imparfaits.

Ces imperfections prennent différentes formes et permettent


alors aux banques de jouer un vrai rôle dans la mise en
relation entre les agents à capacité de financement et les
agents à besoin de financement.

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Économies d’échelle

I L’intermédiation financière permet tout d’abord des


économies d’échelle.

Spécialisation des intermédiaires financiers.


,→ collecte et traitement d’informations spécifiques.
,→ connaissances précises d’un type d’activité et/ou d’un secteur
économique.
,→ exemple : Crédit Agricole initialement spécialisé dans le
financement de l’agriculture française, Crédit Foncier dans
l’immobilier...

Réduction des coûts de transactions financières.


Le coût unitaire de production de services financiers diminue à
mesure que la quantité de ces services augmentent.
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Économies d’échelle

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Économies d’échelle
I Volume important d’opérations qui conduit à moins de
coûts de transaction (ex. : frais de courtage).
,→ la banque se charge de l’analyse financière relative aux
emprunteurs potentiels, ce n’est pas à chaque épargnant de
procéder à une expertise couteuse.

I Gros portefeuilles à gérer, permettant d’acheter des titres


peu accessibles aux petits porteurs (problème d’indivisibilité
des titres).
,→ exemple : Bons du Trésor, dont le montant unitaire est de
150 000 euros !

I Grande variété d’emprunteurs, qui permet à la banque de


diversifier son portefeuille et réduire le risque de pertes.
,→ Si un emprunteur fait faillite, il est alors préférable que cet
emprunteur ne représente qu’une infime part du total des prêts.
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Transformation des caractéristisques entre dettes et


créances

Préférences différentes entre agents à besoin de financement


et agents à capacité de financement.

I épargnants généralement portés sur les placements liquides et


peu risqués.

I entreprises sollicitant fréquemment des financements à long


terme et risqués.

L’intermédiation financière rend compatibles ces préférences


opposées, grâce à la transformation des caractéristiques des
dettes et des créances.

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Transformation des caractéristisques entre dettes et


créances
Cette transformation s’opère à trois niveaux.

I transformation des échéances : financement à long terme


avec des ressources liquides (à court terme).

I transformation des taux : la banque peut prêter à taux


variable à une entreprise, tout en rémunérant ses déposants
avec un taux fixe.

I transformation des risques : financement de projets risqués


sur des ressources sans risques.

Sans intermédiaire financier, ces transformations ne pourraient


avoir lieu : de nombreux investissements dans l’économie ne
seraient pas financés ( ⇒ moins de croissance).
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Assurance de liquidité

La transformation des caractéristisques entre dettes et


créances conduit à une assurance de liquidité au sein de
l’économie.

,→ En garantissant l’accès à des dépôts liquides malgré le


financement de projets illiquides, l’intermédiation financière
assure effectivement de la liquidité aux agents.

,→ L’avenir étant incertain, les agents économiques aspirent


justement à avoir accès à des actifs liquides, dont la valeur est
stable et inconstestée, et pouvant être immédiatement
échangés contre des biens et services.

I Assurance de liquidité nécessaire au bon fonctionnement de


l’économie.
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Asymétrie d’information

La relation entre prêteurs et emprunteurs est frappée


d’asymétries d’information : les premiers ont moins
d’informations que les seconds.

I L’intermédiation financière permet de réduire ces asymétries


d’information.

,→ Avantage informationnel des banques par rapport à la finance


directe.

Deux problèmes majeurs liés à l’asymétrie d’information :


sélection adverse et aléa de moralité.

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Asymétrie d’information : sélection adverse

Sélection adverse : problème d’asymétrie d’information qui


se produit avant la signature du contrat (ex-ante).

Problème très répandu en cas de finance directe.

I L’emprunteur a un projet en tête et le prêteur a besoin de


savoir si son prêt sera bien employé...

...mais pour rassurer le prêteur, l’emprunteur doit alors révéler


son projet en détails, au risque de se le faire “voler”.

L’agent à besoin de financement est incité à garder pour lui


une partie de l’information, ce qui réduit alors l’incitation du
prêteur à accorder le prêt.

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Asymétrie d’information : sélection adverse

Théorie des “lemons” développée en 1970 par Akerlof (prix


Nobel 2001).

