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Cette théorie analyse comment les conflits d'intérêts et les asymétries d'information peuvent
influencer le comportement des agents et comment les contrats et les mécanismes incitatifs
peuvent être utilisés pour atténuer ces problèmes.
Dans ce cours, nous plongerons dans les détails de la théorie de l'agence pour comprendre son
fonctionnement et son application pratique.
Sous des hypothèses en rupture avec la théorie standard (la théorie de l’agence envisage la
possibilité d’une divergence entre le principal et l’agent et part du principe que l’agent
dispose d’informations que ne possède pas le principal), cette théorie est couramment illustrée
par la relation d’agence entre propriétaires du capital (le principal) et les dirigeants de
l’entreprise (l’agent).
L’agent, qui maîtrise le contenu de la tâche à réaliser et connaît ses capacités profession-
nelles réelles, est mieux informé que le principal ; il peut donc chercher à tirer parti de cette «
asymétrie d’information » pour accroître sa satisfaction aux dépens du principal. Ce dernier
encourt alors un « risque moral ».
La plupart des rapports économiques sont caractérisés par des relations principal-agent où un
risque moral existe en raison d’une asymétrie d’information : le malade et son médecin, le
particulier ayant recours à un expert… L’automobiliste qui fait réparer sa voiture (il est alors
le principal) peut imaginer que le garagiste va profiter de son ignorance de la mécanique.
Une société d’assurance (le principal) n’est jamais certaine que l’assuré (l’agent) va déployer
tous les efforts pour éviter un accident ou un vol, qu’il peut d’ailleurs provoquer lui-même.
Plus généralement, toutes les situations de travail salarié entrent dans ce schéma d’analyse :
par quel type d’incitations un employeur peut-il limiter le risque que l’employé « tire au flanc
»?
À cela s’ajoute le caractère incomplet des contrats dans la plupart des relations d’agence. En
effet, la négociation d’un contrat étant coûteuse, il n’est possible, sauf à imaginer des contrats
extrêmement complexes qui n’existent pas dans la réalité, ni d’envisager toutes les
occurrences qui peuvent se produire, ni l’impact qu’elles auraient sur la réalisation du contrat.
Tout le problème que cherche à résoudre la théorie est alors de trouver un système contractuel
et un mode de rémunération appropriés pour inciter l’agent à agir dans l’intérêt du principal et
limiter les coûts d’agence liés à la surveillance du contrat.
dernier agira bien dans l’intérêt des détenteurs du capital et pour éviter les coûts d’agence
associés à d’éventuels conflits avec le dirigeant.
Complétant la théorie des droits de propriété dont l’ambition est d’affirmer la suprématie de la
propriété privée sur les formes collectives de propriété, la théorie de l’agence se propose de
démontrer la supériorité des systèmes contractuels libres qui doivent conduire spontanément à
la sélection des formes organisationnelles les plus efficientes (Coriat et Weinstein, 1995).
Selon les secteurs, l’une ou l’autre des formes possibles d’organisation aura tendance à
dominer : les entreprises individuelles, les sociétés, les mutuelles, les coopératives, les
associations à but non lucratif…
Cela dit, centrer l’analyse sur les contrats et sur les relations interindividuelles (ce qu’on
appelle « l’individualisme méthodologique ») présente un inconvénient important : la théorie
de l’agence ne prend pas en compte la dimension collective de l’entreprise, pas plus que le
système hiérarchique et les relations internes de pouvoir.
D’autre part, analyser la firme comme une fiction légale regroupant un ensemble spécifique
de contrats ne permet pas de la distinguer clairement du marché. La théorie de l’agence
permet, certes, de sortir de l’opposition traditionnelle en économie entre ces deux formes de
régulation.
Mais, en négligeant la question des frontières de l’entreprise, la théorie de l’agence ne voit pas
d’opposition fondamentale entre la firme et le marché. C’est sur l’hypothèse inverse que s’est
développée l’économie des coûts de transaction.
Le monitoring
Pour limiter les problèmes liés à une relation d’agence, le principal accroit le contrôle sur
l’agent en augmentant les ressources liées à sa surveillance et/ou en améliorant la collecte
d’information sur ses actions réelles.
Par exemple, l’un des rôles les plus importants du conseil d’administration d’une société, qui
représente les actionnaires, est de vérifier les décisions du PDG. Mais, cela peut créer un
nouveau problème d’agence entre le conseil d’administration et les actionnaires.
Autrement dit, il se posera toujours la question de savoir qui garde les gardes ?
Une autre manière pour les entreprises d’atténuer les problèmes d’agence est de mettre en
œuvre une structure d’incitation qui tient compte des performances de l’agent. Si le principal
parvient à aligner les incitations de l’agent sur les siennes, le problème d’agence est résolu.
La bureaucratie
Cette solution vise à réduire les problèmes d’agence en délimitant clairement l’ensemble des
actions que l’agent peut réaliser.
Cela peut être utilisé pour limiter les taux de réduction accordés par les vendeurs, qui
cherchent de maximiser le Chiffre d’affaires au détriment du profit de l’entreprise, afin de
maximiser leur rémunération (au mérite).
Conclusion
En conclusion, la théorie de l’agence reste un cadre théorique important pour comprendre les
relations d’agence et pour concevoir des systèmes de gouvernance efficaces.
Cependant, elle doit être utilisée avec prudence et ne doit pas être considérée comme une
solution universelle à tous les problèmes de gouvernance et de gestion.