I Marché des voitures d’occasion : comment savoir si une


voiture est de bonne ou mauvaise qualité (“lemon”) avant de
l’acheter ?
,→ Sans intermédiaire, l’acheteur ne va proposer qu’un prix moyen
au vendeur.
,→ Problème : seuls les vendeurs de mauvaises voitures peuvent se
satisfaire d’un prix moyen.
,→ Les voitures de bonne qualité ne trouvent pas preneur, et la
qualité du produit sur le marché diminue.
,→ Il est nécessaire d’avoir un intermédiaire pour éviter ce
phénomène, à travers notamment le système de garantie.

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Asymétrie d’information : sélection adverse


Transposé à la finance directe, le modèle d’Akerlof montre
que seuls les mauvais emprunteurs seront financés.
,→ sans suffisamment d’informations pour reconnaitre les bons
projets, les prêteurs vont proposer un taux d’intérêt moyen qui
pénalisera alors les projets les plus solides.

I Nécessité d’avoir un intermédiaire financier.


,→ d’autant plus que les banques sont soumises à des clauses de
confidentialité.

La banque peut aussi réduire l’asymétrie d’information en


utilisant l’information privée obtenue grâce au suivi du client
emprunteur ( ⇒ screening).
,→ il est plus facile d’évaluer la solvabilité d’un emprunteur
lorsqu’on le connaı̂t de longue date en gérant ses comptes.
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Asymétrie d’information : aléa de moralité

Aléa de moralité : problème d’asymétrie d’information qui se


produit après la signature du contrat (ex-post).

Là encore, problème plus important en cas de finance directe.

I Une fois le prêt octroyé, l’emprunteur peut décider d’agir


différement, au détriment de l’accord prévu avec le prêteur.
,→ l’entreprise qui a emprunté pour un certain investissement peut
alors financer un projet plus risqué, sans en informer le prêteur.
,→ phénomène très présent avec les assurances, par exemple :
quand nous sommes assurés contre un danger, nous pouvons
alors décider d’agir moins prudemment.

Comment être alors sûr que la somme prêtée sera


correctement et raisonnablement employée ?
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Asymétrie d’information : aléa de moralité

Obligation de procéder à un suivi de l’exécution après la


signature du contrat, ce qui engendre des coûts.
Les banques diminuent ces coûts de surveillance en mettant
au point des méthodes statistiques et comptables, ainsi qu’en
utilisant les services de spécialistes ( ⇒ monitoring).
,→ suivi minutieux des contrats qui diminue le risque le défaut.

I Les agents à capacité de financement délèguent alors la


fonction de surveillance aux banques.

La discipline de marché permet quant à elle d’éviter un


problème d’aléa de moralité entre la banque et les déposants.
,→ Le marché se détournera d’une banque faisant preuve d’une
mauvaise gestion des montants qui lui sont confiés.

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Intermédiation financière : synthèse

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Particularité de la sphère bancaire

L’activité bancaire va plus loin que les caractéristiques de


l’intermédiation financière “classique” développée jusque là.

I Les banques ne se contentent pas de recycler l’épargne


préalablement récoltée.

,→ Au cours d’une période donnée, le financement de nouveaux


investissements n’est alors plus adossé aux dépôts collectés au
début de la période.

anticipation de profits à venir, paris sur de nouveaux projets.


création de nouveaux dépôts bancaires au bénéfice des
emprunteurs.

I Pouvoir de création monétaire.


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Pouvoir de création monétaire


Cette création monétaire découle de la capacité des banques à
réduire l’asymétrie d’information précédemment évoquée.
Estimation multidimensionnelle de la qualité des projets,
reposant en partie sur des paramètres non maitrisables par
l’emprunteur.
,→ état de la conjoncture présente, état de la conjoncture future...
,→ qualités intrinsèques du projet (non quantifiables).

Aptitudes plus développées des banques à recouper de


l’information, grâce à la multiplicité des services financiers
rendus.
,→ tenue des comptes, gestion des moyens de paiement...

I Collecte d’informations sur la solvabilité de l’emprunteur


obtenue avec cette production d’un savoir idiosyncratique.
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Savoir idiosyncratique des banques

“Savoir idiosyncratique” ⇒ “savoir particulier”

I Informations internes à la banque et non transmissibles au


marché.
,→ données objectives (exemple : paramètres comptables)
,→ appréciation subjective : relation de confiance nouée (ou non)
au cours du temps entre la banque et le client, etc.

Information privative qui donne une supériorité aux banques


sur le marché.
,→ marché ne détenant qu’une information collective.
,→ supériorité assimilée par le marché : réaction positive
lorsqu’une entreprise obtient un prêt d’une banque réputée.

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Bilan bancaire : première approche

Spécificité des banques également présente dans leur bilan.

Banques vulnérables aux chocs de liquidité à cause de la


transformation des caractéristiques entre dettes et créances.

I Marché interbancaire créé pour pallier à ce problème.

,→ les banques échangent entre elles de la liquidité, en fonction de


leur situation de trésorerie.

,→ “prêts interbancaires” à l’actif, si la banque est excédentaire.

,→ “dépôts interbancaires” au passif, si la banque est déficitaire.

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Bilan bancaire : l’actif

Crédits aux agents non financiers : crédits octroyés via


l’activité d’intermédiaire financier.

Portefeuille de titres regroupant les titres financiers détenus


par la banque.

,→ exemple : obligations d’États (ce qui posa problème lors de la


crise des dettes souveraines européennes après 2010).

Immobilisations : immeubles possédés par la banque,


équipements...

Encaisse de trésorerie : monnaie centrale en caisse, réserves


obligatoires, réserves “libres”, etc.
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Bilan bancaire : le passif


Dépôts des agents non financiers : épargne collectée suite
à l’activité d’intermédiaire financier.

,→ dépôts à vue, dépôts à terme, comptes sur livret, comptes et


plan d’épargne logement...

Titres émis par la banque - sauf actions : obligations de


l’établissement bancaire, certificats de dépôts, etc.

Provisions pour compenser un risque de non remboursement.

,→ provisions pour dépréciation (créances douteuses), risque de


change, risque-pays, etc.

Capitaux propres, représentant la garantie ultime de la


solvabilité de l’établissement.
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Bilan bancaire typique

Bilan bancaire inversé par rapport à un bilan comptable


traditionnel.
,→ opérations de trésorerie en haut.
,→ immobilisations et capitaux en bas.

Actif Passif
Encaisse de trésorerie Dépôts interbancaires
Prêts interbancaires Dépôts des agents non financiers
Crédits aux agents non financiers Titres émis (sauf actions)
Portefeuille de titres Provisions
Immobilisations Capitaux propres

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Banques & libéralisation financière La spécificité des banques

Hors bilan
Autre spécificité du secteur bancaire : le hors bilan.
,→ Bilan : emplois & ressources “véritables”, contractés de
manière non contingente à la période présente.
,→ Hors bilan : engagements futurs et virtuels n’aboutissant pas à
un flux de trésorerie.
Problème : décalage entre l’activité bancaire comptabilisée
et l’activité hors bilan de plus en plus important !
I Évaluation complexe du hors bilan.
,→ quelle est la vraie taille du système bancaire mondial ?
,→ hors bilan : partie immergée de l’iceberg ?

I Contribue au développement du shadow banking : mutation


de l’intermédiation financière, plus risquée.
,→ hors bilan : hors contrôle ?
,→ opacité bancaire accrue, beaucoup plus difficile à réguler.
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Éléments du hors bilan

Devises et titres à recevoir et/ou à livrer.

Opérations sur instruments financiers à terme : contrats


à terme, swaps, contrats d’option...

Engagements : fonds à avancer ultérieurement, actifs à


acquérir à une date donnée, etc.

Garanties : pour permettre le financement de certains clients


par un tiers, la banque peut être amenée à se porter garante
des clients en question.

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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Section 2

Banques &
libéralisation financière

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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Évolution constante de la sphère bancaire


Cette première description de l’activité bancaire est
indissociable d’une présentation de son évolution au cours
des dernières décennies.

I Secteur en perpétuelle mutation, motivée par la nécessaire


adaptation à un contexte global lui aussi en pleine évolution.

,→ nouveaux besoins et variations de l’économie : ralentissement


de la croissance, périodes de plus ou moins forte inflation,
fluctuations des taux d’intérêt...

,→ changements du système financier : nouvelles réglementations


en vigueur, innovations financières, concurrence accrue, etc.

,→ aujourd’hui, la plupart des banquiers considèrent que leur


métier n’a plus rien à voir avec ce qu’il a pu être dans le passé.
K. SPINASSOU - Économie bancaire 30/ 61 LS5 Monnaie • Banque • Finance (Chap 1/2)
Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Contexte difficile des 70’s


Marasme économique dans les pays industrialisés durant la
décennie 1970-1980.
,→ chocs pétroliers mettant fin aux Trente Glorieuses.
,→ augmentation de la dette publique.
,→ contexte propice à l’arrivée de nouvelles théories économiques.

I Émergence de la doctrine libérale, prônant une réduction de


l’intervention publique (et donc de la dette publique).
,→ idéologie encourageant la concurrence sur les marchés pour
relancer l’économie.
,→ déréglementation du secteur financier conduisant à un
environnement bancaire très concurrentiel.

I Nouveaux produits financiers obligeant les banques à


développer leur activité au delà de l’intermédiation financière
traditionnelle.
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Libéralisation financière venue des USA


Déréglementation financière influencée par la pensée libérale
américaine.
,→ dénonce le caractère contre-productif de la réglementation.
,→ souhaite l’expansion de la concurrence pour aboutir à une
allocation optimale des ressources.
Réglementation mise en place aux États-Unis après la crise
financière de 1929 déjà sous le feu des critiques...
⇒ Régulation maintenant une faible concurrence et rendant
l’intermédiation financière peu efficace.
⇒ Contrôle des taux d’intérêt et du crédit conduisant souvent à
des taux d’interêt réels négatifs.
,→ taux d’interêt réels : taux d’intérêt nominal - taux d’inflation.
,→ la faiblesse de ces taux d’interêt réels désincite les agents à
capacité de financement à déposer leurs liquidités.
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Déréglementation du contrôle des taux d’intérêt

Établissements de crédit auparavant soumis à un contrôle


des prix et des quantités, empêchant la compétitivité du
secteur bancaire face à l’expansion des marchés financiers.

Pourquoi “contrôle des prix et quantités” ?


,→ prix ⇒ taux d’intérêt appliqué à l’emprunt. Pour obtenir ce
crédit, l’emprunteur doit s’acquitter d’un intérêt à payer : c’est
le prix du crédit.
,→ quantité ⇒ volume de crédit que la banque est capable et/ou
autorisée à fournir.
I vue sous cet angle, la réglementation du crédit se rapproche
donc de celle de certains biens & services “classiques”.

Depuis 1930, la Réglementation Q plafonnait alors le taux


d’intérêt aux États-Unis.
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Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Influence de la dette publique

Crise pétrolière ralentissant la croissance économique, à


travers une baisse de l’investissement privé.
,→ dépenses publiques supposées combler le manque
d’investissement dans l’économie...
,→ ... mais la baisse de la croissance réduit les recettes de l’État
et creuse le déficit public.

I Nécessité de trouver de nouveaux moyens de financement :


recours à des financements de marché.
I Années 80 : sous l’impulsion des autorités de la majorité des
pays, les marchés financiers se développent très rapidement.
Développement favorisé par les innovations technologiques
de l’époque : arrivée d’outils informatiques sophistiqués,
création d’instruments facilitant les transactions, etc.
K. SPINASSOU - Économie bancaire 34/ 61 LS5 Monnaie • Banque • Finance (Chap 1/2)
Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Objectif de la libéralisation financière

I Intention de revenir à plus de laissez-faire, supposé augmenter


le volume de fonds prêtables et la croissance économique.

,→ Un faible volume de crédits à accorder incite les banques à


privilégier les projets sûrs et liquides plutôt que les projets plus
productifs et risqués.

,→ Baisse de la quantité et de la qualité de crédit si la régulation


bancaire est trop présente.

,→ Critiques dénonçant, au final, des obstacles au développement


de l’économie réelle.

I Volonté de lier plus étroitement la finance et l’économie à


travers cette libéralisation du secteur bancaire.
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Poids des marchés financiers en 1975

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Poids des marchés financiers en 1995

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Poids des marchés financiers en 2015

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Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

“Marchéisation” différente selon les pays


L’essor des marchés dans les économies nationales ne fut pas
le même partout.
I Marchés plus influents aux USA, Royaume-Uni et Japon.
I Développement moins rapide en France et Allemagne.
,→ barrières à l’entrée plus élevées dans ces pays pour les
professions boursières.
,→ en France, statut d’agents de change très réglementé (depuis
l’époque napoléonienne !) et présent jusqu’en 1989.
Apparition très tardive des titres de créances négociables en
France et Allemagne.
,→ titres de financement à court et moyen terme pour les grandes
entreprises, les banques et l’État (respectivement : Billets de
trésorerie, Certificats de dépôt et Bons du Trésor ).
,→ plus d’une décennie de retard avec les États-Unis sur ce plan.
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Conséquences sur les banques

I Banques d’investissement favorisées par cette libéralisation des


marchés financiers, leur activité passant justement par eux.

I Banques de dépôt pénalisées par la réglementation encore


présente combinée à la concurrence des marchés financiers.
,→ une part importante de leur activité repose sur l’octroi de
crédit et la collecte de dépôts.
,→ cette réglementation en pleine libéralisation des marchés
affecte à la fois leur passif et leur actif.
,→ passif : les faibles taux d’intérêt imposés par les autorités
incitent les épargnants à délaisser les dépôts (réglementés) et à
privilégier les placements financiers (plus rentables).
,→ actif : pour obtenir des fonds, les entreprises peuvent se
tourner vers les marchés financiers plutôt que les banques.

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Désintermédiation financière
La concurrence qu’amène la libéralisation des marchés
financiers vient diminuer l’activité bancaire traditionnelle.

Tendance à la baisse de l’intermédiation financière,


notamment pour les banques britanniques et françaises dans
le milieu des années 1980 : désintermédiation.

Phénomène pourtant peu présent en Allemagne, aux


États-Unis et au Japon.

,→ Allemagne & Japon : relations plus étroites développées avec


les entreprises, maintenant ainsi l’activité d’intermédiaire
financier.

,→ États-Unis : faible taux d’intermédiation à l’origine et


développement des marchés financiers plus précoce (début des
années 1970).
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Désintermédiation : phénomène à relativiser


Cette désintermédiation financière reste pourtant à nuancer.
I impact de la conjoncture économique : le marasme
économique de l’époque n’incite pas les investisseurs à financer
des projets et diminue donc l’offre de crédit (phénomène
post-crise habituel).
I importance de la taille des firmes : les entreprises de petite
taille (ainsi que les ménages) ne peuvent pas se financer sur les
marchés ; seules les entreprises de taille importante peuvent se
passer des banques (émission d’obligations, par ex.).
I même en présence de marchés financiers influents, les
transformations des caractéristiques vues précédemment ne
peuvent être assurées par les marchés.
I de la même manière, les banques gardent l’avantage
informationnel qui réduit les problèmes de sélection adverse et
d’aléa de moralité.
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Intensification de la concurrence
Face à cette expansion des marchés financiers, les banques ont
besoin d’outils pour redevenir compétitives.
,→ libéralisation du secteur bancaire après celle des marchés.
,→ suppression du contrôle des taux d’intérêt et de la quantité de
crédit, d’abord initiée aux États-Unis.

I Concurrence plus accrue, entre les banques et les marchés


mais aussi entre les banques elles-mêmes.
,→ guerre des prix entre banques de dépôt (délaissées par les
meilleures firmes) pour maintenir leur activité de crédit.
,→ banques se tournant vers des segments plus risqués : PME,
ménages, immobilier...
,→ conditions plus favorables accordées aux emprunteurs.
,→ rémunérations plus élevées des dépôts (augmentation du coût
des ressources).
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Période de déréglementation

Période de déréglementation différente de celle de libéralisation des


marchés et variant selon les pays :

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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
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Réduction des marges et prise de risques


Guerre des prix entre banques de dépôt : réduction des
intérêts exigés aux emprunteurs...
... et augmentation de la rémunération des épargnants pour
rester compétitives face aux marchés.
⇒ Tensions à la baisse sur les marges.
I Concurrence rendant l’activité d’intermédiaire moins rentable
et plus risquée.
Prise de risque intensifiée par certains filets de sécurité.
,→ plusieurs garanties des pouvoirs publics (assurance des dépôts,
dispositifs de sauvetage...) pour maintenir la confiance des
déposants et éviter des mouvements de panique.
I aléa de moralité : se sachant couvertes en cas de problème,
les banques peuvent alors agir moins prudemment !
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Volatilité des taux d’intérêt


La déréglementation mena à de multiples effets sur le risque
bancaire.

I Risque de taux : la stabilité des taux d’intérêt ayant disparu


durant les années 1970, les banques peuvent désormais être en
difficulté suite à des variations non anticipées des taux.

⇒ Cause de la faillite de nombreuses caisses d’épargne


américaines à l’époque.
,→ n’ayant pas anticipé une hausse des taux à venir, ces
établissements ont prolongé des positions longues (prêts
hypothécaires, entre autres).
,→ la hausse des taux a alors rendu le financement de ces
positions (par de l’épargne à court terme) beaucoup plus
couteux, mettant ces banques dans l’impasse !
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Banques : définition et justification Contexte des années 70-80
Banques & libéralisation financière Croissance de l’industrie bancaire

Différents risques de taux

Globalement, la volatilité des taux d’intérêt détourna les


banques de leur activité traditionnelle à travers la
transformation des maturités.

Mais à cela vient s’ajouter la volatilité des taux de change.

⇒ En 1944, les accords de Bretton Woods imposent un taux


de change fixe entre les devises.
,→ pour maintenir la parité souhaitée, les banques centrales
interviennent sur les marchés des changes.
,→ système prenant officiellement fin en 1976 avec les accords de
la Jamaı̈que.

D’importantes variations des taux de change peuvent ainsi


surgir, alors que ce risque est difficilement diversifiable.
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Volatilité des taux de change

À l’instar de la volatilité des taux d’intérêt, les banques sont


ici confrontées à un autre segment de leur activité qui perd sa
stabilité.

⇒ Là encore, l’émergence de ce nouveau risque mène à plusieurs


banqueroutes, dont certaines touchent des banques majeures :

,→ faillite de la Herstatt Bank en RFA et Franklin


National Bank aux USA suite à une trop forte exposition
sur le marché des changes.

Le développement rapide des instruments financiers à terme


permit toutefois de se couvrir contre ce risque.

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Élargissement de l’activité bancaire

En résumé, le nouveau climat déréglementé conduit à des


expositions au risque excessives de la part des banques.

,→ d’une part, car de nouveaux risques apparaissent : taux


d’intérêt, taux de change...
,→ d’autre part, parce que la concurrence plus poussée oblige les
banques à sélectionner des actifs plus risqués pour défendre
leur rentabilité.

À cela s’ajoute la possibilité pour les banques de se tourner


vers des activités jusque là interdites par la réglementation.

⇒ Élargissement du champ d’action lui aussi source de


risque supplémentaire ?

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Élargissement de l’activité bancaire : le cas américain


Avant la décennie 1970, l’activité bancaire aux États-Unis
était la plus restrictive du monde.

I 1927 : McFadden Act, qui interdit à une banque de


vendre ses services hors de son État d’origine.

I 1933 : Glass-Steagall Act, qui interdit à une banque de


mener une activité traditionnelle (collecte de dépôts, octroi de
crédits) parallèlement à une activité tournée vers les marchés
de titres.

I 1956 : Bank Holding Company Act, qui interdit aux


banques de s’engager dans la plupart des activités
non-bancaires, ainsi que de détenir des parts dans des firmes
non-bancaires (ni dans une firme bancaire située dans un
autre État).
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Élargissement de l’activité bancaire : le cas américain

Ces trois acts sont définitivement abrogés durant la décennie


1990, et furent auparavant contournés lors de la vague de
déréglementation bancaire.

I De plus, le Garn-St Germain Act de 1982 autorise les


caisses d’épargne à opérer dans des domaines jusque là
défendus, tels que les prêts immobiliers.

⇒ Globalement, l’orientation juridique que prend la


déréglementation de l’époque se traduit, économiquement
parlant, par une disparition de nombreuses barrières à
l’entrée.

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Élargissement de l’activité et prise de risque

Toutefois, la relation entre cette disparition des barrières à


l’entrée et l’augmentation globale du risque supporté par les
banques ne peut être établie avec certitude :
I L’inexpérience des établissements bancaires autorisés à exercer
des activités jusqu’ici interdites justifie une hausse du risque...
I ...ainsi que la réduction des craintes de se voir perdre le droit
d’exercer (licence bancaire) en cas de difficultés ; cette crainte
étant plus forte lorsque les barrières à l’entrée sont élevées...
I ...mais l’accès à un nombre croissant d’activités permet
davantage de diversification.
,→ possibilité d’opter pour des actifs dont les risques individuels
sont différemment corrélés, réduisant ainsi le risque supporté
par la banque.
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Nouveau type d’intermédiation bancaire


Les importants changements intervenus dans les années 80
ont profondément modifié l’activité bancaire.
,→ certains estiment même que la banque commerciale
traditionnelle (offrant juste crédits et dépôts) n’existe plus.

Malgré cette désintermédiation, les banques jouent pourtant


un rôle important dans l’économie actuelle et le poids de
l’industrie bancaire continue d’augmenter. Pourquoi ?

I Émergence d’un nouveau type d’intermédiaire bancaire.


,→ activité bancaire de plus en plus adossée aux marché de
capitaux.
,→ glissement d’un système dominé par les banques à un système
dominé par les marchés financiers.
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Secteur bancaire toujours plus conséquent

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Secteur bancaire mondial en mutation

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Changements dans la sphère bancaire


I Distinction entre institutions bancaires et marchés financiers
de plus en plus floue.
I Disparition du monopole des banques concernant la réduction
des coûts de transaction et la recherche de l’information
pertinente.
,→ coûts de transaction réduits avec les évolutions technologiques
(développement des opérations par internet, par exemple).
,→ informations plus accessibles : agences de notations (ex. :
Standard & Poor’s), agences de traitement de données (ex. :
Datastream), agences d’information (ex. : Reuters).
I Nouveau contexte appelant une nouvelle approche
académique.
,→ raison d’être des banques totalement modifiée par l’essor des
marchés financiers et l’arrivée des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC).
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Réorientation des activités bancaires


Comment expliquer la forte croissance des bilans bancaires si
l’activité d’octroi de crédit et de collecte de dépôts est en
perte de vitesse ?
I Fort développement des activités de marché.
,→ prise de risque supplémentaire : les banques doivent faire face
à des risques différents de ceux de leur activité initiale.
,→ contribue à l’expansion du hors bilan, notamment avec l’essor
des produits dérivés.

Fourniture de liquidité : rôle des banques amplifié.


,→ en période normale, le potentiel de mobiliérisation des bilans
bancaires permet d’assurer un niveau important de liquidités.
,→ en période de crise (et d’assèchement des liquidités), la Banque
Centrale peut utiliser le système bancaire pour injecter des
liquidités, comme après la crise financière mondiale de 2007-08.
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Réorientation des activités bancaires

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Activité bancaire et croissance économique


Procyclicité de l’activité bancaire : relation positive entre la croissance
des actifs bancaires et celle du Produit Intérieur Brut.

I Poids toujours important du secteur bancaire dans le financement de


l’économie dans son ensemble.

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Évolution du système financier


Passage d’une économie d’endettement à une économie de
marché financier.
,→ nouvelle dynamique conduisant les firmes les plus importantes
à émettre des titres sur les marchés financiers au lieu de se
tourner vers l’emprunt bancaire.

Financement direct moins important dans la zone euro que


dans les pays anglo-saxons.

,→ situation en France : 99,8% des entreprises sont des PME !

⇒ la grande majorité du tissu économique français ne peut


donc se financer qu’auprès des banques et non sur les marchés.

,→ situation inverse aux États-Unis, où davatange d’entreprises se


financent directement sur les marchés financiers.
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Réorientation des activités bancaires

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